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Mrs.Robot
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Nous, les femmes. Objets. Indépendantes. Soumises. Fortes. Fragiles. Amantes. Mères. Empty Nous, les femmes. Objets. Indépendantes. Soumises. Fortes. Fragiles. Amantes. Mères.

Ven 16 Mar - 22:44
Ce forum est lesbien, ce qui veut dire, à priori, qu'il est aussi féminin. Et je crois qu'on ne parlerait jamais pleinement de son homosexualité, ou bisexualité, ou pansexualité, sans parler de ce que l'on soit femme, qui aimons des femmes.

Être une femme n'est déjà pas facile, en soit. On le sait. Mais c'est d'autant moins facile d'y trouver son compte en tant qu'humain. Juste humain. J'entends, souvent, ou vois, des femmes qui ne parviennent pas à se dépêtrer de ce "grand" rôle qu'on leur a donné, pour ne serait-ce qu'être ce qu'elles sont: humaines. Elles me montrent à quel point il est difficile d'être dans des rôles si conditionnés, si prévisibles, et pourtant si indéfinissables. Elles me montrent parfois des visages et des voix impuissantes.

Comment puis-je m'épanouir en tant que mère, et femme amante? Comment puis-je être cette femme indépendante quand on me soumet? Comment peut-on me demander d'accepter et vivre la violence, tout en me demandant d'être forte et de me défendre? Comment m'approprier la culture de mon pays et ses traditions que j'aime, quelque qu'il soit, quand je veux être simplement moi? Comment vivre avec mon corps, si on me dit comment je dois vivre mon corps, mon genre? Comment m'épanouir sexuellement tout en sachant être si discrète?

On est femme. Victime (femme), ou coupable (femme), ou encore amante (femme), hétéro (femme), cisgenre (femme), objet (femme), parent (femme), indépendante (femme), soumise (femme), forte (femme), belle (femme), intellectuelle (femme), laide (femme), prude, sainte, salope, nitouche, pute...

Quelles sont ces rôles que vous endossez? Ou que vous avez l'impression d'endosser? Comment parvenez-vous à trouver votre équilibre? L'avez-vous trouvé? Comment gérez-vous ce que vous avez d'humain, lorsque vous devez le confronter au miroir que ces autres vous tendent sur votre reflet, votre reflet de femme?

Parvenez-vous à vous libérer de ce grand rôle que vous a attribué l'humanité?
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Ven 16 Mar - 23:07
Je tends à croire que je suis Moi avant d'être femme, humain ou homosexuelle, donc j'aime vivre comme je le souhaite sans a priori ni apport conscient de ce que l'on attends de moi.

J'aime à penser que je tends vers la solidarité humaine dans sa grande ampleur, toutes causes confondues, qui ne sont pas forcément mienne, mais après, le quotidien peut-être différent, forcément
Zoune
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Nous, les femmes. Objets. Indépendantes. Soumises. Fortes. Fragiles. Amantes. Mères. Empty Re: Nous, les femmes. Objets. Indépendantes. Soumises. Fortes. Fragiles. Amantes. Mères.

Sam 17 Mar - 16:11
Quand j’étais plus jeune, j’avais énormément de mal à trouver ma place par rapport à ce rôle de femme. J’avais l’impression de ne pas correspondre au « modèle féminin » et en vérité je n’avais pas vraiment envie d’y correspondre. Je me sentais en conflit avec les femmes qui symbolisaient le rôle qui m’était attribué et avec les hommes qui par leurs regards (ou non regards d’ailleurs) me renvoyait l’image de la « Femme » que je n’étais pas. Du coup je ne ratais jamais une occasion de montrer que bien qu’étant de sexe féminin j’étais capable de faire mieux que les homme: par exemple en course à pied à l’école si je courais contre des filles uniquement je m’en fichais de gagner, par contre dans un groupe mixte je tenais absolument à être la première. En fait pendant longtemps je me disais que j’aurais préféré être un garçon.

Et puis j’ai finalement compris que j’étais lesbienne. Et bien que ça n’ait pas vraiment de rapport finalement, ça plus ou moins remis pas mal de choses à leur place dans ma tête. De un, je n’ai plus à montrer que je suis l’égale des hommes parce que je ne risque plus dans ma vie privé d’être considérée comme un objet (sexuel) par eux (attention je ne dis pas pour autant que tous les hommes considèrent les femmes comme des objets sexuels) ou comme une femme faible qui a besoin d’un homme fort pour la défendre. Et de deux, je ne me sens plus en conflit avec les femmes parce que je n’en ai rien à faire de leur soit disant modèle de féminité, de toutes façons je ne joue plus dans la même cour ! Bref, en comprenant par qui je suis attirée physiquement et sentimentalement, j’ai enfin réussi à me trouver une place en tant que femme, à accepter ma part de féminité que je rejetais totalement auparavant tout en gardant une part un peu plus masculine. Je ne cherche plus à me conformer ou à m'opposer à ce qu'on attend de moi. Je suis moi, et il se trouve que je suis une femme.
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Sam 17 Mar - 17:44
@Moox: J'imagine que pour en arriver là, tu as dû faire preuve de beaucoup de travail sur toi et avoir une grande force de caractère.

@Zoune: Ton histoire de femme est particulièrement touchante. Un vrai parcours de combattante. C'est toujours heureux de savoir qu'une femme parvienne finalement à trouver cet équilibre et faire preuve de résilience. Qu'elle puisse être épanouie après les remous.
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Sam 17 Mar - 19:08
Ton sujet est tellement vaste que je ne sais pas par où commencer  bounce

Je pense n’avoir compris qu’au collège ce que signifiait être une femme en société, genre le rôle de femme. Mes parents ne m’ont jamais parlé féminisme, mais ne m’ont pour autant jamais empêché de faire certaines choses parce que j’étais une fille. Je crois avoir été avant tout un enfant, et non une petite fille. Je jouais au foot, m’ennuyais incroyablement quand il s’agissait de jouer à papa-maman ou aux barbies, j’étais assez aventureuse, je voulais que les murs de ma chambre soient bleus, et on ne m’a jamais fait de commentaires par rapport à tout ça, que ce soit ma famille ou mes amis. Donc pour moi être une fille au sens « se comporter comme une fille » m’était vraiment inconnu avant mon entrée au collège, ça n’existait pas en fait.
C’est donc au collège que ça a changé, avec une multitude de choses plus ou moins importantes. Des filles qui se faisaient critiquer parce qu’elles n’avaient pas de soutien-gorge, certaines qui se prenaient des insultes parce qu’elles avaient « fait des trucs » avec un garçon, les filles dites populaires qui te regardaient mal parce que tu te maquillais pas, etc. Ce sont de petites choses, mais qui en disent long sur le rôle qu’on attribue inconsciemment à la fille/femme quand on a 11 ans ou plus. Moi j’étais la fille la plus banale au monde, pas populaire, mais pas solitaire ni moquée/harcelée, j’avais mes amis et basta. J’ai intériorisé moi aussi ce rôle de fille, sans me poser la moindre question. Je ne prêtais pas attention à toutes ces critiques et stéréotypes ambiants de manière consciente, mais je sais qu’inconsciemment tout est bien rentré dans ma tête.

Ce n’est que vers la fin du lycée que ça a commencé à me déranger. Je ne sais plus pourquoi et comment je me suis « réveillée », mais j’ai commencé à lire des trucs, des bouquins ou des articles féministes. Mes ami(e)s n’étaient pas du tout comme ça, ça ne les intéressait pas tout simplement. Du coup je ne parlais pas de féminisme ou autre dans mon entourage, mais dans ma tête c’était vraiment la remise en question de touuut ce que je pensais être normal. Genre j’ai compris que non, c’est pas parce que t’es une femme que tu dois t’épiler par exemple. C’est bête (ou j’étais bête plutôt), mais je n’avais jamais contredit ces injonctions. Puis après je suis allée à la fac, et j’ai rencontré des gens qui pensaient comme moi concernant le féminisme etc., j’ai grandi aussi.

Aujourd’hui je pense m’en libérer de plus en plus, et pourtant j’y suis toujours soumise. Pour de petits trucs, par exemple si je suis en short bah je m’épile de peur de me prendre des remarques, alors qu’au fond je sais très bien que les poils sur mes jambes je m’en fous en tant que « moi ». Puis il y a plein d’autres exemples, notamment quand je sors le soir et que je rentre seule à 4h du mat, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il y aura sûrement un gros lourd dans la rue pour m’aborder et que donc je ferais mieux de rentrer plus tôt. Je ne l’applique pas, je rentre quand je veux, mais c’est quand même dans ma tête, j’ai la vision que peuvent avoir les hommes sur moi, et je pense en fonction de ça (pas tout le temps évidemment, seulement dans ce genre de situation) parce que j’ai déjà vécu des moments où on m’a abordée assez lourdement (et accessoirement insultée).
Au final, je me demande simplement ce que je veux. En tant que moi, juste moi. Et ce que je veux c’est faire ce dont j’ai envie, indépendamment des autres, alors je le fais, je finis toujours pas le faire.

A l’heure qu’il est je suis quand même beaucoup plus sereine par rapport à moi-même, à mon corps. Mon corps n’appartient pas aux autres mais bien à moi, j’ai mis du temps à en prendre pleinement conscience. Puis je dirais que déjà, en étant lesbienne, on se libère un peu de certains rôles qu’on attribue souvent à la femme hétéro, puisque l’homme est absent, comme l’a dit Zoune. J’espère vraiment arriver un jour à un stade où je ne me poserai plus aucune question par rapport à ce genre de trucs. Mais le problème c'est que même les mentalités des autres et pas seulement la mienne me dérangent, ce qui je pense est un frein à une liberté totale, à la sérénité. Ça m’énerve, en fait, que des gens pensent avec tous les stéréotypes attribués au rôle de la femme, pensent de manière sexiste. Je ressens le besoin de les contredire, d’expliquer que non, ils n’ont pas raison. Si quelqu’un fait une remarque sexiste j’ai l’envie irrépressible de m’opposer à son point de vue, alors que je pourrais simplement laisser couler. On me dit souvent que je prends les choses trop à cœur, que je ne peux pas exiger des autres qu’ils aient les mêmes idées. Mais je n’y peux rien, je n’arrive pas à passer outre. Je suis peut-être trop exigeante, à vouloir que les choses changent et vite. Je me pose probablement trop de questions, je me complique trop la vie. Même ici je n’arrive pas à m’empêcher d’écrire un pavé en racontant ma vie, je suis désolée.

Donc ce rôle de femme, ce rôle social, je pense que je m’en libère, mais il pèse toujours sur moi dans le sens où je le vois chez les autres, dans leur façon de penser, dans leurs paroles. Et ça me dérange beaucoup, malgré moi, parce que j'aimerais vraiment m'en défaire.
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Dim 18 Mar - 15:32
@Majid: Wow, quel récit! Je vois bien à travers tes différentes interventions que tu t'es questionnée en profondeur sur la condition des femmes, le féminisme de ton discours passe pas inaperçu. Wink Est-ce que tu penses que le fait que tes parents n'ont pas "induit" de comportements stéréotypés dans ton enfance t'a mené à cette sensibilité que tu as ou que finalement l'éducation a eu peu d'impact et que c'est plutôt ta personnalité qui a joué?

On me dit souvent que je prends les choses trop à cœur, que je ne peux pas exiger des autres qu’ils aient les mêmes idées. Mais je n’y peux rien, je n’arrive pas à passer outre

En même temps, si personne ne le fait, qui leur permettra d'envisager d'autres voies? Je pense que tes réactions sont parfaitement altruistes. Ils te remercieront peut-être plus tard. Wink
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Dim 18 Mar - 17:21
Je crois que c'est à mon tour.  elephant

Petite, comme beaucoup de petites filles, on a voulu m'apprendre à "devenir une fille". Sauf que j'étais pas très docile. Pas que j'étais insolente mais je ne comprenais pas ce qu'on me demandait. Pourquoi je devais porter des jupes qui collent aux fesses, pourquoi je devais jouer avec des barbies, pourquoi je ne pouvais pas enlever mon haut comme les mecs alors qu'ils faisaient chaud, pourquoi je ne pouvais pas me battre, pourquoi je devais avoir un amoureux... Je passais mon temps à jouer l'aventurière et l'effrontée, alors on ne m'a plus trop ennuyé avec ça.

Quelles sont ces rôles que vous endossez? Ou que vous avez l'impression d'endosser?

Ce n'est donc pas mon éducation qui m'a poussé au stéréotype, mais plutôt l'hétéronorme (qui en découlent). Comme je voulais dissimuler mon homosexualité, je m'étais dit que le meilleur moyen de le faire était encore d'être "invisible". J'ai donc fait la démarche d'étudier tout ce qui était induit chez une fille pour l'appliquer consciemment. De l'esthétisme, à la démarche, l'appel à la discrétion, à la soumission, à l'infériorité, aux comportements sexués... J'étais la parfaite hétérote féminine que je devais être.

Sauf qu'en étant le parfait stéréotype sociétal, je provoquais des réactions que je n'avais pas demandé. A savoir que j'étais désirable sexuellement. Pas parce que j'ai décidé de le penser, mais parce que les autres me le faisaient comprendre. Ça peut passer pour la nana qui se complait dans son narcissisme, mais il n'y a rien de "chouette" ni de valeureux à être harcelée voir agressée sexuellement, au quotidien. A avoir la boule aux ventres quand on doit sortir de chez soi, quand on se retrouve en présence d'hommes. A avoir honte de soi parce qu'on attire les regards, les envies lubriques, les propositions perverses de parfaits inconnus, ou de mecs qui ont 3 fois votre âge alors que vous n'êtes qu'une ado. Je me sentais bien plus flattée quand on me disait que j'étais drôle ou intelligente ou spéciale plutôt que belle. Si on me dit que je suis belle, c'est gentil, mais ça me passe totalement au dessus et je n'ai pas l'impression que ça soit une qualité ni que ça soit mal d'être laide. Je ne voulais plus de ces comportements là, alors j'ai décidé de refuser "d'être femme".

J'ai pensé durant des années que si je m'affichais transgenre, puis agenre, c'était que j'étais politiquement engagée. Féministe. Ou que j'étais transgenre. Mais je m'avoue de plus en plus que c'est parce que j'ai toujours eu peur de ce que je pouvais provoquer chez les hommes. Je ne refusais pas "d'être femme", je refusais mes attraits sexuels (esthétique, stéréotypée et sociétale). Alors voilà je l'avoue: j'ai toujours eu peur des hommes. Pire: j'ai toujours eu peur du viol. C'est une angoisse permanente. Ce sont des cauchemars à n'en plus finir. Ce sont des réactions de mon corps au contact d'un homme qui m'est incontrôlable.

C'était une pure libération de ne plus être regardée. De ne plus être attirante. Même qu'on me dise que je ne prenais pas assez soin de moi. Je préférais mille fois affronter les insultes homophobes, qu'on me dise que j'irai en enfer, qu'on n'accepte pas mon homosexualité, plutôt qu'on me dise que j'étais une belle femme. Parce que je me disais que si les hommes me trouvaient belles, j'étais en danger. J'étais si androgyne, si ambigüe dans mon genre, qu'on ne m'associait plus directement à une femme et que je repoussais les hommes (à moins qu'ils étaient bi ou gay). J'étais donc libre de faire absolument ce que je veux. Comme un homme en fait. Contrairement aux femmes que je connaissais, je n'avais pas si peur de me promener tard le soir, si ce n'était de me faire tabasser parce que j'affichais le stéréotype de la gouine, mais c'est jamais arrivé.

Sauf qu'en fait, vouloir coller au genre masculin pour "tromper l'ennemi", c'est aussi oppressant que de vouloir absolument coller au genre féminin quand je refoulais mon homosexualité. C'est toujours un rôle qu'on se donne. Je prêtais attention à tout et, je me demandais sans cesse si "ça" ce n'était pas trop féminin, pour finalement juste chercher à m'enlaidir le plus possible.

Aujourd'hui j'ai moins peur. J'ai moins peur parce que j'ai appris que ce n'était pas normal qu'une femme subisse des violences du simple fait qu'elle soit femme. Parce qu'en fait, n'importe quelle femme, quelque soit les vêtements qu'elle porte, le maquillage, le comportement, qu'elle soit considérée belle ou laide peut faire une mauvaise rencontre. Et que ce que je provoquais chez les hommes n'étaient pas de ma faute. J'ai arrêté de penser que j'étais coupable.

Je ne dis pas que tous les hommes sont des violeurs, je dis qu'il y a beaucoup d'hommes qui ont eu des comportements violents envers moi. Aujourd'hui, je rencontre de plus en plus d'hommes que j'apprécie, respectueux, intelligents, sensibles, et je leur laisse à nouveau une place dans mes amitiés. Je me suis adoucie avec eux.

En découle que je me sens parfaitement cisgenre. Je me sens bien dans mon corps de femme. Je ne déteste pas mes seins, je ne déteste pas ma vulve. Je n'aspire pas à avoir un pénis, je n'aspire pas à ce qu'on m'appelle "Monsieur". J'ai moins honte aujourd'hui d'afficher ma féminité. De me sentir bien dans mon corps de femme, de ne pas me dire que, parce que je montre un bout de poitrine, un bout de peau dévoilé, ou que je surkiffe avoir un rouge à lèvre pétant, je suis sexuelle et j'incite à l'agression.

Je sors à peine de ce grand traumatisme qu'a été mon rapport à la beauté féminine, et progressivement, j'apprends à me redécouvrir en tant que femme. Pas à travers des vêtements ou du maquillage, mais dans l'idée que je ne "mérite pas" d'être agressée.

Il n'empêche que ne plus me préoccuper momentanément de mon physique (de femme) m'a rendu plus humaine. J'ai appris que je m'en foutais des questions de savoir à quel genre j'appartenais, que j'étais juste une personne et que c'était comme ça que je voulais être considérée. Donc finalement, mon équilibre d'humain je l'ai trouvé. Je ne suis pas affectée de ce qu'on pourrait penser de moi si je dirige des hommes, si je n'ai pas là, tout de suite, un désir d'enfant, si on me trouve belle ou non... Je suis totalement en dehors de ces questions là.

Mais je suis toujours influencée par la société. Je pense que c'est un leurre de dire qu'on s'est totalement déconditionnée. Genre, je laisse toujours pas mes poils apparaître. Aimer le maquillage, au final, c'est toujours un truc superflu à trait à l'esthétisme et pas super naturel non plus. Ce qui m'importe, c'est de ne pas me sentir oppressée ni d'en ressentir un grand mal être. Et j'apprends encore et toujours à me sortir de ces conditionnements.
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Dim 18 Mar - 18:20
Mrs.Robot a écrit:Est-ce que tu penses que le fait que tes parents n'ont pas "induit" de comportements stéréotypés dans ton enfance t'a mené à cette sensibilité que tu as ou que finalement l'éducation a eu peu d'impact et que c'est plutôt ta personnalité qui a joué?

Je ne sais pas trop, je suppose que ça m’a apporté une certaine liberté en étant enfant à laquelle je me suis habituée, que j’ai un peu perdue ensuite, et que j’aimerais probablement retrouver ^^
Personnalité peut-être, je pense qu’à la base c’est assez égoïste en fait, ou bien immature, dans le sens où j’aime faire comme je veux, aller où je veux, vivre ce que je veux, etc. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, c’est juste que je me sens facilement étouffée. Du coup quand on s’aperçoit qu’en fait on serait moins légitime à faire comme on veut juste parce qu’on est une femme, ou qu’on se croyait plus libre qu’on ne l’était réellement, forcément c’est frustrant/très dérangeant, on a envie de changement pour soi puis de manière générale. Puis plus tard, des choses que j'ai subies ou dont on m'a parlé, qui ont indéniablement renforcé ce que je pensais déjà auparavant, qui m'ont poussée à approfondir certaines questions et qui m'en ont posé d'autres.
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Lun 19 Mar - 14:17
Mmh je pense n'avoir jamais été trop confronté à ce problème, je ne me considère pas comme un modèle de féminité. Je n'aime pas ce qui est dicté et encore moins les cases. On est tous unique par notre façon d'être, notre passé et les valeurs qui nous ont construits.

J'ai toujours navigué entre l'androgyne et le garçon manqué. J'ai un style vestimentaire que j'ai longuement travaillé durant mon adolescence. Ce qui m'a valu des comportements extrêmes de personnes n'acceptant pas certaines de mes dérives vestimentaires. J'ai testé la jupe et robe mais c'était viscéral ça ne me va pas, à mes yeux, les autres diront que ces mieux que c'est féminin mais moi je m'en fous, de ce que pense les autres je suis maître de mon corps, de mon paraître et de l'image que je veux véhiculer.

Je n'ai jamais compris les stéréotypes féminins ni pourquoi mes amies si pliées alors qu'elles y étaient contre. Je ne vois pas pourquoi je devrais être soumis à un homme, s'il dit tu ne parles pas à lui, tu t'habilles comme ça, j'ai tous les droits sur toi je suis un homme et toi une femme tu es inférieur à moi, les tâches ménagères etc. c'est à toi de le faire... Pour moi ces valeurs n'ont aucun sens. Et à l'époque où nous vivons de sur crois elles n'ont plus lieu d'être.

Je pense que l'époque qui a été la plus difficile c'est quand mon corps a changé, quand nos formes de femmes arrivent et que cela change notre silhouette, quand notre corps devient réellement femme. Je n'arrivais pas à faire face à cette image qui me rejetait en pleine face que je suis une femme. Ça a mis du temps avant que je l'accepte.

Je ne me suis jamais considérée comme féminine, je me suis toujours interdit d'être faible et fragile comme le stéréotype l'exigeait, j'avais réussi par mon paraître à ressembler à l'image que je voulais refléter.

Jeune je voulais devenir un homme pour vivre comme je l'entendais, ça aurait été plus simple. On ne m'embêterait plus sur le fait d'être pas assez féminine, de ne pas vouloir d'enfants ce qui est intolérable, d'aimer les femmes, etcetera. 

Aujourd'hui, j'accepte mon corps sans souci, mais je ne me sens pas femme pour autant. Je suis moi avant tout et l'équilibre que j'ai créé me satisfait.


Ça part un peu dans tous les sens mais j'espère avoir répondu à ta question x')
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Lun 19 Mar - 20:31
Je suis d'accord avec la réponses d'akane sur plusieurs points.

Je déteste être mise dans une case. Genre okay je suis lesbienne, mais c'est pas la première chose qu'on voit ou qu'on apprend sur moi. Genre les cases ça ne me va pas.
Je suis loin d'être un exemple de féminité vu la façon dont je m'exprime, dont je m'habille et dont je fonctionne.
Je suis un garçon manqué, certes, mais la case s'arrête là Surprised

Bref, ce sujet ne m'inspire pas de pavé, j'ai juste repondu par rapport aux cases dans lesquelles les gens veulent se mettre/me mettre
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