- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Mes textes
Ven 30 Oct - 8:52
J'ai décidé de mettre dans cette rubrique ce texte écrit et issu d'un petit livre en préparation encore, pour les adolescents et jeunes adultes.
J'ai interviewé un homme de 35 ans qui est tombé dans l'alcool
L'ALCOOL
30 % des accidents de la circulation sont dû directement à l'alcool
Malgré des campagnes de prévention pas encore suffisantes, la société incite à consommer de l’alcool. Il suffit de s’intéresser au prémix (Ginfizz, vodka tonic, whisky coca) fortement alcoolisés mais très sucrés pour atténuer le goût de l’alcool dont le degré d'alcool moyen est tout proche des 20° ou des bières allant jusqu’à 13°; Et carrément en 50 cl. Il suffit d’observer dans les grandes surfaces ou les supérettes l’emplacement qui leur est réservé...
Il faut savoir que la Dopamine est l'hormone du plaisir, du bien-être qui se sécrète naturellement. Mais, la consommation d’alcool, ou de drogue crée la dopamine artificiellement. C’est donc une façon fictive de se créer un bien être non naturel. Le problème est que, plus on se crée artificiellement de la Dopamine moins l’organisme en sécrète naturellement d’où le besoin sans cesse de consommer qui mène à la DEPENDANCE.
« Ah la la, si j’avais su cela, quand j’étais jeune, la Dopamine….. Jamais jamais j’aurai sombré là dedans !!!! Si j’avais écouté mes parents…
Ma première cuite, je l'ai prise en fin de 3ème, comme cela, juste pour tester, par expérience, pour voir ce que ça allait nous faire. Avec mon pote nous avions décidé de sécher les cours et de s'en prendre une. Trois ou quatre bières chacun, planqués dans un bosquet de notre petite ville. Je ne vous raconte pas la tête de mon père, Principal du collège, lorsqu'il fut appelé pour constater les dégâts. Moi, les deux murs du couloir me soutenaient, mon copain vomissait tout ce qu'il pouvait dans les escaliers. Exclus de l'établissement quelques jours, une ou deux baffes bien méritées par des parents désemparés... Des fou rires encore sur ce que nous venions de faire...
Les années lycées se passent sans encombre. Quelques sorties entre potes, quelques excès, rien de bien méchant. Mais l’alcoolisme attend son heure.
Mon calvaire, ma descente aux enfers débutait dans les années fac. Un appart à moi tout seul, de la liberté non surveillée. Que demander de plus !
C'est à ce moment là que j'entrais tout doucement dans une galère. Après nos cours, nous avions pris l'habitude, mon pote et moi de se retrouver soit chez lui, soit chez moi pour nous enfiler une demi bouteille de pastis. Des livres ouverts sur la petite table de salon servaient d'alibi et nous déculpabilisaient de ce que nous pouvions faire.
Donc régulièrement, et il était là le danger, nous nous retrouvions dans notre piaule pour boire notre boisson magique nous mettant dans un état second qui nous plaisait. De temps à autre un pet. On rigolait, on parlait bagniole, on parlait fille mais jamais de nos études.
J'avais la chance malgré tout de rester un brillant élève parce que j’avais de grandes capacités. Par contre mon copain se retrouve aujourd'hui sous les ponts, sous les cartons, le visage buriné par l'alcool.
Les week end, c'étaient des paris de fous, des paris de jeunes cons. A celui qui s'enfilerait le plus de bières. Et une de plus qui glisse sur le comptoir... "Allé, montre nous de quoi tu es capable, Tom." Alors pour faire bonne figure devant mes potes, je m'exécutais. Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.. puis j‘arrêtais de compter ou plutôt je n‘en étais plus capable. J'étais un homme semble t-il à leurs yeux. Je tenais la route comme on dit, j'encaissais pas mal disaient-ils. Je pouvais faire partie du groupe. Puis, je commençais à m'inquiéter réellement lorsque le mot NON ne faisait plus partie de mon vocabulaire. Je n'arrivais plus à gérer, toutes ces bouteilles qui m'arrivaient sur le comptoir mais que je continuais à boire. Fallait être un mec ! Les comportements collectifs, entre potes, excessifs permettent de se laisser entraîner vers des excès alors que ce n’est pas notre véritable choix. (phénomène de groupe, d’identification, de socialisation). Je ne vous raconte pas les chutes dans les escaliers, les vomissements dans les caniveaux, les gestes déplacés et vulgaires, l’agressivité parfois même.
Voilà, c'est comme ça que je me suis retrouvé ce que l'on appelle un alcoolique.
Moi je n'y croyais pas au début puisque cela se passait que les week end. J'étais un fêtard quoi, rien de bien méchant. Pas de quoi en faire toute une affaire.
Mais très vite, toujours sur les bancs de la fac, mes envies d'alcool se faisaient plus pressantes. Une obsession cérébrale dorénavant. C'est ainsi qu'à chaque course, je commençais à faire mes petites provisions pour la semaine pour ne surtout pas risquer d'être en manque. Le mal s'installait subrepticement. Mais je ne suis pas alcoolique, jeunes gens, juste prévoyant. (ha ha ha). Mais au fond de moi, je le savais déjà, sans vouloir me l’avouer.
Aussitôt rentré dans ma piaule, je m'enfermais par crainte d'être dérangé et je m'enfilais en 5 mn, sans m’arrêter, sans même prendre le temps de reprendre une respiration, une demie bouteille de Whisky. Et là quand on commence à boire tout seul, c'est là que cela devient dangereux. Il n'y a plus d'esprit festif. Il y a un mec qui dès le matin se lève et un corps qui réclame. Un corps qui souffre, un corps qui ne se sent mieux que lorsqu'il a eu sa dose quotidienne dorénavant. Voilà ce qu'est un alcoolique, un mec maintenant qui ne peut plus se passer de cet alcool pour être bien dans sa peau !
Mes pots étaient sympas. Ils ont bien fini par voir le manège et les cernes sous mes yeux qui se dessinaient. Mais aucun n'a eu le courage de m'alerter, de m'aider, de me parler tout simplement..
J'ai eu mes diplômes -et je me demande encore par quel miracle- puis trouvais immédiatement du travail. Difficile de se concentrer malgré tout quand le corps n'a pas ce qu'il a besoin, quand le corps souffre physiquement, quand mes mains se mettent à trembler.
La encore c'est les non dits. Mais jm'en fou je trouverai un moyen pour assouvir sur mon lieu de travail mon besoin et devenir un minimum efficace.
Alors tout simplement j'achète des blousons sans manche avec plein de petites poches. J'en ai de toutes les couleurs. Ils doivent se dire, il est élégant cet homme, toujours celui qui va avec la couleur de la chemise. Et je mange toujours du schwimgum. Mais c’est pour mieux les feinter.
Dans toutes ces petites poches, j’y glisse des fioles. Une pour chaque heure de la journée.... Le matin et le midi à la cantine, une bouteille et le soir c’était 2 litres de rouge. Un coût énorme dans mon budget de célibataire ou l’alcool tenait la première place.
Aujourd’hui, j’ai été démasqué !
J’ai perdu mon boulot, évidemment mon appartement et je n’ai plus de copine. Ben oui, vivre avec un alcoolique ce n’est pas le rêve... J’ai perdu aussi tous mes copains sauf ceux qui veulent encore m’inciter à boire ou à fumer du shit. Je suis donc seul dans un coin aux Alcooliques Anonymes. J’ai honte de moi. J’ai honte d’avoir menti à mes proches et à moi-même, honte d’avoir camouflé mon problème. Il y a une perte de crédibilité justifiée, de confiance de la part de l’entourage, de mes parents, de mes frère et soeur.
Mais aux A.A., ils vont m’aider à me reconstruire et à me libérer de cette culpabilité. J’ai donc tout perdu. J’ai tout fichu en l’air tout simplement pour avoir voulu être un mec quand je sortais à la fac. Tout simplement pour avoir fait des paris débiles. Voilà ce que je suis. Un alcoolique.
Et le saviez-vous ? : je le suis à vie. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que je porterai toujours l’étiquette : alcoolique même si je suis abstinent. Cela veut dire que je ne peux plus en aucune manière tolérer la moindre goûte d’alcool sinon mon cerveau serait trop heureux de recevoir l’information et le manège morbide recommencerait inéluctablement.
Cela fait 3 mois que je n’ai pas touché à une goutte d’alcool. Mais je ne suis pas encore vainqueur. Cela fait au moins 6 fois que je fais des tentatives de sevrage, vous dire toute la difficulté ! Mon calvaire dura 15 ANS. 15 ans de perdu, 15 ans de gâchis, 15 ans de mensonges avec moi-même et les autres, 15 ans de solitude, 15 ans de souffrance. Ah oui, j’oubliais, en 15 ans, j’ai du cassé une dizaine de voitures, je suis endetté jusqu’au cou. J’ai beaucoup de chance, je n’ai jamais rien eu corporellement ni jamais causé à autrui une quelconque blessure. Mais j’ai eu droit à la correctionnelle par deux fois pour alcoolémie au volant, donc j’ai un casier judiciaire, suis fiché à vie. Et également, ne l'oublions pas, je me suis retrouvé au Tribunal de Police pour ivresse sur voie publique alors que je me sentais en pleine possession de mes moyens. Les emplois administratifs pour moi, c’est fini. Dans certains métiers qui requièrent une prise de sang, je suis grillé. Je n’ai rien construit, j’ai tout détruit autour de moi. Mais j’ai la niake ! Je me reconstruis, je vaux quelque chose et je vais me battre car je suis un homme bon mais je l’avais oublié.
Les premiers jours, je me suis même fait enfermer dans une maison de santé pour qu’ils m’aident et je suis une thérapie pour continuer cette abstinence. Je vais réussir ce pari car j’ai la rage. Et ce pari là, m'intéresse.
Jeune gamin, que jeunesse se fasse d’accord, mais méfiez vous de cet engrenage qui vous brûle les cellules de votre cerveau et vous rend dépendant.
Parlez de votre problème ou celui de votre copain à un adulte. Cela peut-être un prof, une infirmière scolaire, une assistante sociale, un médecin généraliste, une association ou le secret professionnel et médical sera préservé.
Ne commencez pas et n’attendez pas de toucher le fond.!!!
Allez les jeunes, défoulez vous au basket, au foot, à la danse, au théâtre, que sais-je encore.
Si je vous raconte tout ça les gamins c'est pour que vous ne puissiez pas vivre le même enfer que moi.
J'ai interviewé un homme de 35 ans qui est tombé dans l'alcool
L'ALCOOL
30 % des accidents de la circulation sont dû directement à l'alcool
Malgré des campagnes de prévention pas encore suffisantes, la société incite à consommer de l’alcool. Il suffit de s’intéresser au prémix (Ginfizz, vodka tonic, whisky coca) fortement alcoolisés mais très sucrés pour atténuer le goût de l’alcool dont le degré d'alcool moyen est tout proche des 20° ou des bières allant jusqu’à 13°; Et carrément en 50 cl. Il suffit d’observer dans les grandes surfaces ou les supérettes l’emplacement qui leur est réservé...
Il faut savoir que la Dopamine est l'hormone du plaisir, du bien-être qui se sécrète naturellement. Mais, la consommation d’alcool, ou de drogue crée la dopamine artificiellement. C’est donc une façon fictive de se créer un bien être non naturel. Le problème est que, plus on se crée artificiellement de la Dopamine moins l’organisme en sécrète naturellement d’où le besoin sans cesse de consommer qui mène à la DEPENDANCE.
« Ah la la, si j’avais su cela, quand j’étais jeune, la Dopamine….. Jamais jamais j’aurai sombré là dedans !!!! Si j’avais écouté mes parents…
Ma première cuite, je l'ai prise en fin de 3ème, comme cela, juste pour tester, par expérience, pour voir ce que ça allait nous faire. Avec mon pote nous avions décidé de sécher les cours et de s'en prendre une. Trois ou quatre bières chacun, planqués dans un bosquet de notre petite ville. Je ne vous raconte pas la tête de mon père, Principal du collège, lorsqu'il fut appelé pour constater les dégâts. Moi, les deux murs du couloir me soutenaient, mon copain vomissait tout ce qu'il pouvait dans les escaliers. Exclus de l'établissement quelques jours, une ou deux baffes bien méritées par des parents désemparés... Des fou rires encore sur ce que nous venions de faire...
Les années lycées se passent sans encombre. Quelques sorties entre potes, quelques excès, rien de bien méchant. Mais l’alcoolisme attend son heure.
Mon calvaire, ma descente aux enfers débutait dans les années fac. Un appart à moi tout seul, de la liberté non surveillée. Que demander de plus !
C'est à ce moment là que j'entrais tout doucement dans une galère. Après nos cours, nous avions pris l'habitude, mon pote et moi de se retrouver soit chez lui, soit chez moi pour nous enfiler une demi bouteille de pastis. Des livres ouverts sur la petite table de salon servaient d'alibi et nous déculpabilisaient de ce que nous pouvions faire.
Donc régulièrement, et il était là le danger, nous nous retrouvions dans notre piaule pour boire notre boisson magique nous mettant dans un état second qui nous plaisait. De temps à autre un pet. On rigolait, on parlait bagniole, on parlait fille mais jamais de nos études.
J'avais la chance malgré tout de rester un brillant élève parce que j’avais de grandes capacités. Par contre mon copain se retrouve aujourd'hui sous les ponts, sous les cartons, le visage buriné par l'alcool.
Les week end, c'étaient des paris de fous, des paris de jeunes cons. A celui qui s'enfilerait le plus de bières. Et une de plus qui glisse sur le comptoir... "Allé, montre nous de quoi tu es capable, Tom." Alors pour faire bonne figure devant mes potes, je m'exécutais. Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.. puis j‘arrêtais de compter ou plutôt je n‘en étais plus capable. J'étais un homme semble t-il à leurs yeux. Je tenais la route comme on dit, j'encaissais pas mal disaient-ils. Je pouvais faire partie du groupe. Puis, je commençais à m'inquiéter réellement lorsque le mot NON ne faisait plus partie de mon vocabulaire. Je n'arrivais plus à gérer, toutes ces bouteilles qui m'arrivaient sur le comptoir mais que je continuais à boire. Fallait être un mec ! Les comportements collectifs, entre potes, excessifs permettent de se laisser entraîner vers des excès alors que ce n’est pas notre véritable choix. (phénomène de groupe, d’identification, de socialisation). Je ne vous raconte pas les chutes dans les escaliers, les vomissements dans les caniveaux, les gestes déplacés et vulgaires, l’agressivité parfois même.
Voilà, c'est comme ça que je me suis retrouvé ce que l'on appelle un alcoolique.
Moi je n'y croyais pas au début puisque cela se passait que les week end. J'étais un fêtard quoi, rien de bien méchant. Pas de quoi en faire toute une affaire.
Mais très vite, toujours sur les bancs de la fac, mes envies d'alcool se faisaient plus pressantes. Une obsession cérébrale dorénavant. C'est ainsi qu'à chaque course, je commençais à faire mes petites provisions pour la semaine pour ne surtout pas risquer d'être en manque. Le mal s'installait subrepticement. Mais je ne suis pas alcoolique, jeunes gens, juste prévoyant. (ha ha ha). Mais au fond de moi, je le savais déjà, sans vouloir me l’avouer.
Aussitôt rentré dans ma piaule, je m'enfermais par crainte d'être dérangé et je m'enfilais en 5 mn, sans m’arrêter, sans même prendre le temps de reprendre une respiration, une demie bouteille de Whisky. Et là quand on commence à boire tout seul, c'est là que cela devient dangereux. Il n'y a plus d'esprit festif. Il y a un mec qui dès le matin se lève et un corps qui réclame. Un corps qui souffre, un corps qui ne se sent mieux que lorsqu'il a eu sa dose quotidienne dorénavant. Voilà ce qu'est un alcoolique, un mec maintenant qui ne peut plus se passer de cet alcool pour être bien dans sa peau !
Mes pots étaient sympas. Ils ont bien fini par voir le manège et les cernes sous mes yeux qui se dessinaient. Mais aucun n'a eu le courage de m'alerter, de m'aider, de me parler tout simplement..
J'ai eu mes diplômes -et je me demande encore par quel miracle- puis trouvais immédiatement du travail. Difficile de se concentrer malgré tout quand le corps n'a pas ce qu'il a besoin, quand le corps souffre physiquement, quand mes mains se mettent à trembler.
La encore c'est les non dits. Mais jm'en fou je trouverai un moyen pour assouvir sur mon lieu de travail mon besoin et devenir un minimum efficace.
Alors tout simplement j'achète des blousons sans manche avec plein de petites poches. J'en ai de toutes les couleurs. Ils doivent se dire, il est élégant cet homme, toujours celui qui va avec la couleur de la chemise. Et je mange toujours du schwimgum. Mais c’est pour mieux les feinter.
Dans toutes ces petites poches, j’y glisse des fioles. Une pour chaque heure de la journée.... Le matin et le midi à la cantine, une bouteille et le soir c’était 2 litres de rouge. Un coût énorme dans mon budget de célibataire ou l’alcool tenait la première place.
Aujourd’hui, j’ai été démasqué !
J’ai perdu mon boulot, évidemment mon appartement et je n’ai plus de copine. Ben oui, vivre avec un alcoolique ce n’est pas le rêve... J’ai perdu aussi tous mes copains sauf ceux qui veulent encore m’inciter à boire ou à fumer du shit. Je suis donc seul dans un coin aux Alcooliques Anonymes. J’ai honte de moi. J’ai honte d’avoir menti à mes proches et à moi-même, honte d’avoir camouflé mon problème. Il y a une perte de crédibilité justifiée, de confiance de la part de l’entourage, de mes parents, de mes frère et soeur.
Mais aux A.A., ils vont m’aider à me reconstruire et à me libérer de cette culpabilité. J’ai donc tout perdu. J’ai tout fichu en l’air tout simplement pour avoir voulu être un mec quand je sortais à la fac. Tout simplement pour avoir fait des paris débiles. Voilà ce que je suis. Un alcoolique.
Et le saviez-vous ? : je le suis à vie. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que je porterai toujours l’étiquette : alcoolique même si je suis abstinent. Cela veut dire que je ne peux plus en aucune manière tolérer la moindre goûte d’alcool sinon mon cerveau serait trop heureux de recevoir l’information et le manège morbide recommencerait inéluctablement.
Cela fait 3 mois que je n’ai pas touché à une goutte d’alcool. Mais je ne suis pas encore vainqueur. Cela fait au moins 6 fois que je fais des tentatives de sevrage, vous dire toute la difficulté ! Mon calvaire dura 15 ANS. 15 ans de perdu, 15 ans de gâchis, 15 ans de mensonges avec moi-même et les autres, 15 ans de solitude, 15 ans de souffrance. Ah oui, j’oubliais, en 15 ans, j’ai du cassé une dizaine de voitures, je suis endetté jusqu’au cou. J’ai beaucoup de chance, je n’ai jamais rien eu corporellement ni jamais causé à autrui une quelconque blessure. Mais j’ai eu droit à la correctionnelle par deux fois pour alcoolémie au volant, donc j’ai un casier judiciaire, suis fiché à vie. Et également, ne l'oublions pas, je me suis retrouvé au Tribunal de Police pour ivresse sur voie publique alors que je me sentais en pleine possession de mes moyens. Les emplois administratifs pour moi, c’est fini. Dans certains métiers qui requièrent une prise de sang, je suis grillé. Je n’ai rien construit, j’ai tout détruit autour de moi. Mais j’ai la niake ! Je me reconstruis, je vaux quelque chose et je vais me battre car je suis un homme bon mais je l’avais oublié.
Les premiers jours, je me suis même fait enfermer dans une maison de santé pour qu’ils m’aident et je suis une thérapie pour continuer cette abstinence. Je vais réussir ce pari car j’ai la rage. Et ce pari là, m'intéresse.
Jeune gamin, que jeunesse se fasse d’accord, mais méfiez vous de cet engrenage qui vous brûle les cellules de votre cerveau et vous rend dépendant.
Parlez de votre problème ou celui de votre copain à un adulte. Cela peut-être un prof, une infirmière scolaire, une assistante sociale, un médecin généraliste, une association ou le secret professionnel et médical sera préservé.
Ne commencez pas et n’attendez pas de toucher le fond.!!!
Allez les jeunes, défoulez vous au basket, au foot, à la danse, au théâtre, que sais-je encore.
Si je vous raconte tout ça les gamins c'est pour que vous ne puissiez pas vivre le même enfer que moi.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Ven 30 Oct - 9:06
Interview d'un jeune dealer....
LE QUARTIER, LA CITE
Je me rappelle dès que je l’ai vu il m’a dit : "fais gaffe, ici on dit que je suis un méchant." Tout simplement parce qu'il avait le crâne rasé mettant en évidence ses yeux noirs de colère.... Je n’y ai pas cru une seconde. Et je me fou de ce que me disent les autres... Ces yeux, son regard me parlaient justement plus que ses phrases agressives. Je me rappelle lui avoir parlé tout doucement malgré ce qu'on m'avait dit de lui et lui avoir passé la main en douceur sur son crane rasé et lui conseiller d’aller marcher un peu avec moi, pour se calmer. Il venait de se claquer la tête encore, contre le mur pour décharger la violence qu'il avait en lui. Et c'est contre lui, qu'il déchargeait ! Il avait simplement besoin d'être écouté, rassuré ce garçon que tout le monde cataloguait.... dont tout le monde avait peur... Je ne sais pas pourquoi, personne ne me fait peur, moi, parce que j'ai cette capacité à croire en l'être humain et je me dis que personne n'est mauvais. Juste en grande solitude, en grand manque affectif, juste en manque de chaleur humaine... Je déteste mettre sur la touche une personne sans essayer de faire ressortir le bon qui est en elle. Lui donner une chance, lui tendre une main. Mais.... qu'il l'a saisisse... la vie est dure et des cadeaux de ce genre, aujourd'hui, n'existent plus beaucoup...
Alors que tout allait bien dans cette famille ordinaire, Yvan dû déménager de MARSEILLE pour se rendre dans un de ses quartiers peu reluisants.
Inscrit dans un nouveau collège, on le mit au parfum de suite . "Fumes mec et tu verras la vie autrement". Yvan n'avait que 12 ans !
D'emblée, il se retrouvait avec des jeunes plus vieux que lui et du même quartier. C'est ainsi qu'il partit vite à la dérive. Trop vite, trop jeune.
La seule distraction dans ce quartier, se retrouver sous le porche du n° 6. Celui des petits caïds. Comme il n'y a rien à faire, qu'à la maison c'est pas toujours la joie, ils parlent tous ces jeunes. Le seul mot d'ordre : trouver du fric, car justement à la maison il n'y en a pas beaucoup.
Alors Yvan qui est un bon gamin à la base, se retrouve très vite entraîné. Et aussitôt, on passe aux choses sérieuses : vol auto radio, sono, braquages diverses, trafic en tous genres. Et là, commence le bisness. La revente. De l'argent facilement "gagné", facilement. Facilement volé !!
Mais Yvan veut grossir comme il dit et devenir maintenant important aux yeux de son groupe et des minettes du quartier qui tournent autour, car il a une belle petite gueule Yvan.
Plus rien ne l’intéresse si ce n’est, gagner de l’argent. Enfin si on peut appeler cela GAGNER de l’argent avec la sueur de son front comme disent les anciens. Avec la fierté d'être un homme...
Il continue trop souvent à fumer le bédo, oubli tous les problèmes à la maison, sa mère qui se fait taper dessus par son beau père qu’il déteste par dessus tout…..
Ses résultats scolaires baissent évidemment, les cellules du cerveau commencent à être grignotées par la drogue et à l’école, c’est la plaque tournante du bisness.
Comme il veut gagner encore plus d’argent, il se rend en Espagne pour ses cargaisons de plus en plus importantes. Son trafic lui rapporte beaucoup d’argent. Énormément d’argent. Il peut flamber, s’acheter des vêtements de sport de toutes marques différentes. Il en revend et garde les autres pour lui et gâter son petit frère, il ramène des montres, des casquette, des t shirt... Il prétexte à ses parents qu’on lui prête tout ça... Mais il n’est pas mauvais Yvan. C’est pas un méchant gamin mais il est tombé dans le bisness comme on tombe dans l’alcoolisme. Un besoin toujours, un besoin toujours de gagner plus.
Ses parents ferment les yeux quelque part. Faut pas être sorti de St Cyr pour comprendre que tout ce qu’offre Yvan à sa famille n’est pas très catholique. Bien qu’il déteste son beau père, pour l’endormir ou obtenir un peu d’affection, il lui ramène une montre en or. « Jte jure mec, me dit-il, une montre en or comme t’en a jamais vu. De l’or en barre pour un poignet ! »
Sa mère enfin, se réveille. Mais elle, de son côté n’est pas en bonne santé et il est vrai qu’elle a déjà du mal à gérer sa maladie.... alors ses gamins... Mais elle fini par avoir de gros doutes sur tout ce que peu ramener Yvan à la maison. Elle lui fait les poches d’un pantalon et trouve une boulette de shit. Avec le shit c’était devenu bien grave. Il en fume au moins 25 à 30 par jours avec tous ses pots. Donc, toujours dans le cirage..Yvan. J’ai bien tenté de lui dire que c’était devenu un toxico mais il n’entend pas encore mes paroles. Pourtant c’est un toxico !... Un toxico qui risque là encore de passer au stade supérieur : la coc, l'héro, les médocs... Parcours trop classique d'une descente aux enfers..
Un jour, il y a une descente de flics. Ils trouvent une somme d’argent importante et là, l’amour d’une mère désespérée prend le dessus sur la raison. Elle le couvre et prétexte que c’est à elle. Mais elle passe un contrat avec lui. Dorénavant, elle gardera l’argent qu’il ramène pour ne pas qu’il le dépense et lui donnera quand il sera grand. Mais cette maman ne s’en rend pas compte, par amour pour son fils chéri, elle rentre dans son jeu, en devient complice et ne lui fait pas de bien. C'est elle, qui risque d'avoir aussi des problèmes avec la justice...
Yvan le bisnessmann du quartier a 16 ans maintenant et quitte l’école. On le vire plus exactement. Cela ne va qu’amplifier la situation. Maintenant on parle de « mission« . Cela devient plus sérieux. Ce n’est plus 5 kg de came qu’il va chercher, non c’est 20 kg , d’un coup. Et il n’a pas peur, il possède une énorme cylindrée, volée ou achetée cash et malgré les barrages de douane, il leur fonce dessus et fait un délit de fuite. Il n’a que 16 ans ce gamin ! Il arrive à leur échapper... jusqu'à quand ???
« Je dealais, et j’ai vendu la mort à des jeunes et j’en crève de culpabilité aujourd’hui, car à cause de moi, j'ai fais mourir des jeunes dans une cave... »
Sa maison est un hôtel maintenant. Il rentre à 2 h à 00 du matin et on ne lui pose même plus de questions. Sa mère impuissante face à ce désastre baisse les bras. Tout le monde le voit qu’Yvan part en couille. Mais que faire ? Qui va s'occuper de lui ?
Sa mère n’y tenant plus avec ce petit homme décide de le mettre dehors. Elle dû terriblement souffrir pour prendre cette décision, mais elle n’a plus le choix. Seule, elle n'arrive plus à gérer la situation. Son père s'en fou ! Yvan se réfugie alors chez sa grand-mère. Il lui faut un toit.
Puis à 16 ans on découvre un Yvan au volant d’une grosse cylindrée cabriolet. Les flics le remarquent, ne bougent pas et attendent leur heure. Yvan se la joue « T’as vu un peu, bande de conards qui bossez comme des chiens et moi à 16 ans, jpeux mla payer cte bagniole !!! »
Yvan est devenu un gros dealer maintenant, vole des voitures fait des braquages.
Résultat : 8 mois ferme et 6 mois de sursis, un casier judiciaire....
La taule, c’est l’horreur. « Selon comment t’es habillé, selon si tu es une douceur, t’es foutu On te tabasse toujours dans des coins discrets à des endroits où ya pas de bleus et on te pique tes baskets »
« La taule c’est la solitude, 2 m de large sur 4 de long pour deux personnes. Une chance, jsuis pas tombé sur un PD. Juste une petite fenêtre pour nous rappeler que dehors, il y a la vie, la famille si tu l'as gardée, car ici c’est la mort, ça pu et ce putain de chiotte qui se bouche tout le temps. Tu dors avec une fourchette ou un engin en métal que tu t’es fabriqué au cas où et à la douche, toujours le dos au mur pour voir celui qui voudrait te planter. Promenade deux fois par jour. La prison ça ne calme pas, ça donne la rage. Le psy n’en a rien à foutre. Un bon fonctionnaire qui regarde sans arrêt l’heure de sa montre. La prison c’est à nouveau le bisness, cachets pour se défoncer ou que tu peux revendre pour acheter des clops, du shit..."
J’ai droit à une visite par semaine mais à quoi bon. Ma mère a trop mal, a honte et ne vient pas me voir une seule fois. Je sais qu’elle m’aime, mais elle souffre. « Pardon maman que j’aime ». Mon père n’est venu qu’une fois et je n’ai jamais eu la visite de mon petit frère et de ma petite soeur. Je dois être le mauvais garçon. Ils ont peut-être peur que je les contamine.
De retour à la maison, après mes 8 mois « délinquance surveillée« « Bonjour maman. » Elle n’est plus pareil avec moi, elle a honte de son fils et du regard des autres. Elle ne me pardonne pas. Je lui en veux à ma mère d’être comme ça. Dans le fond de ma tête, c’est à cause d’elle car elle m’avait foutu dehors. Facile de dire ça... trop facile.. Mais maintenant que j’ai grandi, je réalise que tout est de ma faute à vouloir du fric, du fric et encore du fric.
J’ai 19 ANS quand je sors de prison et le petit caïd que je suis, reprend son bisness le jour même....
J’ai la chance d’avoir deux grands cousins qui décident de me prendre en main. Il y en a un qui commence par me mettre une belle ramasse comme jamais je n’en ai eue et dans le fond de ma tête et de mon corps qui ne réagit pas, je me dis qu’il a raison. « Il faut que tu arrêtes tes conneries maintenant. Tu deviens même violent avec tout le monde. Après toi même aussi quand tu te claques la tête contre le mur ou les poings. T’en veux à tout le monde, à la société et tout et tout »
Pour les vacances je décide de me rendre au Centre Social de ma ville où j’y rencontre celle que je croyais être la femme de ma vie. Je suis fou amoureux et décidons de vivre chez ma mère. Cela dura un an et demi. Malheureusement elle ne veut plus de moi. Je fais trop de conneries là encore. Je me mets un flingue sur ma tête et la menace de me foutre en l’air si elle part. Je pleure comme un gamin à qui on enlève sa sucette. Et là, je pète un plomb. C’est repartit dans une nouvelle galère : je fume à nouveau, je casse la gueule à tous ceux qui me font des embrouilles, j’y vais même au couteau dorénavant. Je repars dans le quartier où notre bande et des skin s’affrontent. Règlement de compte de cité. C’est très violent. Cagoule, barre de fer, on pète des dents, on casse des bras, on a même des sabres. On en attache un à une voiture et on le fait traîner...
A 21 ans, je suis plus calme. J’ai trouvé une copine qui me tempère. Je joue au foot tranquille mais un quartier voisin vient nous chercher les embrouilles. Et c’est repartit. Encore et encore.... Alors là, ma grand-mère prend les choses en main. Et attention c’est quelqu’un ma grand-mère. Faut pas y toucher !
Ils décident tous de m’envoyer dans une bonne maison de repos où je vais pouvoir faire le bilan de ma vie et c'est là que je rencontre Céline qui tente de me faire parler de mon histoire pour évacuer ce qui me ronge, sans me juger. Elle, malgré tout ce que je lui raconte de mauvais en moi, ne me fuit pas, n'a pas peur. Elle m'écoute, me conseille, me rassure, me guide sur le droit chemin que je dois reprendre. Céline, c'est une rencontre de ma vie... Elle me dit qu'elle prépare un livre pour les jeunes en dérive comme moi et récolte des histoires pouvant permettre peut-être, de faire réfléchir....
Je veux redevenir un homme honnête sinon je suis grillé et mon avenir est dans les ténèbres...
Alors les gamins, pourquoi je suis là à vous raconter mon histoire ? :
Ecoutez les parents car ils ne disent pas tous des conneries. Ils ont vécu avant nous. Qu’ils ne soient pas vos pires ennemis mais vos premiers amis. Faites attention aux fréquentations. Pas de bisness et ne pas s’endetter car les autres, ils ne vous lâcheront pas tant qu’ils n’auront pas récupérer leur argent. Veillez au petit frère et à la petite soeur pour pas qu’ils deviennent comme nous. On ne doit pas être leur honte mais leur exemple.
Je suis dégoutté d’avoir fait tout ça, j’ai honte envers mes parents car je leur ai fait de la misère.
Vous discutez toujours, mais eux ils savent ce qui est bon pour nous.
Avec ma ptite maman chérie, même si je suis encore un peu colère, il faut qu’on discute calmement et je veux lui dire « je t’aime« «. Peut-être que elle, elle ne l’a pas souvent entendu quand elle était jeune. Alors je vais lui dire. Il faut aussi que j’arrive à me pardonner toutes mes conneries. Je vais refaire du sport à donf et pour répondre à la question qu’Annie vient de me poser, je lui dis, même si j’ai fait toutes ces conneries que je regrette, je m’aime grave, jme kiffe. Jme kiffe, encore ! Alors, arrêtes tes conneries Yvan, me dis-je. Et elle, vient de me dire « Donc tu vas réussir. C’est bien fils. Et tu seras patron car tu vas faire ton projet dont tu m'as parlé. »
Là, c’est pas un père ou une mère ou un éducateur qui vous parle, c’est un gamin de 22 ans qui a vécu comme un bandit et qui ne veut pas que vous puissiez faire pareil et gâcher cette vie que je commence à trouver merveilleuse.
Il n'y a pas de culpabilité de la part des uns et des autres. IL n'y a que des gens qui s'aiment, qui ne savent pas comment se le dire. Il y a surtout des drames qui font que la vie est dure. Mais Rien n'est perdu. Tout reste à faire. Soutenez vous, aimez-vous, pardonnez-vous, pardonnez nous.
YVAN 22 ans
LE QUARTIER, LA CITE
Je me rappelle dès que je l’ai vu il m’a dit : "fais gaffe, ici on dit que je suis un méchant." Tout simplement parce qu'il avait le crâne rasé mettant en évidence ses yeux noirs de colère.... Je n’y ai pas cru une seconde. Et je me fou de ce que me disent les autres... Ces yeux, son regard me parlaient justement plus que ses phrases agressives. Je me rappelle lui avoir parlé tout doucement malgré ce qu'on m'avait dit de lui et lui avoir passé la main en douceur sur son crane rasé et lui conseiller d’aller marcher un peu avec moi, pour se calmer. Il venait de se claquer la tête encore, contre le mur pour décharger la violence qu'il avait en lui. Et c'est contre lui, qu'il déchargeait ! Il avait simplement besoin d'être écouté, rassuré ce garçon que tout le monde cataloguait.... dont tout le monde avait peur... Je ne sais pas pourquoi, personne ne me fait peur, moi, parce que j'ai cette capacité à croire en l'être humain et je me dis que personne n'est mauvais. Juste en grande solitude, en grand manque affectif, juste en manque de chaleur humaine... Je déteste mettre sur la touche une personne sans essayer de faire ressortir le bon qui est en elle. Lui donner une chance, lui tendre une main. Mais.... qu'il l'a saisisse... la vie est dure et des cadeaux de ce genre, aujourd'hui, n'existent plus beaucoup...
Alors que tout allait bien dans cette famille ordinaire, Yvan dû déménager de MARSEILLE pour se rendre dans un de ses quartiers peu reluisants.
Inscrit dans un nouveau collège, on le mit au parfum de suite . "Fumes mec et tu verras la vie autrement". Yvan n'avait que 12 ans !
D'emblée, il se retrouvait avec des jeunes plus vieux que lui et du même quartier. C'est ainsi qu'il partit vite à la dérive. Trop vite, trop jeune.
La seule distraction dans ce quartier, se retrouver sous le porche du n° 6. Celui des petits caïds. Comme il n'y a rien à faire, qu'à la maison c'est pas toujours la joie, ils parlent tous ces jeunes. Le seul mot d'ordre : trouver du fric, car justement à la maison il n'y en a pas beaucoup.
Alors Yvan qui est un bon gamin à la base, se retrouve très vite entraîné. Et aussitôt, on passe aux choses sérieuses : vol auto radio, sono, braquages diverses, trafic en tous genres. Et là, commence le bisness. La revente. De l'argent facilement "gagné", facilement. Facilement volé !!
Mais Yvan veut grossir comme il dit et devenir maintenant important aux yeux de son groupe et des minettes du quartier qui tournent autour, car il a une belle petite gueule Yvan.
Plus rien ne l’intéresse si ce n’est, gagner de l’argent. Enfin si on peut appeler cela GAGNER de l’argent avec la sueur de son front comme disent les anciens. Avec la fierté d'être un homme...
Il continue trop souvent à fumer le bédo, oubli tous les problèmes à la maison, sa mère qui se fait taper dessus par son beau père qu’il déteste par dessus tout…..
Ses résultats scolaires baissent évidemment, les cellules du cerveau commencent à être grignotées par la drogue et à l’école, c’est la plaque tournante du bisness.
Comme il veut gagner encore plus d’argent, il se rend en Espagne pour ses cargaisons de plus en plus importantes. Son trafic lui rapporte beaucoup d’argent. Énormément d’argent. Il peut flamber, s’acheter des vêtements de sport de toutes marques différentes. Il en revend et garde les autres pour lui et gâter son petit frère, il ramène des montres, des casquette, des t shirt... Il prétexte à ses parents qu’on lui prête tout ça... Mais il n’est pas mauvais Yvan. C’est pas un méchant gamin mais il est tombé dans le bisness comme on tombe dans l’alcoolisme. Un besoin toujours, un besoin toujours de gagner plus.
Ses parents ferment les yeux quelque part. Faut pas être sorti de St Cyr pour comprendre que tout ce qu’offre Yvan à sa famille n’est pas très catholique. Bien qu’il déteste son beau père, pour l’endormir ou obtenir un peu d’affection, il lui ramène une montre en or. « Jte jure mec, me dit-il, une montre en or comme t’en a jamais vu. De l’or en barre pour un poignet ! »
Sa mère enfin, se réveille. Mais elle, de son côté n’est pas en bonne santé et il est vrai qu’elle a déjà du mal à gérer sa maladie.... alors ses gamins... Mais elle fini par avoir de gros doutes sur tout ce que peu ramener Yvan à la maison. Elle lui fait les poches d’un pantalon et trouve une boulette de shit. Avec le shit c’était devenu bien grave. Il en fume au moins 25 à 30 par jours avec tous ses pots. Donc, toujours dans le cirage..Yvan. J’ai bien tenté de lui dire que c’était devenu un toxico mais il n’entend pas encore mes paroles. Pourtant c’est un toxico !... Un toxico qui risque là encore de passer au stade supérieur : la coc, l'héro, les médocs... Parcours trop classique d'une descente aux enfers..
Un jour, il y a une descente de flics. Ils trouvent une somme d’argent importante et là, l’amour d’une mère désespérée prend le dessus sur la raison. Elle le couvre et prétexte que c’est à elle. Mais elle passe un contrat avec lui. Dorénavant, elle gardera l’argent qu’il ramène pour ne pas qu’il le dépense et lui donnera quand il sera grand. Mais cette maman ne s’en rend pas compte, par amour pour son fils chéri, elle rentre dans son jeu, en devient complice et ne lui fait pas de bien. C'est elle, qui risque d'avoir aussi des problèmes avec la justice...
Yvan le bisnessmann du quartier a 16 ans maintenant et quitte l’école. On le vire plus exactement. Cela ne va qu’amplifier la situation. Maintenant on parle de « mission« . Cela devient plus sérieux. Ce n’est plus 5 kg de came qu’il va chercher, non c’est 20 kg , d’un coup. Et il n’a pas peur, il possède une énorme cylindrée, volée ou achetée cash et malgré les barrages de douane, il leur fonce dessus et fait un délit de fuite. Il n’a que 16 ans ce gamin ! Il arrive à leur échapper... jusqu'à quand ???
« Je dealais, et j’ai vendu la mort à des jeunes et j’en crève de culpabilité aujourd’hui, car à cause de moi, j'ai fais mourir des jeunes dans une cave... »
Sa maison est un hôtel maintenant. Il rentre à 2 h à 00 du matin et on ne lui pose même plus de questions. Sa mère impuissante face à ce désastre baisse les bras. Tout le monde le voit qu’Yvan part en couille. Mais que faire ? Qui va s'occuper de lui ?
Sa mère n’y tenant plus avec ce petit homme décide de le mettre dehors. Elle dû terriblement souffrir pour prendre cette décision, mais elle n’a plus le choix. Seule, elle n'arrive plus à gérer la situation. Son père s'en fou ! Yvan se réfugie alors chez sa grand-mère. Il lui faut un toit.
Puis à 16 ans on découvre un Yvan au volant d’une grosse cylindrée cabriolet. Les flics le remarquent, ne bougent pas et attendent leur heure. Yvan se la joue « T’as vu un peu, bande de conards qui bossez comme des chiens et moi à 16 ans, jpeux mla payer cte bagniole !!! »
Yvan est devenu un gros dealer maintenant, vole des voitures fait des braquages.
Résultat : 8 mois ferme et 6 mois de sursis, un casier judiciaire....
La taule, c’est l’horreur. « Selon comment t’es habillé, selon si tu es une douceur, t’es foutu On te tabasse toujours dans des coins discrets à des endroits où ya pas de bleus et on te pique tes baskets »
« La taule c’est la solitude, 2 m de large sur 4 de long pour deux personnes. Une chance, jsuis pas tombé sur un PD. Juste une petite fenêtre pour nous rappeler que dehors, il y a la vie, la famille si tu l'as gardée, car ici c’est la mort, ça pu et ce putain de chiotte qui se bouche tout le temps. Tu dors avec une fourchette ou un engin en métal que tu t’es fabriqué au cas où et à la douche, toujours le dos au mur pour voir celui qui voudrait te planter. Promenade deux fois par jour. La prison ça ne calme pas, ça donne la rage. Le psy n’en a rien à foutre. Un bon fonctionnaire qui regarde sans arrêt l’heure de sa montre. La prison c’est à nouveau le bisness, cachets pour se défoncer ou que tu peux revendre pour acheter des clops, du shit..."
J’ai droit à une visite par semaine mais à quoi bon. Ma mère a trop mal, a honte et ne vient pas me voir une seule fois. Je sais qu’elle m’aime, mais elle souffre. « Pardon maman que j’aime ». Mon père n’est venu qu’une fois et je n’ai jamais eu la visite de mon petit frère et de ma petite soeur. Je dois être le mauvais garçon. Ils ont peut-être peur que je les contamine.
De retour à la maison, après mes 8 mois « délinquance surveillée« « Bonjour maman. » Elle n’est plus pareil avec moi, elle a honte de son fils et du regard des autres. Elle ne me pardonne pas. Je lui en veux à ma mère d’être comme ça. Dans le fond de ma tête, c’est à cause d’elle car elle m’avait foutu dehors. Facile de dire ça... trop facile.. Mais maintenant que j’ai grandi, je réalise que tout est de ma faute à vouloir du fric, du fric et encore du fric.
J’ai 19 ANS quand je sors de prison et le petit caïd que je suis, reprend son bisness le jour même....
J’ai la chance d’avoir deux grands cousins qui décident de me prendre en main. Il y en a un qui commence par me mettre une belle ramasse comme jamais je n’en ai eue et dans le fond de ma tête et de mon corps qui ne réagit pas, je me dis qu’il a raison. « Il faut que tu arrêtes tes conneries maintenant. Tu deviens même violent avec tout le monde. Après toi même aussi quand tu te claques la tête contre le mur ou les poings. T’en veux à tout le monde, à la société et tout et tout »
Pour les vacances je décide de me rendre au Centre Social de ma ville où j’y rencontre celle que je croyais être la femme de ma vie. Je suis fou amoureux et décidons de vivre chez ma mère. Cela dura un an et demi. Malheureusement elle ne veut plus de moi. Je fais trop de conneries là encore. Je me mets un flingue sur ma tête et la menace de me foutre en l’air si elle part. Je pleure comme un gamin à qui on enlève sa sucette. Et là, je pète un plomb. C’est repartit dans une nouvelle galère : je fume à nouveau, je casse la gueule à tous ceux qui me font des embrouilles, j’y vais même au couteau dorénavant. Je repars dans le quartier où notre bande et des skin s’affrontent. Règlement de compte de cité. C’est très violent. Cagoule, barre de fer, on pète des dents, on casse des bras, on a même des sabres. On en attache un à une voiture et on le fait traîner...
A 21 ans, je suis plus calme. J’ai trouvé une copine qui me tempère. Je joue au foot tranquille mais un quartier voisin vient nous chercher les embrouilles. Et c’est repartit. Encore et encore.... Alors là, ma grand-mère prend les choses en main. Et attention c’est quelqu’un ma grand-mère. Faut pas y toucher !
Ils décident tous de m’envoyer dans une bonne maison de repos où je vais pouvoir faire le bilan de ma vie et c'est là que je rencontre Céline qui tente de me faire parler de mon histoire pour évacuer ce qui me ronge, sans me juger. Elle, malgré tout ce que je lui raconte de mauvais en moi, ne me fuit pas, n'a pas peur. Elle m'écoute, me conseille, me rassure, me guide sur le droit chemin que je dois reprendre. Céline, c'est une rencontre de ma vie... Elle me dit qu'elle prépare un livre pour les jeunes en dérive comme moi et récolte des histoires pouvant permettre peut-être, de faire réfléchir....
Je veux redevenir un homme honnête sinon je suis grillé et mon avenir est dans les ténèbres...
Alors les gamins, pourquoi je suis là à vous raconter mon histoire ? :
Ecoutez les parents car ils ne disent pas tous des conneries. Ils ont vécu avant nous. Qu’ils ne soient pas vos pires ennemis mais vos premiers amis. Faites attention aux fréquentations. Pas de bisness et ne pas s’endetter car les autres, ils ne vous lâcheront pas tant qu’ils n’auront pas récupérer leur argent. Veillez au petit frère et à la petite soeur pour pas qu’ils deviennent comme nous. On ne doit pas être leur honte mais leur exemple.
Je suis dégoutté d’avoir fait tout ça, j’ai honte envers mes parents car je leur ai fait de la misère.
Vous discutez toujours, mais eux ils savent ce qui est bon pour nous.
Avec ma ptite maman chérie, même si je suis encore un peu colère, il faut qu’on discute calmement et je veux lui dire « je t’aime« «. Peut-être que elle, elle ne l’a pas souvent entendu quand elle était jeune. Alors je vais lui dire. Il faut aussi que j’arrive à me pardonner toutes mes conneries. Je vais refaire du sport à donf et pour répondre à la question qu’Annie vient de me poser, je lui dis, même si j’ai fait toutes ces conneries que je regrette, je m’aime grave, jme kiffe. Jme kiffe, encore ! Alors, arrêtes tes conneries Yvan, me dis-je. Et elle, vient de me dire « Donc tu vas réussir. C’est bien fils. Et tu seras patron car tu vas faire ton projet dont tu m'as parlé. »
Là, c’est pas un père ou une mère ou un éducateur qui vous parle, c’est un gamin de 22 ans qui a vécu comme un bandit et qui ne veut pas que vous puissiez faire pareil et gâcher cette vie que je commence à trouver merveilleuse.
Il n'y a pas de culpabilité de la part des uns et des autres. IL n'y a que des gens qui s'aiment, qui ne savent pas comment se le dire. Il y a surtout des drames qui font que la vie est dure. Mais Rien n'est perdu. Tout reste à faire. Soutenez vous, aimez-vous, pardonnez-vous, pardonnez nous.
YVAN 22 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 31 Oct - 9:05
ETRE MOINS
Pour vous tous, j’écris tous ces mots
Dans mon corps, de l’amour j’ai trop
Sentiments coulent dans mes veines
Toutes les joies, surtout les peines
L’Amour d’un père et d’une mère
Guidant mes pas je reste amère
Et je refuse de grandir
Pour ne retenir que le pire
Très difficile d’être une grande
D’être moins, tous, ils me demandent
Moins ressentir est un poison
Je le vis comme un abandon
Vivre dans cette dimension
S’interdisant les émotions ?
Suis un peu trop me disent-ils
Et leur réponds, je suis fragile
Du trop plein d’Amour je me vide
Dans cette maladie perfide
Mois après mois, elle me veut moins
A me punir de ses deux poings
Abandonner tous mes jouets
Toutes reliques au grenier
Le temps d’oublier mes tourments
Devenir grande et vivre sans
De mon passé me libérer
En faire le deuil pour pardonner
Je vous promets, moins je serai
Tôt demain, je m’envolerai
Manon 20 ans
Pour vous tous, j’écris tous ces mots
Dans mon corps, de l’amour j’ai trop
Sentiments coulent dans mes veines
Toutes les joies, surtout les peines
L’Amour d’un père et d’une mère
Guidant mes pas je reste amère
Et je refuse de grandir
Pour ne retenir que le pire
Très difficile d’être une grande
D’être moins, tous, ils me demandent
Moins ressentir est un poison
Je le vis comme un abandon
Vivre dans cette dimension
S’interdisant les émotions ?
Suis un peu trop me disent-ils
Et leur réponds, je suis fragile
Du trop plein d’Amour je me vide
Dans cette maladie perfide
Mois après mois, elle me veut moins
A me punir de ses deux poings
Abandonner tous mes jouets
Toutes reliques au grenier
Le temps d’oublier mes tourments
Devenir grande et vivre sans
De mon passé me libérer
En faire le deuil pour pardonner
Je vous promets, moins je serai
Tôt demain, je m’envolerai
Manon 20 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Dim 1 Nov - 7:53
Histoire sans faim, la Fin de l’histoire !
- Tu es maigre !
- Non
- Si tu es maigre, trop maigre, pas belle, on voit tes os
- Pourquoi tu me dis cela
- Parce que je t’aime et je vois moi, que tu es en train de mourir…
- Mais non, il y a de la marge encore, je peux perdre encore
- Non ma puce, il n’y a plus de marge, mais toi, tu ne le vois pas car tu es malade dans la tête… moi, je le vois…. Et tu es tombée dans la vraie maladie qu’est l’Anorexie !!! A force d’avoir été si mal dans ta peau et de faire les régimes draconiens et le yo-yo… mais ce n’est pas de ta faute, fallait le savoir qu’il y avait des risques…
Silence de mort….
- Tu te meurs ma puce car tu crois que c’est ton corps qu’on veut aimer et tu continues à te faire souffrir, mais je m’en fous de ton corps moi, et les autres aussi. Je sais, tu n’empêcheras pas les gens de dire des bêtises par rapport au physique, c’est clair, mais que veux tu y faire ? Il ne faut pas s’arrêter à cela, la bêtise humaine existe depuis la nuit des temps… et heureusement en même temps… Vivre dans un monde parfait avec que des êtres beaux, aux mensurations « normales » serait d’une monotonie sans nom… Tu ne crois pas ??? Qu’est ce que la beauté ? Qu’est ce que la normalité ???
- Je veux être belle, je veux qu’on m’aime, je veux qu’on me regarde, je veux des bisous, je veux des bras…
- Mais on t’aime, mais on te regarde, mais tu es belle, mais tu n’entends pas nos paroles, tu ne vois pas nos regards d‘amour, parce que tu es malade et on pourra te donner tout l‘amour que tu réclames cela ne sera jamais suffisant parce que tu es inassouvie d‘amour, jamais suffisant, je le répète et ça c‘est en toi, c‘est indépendant de ta vie, de ton vécu…. Le savais tu ceci ?
- Non je ne suis pas malade, c’est eux
- Oui peut-être… d‘ailleurs, tout être sur terre est malade mais inconscient de l‘être dans certains domaines alors… Pour en revenir à ton histoire, ils le sont malades, mais toi aussi et moi je veux t’aimer encore longtemps mais tu ne veux pas que je t’aime sinon tu arrêterais ta descente. Tu le ferais au moins pour moi déjà, avant de le faire pour toi… Et tu sais que tu peux le faire !! Arrêter ta maladie !! Cela ne tient qu’à toi ! Tu veux de l’amour et paradoxalement dès qu’on t’aime, tu as peur… hein ??? C’est ton âme que j’aime, ta bonté, ton intelligence, ta beauté intérieure mais tout ça, ça vaut tout l’Or du monde. Et c’est moi qui devient malade car tu ne le vois pas toi… Une image extérieure, un corps, ce n’est rien, rien qu’un tableau de couleurs et là ce tableau là, il est noir, blanc et gris, il est vide, il est silence, il est peur, il est souffrance… montre moi les couleurs de ton cœur, montre moi, la chaleur de ta voix, montre moi l’arc en ciel de tes idées, montre moi le Bon que tu caches par un masque de fer, il ne demande qu’à sortir de toi. Jette moi ce masque et soit enfin toi même... Moi je sais que tu es bonne mais toi seule peut le dire et le démontrer aux autres et à toi même surtout. Moi je le vois car je te comprends mais si tu parlais plus, il y aurait plus de monde qui te comprendrait, qui te sourirait aussi… Et c’est par la parole que tu dois le faire et non t’exprimer par ton corps !!!! La parole !!!! Ma puce. La parole !!! Les sourires, même s’ils sont faux au début, c’est pas grave, ils se feront miroir. Plus la colère, fini la colère, juste la pondération, le dialogue, l’échange… Ton âme est bien plus beau que ton corps, mais qui le sait ? Tu ne parles pas… Tu n’oses pas… tu ne veux pas encore… La vie est un cadeau qui nous a été donné. Tu es un cadeau de la vie. Il y a des gens autour de toi qui t’aiment et qui t’attendent. Sors de l’ombre, existe, parle !!!
- Pourquoi tu me dis tout ça ?
- Parce que tu es mon amie et que je t’aime.
Parce que tu aurais pu être,
ma fille et que je t’aime
ma belle sœur et que je t’aime
ma cousine et que je t’aime
ma tante et que je t’aime
ma sœur, et que je t’aime et que sans toi, je ne peux pas vivre, tu entends, sans toi, je ne peux pas vivre… tu veux que je parte aussi dans ton voyage ???? Que vont-ils devenir sans nous ?
Et que toutes ces paroles là, j’aurai pu te les dire, si j’étais restée EN VIE….
Silence de Mort…
- Personne ne m’aime !
- Comme ça, avec ce tableau que tu présentes, oui tu fais peur, pitié et on n’a pas trop envie de t’aimer. Tu ne donnes pas l’envie en fait… mais tu penses peut-être que, plus tu resteras malade, plus on t’aimera car au moins on te regarde un petit peu…Tu as peur que si tu guéris, on ne t’aimera plus ? mais non ma puce, on souffre, on n’a pas de plaisir à te regarder, ce n‘est pas dans la souffrance qu‘on doit aimer une personne…. C’est par sa rayonnance intellectuelle, spirituelle.. Qu’on doit aimer une personne…
Moi je te regarde en dedans, je sais lire dans tes yeux, je sais lire entre tes lignes et ce que je vois c’est de l’amour, de la force, de la beauté, de la gentillesse, de la tendresse, et tout et tout, ce que peu ont, alors…. Les gens malades ne sont pas faibles, ils sont justes fragiles, fragiles, c’est être sensible, hyper sensible et quand tout va mieux et que l’on sait exploiter sa sensibilité, on en devient créatif et même dôté d’une certaine intelligence, une grande richesse que beaucoup nous envie… Notre sensibilité, quand on va mieux est une sacrée force que peu ont et elle nous fait réussir dans bien des domaines… Seulement, il faut passer le cap, le cap de l’ado souvent….
Parle moi, parle nous, ouvre toi, ouvre ton cœur, ouvre toi à la Vie et elle te sourira. Ouvre toi comme une coquille, il est tant, tu es une perle et tu ne le vois pas et moi de là haut, parce que je n’ai pas entendu, parce que je n’ai pas écouté ce que l‘on me disait de vrai, parce que je n’ai pas cru en eux alors que je voulais qu’ils croient en moi, parce que j’ai été trop loin, parce que j’ai voulu qu’ils souffrent, inconsciemment et sciemment aussi, voilà, je suis morte et je n’ai rien gagné, je suis morte !!! Et je n’ai pas changé la face du monde et c’est moi qui suis morte !!! Pour rien !
Et la Vie continue….. Sans moi…. Quel gâchis !!!!
Je regrette, si tu savais, je regrette tellement… et il est trop tard, je ne peux plus revenir….Pour une fois dans ta vie, toi, Vous, qui n’écoutez pas beaucoup aussi, il faut le dire : Ecoute moi, je suis la sagesse, j’étais l’Amour et je ne l’ai pas vu à tant…. J’étais l’Amour comme toi, comme Vous…
Méditez cette petite histoire….
Il aurait simplement fallut que :
-Je parle,
- J’écoute un peu, beaucoup même,
- J’apprenne à dire « non », je m’affirme,
- j’ai un projet pour me donner la confiance en moi,
- Je sois moins égoïste aussi, égocentrique, entière, exclusive,
- Je pardonne, je me pardonne, je « digère » les aléas de ma vie,
- Je me batte vraiment et non subir, j’ose être qui je voulais,
- Je m’accepte telle que j’étais physiquement et positiver chaque partie de mon corps,
- Je me force à manger même si cela passait difficilement au moins j’aurai récupérer des forces et petit à petit remonter mon poids… et petit à petit avec le temps et la fierté de m’en sortir, récupérer de l’Amour de moi…
- Je change mon intérieur et non pas chercher à changer les autres,
- Je m’aime et tout ceci aurait été possible….. Si j’avais été patiente avec une farouche volonté qui attendait son heure, pour me sortir de là !!!
- je me répare ma petite tête, avec le psychologue qui savait tout et qui m’aurait expliqué pourquoi je ne voulais pas grandir…. Pff… j’ai choisi de mourir… quelle idiote ai-je été ??? Pff…. et je vous regarde de là haut, toutes et même dans les cieux, je ne suis pas libre, contrairement à ce que je croyais, mon esprit n’est pas libre…. Alors…. Je n’ai qu’un dernier mot à dire : Quel gâchis !!! Je n’ai pas eu le déclic !!!
Comme me disait mon grand père, le Sage de la famille, que j’adorais et qui me pleure aussi : « Dans la Vie, tout problème a une solution ! »
Tout se répare, tous les traumatismes qu’on a subit, tout, sauf la Mort et parfois à force de jouer avec, de la narguer, la taquiner, elle vient plus vite que prévu et si vous saviez combien je le regrette… J’ai joué plusieurs fois avec la Mort et là maintenant qu’elle m’a prise, de là haut, je ne supporte plus de voir mon petit frère me pleurer… Oui à cause de ma mort que j’ai choisie pour fuir, lui, sans moi, sans moi, sans moi, c’est un mort vivant !!! Et condamné à vivre comme ça…. et il avait rien demandé lui non plus… alors j’ai reproduit le malheur que moi j’avais en moi…
Pff…. Quel gâchis !!!
J’ai rencontré David aussi. Lui, il a choisit de partir, enfin de fuir aussi, par l’overdose et tu sais quoi mon amie, lui aussi, il regrette… Et oui, on s’est cru plus malin que les autres… on supportait plus nos souffrances mais ce que l’on ne savait pas, c’est qu’elles nous ont suivit là haut aussi… et le pire de tout, c’est que chaque jour, nous cherchons désespérément la clef qui pourrait nous ouvrir la porte vers le Retour parmi vous… et chercher chaque jour jusqu’à épuisement, cette clef, nous rend fou et cette mort que nous avons choisie, c’est pire que la Vie d’en bas…. Mais ça, on ne le savait pas… encore une erreur de notre part… pff j’aurai dû écouter les Sages….
Mathilde 35 ans
- Tu es maigre !
- Non
- Si tu es maigre, trop maigre, pas belle, on voit tes os
- Pourquoi tu me dis cela
- Parce que je t’aime et je vois moi, que tu es en train de mourir…
- Mais non, il y a de la marge encore, je peux perdre encore
- Non ma puce, il n’y a plus de marge, mais toi, tu ne le vois pas car tu es malade dans la tête… moi, je le vois…. Et tu es tombée dans la vraie maladie qu’est l’Anorexie !!! A force d’avoir été si mal dans ta peau et de faire les régimes draconiens et le yo-yo… mais ce n’est pas de ta faute, fallait le savoir qu’il y avait des risques…
Silence de mort….
- Tu te meurs ma puce car tu crois que c’est ton corps qu’on veut aimer et tu continues à te faire souffrir, mais je m’en fous de ton corps moi, et les autres aussi. Je sais, tu n’empêcheras pas les gens de dire des bêtises par rapport au physique, c’est clair, mais que veux tu y faire ? Il ne faut pas s’arrêter à cela, la bêtise humaine existe depuis la nuit des temps… et heureusement en même temps… Vivre dans un monde parfait avec que des êtres beaux, aux mensurations « normales » serait d’une monotonie sans nom… Tu ne crois pas ??? Qu’est ce que la beauté ? Qu’est ce que la normalité ???
- Je veux être belle, je veux qu’on m’aime, je veux qu’on me regarde, je veux des bisous, je veux des bras…
- Mais on t’aime, mais on te regarde, mais tu es belle, mais tu n’entends pas nos paroles, tu ne vois pas nos regards d‘amour, parce que tu es malade et on pourra te donner tout l‘amour que tu réclames cela ne sera jamais suffisant parce que tu es inassouvie d‘amour, jamais suffisant, je le répète et ça c‘est en toi, c‘est indépendant de ta vie, de ton vécu…. Le savais tu ceci ?
- Non je ne suis pas malade, c’est eux
- Oui peut-être… d‘ailleurs, tout être sur terre est malade mais inconscient de l‘être dans certains domaines alors… Pour en revenir à ton histoire, ils le sont malades, mais toi aussi et moi je veux t’aimer encore longtemps mais tu ne veux pas que je t’aime sinon tu arrêterais ta descente. Tu le ferais au moins pour moi déjà, avant de le faire pour toi… Et tu sais que tu peux le faire !! Arrêter ta maladie !! Cela ne tient qu’à toi ! Tu veux de l’amour et paradoxalement dès qu’on t’aime, tu as peur… hein ??? C’est ton âme que j’aime, ta bonté, ton intelligence, ta beauté intérieure mais tout ça, ça vaut tout l’Or du monde. Et c’est moi qui devient malade car tu ne le vois pas toi… Une image extérieure, un corps, ce n’est rien, rien qu’un tableau de couleurs et là ce tableau là, il est noir, blanc et gris, il est vide, il est silence, il est peur, il est souffrance… montre moi les couleurs de ton cœur, montre moi, la chaleur de ta voix, montre moi l’arc en ciel de tes idées, montre moi le Bon que tu caches par un masque de fer, il ne demande qu’à sortir de toi. Jette moi ce masque et soit enfin toi même... Moi je sais que tu es bonne mais toi seule peut le dire et le démontrer aux autres et à toi même surtout. Moi je le vois car je te comprends mais si tu parlais plus, il y aurait plus de monde qui te comprendrait, qui te sourirait aussi… Et c’est par la parole que tu dois le faire et non t’exprimer par ton corps !!!! La parole !!!! Ma puce. La parole !!! Les sourires, même s’ils sont faux au début, c’est pas grave, ils se feront miroir. Plus la colère, fini la colère, juste la pondération, le dialogue, l’échange… Ton âme est bien plus beau que ton corps, mais qui le sait ? Tu ne parles pas… Tu n’oses pas… tu ne veux pas encore… La vie est un cadeau qui nous a été donné. Tu es un cadeau de la vie. Il y a des gens autour de toi qui t’aiment et qui t’attendent. Sors de l’ombre, existe, parle !!!
- Pourquoi tu me dis tout ça ?
- Parce que tu es mon amie et que je t’aime.
Parce que tu aurais pu être,
ma fille et que je t’aime
ma belle sœur et que je t’aime
ma cousine et que je t’aime
ma tante et que je t’aime
ma sœur, et que je t’aime et que sans toi, je ne peux pas vivre, tu entends, sans toi, je ne peux pas vivre… tu veux que je parte aussi dans ton voyage ???? Que vont-ils devenir sans nous ?
Et que toutes ces paroles là, j’aurai pu te les dire, si j’étais restée EN VIE….
Silence de Mort…
- Personne ne m’aime !
- Comme ça, avec ce tableau que tu présentes, oui tu fais peur, pitié et on n’a pas trop envie de t’aimer. Tu ne donnes pas l’envie en fait… mais tu penses peut-être que, plus tu resteras malade, plus on t’aimera car au moins on te regarde un petit peu…Tu as peur que si tu guéris, on ne t’aimera plus ? mais non ma puce, on souffre, on n’a pas de plaisir à te regarder, ce n‘est pas dans la souffrance qu‘on doit aimer une personne…. C’est par sa rayonnance intellectuelle, spirituelle.. Qu’on doit aimer une personne…
Moi je te regarde en dedans, je sais lire dans tes yeux, je sais lire entre tes lignes et ce que je vois c’est de l’amour, de la force, de la beauté, de la gentillesse, de la tendresse, et tout et tout, ce que peu ont, alors…. Les gens malades ne sont pas faibles, ils sont justes fragiles, fragiles, c’est être sensible, hyper sensible et quand tout va mieux et que l’on sait exploiter sa sensibilité, on en devient créatif et même dôté d’une certaine intelligence, une grande richesse que beaucoup nous envie… Notre sensibilité, quand on va mieux est une sacrée force que peu ont et elle nous fait réussir dans bien des domaines… Seulement, il faut passer le cap, le cap de l’ado souvent….
Parle moi, parle nous, ouvre toi, ouvre ton cœur, ouvre toi à la Vie et elle te sourira. Ouvre toi comme une coquille, il est tant, tu es une perle et tu ne le vois pas et moi de là haut, parce que je n’ai pas entendu, parce que je n’ai pas écouté ce que l‘on me disait de vrai, parce que je n’ai pas cru en eux alors que je voulais qu’ils croient en moi, parce que j’ai été trop loin, parce que j’ai voulu qu’ils souffrent, inconsciemment et sciemment aussi, voilà, je suis morte et je n’ai rien gagné, je suis morte !!! Et je n’ai pas changé la face du monde et c’est moi qui suis morte !!! Pour rien !
Et la Vie continue….. Sans moi…. Quel gâchis !!!!
Je regrette, si tu savais, je regrette tellement… et il est trop tard, je ne peux plus revenir….Pour une fois dans ta vie, toi, Vous, qui n’écoutez pas beaucoup aussi, il faut le dire : Ecoute moi, je suis la sagesse, j’étais l’Amour et je ne l’ai pas vu à tant…. J’étais l’Amour comme toi, comme Vous…
Méditez cette petite histoire….
Il aurait simplement fallut que :
-Je parle,
- J’écoute un peu, beaucoup même,
- J’apprenne à dire « non », je m’affirme,
- j’ai un projet pour me donner la confiance en moi,
- Je sois moins égoïste aussi, égocentrique, entière, exclusive,
- Je pardonne, je me pardonne, je « digère » les aléas de ma vie,
- Je me batte vraiment et non subir, j’ose être qui je voulais,
- Je m’accepte telle que j’étais physiquement et positiver chaque partie de mon corps,
- Je me force à manger même si cela passait difficilement au moins j’aurai récupérer des forces et petit à petit remonter mon poids… et petit à petit avec le temps et la fierté de m’en sortir, récupérer de l’Amour de moi…
- Je change mon intérieur et non pas chercher à changer les autres,
- Je m’aime et tout ceci aurait été possible….. Si j’avais été patiente avec une farouche volonté qui attendait son heure, pour me sortir de là !!!
- je me répare ma petite tête, avec le psychologue qui savait tout et qui m’aurait expliqué pourquoi je ne voulais pas grandir…. Pff… j’ai choisi de mourir… quelle idiote ai-je été ??? Pff…. et je vous regarde de là haut, toutes et même dans les cieux, je ne suis pas libre, contrairement à ce que je croyais, mon esprit n’est pas libre…. Alors…. Je n’ai qu’un dernier mot à dire : Quel gâchis !!! Je n’ai pas eu le déclic !!!
Comme me disait mon grand père, le Sage de la famille, que j’adorais et qui me pleure aussi : « Dans la Vie, tout problème a une solution ! »
Tout se répare, tous les traumatismes qu’on a subit, tout, sauf la Mort et parfois à force de jouer avec, de la narguer, la taquiner, elle vient plus vite que prévu et si vous saviez combien je le regrette… J’ai joué plusieurs fois avec la Mort et là maintenant qu’elle m’a prise, de là haut, je ne supporte plus de voir mon petit frère me pleurer… Oui à cause de ma mort que j’ai choisie pour fuir, lui, sans moi, sans moi, sans moi, c’est un mort vivant !!! Et condamné à vivre comme ça…. et il avait rien demandé lui non plus… alors j’ai reproduit le malheur que moi j’avais en moi…
Pff…. Quel gâchis !!!
J’ai rencontré David aussi. Lui, il a choisit de partir, enfin de fuir aussi, par l’overdose et tu sais quoi mon amie, lui aussi, il regrette… Et oui, on s’est cru plus malin que les autres… on supportait plus nos souffrances mais ce que l’on ne savait pas, c’est qu’elles nous ont suivit là haut aussi… et le pire de tout, c’est que chaque jour, nous cherchons désespérément la clef qui pourrait nous ouvrir la porte vers le Retour parmi vous… et chercher chaque jour jusqu’à épuisement, cette clef, nous rend fou et cette mort que nous avons choisie, c’est pire que la Vie d’en bas…. Mais ça, on ne le savait pas… encore une erreur de notre part… pff j’aurai dû écouter les Sages….
Mathilde 35 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 4 Nov - 6:00
LE VIOL
Définition dans le dictionnaire : acte de violence par lequel une personne est contrainte à des relations sexuelles
J'avais 15 lorsqu'il a abusé de moi…… J'en ai 39. ....
Aujourd'hui, on parle d'agression sexuelle. Voilà le mot qui est employé.
Je viens seulement de parler. J'ai gardé ce lourd secret dans ma tête, mon corps quant à lui s'est fermé. Pendant 23...ans. Je n'ai pas parlé, je n'ai pas pu parler mais je n'ai rien oublié. Mais cet acte si traumatisant s'est logé dans mon inconscient tant je me sentais honteuse, coupable, salope, SAAAALE. J'ai totalement refoulé comme disent les psy. Cela s'appelle le déni. .
Pourquoi n'ai-je pas parlé ?
Parce que depuis le début, depuis 23 ans , je me suis dis que c'était de ma faute, que j‘étais coupable.
Pourquoi ?
Même encore aujourd'hui, je n'arrive pas à y mettre les mots tant cela me retourne encore.
Je n'ai pas parlé parce que je l'avais suivie, parce que je le connaissais, parce que c'était un flirt en qui j'avais confiance.
Comment vous expliquer ? Qui m'aurait cru ?
VOUS AUSSI VOUS PENSEZ DANS MON DOS MAIS AVEC VOTRE SOURIRE COMPATISSANT MAIS FAUX, QUE CE N'ETAIT PAS UN VIOL , PARCE QUE JE LE CONNAISSAIS ?
Les premières paroles qui auraient été dites à l’époque : "elle l'a provoqué, elle savait à quoi s'en tenir, c'est une première expérience qui s'est mal passée, c'est facile après de dire que c'est un viol."
Il faut savoir que 80 % des abus sexuels se font dans les familles ou avec des connaissances….
Bien sûr qu'on s'était bégotté de temps à autre et que j'avais eu du plaisir, que c'était réciproque et que c'était consentant. Mais ce soir là, ce n'était pas de l'amour.
L'amour, le véritable que je connaisse depuis peu avec mon mari, cela se vit à deux, cela se partage, c'est se donner l'un pour l'autre, c'est se fondre en un., c'est faire du bien à l'autre et à soi-même. C'est l'autre qui devient moi. C'est moi qui devient lui. C'est un plaisir réciproque intense qui nous entraîne dans la béatitude avec l'envie de recommencer tout aussitôt. L'amour ça ne se prend pas, ça se demande, ça se suggère. L’amour, c’est un choix ! Un choix, un choix, un choix à deux. L’amour c’est du temps qu’on accorde à son corps et à sa tête. L'amour c'est deux êtres qui se posent, qui s'effeuillent, qui se parlent, qui se mélangent. L'amour, c'est deux abeilles qui se butinent. L'amour c'est une caresse qui glisse sur un corps tremblant d'émotion, c’est une autre en retour que l'on accepte, c'est un baiser dans le cou, sur la joue, sur la bouche. L'amour c'est des mots d'amour, c'est des je t'aime, je t'adore. L'amour c'est le rêve éveillé. L'amour c'est la chaleur de deux corps qui brûlent. L’amour ce sont des corps qui vibrent. L’amour c’est tout simplement du plaisir. DU PLAISIR.
L'amour, l'amour, l'amour ce n'était pas cela ce soir là !
L'amour que j'ai pu décrire ci-dessus, j'ai mis 24 ANS avant de ressentir physiquement.... j'ai mis 24 ans à accepter de recevoir mais il faut savoir que j'ai triché pendant 24 ans. La simulation ! Quelle souffrance de se prendre un sexe par l'homme qu'on aime plus que tout mais qui vous fait mal encore parce que c'est encore celui du violeur que l'on se prend !!!
Quelle souffrance aussi de si mal se construire pendant ces longues années...
Tant que je n'avais pas parlé !
C'est cela que vous voulez ?
J'avais 15 ans et je l'aimais ce garçon. On se voyait une fois tous les quatre mois. Il était militaire. Je l'aimais tellement moi. J'avais confiance en lui. Il est là le drame justement. Ce fut une gamine éperdument amoureuse qui le suit. Je l'ai suivi, cela m' a rendue coupable ! C’était une grange loin du bal du village. Loin des regards indiscrets. Deux êtres qui se dirigent vers ce lieu, qui ne prononcent pas même une parole. Un mec qui a déjà quelque chose dans la tête , sans mots dire, sans bisou, sans caresse, sans regard même, sans douceur, sans respect, sans demande, surprise par son état ne lui correspondant pas, se jette sur moi comme un fou, comme si j‘étais sa proie. Alors que je ne l'avais même pas provoqué pour ceux qui seraient tenter de le penser. Non, j'ai un mec qui prend pour lui ce bout de viande allongé. En une fraction de seconde, il retire son pantalon jusqu' à mi cuisse, baisse ma culotte avec violence . Et moi qui lui dis NON. Et moi qui le supplie. Qui lui dit non encore, qui le supplie encore. Qui tente de fermer mes cuisses mais n’a même pas la force de me débattre parce que je n’ose pas y croire. Et lui qui n’entend pas. Et lui qui n'entend pas ! C'était juste un supplice. J’ai déjà honte de moi, je suis tétanisée par la peur, je ne trouve pas la force, je subi.
Ce n'est pas parce que c'était un flirt qu'il faut m'accabler. Nous sommes malheureusement des milliers dans ce cas là !!! Pas de bisous, pas de caresse dans pareille situation et moi qui lui dit non encore, qui le supplie toujours et lui qui me tambourine comme un marteau piqueur dans du ciment qui résiste à sa mèche. J'ai mal, je ne crie même plus, je n'ai même plus la force de fermer mes cuisses, j'ai mal. Il me transperce, recule pour éjaculer. J'en ai partout. Ca me dégoutte. Pas un mot. Je ne pleure même pas. J’ai mal. J’ai mal et je ne pleure pas. L'affaire est dans le sac ! A peine 5 mn, peut-être, qui me semble une éternité ! Pas une parole, Rien. Je suis souillée par son sperme qui me sali et avec mes mains, tout de suite, je tente d'essuyer pour éliminer toute trace de ce drame. Je suis dans cette scène comme si c'était hier.... Je n'ai rien oublié ! Je n'ai rien oublié évidemment. Je ne peux et ne pourrais jamais oublier !
Il se relève vite fait, remonte sa braguette. Pas même un regard, une parole. Rien ! Mais c'est de ma faute. Parce que je l'aimais moi, il a abusé. Et toute retournée déjà toute honteuse, je me relève aussi vite que lui et dans ma tête, les seuls mots qui claquent :
Il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé. Faut pas le dire, il ne s'est rien passé. Faut le dire à personne. Il faut oublier, nier ce qui vient de se passer, ce qu'il vient de me faire. C'est d'ma faute, je l'ai suivi !"
Je viens de me prendre dans un ventre, comme une balle dans un cœur, qui ne m’a pas tuée, juste laisser pour morte vivante. Une plaie à jamais et qui suintera toujours…
Arriver à aimer l'autre, comme je l'ai décris précédemment, c'est pouvoir après s'aimer soi-même. Ne plus se sentir une salope, un bout de viande, une pute, coupable. Pour toutes celles qui ont subit ne retenez que ces mots : vous n'étiez pas coupable mais victime.
Heureusement les psychologues nous aident à nous reconstruire car en attendant pendant 23 ANS je me suis construite avec le sentiment d'être coupable parce que je le connaissais. J'ai tant souffert dans mon corps si vous saviez.
Et ne dites pas, n'osez même pas le penser une seconde, "elle le connaissait". C'est cette réalité qui m'a tuée à 15 ANS et qui m'a empêchée de parler. Si j’avais eu 6 ans, on aurait dit : la pauvre « petite » et on n’aurait pas jeter le doute sur moi…
Résultat des courses : mésestime de soi, boulimie, anorexie par période, frigidité, peur des hommes, cancer à l'endroit où j'ai eu mal, dépression, insomnie, la grande honte de ne pas arriver à prendre une douche depuis l'adolescence jusqu'à ce que j'arrive à parler, multiples hospitalisations psychiatriques, un corps froid, trop souvent paralysé, un ventre qui reçoit mes coups parce que je le haie, une énorme difficulté à m‘aimer... et …des « et« encore…..
ALORS, parlez, parlez, parlez. Vite ! Que cela vous libère déjà. Personne n'a le droit de casser votre corps. Personne n'a le droit de vous casser ! Personne ! Et n’ayez pas peur ! Parler m’a libérée ! Psychologiquement et physiquement ! Ensuite, c’est un psychologue qui vous aidera…
Mon premier combat, je l'ai gagné ! Pourquoi ? Après tant d'années de frigidité, de souffrance intérieure dissimulée à chaque rapport sexuel, des années de thérapies, un mari patient et aimant qui ne savait rien, voilà ce que j'ai réussi déjà :
Ce jour là, nous avions passé une excellente journée encore. Un baptême en famille, quelques prières à l'église au passage, impératif aujourd'hui pour moi de me recueillir avec beaucoup de sérénité et prier pour tout ceux qui souffrent, un repas, des rires, de la joie, de la vie... A notre retour, Paul et moi nous glissons comme des gamins dans notre lit avec une ferme intention de faire l'amour. L'amour, depuis deux mois, nous n'arrêtons pas de le faire. Ce n'est pas sexuel au sens propre du terme, un désir absolu de recherche de plaisir, non, c'est juste deux corps qui se rapprochent de plus en plus, deux corps qui se parlent, deux corps qui s'aiment, se redécouvrent et se fondent... Depuis une semaine, je ressens. Depuis une semaine, j'ai du plaisir à faire l'amour. Je vous rappelle que j'ai 39 ans !!!! Imaginez l’horreur vécue de 17 à 39 ans, d’être obligée de faire l’amour avec l’homme de ma vie que j’adoooore plus que tout mais qui me faisait mal parce que dans notre lit, c’était encore le violeur que je voyais…. Toujours lui, encore lui…
Lorsque nous nous mîmes sous les couvertures, je sentais que nous allions vivre un grand moment mais je ne savais pas à quel point et je le souhaite à tout le monde… Oui, j‘ai enfin connu l‘orgasme. Et si je vous raconte ceci, mesdemoiselles, c'est pour vous seules, que j'écris pour que vous sachiez, que.... c'est possible ! Possible en effet de réparer un corps, possible de réparer une âme, possible de vivre avec tout cela, surtout.... Dès l’instant que l’on arrive à PARLER du drame; déjà …
J’ai mis 24 ans à obtenir cela !.... parce que je n’avais pas parlé !
Les autres étapes pour la guérison : Évidemment, consulter un psychologue, affronter le bourreau (soit par un procès, soit par une lettre en lui indiquant les résultats psychiques et physiques de l’abus)…
Soyez courageuses et ne pensez qu’à vous ! Vous n’êtes pas coupables, que victimes !!! Alors, parlez de votre histoire, PARLEZ
PS : c'est à vous demoiselle qui devenez Femme et deviendrez un jour Maman, d'éduquez vos Fils pour que les mentalités changent sur la Femme.. que la Femme ne soit plus réduite à un objet de désir, de fantasmes. que la Femme ne soit pas traitée comme un bout de viande, soit une escalope ou un gros jambon... c'est à vous les futures mamans d'inculquer à vos fils, la danse des "mots", la beauté des mots quand on parle de la Femme, la fragilité d'une Femme par rapport à tous ces mots qui peuvent la détruire. C'est à vous, c'est à moi, c'est à nous les Mamans que nous sommes d'apprendre à nos fils à respecter la Femme et cela commence tout jeune en prenant soin d'utiliser les bons mots pour ne pas tuer les êtres sensibles, pour ne pas donner tant d'importance sur le Physique, la Beauté, la Perfection, l'intolérance face à la différence... mais lui apprendre à notre Fils à reconnaître vite, la Beauté de l'Ame... seulement là les mentalités changeront... allez hop hop hop on a du boulot
Géraldine 40 ans
.
Définition dans le dictionnaire : acte de violence par lequel une personne est contrainte à des relations sexuelles
J'avais 15 lorsqu'il a abusé de moi…… J'en ai 39. ....
Aujourd'hui, on parle d'agression sexuelle. Voilà le mot qui est employé.
Je viens seulement de parler. J'ai gardé ce lourd secret dans ma tête, mon corps quant à lui s'est fermé. Pendant 23...ans. Je n'ai pas parlé, je n'ai pas pu parler mais je n'ai rien oublié. Mais cet acte si traumatisant s'est logé dans mon inconscient tant je me sentais honteuse, coupable, salope, SAAAALE. J'ai totalement refoulé comme disent les psy. Cela s'appelle le déni. .
Pourquoi n'ai-je pas parlé ?
Parce que depuis le début, depuis 23 ans , je me suis dis que c'était de ma faute, que j‘étais coupable.
Pourquoi ?
Même encore aujourd'hui, je n'arrive pas à y mettre les mots tant cela me retourne encore.
Je n'ai pas parlé parce que je l'avais suivie, parce que je le connaissais, parce que c'était un flirt en qui j'avais confiance.
Comment vous expliquer ? Qui m'aurait cru ?
VOUS AUSSI VOUS PENSEZ DANS MON DOS MAIS AVEC VOTRE SOURIRE COMPATISSANT MAIS FAUX, QUE CE N'ETAIT PAS UN VIOL , PARCE QUE JE LE CONNAISSAIS ?
Les premières paroles qui auraient été dites à l’époque : "elle l'a provoqué, elle savait à quoi s'en tenir, c'est une première expérience qui s'est mal passée, c'est facile après de dire que c'est un viol."
Il faut savoir que 80 % des abus sexuels se font dans les familles ou avec des connaissances….
Bien sûr qu'on s'était bégotté de temps à autre et que j'avais eu du plaisir, que c'était réciproque et que c'était consentant. Mais ce soir là, ce n'était pas de l'amour.
L'amour, le véritable que je connaisse depuis peu avec mon mari, cela se vit à deux, cela se partage, c'est se donner l'un pour l'autre, c'est se fondre en un., c'est faire du bien à l'autre et à soi-même. C'est l'autre qui devient moi. C'est moi qui devient lui. C'est un plaisir réciproque intense qui nous entraîne dans la béatitude avec l'envie de recommencer tout aussitôt. L'amour ça ne se prend pas, ça se demande, ça se suggère. L’amour, c’est un choix ! Un choix, un choix, un choix à deux. L’amour c’est du temps qu’on accorde à son corps et à sa tête. L'amour c'est deux êtres qui se posent, qui s'effeuillent, qui se parlent, qui se mélangent. L'amour, c'est deux abeilles qui se butinent. L'amour c'est une caresse qui glisse sur un corps tremblant d'émotion, c’est une autre en retour que l'on accepte, c'est un baiser dans le cou, sur la joue, sur la bouche. L'amour c'est des mots d'amour, c'est des je t'aime, je t'adore. L'amour c'est le rêve éveillé. L'amour c'est la chaleur de deux corps qui brûlent. L’amour ce sont des corps qui vibrent. L’amour c’est tout simplement du plaisir. DU PLAISIR.
L'amour, l'amour, l'amour ce n'était pas cela ce soir là !
L'amour que j'ai pu décrire ci-dessus, j'ai mis 24 ANS avant de ressentir physiquement.... j'ai mis 24 ans à accepter de recevoir mais il faut savoir que j'ai triché pendant 24 ans. La simulation ! Quelle souffrance de se prendre un sexe par l'homme qu'on aime plus que tout mais qui vous fait mal encore parce que c'est encore celui du violeur que l'on se prend !!!
Quelle souffrance aussi de si mal se construire pendant ces longues années...
Tant que je n'avais pas parlé !
C'est cela que vous voulez ?
J'avais 15 ans et je l'aimais ce garçon. On se voyait une fois tous les quatre mois. Il était militaire. Je l'aimais tellement moi. J'avais confiance en lui. Il est là le drame justement. Ce fut une gamine éperdument amoureuse qui le suit. Je l'ai suivi, cela m' a rendue coupable ! C’était une grange loin du bal du village. Loin des regards indiscrets. Deux êtres qui se dirigent vers ce lieu, qui ne prononcent pas même une parole. Un mec qui a déjà quelque chose dans la tête , sans mots dire, sans bisou, sans caresse, sans regard même, sans douceur, sans respect, sans demande, surprise par son état ne lui correspondant pas, se jette sur moi comme un fou, comme si j‘étais sa proie. Alors que je ne l'avais même pas provoqué pour ceux qui seraient tenter de le penser. Non, j'ai un mec qui prend pour lui ce bout de viande allongé. En une fraction de seconde, il retire son pantalon jusqu' à mi cuisse, baisse ma culotte avec violence . Et moi qui lui dis NON. Et moi qui le supplie. Qui lui dit non encore, qui le supplie encore. Qui tente de fermer mes cuisses mais n’a même pas la force de me débattre parce que je n’ose pas y croire. Et lui qui n’entend pas. Et lui qui n'entend pas ! C'était juste un supplice. J’ai déjà honte de moi, je suis tétanisée par la peur, je ne trouve pas la force, je subi.
Ce n'est pas parce que c'était un flirt qu'il faut m'accabler. Nous sommes malheureusement des milliers dans ce cas là !!! Pas de bisous, pas de caresse dans pareille situation et moi qui lui dit non encore, qui le supplie toujours et lui qui me tambourine comme un marteau piqueur dans du ciment qui résiste à sa mèche. J'ai mal, je ne crie même plus, je n'ai même plus la force de fermer mes cuisses, j'ai mal. Il me transperce, recule pour éjaculer. J'en ai partout. Ca me dégoutte. Pas un mot. Je ne pleure même pas. J’ai mal. J’ai mal et je ne pleure pas. L'affaire est dans le sac ! A peine 5 mn, peut-être, qui me semble une éternité ! Pas une parole, Rien. Je suis souillée par son sperme qui me sali et avec mes mains, tout de suite, je tente d'essuyer pour éliminer toute trace de ce drame. Je suis dans cette scène comme si c'était hier.... Je n'ai rien oublié ! Je n'ai rien oublié évidemment. Je ne peux et ne pourrais jamais oublier !
Il se relève vite fait, remonte sa braguette. Pas même un regard, une parole. Rien ! Mais c'est de ma faute. Parce que je l'aimais moi, il a abusé. Et toute retournée déjà toute honteuse, je me relève aussi vite que lui et dans ma tête, les seuls mots qui claquent :
Il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé. Faut pas le dire, il ne s'est rien passé. Faut le dire à personne. Il faut oublier, nier ce qui vient de se passer, ce qu'il vient de me faire. C'est d'ma faute, je l'ai suivi !"
Je viens de me prendre dans un ventre, comme une balle dans un cœur, qui ne m’a pas tuée, juste laisser pour morte vivante. Une plaie à jamais et qui suintera toujours…
Arriver à aimer l'autre, comme je l'ai décris précédemment, c'est pouvoir après s'aimer soi-même. Ne plus se sentir une salope, un bout de viande, une pute, coupable. Pour toutes celles qui ont subit ne retenez que ces mots : vous n'étiez pas coupable mais victime.
Heureusement les psychologues nous aident à nous reconstruire car en attendant pendant 23 ANS je me suis construite avec le sentiment d'être coupable parce que je le connaissais. J'ai tant souffert dans mon corps si vous saviez.
Et ne dites pas, n'osez même pas le penser une seconde, "elle le connaissait". C'est cette réalité qui m'a tuée à 15 ANS et qui m'a empêchée de parler. Si j’avais eu 6 ans, on aurait dit : la pauvre « petite » et on n’aurait pas jeter le doute sur moi…
Résultat des courses : mésestime de soi, boulimie, anorexie par période, frigidité, peur des hommes, cancer à l'endroit où j'ai eu mal, dépression, insomnie, la grande honte de ne pas arriver à prendre une douche depuis l'adolescence jusqu'à ce que j'arrive à parler, multiples hospitalisations psychiatriques, un corps froid, trop souvent paralysé, un ventre qui reçoit mes coups parce que je le haie, une énorme difficulté à m‘aimer... et …des « et« encore…..
ALORS, parlez, parlez, parlez. Vite ! Que cela vous libère déjà. Personne n'a le droit de casser votre corps. Personne n'a le droit de vous casser ! Personne ! Et n’ayez pas peur ! Parler m’a libérée ! Psychologiquement et physiquement ! Ensuite, c’est un psychologue qui vous aidera…
Mon premier combat, je l'ai gagné ! Pourquoi ? Après tant d'années de frigidité, de souffrance intérieure dissimulée à chaque rapport sexuel, des années de thérapies, un mari patient et aimant qui ne savait rien, voilà ce que j'ai réussi déjà :
Ce jour là, nous avions passé une excellente journée encore. Un baptême en famille, quelques prières à l'église au passage, impératif aujourd'hui pour moi de me recueillir avec beaucoup de sérénité et prier pour tout ceux qui souffrent, un repas, des rires, de la joie, de la vie... A notre retour, Paul et moi nous glissons comme des gamins dans notre lit avec une ferme intention de faire l'amour. L'amour, depuis deux mois, nous n'arrêtons pas de le faire. Ce n'est pas sexuel au sens propre du terme, un désir absolu de recherche de plaisir, non, c'est juste deux corps qui se rapprochent de plus en plus, deux corps qui se parlent, deux corps qui s'aiment, se redécouvrent et se fondent... Depuis une semaine, je ressens. Depuis une semaine, j'ai du plaisir à faire l'amour. Je vous rappelle que j'ai 39 ans !!!! Imaginez l’horreur vécue de 17 à 39 ans, d’être obligée de faire l’amour avec l’homme de ma vie que j’adoooore plus que tout mais qui me faisait mal parce que dans notre lit, c’était encore le violeur que je voyais…. Toujours lui, encore lui…
Lorsque nous nous mîmes sous les couvertures, je sentais que nous allions vivre un grand moment mais je ne savais pas à quel point et je le souhaite à tout le monde… Oui, j‘ai enfin connu l‘orgasme. Et si je vous raconte ceci, mesdemoiselles, c'est pour vous seules, que j'écris pour que vous sachiez, que.... c'est possible ! Possible en effet de réparer un corps, possible de réparer une âme, possible de vivre avec tout cela, surtout.... Dès l’instant que l’on arrive à PARLER du drame; déjà …
J’ai mis 24 ans à obtenir cela !.... parce que je n’avais pas parlé !
Les autres étapes pour la guérison : Évidemment, consulter un psychologue, affronter le bourreau (soit par un procès, soit par une lettre en lui indiquant les résultats psychiques et physiques de l’abus)…
Soyez courageuses et ne pensez qu’à vous ! Vous n’êtes pas coupables, que victimes !!! Alors, parlez de votre histoire, PARLEZ
PS : c'est à vous demoiselle qui devenez Femme et deviendrez un jour Maman, d'éduquez vos Fils pour que les mentalités changent sur la Femme.. que la Femme ne soit plus réduite à un objet de désir, de fantasmes. que la Femme ne soit pas traitée comme un bout de viande, soit une escalope ou un gros jambon... c'est à vous les futures mamans d'inculquer à vos fils, la danse des "mots", la beauté des mots quand on parle de la Femme, la fragilité d'une Femme par rapport à tous ces mots qui peuvent la détruire. C'est à vous, c'est à moi, c'est à nous les Mamans que nous sommes d'apprendre à nos fils à respecter la Femme et cela commence tout jeune en prenant soin d'utiliser les bons mots pour ne pas tuer les êtres sensibles, pour ne pas donner tant d'importance sur le Physique, la Beauté, la Perfection, l'intolérance face à la différence... mais lui apprendre à notre Fils à reconnaître vite, la Beauté de l'Ame... seulement là les mentalités changeront... allez hop hop hop on a du boulot
Géraldine 40 ans
.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 7 Nov - 5:33
Mes deux parents sont morts!
Me voilà orphelin !
J'ai 15 ans et il y a 4 mois, c'est un gendarme qui est venu m'annoncer cette terrible nouvelle. Mes parents se sont tués en voiture. Un minable, alcoolisé et shooté, leur a grillé la priorité... Le véhicule a fait 4 tonneaux, ils sont morts sur le coup, m'a-t-on dit !
La vie m'a enlevé mes deux béquilles.
En une fraction de seconde, le monde s'est écroulé pour moi. Le soleil est devenu ténèbre.
Ce n'est pas un parent que j'ai perdu, c'est deux !
A qui se raccrocher alors, pour vivre ? Je suis si seul.
Qui va guider mes pas ? Ils ne sont plus là ! C'est pas juste, j'ai la rage
A leur enterrement, quelqu'un m'a dit avec beaucoup de compassion : "c'est malheureusement la vie, gamin....". Difficile à entendre lorsque l'on parle de mort et que l'on a que 15 ans... "c'est la vie"... elle vient de me couper deux ailes.
Depuis 4 mois, j'erre dans ma famille d'accueil. C'est ma tante qui m'a recueillit comme un petit oiseau tombé du nid. Merci à eux.
Malgré tout l'amour qu'ils me donnent je me sens vide, je me sens tellement seul, je me sens amputé. Mes parents me manquent. Je n'ai que 15 ans....
Mon avenir est bien contrarié. Mon avenir est bien sombre. Mon avenir, je veux y croire malgré tout parce que je ne pourrai pas rencontrer PIRE....
Alors pour ne pas m'enfoncer davantage je me fais un travail d'esprit et veux me souvenir que des beaux moments.
Je me repasse dans ma tête notre album photos
Je me repasse mon CD de la vie avec cette magnifique musique qu'étaient nos rires....
Je me repasse dans mon corps, la chaleur des mains de maman, lorsqu'elle me câlinait.
J'ai peur toutefois, d'oublier le ton de leur voix...
J'ai 15 ans et je suis mortifié depuis cet accident "de la vie" comme on dit encore, quelle drôle d'expression, absurde...
Je suis en transit, dans ma chambre souvent qui est devenu mon cercueil. J'attends la mort, trop souvent encore. Je veux les rejoindre, trop souvent encore... Je veux leur bras. On m'a dit : "laisses le temps au temps. Ta douleur s'estompera peut-être"... Alors j'attends que cela passe. Mais cela ne passe pas, cette angoisse d'être seul dans ce monde sans mes parents. Cela ne passe pas, ce vide que j'ai en moi. Un vide indescriptible dans une réalité qui me rappelle que je suis devenu RIEN ! Rien qu'un petit bonhomme sans parent....
J'ai rencontré une dame, avec qui je parle beaucoup et cela me fait du bien. Ses réflexions me touchent. Le fait d'extérioriser ma souffrance me libère petit à petit.... Elle me dit qu'il faut que j'en parle et que cela ne soit pas un sujet tabou. Elle me dit aussi que je dois évoquer les bons souvenirs, et qu'ils aimeraient entendre cela de là haut...
Mais l'objet de ce texte, aujourd'hui est de vous exprimer une autre rage.
Oui, j'ai perdu mes deux parents ! Et il m'arrive malheureusement d'entendre des trucs au collège qui me font bondir...
« Oh ma mère me saoule ! »
« Pff... mon père n’a pas voulu que je sorte ! »
« Ouaih... jme suis encore disputé avec eux »
« J’en ai marre d’eux, je vais fuguer »
« Mon père ne veut pas que je m’achète ce pantalon. Mince, il est super à la mode. Il me gave ! »
« Rien à faire, je ne ferai pas ce qu’il m’a dit ! J’en ai marre du repassage ! »
Faut-il que je continue la liste pour que vous vous y retrouviez...?
Mais arrêtez donc de vous plaindre. J’ai envie de hurler « Bande de nazes ! »
Au moins, vous avez vos parents ! Ils ne seront jamais comme on le souhaiterait, c’est normal, cela fait partie de la vie, mais en même temps, vous avez leur présence, leur amour, leur attention... Car n’oubliez jamais, même s’ils peuvent faire des erreurs, elles sont parfois inconscientes et sachez qu’ils ne veulent que votre bonheur !
Alors arrêtez ! Je vous en prie !
Benjamin 15 ANS
Me voilà orphelin !
J'ai 15 ans et il y a 4 mois, c'est un gendarme qui est venu m'annoncer cette terrible nouvelle. Mes parents se sont tués en voiture. Un minable, alcoolisé et shooté, leur a grillé la priorité... Le véhicule a fait 4 tonneaux, ils sont morts sur le coup, m'a-t-on dit !
La vie m'a enlevé mes deux béquilles.
En une fraction de seconde, le monde s'est écroulé pour moi. Le soleil est devenu ténèbre.
Ce n'est pas un parent que j'ai perdu, c'est deux !
A qui se raccrocher alors, pour vivre ? Je suis si seul.
Qui va guider mes pas ? Ils ne sont plus là ! C'est pas juste, j'ai la rage
A leur enterrement, quelqu'un m'a dit avec beaucoup de compassion : "c'est malheureusement la vie, gamin....". Difficile à entendre lorsque l'on parle de mort et que l'on a que 15 ans... "c'est la vie"... elle vient de me couper deux ailes.
Depuis 4 mois, j'erre dans ma famille d'accueil. C'est ma tante qui m'a recueillit comme un petit oiseau tombé du nid. Merci à eux.
Malgré tout l'amour qu'ils me donnent je me sens vide, je me sens tellement seul, je me sens amputé. Mes parents me manquent. Je n'ai que 15 ans....
Mon avenir est bien contrarié. Mon avenir est bien sombre. Mon avenir, je veux y croire malgré tout parce que je ne pourrai pas rencontrer PIRE....
Alors pour ne pas m'enfoncer davantage je me fais un travail d'esprit et veux me souvenir que des beaux moments.
Je me repasse dans ma tête notre album photos
Je me repasse mon CD de la vie avec cette magnifique musique qu'étaient nos rires....
Je me repasse dans mon corps, la chaleur des mains de maman, lorsqu'elle me câlinait.
J'ai peur toutefois, d'oublier le ton de leur voix...
J'ai 15 ans et je suis mortifié depuis cet accident "de la vie" comme on dit encore, quelle drôle d'expression, absurde...
Je suis en transit, dans ma chambre souvent qui est devenu mon cercueil. J'attends la mort, trop souvent encore. Je veux les rejoindre, trop souvent encore... Je veux leur bras. On m'a dit : "laisses le temps au temps. Ta douleur s'estompera peut-être"... Alors j'attends que cela passe. Mais cela ne passe pas, cette angoisse d'être seul dans ce monde sans mes parents. Cela ne passe pas, ce vide que j'ai en moi. Un vide indescriptible dans une réalité qui me rappelle que je suis devenu RIEN ! Rien qu'un petit bonhomme sans parent....
J'ai rencontré une dame, avec qui je parle beaucoup et cela me fait du bien. Ses réflexions me touchent. Le fait d'extérioriser ma souffrance me libère petit à petit.... Elle me dit qu'il faut que j'en parle et que cela ne soit pas un sujet tabou. Elle me dit aussi que je dois évoquer les bons souvenirs, et qu'ils aimeraient entendre cela de là haut...
Mais l'objet de ce texte, aujourd'hui est de vous exprimer une autre rage.
Oui, j'ai perdu mes deux parents ! Et il m'arrive malheureusement d'entendre des trucs au collège qui me font bondir...
« Oh ma mère me saoule ! »
« Pff... mon père n’a pas voulu que je sorte ! »
« Ouaih... jme suis encore disputé avec eux »
« J’en ai marre d’eux, je vais fuguer »
« Mon père ne veut pas que je m’achète ce pantalon. Mince, il est super à la mode. Il me gave ! »
« Rien à faire, je ne ferai pas ce qu’il m’a dit ! J’en ai marre du repassage ! »
Faut-il que je continue la liste pour que vous vous y retrouviez...?
Mais arrêtez donc de vous plaindre. J’ai envie de hurler « Bande de nazes ! »
Au moins, vous avez vos parents ! Ils ne seront jamais comme on le souhaiterait, c’est normal, cela fait partie de la vie, mais en même temps, vous avez leur présence, leur amour, leur attention... Car n’oubliez jamais, même s’ils peuvent faire des erreurs, elles sont parfois inconscientes et sachez qu’ils ne veulent que votre bonheur !
Alors arrêtez ! Je vous en prie !
Benjamin 15 ANS
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Lun 9 Nov - 7:58
Pourquoi la famille va mal ?
Certains parlent d’économie, de chômage, de misère, de divorce...
Moi, je vais vous parler aussi d’un petit mot qui semble ne plus faire partie de notre vocabulaire dans ce 21ème siècle :
LA COMMUNICATION
Dans les familles, même celles qui ont survécue aux divorces et aux séparations, on ne se parle plus !
La télévision, les jeux vidéos, les ordinateurs avec Facebook et les MP 3 ont envahit nos maisons, nos familles. Nos familles, que sont-elles devenues ? Les parents travaillent comme des fous, sont stressés, courent, sont fatigués, font ce qu’ils peuvent. Les parents se déchirent. Les parents se partagent les mômes... Les parents fuient aussi leur responsabilité trop souvent. « J’ai pas le temps ! »,« Tu vois bien que j’ai un souci, là ». En fait, cela veut dire : « tais toi ! ». Les parents jouent aussi aux jeux vidéo... Les parents achètent leurs enfants, leur tranquillité avec de l’argent. « Tiens, vas t’acheter cela... »..... L’argent pour ceux qui en ont, devient parfois « affectif »....
A la maison, c’est vrai, chacun est dans son coin, avec son outil. L’un avec son ordi, l’autre avec sa musique. Tiens, même la musique s’écoute INDIVIDUELLEMENT dans les chaumières.... Quant à la télévision qui pourrait réunir une famille, qui a remplacé le feu dans la cheminée à la veillée où l‘on pouvait parler, elle tue la communication. Combien sont-ils autour d’une table, à la regarder, pendant le repas de famille, quand il y en a un ? Si important ce repas de famille quand on pouvait parler, avant.... Résultat : le bruit des fourchettes, les yeux hypnotisés par l’écran. Aucun dialogue. Il faut se taire pour suivre le téléfilm ou le jeu d’argent qui fait rêver... Combien sont-il aussi à disposer de leur télévision, DVD, dans leur chambre ? Résultat : tout le monde est libre. Plus de contrainte, pas de partage, isolement, mutisme....
Ensuite, quand il n’y a pas la télévision pour empêcher la communication, il y a les problèmes. Les soucis de tous les jours (chômage, maladie...) qui enferment l’individu dans son petit monde et l’empêche là encore de communiquer. Chacun reste dans son coin avec son problème ou aussi avec son égoïsme, son indépendance également. Résultat : silence, non dits, du vide.
Alors que reste t-il s’il n’y a plus de communication, d’amour, et de partage ?
Du silence, des carences affectives, de la solitude de l’âme !
Alors, je pense aux jeunes. Que leur reste t-il quand ils sortent ?
Les parents travaillent trop et ne sont plus à la maison. Il faut bien travailler aussi pour vivre dans cette société de consommation qui engendre tant de besoins... Pour ceux qui n’ont pas la chance, d’avoir un emploi, ils ont leurs problèmes à gérer.
Pour ceux qui n’ont pas de problèmes apparents, ils en deviennent égoïstes, ne pensent qu’à leur plaisir d’adultes aussi et en oublient là encore les enfants... Mais que se passe t-il dans ce monde ?
Alors, parfois, on va chercher ailleurs ce qu’il n’y a plus à la maison.... Et la solution de facilité, la solution à leur manque de communication, d’amour, aujourd’hui, est de se plonger dans l’artifice trop souvent. Un peu d’alcool, un peu de drogue et hop, ils sont désinhibés. Avec ça, ils se lâchent, ils parlent. Ils parlent enfin ! Quelle tristesse ! Quel gâchis ! Etre obligé d’ingurgiter un truc pour se sentir mieux. Mais où allons nous ?
Réveillez vous ! Réveillez les ! Parlez vous ! Parlez leur ! ... communiquez ! Communiquons !
Comment communiquer ?
Rien de plus simple. Communiquer, c’est une caresse sur un visage, c’est un regard d’attention envers son enfant, c‘est un enfant qui raconte à son parent....
Communiquer, c’est partager des activités en famille.
Communiquer, c’est échanger des idées, parler tout simplement
Communiquer, c’est aimer !
Communiquer, c’est écrire aussi !
Communiquer, c’est savoir écouter l’autre.
Communiquer, c’est être attentionné, penser à l’autre
La liste n’est pas fini, à vous de la compléter.
Communiquer, c’est.........
Paul 55 ans
Certains parlent d’économie, de chômage, de misère, de divorce...
Moi, je vais vous parler aussi d’un petit mot qui semble ne plus faire partie de notre vocabulaire dans ce 21ème siècle :
LA COMMUNICATION
Dans les familles, même celles qui ont survécue aux divorces et aux séparations, on ne se parle plus !
La télévision, les jeux vidéos, les ordinateurs avec Facebook et les MP 3 ont envahit nos maisons, nos familles. Nos familles, que sont-elles devenues ? Les parents travaillent comme des fous, sont stressés, courent, sont fatigués, font ce qu’ils peuvent. Les parents se déchirent. Les parents se partagent les mômes... Les parents fuient aussi leur responsabilité trop souvent. « J’ai pas le temps ! »,« Tu vois bien que j’ai un souci, là ». En fait, cela veut dire : « tais toi ! ». Les parents jouent aussi aux jeux vidéo... Les parents achètent leurs enfants, leur tranquillité avec de l’argent. « Tiens, vas t’acheter cela... »..... L’argent pour ceux qui en ont, devient parfois « affectif »....
A la maison, c’est vrai, chacun est dans son coin, avec son outil. L’un avec son ordi, l’autre avec sa musique. Tiens, même la musique s’écoute INDIVIDUELLEMENT dans les chaumières.... Quant à la télévision qui pourrait réunir une famille, qui a remplacé le feu dans la cheminée à la veillée où l‘on pouvait parler, elle tue la communication. Combien sont-ils autour d’une table, à la regarder, pendant le repas de famille, quand il y en a un ? Si important ce repas de famille quand on pouvait parler, avant.... Résultat : le bruit des fourchettes, les yeux hypnotisés par l’écran. Aucun dialogue. Il faut se taire pour suivre le téléfilm ou le jeu d’argent qui fait rêver... Combien sont-il aussi à disposer de leur télévision, DVD, dans leur chambre ? Résultat : tout le monde est libre. Plus de contrainte, pas de partage, isolement, mutisme....
Ensuite, quand il n’y a pas la télévision pour empêcher la communication, il y a les problèmes. Les soucis de tous les jours (chômage, maladie...) qui enferment l’individu dans son petit monde et l’empêche là encore de communiquer. Chacun reste dans son coin avec son problème ou aussi avec son égoïsme, son indépendance également. Résultat : silence, non dits, du vide.
Alors que reste t-il s’il n’y a plus de communication, d’amour, et de partage ?
Du silence, des carences affectives, de la solitude de l’âme !
Alors, je pense aux jeunes. Que leur reste t-il quand ils sortent ?
Les parents travaillent trop et ne sont plus à la maison. Il faut bien travailler aussi pour vivre dans cette société de consommation qui engendre tant de besoins... Pour ceux qui n’ont pas la chance, d’avoir un emploi, ils ont leurs problèmes à gérer.
Pour ceux qui n’ont pas de problèmes apparents, ils en deviennent égoïstes, ne pensent qu’à leur plaisir d’adultes aussi et en oublient là encore les enfants... Mais que se passe t-il dans ce monde ?
Alors, parfois, on va chercher ailleurs ce qu’il n’y a plus à la maison.... Et la solution de facilité, la solution à leur manque de communication, d’amour, aujourd’hui, est de se plonger dans l’artifice trop souvent. Un peu d’alcool, un peu de drogue et hop, ils sont désinhibés. Avec ça, ils se lâchent, ils parlent. Ils parlent enfin ! Quelle tristesse ! Quel gâchis ! Etre obligé d’ingurgiter un truc pour se sentir mieux. Mais où allons nous ?
Réveillez vous ! Réveillez les ! Parlez vous ! Parlez leur ! ... communiquez ! Communiquons !
Comment communiquer ?
Rien de plus simple. Communiquer, c’est une caresse sur un visage, c’est un regard d’attention envers son enfant, c‘est un enfant qui raconte à son parent....
Communiquer, c’est partager des activités en famille.
Communiquer, c’est échanger des idées, parler tout simplement
Communiquer, c’est aimer !
Communiquer, c’est écrire aussi !
Communiquer, c’est savoir écouter l’autre.
Communiquer, c’est être attentionné, penser à l’autre
La liste n’est pas fini, à vous de la compléter.
Communiquer, c’est.........
Paul 55 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mar 10 Nov - 7:24
Texte très long, je vais le mettre en plusieurs fois
D’ores et déjà, je tiens à préciser que les réactions que vous allez découvrir sur Laurence sont identiques sur les jeunes. Le spécialiste en drogue qui a été consulté confirme absolument ce texte. Donc, selon l’âge, les effets néfastes de la drogue sont les mêmes.
Elles avaient décidé de passer une journée un peu spéciale. Elles avaient décidé de s'accorder cette journée en cachette de tout le monde : mari et enfants. Elles avaient monté un stratagème et réfléchit à chaque réponse s'il leur arrivait quelque chose.
Pourquoi ?
Parce que deux mamans montaient à Maastricht, Hollande, une des plaques tournantes de la drogue pour vivre une expérience !
Elles avaient décidé d'y aller sur la journée. Elles étaient deux amies profondément différentes et se prénommaient Laurence pour l'une, 45 ans mariée, trois enfants et Charlotte, 33 ans, divorcée, deux enfants.
Leur périple, elles l'avaient préparé de longue date.
Charlotte est une très jolie jeune dame excentrique. Une femme dans le coup comme on dit. Très à la mode et branchée. Une femme de la nuit aussi qui connut dans son passé la fête, les excès en tous genres passant des différentes drogues mélangées à l'alcool. Aujourd'hui, Charlotte, qui, a cause de la vie qu'elle menait, a perdu son mari, a quitté ce milieu très spécial. Après avoir consommé de multitudes drogues elle en est sortie car a réalisé pour sa santé, les dangers et les risques. Elle est bien pondérée aujourd’hui .
Laurence, femme bien rangée, sérieuse, classique partage sa vie entre son mari et ses enfants. Elle est femme de caractère et avide d'expériences liées à la drogue pour connaître tous les effets de façon à pouvoir en parler aux jeunes qu'elle soutient bénévolement dans leur désir de s'en sortir pour y être devenus accros ou tout simplement pour faire du préventif. Elle est d'une nature plutôt réservée, bileuse et introvertie.
Sous tous rapports, elles sont profondément différentes et en même temps une extrême sensibilité et un étrange passé qui les unies.... ce pourquoi d'ailleurs, elles s'attirent, se comprennent.
Alors ce jeudi 15 mars, Laurence prend son véhicule et rejoint Charlotte qui l'attendait sur un parking. Il fallait être discrète puisqu'à la base, partaient toutes deux en secret.
Sur le chemin, elles imaginaient se faire arrêter par la douane. Charlotte mettait déjà une pression à Laurence sur les dangers qu'elles risquaient à se rendre là bas. Laurence quant à elle, écoutait mais tellement pressée de connaître, sachant que déjà, une histoire, un témoignage, en découlerait...., n'y prêtait pas véritablement attention et en plaisantait....
Laurence : Mais non, t'inquiètes pas, on leur dit qu'on va chercher des tulipes pour mon magasin.... et ça va aller.
Charlotte : Tu vas voir... tu rigoleras moins quand ils nous suivront dans une voiture banalisée discrètement, puis en ville, et qu'ils ne nous lâcherons plus, etc....
Laurence : Allez, arrêtes de te faire un mauvais film... on va passer notre journée et enfin je vais connaître ces Coffe shop dont tu m'as parlée.... On se fait un restau et on rentre c'est tout.
Laurence avait déjà des peurs qu’elle dissimulait par une culpabilité pour être partie en cachette de sa famille faire cette expérience que son mari bien sûr, lui aurait interdit de réaliser, s'il avait su...
A la lecture de cette histoire vraie, vous aurez deux visions de l'expérience.
Arrivées à Maastricht sans encombre, elles repèrent immédiatement une place pour se garer. Charlotte connaît parfaitement cette ville. Avec son expérience, elle lui conseille de bien tenir son sac parce qu'ici, avec cette drogue qui est dépénalisée, il y a beaucoup de dangers, de trafic en tous genres, de recèle et les gens se font aborder régulièrement. Laurence novice, n'entend pas vraiment ces paroles.
Cette journée, fut dès le début, accompagnée de signes avant-coureurs, annonçant le cauchemar !!!!
Différentes anecdotes leur arrivèrent !!! Comme il a été dit précédemment, deux visions différentes vont être décrites. Celle où Laurence est sous l'emprise de la drogue et celle où Charlotte, pour tenter de la détendre psychiquement par son humour et connaissant les mécanismes, se moque volontairement aussi de son amie par toute une série de mimes caricaturaux
Pour commencer, il fallait mettre de l'argent dans le parcmètre. Ne comprenant pas la langue, Laurence demande en Anglais à un passant combien il fallait pour le parking tandis que Charlotte ramassait déjà ses clefs abandonnées 5 mètres plus loin sur le trottoir, devant le parcmètre.... par inadvertance.
Charlotte : Oh ma poulette ! T'as vu ? Tes clefs.... Fais gaffe !
Un léger stress pour Laurence à la vue de cette grosse erreur.... . Dans sa tête, elle a un pressentiment et se garde bien de le confier à Charlotte. Elle sent que la journée va être mauvaise ! Est-ce un signe par rapport à cette prise de drogue qu'elle envisage par expérience ??? Est-ce déjà toute cette culpabilité d'être partie en cachette qui ne va pas la quitter ??? Est-ce le fait de penser à ses enfants, restés là bas ????
Elles avancent vers un coffe shop. Charlotte est déçue, celui qu'elle connaissait est fermé. Pas de chance, il faudra trouver un autre endroit. En même temps, très facile, il y en a partout !!!.....
Il était midi.
Charlotte : Qu'est ce qu'on fait ? On va manger ou on fume avant ? Je te conseille de te remplir l'estomac avant, car tu vas tomber. Tu as mangé ce matin ?
Laurence : non je ne mange jamais le matin mais t'inquiète pas, j'ai déjà fumé du shit, là encore par expérience, c'est bon, je connais.
Charlotte : attends, là c'est autre chose, du vrai et je te dis pas....
Laurence : arrête, c'est bon, on y va.
Qu'est-ce qu'un coffe shop ?
En Hollande où la consommation de drogue est légitimée, il existe donc des cafés où les jeunes consommateurs et moins jeunes peuvent s'y rendre en toute légalité et fumer leur pétard !!! Pas de boissons, que de la drogue dans celui où elles sont allées.... Mais dans d'autres, on y rajoute par exemple, le Red bull..., boisson également interdite en France à une certaine époque provoquant surexcitation permettant aux jeunes, quand ils sont en boite, de tenir le coup pour danser toute la nuit.... Une catastrophe sur tout le système nerveux et cardiaque dont personne ne parle !
Devant l'entrée, un monsieur leur demande leur carte d'identité... cela fait sourire Laurence, ironiquement... Il faut être majeur pour rentrer là dedans, pense-t-elle... Quelle mascarade ! La vente est libre, donc rien n'est plus facile pour un mineur de s'en procurer par une personne plus âgée que lui. Bref !!!
Elles s'enfoncent dans ce lieu enfumé, lumière tamisée où se trouvent là, des jeunes surtout, autour d'une table, à fumer leur pétard. Charlotte connaît, donc guide Laurence qui est abasourdie par ce qu'elle voit. Elle ressent de suite que ce lieu l'effraye par tant de fantômes déjà installés.... Des tables, des cendriers et briquets mis à leur disposition et un monsieur au bout de la pièce, derrière un comptoir. Les consommateurs n'ont plus de corps. Ils sont maigres pour la plupart, des yeux sans étincelles où on ne remarque que leur cernes noires, des gestes engourdis. Laurence qui réfléchit sans cesse, se demande ce que font tous ces jeunes. Et l’école ? Et leur travail ? Qu-est-ce que c’est que ce truc?....
Elles s'assoient. Charlotte est déçue du cadre. Celui là n’est pas très "esthétique". En effet, il faut savoir que pour attirer la "clientèle", ces endroits pour la plupart, doivent « séduire« , déjà par leur aspect. Celui là, ressemble en effet plus à un squat. Laurence quant à elle à des yeux qui naviguent de gauche à droite pour tout voir, tout imprégner dans son esprit, ne rien oublier pour mieux écrire son témoignage par la suite puisque cette expérience est réalisée dans un seul but. Certains « parlent » un peu, d’autres, la majeure partie d’ailleurs, sont affalés sur la table… Ils sont accros ! Affreuse vision que de voir tant de jeunesse se dirigeant vers une mort certaine, quand on connaît la finalité qu’engendre très très souvent la prise de drogue. Affreuse vision quand on pense que ce sont des hommes politiques, soit disant « responsables » qui ont voté leur loi pour dépénaliser la drogue. Affreuse vision quand on pense que cela pourrait être son enfant, assis, là !
Laurence : Comment cela se passe t-il alors ? Mais comment on va faire, je ne sais pas rouler les joints et toi ?
Charlotte : Moi non plus, mais t'inquiète, tout est prévu. Tu as vu le mec là bas ?
Je continue de mettre ce texte plus tard....
Tout peut commencer avec un join !
Message d’une mamanD’ores et déjà, je tiens à préciser que les réactions que vous allez découvrir sur Laurence sont identiques sur les jeunes. Le spécialiste en drogue qui a été consulté confirme absolument ce texte. Donc, selon l’âge, les effets néfastes de la drogue sont les mêmes.
Elles avaient décidé de passer une journée un peu spéciale. Elles avaient décidé de s'accorder cette journée en cachette de tout le monde : mari et enfants. Elles avaient monté un stratagème et réfléchit à chaque réponse s'il leur arrivait quelque chose.
Pourquoi ?
Parce que deux mamans montaient à Maastricht, Hollande, une des plaques tournantes de la drogue pour vivre une expérience !
Elles avaient décidé d'y aller sur la journée. Elles étaient deux amies profondément différentes et se prénommaient Laurence pour l'une, 45 ans mariée, trois enfants et Charlotte, 33 ans, divorcée, deux enfants.
Leur périple, elles l'avaient préparé de longue date.
Charlotte est une très jolie jeune dame excentrique. Une femme dans le coup comme on dit. Très à la mode et branchée. Une femme de la nuit aussi qui connut dans son passé la fête, les excès en tous genres passant des différentes drogues mélangées à l'alcool. Aujourd'hui, Charlotte, qui, a cause de la vie qu'elle menait, a perdu son mari, a quitté ce milieu très spécial. Après avoir consommé de multitudes drogues elle en est sortie car a réalisé pour sa santé, les dangers et les risques. Elle est bien pondérée aujourd’hui .
Laurence, femme bien rangée, sérieuse, classique partage sa vie entre son mari et ses enfants. Elle est femme de caractère et avide d'expériences liées à la drogue pour connaître tous les effets de façon à pouvoir en parler aux jeunes qu'elle soutient bénévolement dans leur désir de s'en sortir pour y être devenus accros ou tout simplement pour faire du préventif. Elle est d'une nature plutôt réservée, bileuse et introvertie.
Sous tous rapports, elles sont profondément différentes et en même temps une extrême sensibilité et un étrange passé qui les unies.... ce pourquoi d'ailleurs, elles s'attirent, se comprennent.
Alors ce jeudi 15 mars, Laurence prend son véhicule et rejoint Charlotte qui l'attendait sur un parking. Il fallait être discrète puisqu'à la base, partaient toutes deux en secret.
Sur le chemin, elles imaginaient se faire arrêter par la douane. Charlotte mettait déjà une pression à Laurence sur les dangers qu'elles risquaient à se rendre là bas. Laurence quant à elle, écoutait mais tellement pressée de connaître, sachant que déjà, une histoire, un témoignage, en découlerait...., n'y prêtait pas véritablement attention et en plaisantait....
Laurence : Mais non, t'inquiètes pas, on leur dit qu'on va chercher des tulipes pour mon magasin.... et ça va aller.
Charlotte : Tu vas voir... tu rigoleras moins quand ils nous suivront dans une voiture banalisée discrètement, puis en ville, et qu'ils ne nous lâcherons plus, etc....
Laurence : Allez, arrêtes de te faire un mauvais film... on va passer notre journée et enfin je vais connaître ces Coffe shop dont tu m'as parlée.... On se fait un restau et on rentre c'est tout.
Laurence avait déjà des peurs qu’elle dissimulait par une culpabilité pour être partie en cachette de sa famille faire cette expérience que son mari bien sûr, lui aurait interdit de réaliser, s'il avait su...
A la lecture de cette histoire vraie, vous aurez deux visions de l'expérience.
Arrivées à Maastricht sans encombre, elles repèrent immédiatement une place pour se garer. Charlotte connaît parfaitement cette ville. Avec son expérience, elle lui conseille de bien tenir son sac parce qu'ici, avec cette drogue qui est dépénalisée, il y a beaucoup de dangers, de trafic en tous genres, de recèle et les gens se font aborder régulièrement. Laurence novice, n'entend pas vraiment ces paroles.
Cette journée, fut dès le début, accompagnée de signes avant-coureurs, annonçant le cauchemar !!!!
Différentes anecdotes leur arrivèrent !!! Comme il a été dit précédemment, deux visions différentes vont être décrites. Celle où Laurence est sous l'emprise de la drogue et celle où Charlotte, pour tenter de la détendre psychiquement par son humour et connaissant les mécanismes, se moque volontairement aussi de son amie par toute une série de mimes caricaturaux
Pour commencer, il fallait mettre de l'argent dans le parcmètre. Ne comprenant pas la langue, Laurence demande en Anglais à un passant combien il fallait pour le parking tandis que Charlotte ramassait déjà ses clefs abandonnées 5 mètres plus loin sur le trottoir, devant le parcmètre.... par inadvertance.
Charlotte : Oh ma poulette ! T'as vu ? Tes clefs.... Fais gaffe !
Un léger stress pour Laurence à la vue de cette grosse erreur.... . Dans sa tête, elle a un pressentiment et se garde bien de le confier à Charlotte. Elle sent que la journée va être mauvaise ! Est-ce un signe par rapport à cette prise de drogue qu'elle envisage par expérience ??? Est-ce déjà toute cette culpabilité d'être partie en cachette qui ne va pas la quitter ??? Est-ce le fait de penser à ses enfants, restés là bas ????
Elles avancent vers un coffe shop. Charlotte est déçue, celui qu'elle connaissait est fermé. Pas de chance, il faudra trouver un autre endroit. En même temps, très facile, il y en a partout !!!.....
Il était midi.
Charlotte : Qu'est ce qu'on fait ? On va manger ou on fume avant ? Je te conseille de te remplir l'estomac avant, car tu vas tomber. Tu as mangé ce matin ?
Laurence : non je ne mange jamais le matin mais t'inquiète pas, j'ai déjà fumé du shit, là encore par expérience, c'est bon, je connais.
Charlotte : attends, là c'est autre chose, du vrai et je te dis pas....
Laurence : arrête, c'est bon, on y va.
Qu'est-ce qu'un coffe shop ?
En Hollande où la consommation de drogue est légitimée, il existe donc des cafés où les jeunes consommateurs et moins jeunes peuvent s'y rendre en toute légalité et fumer leur pétard !!! Pas de boissons, que de la drogue dans celui où elles sont allées.... Mais dans d'autres, on y rajoute par exemple, le Red bull..., boisson également interdite en France à une certaine époque provoquant surexcitation permettant aux jeunes, quand ils sont en boite, de tenir le coup pour danser toute la nuit.... Une catastrophe sur tout le système nerveux et cardiaque dont personne ne parle !
Devant l'entrée, un monsieur leur demande leur carte d'identité... cela fait sourire Laurence, ironiquement... Il faut être majeur pour rentrer là dedans, pense-t-elle... Quelle mascarade ! La vente est libre, donc rien n'est plus facile pour un mineur de s'en procurer par une personne plus âgée que lui. Bref !!!
Elles s'enfoncent dans ce lieu enfumé, lumière tamisée où se trouvent là, des jeunes surtout, autour d'une table, à fumer leur pétard. Charlotte connaît, donc guide Laurence qui est abasourdie par ce qu'elle voit. Elle ressent de suite que ce lieu l'effraye par tant de fantômes déjà installés.... Des tables, des cendriers et briquets mis à leur disposition et un monsieur au bout de la pièce, derrière un comptoir. Les consommateurs n'ont plus de corps. Ils sont maigres pour la plupart, des yeux sans étincelles où on ne remarque que leur cernes noires, des gestes engourdis. Laurence qui réfléchit sans cesse, se demande ce que font tous ces jeunes. Et l’école ? Et leur travail ? Qu-est-ce que c’est que ce truc?....
Elles s'assoient. Charlotte est déçue du cadre. Celui là n’est pas très "esthétique". En effet, il faut savoir que pour attirer la "clientèle", ces endroits pour la plupart, doivent « séduire« , déjà par leur aspect. Celui là, ressemble en effet plus à un squat. Laurence quant à elle à des yeux qui naviguent de gauche à droite pour tout voir, tout imprégner dans son esprit, ne rien oublier pour mieux écrire son témoignage par la suite puisque cette expérience est réalisée dans un seul but. Certains « parlent » un peu, d’autres, la majeure partie d’ailleurs, sont affalés sur la table… Ils sont accros ! Affreuse vision que de voir tant de jeunesse se dirigeant vers une mort certaine, quand on connaît la finalité qu’engendre très très souvent la prise de drogue. Affreuse vision quand on pense que ce sont des hommes politiques, soit disant « responsables » qui ont voté leur loi pour dépénaliser la drogue. Affreuse vision quand on pense que cela pourrait être son enfant, assis, là !
Laurence : Comment cela se passe t-il alors ? Mais comment on va faire, je ne sais pas rouler les joints et toi ?
Charlotte : Moi non plus, mais t'inquiète, tout est prévu. Tu as vu le mec là bas ?
Je continue de mettre ce texte plus tard....
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 11 Nov - 6:11
Suite 2
En effet, tout est prévu. Cet endroit est effroyable, hallucinant ! Il y avait une file d'attente et un monsieur entamait la distribution derrière sa desserte. Des ombres déambulaient. Des petits sachets et des joints déjà préparés.. Même les joints sont à disposition pour ceux, ignorants, encore qui ne savent pas les rouler... Quelle gravité ! Quelle facilité ! Sur un mur, un tableau où figuraient les variétés de drogues possible à acheter avec leur prix. Chaque catégorie provoque différentes réactions sur le sujet. C'est aberrant, insensé !! Ils ont chacun un nom évocateur. Un écriteaux toutefois : "Juste 5 g par personne".... Mascarade là encore ! Ah ah ah, pense tout aussitôt Laurence... Quel cinéma cette inscription pour déresponsabiliser les autorités, là encore... C’est tellement facile de dépasser la dose….
Laurence : Tiens, prends mon porte-monnaie et vas en chercher un.
Charlotte : Qu'est-ce que je prends ?
Laurence : J’en sais rien moi. Un truc pas trop fort…
On se croirait au supermarché de la dope... Laurence n'en croit pas ses yeux. On fait la queue ici, pour acheter de la drogue ! La drogue, cela tue et on peut en acheter à volonté ! Comment est-ce possible quand on connaît que trop les dégâts ? Comment est-ce possible ? Comment est-ce devenu légal surtout....???? Mais ils sont fous !!!
Charlotte revient après quelques minutes avec son joint dans un « joli écrin couleur bordeaux« . La classe, pense ironiquement Laurence ! Même l’emballage a été pensé pour « séduire »…. Cela la dégoutte déjà, tout ce système. Le moins cher, acheté 4 euros 50. Il y a certains joints qui coûtent 8 euros. Plus il est cher, plus il y a de « merde » dedans ! Petit calcul vite fait d‘ailleurs : considérant qu'un fumeur en consomme 10 par jours au minimum quand il est bien accro, cela fait donc pas moins de 80 euros par jour !!! Comment se procurer tout cet argent après ? Revente, recel... Classique, galère surtout et hors la loi ! Faut pas demander non plus, après avoir fumé leur truc, dans quel état de léthargie, ils peuvent être, après être devenus dépendants, grands consommateurs ???
Un truc qui tue, enrobé dans une belle robe rouge... Oui, qui tue si on grimpe l'échelle de la drogue. Oui, qui tue au volant de sa voiture sans avoir besoin de grimper l'échelle, même. Oui, qui tue ! Qui pourrait s’en douter ? C’est si bien présenté. Mais tout est prévu. On ne sait jamais, s'il n'est pas fumé entièrement, il est permit de l'emmener avec soi. A côté d'elles, une française aussi, qui fume son truc dans son coin, seule.... Charlotte prend les choses en main et Laurence la questionne. Elle veut tout savoir et est impatiente.
Charlotte : Tu découvres cet univers comme une gamine.
Laurence : Non Charlotte, pas une gamine au sens où tu l'entends. Tu le ressens comme ceci parce que je suis toute naïve, ignorante, comme si j’avais 15 ans et te pose plein de questions. Comme tous ces jeunes d'ailleurs qui peuvent être bernés... Mais je suis une femme surtout avec toute la réflexion d'une maman responsable. Ben oui, j'ai 45 ans et je ne connais pas .... comme la majorité des parents d'ailleurs. S’ils savaient tous, crois moi, ils seraient dans la rue j’espère... pour combattre ce fléau mortel ! C'est pour mes enfants que je le fais, pour nos enfants, pour les enfants. Je veux pouvoir en parler, faire du préventif sans leur dévoiler évidemment mon expérience.
Charlotte : Oui mais au moins c'est contrôlé. Chacun vient consommer et voilà....
Laurence : Contrôlé ? Pfff…. Ouaih... ils sont parqués surtout.... comme des rebus de la société qu‘on veut cacher, oublier. Plus personne dans les rues à déambuler comme des ombres ou se vautrer sur les trottoirs... De cette façon là aussi, tout le monde ferme les yeux... C’est tellement plus simple de les enfermer dans ces endroits et moins chers plutôt que de faire des campagnes de prévention et d’ouvrir des centres de désintoxication… J’avoue que je reste bien sceptique sur le bien fondé de ces lieux....
Laurence ne partage pas en effet les idées sur la légalité de la drogue parce que déjà dans sa tête, elle ne peut s'empêcher de penser à son amie de 38 ans qui a commencé par l'alcool, un simple joint, , les médicaments et qui en est malade aujourd'hui à prendre du subutex comme substitut de l'héroïne.... Elle aussi n'y croyait pas, sans doute, à 17 ans quand elle essaya pour faire comme les autres, pour faire sa maligne, pour faire la fête ou par mal être peut-être.... Comme si c'était la solution magique aux problèmes du moment... Aujourd'hui, 21 ans après, elle est dedans encore ! Par on ne sait quel miracle, elle n’en n’est pas encore morte… Quelques boules de shit, des lignes de cocaïne quand elle craque, alcool.... avec une fille de 14 ans qu'elle élève seule ! Dans ce milieu ! Ah non, ce n’est pas possible, comment ont-ils pu légitimer la drogue ?
Laurence tient le joint dans ses doigts et ne sait pas comment s'y prendre avec son truc.
Laurence : Oh la la, il est gros.
Charlotte : Ah tu vas voir dans quelques minutes... On aurait dû manger. A jeun, ça va te bousculer.
Laurence : t’inquiète, allume !
Charlotte allume. Laurence goutte. Elle ne pense qu’à une chose, son expérience. Elle veut la pousser à fond et ne veut pas manger.
Laurence : Ah.. ça arrache la gorge. C'est plus fort que le shit. Il a l'air costaud.
Charlotte : Ben oui, je te l’avais dis. Le shit, c’est rien à côté de ça.
Autour d'elles, les consommateurs planent. Ils discutent tant bien que mal. D'autres sont seuls... Désespérément seuls….
Laurence : ça va mettre combien de temps ? Ca ne me fait rien là.
Charlotte : Fume. Tu verras...
Elles se passent plusieurs fois le pétard et discutent tranquillement sur ce qu'elles sont en train de faire en cachette. Au bout d'une vingtaine de minutes à peine, les premiers effets se font ressentir.
Laurence : Ayé ! Je sens que ça monte. Et toi ?
Charlotte : Moi rien du tout. Mais c'est normal j'ai tellement eu l'habitude que ce n'est plus un pet qui me fait de l'effet. Il m'en faut plus ou plutôt un autre truc... pour ressentir quelques choses...
Laurence encore une fois devient austère. Son amie, ne ressent rien ! Cela veut dire, que même si elle a réussi à arrêter la grimpette, elle est encore dedans quelque part…dans la mesure où son corps est déjà habitué à recevoir et comme elle le dit elle-même : Il m’en faut plus pour me déjanter. Un truc plus puissant agissant sur les neurones !!!
Laurence : Évidemment, un truc plus hard, plus dangereux là encore.... un truc qui démonte la tête et qui mène à la dépendance.... La dépendance bordel, Charlotte tu sais ce que c'est ? C'est une obsession mentale et un corps qui réclame sa dose. C'est physique et psychique et tu es connectée à l'artifice jusqu'à ce qu'il te TUE !!!
En effet, il y a la montée puis la descente. La montée engendre un léger bien être, mais cela ne dur que quelques minutes. Lorsque les effets de la drogue diminuent, l’individu se trouve dans un mal être épouvantable. Ses idées noires de la vie le poursuivent, l’envahissent à ne plus pouvoir avoir de pensées positives. Il est mal. Il est trop mal et seul moyen pour chasser ses idées, ne plus penser, c’est… reprendre, consommer encore… Voilà comment on arrive très vite à la DEPENDANCE !!! (Relisez le premier article sur la dopamine et faites vous expliquer encore, par un professionnel)
Laurence pense immédiatement au fait que c'est comme l'alcool. A force de consommer, ce n'est plus un verre qui désinhibe mais au bout d’un deuxième, troisième, quatrième.... l'escalade.... la plongée vers l’alcoolisme. La drogue, c’est pareil. A un moment, le joint ne suffit plus pour ressentir des effets. Il faut passer à autre chose... C’est grave ! C'est très grave !!!
Laurence : Ah la la... ayé... je sens que ça monte dans mes jambes... des fourmis....
En effet, tout est prévu. Cet endroit est effroyable, hallucinant ! Il y avait une file d'attente et un monsieur entamait la distribution derrière sa desserte. Des ombres déambulaient. Des petits sachets et des joints déjà préparés.. Même les joints sont à disposition pour ceux, ignorants, encore qui ne savent pas les rouler... Quelle gravité ! Quelle facilité ! Sur un mur, un tableau où figuraient les variétés de drogues possible à acheter avec leur prix. Chaque catégorie provoque différentes réactions sur le sujet. C'est aberrant, insensé !! Ils ont chacun un nom évocateur. Un écriteaux toutefois : "Juste 5 g par personne".... Mascarade là encore ! Ah ah ah, pense tout aussitôt Laurence... Quel cinéma cette inscription pour déresponsabiliser les autorités, là encore... C’est tellement facile de dépasser la dose….
Laurence : Tiens, prends mon porte-monnaie et vas en chercher un.
Charlotte : Qu'est-ce que je prends ?
Laurence : J’en sais rien moi. Un truc pas trop fort…
On se croirait au supermarché de la dope... Laurence n'en croit pas ses yeux. On fait la queue ici, pour acheter de la drogue ! La drogue, cela tue et on peut en acheter à volonté ! Comment est-ce possible quand on connaît que trop les dégâts ? Comment est-ce possible ? Comment est-ce devenu légal surtout....???? Mais ils sont fous !!!
Charlotte revient après quelques minutes avec son joint dans un « joli écrin couleur bordeaux« . La classe, pense ironiquement Laurence ! Même l’emballage a été pensé pour « séduire »…. Cela la dégoutte déjà, tout ce système. Le moins cher, acheté 4 euros 50. Il y a certains joints qui coûtent 8 euros. Plus il est cher, plus il y a de « merde » dedans ! Petit calcul vite fait d‘ailleurs : considérant qu'un fumeur en consomme 10 par jours au minimum quand il est bien accro, cela fait donc pas moins de 80 euros par jour !!! Comment se procurer tout cet argent après ? Revente, recel... Classique, galère surtout et hors la loi ! Faut pas demander non plus, après avoir fumé leur truc, dans quel état de léthargie, ils peuvent être, après être devenus dépendants, grands consommateurs ???
Un truc qui tue, enrobé dans une belle robe rouge... Oui, qui tue si on grimpe l'échelle de la drogue. Oui, qui tue au volant de sa voiture sans avoir besoin de grimper l'échelle, même. Oui, qui tue ! Qui pourrait s’en douter ? C’est si bien présenté. Mais tout est prévu. On ne sait jamais, s'il n'est pas fumé entièrement, il est permit de l'emmener avec soi. A côté d'elles, une française aussi, qui fume son truc dans son coin, seule.... Charlotte prend les choses en main et Laurence la questionne. Elle veut tout savoir et est impatiente.
Charlotte : Tu découvres cet univers comme une gamine.
Laurence : Non Charlotte, pas une gamine au sens où tu l'entends. Tu le ressens comme ceci parce que je suis toute naïve, ignorante, comme si j’avais 15 ans et te pose plein de questions. Comme tous ces jeunes d'ailleurs qui peuvent être bernés... Mais je suis une femme surtout avec toute la réflexion d'une maman responsable. Ben oui, j'ai 45 ans et je ne connais pas .... comme la majorité des parents d'ailleurs. S’ils savaient tous, crois moi, ils seraient dans la rue j’espère... pour combattre ce fléau mortel ! C'est pour mes enfants que je le fais, pour nos enfants, pour les enfants. Je veux pouvoir en parler, faire du préventif sans leur dévoiler évidemment mon expérience.
Charlotte : Oui mais au moins c'est contrôlé. Chacun vient consommer et voilà....
Laurence : Contrôlé ? Pfff…. Ouaih... ils sont parqués surtout.... comme des rebus de la société qu‘on veut cacher, oublier. Plus personne dans les rues à déambuler comme des ombres ou se vautrer sur les trottoirs... De cette façon là aussi, tout le monde ferme les yeux... C’est tellement plus simple de les enfermer dans ces endroits et moins chers plutôt que de faire des campagnes de prévention et d’ouvrir des centres de désintoxication… J’avoue que je reste bien sceptique sur le bien fondé de ces lieux....
Laurence ne partage pas en effet les idées sur la légalité de la drogue parce que déjà dans sa tête, elle ne peut s'empêcher de penser à son amie de 38 ans qui a commencé par l'alcool, un simple joint, , les médicaments et qui en est malade aujourd'hui à prendre du subutex comme substitut de l'héroïne.... Elle aussi n'y croyait pas, sans doute, à 17 ans quand elle essaya pour faire comme les autres, pour faire sa maligne, pour faire la fête ou par mal être peut-être.... Comme si c'était la solution magique aux problèmes du moment... Aujourd'hui, 21 ans après, elle est dedans encore ! Par on ne sait quel miracle, elle n’en n’est pas encore morte… Quelques boules de shit, des lignes de cocaïne quand elle craque, alcool.... avec une fille de 14 ans qu'elle élève seule ! Dans ce milieu ! Ah non, ce n’est pas possible, comment ont-ils pu légitimer la drogue ?
Laurence tient le joint dans ses doigts et ne sait pas comment s'y prendre avec son truc.
Laurence : Oh la la, il est gros.
Charlotte : Ah tu vas voir dans quelques minutes... On aurait dû manger. A jeun, ça va te bousculer.
Laurence : t’inquiète, allume !
Charlotte allume. Laurence goutte. Elle ne pense qu’à une chose, son expérience. Elle veut la pousser à fond et ne veut pas manger.
Laurence : Ah.. ça arrache la gorge. C'est plus fort que le shit. Il a l'air costaud.
Charlotte : Ben oui, je te l’avais dis. Le shit, c’est rien à côté de ça.
Autour d'elles, les consommateurs planent. Ils discutent tant bien que mal. D'autres sont seuls... Désespérément seuls….
Laurence : ça va mettre combien de temps ? Ca ne me fait rien là.
Charlotte : Fume. Tu verras...
Elles se passent plusieurs fois le pétard et discutent tranquillement sur ce qu'elles sont en train de faire en cachette. Au bout d'une vingtaine de minutes à peine, les premiers effets se font ressentir.
Laurence : Ayé ! Je sens que ça monte. Et toi ?
Charlotte : Moi rien du tout. Mais c'est normal j'ai tellement eu l'habitude que ce n'est plus un pet qui me fait de l'effet. Il m'en faut plus ou plutôt un autre truc... pour ressentir quelques choses...
Laurence encore une fois devient austère. Son amie, ne ressent rien ! Cela veut dire, que même si elle a réussi à arrêter la grimpette, elle est encore dedans quelque part…dans la mesure où son corps est déjà habitué à recevoir et comme elle le dit elle-même : Il m’en faut plus pour me déjanter. Un truc plus puissant agissant sur les neurones !!!
Laurence : Évidemment, un truc plus hard, plus dangereux là encore.... un truc qui démonte la tête et qui mène à la dépendance.... La dépendance bordel, Charlotte tu sais ce que c'est ? C'est une obsession mentale et un corps qui réclame sa dose. C'est physique et psychique et tu es connectée à l'artifice jusqu'à ce qu'il te TUE !!!
En effet, il y a la montée puis la descente. La montée engendre un léger bien être, mais cela ne dur que quelques minutes. Lorsque les effets de la drogue diminuent, l’individu se trouve dans un mal être épouvantable. Ses idées noires de la vie le poursuivent, l’envahissent à ne plus pouvoir avoir de pensées positives. Il est mal. Il est trop mal et seul moyen pour chasser ses idées, ne plus penser, c’est… reprendre, consommer encore… Voilà comment on arrive très vite à la DEPENDANCE !!! (Relisez le premier article sur la dopamine et faites vous expliquer encore, par un professionnel)
Laurence pense immédiatement au fait que c'est comme l'alcool. A force de consommer, ce n'est plus un verre qui désinhibe mais au bout d’un deuxième, troisième, quatrième.... l'escalade.... la plongée vers l’alcoolisme. La drogue, c’est pareil. A un moment, le joint ne suffit plus pour ressentir des effets. Il faut passer à autre chose... C’est grave ! C'est très grave !!!
Laurence : Ah la la... ayé... je sens que ça monte dans mes jambes... des fourmis....
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 12 Nov - 4:39
suite 3
charlotte : Alors, c’est quoi l’histoire.
Laurence : Je ne sais pas si cela sera un film, ou une histoire dans un livre ou peut-être un clip. Ouaih... c’est ça. Un clip... Oh oui... un clip ! J’ai les images.
Elle est complètement déjantée par cet artifice ! Elle est complètement stressée par toutes ses idées qui lui arrivent trop vite. Charlotte tente de changer de conversation. En fait, Laurence sait au fond d’elle-même qu'elle essaye de la détendre. Elle en a besoin parce que l'effet de la drogue la plonge en fait dans une angoisse terrifiante, vu les dangers qu'elle prend conscience et en perd tous ses moyens pour s'exprimer et cela se traduit par des rires nerveux.
Charlotte : Ah bon ? Un film ? .... Tiens, nous voilà à la voiture. T’as les clefs ?
Laurence s’arrête devant la voiture, s’accroupie, son sac à main parterre, cherche ses clefs.
Laurence : Les clefs ! Ou sont les clefs ?
Charlotte devient livide.
Charlotte : Qu’est ce que tu me dis là ? C’est quoi ton délire, cette fois ? Arrête tes conneries.
Laurence : Je te jure. J’ai paumé les clefs Charlotte.. Putain, c’est pas vrai. c’est pas vrai. Comment on va faire ? Les clefs ! Les clefs ! Mais où sont elles ? C’est pas possible.
h
Charlotte panique à son tour. Ce qu’elle ne dit pas à Laurence est qu’elle se fait son film aussi : Oh la la.. il faut un hopital.... elle est mal, comment faire pour rentrer ? Et Yves qui ne sait rien....
Charlotte : Alors, tu les trouves ?
Laurence a renversé maintenant tout son sac sur le sol. Un voyou pourrait passer et les démunir. Elles ne sont plus en état de se défendre... Charlotte attend, silencieuse. Cette ambiance est étouffante. Etouffante !
Laurence : Oh la la.... Je les ai. elles étaient dans le fond. C’est pas possible. Punaise, ça va être un cauchemar, je le sens.
Charlotte souffle mais sourit jaune. .
Charlotte : Oh la la, la journée.... je le crois pas ce truc... de fou.... Tu m’as fait peur...
Cette scène n’a duré que 5 mn mais elles ont l’impression de la vivre une éternité. Un moment hyper tendu encore. Cette scène en fait est vécue par le consommateur comme de la terreur. La drogue en effet, développe les peurs et provoque des situations très angoissantes où le sujet perd les pédales... Et dans ce cas précis, c'est toute la culpabilité d'être là en cachette, qui influence le comportement de Laurence. Elle se crée elle-même toutes ses situations... c’est comme une attaque de panique très dangereuse pour le consommateur qui pourrait avoir de mauvaises réactions dans d'autres circonstances....
Charlotte : Oh... c’est pas possible, tout à l’heure, tu les oublies sur le trottoir et là, tu me paumes les clefs. Putain, wouh...
Heureusement Charlotte a de bons réflexes. Parce que dans pareilles situations, elle pourrait être entraînée elle aussi, par les mauvais délires de Laurence.
Laurence : qu’est-ce que je fou là ? J’ai peur. On rentre.
En fait, Laurence est en grand désarroi. Chose très fréquente sur les sujets sensibles. Elle pense à ses enfants. Elle regrette. Elle a peur.
Charlotte : On va manger ?
Laurence : Quelle heure est-il ? Charlotte, je ne suis pas bien, là.
Charlotte : Monte dans la voiture. On va attendre un peu. Il est 13H30.
Cela fait une heure qu’elles ont fumé. Laurence se met au volant de sa voiture.
Charlotte : Tu peux conduire ?
Laurence : Ah non. Pas du tout. Im-pos-sible.
Une nouvelle angoisse monte. Comment vont-elles faire pour repartir ? Dans quel état s’est elle mise. Incroyable !
Laurence : Charlotte, je suis mal. J’ai chaud. Je n’arrive plus à ouvrir les yeux. Je te jure j’arrive pas. Je sens mes paupières terriblement lourdes
Laurence respire rapidement, transpire, souffre psychologiquement, a les yeux fermés. Des angoisses progressent également pour Charlotte....
Laurence : Touche mon front. Punaise, je suis trempée.
Charlotte : Bouge pas. Respire. Tranquille
Elle est formidable Charlotte. Pour dédramatiser la situation qui plonge Laurence dans une agitation, elle fait de l’humour , elle prend sur elle, maîtrise, pour détendre son amie peut-être.... Il le faut absolument. Cela devient dangereux....
Laurence : Oh... j’ai envie de vomir.... Oh.... j’ai chaud. Enlève mon manteau...
Laurence se retient de vomir. Charlotte sort vite un mouchoir . Laurence met ses mains sur la bouche.
Charlotte : je ne peux pas là, tu es trempée. Calme toi. Respire. Tranquille. On est bien. Il fait beau. Ca va passer. T’inquiète pas...
Charlotte emploie ces mots pour la rassurer mais en fait, elle a peur…
Laurence : Oh... j’ai envie de vomir
La portière s’ouvre. Laurence vomit en effet sur la route. Les hollandais, eux, doivent rigoler de ce manège dont ils sont tragiquement habitués néanmoins.... Plaque d’immatriculation française, deux personnes stationnées depuis une demi heure, vomissement sans même avoir pu sortir de la voiture. Classique ! Elles sont venues là pour se shooter ! Laurence vient de vomir. De la bile. La tension redescend. Silence dans la voiture. Charlotte ne doit pas être bien. Laurence le ressent car elle a tout ses esprits néanmoins.
Charlotte : descend ton siège ma puce. Allonges toi. Attends, j’essaye d’enlever ton manteau
Laurence : Quelle heure est-il ?
Laurence n'arrive toujours pas à ouvrir ses yeux...
Charlotte : t’inquiète pas. On a le temps. Il est 14h. On a tout le temps. On sera rentrée pour aller rechercher tes enfants à l’école.
Laurence reprend son calme. Puis, à nouveau elle s’emballe dans ses phrases et n’arrivent pas à les terminer... alors tout aussitôt, sentant une nouvelle crise montante, Charlotte en profite pour placer une blague, mimer la situation de la clef pour dédramatiser la situation encore, qui affole Laurence. Il faut faire rire son amie pour la détendre. Moment plus détendu que Charlotte a du faire pour recadrer Laurence.
Laurence : Ah la la tu parles d’une journée, expérience, restau, magasin et tra la la
Charlotte : ah tu l’as dis. Je m’en souviendrai
Elles sont là toutes deux, isolées dans la voiture, sur le parking. Il est 14H30 maintenant. Elles pourraient se faire agresser là encore, elles n'arriveraient pas à se défendre, c'est certain !!!
Laurence : j’ai soif. j’ai faim.
Charlotte : tu veux que j’aille chercher quelque chose ?
Laurence : non, non j’ai peur. Ne me laisses pas toute seule
charlotte : Alors, c’est quoi l’histoire.
Laurence : Je ne sais pas si cela sera un film, ou une histoire dans un livre ou peut-être un clip. Ouaih... c’est ça. Un clip... Oh oui... un clip ! J’ai les images.
Elle est complètement déjantée par cet artifice ! Elle est complètement stressée par toutes ses idées qui lui arrivent trop vite. Charlotte tente de changer de conversation. En fait, Laurence sait au fond d’elle-même qu'elle essaye de la détendre. Elle en a besoin parce que l'effet de la drogue la plonge en fait dans une angoisse terrifiante, vu les dangers qu'elle prend conscience et en perd tous ses moyens pour s'exprimer et cela se traduit par des rires nerveux.
Charlotte : Ah bon ? Un film ? .... Tiens, nous voilà à la voiture. T’as les clefs ?
Laurence s’arrête devant la voiture, s’accroupie, son sac à main parterre, cherche ses clefs.
Laurence : Les clefs ! Ou sont les clefs ?
Charlotte devient livide.
Charlotte : Qu’est ce que tu me dis là ? C’est quoi ton délire, cette fois ? Arrête tes conneries.
Laurence : Je te jure. J’ai paumé les clefs Charlotte.. Putain, c’est pas vrai. c’est pas vrai. Comment on va faire ? Les clefs ! Les clefs ! Mais où sont elles ? C’est pas possible.
h
Charlotte panique à son tour. Ce qu’elle ne dit pas à Laurence est qu’elle se fait son film aussi : Oh la la.. il faut un hopital.... elle est mal, comment faire pour rentrer ? Et Yves qui ne sait rien....
Charlotte : Alors, tu les trouves ?
Laurence a renversé maintenant tout son sac sur le sol. Un voyou pourrait passer et les démunir. Elles ne sont plus en état de se défendre... Charlotte attend, silencieuse. Cette ambiance est étouffante. Etouffante !
Laurence : Oh la la.... Je les ai. elles étaient dans le fond. C’est pas possible. Punaise, ça va être un cauchemar, je le sens.
Charlotte souffle mais sourit jaune. .
Charlotte : Oh la la, la journée.... je le crois pas ce truc... de fou.... Tu m’as fait peur...
Cette scène n’a duré que 5 mn mais elles ont l’impression de la vivre une éternité. Un moment hyper tendu encore. Cette scène en fait est vécue par le consommateur comme de la terreur. La drogue en effet, développe les peurs et provoque des situations très angoissantes où le sujet perd les pédales... Et dans ce cas précis, c'est toute la culpabilité d'être là en cachette, qui influence le comportement de Laurence. Elle se crée elle-même toutes ses situations... c’est comme une attaque de panique très dangereuse pour le consommateur qui pourrait avoir de mauvaises réactions dans d'autres circonstances....
Charlotte : Oh... c’est pas possible, tout à l’heure, tu les oublies sur le trottoir et là, tu me paumes les clefs. Putain, wouh...
Heureusement Charlotte a de bons réflexes. Parce que dans pareilles situations, elle pourrait être entraînée elle aussi, par les mauvais délires de Laurence.
Laurence : qu’est-ce que je fou là ? J’ai peur. On rentre.
En fait, Laurence est en grand désarroi. Chose très fréquente sur les sujets sensibles. Elle pense à ses enfants. Elle regrette. Elle a peur.
Charlotte : On va manger ?
Laurence : Quelle heure est-il ? Charlotte, je ne suis pas bien, là.
Charlotte : Monte dans la voiture. On va attendre un peu. Il est 13H30.
Cela fait une heure qu’elles ont fumé. Laurence se met au volant de sa voiture.
Charlotte : Tu peux conduire ?
Laurence : Ah non. Pas du tout. Im-pos-sible.
Une nouvelle angoisse monte. Comment vont-elles faire pour repartir ? Dans quel état s’est elle mise. Incroyable !
Laurence : Charlotte, je suis mal. J’ai chaud. Je n’arrive plus à ouvrir les yeux. Je te jure j’arrive pas. Je sens mes paupières terriblement lourdes
Laurence respire rapidement, transpire, souffre psychologiquement, a les yeux fermés. Des angoisses progressent également pour Charlotte....
Laurence : Touche mon front. Punaise, je suis trempée.
Charlotte : Bouge pas. Respire. Tranquille
Elle est formidable Charlotte. Pour dédramatiser la situation qui plonge Laurence dans une agitation, elle fait de l’humour , elle prend sur elle, maîtrise, pour détendre son amie peut-être.... Il le faut absolument. Cela devient dangereux....
Laurence : Oh... j’ai envie de vomir.... Oh.... j’ai chaud. Enlève mon manteau...
Laurence se retient de vomir. Charlotte sort vite un mouchoir . Laurence met ses mains sur la bouche.
Charlotte : je ne peux pas là, tu es trempée. Calme toi. Respire. Tranquille. On est bien. Il fait beau. Ca va passer. T’inquiète pas...
Charlotte emploie ces mots pour la rassurer mais en fait, elle a peur…
Laurence : Oh... j’ai envie de vomir
La portière s’ouvre. Laurence vomit en effet sur la route. Les hollandais, eux, doivent rigoler de ce manège dont ils sont tragiquement habitués néanmoins.... Plaque d’immatriculation française, deux personnes stationnées depuis une demi heure, vomissement sans même avoir pu sortir de la voiture. Classique ! Elles sont venues là pour se shooter ! Laurence vient de vomir. De la bile. La tension redescend. Silence dans la voiture. Charlotte ne doit pas être bien. Laurence le ressent car elle a tout ses esprits néanmoins.
Charlotte : descend ton siège ma puce. Allonges toi. Attends, j’essaye d’enlever ton manteau
Laurence : Quelle heure est-il ?
Laurence n'arrive toujours pas à ouvrir ses yeux...
Charlotte : t’inquiète pas. On a le temps. Il est 14h. On a tout le temps. On sera rentrée pour aller rechercher tes enfants à l’école.
Laurence reprend son calme. Puis, à nouveau elle s’emballe dans ses phrases et n’arrivent pas à les terminer... alors tout aussitôt, sentant une nouvelle crise montante, Charlotte en profite pour placer une blague, mimer la situation de la clef pour dédramatiser la situation encore, qui affole Laurence. Il faut faire rire son amie pour la détendre. Moment plus détendu que Charlotte a du faire pour recadrer Laurence.
Laurence : Ah la la tu parles d’une journée, expérience, restau, magasin et tra la la
Charlotte : ah tu l’as dis. Je m’en souviendrai
Elles sont là toutes deux, isolées dans la voiture, sur le parking. Il est 14H30 maintenant. Elles pourraient se faire agresser là encore, elles n'arriveraient pas à se défendre, c'est certain !!!
Laurence : j’ai soif. j’ai faim.
Charlotte : tu veux que j’aille chercher quelque chose ?
Laurence : non, non j’ai peur. Ne me laisses pas toute seule
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 12 Nov - 16:57
suite 4
Au même moment, une voiture s’arrête près d’elle. Deux jeunes au volant.
Les jeunes : extasy ? LSD ?
En fait, ils les avaient repérées et pratique courante en hollande, ils accostent les gens et leur proposent de la drogue. S’en est trop pour Laurence. Elle ferme sa fenêtre toute terrorisée.
Laurence : Charlotte, j’ai peur. On rentre. On rentre. J’ai peur. Faut sortir de cette ville.
Charlotte : tu es froide maintenant. Détends toi. je vais te caresser les mains.
Laurence, les yeux fermés se laisse faire par son amie très inquiète de ce qu’elles vivent depuis deux heures mais toujours à la "hauteur", Charlotte l’apaise comme elle le peut.
Charlotte : Ca va passer. Tu peux conduire ?
Laurence : Non, toujours pas....
La drogue en effet réduit toutes les réactions physiques. Le corps n'est déjà plus libre, sans compter l'esprit !!!
Laurence : Charlotte, combien j’ai fumé ?
Charlotte : un joint.
Laurence : combien, combien de.... Oh.... j’en ai marre, je ne trouve pas les mots.... combien j’ai... combien de.... Oh... combien de lattes j’ai tiré ?
Charlotte : je sais pas moi... euh... une dizaine. Oui une dizaine de taffes.
Laurence : Punaise, c’est pas possible. Tu te rends compte ? J’ai fumé 10 taffes et tu as vu dans quel état je suis. Oh la la ce truc est trop dangereux. trop dangereux. Et ces jeunes qui ne doutent de rien. Et ces jeunes très souvent qui sont mal dans leur vie qui pourraient à cause de cela avoir les mêmes réactions que moi... Oh la la... trop excellent... Oh la la c’est formidable ce que nous vivons.
Charlotte doit encore se demander ce qu’il lui reprend. Dangereux ? Excellent ? langage contradictoire ! Que dit-elle ? Elle retrouve soudainement son amie avec une joie de vivre. En fait, elle apparaît détendue mais toujours stressée par toutes ses réflexions négatives. Mais justement, elle repart, dans son délire d’écriture.
Laurence : Je sais, c’est un film que je vais faire
Charlotte : Tu as voulu faire l'expérience mais je te l'avais dis que c'était risqué. Moi je connais cela depuis l’age de 16 ans. J’ai tout essayé mais j’ai eu de la chance de m’en sortir à temps. J'ai arrêté mes conneries. Sauf que je n'ai jamais pris d'héroïne, sinon t'es vraiment foutu !!! Et d'ailleurs, même avec la cocaïne, c'est l'escalade vers la mort et la dépendance. Pas que physique mais psychologique. C'est la pire, peut-être !!!
Laurence : Arrête tes bêtises...: S’agit-il vraiment de chance ? c’est super dangereux. Toi tu as eu une force de caractère, je ne sais pas. Mais malheureusement tous ne l’ont pas. C’est trop dangereux Charlotte. Faut que cela s’arrête.
Charlotte : Et bien c'est sûr qu'il faut que cela s'arrête, tu m’as fais tout vivre aujourd’hui...
Laurence : Attends, c’est pas fini. On n’est pas encore rentré. Qu’elle heure est-il ?
Charlotte : 15h00
Laurence : Oh la la... c’est encore long. Quand est-ce que cela va s’arrêter ? Ouh.... là j’avoue que je commence à baliser.... Punaise, 10 lattes, seulement ! 2H30 qu'on galère !!!
Le téléphone sonne. Silence total. Elles pensent l'une et l'autre à leur famille de l'autre côté de la frontière. Charlotte saisit son portable. Tout aussitôt, Laurence se sent à nouveau mal.
Charlotte : C'est Hugo. Putain, qu'est-ce- que je fais ?
Laurence : Réponds pas. Laisse le déposer son message.
Elles ne sont pas bien à ce moment précis. Une nouvelle montée d'angoisses.
Laurence : Oh... j'ai envie de vomir là. Tu as vu comme j'ai peur et tout de suite... oh... je suis mal... heurkk..... heurrk
Nouveau vomissement sur le trottoir suite à cette anxiété.... Charlotte écoute le message laissé par Hugo.
Charlotte : Oh la la... il est en colère. Tu sais, c'est à propos de son père qu'il ne veut pas aller voir ce week-end.... Il faut bien qu'il le voit non ? C'est important. Qu'est ce que je vais lui dire pour le calmer ?
Laurence : t'inquiète, on va trouver une solution sur le chemin du retour. Ok. On rentre. Vite. J'en peux plus moi, de tout ça. Dès que j'ai de l'angoisse, je vomis triple boyaux.
Charlotte : Tu peux conduire là ?
Laurence : Non. Pas encore. Je commence à baliser sérieux, tu sais.
Charlotte : on va attendre encore un peu. Ben qu'est-ce que tu fais ?
Laurence : Ben... je mets ma ceinture.
Charlotte : En même temps, on est à l'arrêt, stationnée entre deux bagnoles. Tu risques rien ma douce. Aucun intérêt.
Laurence : Ben... on ne sait jamais !
Un nouveau regard entre elles deux, constatant la bêtise qu'il vient d'être dite là encore... Bêtises verbales multipliées toujours, sous l'effet de la drogue... Laurence est toujours déjantée…
Charlotte : La ceinture maintenant ! Fais gaffe, on ne sait jamais. Tu as raison ma loute. On ne sait jamais.... tu vois, je me rends compte aujourd'hui, par cette expérience de toutes les conneries que l'on peut dire. Celles là ne sont pas méchantes aujourd'hui, mais je me demande dans d'autres circonstances ce qu'il pourrait être dit ou fait, surtout.... Car bien souvent aussi il y a mélange avec alcool…
Laurence : Tu parles d'une journée, d'un restau. On a rien bouffé, je meurs de soif et on est là depuis trois heures à attendre que cela se passe dans une voiture, sur un parking ! Bon je commence à aller mieux. Ca va aller. Il faut que j’y arrive !
Charlotte : c'est bon tu peux conduire ?
Laurence : c'est pas terrible mais il le faut. Tu vas être mon co pilote. Car en plus, j'ai aucun sens de l'orientation. Il faut qu'on dégage de là, après ça ira mieux.
Charlotte : en plus, elle n'a pas le sens de l'orientation ? J'aurai eu la totale avec toi
Sourire tendu encore ! Heureusement que Charlotte a de l'humour mais elle est fatiguée. Vraiment fatiguée.. Laurence lui a procuré trop de stress et elle s'est rendue compte toute la journée de la responsabilité qu'elle avait de l'avoir embarquée dans cette expérience, de la gravité de son acte. Elle s'est rendue compte réellement du DANGER à voir son amie en si mauvaise posture !!! Cela lui a fait un effet miroir et elle s'est revue, lorsqu'elle consommait encore et tout ce qu'elle aurait pu subir à l'époque !! Elle l'a échappé belle comme on dit ! Puis elle repense à Joël, emporté par une overdose, il y a quelques mois et en raconte l'histoire à Charlotte. Herbe, cocaïne, héroïne.. Cela fait son 3ème amis décédé à cause de cela.... Cette histoire encore accentue toute les peurs de Laurence
Laurence : le joint !
Charlotte : quoi encore ?
Laurence : le reste du joint, celui qu'on devait terminer. Le petit bout. Il est où ? Jette le !
La encore, Laurence a une nouvelle panique. Toute sa journée a été rythmée par cela.. et grand Dieu, heureusement que Charlotte est auprès d'elle, lucide !!!
Au même moment, une voiture s’arrête près d’elle. Deux jeunes au volant.
Les jeunes : extasy ? LSD ?
En fait, ils les avaient repérées et pratique courante en hollande, ils accostent les gens et leur proposent de la drogue. S’en est trop pour Laurence. Elle ferme sa fenêtre toute terrorisée.
Laurence : Charlotte, j’ai peur. On rentre. On rentre. J’ai peur. Faut sortir de cette ville.
Charlotte : tu es froide maintenant. Détends toi. je vais te caresser les mains.
Laurence, les yeux fermés se laisse faire par son amie très inquiète de ce qu’elles vivent depuis deux heures mais toujours à la "hauteur", Charlotte l’apaise comme elle le peut.
Charlotte : Ca va passer. Tu peux conduire ?
Laurence : Non, toujours pas....
La drogue en effet réduit toutes les réactions physiques. Le corps n'est déjà plus libre, sans compter l'esprit !!!
Laurence : Charlotte, combien j’ai fumé ?
Charlotte : un joint.
Laurence : combien, combien de.... Oh.... j’en ai marre, je ne trouve pas les mots.... combien j’ai... combien de.... Oh... combien de lattes j’ai tiré ?
Charlotte : je sais pas moi... euh... une dizaine. Oui une dizaine de taffes.
Laurence : Punaise, c’est pas possible. Tu te rends compte ? J’ai fumé 10 taffes et tu as vu dans quel état je suis. Oh la la ce truc est trop dangereux. trop dangereux. Et ces jeunes qui ne doutent de rien. Et ces jeunes très souvent qui sont mal dans leur vie qui pourraient à cause de cela avoir les mêmes réactions que moi... Oh la la... trop excellent... Oh la la c’est formidable ce que nous vivons.
Charlotte doit encore se demander ce qu’il lui reprend. Dangereux ? Excellent ? langage contradictoire ! Que dit-elle ? Elle retrouve soudainement son amie avec une joie de vivre. En fait, elle apparaît détendue mais toujours stressée par toutes ses réflexions négatives. Mais justement, elle repart, dans son délire d’écriture.
Laurence : Je sais, c’est un film que je vais faire
Charlotte : Tu as voulu faire l'expérience mais je te l'avais dis que c'était risqué. Moi je connais cela depuis l’age de 16 ans. J’ai tout essayé mais j’ai eu de la chance de m’en sortir à temps. J'ai arrêté mes conneries. Sauf que je n'ai jamais pris d'héroïne, sinon t'es vraiment foutu !!! Et d'ailleurs, même avec la cocaïne, c'est l'escalade vers la mort et la dépendance. Pas que physique mais psychologique. C'est la pire, peut-être !!!
Laurence : Arrête tes bêtises...: S’agit-il vraiment de chance ? c’est super dangereux. Toi tu as eu une force de caractère, je ne sais pas. Mais malheureusement tous ne l’ont pas. C’est trop dangereux Charlotte. Faut que cela s’arrête.
Charlotte : Et bien c'est sûr qu'il faut que cela s'arrête, tu m’as fais tout vivre aujourd’hui...
Laurence : Attends, c’est pas fini. On n’est pas encore rentré. Qu’elle heure est-il ?
Charlotte : 15h00
Laurence : Oh la la... c’est encore long. Quand est-ce que cela va s’arrêter ? Ouh.... là j’avoue que je commence à baliser.... Punaise, 10 lattes, seulement ! 2H30 qu'on galère !!!
Le téléphone sonne. Silence total. Elles pensent l'une et l'autre à leur famille de l'autre côté de la frontière. Charlotte saisit son portable. Tout aussitôt, Laurence se sent à nouveau mal.
Charlotte : C'est Hugo. Putain, qu'est-ce- que je fais ?
Laurence : Réponds pas. Laisse le déposer son message.
Elles ne sont pas bien à ce moment précis. Une nouvelle montée d'angoisses.
Laurence : Oh... j'ai envie de vomir là. Tu as vu comme j'ai peur et tout de suite... oh... je suis mal... heurkk..... heurrk
Nouveau vomissement sur le trottoir suite à cette anxiété.... Charlotte écoute le message laissé par Hugo.
Charlotte : Oh la la... il est en colère. Tu sais, c'est à propos de son père qu'il ne veut pas aller voir ce week-end.... Il faut bien qu'il le voit non ? C'est important. Qu'est ce que je vais lui dire pour le calmer ?
Laurence : t'inquiète, on va trouver une solution sur le chemin du retour. Ok. On rentre. Vite. J'en peux plus moi, de tout ça. Dès que j'ai de l'angoisse, je vomis triple boyaux.
Charlotte : Tu peux conduire là ?
Laurence : Non. Pas encore. Je commence à baliser sérieux, tu sais.
Charlotte : on va attendre encore un peu. Ben qu'est-ce que tu fais ?
Laurence : Ben... je mets ma ceinture.
Charlotte : En même temps, on est à l'arrêt, stationnée entre deux bagnoles. Tu risques rien ma douce. Aucun intérêt.
Laurence : Ben... on ne sait jamais !
Un nouveau regard entre elles deux, constatant la bêtise qu'il vient d'être dite là encore... Bêtises verbales multipliées toujours, sous l'effet de la drogue... Laurence est toujours déjantée…
Charlotte : La ceinture maintenant ! Fais gaffe, on ne sait jamais. Tu as raison ma loute. On ne sait jamais.... tu vois, je me rends compte aujourd'hui, par cette expérience de toutes les conneries que l'on peut dire. Celles là ne sont pas méchantes aujourd'hui, mais je me demande dans d'autres circonstances ce qu'il pourrait être dit ou fait, surtout.... Car bien souvent aussi il y a mélange avec alcool…
Laurence : Tu parles d'une journée, d'un restau. On a rien bouffé, je meurs de soif et on est là depuis trois heures à attendre que cela se passe dans une voiture, sur un parking ! Bon je commence à aller mieux. Ca va aller. Il faut que j’y arrive !
Charlotte : c'est bon tu peux conduire ?
Laurence : c'est pas terrible mais il le faut. Tu vas être mon co pilote. Car en plus, j'ai aucun sens de l'orientation. Il faut qu'on dégage de là, après ça ira mieux.
Charlotte : en plus, elle n'a pas le sens de l'orientation ? J'aurai eu la totale avec toi
Sourire tendu encore ! Heureusement que Charlotte a de l'humour mais elle est fatiguée. Vraiment fatiguée.. Laurence lui a procuré trop de stress et elle s'est rendue compte toute la journée de la responsabilité qu'elle avait de l'avoir embarquée dans cette expérience, de la gravité de son acte. Elle s'est rendue compte réellement du DANGER à voir son amie en si mauvaise posture !!! Cela lui a fait un effet miroir et elle s'est revue, lorsqu'elle consommait encore et tout ce qu'elle aurait pu subir à l'époque !! Elle l'a échappé belle comme on dit ! Puis elle repense à Joël, emporté par une overdose, il y a quelques mois et en raconte l'histoire à Charlotte. Herbe, cocaïne, héroïne.. Cela fait son 3ème amis décédé à cause de cela.... Cette histoire encore accentue toute les peurs de Laurence
Laurence : le joint !
Charlotte : quoi encore ?
Laurence : le reste du joint, celui qu'on devait terminer. Le petit bout. Il est où ? Jette le !
La encore, Laurence a une nouvelle panique. Toute sa journée a été rythmée par cela.. et grand Dieu, heureusement que Charlotte est auprès d'elle, lucide !!!
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Ven 13 Nov - 5:15
Suite 5
Laurence : jette le. J'ai la trouille. Et si on se fait prendre avec ça dans notre sac ? N’oublie pas que c’est une substance illégale en France et que nous risquons la prison. La prison, casier judiciaire, la vie foutue, quoi ! C'est bon, jette le. Oh.... j’ai encore envie de vomir... heurk... heurk
Troisième vomissement !
Charlotte : tu as raison. Cela serait le bouquet final. douane, taule.... , Yves, les enfants.... Oh la la la la.... Personne ne comprendrait !
Elle jette tout aussitôt l'écrin sous la voiture et Laurence à peine essuyée démarre. Elle se tient le ventre tellement il lui fait mal
Laurence : ça va être dur. Il faut que tu me guides. Mes jambes ne réagissent pas encore bien et j'ai la tête en vrac
Charlotte : ok. Suis la voiture grise. Vas y. Fonce
Laurence : wouh... quelle journée. On est dans les temps ? qu'elle heure est-il ?
Charlotte : Putain, tu me stresses encore avec ton heure. Roule. Reste sur la file de droite. Oui, c'est bon.
Laurence : Oh la la, c'est trop dur... heureusement que tu es là.... et ces mômes qui roulent après avoir fumé leur bédo... c'est pas possible un truc pareil.... c'est trop dangereux.... il faut que je fasse ce fichu texte, ce clip... je sais pas. Punaise, que les députés en costume, cravate, derrière leur bureau, fument le pétard avant de faire leur loi de cons et ils verront bien que ce n'est pas possible de conduire aussi..... alors qu'ils arrêtent de dépénaliser cette drogue. Cela me tue ! Cela les tue, nos jeunes !
Charlotte : concentre toi, roule, prends à droite
Laurence : yes ! c'est bon
Charlotte : attention, fais gaffe, fais gaffe, une caravane sur ta droite.... Attention, attention, vire à gauche...
Une voiture et sa caravane passe à deux doigt de la voiture. Charlotte se raidit et s'accroche au siège.... Elle ne rit plus là encore. Complètement paniquée, Laurence sent bien qu'il est tant de rentrer. Laurence roule sans même se repérer. Elle écoute son co pilote et fonce pour quitter cet enfer. L'accident vient d'être évité de justesse.... Charlotte est complètement paralysée et s'accroche à la portière.
Charlotte : Ouf.... on l'a évité... tu imagines si on avait cartonné... Oh... Oh la la.... vite faut rentrer...
Nouvelle détresse montante pour l'une et pour l'autre. Silence encore dans cette voiture. Conduire en ayant fumé le pet, est catastrophique ! Concentration pour quitter cette ville. Elles roulent maintenant depuis une heure trop vite, pour ne pas être en retard….
Laurence : la douane ! Faut éviter la douane ! J'ai peur de tout ça. Si on se fait arrêter qu'est ce qu'on dit. Ca va là ? Je conduis bien ?
Charlotte : .... Oh ben si les flics voient tes yeux, tu es complètement explosée. C'est incroyable, 10 lattes et tu es complètement déjantée...
Laurence : ben ouaih... je ne savais pas qu’on réagissait comme ça et tu as vu, d'être déjantée par cette drogue me fait dire que des conneries aussi....
Charlotte : Tu m'as fait vivre l'enfer. J'ai eu la peur de ma vie toute la journée. Je te voyais déjà à l'hosto et Yves et comment rentrer.... Tourne à gauche là.
Heureusement, Charlotte connaît bien le chemin du retour. Laurence se laisse complètement guidée et commence à se sentir mieux. Leur périple va s'achever. Elle va pouvoir écrire tout ce qu'il vient de se passer et les dangers de cet artifice au même titre que l'alcool. Peut-être pire dans la mesure où il anesthésie complètement le corps, en quelques bouffées seulement...
Laurence : Charlotte. Merci pour cette journée.
Charlotte : Oh ben plus jamais. C'est clair. Et tu voulais essayer les pilules ? Jamais ma pauvre, fais jamais ça, tu t'exploses carrément ! C'est 1000 fois pire. Jamais je ne te ferai prendre un truc pareil. Des pilules ? Arrête ! Tu as vu tes réactions ? Arrête tes expériences toi aussi !
Laurence : Ouaih... et je ne fais que penser aux jeunes, à mes enfants. C'est trop dangereux ces machins. Il faut que j'écrive ce moment qu'on vient de passer, Ya pas, il faut faire un truc. "Trop excellent" cette dramatique expérience.
Charlotte : excellent pour toi, l'écrivain en herbe ! Plus jamais ! J'ai eu la trouille toute la journée. Je peux te le dire maintenant.
Laurence : Je le sais que tu as eu peur. Je suis restée complètement lucide et je sais aussi que tu as fais le clown pour me soulager. Quelle heure est-il ? On est dans les temps ?
Charlotte : t'inquiète, c'est bon.
Laurence : passes moi mon portable, il est dans mon sac.
Charlotte : Tiens. Tu as eu des appels
Laurence : Ah bon...
Inquiétudes….
Laurence : qu'est ce qui se passe encore ?
Charlotte : c'est qui ?
Laurence : c'est bizarre. C'est la maman de la dame que je soutenais. Tu sais la femme droguée et alcoolique. Tu sais, Nadine, c'est sa maman. C'est bizarre, elle a essayé de m'appeler 3 fois... Et puis, tiens j'ai un message de sa fille aussi... Ben, qu'est ce que c'est que ça ? En plus, je ne parle plus ni à l’une ni à l’autre. Qu’est ce qui se passe ?
Charlotte : fais gaffe à ta route…. Appelle !
Laurence : non, j'ai la trouille. Non. J’ai peur. C'est bizarre. Pourquoi toutes les deux aujourd'hui. C'est incroyable ce truc.
Laurence est contrariée. Ses peurs reviennent encore mais ne dit rien à Charlotte. En fait, elle se fait un mauvais film là encore tout en roulant. Et si Elodie était morte par ses excès ? 21 ans qu'elle est dans cette "merde" ! Elle finira bien par mourir... Une overdose quand elle sera au bout du rouleau à ne pas réussir à décrocher !! Ou une crise cardiaque avec tous ces mélanges alcool, drogue, médicaments... Classique !!! Malheureusement !
Et si c’est vraiment cela, comment peut réagir Laurence, à cette forte émotion ? Comment rentrer en France ? Sans aucun doute, il faut écrire cette journée ! Que les consommateurs arrêtent de se démolir, de mourir à petit feu dans une atroce mort !!! Qu'ils arrêtent par là même, de faire souffrir leur parent, leurs frère et sœur, leur famille, leurs amis.... Que les petits malins cessent de faire connaître à leurs soit disant « amis »... Non ce sont des tueurs !!! La drogue entraîne tout le monde vers le cahot. Patricia Campagne, dans son livre « la Mauvaise Fréquentation » dit très justement : « Vous le père, la mère, les frères et les sœurs, vous êtes condamnés à souffrir, sans planer ! Une sorte de suicide collectif»
Laurence : Merci Charlotte pour cette journée de galère. Je te dis merci pour cette journée de galère ou je sers de cobaye pour témoigner. Je viens d'écrire dans ma tête avec toi un grand moment. J'ai pris conscience de plein de trucs encore qu'il faut que je mette sur le papier. Toi et moi, on vient d’écrire pour l’humanité (vocabulaire excessif encore). Oui Charlotte. On doit écrire ce cauchemar. Te rends tu compte de tous ces gamins qui peuvent sombrer là dedans ? Penses à Hugo, bordel ! Tu te rends compte, j’ai encore des effets, là.... après 4 h 00 de consommation. 10 taffes ! 10 taffes !
Charlotte : Ouahou... on vient d'écrire pour l'humanité ? Ouaih... mais tous n'en deviennent pas dépendants ? Arrêtes aussi !
Laurence : si ! c'est trop dangereux. Tous n'ont pas ta force ou ta chance, je ne sais pas. Ta volonté, ton milieu social. Pourquoi fuire la réalité dans quelquonque artifice. C’est pas ça la vie. Il faut affronter tous les problèmes et avancer. Consommer drogue ou alcool, c’est fuire ! Toi tu as réussis à arrêter tout cela par je ne sais quel miracle, mais combien sont-ils à passer au stade supérieur pour connaître davantage de sensations. Combien sont-ils déjà morts ? As tu oubliée que tu as perdu ton mari aussi, à cause de cela ? Après c’est le boulot que tu perds ou que tu ne peux pas trouver, parce que, impossible aussi de travailler avec cette dépendance qui rythme tes journées, t‘empêche de te concentrer et plus tard tes cellules du cerveau qui se détruisent..... et ne se renouvellent pas SURTOUT... Putain, mais c'est hyper dangereux Charlotte. Réalises bon dieu. Regardes ce que je viens de vivre pour 10 lattes ! 10 lattes ma douce. 10 seulement ! Mais ma copine, c'est comme cela qu'elle est devenue dépendante. C'était festif au début. Que le week-end. Ben voyons... jamais, mais jamais, elle n’aurait cru en devenir dépendante..."la dépendance, c'est pas pour moi, c'est pour les autres..." C'est comme le sida. Pour les autres... Ben voyons.... Cela se passe toujours comme ça et au final, c’est la MORT !!! Faut que j'arrête de fumer aussi. Avant que j'en crève ! C'est pareil. J'ai commencé gamine et je croyais pas que j'allais devenir une vraie droguée avec ça. C’est une vraie drogue la cigarette, Charlotte. J'en fume 35 par jour aujourd'hui. Complètement dépendante aussi. Je vais me chopper un cancer. Faut que j'arrête mes conneries. Je vais écrire. Vite.
Charlotte : Ok, nous voilà arrivés. Ouf... Il est 17 h 00 Et si on s'est fait gauler, qu'est ce qu'on dit.
Réalisez jeunes gens, le calvaire de 4 h 30, qu’elles ont vécu !!! Les dangers auxquels elles ont échappé. Pour 10 taffes, un demi joint !!!
Laurence : la vérité ! Oui, dire la vérité. Je prends tout sur moi. C’est moi qui t’ai demandé de m’embarquer là dedans. Je ne regrette rien et je dirai à Yves pourquoi j'ai fais cela. Je n'ai pas peur. C'est un grand moment. C'est pour les jeunes, pour mes enfants, les tiens, tous ces mômes.... Yves, comprendra je le sais !
Mais qu’avait-elle donc fumé, Laurence ?
« Juste » de l’herbe « améliorée ».... !!!!.....
Réfléchissez bien... Réfléchissez.... à ce « JUSTE un peu d’herbe » pour ceux qui seraient encore tentés et ceux qui ont encore tous leurs neurones... pas attaqués par la drogue !!! A ceux qui disent bêtement aux plus jeunes : "Gouttes, c'est bon", je leur réponds : "NON, c'est de la merde" ! Et je rajoute à celui qui influence, qui tente soit disant son « ami », pour essayer ce truc, je lui crache à la figure : tu es un tueur ! un assassin ! Parce qu'avec l'essai du joint, il peut sombrer dans la dépendance et en mourir !!!
Vous croyez peut-être, que toutes les réactions de viennent Laurence de son âge ? Et bien non, rien à voir ! Ces attitudes se retrouvent à chaque fois ! Faut-il vous dire : Allez y, fumez ! Puisqu’un jeune à tendance, par opposition de l’adolescence, à faire le contraire de ce que l’on demande ?
Moi je vous dis : J’ai servi de cobaye pour vous les jeunes et je vous en prie, ne risquez pas votre vie à essayer une « merde » pareille. Je vous en prie, je l’ai fait pour vous parce que je suis une adulte responsable ! Méditez bien tout ce texte et aidez votre ami, s’il consomme déjà et se croit malin, comme tant d’autres... Aidez le avant qu’il n’en crève !
Laurence : jette le. J'ai la trouille. Et si on se fait prendre avec ça dans notre sac ? N’oublie pas que c’est une substance illégale en France et que nous risquons la prison. La prison, casier judiciaire, la vie foutue, quoi ! C'est bon, jette le. Oh.... j’ai encore envie de vomir... heurk... heurk
Troisième vomissement !
Charlotte : tu as raison. Cela serait le bouquet final. douane, taule.... , Yves, les enfants.... Oh la la la la.... Personne ne comprendrait !
Elle jette tout aussitôt l'écrin sous la voiture et Laurence à peine essuyée démarre. Elle se tient le ventre tellement il lui fait mal
Laurence : ça va être dur. Il faut que tu me guides. Mes jambes ne réagissent pas encore bien et j'ai la tête en vrac
Charlotte : ok. Suis la voiture grise. Vas y. Fonce
Laurence : wouh... quelle journée. On est dans les temps ? qu'elle heure est-il ?
Charlotte : Putain, tu me stresses encore avec ton heure. Roule. Reste sur la file de droite. Oui, c'est bon.
Laurence : Oh la la, c'est trop dur... heureusement que tu es là.... et ces mômes qui roulent après avoir fumé leur bédo... c'est pas possible un truc pareil.... c'est trop dangereux.... il faut que je fasse ce fichu texte, ce clip... je sais pas. Punaise, que les députés en costume, cravate, derrière leur bureau, fument le pétard avant de faire leur loi de cons et ils verront bien que ce n'est pas possible de conduire aussi..... alors qu'ils arrêtent de dépénaliser cette drogue. Cela me tue ! Cela les tue, nos jeunes !
Charlotte : concentre toi, roule, prends à droite
Laurence : yes ! c'est bon
Charlotte : attention, fais gaffe, fais gaffe, une caravane sur ta droite.... Attention, attention, vire à gauche...
Une voiture et sa caravane passe à deux doigt de la voiture. Charlotte se raidit et s'accroche au siège.... Elle ne rit plus là encore. Complètement paniquée, Laurence sent bien qu'il est tant de rentrer. Laurence roule sans même se repérer. Elle écoute son co pilote et fonce pour quitter cet enfer. L'accident vient d'être évité de justesse.... Charlotte est complètement paralysée et s'accroche à la portière.
Charlotte : Ouf.... on l'a évité... tu imagines si on avait cartonné... Oh... Oh la la.... vite faut rentrer...
Nouvelle détresse montante pour l'une et pour l'autre. Silence encore dans cette voiture. Conduire en ayant fumé le pet, est catastrophique ! Concentration pour quitter cette ville. Elles roulent maintenant depuis une heure trop vite, pour ne pas être en retard….
Laurence : la douane ! Faut éviter la douane ! J'ai peur de tout ça. Si on se fait arrêter qu'est ce qu'on dit. Ca va là ? Je conduis bien ?
Charlotte : .... Oh ben si les flics voient tes yeux, tu es complètement explosée. C'est incroyable, 10 lattes et tu es complètement déjantée...
Laurence : ben ouaih... je ne savais pas qu’on réagissait comme ça et tu as vu, d'être déjantée par cette drogue me fait dire que des conneries aussi....
Charlotte : Tu m'as fait vivre l'enfer. J'ai eu la peur de ma vie toute la journée. Je te voyais déjà à l'hosto et Yves et comment rentrer.... Tourne à gauche là.
Heureusement, Charlotte connaît bien le chemin du retour. Laurence se laisse complètement guidée et commence à se sentir mieux. Leur périple va s'achever. Elle va pouvoir écrire tout ce qu'il vient de se passer et les dangers de cet artifice au même titre que l'alcool. Peut-être pire dans la mesure où il anesthésie complètement le corps, en quelques bouffées seulement...
Laurence : Charlotte. Merci pour cette journée.
Charlotte : Oh ben plus jamais. C'est clair. Et tu voulais essayer les pilules ? Jamais ma pauvre, fais jamais ça, tu t'exploses carrément ! C'est 1000 fois pire. Jamais je ne te ferai prendre un truc pareil. Des pilules ? Arrête ! Tu as vu tes réactions ? Arrête tes expériences toi aussi !
Laurence : Ouaih... et je ne fais que penser aux jeunes, à mes enfants. C'est trop dangereux ces machins. Il faut que j'écrive ce moment qu'on vient de passer, Ya pas, il faut faire un truc. "Trop excellent" cette dramatique expérience.
Charlotte : excellent pour toi, l'écrivain en herbe ! Plus jamais ! J'ai eu la trouille toute la journée. Je peux te le dire maintenant.
Laurence : Je le sais que tu as eu peur. Je suis restée complètement lucide et je sais aussi que tu as fais le clown pour me soulager. Quelle heure est-il ? On est dans les temps ?
Charlotte : t'inquiète, c'est bon.
Laurence : passes moi mon portable, il est dans mon sac.
Charlotte : Tiens. Tu as eu des appels
Laurence : Ah bon...
Inquiétudes….
Laurence : qu'est ce qui se passe encore ?
Charlotte : c'est qui ?
Laurence : c'est bizarre. C'est la maman de la dame que je soutenais. Tu sais la femme droguée et alcoolique. Tu sais, Nadine, c'est sa maman. C'est bizarre, elle a essayé de m'appeler 3 fois... Et puis, tiens j'ai un message de sa fille aussi... Ben, qu'est ce que c'est que ça ? En plus, je ne parle plus ni à l’une ni à l’autre. Qu’est ce qui se passe ?
Charlotte : fais gaffe à ta route…. Appelle !
Laurence : non, j'ai la trouille. Non. J’ai peur. C'est bizarre. Pourquoi toutes les deux aujourd'hui. C'est incroyable ce truc.
Laurence est contrariée. Ses peurs reviennent encore mais ne dit rien à Charlotte. En fait, elle se fait un mauvais film là encore tout en roulant. Et si Elodie était morte par ses excès ? 21 ans qu'elle est dans cette "merde" ! Elle finira bien par mourir... Une overdose quand elle sera au bout du rouleau à ne pas réussir à décrocher !! Ou une crise cardiaque avec tous ces mélanges alcool, drogue, médicaments... Classique !!! Malheureusement !
Et si c’est vraiment cela, comment peut réagir Laurence, à cette forte émotion ? Comment rentrer en France ? Sans aucun doute, il faut écrire cette journée ! Que les consommateurs arrêtent de se démolir, de mourir à petit feu dans une atroce mort !!! Qu'ils arrêtent par là même, de faire souffrir leur parent, leurs frère et sœur, leur famille, leurs amis.... Que les petits malins cessent de faire connaître à leurs soit disant « amis »... Non ce sont des tueurs !!! La drogue entraîne tout le monde vers le cahot. Patricia Campagne, dans son livre « la Mauvaise Fréquentation » dit très justement : « Vous le père, la mère, les frères et les sœurs, vous êtes condamnés à souffrir, sans planer ! Une sorte de suicide collectif»
Laurence : Merci Charlotte pour cette journée de galère. Je te dis merci pour cette journée de galère ou je sers de cobaye pour témoigner. Je viens d'écrire dans ma tête avec toi un grand moment. J'ai pris conscience de plein de trucs encore qu'il faut que je mette sur le papier. Toi et moi, on vient d’écrire pour l’humanité (vocabulaire excessif encore). Oui Charlotte. On doit écrire ce cauchemar. Te rends tu compte de tous ces gamins qui peuvent sombrer là dedans ? Penses à Hugo, bordel ! Tu te rends compte, j’ai encore des effets, là.... après 4 h 00 de consommation. 10 taffes ! 10 taffes !
Charlotte : Ouahou... on vient d'écrire pour l'humanité ? Ouaih... mais tous n'en deviennent pas dépendants ? Arrêtes aussi !
Laurence : si ! c'est trop dangereux. Tous n'ont pas ta force ou ta chance, je ne sais pas. Ta volonté, ton milieu social. Pourquoi fuire la réalité dans quelquonque artifice. C’est pas ça la vie. Il faut affronter tous les problèmes et avancer. Consommer drogue ou alcool, c’est fuire ! Toi tu as réussis à arrêter tout cela par je ne sais quel miracle, mais combien sont-ils à passer au stade supérieur pour connaître davantage de sensations. Combien sont-ils déjà morts ? As tu oubliée que tu as perdu ton mari aussi, à cause de cela ? Après c’est le boulot que tu perds ou que tu ne peux pas trouver, parce que, impossible aussi de travailler avec cette dépendance qui rythme tes journées, t‘empêche de te concentrer et plus tard tes cellules du cerveau qui se détruisent..... et ne se renouvellent pas SURTOUT... Putain, mais c'est hyper dangereux Charlotte. Réalises bon dieu. Regardes ce que je viens de vivre pour 10 lattes ! 10 lattes ma douce. 10 seulement ! Mais ma copine, c'est comme cela qu'elle est devenue dépendante. C'était festif au début. Que le week-end. Ben voyons... jamais, mais jamais, elle n’aurait cru en devenir dépendante..."la dépendance, c'est pas pour moi, c'est pour les autres..." C'est comme le sida. Pour les autres... Ben voyons.... Cela se passe toujours comme ça et au final, c’est la MORT !!! Faut que j'arrête de fumer aussi. Avant que j'en crève ! C'est pareil. J'ai commencé gamine et je croyais pas que j'allais devenir une vraie droguée avec ça. C’est une vraie drogue la cigarette, Charlotte. J'en fume 35 par jour aujourd'hui. Complètement dépendante aussi. Je vais me chopper un cancer. Faut que j'arrête mes conneries. Je vais écrire. Vite.
Charlotte : Ok, nous voilà arrivés. Ouf... Il est 17 h 00 Et si on s'est fait gauler, qu'est ce qu'on dit.
Réalisez jeunes gens, le calvaire de 4 h 30, qu’elles ont vécu !!! Les dangers auxquels elles ont échappé. Pour 10 taffes, un demi joint !!!
Laurence : la vérité ! Oui, dire la vérité. Je prends tout sur moi. C’est moi qui t’ai demandé de m’embarquer là dedans. Je ne regrette rien et je dirai à Yves pourquoi j'ai fais cela. Je n'ai pas peur. C'est un grand moment. C'est pour les jeunes, pour mes enfants, les tiens, tous ces mômes.... Yves, comprendra je le sais !
Mais qu’avait-elle donc fumé, Laurence ?
« Juste » de l’herbe « améliorée ».... !!!!.....
Réfléchissez bien... Réfléchissez.... à ce « JUSTE un peu d’herbe » pour ceux qui seraient encore tentés et ceux qui ont encore tous leurs neurones... pas attaqués par la drogue !!! A ceux qui disent bêtement aux plus jeunes : "Gouttes, c'est bon", je leur réponds : "NON, c'est de la merde" ! Et je rajoute à celui qui influence, qui tente soit disant son « ami », pour essayer ce truc, je lui crache à la figure : tu es un tueur ! un assassin ! Parce qu'avec l'essai du joint, il peut sombrer dans la dépendance et en mourir !!!
Vous croyez peut-être, que toutes les réactions de viennent Laurence de son âge ? Et bien non, rien à voir ! Ces attitudes se retrouvent à chaque fois ! Faut-il vous dire : Allez y, fumez ! Puisqu’un jeune à tendance, par opposition de l’adolescence, à faire le contraire de ce que l’on demande ?
Moi je vous dis : J’ai servi de cobaye pour vous les jeunes et je vous en prie, ne risquez pas votre vie à essayer une « merde » pareille. Je vous en prie, je l’ai fait pour vous parce que je suis une adulte responsable ! Méditez bien tout ce texte et aidez votre ami, s’il consomme déjà et se croit malin, comme tant d’autres... Aidez le avant qu’il n’en crève !
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Dim 15 Nov - 4:53
suite et fin de ce texte
Pour accentuer davantage toute la douleur qui peut découler de la prise d’un « simple » joint comme disent beaucoup, j'ai recueilli le témoignage d'une maman dont sa fille est dépendante depuis plus de 20 ans.... avec pour départ, un simple joint, aussi !
« Je m’appelle Nadine. J’ai 60 ans et cela fait plus de 20 ans que nous vivons un enfer mon mari et moi !
Elodie avait commencé, elle aussi par un joint à 17 ans ! Elle aimait la fête, la musique, les sorties. Elle était mal dans sa peau aussi comme beaucoup à cet age de leur construction individuelle. Pour se trouver une excuse, elle me reproche lorsque nous nous disputons, ma séparation d’avec son père. Je peux le comprendre qu’elle en fut perturbée. Qui ne le serait pas ? Mais quand il n’y a plus d’amour, faut-il rester ensemble et se disputer devant les enfants ? Les dégâts sur eux peuvent être identiques ! Alors.... Très difficile d’être parents, très difficile la vie de couple, très difficile la vie de famille... Qui a le mode d’emploi ? Je lui réponds souvent que tous les enfants victimes de divorce ne plongent pas dans la drogue ou l’alcool... non plus... Alors... Le problème est-il là ? Je pense que c’est un combiné de circonstances mais ce n’est pas l’objet de mon témoignage aujourd’hui.
J’ai envie de vous parler de ce qu’une maman ressent à voire sa fille se détruire. J’ai envie de vous parler de ce qu’une mamy ressent à voire sa petite fille subissant la maladie de sa maman...
Elodie malheureusement avait commencé par l’alcool déjà, comme c‘est souvent le cas puisque plus facile à s‘en procurer. Très tôt, on me rapportait, l’avoir vu à 17 ans, s’enfiler une bouteille de rosé dans le fond du jardin...
Très tôt Elodie s’est enfoncée dans ces artifices malgré l’amour de la famille et tout ce que nous avons pu lui offrir matériellement que peu de gens ont la chance d’avoir, aussi... Mais peut-être aussi, sommes nous passés à côté de quelques choses que nous n'avons pas vu.... ce dont tous les parents se posent comme question... Evidemment...
Très tôt Elodie fut dépendante ! Il suffit de quelques mois de consommation ! Voire, quelques semaines !
Aujourd’hui, elle est au fond du gouffre, nie évidemment ce qu’elle est devenue et trop souvent nous nous disputons à ce sujet. Le dialogue est très difficile. Ses artifices la rende agressive et constamment, j’ai peur d’elle lorsqu‘elle est en crise. Avoir peur de sa propre fille, c’est inimaginable, non ? A force de consommations excessives d’alcool, de drogue et de médicaments, elle est devenue polytoxicomane. C’est à dire, accro à toutes ces substances ! Nous ne comptons plus le nombre de psychologues qu’elle a consultés, le nombre de cures où elle n’allait pas au bout du sevrage, donc inutiles. Matériellement, nous ne comptons plus les voitures qu’elle a cassées, les emplois qu’elle a perdu, l’argent que nous lui avons donné pour subvenir à ses besoins. A ce sujet d’ailleurs, combien de fois nous dit-elle, « on n’achète pas les gens avec l’argent ? » Mais elle ne comprend pas, que c’est uniquement pour l’aider financièrement puisqu’elle n’est pas en mesure d’assurer pour sa petite famille ! Réalise t-elle aussi toute la « chance » qu’elle a, de pouvoir être aidée ? Combien finissent-ils seuls et abandonnés de la famille et des amis ? Nous ne comptons plus non plus, le nombre de compagnons qui ont fini par partir, désarmés, eux aussi et se préserver....
Tout ceci est malheureusement le résultat de sa dépendance !!!
Mais quand va-t-elle comprendre que nous souffrons terriblement d’assister à la destruction de sa propre chair ? Mais quand va-t-elle avoir le déclic pour suivre une cure de désintoxication jusqu’au bout ? Seul remède efficace dans ce genre de maladie ! Mais quand va-t-elle consulter les Alcooliques Anonymes, seul moyen là encore, pour s’en sortir ! Mais quand va-t-elle tout arrêter définitivement ???
Je souffre, je crève à petit feu d’assister à sa lente mort !
Je suis impuissante et seule pour la soutenir ! Son père a abandonné le navire depuis longtemps... mais il souffre terriblement lui aussi et c’est sa manière peut-être de se protéger parce qu’il n’y croit plus... Alors que faut-il faire ? Que j’abandonne aussi mon combat pour elle ???.... Que je la laisse avec sa fille qu’elle élève seule, qui n’a rien demandé et qui vit un enfer ??? Non ! Je suis une maman avant tout ! Je suis une mamy !
A cause de la drogue et de l’alcool, Elodie s’est retrouvée dans des situations catastrophiques où elle subit les pires atrocités. Ce qu’elle a bien voulu me dire, pour ne pas m’inquiéter évidemment. Je sais, qu’elle fut violée plusieurs fois, battues et d'autres choses encore que je soupçonne et qu‘elle n‘ose me dévoiler pour me protéger.... J’ai froid dans le dos à m’imaginer toutes ces scènes d’horreur !!!
A l’adolescence, pour pouvoir s’acheter tous ses artifices, elle vola, fit des trafics en tous genres qui l’on menés bien souvent au commissariat. A tout cela s’ajoutait toute une violence physique à l’encontre de sa famille, de ses amis, des infirmiers lors des différentes hospitalisations. Vis à vis de la justice, elle a échappé au casier judiciaire ! Chose rarissime !
Que c’est sordide, pour une maman que je suis, d’être au première loge de son enfant qui se meurt ! Que c’est épouvantable, pour la mamy que je suis, d’être au première loge de sa petite fille, impuissante, qui subit aussi tout le mal être et les comportements de sa maman !
Vous raconter ce que nous vivons depuis plus de 20 ans m’est très difficile et trop souvent, j’en ai des malaises. Mais cela se résume en un mot : c’est l’enfer ! L'enfer en effet n'est pas que pour celui qui est malade de ces dépendances bien évidemment, il l'est aussi pour celui qui vit avec, celui qui observe, soutient comme il le peut, espère, désespère, ...
Chaque matin, je suis avec elle. Avec elles, dans mes pensées. Chaque matin, j’ai l’angoisse lorsque j’allume mon portable, d’avoir reçu un mauvais message... Chaque matin, je suis mal ! Mais l’imagine t-elle ? Comment vivre sereinement quand son enfant va mal ?
Chaque minute qui passe, Elodie est dans ma tête. Chaque minute qui passe, je tente de réfléchir et trouver des solutions.
Chaque minute, depuis 20 ans !
Parce que je ne suis pas malade, je n’ai pas le droit de me plaindre ?
Je dois garder toutes mes forces, pour elles. Mais jusqu’à quand ? Ma maladie, à moi, ne se voit pas. Ma maladie à moi, n’est pas officielle. Mais elle est bien là, je vous l’assure. Je suis malade d’Amour pour ma fille et petite fille qui me prennent parfois pour une « méchante » parce que je suis toujours là, à recadrer les situations, faire la morale à Elodie pour tenter d’éviter le pire... Ma petite fille ne sait pas tout évidemment parce que nous voulons la protéger. Aussi parfois ne comprend-elle pas mes réactions avec Elodie. Comme tous les enfants confrontés à ces problèmes, elle se tait et protège sa maman dont elle ne supporte plus les critiques à son encontre. Aussi, la petite parfois, se révolte aussi contre la famille... Plus tard, elle comprendra, je l’espère...
Ma vie à moi, je l'ai mise en stanbye. Cela me fait penser que lorsque je ne réponds pas aux textos d‘Elodie, elle pense que de mon côté, je vis ma petite existence tranquille. Mais non, quand je ne réponds pas, c'est parce que je suis contrariée encore par une de ses paroles, une de ses attitudes et je m'enferme alors dans un mutisme pour éviter le clash qui serait si terrible dans la mesure où il y a également ma petite fille... et que je ne veux pas les perdre non plus. Un clash qui pourrait mener à la rupture totale les laissant dans les ennuis aussi... Alors j’essaye d’être diplomate.
A cause de cela, bien évidemment, notre relation est tendue. Elodie ne se rend pas compte de toute la souffrance qu’elle engendre. Souffrance par sa maladie et tout ce qui en découle d’horrible mais surtout, souffrance au fait qu’elle ne veuille pas se soigner sérieusement. Au fait, qu’elle nie sa dépendance et triche avec tout le monde, à cause de cela. Je la connais par coeur, ma fille, depuis plus de 20 ans de mensonges.... Très difficile de lui accorder ma confiance trop souvent trahie...
J’ai bien tenté de la sensibiliser par rapport à sa fille. Dernier espoir pour moi, de façon à ce qu’elle « percute » l’enfer que vit aussi la petite. Mais non ! Rien n’y fait ! Son caractère, sa maladie, son "goût" aussi pour l'aspect désinhibant, une forme d’égoïsme, je ne sais pas, l’empêche d’admettre, de tout arrêter. Impossible cette démarche pense t-elle ?
Mais combien sont-ils à s’en sortir et arrivent à vivre leur vie sans artifice ? C’est possible !!!
Elodie ne supporte pas que je puisse souffrir et ne veut pas l’entendre. Bien sûr, c’est toute sa culpabilité. Mais il ne doit pas être là le problème. Il ne doit pas y avoir de culpabilité ni de sa part, ni de la mienne, ni de son père. On n’avance pas avec cela... Le problème est autre ! Le problème est devant ! Laissons le passé au passé et les reproches….
Elle doit avoir un déclic !
Elodie veut se persuader que sa fille va bien. Alors, elle me le hurle. Mais franchement, quel est l’enfant qui peut être bien dans ses basket, dans pareille situation ? Quel est l’enfant ? Évidemment que la petite ne se plaint pas, ne lui dit rien à elle, mais c'est à moi entre autres, qu'elle parle, quand elle est au paroxysme de sa souffrance qu'elle peut endurer. Elle a vu tant de choses et entendu tant d’horreur dans sa toute jeune enfance !!!
Comment une petite fille peut-elle réagir quand elle voit sa maman dans un coma dû à l'alcool ou à la drogue ? Je suis trop en colère et ma fille ne le supporte pas quand j'essaye par ce moyen de lui faire prendre conscience des dégâts sur le psychisme de sa fille... Ce n'est pas pour la culpabiliser que je lui dis ceci, je sais qu'elle en souffre sans pouvoir me l'avouer, c'est juste pour qu'elle ait ce fichu "déclic" !!! Ce n’est pas réellement de la colère non. Non, c’est de l’impuissance !!! Et il n’y a rien à faire, la petite ne veut pas être séparée de sa maman. Elle en mourrait me dit-elle. Alors que faire ?
Il y a eu des moments où elle était mieux et gérait plus ou moins ses excès. A chaque fois, on y croyait ! A chaque fois, on se disait qu'enfin le cauchemar était fini pour elle et pour nous, et... paf ! Une émotion et c'est reparti pour un tour... Cela fait 20 ans que ça dur !!!
Elodie est une magnifique femme. Ce n’est pas la maman qui parle, se sont les amis. Des yeux bleus qui lui mangent le visage. Elodie est très intelligente aussi avec un humour des plus subtiles. Elodie, à la base, est profonde et gentille. Elodie est une artiste également et excellait dans sa passion.... Quel gâchis !
Alors les jeunes, c'est à genoux que je me mets. A genoux devant vous, pour vous exprimer mon profond désir de vous hurler, vous entendez, de vous hurler :
Ne touchez jamais à cela ! Jamais !
Si ma fille ne m'entend pas, à notre grand désespoir, peut-être que vous, vous entendrez mon message !
La vie n'est pas facile, nous le savons, mais consommer les artifices est une fuite à vos problèmes. Vous devez les affronter ! Vous devez vous battre et acquérir confiance en vous. Vos émotions, apprenez à les gérer, en faisant du sport par exemple. Cela peut être le théâtre, la lecture, l’écriture, l’art en général. Bref, tout ce qui vous fait du bien ! Et pour terminer ce témoignage, si vous connaissez autour de vous, si vous doutez qu'un de vos proches, amis, membre de votre famille soit tombé dedans ou dans cette perspective, offrez donc ce livre, pourquoi pas ? Aidez-le ! Et soyez fiers de vous !!!
Laurence 45 ans
Pour accentuer davantage toute la douleur qui peut découler de la prise d’un « simple » joint comme disent beaucoup, j'ai recueilli le témoignage d'une maman dont sa fille est dépendante depuis plus de 20 ans.... avec pour départ, un simple joint, aussi !
« Je m’appelle Nadine. J’ai 60 ans et cela fait plus de 20 ans que nous vivons un enfer mon mari et moi !
Elodie avait commencé, elle aussi par un joint à 17 ans ! Elle aimait la fête, la musique, les sorties. Elle était mal dans sa peau aussi comme beaucoup à cet age de leur construction individuelle. Pour se trouver une excuse, elle me reproche lorsque nous nous disputons, ma séparation d’avec son père. Je peux le comprendre qu’elle en fut perturbée. Qui ne le serait pas ? Mais quand il n’y a plus d’amour, faut-il rester ensemble et se disputer devant les enfants ? Les dégâts sur eux peuvent être identiques ! Alors.... Très difficile d’être parents, très difficile la vie de couple, très difficile la vie de famille... Qui a le mode d’emploi ? Je lui réponds souvent que tous les enfants victimes de divorce ne plongent pas dans la drogue ou l’alcool... non plus... Alors... Le problème est-il là ? Je pense que c’est un combiné de circonstances mais ce n’est pas l’objet de mon témoignage aujourd’hui.
J’ai envie de vous parler de ce qu’une maman ressent à voire sa fille se détruire. J’ai envie de vous parler de ce qu’une mamy ressent à voire sa petite fille subissant la maladie de sa maman...
Elodie malheureusement avait commencé par l’alcool déjà, comme c‘est souvent le cas puisque plus facile à s‘en procurer. Très tôt, on me rapportait, l’avoir vu à 17 ans, s’enfiler une bouteille de rosé dans le fond du jardin...
Très tôt Elodie s’est enfoncée dans ces artifices malgré l’amour de la famille et tout ce que nous avons pu lui offrir matériellement que peu de gens ont la chance d’avoir, aussi... Mais peut-être aussi, sommes nous passés à côté de quelques choses que nous n'avons pas vu.... ce dont tous les parents se posent comme question... Evidemment...
Très tôt Elodie fut dépendante ! Il suffit de quelques mois de consommation ! Voire, quelques semaines !
Aujourd’hui, elle est au fond du gouffre, nie évidemment ce qu’elle est devenue et trop souvent nous nous disputons à ce sujet. Le dialogue est très difficile. Ses artifices la rende agressive et constamment, j’ai peur d’elle lorsqu‘elle est en crise. Avoir peur de sa propre fille, c’est inimaginable, non ? A force de consommations excessives d’alcool, de drogue et de médicaments, elle est devenue polytoxicomane. C’est à dire, accro à toutes ces substances ! Nous ne comptons plus le nombre de psychologues qu’elle a consultés, le nombre de cures où elle n’allait pas au bout du sevrage, donc inutiles. Matériellement, nous ne comptons plus les voitures qu’elle a cassées, les emplois qu’elle a perdu, l’argent que nous lui avons donné pour subvenir à ses besoins. A ce sujet d’ailleurs, combien de fois nous dit-elle, « on n’achète pas les gens avec l’argent ? » Mais elle ne comprend pas, que c’est uniquement pour l’aider financièrement puisqu’elle n’est pas en mesure d’assurer pour sa petite famille ! Réalise t-elle aussi toute la « chance » qu’elle a, de pouvoir être aidée ? Combien finissent-ils seuls et abandonnés de la famille et des amis ? Nous ne comptons plus non plus, le nombre de compagnons qui ont fini par partir, désarmés, eux aussi et se préserver....
Tout ceci est malheureusement le résultat de sa dépendance !!!
Mais quand va-t-elle comprendre que nous souffrons terriblement d’assister à la destruction de sa propre chair ? Mais quand va-t-elle avoir le déclic pour suivre une cure de désintoxication jusqu’au bout ? Seul remède efficace dans ce genre de maladie ! Mais quand va-t-elle consulter les Alcooliques Anonymes, seul moyen là encore, pour s’en sortir ! Mais quand va-t-elle tout arrêter définitivement ???
Je souffre, je crève à petit feu d’assister à sa lente mort !
Je suis impuissante et seule pour la soutenir ! Son père a abandonné le navire depuis longtemps... mais il souffre terriblement lui aussi et c’est sa manière peut-être de se protéger parce qu’il n’y croit plus... Alors que faut-il faire ? Que j’abandonne aussi mon combat pour elle ???.... Que je la laisse avec sa fille qu’elle élève seule, qui n’a rien demandé et qui vit un enfer ??? Non ! Je suis une maman avant tout ! Je suis une mamy !
A cause de la drogue et de l’alcool, Elodie s’est retrouvée dans des situations catastrophiques où elle subit les pires atrocités. Ce qu’elle a bien voulu me dire, pour ne pas m’inquiéter évidemment. Je sais, qu’elle fut violée plusieurs fois, battues et d'autres choses encore que je soupçonne et qu‘elle n‘ose me dévoiler pour me protéger.... J’ai froid dans le dos à m’imaginer toutes ces scènes d’horreur !!!
A l’adolescence, pour pouvoir s’acheter tous ses artifices, elle vola, fit des trafics en tous genres qui l’on menés bien souvent au commissariat. A tout cela s’ajoutait toute une violence physique à l’encontre de sa famille, de ses amis, des infirmiers lors des différentes hospitalisations. Vis à vis de la justice, elle a échappé au casier judiciaire ! Chose rarissime !
Que c’est sordide, pour une maman que je suis, d’être au première loge de son enfant qui se meurt ! Que c’est épouvantable, pour la mamy que je suis, d’être au première loge de sa petite fille, impuissante, qui subit aussi tout le mal être et les comportements de sa maman !
Vous raconter ce que nous vivons depuis plus de 20 ans m’est très difficile et trop souvent, j’en ai des malaises. Mais cela se résume en un mot : c’est l’enfer ! L'enfer en effet n'est pas que pour celui qui est malade de ces dépendances bien évidemment, il l'est aussi pour celui qui vit avec, celui qui observe, soutient comme il le peut, espère, désespère, ...
Chaque matin, je suis avec elle. Avec elles, dans mes pensées. Chaque matin, j’ai l’angoisse lorsque j’allume mon portable, d’avoir reçu un mauvais message... Chaque matin, je suis mal ! Mais l’imagine t-elle ? Comment vivre sereinement quand son enfant va mal ?
Chaque minute qui passe, Elodie est dans ma tête. Chaque minute qui passe, je tente de réfléchir et trouver des solutions.
Chaque minute, depuis 20 ans !
Parce que je ne suis pas malade, je n’ai pas le droit de me plaindre ?
Je dois garder toutes mes forces, pour elles. Mais jusqu’à quand ? Ma maladie, à moi, ne se voit pas. Ma maladie à moi, n’est pas officielle. Mais elle est bien là, je vous l’assure. Je suis malade d’Amour pour ma fille et petite fille qui me prennent parfois pour une « méchante » parce que je suis toujours là, à recadrer les situations, faire la morale à Elodie pour tenter d’éviter le pire... Ma petite fille ne sait pas tout évidemment parce que nous voulons la protéger. Aussi parfois ne comprend-elle pas mes réactions avec Elodie. Comme tous les enfants confrontés à ces problèmes, elle se tait et protège sa maman dont elle ne supporte plus les critiques à son encontre. Aussi, la petite parfois, se révolte aussi contre la famille... Plus tard, elle comprendra, je l’espère...
Ma vie à moi, je l'ai mise en stanbye. Cela me fait penser que lorsque je ne réponds pas aux textos d‘Elodie, elle pense que de mon côté, je vis ma petite existence tranquille. Mais non, quand je ne réponds pas, c'est parce que je suis contrariée encore par une de ses paroles, une de ses attitudes et je m'enferme alors dans un mutisme pour éviter le clash qui serait si terrible dans la mesure où il y a également ma petite fille... et que je ne veux pas les perdre non plus. Un clash qui pourrait mener à la rupture totale les laissant dans les ennuis aussi... Alors j’essaye d’être diplomate.
A cause de cela, bien évidemment, notre relation est tendue. Elodie ne se rend pas compte de toute la souffrance qu’elle engendre. Souffrance par sa maladie et tout ce qui en découle d’horrible mais surtout, souffrance au fait qu’elle ne veuille pas se soigner sérieusement. Au fait, qu’elle nie sa dépendance et triche avec tout le monde, à cause de cela. Je la connais par coeur, ma fille, depuis plus de 20 ans de mensonges.... Très difficile de lui accorder ma confiance trop souvent trahie...
J’ai bien tenté de la sensibiliser par rapport à sa fille. Dernier espoir pour moi, de façon à ce qu’elle « percute » l’enfer que vit aussi la petite. Mais non ! Rien n’y fait ! Son caractère, sa maladie, son "goût" aussi pour l'aspect désinhibant, une forme d’égoïsme, je ne sais pas, l’empêche d’admettre, de tout arrêter. Impossible cette démarche pense t-elle ?
Mais combien sont-ils à s’en sortir et arrivent à vivre leur vie sans artifice ? C’est possible !!!
Elodie ne supporte pas que je puisse souffrir et ne veut pas l’entendre. Bien sûr, c’est toute sa culpabilité. Mais il ne doit pas être là le problème. Il ne doit pas y avoir de culpabilité ni de sa part, ni de la mienne, ni de son père. On n’avance pas avec cela... Le problème est autre ! Le problème est devant ! Laissons le passé au passé et les reproches….
Elle doit avoir un déclic !
Elodie veut se persuader que sa fille va bien. Alors, elle me le hurle. Mais franchement, quel est l’enfant qui peut être bien dans ses basket, dans pareille situation ? Quel est l’enfant ? Évidemment que la petite ne se plaint pas, ne lui dit rien à elle, mais c'est à moi entre autres, qu'elle parle, quand elle est au paroxysme de sa souffrance qu'elle peut endurer. Elle a vu tant de choses et entendu tant d’horreur dans sa toute jeune enfance !!!
Comment une petite fille peut-elle réagir quand elle voit sa maman dans un coma dû à l'alcool ou à la drogue ? Je suis trop en colère et ma fille ne le supporte pas quand j'essaye par ce moyen de lui faire prendre conscience des dégâts sur le psychisme de sa fille... Ce n'est pas pour la culpabiliser que je lui dis ceci, je sais qu'elle en souffre sans pouvoir me l'avouer, c'est juste pour qu'elle ait ce fichu "déclic" !!! Ce n’est pas réellement de la colère non. Non, c’est de l’impuissance !!! Et il n’y a rien à faire, la petite ne veut pas être séparée de sa maman. Elle en mourrait me dit-elle. Alors que faire ?
Il y a eu des moments où elle était mieux et gérait plus ou moins ses excès. A chaque fois, on y croyait ! A chaque fois, on se disait qu'enfin le cauchemar était fini pour elle et pour nous, et... paf ! Une émotion et c'est reparti pour un tour... Cela fait 20 ans que ça dur !!!
Elodie est une magnifique femme. Ce n’est pas la maman qui parle, se sont les amis. Des yeux bleus qui lui mangent le visage. Elodie est très intelligente aussi avec un humour des plus subtiles. Elodie, à la base, est profonde et gentille. Elodie est une artiste également et excellait dans sa passion.... Quel gâchis !
Alors les jeunes, c'est à genoux que je me mets. A genoux devant vous, pour vous exprimer mon profond désir de vous hurler, vous entendez, de vous hurler :
Ne touchez jamais à cela ! Jamais !
Si ma fille ne m'entend pas, à notre grand désespoir, peut-être que vous, vous entendrez mon message !
La vie n'est pas facile, nous le savons, mais consommer les artifices est une fuite à vos problèmes. Vous devez les affronter ! Vous devez vous battre et acquérir confiance en vous. Vos émotions, apprenez à les gérer, en faisant du sport par exemple. Cela peut être le théâtre, la lecture, l’écriture, l’art en général. Bref, tout ce qui vous fait du bien ! Et pour terminer ce témoignage, si vous connaissez autour de vous, si vous doutez qu'un de vos proches, amis, membre de votre famille soit tombé dedans ou dans cette perspective, offrez donc ce livre, pourquoi pas ? Aidez-le ! Et soyez fiers de vous !!!
Laurence 45 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mar 17 Nov - 7:05
Bientôt un texte très long sur la BOULIMIE.
Interview d'une gamine
Des milliers de jeunes filles souffrent des TCA et se cachent entre autres sur internet pour exprimer leur mal être...
Je mettrai cette semaine ce très très long texte d'une trentaine de pages.
Bonne journée à toutes
Interview d'une gamine
Des milliers de jeunes filles souffrent des TCA et se cachent entre autres sur internet pour exprimer leur mal être...
Je mettrai cette semaine ce très très long texte d'une trentaine de pages.
Bonne journée à toutes
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 19 Nov - 5:24
MA BOULIMIE
Parce que j’ai cru trop longtemps que mes parents étaient seuls responsables de ma boulimie, parce qu’en discutant avec Annie lors d'un séjour en hôpital, qui m'apaise énormément, j’ai réalisé que cette maladie était en moi aussi puisque mes émotions je les mange et nul n’est responsable, je tiens à témoigner, à vous raconter mon histoire pour que vous puissiez à votre tour faire le deuil de ce qui vous ronge de l’intérieur. Certains se meurent avec la drogue, les médicaments, l’alcool. Moi, c’est la bouffe ! Privation ou goinfrerie ! J'ai été anorexique au début mais ma véritable maladie est la boulimie. Je suis malade encore, certes, mais le fait d’en parler déjà, me donne de l’espoir. Je veux que vous sachiez l’horreur que je peux vivre pour que vous vous méfiez des pièges de cette maladie qui me tue à petit feu... Risque cardiaque, carences en potassium, cancer à l’œsophage, à la gorge, les dents qui s’abîment....
J’ai 20 ans et je vous livre MON histoire, sur MA boulimie, qui n‘est pas la vôtre….
Ma toute jeune enfance fut extraordinaire ! Nous vivions à la campagne au pays des sentons, au pays de la lavande, du soleil et de la mer toute proche, dans un magnifique petit village provençal.
Papa et maman vivaient en concubinage et j’étais fille unique dans cette famille où l’amour était maître. Papa était toujours très attentif à notre bonheur. Il avait cette formidable manière de nous réserver sans cesse des surprises et j’étais très avide de cela. J’ai toujours eu un besoin d’amour considérable et ce n’était jamais assez pour moi. Moi qui ne suit pas croyante, j’ai envie de dire malgré tout : « Mon Dieu, c’qu’ils s’aimaient ces deux là ». Ils s’étaient connus très jeunes. Maman avait 14 ans et papa 16. Ce fut le coup de foudre me disait-elle lorsqu’elle me racontait leur rencontre. Moi aujourd’hui, âgée de 20 ans, je peux dire que j’ai rarement connu une telle entente conjugale autour de moi. Ce qui me ravissait, c’était papa. Il buvait les paroles de maman comme s’il avait encore 16 ans. Il se noyait dans son regard…
Comment vous décrire ce fantastique amour ?
Avec mon regard d’enfant, je me souviens de cette communion qu’ils avaient. L’un ne pouvait rien entreprendre sans l’autre. Comme s’ils étaient liés pour la vie. Il n’y avait pas d’individualité, ce n’était que binôme entre eux. Lorsque papa bricolait, maman n’était pas loin derrière. Ils travaillaient souvent ensemble dans une ambiance infantile. Papa était très affectueux. J’adorais le voir l’embrasser dans le cou lorsqu’il passait derrière elle. Elle, se retournait alors et l’enlaçait, se blottissait dans ses bras comme une petite fille. Ils restaient ainsi quelques minutes sans se soucier de ma présence. Il n’y avait que tendresse à ce moment là. J’adorais. Je les regardais discrètement et souriais. Qu’ils étaient beaux ! Se faire autant de câlins encore à leur âge, cela m’épatait. Je ne pourrais jamais oublier non plus papa lui mettant une tape sur les fesses quand il passait à côté d’elle. Maman pour lui répondre, lui caressait le dos. Il n’y avait pas besoin de longs discours, leurs gestes suffisaient. Lorsque j’étais petite, je me surprenais à rêver connaître un jour le même amour discret et puissant. Je me souviens pour la Saint-Valentin leur traditionnel cadeau. Tandis que beaucoup se creusaient la tête pour faire plaisir à leurs moitiés respectives, eux avaient trouvé une idée qui me faisait rire. La Saint-Valentin n’était pas parfum, robe de soirée, smoking, paillettes et restaurant. Non ils avaient leur petit bonheur discret. C’était très simple. Il suffisait d’un peu d’intimité, de deux bougies, d’une bonne bouteille de vin blanc et de …crevettes. Et oui des crevettes à la Saint-Valentin, ce n’était pas ordinaire ! Et bien moi, leur idée originale me plaisait. Ils n’étaient pas comme tous les autres mes parents !
Ils échafaudaient sans cesse des projets ensemble. Projets de voyages, d’achats de maisons, de vacances, de travaux… Dans ces moments là, le monde s’arrêtait de tourner. Ils étaient dans leurs délires et cela pouvait durer un mois, deux mois, trois mois… Ils m’incluaient dans leurs décisions. Nous discutions des heures, à étudier, réfléchir, rêver sur le projet du moment. C’était génial. Je me rappelle du dernier voyage que nous devions réaliser. La décision était prise de partir dans un pays paradisiaque. Mais lequel choisir ? Aussi jeune que j’étais, ils me faisaient confiance et me laissaient carte blanche. Aussi, munies de catalogues, c’était à moi de relever les destinations, d’étudier le meilleur rapport qualité/prix et de faire des propositions ensuite. Alors, je m’activais sérieusement dans la démarche et réalisais un tableau comparatif. Au repas familial, nous en discutions encore. Chacun émettait son avis, ses idées. Un véritable échange constructif. Je semblais là exister totalement. Nous étions déjà dans nos rêves. Du bonheur, du bonheur !
Les week-ends, lorsque papa était disponible, nous les passions toujours ensemble. Là encore, nous décidions comment aborder le dimanche. Nous ne restions jamais inactifs. C’étaient promenades dans les bois, à vélo ou à pied, visites dans les musées, rencontres en famille ou entre amis. De l’entrain, de la joie, de la bonne humeur, de l’amour toujours ! Tandis que mes copines appréhendaient le week-end à se demander ce qu’elles allaient faire, moi je les attendais avec impatience parce qu’il y avait toujours une surprise. Je me rappelle l’une d’elle. Avec eux, c’était démentiel.
Un jour, aux vacances d’avril, ils me firent une surprise donc. Maman s’attelait au repassage, papa à sa voiture. Le dimanche vers 14 h 00, il nous informait que nous devions rendre visite à un cousin à lui. Ce jour là, cela ne m’enchantait guère, je l’avoue. J’étais captivée par un épisode à la télé. Mais bon, je m’installais néanmoins dans la voiture et attendais patiemment qu’ils arrivent. Je fus quelque peu étonnée lorsque je vis maman avec son camescope. Maman, c’était le reporter de la maison. Elle immortalisait tous nos moments de vie. Dans la voiture, son camescope en main, elle me filmait et demandait à papa d’y aller. Je n’étais pas particulièrement volontaire et ne manifestais pas spécialement d’enthousiasme. Il suffit de visionner la cassette aujourd'hui, pour constater en effet, que j'avais une tête d'enterrement... Elle me dit alors : « Scarlett, nous avons une surprise ». Ah ! J’adorais ce petit mot magique. Une surprise encore. « Chouette ». Tout en me filmant toujours, elle m’annonçait que nous n’allions pas voir ce cousin de papa. Elle me dit alors d’ouvrir le coffre de la voiture. Elle me suivait toujours et je le fis à toute hâte. « Waouh ! » Il n’y avait que bagages. « Que se passe-t-il ? » demandais-je intriguée. Papa de me répondre : « Une petite semaine à la mer, cela te tente ? » Quelle joie ! Je me souviens m’être carrément roulée parterre à l’annonce de cette nouvelle. C’était ça, la vie chez mes parents ! Tendresse, amour, surprise, bonheur ! De la vie !
Il y avait aussi ces week-ends au ski. Là c’étaient entre copains pour faire la fête. Nous réservions un chalet avec une dizaine d’amis de mes parents. Nous partions à l’aventure nos voitures complètement bourrées à craquer. Les skis, les sacs de couchages, les glacières, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre répartis dans les voitures et les rires, les rires, les rires…Quelle ambiance ! La journée nous skiions et le soir à la veillée, c’était retrouvailles. Du rire, encore du rire. Nous allumions la cheminée centrale, les femmes s’afféraient en cuisine, les hommes sirotaient leurs bières. Les enfants quant à eux jouaient dans les chambres à cache cache. C’était formidable ! Une ambiance chaleureuse, une ambiance de fête.
Après le repas bien arrosé, il faut l’avouer, nous faisions des jeux de société tous ensemble. Les soirées se terminaient tôt le matin et je pouvais m’endormir avec des images plein la tête. Le lendemain, ski sur les pistes et chaque soir, dîner de fête. Nous passions ainsi régulièrement des week-ends de ce genre nous permettant de nous relaxer.
Et les anniversaires que maman préparaient !
Maman avait encore une âme d’enfant et se réjouissait lorsqu’elle inventait ses petites farces. Je me souviens un stratagème pour faire plaisir à papa. Le jour de son anniversaire, alors qu’il bricolait toujours à la maison, elle lui demanda de se tenir prêt et « beau » à 17 h 00. Il se doutait de quelque chose mais décidait de jouer le jeu. Elle me dit alors de partir avec lui dans une direction méconnue pour nous deux. Elle m’avait remise deux enveloppes cachetées. J’étais aussi intriguée que papa. Mais nous devions attendre ses instructions, aussi, nous partîmes en direction d’une certaine ville. Nous ne roulions pas vite ne sachant pas où nous devions aller précisément. Dans la voiture, ce n’était que questions, doutes, idées entre nous. Je reçus un texto de maman nous donnant le nom de la ville et de se garer sur le parking d’un grand magasin de bricolage. Je l’imaginais dans son coin, excitée comme une gamine et pouffant de rire. Papa et moi écoutions ses ordres. Garés sur ce parking comme deux êtres perdus nous attendions depuis 5 mn déjà ses instructions. Papa émettait des idées et pensait que son cadeau serait un outil à acheter dans ce supermarché. Nous attendions comme des gamins. Le téléphone sonna. Instruction était donnée d’ouvrir la première enveloppe. Papa soufflait un peu par tant d’impatience. Dans cette enveloppe, il y avait un texte d’amour et un message nous disant de reprendre notre chemin vers une adresse bien précise. Elle avait dessiné un parcours que nous devions effectuer à pieds. Chose que nous fîmes. Il y avait encore une enveloppe que nous devions ouvrir devant l’enseigne d’un magasin. Alors sur un bout de trottoir, papa et moi suivions le plan scrupuleusement et entamions notre véritable chasse aux trésors. Elle s’était amusée à nous faire un peu tourner en bourrique. Je ne vous raconte pas pour la petite fille que j’étais tous les sentiments de plaisirs que je pouvais ressentir. Puis enfin, devant le magasin en question nous pûmes ouvrir la dernière enveloppe où elle invitait papa à acheter le cadeau de ses rêves avec un chèque qu’elle avait glissé. Une vraie gamine, maman ! Mais quel piment dans notre vie !
Il y eut encore cet anniversaire où pour les 35 ans de papa, elle lui fit faire plusieurs tours de ville, les yeux cachetés, lui assis dans la voiture, côté passager. Elle avait encore inventé une histoire et pour tromper l’ennemi nous fîmes divers vas et viens pour brouiller les pistes quant au chemin que nous devions réaliser pour arriver à un endroit bien précis. A la fin de ce périple, papa, toujours les yeux bandés, devait entrer dans un grand restaurant où nous attendait toute la famille et des amis pour lui souhaiter son anniversaire. C’était encore une idée farfelue, infantile, mais qu’est-ce que j’adorais ça. C’était du Bonheur !
Parce que j’ai cru trop longtemps que mes parents étaient seuls responsables de ma boulimie, parce qu’en discutant avec Annie lors d'un séjour en hôpital, qui m'apaise énormément, j’ai réalisé que cette maladie était en moi aussi puisque mes émotions je les mange et nul n’est responsable, je tiens à témoigner, à vous raconter mon histoire pour que vous puissiez à votre tour faire le deuil de ce qui vous ronge de l’intérieur. Certains se meurent avec la drogue, les médicaments, l’alcool. Moi, c’est la bouffe ! Privation ou goinfrerie ! J'ai été anorexique au début mais ma véritable maladie est la boulimie. Je suis malade encore, certes, mais le fait d’en parler déjà, me donne de l’espoir. Je veux que vous sachiez l’horreur que je peux vivre pour que vous vous méfiez des pièges de cette maladie qui me tue à petit feu... Risque cardiaque, carences en potassium, cancer à l’œsophage, à la gorge, les dents qui s’abîment....
J’ai 20 ans et je vous livre MON histoire, sur MA boulimie, qui n‘est pas la vôtre….
Ma toute jeune enfance fut extraordinaire ! Nous vivions à la campagne au pays des sentons, au pays de la lavande, du soleil et de la mer toute proche, dans un magnifique petit village provençal.
Papa et maman vivaient en concubinage et j’étais fille unique dans cette famille où l’amour était maître. Papa était toujours très attentif à notre bonheur. Il avait cette formidable manière de nous réserver sans cesse des surprises et j’étais très avide de cela. J’ai toujours eu un besoin d’amour considérable et ce n’était jamais assez pour moi. Moi qui ne suit pas croyante, j’ai envie de dire malgré tout : « Mon Dieu, c’qu’ils s’aimaient ces deux là ». Ils s’étaient connus très jeunes. Maman avait 14 ans et papa 16. Ce fut le coup de foudre me disait-elle lorsqu’elle me racontait leur rencontre. Moi aujourd’hui, âgée de 20 ans, je peux dire que j’ai rarement connu une telle entente conjugale autour de moi. Ce qui me ravissait, c’était papa. Il buvait les paroles de maman comme s’il avait encore 16 ans. Il se noyait dans son regard…
Comment vous décrire ce fantastique amour ?
Avec mon regard d’enfant, je me souviens de cette communion qu’ils avaient. L’un ne pouvait rien entreprendre sans l’autre. Comme s’ils étaient liés pour la vie. Il n’y avait pas d’individualité, ce n’était que binôme entre eux. Lorsque papa bricolait, maman n’était pas loin derrière. Ils travaillaient souvent ensemble dans une ambiance infantile. Papa était très affectueux. J’adorais le voir l’embrasser dans le cou lorsqu’il passait derrière elle. Elle, se retournait alors et l’enlaçait, se blottissait dans ses bras comme une petite fille. Ils restaient ainsi quelques minutes sans se soucier de ma présence. Il n’y avait que tendresse à ce moment là. J’adorais. Je les regardais discrètement et souriais. Qu’ils étaient beaux ! Se faire autant de câlins encore à leur âge, cela m’épatait. Je ne pourrais jamais oublier non plus papa lui mettant une tape sur les fesses quand il passait à côté d’elle. Maman pour lui répondre, lui caressait le dos. Il n’y avait pas besoin de longs discours, leurs gestes suffisaient. Lorsque j’étais petite, je me surprenais à rêver connaître un jour le même amour discret et puissant. Je me souviens pour la Saint-Valentin leur traditionnel cadeau. Tandis que beaucoup se creusaient la tête pour faire plaisir à leurs moitiés respectives, eux avaient trouvé une idée qui me faisait rire. La Saint-Valentin n’était pas parfum, robe de soirée, smoking, paillettes et restaurant. Non ils avaient leur petit bonheur discret. C’était très simple. Il suffisait d’un peu d’intimité, de deux bougies, d’une bonne bouteille de vin blanc et de …crevettes. Et oui des crevettes à la Saint-Valentin, ce n’était pas ordinaire ! Et bien moi, leur idée originale me plaisait. Ils n’étaient pas comme tous les autres mes parents !
Ils échafaudaient sans cesse des projets ensemble. Projets de voyages, d’achats de maisons, de vacances, de travaux… Dans ces moments là, le monde s’arrêtait de tourner. Ils étaient dans leurs délires et cela pouvait durer un mois, deux mois, trois mois… Ils m’incluaient dans leurs décisions. Nous discutions des heures, à étudier, réfléchir, rêver sur le projet du moment. C’était génial. Je me rappelle du dernier voyage que nous devions réaliser. La décision était prise de partir dans un pays paradisiaque. Mais lequel choisir ? Aussi jeune que j’étais, ils me faisaient confiance et me laissaient carte blanche. Aussi, munies de catalogues, c’était à moi de relever les destinations, d’étudier le meilleur rapport qualité/prix et de faire des propositions ensuite. Alors, je m’activais sérieusement dans la démarche et réalisais un tableau comparatif. Au repas familial, nous en discutions encore. Chacun émettait son avis, ses idées. Un véritable échange constructif. Je semblais là exister totalement. Nous étions déjà dans nos rêves. Du bonheur, du bonheur !
Les week-ends, lorsque papa était disponible, nous les passions toujours ensemble. Là encore, nous décidions comment aborder le dimanche. Nous ne restions jamais inactifs. C’étaient promenades dans les bois, à vélo ou à pied, visites dans les musées, rencontres en famille ou entre amis. De l’entrain, de la joie, de la bonne humeur, de l’amour toujours ! Tandis que mes copines appréhendaient le week-end à se demander ce qu’elles allaient faire, moi je les attendais avec impatience parce qu’il y avait toujours une surprise. Je me rappelle l’une d’elle. Avec eux, c’était démentiel.
Un jour, aux vacances d’avril, ils me firent une surprise donc. Maman s’attelait au repassage, papa à sa voiture. Le dimanche vers 14 h 00, il nous informait que nous devions rendre visite à un cousin à lui. Ce jour là, cela ne m’enchantait guère, je l’avoue. J’étais captivée par un épisode à la télé. Mais bon, je m’installais néanmoins dans la voiture et attendais patiemment qu’ils arrivent. Je fus quelque peu étonnée lorsque je vis maman avec son camescope. Maman, c’était le reporter de la maison. Elle immortalisait tous nos moments de vie. Dans la voiture, son camescope en main, elle me filmait et demandait à papa d’y aller. Je n’étais pas particulièrement volontaire et ne manifestais pas spécialement d’enthousiasme. Il suffit de visionner la cassette aujourd'hui, pour constater en effet, que j'avais une tête d'enterrement... Elle me dit alors : « Scarlett, nous avons une surprise ». Ah ! J’adorais ce petit mot magique. Une surprise encore. « Chouette ». Tout en me filmant toujours, elle m’annonçait que nous n’allions pas voir ce cousin de papa. Elle me dit alors d’ouvrir le coffre de la voiture. Elle me suivait toujours et je le fis à toute hâte. « Waouh ! » Il n’y avait que bagages. « Que se passe-t-il ? » demandais-je intriguée. Papa de me répondre : « Une petite semaine à la mer, cela te tente ? » Quelle joie ! Je me souviens m’être carrément roulée parterre à l’annonce de cette nouvelle. C’était ça, la vie chez mes parents ! Tendresse, amour, surprise, bonheur ! De la vie !
Il y avait aussi ces week-ends au ski. Là c’étaient entre copains pour faire la fête. Nous réservions un chalet avec une dizaine d’amis de mes parents. Nous partions à l’aventure nos voitures complètement bourrées à craquer. Les skis, les sacs de couchages, les glacières, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre répartis dans les voitures et les rires, les rires, les rires…Quelle ambiance ! La journée nous skiions et le soir à la veillée, c’était retrouvailles. Du rire, encore du rire. Nous allumions la cheminée centrale, les femmes s’afféraient en cuisine, les hommes sirotaient leurs bières. Les enfants quant à eux jouaient dans les chambres à cache cache. C’était formidable ! Une ambiance chaleureuse, une ambiance de fête.
Après le repas bien arrosé, il faut l’avouer, nous faisions des jeux de société tous ensemble. Les soirées se terminaient tôt le matin et je pouvais m’endormir avec des images plein la tête. Le lendemain, ski sur les pistes et chaque soir, dîner de fête. Nous passions ainsi régulièrement des week-ends de ce genre nous permettant de nous relaxer.
Et les anniversaires que maman préparaient !
Maman avait encore une âme d’enfant et se réjouissait lorsqu’elle inventait ses petites farces. Je me souviens un stratagème pour faire plaisir à papa. Le jour de son anniversaire, alors qu’il bricolait toujours à la maison, elle lui demanda de se tenir prêt et « beau » à 17 h 00. Il se doutait de quelque chose mais décidait de jouer le jeu. Elle me dit alors de partir avec lui dans une direction méconnue pour nous deux. Elle m’avait remise deux enveloppes cachetées. J’étais aussi intriguée que papa. Mais nous devions attendre ses instructions, aussi, nous partîmes en direction d’une certaine ville. Nous ne roulions pas vite ne sachant pas où nous devions aller précisément. Dans la voiture, ce n’était que questions, doutes, idées entre nous. Je reçus un texto de maman nous donnant le nom de la ville et de se garer sur le parking d’un grand magasin de bricolage. Je l’imaginais dans son coin, excitée comme une gamine et pouffant de rire. Papa et moi écoutions ses ordres. Garés sur ce parking comme deux êtres perdus nous attendions depuis 5 mn déjà ses instructions. Papa émettait des idées et pensait que son cadeau serait un outil à acheter dans ce supermarché. Nous attendions comme des gamins. Le téléphone sonna. Instruction était donnée d’ouvrir la première enveloppe. Papa soufflait un peu par tant d’impatience. Dans cette enveloppe, il y avait un texte d’amour et un message nous disant de reprendre notre chemin vers une adresse bien précise. Elle avait dessiné un parcours que nous devions effectuer à pieds. Chose que nous fîmes. Il y avait encore une enveloppe que nous devions ouvrir devant l’enseigne d’un magasin. Alors sur un bout de trottoir, papa et moi suivions le plan scrupuleusement et entamions notre véritable chasse aux trésors. Elle s’était amusée à nous faire un peu tourner en bourrique. Je ne vous raconte pas pour la petite fille que j’étais tous les sentiments de plaisirs que je pouvais ressentir. Puis enfin, devant le magasin en question nous pûmes ouvrir la dernière enveloppe où elle invitait papa à acheter le cadeau de ses rêves avec un chèque qu’elle avait glissé. Une vraie gamine, maman ! Mais quel piment dans notre vie !
Il y eut encore cet anniversaire où pour les 35 ans de papa, elle lui fit faire plusieurs tours de ville, les yeux cachetés, lui assis dans la voiture, côté passager. Elle avait encore inventé une histoire et pour tromper l’ennemi nous fîmes divers vas et viens pour brouiller les pistes quant au chemin que nous devions réaliser pour arriver à un endroit bien précis. A la fin de ce périple, papa, toujours les yeux bandés, devait entrer dans un grand restaurant où nous attendait toute la famille et des amis pour lui souhaiter son anniversaire. C’était encore une idée farfelue, infantile, mais qu’est-ce que j’adorais ça. C’était du Bonheur !
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 21 Nov - 5:01
Bien que fille unique, il y avait toujours aussi, des copines à la maison me permettant d’être moins seule à la maison. Là encore ce n’était que bonheur. Pour nous faire plaisir, papa inventait toujours des jeux pour nous divertir. J’étais donc souvent avec mes « petites sœurs » dans une maison où la joie était au premier plan.
Nous étions alors une famille super équilibrée.
Papa travaillait dans le tourisme. Mais en période estivale, il était souvent absent ou rentrait tard le soir. Je n’avais plus alors ses genoux pour faire la folle. Je n’avais plus cette connivence père-fille pour faire des petites farces à maman, pour se promener dans les bois le dimanche, pour entamer des parcours toujours plus scabreux les uns que les autres en V.T.T. Mais cela me permettait aussi d’être encore plus proche de maman qui était déjà très protectrice.
Maman, c’était l’Amour avec un grand A. La tendresse, l’écoute, la sagesse. Elle ne travaillait pas pour s’occuper de moi. Mais parfois, je l’entendais se plaindre de ce statut où elle aurait préféré exercer dans son domaine. Elle avait fait des études de commerce et se sentait quelquefois, tiraillée entre une éventuelle carrière et moi. Mais d’une nature extrêmement possessive, elle ne concevait pas « m’abandonner » pour satisfaire son envie d’un nouvel horizon dans le monde des actifs. Et moi de mon côté, je ne l’incitais pas à travailler puisque j’étais entière et la voulais que pour moi...
Jusqu’à mes 12 ans, maman fut « super extra hyper géniale ». J’utilise ce mot avec volonté et je le pèse. Ce n’étaient que câlins, caresses, douces discussions, plaisir, gâteaux, longues promenades, visites diverses…
Comment oublier ce qu’elle m’a donné. Tout l’amour je ne peux l’exprimer, tant il était beau, grandiose et fort. Non ce que je retiens surtout de maman, c’était son acharnement pour me défendre lorsqu’il y avait une injustice. Je me souviens à l’époque en avoir été victime à l’école, et sa perspicacité rarissime qu’elle développait pour aller au bout de ses convictions. Quand elle avait raison, elle ne lâchait pas prise facilement. Lorsqu’elle se battait pour moi ou pour une autre cause en général, elle vivait de l’intérieur ses émotions. Tout devait vibrer, tant elle ressentait. Elle avait du caractère pourtant maman, à l’époque…
Bref ! Des parents que tout enfant souhaite. C’était l’été tous les jours … à la maison.
Ressentant un tel amour au sein du foyer, je ne pouvais que m’épanouir. D’ailleurs, j’étais une très bonne élève consciencieuse, active et très perfectionniste. Mes copines venaient très souvent à la maison où nous passions d’agréables après-midis avec maman toute proche, toujours à l’affût pour nous faire plaisir.
Dans ce petit village de 200 âmes, vivait aussi ma grand-mère. La maman de papa. Elle était veuve et ravie à chacune de mes visites. Ma grand-mère, c’était quelqu’un ! Une forte personnalité très intéressante et moderne. Elle fut dans son jeune temps professeur de mathématiques. Mais je n’étais pas spécialement en osmose avec elle car j’avais aussi déjà mon caractère qui n’était pas si malléable. Je n’oublie pas toutefois ses envies de me satisfaire, moi, son unique petite fille. Je me souviens de ces odeurs de petits gâteaux qu’elle me faisait (des langues de chat) le mercredi après midi. Je me rappelle les rangements que nous faisions dans son grenier où nous trouvions maintes et maint trésors me permettant de m’évader dans un univers imaginaire. Je me souviens également lorsqu’elle me gardait parfois, sa capacité à me passer tous mes caprices d’enfants. Car des caprices, j’en avais ! Chez elle, mes parents n’avaient plus la parole. Je passais des après midi à bricoler, à pâtisser, à partager, à rire. Nous parlions énormément parce qu’elle connaissait tous les sujets abordés et étant ma seule grand-mère, je n’avais qu’elle à qui me confier.
Aussi puis-je dire que jusqu’à l’âge de mes 12 ans, ma vie fut chaleureuse et constructive.
Puis peu à peu le tableau s’assombrit. Malgré tout l’amour de papa, maman était mal dans sa peau. Elle se dénigrait toujours, n’avait absolument pas confiance en elle, ne s’aimait pas. Je le sais aujourd’hui. Quelque chose l’empêchait de s’épanouir vraiment. Je ne sais ce qu’elle avait dans la tête. Elle était très souvent pensive. Petit à petit, -j’ignorais les raisons à l’époque-, elle fuyait cette maison. Aussi, s’absentait-elle souvent et se mit à fréquenter un groupe de filles célibataires et divorcées. Elle changeait, maman, et parfois rentrait tard. Cela occasionnait alors des disputes avec papa qui ne partageait plus ses idées et ses fréquentations. Aussi, tout doucement, des discordes apparaissaient entre eux. Que se passait-il donc ? Eux si amoureux ! Commença alors pour moi des interprétations dans mon esprit. Ils n’avaient par exemple pas les mêmes idées sur l’éducation d’un enfant et se déchiraient par rapport à cela, souvent à cause de moi. Papa était souvent rigide et d‘ailleurs me mettait une sacrée pression pour que je réussisse dans tout, être la meilleure et, maman d’une nature plus « cool ».
Les disputes, c’étaient un incendie ravageur. Cela partait de rien, d’une broutille et cela s’enflammait rapidement comme un feu de paille. Dans ces moments là, je courais me réfugier dans ma chambre pour ne pas entendre d’une part, les insultes parfois qui fusaient et d’autre part, parce que je me sentais responsable. Ils se réconciliaient toujours puis venait une autre dispute. Je ne comprenais pas. Leur couple s’essoufflait-il avec les années ? Etait-ce de ma faute ? Je me posais beaucoup de questions et commençais à me sentir mal dans ma tête.
Petit à petit, papa rentrait toujours plus tard et dès qu’il arrivait, c’était encore une nouvelle querelle. Cela devenait étouffant.
Maman me dit un jour qu’elle sentait le mal venir dans son couple. Elle se renfermait sur elle, communiquait de moins en moins, à m’oublier un peu. Je la voyais s’isoler très souvent pour pleurer et elle me disait qu’il était la seule passion de sa vie. Elle devenait très fragile et toujours triste. Mais ils n’arrivaient plus à communiquer.
Très vite, j’ai compris qu’il se passerait des évènements dans notre famille. Les disputes étaient en effet quotidiennes maintenant. La gaieté n’était plus au rendez-vous. Cette chaîne d’ « engueulades » me créait un profond mal être. Je n’avais personne à qui parler à l’époque et je sombrais moi aussi dans la solitude et une certaine souffrance. Je ne voulais pas me plaindre... Voir ses parents se déchirer, c’était atroce, indescriptible. Il ne restait dans leurs conversations que des mots durs, des mots qui blessent, des mots qui tuent l’amour. Je n’acceptais pas tous ces déchirements. Comment était ce possible après tant d’amour démesuré parfois ?
La vie continuait malgré tout et nous recevions des amis à la maison et là, ils faisaient mine de rien. La grosse comédie des sourires et des chéris.
Un soir, ils avaient invité un couple qui faisait partie de leur nouveau cercle d’amis et qui leur ressemblait énormément par leur aspect « peace and love ».
J’avais 12 ans.
Ils passèrent la soirée à refaire le monde, émettre des idées, critiquer la politique du moment… J’avoue que leur conversation m’intéressait fortement et restais à table avec eux.
Quand fut venu l’heure du café, ils s’installèrent au salon dans les canapés. Puis Dominique chuchota quelques mots à maman. Elle rigolait et lui répondit « Oui, je veux bien ». Papa fronçait les sourcils ne sachant pas ce qu’il se tramait. Moi, du haut de mes 12 ans, devant la télé, je n’en loupais pas une. Mes yeux écarquillés pour tout voir, mes oreilles tendues pour tout entendre et ne pas passer à coté de ce qui se préparait…
Dominique sortit calmement de sa poche, un bout d’aluminium, du tabac et des feuilles de papier à cigarettes. Aussi jeune que j’étais, j’ai compris tout de suite. J’avais vu des reportages et nous en avions discuté à l’école
Sous mes yeux ébahit de petite fille de 12 ans, ces adultes irresponsables allaient commettre ce que déjà la loi traquait, mais de plus, un acte qui fut le début d’une descente aux enfers pour l’un de mes parents. J’ai toujours été très mûre pour mon âge et ce geste inqualifiable me renversait. Comment était-ce possible ? Mes propres parents ! Quel exemple ! Quel effroi !
Dominique préparait délicatement son trip. Un peu de tabac, beaucoup de shit. Un bout de carton plié en guise de filtre. Deux feuilles collées pour dessiner un triangle. Il se mit à brûler sa potion magique pour l’effriter et la répartir dans le tabac. L’odeur n’était pas désagréable. Puis la dernière étape, le roulage, tout en douceur pour ne pas perdre la moindre miette. Il salivait à l’idée de fumer son pétard. Moi, je ne croyais pas ce que je voyais ! Même papa ne semblait pas être contre…
Tour à tour, ils se passèrent le calumet de la paix et tirèrent quelques taffes. Ils me croyaient captivée par le programme TV mais je les observais discrètement et réfléchissais. Un quart d’heure après, commençaient les rires. Maman surtout. Les autres planaient et discutaient très détendus. Maman était très excitée et parlait sans cesse. Elle répétait toujours et encore « c’est génial » et se remettait à partir dans ses fous rires solitaires.
Ah oui, pour être génial, ça le fut peut-être, au début ! Que l’on ne me dise pas aujourd’hui qu’un petit joint vaut deux apéro ! Pour quelqu’un qui est mal dans ses baskets, cela peut-être le début d’un long calvaire !!!…Même adulte !!! Soit disant responsable et à l’abri des dangers !
Lorsque leurs amis repartirent, je ressentais une énorme boule m’empêchant de respirer. J’avais été incapable de manger le fabuleux dessert que maman avait préparé. Cela ne passait pas !
J’étais déçue ! Oui, déçue de mes propres parents. Je pense qu’ils remarquèrent mon air désolé puisque papa me rassurait tout aussitôt leur départ, à me dire que c’était la première fois, juste pour voir, et qu’ils ne recommenceraient pas. Mais il était trop tard pour me dire cela. Cette image négative fut le début d’un doute dans mon esprit. Je ne pouvais concevoir que mes parents, mes références, l’exemple à suivre, avaient pu faire un tel agissement. Ils devaient vraiment être inconscients pour faillir à leurs obligations d’éducation d’adultes responsables !
Je gardais en moi cette colère et cette déception. Je me rappelle le lendemain à l’école être encore très perturbée. Mais à qui parler de cela ? J’avais tellement honte. Mes copines n’auraient pas compris. C’était trop grave pour pouvoir le divulguer. Je restais alors avec mes émotions et mon secret de famille m’empêchant de me concentrer sur mes cours. J’avais le sentiment d’être plus sage que mes parents. Le comble !
Le soir, de retour à la maison, peut-être par vengeance, je me suis sérieusement fâchée avec maman. C’était la première fois qu’une telle crise se déclarait entre nous. Elle s’était permis ce jour là de me reprocher que ma chambre n’était pas rangée. Mais tellement choquée de la veille encore, je ne supportais pas cette critique. Une part d’idéalisme à son égard venait de s’effondrer. Alors, comment pouvait-elle se permettre …
Aussi, petit à petit, nos disputes s’accentuaient.
Parallèlement, ce Dominique passait régulièrement à la maison. Il venait seul, à la va vite. Je ne comprenais pas au début et pensait qu’il était devenu un bon copain de maman. Tout simplement.
Papa et maman quant à eux se torturaient jours après jours, mois après mois, avec leurs paroles assassines. Je me demandais pourquoi ils restaient ensemble maintenant. Plus rien ne les fusionnait. Ce n’était que mots grossiers dans leurs altercations. Papa rentrait toujours plus tard. Maman sombrait dans la dépression. Quant à moi, perdue, oubliée au milieu de ces deux ombres, j’étais devenue une jeune fille de 13 ans en mal de vivre. Mes résultats scolaires étaient bien bas mais personne à ce moment de ma vie, ne semblait s’intéresser à moi. Je vivais donc dans une maison sans âme comme un meuble le long d’un mur que l’on remet en place de temps à autre.
Maman maigrissait et m’expliquait cet état par sa dépression. Je ne m’inquiétais pas mais j’étais, malgré tout, à l’affût de tout. Je remplaçais mon père dans tous les câlins que je pouvais lui donner. Papa en effet, prenait beaucoup de recul avec nous. Je le vivais comme un abandon et me raccrochais aux jupons de ma mère. Il était là certes, par sa présence, mais sa tête était ailleurs. Cela se voyait considérablement. Je souffrais de ce manque affectif aussi brutal mais personne ne semblait là encore s’en inquiéter. Eux, adultes, irresponsables, vivaient leurs vies respectives en parallèle dans cette maison, sans se préoccuper de mon mal être grandissant. Seule, voilà, j’étais seule ! C’est à ce moment là aussi que je dus me prendre en main. J’étais devenue la «petite Cosette » dans cette maison. Tandis que mes copines se retrouvaient les samedis après-midis, moi, je devais effectuer le ménage, les lessives, le repassage et les repas ! Papa au boulot toujours. Maman souvent absente, et je ne sais où !
Puis, j’eu mon premier gros choc à 13 ans et demi.
Ce Dominique était encore passé à la maison. J’avais vu qu’ils avaient oublié dans le cendrier, deux joints. « Ils avaient encore fumé » me disais-je
J’eu la mauvaise idée alors de fouiller les affaires de maman, partie aux courses. J’avais un pressentiment me faisant froid dans le dos. Aussi, ai-je tout retourné. Et là, je venais de trouver son trésor secret : du shit, du shit, du shit….
Elle ne fumait donc plus occasionnellement. Elle était passée au stade supérieur. Déjà !!!Une grande douleur m'étouffait. Ma tête tournait. Je fus prise d’une panique et remis vite en place son bout d’aluminium. Je m’écroulais sur mon lit et pleurais à chaudes larmes. Maman était tombée dedans ! J’avais peur, me sentais plus seule encore, dans cette famille d’un autre monde, avec toutes mes angoisses. Qu’allais-je devenir ? A qui parler ? Fallait-il en parler ? C’était ma mère ! Toutes ces questions m’empoisonnaient.
Maman rentra, je séchai vite mes larmes. Elle avait un air mélancolique encore. J’étais en colère et me jetais sur les gâteaux qu’elle venait d’acheter. Elle ne remarquait rien sur mon visage et me dit : « calme-toi ». Me calmer, me calmer, comment pouvais-je ? Je lui répondais alors assez brutalement « J’ai faim !!!» Quelle drôle de faim !
J’avais de la haine, mais aussi de la compassion. Devais-je lui avouer mes trouvailles ? Non je décidais de « garder ». Ce jour là, elle me trouva néanmoins préoccupée et semblait être plus attentive à mon égard.
Mais au fil des mois, je me sentais comme une étrangère dans cette famille qui explosait de différentes manières. Maman accro au shit, papa ailleurs. Moi, moi, oubliée totalement. Alors, le seul endroit où je me réfugiais : ma chambre. J’écoutais de la musique à tue tête. Même les paroles de ces chansons sordides que je me repassais inlassablement ne furent pas entendues, écoutées par eux, pouvant leur mettre la puce à l’oreille. Ils étaient dans leur monde d’adultes qui me faisait peur et qui commençait à me répugner. Personne ne se préoccupait de moi. Mais où était passée cette protection de maman ? de papa ?
Mes résultats scolaires baissaient toujours. Mais là encore, ils mettaient ceci sur ma crise d’adolescence et pensaient que cela passerait. Ben voyons ! Maman, paumée me faisait toujours des reproches que je ne pouvais accepter. Elle me saoulait. Adolescente rebelle, je ne tolérais pas qu’elle puisse me diriger vers le droit chemin, elle, qui l’avait quitté depuis un an et demi…
Pour souffler un peu, j’allais chercher la tendresse chez ma mamie. Elle était la seule, à ce moment à me manifester encore un peu d’amour. Elle était là en effet pour m’écouter, me rassurer, me câliner. « Ah mamie comme je t’aime ».
Puis vinrent mes 14 ans. Je n’oublierais jamais cet anniversaire horrible.
Alors que je m’étais véritablement investie tout l’après-midi du mercredi, pour réaliser un gâteau et que j’attendais ce moment avec impatience, le choc de ma vie me tombait dessus.
Nous étions alors une famille super équilibrée.
Papa travaillait dans le tourisme. Mais en période estivale, il était souvent absent ou rentrait tard le soir. Je n’avais plus alors ses genoux pour faire la folle. Je n’avais plus cette connivence père-fille pour faire des petites farces à maman, pour se promener dans les bois le dimanche, pour entamer des parcours toujours plus scabreux les uns que les autres en V.T.T. Mais cela me permettait aussi d’être encore plus proche de maman qui était déjà très protectrice.
Maman, c’était l’Amour avec un grand A. La tendresse, l’écoute, la sagesse. Elle ne travaillait pas pour s’occuper de moi. Mais parfois, je l’entendais se plaindre de ce statut où elle aurait préféré exercer dans son domaine. Elle avait fait des études de commerce et se sentait quelquefois, tiraillée entre une éventuelle carrière et moi. Mais d’une nature extrêmement possessive, elle ne concevait pas « m’abandonner » pour satisfaire son envie d’un nouvel horizon dans le monde des actifs. Et moi de mon côté, je ne l’incitais pas à travailler puisque j’étais entière et la voulais que pour moi...
Jusqu’à mes 12 ans, maman fut « super extra hyper géniale ». J’utilise ce mot avec volonté et je le pèse. Ce n’étaient que câlins, caresses, douces discussions, plaisir, gâteaux, longues promenades, visites diverses…
Comment oublier ce qu’elle m’a donné. Tout l’amour je ne peux l’exprimer, tant il était beau, grandiose et fort. Non ce que je retiens surtout de maman, c’était son acharnement pour me défendre lorsqu’il y avait une injustice. Je me souviens à l’époque en avoir été victime à l’école, et sa perspicacité rarissime qu’elle développait pour aller au bout de ses convictions. Quand elle avait raison, elle ne lâchait pas prise facilement. Lorsqu’elle se battait pour moi ou pour une autre cause en général, elle vivait de l’intérieur ses émotions. Tout devait vibrer, tant elle ressentait. Elle avait du caractère pourtant maman, à l’époque…
Bref ! Des parents que tout enfant souhaite. C’était l’été tous les jours … à la maison.
Ressentant un tel amour au sein du foyer, je ne pouvais que m’épanouir. D’ailleurs, j’étais une très bonne élève consciencieuse, active et très perfectionniste. Mes copines venaient très souvent à la maison où nous passions d’agréables après-midis avec maman toute proche, toujours à l’affût pour nous faire plaisir.
Dans ce petit village de 200 âmes, vivait aussi ma grand-mère. La maman de papa. Elle était veuve et ravie à chacune de mes visites. Ma grand-mère, c’était quelqu’un ! Une forte personnalité très intéressante et moderne. Elle fut dans son jeune temps professeur de mathématiques. Mais je n’étais pas spécialement en osmose avec elle car j’avais aussi déjà mon caractère qui n’était pas si malléable. Je n’oublie pas toutefois ses envies de me satisfaire, moi, son unique petite fille. Je me souviens de ces odeurs de petits gâteaux qu’elle me faisait (des langues de chat) le mercredi après midi. Je me rappelle les rangements que nous faisions dans son grenier où nous trouvions maintes et maint trésors me permettant de m’évader dans un univers imaginaire. Je me souviens également lorsqu’elle me gardait parfois, sa capacité à me passer tous mes caprices d’enfants. Car des caprices, j’en avais ! Chez elle, mes parents n’avaient plus la parole. Je passais des après midi à bricoler, à pâtisser, à partager, à rire. Nous parlions énormément parce qu’elle connaissait tous les sujets abordés et étant ma seule grand-mère, je n’avais qu’elle à qui me confier.
Aussi puis-je dire que jusqu’à l’âge de mes 12 ans, ma vie fut chaleureuse et constructive.
Puis peu à peu le tableau s’assombrit. Malgré tout l’amour de papa, maman était mal dans sa peau. Elle se dénigrait toujours, n’avait absolument pas confiance en elle, ne s’aimait pas. Je le sais aujourd’hui. Quelque chose l’empêchait de s’épanouir vraiment. Je ne sais ce qu’elle avait dans la tête. Elle était très souvent pensive. Petit à petit, -j’ignorais les raisons à l’époque-, elle fuyait cette maison. Aussi, s’absentait-elle souvent et se mit à fréquenter un groupe de filles célibataires et divorcées. Elle changeait, maman, et parfois rentrait tard. Cela occasionnait alors des disputes avec papa qui ne partageait plus ses idées et ses fréquentations. Aussi, tout doucement, des discordes apparaissaient entre eux. Que se passait-il donc ? Eux si amoureux ! Commença alors pour moi des interprétations dans mon esprit. Ils n’avaient par exemple pas les mêmes idées sur l’éducation d’un enfant et se déchiraient par rapport à cela, souvent à cause de moi. Papa était souvent rigide et d‘ailleurs me mettait une sacrée pression pour que je réussisse dans tout, être la meilleure et, maman d’une nature plus « cool ».
Les disputes, c’étaient un incendie ravageur. Cela partait de rien, d’une broutille et cela s’enflammait rapidement comme un feu de paille. Dans ces moments là, je courais me réfugier dans ma chambre pour ne pas entendre d’une part, les insultes parfois qui fusaient et d’autre part, parce que je me sentais responsable. Ils se réconciliaient toujours puis venait une autre dispute. Je ne comprenais pas. Leur couple s’essoufflait-il avec les années ? Etait-ce de ma faute ? Je me posais beaucoup de questions et commençais à me sentir mal dans ma tête.
Petit à petit, papa rentrait toujours plus tard et dès qu’il arrivait, c’était encore une nouvelle querelle. Cela devenait étouffant.
Maman me dit un jour qu’elle sentait le mal venir dans son couple. Elle se renfermait sur elle, communiquait de moins en moins, à m’oublier un peu. Je la voyais s’isoler très souvent pour pleurer et elle me disait qu’il était la seule passion de sa vie. Elle devenait très fragile et toujours triste. Mais ils n’arrivaient plus à communiquer.
Très vite, j’ai compris qu’il se passerait des évènements dans notre famille. Les disputes étaient en effet quotidiennes maintenant. La gaieté n’était plus au rendez-vous. Cette chaîne d’ « engueulades » me créait un profond mal être. Je n’avais personne à qui parler à l’époque et je sombrais moi aussi dans la solitude et une certaine souffrance. Je ne voulais pas me plaindre... Voir ses parents se déchirer, c’était atroce, indescriptible. Il ne restait dans leurs conversations que des mots durs, des mots qui blessent, des mots qui tuent l’amour. Je n’acceptais pas tous ces déchirements. Comment était ce possible après tant d’amour démesuré parfois ?
La vie continuait malgré tout et nous recevions des amis à la maison et là, ils faisaient mine de rien. La grosse comédie des sourires et des chéris.
Un soir, ils avaient invité un couple qui faisait partie de leur nouveau cercle d’amis et qui leur ressemblait énormément par leur aspect « peace and love ».
J’avais 12 ans.
Ils passèrent la soirée à refaire le monde, émettre des idées, critiquer la politique du moment… J’avoue que leur conversation m’intéressait fortement et restais à table avec eux.
Quand fut venu l’heure du café, ils s’installèrent au salon dans les canapés. Puis Dominique chuchota quelques mots à maman. Elle rigolait et lui répondit « Oui, je veux bien ». Papa fronçait les sourcils ne sachant pas ce qu’il se tramait. Moi, du haut de mes 12 ans, devant la télé, je n’en loupais pas une. Mes yeux écarquillés pour tout voir, mes oreilles tendues pour tout entendre et ne pas passer à coté de ce qui se préparait…
Dominique sortit calmement de sa poche, un bout d’aluminium, du tabac et des feuilles de papier à cigarettes. Aussi jeune que j’étais, j’ai compris tout de suite. J’avais vu des reportages et nous en avions discuté à l’école
Sous mes yeux ébahit de petite fille de 12 ans, ces adultes irresponsables allaient commettre ce que déjà la loi traquait, mais de plus, un acte qui fut le début d’une descente aux enfers pour l’un de mes parents. J’ai toujours été très mûre pour mon âge et ce geste inqualifiable me renversait. Comment était-ce possible ? Mes propres parents ! Quel exemple ! Quel effroi !
Dominique préparait délicatement son trip. Un peu de tabac, beaucoup de shit. Un bout de carton plié en guise de filtre. Deux feuilles collées pour dessiner un triangle. Il se mit à brûler sa potion magique pour l’effriter et la répartir dans le tabac. L’odeur n’était pas désagréable. Puis la dernière étape, le roulage, tout en douceur pour ne pas perdre la moindre miette. Il salivait à l’idée de fumer son pétard. Moi, je ne croyais pas ce que je voyais ! Même papa ne semblait pas être contre…
Tour à tour, ils se passèrent le calumet de la paix et tirèrent quelques taffes. Ils me croyaient captivée par le programme TV mais je les observais discrètement et réfléchissais. Un quart d’heure après, commençaient les rires. Maman surtout. Les autres planaient et discutaient très détendus. Maman était très excitée et parlait sans cesse. Elle répétait toujours et encore « c’est génial » et se remettait à partir dans ses fous rires solitaires.
Ah oui, pour être génial, ça le fut peut-être, au début ! Que l’on ne me dise pas aujourd’hui qu’un petit joint vaut deux apéro ! Pour quelqu’un qui est mal dans ses baskets, cela peut-être le début d’un long calvaire !!!…Même adulte !!! Soit disant responsable et à l’abri des dangers !
Lorsque leurs amis repartirent, je ressentais une énorme boule m’empêchant de respirer. J’avais été incapable de manger le fabuleux dessert que maman avait préparé. Cela ne passait pas !
J’étais déçue ! Oui, déçue de mes propres parents. Je pense qu’ils remarquèrent mon air désolé puisque papa me rassurait tout aussitôt leur départ, à me dire que c’était la première fois, juste pour voir, et qu’ils ne recommenceraient pas. Mais il était trop tard pour me dire cela. Cette image négative fut le début d’un doute dans mon esprit. Je ne pouvais concevoir que mes parents, mes références, l’exemple à suivre, avaient pu faire un tel agissement. Ils devaient vraiment être inconscients pour faillir à leurs obligations d’éducation d’adultes responsables !
Je gardais en moi cette colère et cette déception. Je me rappelle le lendemain à l’école être encore très perturbée. Mais à qui parler de cela ? J’avais tellement honte. Mes copines n’auraient pas compris. C’était trop grave pour pouvoir le divulguer. Je restais alors avec mes émotions et mon secret de famille m’empêchant de me concentrer sur mes cours. J’avais le sentiment d’être plus sage que mes parents. Le comble !
Le soir, de retour à la maison, peut-être par vengeance, je me suis sérieusement fâchée avec maman. C’était la première fois qu’une telle crise se déclarait entre nous. Elle s’était permis ce jour là de me reprocher que ma chambre n’était pas rangée. Mais tellement choquée de la veille encore, je ne supportais pas cette critique. Une part d’idéalisme à son égard venait de s’effondrer. Alors, comment pouvait-elle se permettre …
Aussi, petit à petit, nos disputes s’accentuaient.
Parallèlement, ce Dominique passait régulièrement à la maison. Il venait seul, à la va vite. Je ne comprenais pas au début et pensait qu’il était devenu un bon copain de maman. Tout simplement.
Papa et maman quant à eux se torturaient jours après jours, mois après mois, avec leurs paroles assassines. Je me demandais pourquoi ils restaient ensemble maintenant. Plus rien ne les fusionnait. Ce n’était que mots grossiers dans leurs altercations. Papa rentrait toujours plus tard. Maman sombrait dans la dépression. Quant à moi, perdue, oubliée au milieu de ces deux ombres, j’étais devenue une jeune fille de 13 ans en mal de vivre. Mes résultats scolaires étaient bien bas mais personne à ce moment de ma vie, ne semblait s’intéresser à moi. Je vivais donc dans une maison sans âme comme un meuble le long d’un mur que l’on remet en place de temps à autre.
Maman maigrissait et m’expliquait cet état par sa dépression. Je ne m’inquiétais pas mais j’étais, malgré tout, à l’affût de tout. Je remplaçais mon père dans tous les câlins que je pouvais lui donner. Papa en effet, prenait beaucoup de recul avec nous. Je le vivais comme un abandon et me raccrochais aux jupons de ma mère. Il était là certes, par sa présence, mais sa tête était ailleurs. Cela se voyait considérablement. Je souffrais de ce manque affectif aussi brutal mais personne ne semblait là encore s’en inquiéter. Eux, adultes, irresponsables, vivaient leurs vies respectives en parallèle dans cette maison, sans se préoccuper de mon mal être grandissant. Seule, voilà, j’étais seule ! C’est à ce moment là aussi que je dus me prendre en main. J’étais devenue la «petite Cosette » dans cette maison. Tandis que mes copines se retrouvaient les samedis après-midis, moi, je devais effectuer le ménage, les lessives, le repassage et les repas ! Papa au boulot toujours. Maman souvent absente, et je ne sais où !
Puis, j’eu mon premier gros choc à 13 ans et demi.
Ce Dominique était encore passé à la maison. J’avais vu qu’ils avaient oublié dans le cendrier, deux joints. « Ils avaient encore fumé » me disais-je
J’eu la mauvaise idée alors de fouiller les affaires de maman, partie aux courses. J’avais un pressentiment me faisant froid dans le dos. Aussi, ai-je tout retourné. Et là, je venais de trouver son trésor secret : du shit, du shit, du shit….
Elle ne fumait donc plus occasionnellement. Elle était passée au stade supérieur. Déjà !!!Une grande douleur m'étouffait. Ma tête tournait. Je fus prise d’une panique et remis vite en place son bout d’aluminium. Je m’écroulais sur mon lit et pleurais à chaudes larmes. Maman était tombée dedans ! J’avais peur, me sentais plus seule encore, dans cette famille d’un autre monde, avec toutes mes angoisses. Qu’allais-je devenir ? A qui parler ? Fallait-il en parler ? C’était ma mère ! Toutes ces questions m’empoisonnaient.
Maman rentra, je séchai vite mes larmes. Elle avait un air mélancolique encore. J’étais en colère et me jetais sur les gâteaux qu’elle venait d’acheter. Elle ne remarquait rien sur mon visage et me dit : « calme-toi ». Me calmer, me calmer, comment pouvais-je ? Je lui répondais alors assez brutalement « J’ai faim !!!» Quelle drôle de faim !
J’avais de la haine, mais aussi de la compassion. Devais-je lui avouer mes trouvailles ? Non je décidais de « garder ». Ce jour là, elle me trouva néanmoins préoccupée et semblait être plus attentive à mon égard.
Mais au fil des mois, je me sentais comme une étrangère dans cette famille qui explosait de différentes manières. Maman accro au shit, papa ailleurs. Moi, moi, oubliée totalement. Alors, le seul endroit où je me réfugiais : ma chambre. J’écoutais de la musique à tue tête. Même les paroles de ces chansons sordides que je me repassais inlassablement ne furent pas entendues, écoutées par eux, pouvant leur mettre la puce à l’oreille. Ils étaient dans leur monde d’adultes qui me faisait peur et qui commençait à me répugner. Personne ne se préoccupait de moi. Mais où était passée cette protection de maman ? de papa ?
Mes résultats scolaires baissaient toujours. Mais là encore, ils mettaient ceci sur ma crise d’adolescence et pensaient que cela passerait. Ben voyons ! Maman, paumée me faisait toujours des reproches que je ne pouvais accepter. Elle me saoulait. Adolescente rebelle, je ne tolérais pas qu’elle puisse me diriger vers le droit chemin, elle, qui l’avait quitté depuis un an et demi…
Pour souffler un peu, j’allais chercher la tendresse chez ma mamie. Elle était la seule, à ce moment à me manifester encore un peu d’amour. Elle était là en effet pour m’écouter, me rassurer, me câliner. « Ah mamie comme je t’aime ».
Puis vinrent mes 14 ans. Je n’oublierais jamais cet anniversaire horrible.
Alors que je m’étais véritablement investie tout l’après-midi du mercredi, pour réaliser un gâteau et que j’attendais ce moment avec impatience, le choc de ma vie me tombait dessus.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mar 24 Nov - 3:53
Papa rentrait particulièrement tôt ce jour là. « Chouette, c’est pour moi » me disais-je. Il n’avait pas oublié cette année mon anniversaire. J’étais toute excitée comme une gamine de 10 ans. Nous passâmes à table. L’ambiance était morose encore mais je tentais alors d’y apporter un peu de gaieté par des anecdotes de l’école où ils essayaient d’esquisser quelques sourires. « Bonjour l’ambiance ! »
Vint le dessert, enfin. Je m’étais appliquée à réaliser mon œuvre. Mes 14 bougies scintillaient. J’étais heureuse de franchir un pas supplémentaire dans le monde des « grands ».
Mais là, et je ne pardonnerai jamais à mon père son manque de tact, sa froideur, son inconscience, l’instant précis qu’il choisissait pour m’annoncer la nouvelle du jour. Ce n’était pas un joyeux anniversaire qu’il me chantait. Non, ce fut une phrase destructrice, une phrase m’anéantissant davantage, une phrase coupant court au moment que je m’apprêtais à immortaliser, une phrase me plongeant de suite dans la répugnance pour la petite fille que j’étais encore. Il était vraiment égoïste, irresponsable pour me cracher cette phrase le jour de mon anniversaire. Il nous dit alors, très gêné, le regard pensif : « je vais partir, ce n’est plus possible ici. Je vais prendre un appartement. Je t’aime ma chérie, ne l’oublie jamais mais tu vois bien que ta mère et moi ne nous aimons plus. Nous n’avons plus le droit de te faire subir toutes nos disputes » Il avait déblatéré tous ces mots comme une leçon apprise par cœur. A peine, avait-il pu reprendre son souffle.
Ce fut le coup de massue autant pour moi que pour maman.
Je m’en fichais des disputes à ce moment précis. Je ne voulais que mon père et ma mère, -même s’ils n’étaient plus ce qu’ils étaient-, soient sous le même toit pour guider mes pas sur le chemin de la vie !!! Il était évident que leurs routes ne pouvaient que se séparer, mais mes rêves de jeune fille me donnaient de l’espoir toujours.
L’horreur, ce fut l’horreur ! Le jour de mon anniversaire en plus.
Un silence s’imposa où tout le monde avait ses yeux dans l’assiette. Un silence étouffant.
Ce jour là, je m’enfilais presque la totalité de mon gâteau en quelques minutes. Mais je ne comprenais pas à l’époque pourquoi je me jetais sur cette nourriture.
Les semaines qui suivirent furent aussi noires qu’un ciel hivernal. Maman davantage dans la « fume », papa dans ses cartons et moi et moi et moi… dans le silence, dans ma souffrance, dans l’oubli !
Vînt le jour sordide où il plia bagages. J’ai encore beaucoup de mal à m’exprimer tant la douleur est à fleur de peau. Je n’ai jamais supporté leur séparation.
C’était un samedi après-midi. Depuis le matin, papa longeait les murs. Il s’afférait à ses bagages et tournait en rond parfois. Pas un mot dans cette maison. Pas un mot. Je pouvais imaginer exactement ce qu’il faisait. Qu’il soit dans sa chambre, dans le salon ou dans son atelier, j’imaginais tous ses gestes. Maman avait préféré s’absenter pour ne pas assister à ce départ lui faisant tant de mal à elle aussi. J’étais donc restée seule avec lui. Seule dans ma tête, vide dans mon corps. De temps à autre, il m’appelait pour me demander si je voulais tel ou tel objet et le manège des cartons recommençait. J’étais oppressée. Je n’arrivais pas à parler. J’étais un petit pantin. Un p’tit pantin démantibulé. Papa n’avait pas conscience de la difficulté pour moi à subir tous ses préparatifs. Il était concentré sur ses valises et moi concentrée sur ce "vide" en moi, qui s’amorçait. En fin d’après midi maman revint. Il était encore là et en fut déstabilisée. Nous étions toutes deux dans la cuisine à attendre la fin. Il effectuait des vas et viens pour charger son camion. J’engageais également les miens ne tenant pas en place face à cet abandon que je m’apprêtais à vivre. Vers 20 h 00, la fin était toute proche. Papa s’approcha de moi pour m’embrasser. Je pleurais sans pouvoir lui parler. Il me fit un clin d’œil comme pour m’encourager dans cette épreuve et partit comme un voleur. La porte se refermait doucement, je m’écroulais derrière.
Le bruit du moteur et c’était fini. Plus d’amour, plus de chaleur, plus de rires, plus de papa ! Maman n’avait pas la force de me consoler. Nous étions toutes deux anéanties dans cette maison qui ressemblait à un hangar désaffecté ! Ce soir là, chacune dans notre souffrance ne put manger un bout. Nous nous retrouvâmes dans le lit conjugal à pleurer encore sans pouvoir parler…
Les semaines s’écoulèrent.
La vie sans papa n’était plus une vie. Je vivais sans cesse dans le passé avec lui et me remémorais toujours les moments merveilleux de mon enfance. Et même si parfois, il était très dur avec moi par ses exigences et que je lui en ai voulu de me vouloir parfaite alors que lui, ne l’était plus, il me manquait…
Maman quant à elle, sombrait toujours dans les ténèbres. L’homme de sa vie n’existait plus. Moi non plus d’ailleurs…
En plus de la pension alimentaire de papa, pour subvenir à nos besoins, elle retrouva du travail à mi temps. Elle avait connu une fille plus jeune qu’elle, que je n’ai jamais aimée. Elle habitait le même village et elles partaient ensemble au travail. Dès le début j’avais senti qu’elle l’entraînerait vers un monde ne lui ressemblant pas. Mes convictions ne tardèrent pas à se concrétiser. Quelques mois après, maman commençait à réorganiser sa vie.
Elle sortait maintenant le samedi soir alors que moi, 14 ans, je restais seule à la maison. C’était le monde à l’envers. Sa détresse en était le résultat et il fallait qu’elle se change les idées certes, mais peut-être aussi était-ce parce qu’elle n’avait jamais eu de jeunesse. Aussi avait-elle un besoin de s’éclater.
Lorsqu’elle rentrait de discothèque, et que je l’attendais dans son lit, je sentais bien qu’elle avait beaucoup bu. De plus, d’un point de vue physique, elle maigrissait toujours. Elle était maintenant descendue à 48 kgs. Je remarquais également son manque de motivation pour tout. Plus rien ne l’intéressait –si ce n’était ses sorties où elle était toute excitée de pouvoir partir-, même pas moi qu’elle oubliait. Elle m’aimait et me le disait sans cesse mais quelque chose l’empêchait de me démontrer son amour, son attention. Je ne tardais pas à comprendre toutes ces raisons.
Papa quant à lui, refaisait sa vie et allait se marier. Avec son tact habituel, il me l’annonçait en même temps qu’un nouveau bébé qu’ils attendaient. Mes calculs furent vite faits. En si peu de temps refaire sa vie et un enfant ! Sans aucun doute, il avait eu une maîtresse.
« Mais quand arrêteront-ils leurs conneries ? …
N’y a – t-il pas des concessions à faire dans un couple avant d’en arriver à la séparation trop rapidement ?
Comment pouvons-nous à notre tour connaître l’amour quand nos parents le fuient ?
Et ces disputes qui grondent du matin au soir ! Où est notre place ? On vous aime tous les deux quoi qu’il en soit ! On vous aime, vous entendez, on vous aime !
Pourquoi nous faire subir le pire ? Un papa ou une maman à mi-temps ! Quel horrible choix ? Pouvons-nous choisir réellement ce qui nous arrive ? Devons nous choisir ?
Mais en même temps, restée au milieu de parents qui ne s’aiment plus, c’est terrible aussi. Nous le ressentons. Alors quelle est la bonne solution ???
Nous enfants, nous sommes toujours les victimes innocentes à vos problèmes d’adultes.
Mes yeux se vident
Mon cœur pleure
Mais vous n’entendez pas !
Ma tristesse, ma colère, je les garde à m’en rendre malade
Elles me rongent de l’intérieur
Mais vous ne voyez rien !
Mes cris sont étouffés
Mes cris ne servent à rien !
Votre amour est mort
Et moi, et moi, et moi, je glisse dans un gouffre !»
A l’annonce de cette nouvelle, je fus tout de suite malheureuse. Pourtant fille unique, cela aurait dû me faire plaisir ! Mais non, j’étais déjà très jalouse de cette future progéniture qui allait me prendre mon papa à nouveau. Je voulais être la première ! Comme à chaque fois d'ailleurs. Donc, dès le début je me suis braquée avec lui. Sans compter avec sa nouvelle femme que je détestais déjà. Il me prenait un week-end sur deux et souvent, c’étaient conflits entre nous. J’avais 15 ans maintenant. Je ne supportais pas les mots doux que pouvait prononcer Nathalie et encore moins son gros ventre qui s’arrondissait. Bref ! Les week-ends chez eux ne m’enchantaient pas, d’autant plus que papa était toujours aux petits soins pour sa nouvelle femme. Je ne pouvais alors m’empêcher de penser à maman, à leur belle histoire d’amour qu’ils avaient vécue. Papa le voyait que j’étais mal et tentait par tous les moyens à me rendre heureuse. Mais rien n’y faisait, je lui claquais sans arrêt des réflexions parce que je n’avais jamais digéré sa nouvelle vie. Et lui, comme un gamin, désemparé face à mes sarcasmes d’adolescente, se réfugiait toujours dans les bras et l’amour de sa femme. Ce qui accentuait le problème. Aussi, petit à petit, mes week-ends chez eux s’espacèrent. Quand ce n’était pas moi qui trouvais une excuse, c’était lui…
Je me sentais terriblement seule, abandonnée, incomprise entre une maman que j’adorais mais qui préférait la drogue et mon papa, sa nouvelle femme.
Où était ma place ?
Je traversais alors une période me plaçant à mon tour en état de dépression. Mais je ne sais pour quelles raisons, à l’extérieur, je ne voulais pas le montrer. Je restais la tête haute, mon poing levé d’adolescente révoltée. Je cache toujours ce que je suis....
A la maison, avec maman, nos disputes se renforçaient. Elle en était venue à présent à se laisser aller physiquement. Combien de fois, lui ai-je dis : « Remues toi, actives, Ouh Ouh je suis là ! » Mais rien, rien ne se passait. Cette maman si protectrice, m’abandonnait vraiment. Je ne comprenais pas. Par moment, elle se recroquevillait dans le canapé devant la télé. Ses mains tremblaient et elle trouvait maintes excuses pour sortir de la maison. « Je vais chercher des cigarettes », « Je vais acheter de la crème fraîche »… Je ne sais où elle allait vraiment, ce qu’elle faisait.
Elle rentrait une heure plus tard. Mieux ! Je ne posais même pas de questions. Peut-être avais-je peur de sa réponse ?
En son absence, c’était toujours moi qui devais préparer les repas. Si nous pouvions les appeler ainsi. C’était surtout du grignotage et plateau télé.
Je tentais alors de trouver une âme sensible chez ma grand-mère. Mais là, je fus un peu déçue. Mamie avait pris partie pour son fils et peu à peu nos échanges se faisaient moins francs. Je lui disais que maman était malade mais elle baissait lâchement les yeux pour ne pas avoir à en discuter. Au début elle ne m’écoutait pas et je me sentais très très seule d’autant que je n’avais plus qu’elle comme grand-mère.
Comment expliquer tout cet amour de part et d’autre qui s’évanouissait ?
Je m’enfonçais dans la déprime que nul n’a vu et commencèrent pour moi, les troubles du comportement alimentaire. Je passais mes émotions dans la bouffe. J’engouffrais, j’engouffrais. Mais cela ne m’inquiétait pas outre mesure. Je trouvais au début un réel plaisir à manger ! Il ne me restait plus que ça ! Je mangeais l’affectif que je n’avais plus !
Avec maman, cela s’aggravait toujours un peu plus. Peut-être parce que ce monde qui m’entourait, m’écœurait ? Peut-être était ce aussi ma personnalité ? Peut-être était ce aussi la cocotte minute qui explosait parce que depuis l’âge de mes 12 ans, ce fichu joint avait fait basculer ma vie ! Je ne supportais plus ce qu’elle était devenue. Elle était toujours « dans le cirage » et je devais subir et me taire face à ce spectacle. Le shit depuis longtemps ne la faisait plus rire… Je n’étais pas au bout de mes peines. Je n’osais même plus faire rentrer mes copines à la maison. J’avais honte de l’image que maman représentait.
Pour tenter de se déculpabiliser, elle essayait par tous les moyens de « m’acheter ». Elle avait une manière de tout m’offrir matériellement pensant que cela me suffirait. Elle n’avait rien comprit. Je voulais retrouver une maman comme les autres, c’était tout. De l’amour, c’était tout. De l'amour ! Je m’en fichais de ces petits bijoux, de ces fringues… En fait, cela ne faisait que renforcer ma haine. Dans le même temps, elle se plaignait être toujours à découvert à la banque. Aussi, ai-je eu un doute sur sa consommation de drogue. Je le pressentais. Il fallait bien payer tout ce shit ! Il était temps d’agir et je commençais à réfléchir sur la méthode à employer pour la sortir de ses problèmes. Il fallait aussi que je le dise maintenant à papa. Je ne pouvais continuer à garder en moi ce lourd secret qui me tuait à petit feu.
Vint le dessert, enfin. Je m’étais appliquée à réaliser mon œuvre. Mes 14 bougies scintillaient. J’étais heureuse de franchir un pas supplémentaire dans le monde des « grands ».
Mais là, et je ne pardonnerai jamais à mon père son manque de tact, sa froideur, son inconscience, l’instant précis qu’il choisissait pour m’annoncer la nouvelle du jour. Ce n’était pas un joyeux anniversaire qu’il me chantait. Non, ce fut une phrase destructrice, une phrase m’anéantissant davantage, une phrase coupant court au moment que je m’apprêtais à immortaliser, une phrase me plongeant de suite dans la répugnance pour la petite fille que j’étais encore. Il était vraiment égoïste, irresponsable pour me cracher cette phrase le jour de mon anniversaire. Il nous dit alors, très gêné, le regard pensif : « je vais partir, ce n’est plus possible ici. Je vais prendre un appartement. Je t’aime ma chérie, ne l’oublie jamais mais tu vois bien que ta mère et moi ne nous aimons plus. Nous n’avons plus le droit de te faire subir toutes nos disputes » Il avait déblatéré tous ces mots comme une leçon apprise par cœur. A peine, avait-il pu reprendre son souffle.
Ce fut le coup de massue autant pour moi que pour maman.
Je m’en fichais des disputes à ce moment précis. Je ne voulais que mon père et ma mère, -même s’ils n’étaient plus ce qu’ils étaient-, soient sous le même toit pour guider mes pas sur le chemin de la vie !!! Il était évident que leurs routes ne pouvaient que se séparer, mais mes rêves de jeune fille me donnaient de l’espoir toujours.
L’horreur, ce fut l’horreur ! Le jour de mon anniversaire en plus.
Un silence s’imposa où tout le monde avait ses yeux dans l’assiette. Un silence étouffant.
Ce jour là, je m’enfilais presque la totalité de mon gâteau en quelques minutes. Mais je ne comprenais pas à l’époque pourquoi je me jetais sur cette nourriture.
Les semaines qui suivirent furent aussi noires qu’un ciel hivernal. Maman davantage dans la « fume », papa dans ses cartons et moi et moi et moi… dans le silence, dans ma souffrance, dans l’oubli !
Vînt le jour sordide où il plia bagages. J’ai encore beaucoup de mal à m’exprimer tant la douleur est à fleur de peau. Je n’ai jamais supporté leur séparation.
C’était un samedi après-midi. Depuis le matin, papa longeait les murs. Il s’afférait à ses bagages et tournait en rond parfois. Pas un mot dans cette maison. Pas un mot. Je pouvais imaginer exactement ce qu’il faisait. Qu’il soit dans sa chambre, dans le salon ou dans son atelier, j’imaginais tous ses gestes. Maman avait préféré s’absenter pour ne pas assister à ce départ lui faisant tant de mal à elle aussi. J’étais donc restée seule avec lui. Seule dans ma tête, vide dans mon corps. De temps à autre, il m’appelait pour me demander si je voulais tel ou tel objet et le manège des cartons recommençait. J’étais oppressée. Je n’arrivais pas à parler. J’étais un petit pantin. Un p’tit pantin démantibulé. Papa n’avait pas conscience de la difficulté pour moi à subir tous ses préparatifs. Il était concentré sur ses valises et moi concentrée sur ce "vide" en moi, qui s’amorçait. En fin d’après midi maman revint. Il était encore là et en fut déstabilisée. Nous étions toutes deux dans la cuisine à attendre la fin. Il effectuait des vas et viens pour charger son camion. J’engageais également les miens ne tenant pas en place face à cet abandon que je m’apprêtais à vivre. Vers 20 h 00, la fin était toute proche. Papa s’approcha de moi pour m’embrasser. Je pleurais sans pouvoir lui parler. Il me fit un clin d’œil comme pour m’encourager dans cette épreuve et partit comme un voleur. La porte se refermait doucement, je m’écroulais derrière.
Le bruit du moteur et c’était fini. Plus d’amour, plus de chaleur, plus de rires, plus de papa ! Maman n’avait pas la force de me consoler. Nous étions toutes deux anéanties dans cette maison qui ressemblait à un hangar désaffecté ! Ce soir là, chacune dans notre souffrance ne put manger un bout. Nous nous retrouvâmes dans le lit conjugal à pleurer encore sans pouvoir parler…
Les semaines s’écoulèrent.
La vie sans papa n’était plus une vie. Je vivais sans cesse dans le passé avec lui et me remémorais toujours les moments merveilleux de mon enfance. Et même si parfois, il était très dur avec moi par ses exigences et que je lui en ai voulu de me vouloir parfaite alors que lui, ne l’était plus, il me manquait…
Maman quant à elle, sombrait toujours dans les ténèbres. L’homme de sa vie n’existait plus. Moi non plus d’ailleurs…
En plus de la pension alimentaire de papa, pour subvenir à nos besoins, elle retrouva du travail à mi temps. Elle avait connu une fille plus jeune qu’elle, que je n’ai jamais aimée. Elle habitait le même village et elles partaient ensemble au travail. Dès le début j’avais senti qu’elle l’entraînerait vers un monde ne lui ressemblant pas. Mes convictions ne tardèrent pas à se concrétiser. Quelques mois après, maman commençait à réorganiser sa vie.
Elle sortait maintenant le samedi soir alors que moi, 14 ans, je restais seule à la maison. C’était le monde à l’envers. Sa détresse en était le résultat et il fallait qu’elle se change les idées certes, mais peut-être aussi était-ce parce qu’elle n’avait jamais eu de jeunesse. Aussi avait-elle un besoin de s’éclater.
Lorsqu’elle rentrait de discothèque, et que je l’attendais dans son lit, je sentais bien qu’elle avait beaucoup bu. De plus, d’un point de vue physique, elle maigrissait toujours. Elle était maintenant descendue à 48 kgs. Je remarquais également son manque de motivation pour tout. Plus rien ne l’intéressait –si ce n’était ses sorties où elle était toute excitée de pouvoir partir-, même pas moi qu’elle oubliait. Elle m’aimait et me le disait sans cesse mais quelque chose l’empêchait de me démontrer son amour, son attention. Je ne tardais pas à comprendre toutes ces raisons.
Papa quant à lui, refaisait sa vie et allait se marier. Avec son tact habituel, il me l’annonçait en même temps qu’un nouveau bébé qu’ils attendaient. Mes calculs furent vite faits. En si peu de temps refaire sa vie et un enfant ! Sans aucun doute, il avait eu une maîtresse.
« Mais quand arrêteront-ils leurs conneries ? …
N’y a – t-il pas des concessions à faire dans un couple avant d’en arriver à la séparation trop rapidement ?
Comment pouvons-nous à notre tour connaître l’amour quand nos parents le fuient ?
Et ces disputes qui grondent du matin au soir ! Où est notre place ? On vous aime tous les deux quoi qu’il en soit ! On vous aime, vous entendez, on vous aime !
Pourquoi nous faire subir le pire ? Un papa ou une maman à mi-temps ! Quel horrible choix ? Pouvons-nous choisir réellement ce qui nous arrive ? Devons nous choisir ?
Mais en même temps, restée au milieu de parents qui ne s’aiment plus, c’est terrible aussi. Nous le ressentons. Alors quelle est la bonne solution ???
Nous enfants, nous sommes toujours les victimes innocentes à vos problèmes d’adultes.
Mes yeux se vident
Mon cœur pleure
Mais vous n’entendez pas !
Ma tristesse, ma colère, je les garde à m’en rendre malade
Elles me rongent de l’intérieur
Mais vous ne voyez rien !
Mes cris sont étouffés
Mes cris ne servent à rien !
Votre amour est mort
Et moi, et moi, et moi, je glisse dans un gouffre !»
A l’annonce de cette nouvelle, je fus tout de suite malheureuse. Pourtant fille unique, cela aurait dû me faire plaisir ! Mais non, j’étais déjà très jalouse de cette future progéniture qui allait me prendre mon papa à nouveau. Je voulais être la première ! Comme à chaque fois d'ailleurs. Donc, dès le début je me suis braquée avec lui. Sans compter avec sa nouvelle femme que je détestais déjà. Il me prenait un week-end sur deux et souvent, c’étaient conflits entre nous. J’avais 15 ans maintenant. Je ne supportais pas les mots doux que pouvait prononcer Nathalie et encore moins son gros ventre qui s’arrondissait. Bref ! Les week-ends chez eux ne m’enchantaient pas, d’autant plus que papa était toujours aux petits soins pour sa nouvelle femme. Je ne pouvais alors m’empêcher de penser à maman, à leur belle histoire d’amour qu’ils avaient vécue. Papa le voyait que j’étais mal et tentait par tous les moyens à me rendre heureuse. Mais rien n’y faisait, je lui claquais sans arrêt des réflexions parce que je n’avais jamais digéré sa nouvelle vie. Et lui, comme un gamin, désemparé face à mes sarcasmes d’adolescente, se réfugiait toujours dans les bras et l’amour de sa femme. Ce qui accentuait le problème. Aussi, petit à petit, mes week-ends chez eux s’espacèrent. Quand ce n’était pas moi qui trouvais une excuse, c’était lui…
Je me sentais terriblement seule, abandonnée, incomprise entre une maman que j’adorais mais qui préférait la drogue et mon papa, sa nouvelle femme.
Où était ma place ?
Je traversais alors une période me plaçant à mon tour en état de dépression. Mais je ne sais pour quelles raisons, à l’extérieur, je ne voulais pas le montrer. Je restais la tête haute, mon poing levé d’adolescente révoltée. Je cache toujours ce que je suis....
A la maison, avec maman, nos disputes se renforçaient. Elle en était venue à présent à se laisser aller physiquement. Combien de fois, lui ai-je dis : « Remues toi, actives, Ouh Ouh je suis là ! » Mais rien, rien ne se passait. Cette maman si protectrice, m’abandonnait vraiment. Je ne comprenais pas. Par moment, elle se recroquevillait dans le canapé devant la télé. Ses mains tremblaient et elle trouvait maintes excuses pour sortir de la maison. « Je vais chercher des cigarettes », « Je vais acheter de la crème fraîche »… Je ne sais où elle allait vraiment, ce qu’elle faisait.
Elle rentrait une heure plus tard. Mieux ! Je ne posais même pas de questions. Peut-être avais-je peur de sa réponse ?
En son absence, c’était toujours moi qui devais préparer les repas. Si nous pouvions les appeler ainsi. C’était surtout du grignotage et plateau télé.
Je tentais alors de trouver une âme sensible chez ma grand-mère. Mais là, je fus un peu déçue. Mamie avait pris partie pour son fils et peu à peu nos échanges se faisaient moins francs. Je lui disais que maman était malade mais elle baissait lâchement les yeux pour ne pas avoir à en discuter. Au début elle ne m’écoutait pas et je me sentais très très seule d’autant que je n’avais plus qu’elle comme grand-mère.
Comment expliquer tout cet amour de part et d’autre qui s’évanouissait ?
Je m’enfonçais dans la déprime que nul n’a vu et commencèrent pour moi, les troubles du comportement alimentaire. Je passais mes émotions dans la bouffe. J’engouffrais, j’engouffrais. Mais cela ne m’inquiétait pas outre mesure. Je trouvais au début un réel plaisir à manger ! Il ne me restait plus que ça ! Je mangeais l’affectif que je n’avais plus !
Avec maman, cela s’aggravait toujours un peu plus. Peut-être parce que ce monde qui m’entourait, m’écœurait ? Peut-être était ce aussi ma personnalité ? Peut-être était ce aussi la cocotte minute qui explosait parce que depuis l’âge de mes 12 ans, ce fichu joint avait fait basculer ma vie ! Je ne supportais plus ce qu’elle était devenue. Elle était toujours « dans le cirage » et je devais subir et me taire face à ce spectacle. Le shit depuis longtemps ne la faisait plus rire… Je n’étais pas au bout de mes peines. Je n’osais même plus faire rentrer mes copines à la maison. J’avais honte de l’image que maman représentait.
Pour tenter de se déculpabiliser, elle essayait par tous les moyens de « m’acheter ». Elle avait une manière de tout m’offrir matériellement pensant que cela me suffirait. Elle n’avait rien comprit. Je voulais retrouver une maman comme les autres, c’était tout. De l’amour, c’était tout. De l'amour ! Je m’en fichais de ces petits bijoux, de ces fringues… En fait, cela ne faisait que renforcer ma haine. Dans le même temps, elle se plaignait être toujours à découvert à la banque. Aussi, ai-je eu un doute sur sa consommation de drogue. Je le pressentais. Il fallait bien payer tout ce shit ! Il était temps d’agir et je commençais à réfléchir sur la méthode à employer pour la sortir de ses problèmes. Il fallait aussi que je le dise maintenant à papa. Je ne pouvais continuer à garder en moi ce lourd secret qui me tuait à petit feu.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 25 Nov - 5:13
Le 30 mai fut le jour le plus édifiant de mon existence. Ce fut aussi le début de mon long calvaire.
Un jeudi après-midi, n’ayant plus cours, Cyril, mon ami-confident de toujours me déposait prématurément à la maison.
J’avais 16 ans et étais en seconde. Ma scolarité devenait très chaotique, mais par moments, je me réfugiais dans le travail. Cela me permettait de maintenir une moyenne acceptable.
Bref ! Ce jour là fut désastreux.
Je rentrais tout doucement, appelait maman comme d’habitude pour la prévenir de mon retour. Personne ne répondit. Je fis alors le tour de la maison, pièce par pièce pour tenter de la trouver. Je savais qu'elle était rentrée, ses chaussures n'étaient pas rangées, mais où était-elle ? Soudain, le monde s’écroula pour moi. Comment qualifier ce que je venais de découvrir encore dans le cagibi : une vision horrible de ma maman gisant parterre. Que se passait-il encore ?
Je me jetais sur elle, écoutant de suite son cœur qui battait très lentement. Je levais les yeux et aperçus sur une étagère, son briquet, une petite cuillère, une seringue !!!
Ma tête explosait alors, en une fraction de seconde, les palpitations de mon cœur s’accélérèrent, je venais de comprendre :
Maman venait de faire une overdose !!!
Catastrophée, paniquée je réalisais qu’elle avait gravi un échelon supplémentaire dans l’échelle de la drogue. Elle, ma mère !
J’appelais tout de suite les pompiers. Elle était là, sur le sol, inerte, froide, sans vie. J’hurlais « maman, maman ». Je pensais qu’elle allait mourir. Je déposais une couverture et lui frottais les mains pour la réchauffer, accentuer la circulation de son sang. J’étais complètement désespérée. L’attente des pompiers fut interminable. Je tournais dans la maison et guettais par la fenêtre le moindre mouvement dans la rue. Je réfléchissais à sa descente aux enfers ne sachant pas encore, que moi aussi je m’y dirigeais...
Les pompiers arrivèrent enfin et je n’eu pas vraiment le temps de leur expliquer. Avec la petite cuillère et la seringue exposés, ils comprirent vite.
Maman fut admise à l’hôpital en soin intensif. Ils lui injectèrent tout un tas de trucs. Ils me demandèrent où était mon père et me harcelaient de questions sur elle.
J’étais seule dans la salle d’attente où j’attendais le verdict sur son état de santé. Papa arriva assez rapidement. Je lui avais caché les raisons de son hospitalisation par téléphone. Dès qu’il fut assis, je lui racontais notre histoire et je cru qu’il allait tomber à la renverse. Il n’était absolument pas au courant et même une larme , coulait sur son visage déconfit. Même s’ils étaient séparés, papa restait sensible à maman. Il écoutait ainsi ébahit, tout ce que je pouvais lui conter.
Dès que nous fûmes rassurés, nous quittâmes l’hôpital. Je n’ai pas pu lui faire de bisous. Je la voyais par la fenêtre de sa porte de chambre. Elle était sous un drap blanc, le visage blême, ses yeux creusés par cette drogue qu’elle prenait donc sans que je ne m’en sois aperçue. Elle était comme une morte sur son linceul. Papa me tira par la manche me faisant comprendre que nous devions partir.
Arrivés chez eux, Xavier mon demi frère m’accueillait avec son sourire coquin habituel. Même Nathalie fut très ouverte. Papa l’avait prévenue par téléphone.
Ils me questionnèrent à leur tour sur maman. Mais cela allait trop vite pour moi. Il fallait déjà que je digère son acte et cette crainte de la perdre. Je culpabilisais alors de n’avoir rien vu, de n’avoir pas été là pour pouvoir l’aider. Je me sentais responsable de son overdose et me posais tant de questions. En fait, je me sentais depuis trop longtemps, responsable de ma mère !!!
Nous passèrent à table. Je commençais à picorer et j’ai tout simplement dévoré le plat. Et Nathalie de me dire : « tu as un bon coup de fourchette ». Ce n’était pas de la faim, c’était de l’angoisse…
Je me sentais très agitée et une envie de manger tiraillait mon estomac. Mes intestins entamaient leur danse de siou. Je n’avais qu’une idée à l’esprit. Une obsession. Une répétition de mots dans ma tête : manger, manger, manger !! Mais je devais me contrôler. Ils parlaient mais je ne les entendais même plus. Ce n’était que brouhaha autour de moi.
Je prétextais être fatiguée pour pouvoir me retrouver seule dans ma chambre. Cette idée de manger envahissait mes pensées. J’attendais alors que tout le monde soit couché. Enfuie sous la couette, j’attendais le moment propice où je pourrais enfin assouvir ce besoin vital. Vers 1 H 00 du matin, enfin, je me lançais à la conquête du frigot. Je me dirigeais alors sur la pointe des pieds, dans la cuisine.
J’eus alors ma première grosse crise de boulimie.
Connaissant mal les lieux, j’avançais à petits pas et découvrais placard par placard ce que je pouvais bien m’engouffrer. En ouvrant le frigot, j’ingurgitais tout ce que je pouvais trouver : restant de pâtes, lardon, yaourt, camembert, friandises, nutella, céréales, chocolats, gâteaux apéritif, même ce que je n'aimais pas. Il fallait que je mange vite sans attirer l’attention. Il fallait que je me remplisse .... Mais en même temps, lorsque j’avalais, je ne pensais plus à rien. Plus d’angoisses, plus de visions, plus de questions. Plus rien ! Le vide cérébral. Le trou noir dans mes pensées. Le bien être ! Oui, le bien être ! Un soulagement après la tourmente ! La crise dura presque 2 h 00 et je fis disparaître toute trace de mes excès. Aussitôt, je me sentais mieux, mais comme un ballon de football, si lourde que mon ventre allait éclater. Je me mise sur le lit, mais j’avais terriblement mal au ventre. J’eus alors l’idée de me faire vomir.
Ce fut la plus grosse erreur de toute ma vie ! Celle à ne jamais commettre qui fut le détonateur de la maladie !!
Mais à l’époque je ne le savais pas mais très vite à la moindre émotion, je faisais cet acte qui se transformait plus tard comme une drogue : manger, vomir, manger, vomir
Mais comment faire encore sans attirer l’attention ? Heureusement, ils avaient deux toilettes et je choisis ceux d’en bas, un peu à l’écart. Les doigts dans le fond de ma gorge, il fallait alors que j’éjecte toute cette nourriture de merde qui me répugnait. Je me sentais « vide », honteuse et je culpabilisais de mon acte… Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que j’allais tomber dans le terrible piège des vases communicants comme je dis. « Je mange, je me vide, je mange, je me vide. Quelle simplicité !!! Un estomac qui s'agrandit et qui ne va pas cesser de s'agrandir ! Et petit à petit, des vomissements qui sortent « naturellement ». Quelle descente dans un gouffre ! Quel piège ! Quel piège ! Au secours ! Aidez-moi ! »
Je dois insister sur cet acte qui va être plus tard déclencheur de la vraie maladie en dépit de notre volonté. C’est à dire que peu à peu, le corps et le psychisme se transforment. Des envies, des pulsions apparaissent sans pouvoir se contrôler. Il faut manger coûte que coûte pour soulager le stress, les peurs, la culpabilité d’être impuissant, ce ventre qui se tord, ce ventre qui a mal…. Il faut manger pour se remplir, se remplir, se remplir... Petit à petit, l’estomac se dilate et devient énorme pour pouvoir recevoir cette quantité de nourriture. Puis après, on ressent une énorme culpabilité d’avoir avalé tant de nourriture que nous ne pouvons, malgré nous, garder, et elle s‘éjecte seule…. On se sent sale. On ne veut pas grossir non plus. On se sent toujours énorme alors qu’on ne l’est pas. C’est dans la tête. Tout se passe dans la tête, en fait. Puis peu à peu, la nourriture devient obsessionnelle et ce ventre qui se vide très régulièrement est toujours en attente de recevoir.... Évidemment… Voilà le cercle vicieux de cette épouvantable maladie qui malheureusement entraîne la personne dans des années « de consommation », si elle ne consulte pas immédiatement. Plus la maladie est soignée tôt, plus on a des chances de guérir !!! Pour beaucoup, cela peut durer une quinzaine d’années.... C’est ce que l’on appelle les addictions. Il faut se soigner. Il faut le déclic. Le déclic que j’ai eu d’ailleurs, déjà avec l’anorexie dont je ne parle pas ici. Mais, avant d’être malade de la boulimie je fis une longue période d’anorexie. Je ne pouvais plus manger, .... ne voulais plus manger surtout. Pourquoi ? Juste pour mieux mourir. Juste pour prouver aux autres qu’une souffrance intérieure me grignotait, et être capable de me laisser dépérir. Juste pour les faire souffrir, en fait. C’est bien par ce corps visible à l’œil nu, s’amaigrissant chaque jour un peu plus « qu’ils » pouvaient s’apercevoir enfin qu’il se passait quelque chose. Quelle exaltation aussi d’avoir un tel pouvoir sur son corps à défaut de pouvoir contrôler son âme en terrible souffrance affective ! Il est là le piège aussi. Ressentir du plaisir à se priver de nourriture et à perdre, perdre encore et encore les kilos… Mais la limite, nous n’arrivons plus à la contrôler, à un certain moment parce que nous sommes malades mentalement. En réalité, aussi, le danger de ces maladies, il faut employer les mots justes, est que nous avons un « merveilleux » pouvoir de destruction. C’est à dire que nous finissons par avoir plaisir à se détruire. C’est la seule chose que nous contrôlons. Cette destruction ! Et paradoxalement, Se punir de la sorte n’était pas un choix vraiment délibéré. Ce n’était pas moi qui dictais ma conduite. C’était « quelqu’un d’autre » comme si deux êtres m’habitaient. L’une gentille, l’autre méchante. Mais était-ce le mot juste là encore ? Je dirai plutôt, celle qui ne m’aimait pas, celle qui tentait de me détruire, celle que je détestais par-dessus tout. Donc, énorme combat intérieur entre ces deux personnages imaginaires…. Prouvant que j’étais bien malade !!! Alors que je maigrissais toujours considérablement, je me trouvais encore énorme et le processus mental de destruction se mettait en place subrepticement. Je voulais devenir transparente, ne plus exister. Je me laissais mourir ! Puis, j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai pu parler de tout ceci. J’ai réussi à trouver en moi beaucoup de courage pour lui avouer ma maladie qui me rendait honteuse. Mais je l’ai fait ! Et heureusement ! Elle m’écoutait sans me juger et me poussait à me poser les bonnes questions. C’est ainsi que j’ai commencé à m’effrayer, par mes propres réflexions faisant leur chemin, à réaliser enfin qu’il fallait mettre absolument un terme à ce comportement alimentaire, parce qu’à trop « jouer » inconsciemment avec la mort, je risquais véritablement de sombrer dans l’a-no-re-xie. Je risquais véritablement de perdre la partie. J’eus alors le déclic !
Quand l’aurais-je, pour la boulimie ????? L’autre facette des troubles du comportement alimentaire. Quand arriverais-je, à gérer mes émotions ?
Malgré certaines réflexions de mon entourage plus tard, sur mon comportement alimentaire, je ne me sentais pas en danger de cette maladie. J'aurai dû les écouter tous et prendre réellement conscience que je commençais à sombrer... Jamais je n'ai voulu consulter un psy pour m'expliquer ce qu'il se passait. J'aurai dû. Je regrette. Mais j'ai un fichu caractère aussi. On ne peut rien me dire. Je suis super susceptible et je crois toujours détenir la vérité. Il aurait fallut tout de suite consulter une diététicienne, un psy ou autre spécialistes, que sais-je ?
Je n'écoute pas beaucoup. Je suis très indépendante et je veux être libre dans ma tête aussi je ne supporte pas grand chose...
Revenons à mon histoire.
Le lendemain matin, papa me déposa chez moi pour préparer mon cartable et prendre quelques affaires. Je courus dans cette petite pièce pour effacer toutes traces de cette overdose. J’étais particulièrement glacée, non pas par la froideur du matin, mais par toutes ces images me revenant à la mémoire. Comment oublier cette vision cadavérique de maman gisant par terre ?
Arrivée à l’école mes copines m’attendaient, me parlaient. Mon esprit était ailleurs. Je ne pouvais leur dire ce que je venais de vivre tant la peur, la honte m’envahissaient. La honte et la colère, même à l’égard de maman.
Enfin Cyril mon ami de toujours arriva. C’était à lui seul que je pouvais me confier. Il était très mûr pour son âge, extrêmement gentil et toujours à mon écoute. Ne soyez pas choqués mais il était comme mon père parfois. En effet, pour prendre des décisions je me référais souvent à son avis tant ses pensées étaient saines et réfléchies. Prendre des décisions, était-ce mon rôle alors que je n’étais qu’une enfant ? J’étais devenue déjà, la mère de ma mère…
Lorsqu’il m’embrassa pour me dire bonjour il comprit tout de suite que je n’allais pas bien.
Un jeudi après-midi, n’ayant plus cours, Cyril, mon ami-confident de toujours me déposait prématurément à la maison.
J’avais 16 ans et étais en seconde. Ma scolarité devenait très chaotique, mais par moments, je me réfugiais dans le travail. Cela me permettait de maintenir une moyenne acceptable.
Bref ! Ce jour là fut désastreux.
Je rentrais tout doucement, appelait maman comme d’habitude pour la prévenir de mon retour. Personne ne répondit. Je fis alors le tour de la maison, pièce par pièce pour tenter de la trouver. Je savais qu'elle était rentrée, ses chaussures n'étaient pas rangées, mais où était-elle ? Soudain, le monde s’écroula pour moi. Comment qualifier ce que je venais de découvrir encore dans le cagibi : une vision horrible de ma maman gisant parterre. Que se passait-il encore ?
Je me jetais sur elle, écoutant de suite son cœur qui battait très lentement. Je levais les yeux et aperçus sur une étagère, son briquet, une petite cuillère, une seringue !!!
Ma tête explosait alors, en une fraction de seconde, les palpitations de mon cœur s’accélérèrent, je venais de comprendre :
Maman venait de faire une overdose !!!
Catastrophée, paniquée je réalisais qu’elle avait gravi un échelon supplémentaire dans l’échelle de la drogue. Elle, ma mère !
J’appelais tout de suite les pompiers. Elle était là, sur le sol, inerte, froide, sans vie. J’hurlais « maman, maman ». Je pensais qu’elle allait mourir. Je déposais une couverture et lui frottais les mains pour la réchauffer, accentuer la circulation de son sang. J’étais complètement désespérée. L’attente des pompiers fut interminable. Je tournais dans la maison et guettais par la fenêtre le moindre mouvement dans la rue. Je réfléchissais à sa descente aux enfers ne sachant pas encore, que moi aussi je m’y dirigeais...
Les pompiers arrivèrent enfin et je n’eu pas vraiment le temps de leur expliquer. Avec la petite cuillère et la seringue exposés, ils comprirent vite.
Maman fut admise à l’hôpital en soin intensif. Ils lui injectèrent tout un tas de trucs. Ils me demandèrent où était mon père et me harcelaient de questions sur elle.
J’étais seule dans la salle d’attente où j’attendais le verdict sur son état de santé. Papa arriva assez rapidement. Je lui avais caché les raisons de son hospitalisation par téléphone. Dès qu’il fut assis, je lui racontais notre histoire et je cru qu’il allait tomber à la renverse. Il n’était absolument pas au courant et même une larme , coulait sur son visage déconfit. Même s’ils étaient séparés, papa restait sensible à maman. Il écoutait ainsi ébahit, tout ce que je pouvais lui conter.
Dès que nous fûmes rassurés, nous quittâmes l’hôpital. Je n’ai pas pu lui faire de bisous. Je la voyais par la fenêtre de sa porte de chambre. Elle était sous un drap blanc, le visage blême, ses yeux creusés par cette drogue qu’elle prenait donc sans que je ne m’en sois aperçue. Elle était comme une morte sur son linceul. Papa me tira par la manche me faisant comprendre que nous devions partir.
Arrivés chez eux, Xavier mon demi frère m’accueillait avec son sourire coquin habituel. Même Nathalie fut très ouverte. Papa l’avait prévenue par téléphone.
Ils me questionnèrent à leur tour sur maman. Mais cela allait trop vite pour moi. Il fallait déjà que je digère son acte et cette crainte de la perdre. Je culpabilisais alors de n’avoir rien vu, de n’avoir pas été là pour pouvoir l’aider. Je me sentais responsable de son overdose et me posais tant de questions. En fait, je me sentais depuis trop longtemps, responsable de ma mère !!!
Nous passèrent à table. Je commençais à picorer et j’ai tout simplement dévoré le plat. Et Nathalie de me dire : « tu as un bon coup de fourchette ». Ce n’était pas de la faim, c’était de l’angoisse…
Je me sentais très agitée et une envie de manger tiraillait mon estomac. Mes intestins entamaient leur danse de siou. Je n’avais qu’une idée à l’esprit. Une obsession. Une répétition de mots dans ma tête : manger, manger, manger !! Mais je devais me contrôler. Ils parlaient mais je ne les entendais même plus. Ce n’était que brouhaha autour de moi.
Je prétextais être fatiguée pour pouvoir me retrouver seule dans ma chambre. Cette idée de manger envahissait mes pensées. J’attendais alors que tout le monde soit couché. Enfuie sous la couette, j’attendais le moment propice où je pourrais enfin assouvir ce besoin vital. Vers 1 H 00 du matin, enfin, je me lançais à la conquête du frigot. Je me dirigeais alors sur la pointe des pieds, dans la cuisine.
J’eus alors ma première grosse crise de boulimie.
Connaissant mal les lieux, j’avançais à petits pas et découvrais placard par placard ce que je pouvais bien m’engouffrer. En ouvrant le frigot, j’ingurgitais tout ce que je pouvais trouver : restant de pâtes, lardon, yaourt, camembert, friandises, nutella, céréales, chocolats, gâteaux apéritif, même ce que je n'aimais pas. Il fallait que je mange vite sans attirer l’attention. Il fallait que je me remplisse .... Mais en même temps, lorsque j’avalais, je ne pensais plus à rien. Plus d’angoisses, plus de visions, plus de questions. Plus rien ! Le vide cérébral. Le trou noir dans mes pensées. Le bien être ! Oui, le bien être ! Un soulagement après la tourmente ! La crise dura presque 2 h 00 et je fis disparaître toute trace de mes excès. Aussitôt, je me sentais mieux, mais comme un ballon de football, si lourde que mon ventre allait éclater. Je me mise sur le lit, mais j’avais terriblement mal au ventre. J’eus alors l’idée de me faire vomir.
Ce fut la plus grosse erreur de toute ma vie ! Celle à ne jamais commettre qui fut le détonateur de la maladie !!
Mais à l’époque je ne le savais pas mais très vite à la moindre émotion, je faisais cet acte qui se transformait plus tard comme une drogue : manger, vomir, manger, vomir
Mais comment faire encore sans attirer l’attention ? Heureusement, ils avaient deux toilettes et je choisis ceux d’en bas, un peu à l’écart. Les doigts dans le fond de ma gorge, il fallait alors que j’éjecte toute cette nourriture de merde qui me répugnait. Je me sentais « vide », honteuse et je culpabilisais de mon acte… Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que j’allais tomber dans le terrible piège des vases communicants comme je dis. « Je mange, je me vide, je mange, je me vide. Quelle simplicité !!! Un estomac qui s'agrandit et qui ne va pas cesser de s'agrandir ! Et petit à petit, des vomissements qui sortent « naturellement ». Quelle descente dans un gouffre ! Quel piège ! Quel piège ! Au secours ! Aidez-moi ! »
Je dois insister sur cet acte qui va être plus tard déclencheur de la vraie maladie en dépit de notre volonté. C’est à dire que peu à peu, le corps et le psychisme se transforment. Des envies, des pulsions apparaissent sans pouvoir se contrôler. Il faut manger coûte que coûte pour soulager le stress, les peurs, la culpabilité d’être impuissant, ce ventre qui se tord, ce ventre qui a mal…. Il faut manger pour se remplir, se remplir, se remplir... Petit à petit, l’estomac se dilate et devient énorme pour pouvoir recevoir cette quantité de nourriture. Puis après, on ressent une énorme culpabilité d’avoir avalé tant de nourriture que nous ne pouvons, malgré nous, garder, et elle s‘éjecte seule…. On se sent sale. On ne veut pas grossir non plus. On se sent toujours énorme alors qu’on ne l’est pas. C’est dans la tête. Tout se passe dans la tête, en fait. Puis peu à peu, la nourriture devient obsessionnelle et ce ventre qui se vide très régulièrement est toujours en attente de recevoir.... Évidemment… Voilà le cercle vicieux de cette épouvantable maladie qui malheureusement entraîne la personne dans des années « de consommation », si elle ne consulte pas immédiatement. Plus la maladie est soignée tôt, plus on a des chances de guérir !!! Pour beaucoup, cela peut durer une quinzaine d’années.... C’est ce que l’on appelle les addictions. Il faut se soigner. Il faut le déclic. Le déclic que j’ai eu d’ailleurs, déjà avec l’anorexie dont je ne parle pas ici. Mais, avant d’être malade de la boulimie je fis une longue période d’anorexie. Je ne pouvais plus manger, .... ne voulais plus manger surtout. Pourquoi ? Juste pour mieux mourir. Juste pour prouver aux autres qu’une souffrance intérieure me grignotait, et être capable de me laisser dépérir. Juste pour les faire souffrir, en fait. C’est bien par ce corps visible à l’œil nu, s’amaigrissant chaque jour un peu plus « qu’ils » pouvaient s’apercevoir enfin qu’il se passait quelque chose. Quelle exaltation aussi d’avoir un tel pouvoir sur son corps à défaut de pouvoir contrôler son âme en terrible souffrance affective ! Il est là le piège aussi. Ressentir du plaisir à se priver de nourriture et à perdre, perdre encore et encore les kilos… Mais la limite, nous n’arrivons plus à la contrôler, à un certain moment parce que nous sommes malades mentalement. En réalité, aussi, le danger de ces maladies, il faut employer les mots justes, est que nous avons un « merveilleux » pouvoir de destruction. C’est à dire que nous finissons par avoir plaisir à se détruire. C’est la seule chose que nous contrôlons. Cette destruction ! Et paradoxalement, Se punir de la sorte n’était pas un choix vraiment délibéré. Ce n’était pas moi qui dictais ma conduite. C’était « quelqu’un d’autre » comme si deux êtres m’habitaient. L’une gentille, l’autre méchante. Mais était-ce le mot juste là encore ? Je dirai plutôt, celle qui ne m’aimait pas, celle qui tentait de me détruire, celle que je détestais par-dessus tout. Donc, énorme combat intérieur entre ces deux personnages imaginaires…. Prouvant que j’étais bien malade !!! Alors que je maigrissais toujours considérablement, je me trouvais encore énorme et le processus mental de destruction se mettait en place subrepticement. Je voulais devenir transparente, ne plus exister. Je me laissais mourir ! Puis, j’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai pu parler de tout ceci. J’ai réussi à trouver en moi beaucoup de courage pour lui avouer ma maladie qui me rendait honteuse. Mais je l’ai fait ! Et heureusement ! Elle m’écoutait sans me juger et me poussait à me poser les bonnes questions. C’est ainsi que j’ai commencé à m’effrayer, par mes propres réflexions faisant leur chemin, à réaliser enfin qu’il fallait mettre absolument un terme à ce comportement alimentaire, parce qu’à trop « jouer » inconsciemment avec la mort, je risquais véritablement de sombrer dans l’a-no-re-xie. Je risquais véritablement de perdre la partie. J’eus alors le déclic !
Quand l’aurais-je, pour la boulimie ????? L’autre facette des troubles du comportement alimentaire. Quand arriverais-je, à gérer mes émotions ?
Malgré certaines réflexions de mon entourage plus tard, sur mon comportement alimentaire, je ne me sentais pas en danger de cette maladie. J'aurai dû les écouter tous et prendre réellement conscience que je commençais à sombrer... Jamais je n'ai voulu consulter un psy pour m'expliquer ce qu'il se passait. J'aurai dû. Je regrette. Mais j'ai un fichu caractère aussi. On ne peut rien me dire. Je suis super susceptible et je crois toujours détenir la vérité. Il aurait fallut tout de suite consulter une diététicienne, un psy ou autre spécialistes, que sais-je ?
Je n'écoute pas beaucoup. Je suis très indépendante et je veux être libre dans ma tête aussi je ne supporte pas grand chose...
Revenons à mon histoire.
Le lendemain matin, papa me déposa chez moi pour préparer mon cartable et prendre quelques affaires. Je courus dans cette petite pièce pour effacer toutes traces de cette overdose. J’étais particulièrement glacée, non pas par la froideur du matin, mais par toutes ces images me revenant à la mémoire. Comment oublier cette vision cadavérique de maman gisant par terre ?
Arrivée à l’école mes copines m’attendaient, me parlaient. Mon esprit était ailleurs. Je ne pouvais leur dire ce que je venais de vivre tant la peur, la honte m’envahissaient. La honte et la colère, même à l’égard de maman.
Enfin Cyril mon ami de toujours arriva. C’était à lui seul que je pouvais me confier. Il était très mûr pour son âge, extrêmement gentil et toujours à mon écoute. Ne soyez pas choqués mais il était comme mon père parfois. En effet, pour prendre des décisions je me référais souvent à son avis tant ses pensées étaient saines et réfléchies. Prendre des décisions, était-ce mon rôle alors que je n’étais qu’une enfant ? J’étais devenue déjà, la mère de ma mère…
Lorsqu’il m’embrassa pour me dire bonjour il comprit tout de suite que je n’allais pas bien.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 26 Nov - 6:52
On se connaissait depuis la 6ème, et à lui, je ne pouvais pas dissimuler ma détresse. Il connaissait tout de ma vie mouvementée depuis mes 12 ans et je savais tout de lui. Il m’apaisait toujours parce que son existence à lui était calme, sereine, équilibrée. Il me considérait comme sa petite sœur et avait toujours des élans de tendresse pour me réconforter. Je ne le remercierai jamais assez d’avoir été à mes côtés.
Lorsque nous fûmes seuls, je lui racontais ce que je venais d’endurer encore. Je me rappellerai toujours son regard attendri, compatissant, révolté aussi. Il n’arrêtait pas de répéter : « C’est pas possible, c’est pas possible » !!!
J’étais victime encore une fois, seule, perdue, devant des problèmes ne correspondant pas à ceux de mon âge.
En cours, j’étais dans l’incapacité de réfléchir. Je ne pensais qu’à maman. Comment allait-elle ? Allait-elle mourir ? Pourquoi n’avais-je rien vu ? C’était de ma faute !
A 10 h 00, à la récréation, j’appelais l’hôpital pour obtenir quelques informations. Malheureusement ils ne communiquaient rien par téléphone. Quelle solitude, quelle angoisse, que de questions !...
Ce jour là, à la cantine, ce fut très simple. Je finissais même les assiettes des copines ! …Mais je regrettais vite mon attitude, me dégouttais et culpabilisais toujours.
Papa vînt me chercher à la sortie du bahut vers 17 h 00 et nous filèrent voir maman.
Arrivés devant la porte de sa chambre, on nous informait qu’elle était à peine réveillée depuis un quart d’heure et que par conséquent, nous ne disposions que de quelques minutes pour la voir.
Lorsque je franchissais le seuil, mon ventre était encore alourdi par cette énorme boule. Maman était là, inerte. La tête en arrière, légèrement sur le côté, la bouche ouverte, son regard hagard comme si elle vivait ses dernières heures. Je l’embrassais longuement et pouvait sentir des larmes coulées sur son visage creusé par des mois de drogue. Je pleurais à mon tour et les mots ne parvinrent pas à sortir par tant d’émotions. Je fus choquée aussi de papa qui lui manifesta un élan d’amour en l’embrassant à son tour. Il était génial papa ! Maman me dit tout de suite : « Pardon, pardon ». A ce moment précis, tout l’amour que je lui portais était plus fort que la raison et je restai muette craignant d’être maladroite. Aussi, restais-je à son chevet en lui caressant la main tout doucement. Papa se tenait à l’arrière, sans intervenir. Il semblait être réellement touché. Nous parlions peu. Ce n’étaient que chaleur, douceur des gestes. Le moment de la séparation arriva trop vite. Je passais mes mains douces encore sur son visage. Elle, anéantie, ne pouvait me rendre cette tendresse. J’en avais tellement besoin. « Maman, je t’aime ». Peut-être ne lui avais-je pas suffisamment dit pour qu’elle sombre dans cette merde, pensais-je. Culpabilité !
Sortie de sa chambre, complètement stressée, les envies de sucre toujours plus puissante me reprenaient. Aussi je me dirigeais discrètement, la tête chercheuse d’une mine de rien, vers la machine libre service. Je me goinfrais de chocolats, de confiseries en tous genres…avant de rentrer à la maison et attirer leur attention.
Trois jours s’écoulèrent et maman fut transférée dans un autre service. Lorsque je lui rendis visite, elle n’était pas à l’aise et fuyait mon regard. Sans doute avait-elle honte. Toujours est-il que son attitude me peinait davantage. Puis enfin, j’engageais la conversation sur le sujet. C’est moi, la petite, qui la harcelait de questions pour comprendre ! Après plusieurs refus, elle commençait à me parler péniblement et me racontait que cela faisait 4 mois qu’elle était au stade de l’héroïne. Maman très seule depuis le départ de papa trouvait dans ces « voyages » une échappatoire aux dures réalités de la vie. Sa copine, collègue de travail, lors d’une de leur virée, l’avait entraîné là dedans. Elle n’avait voulu essayer juste qu’une fois (comme le joint !), pour voir, s’éclater, s’envoyer en l’air… Juste une fois ! Mais elle ne savait pas que dès que l’on goûte à la piqûre, c’était souvent pour la vie… Elle pleurait comme une petite fille. Je la questionnais toujours, la pressais et elle me répondait avec beaucoup de difficultés. Je voulais savoir pour comprendre. Elle pleurait toujours. J’étais abasourdie par tout ce que je pouvais entendre et je culpabilisais de n’avoir rien décelé. J’avais pourtant remarqué son amaigrissement, son laisser aller, ses difficultés à se concentrer, ses départs prématurés chez sa copine mais jamais jamais je ne me serais doutée qu’elle avait plongé ! La sentant si honteuse, je mis fin à cet interrogatoire qui devait être le bagne pour elle.
L’HEROINE, vous connaissez ?
Texte écrit à ma demande par une ancienne anorexique, Kaomy, qui connut la drogue :
« Il est midi. Quand pour la majeure partie de la population a bien attaqué la journée… il ouvre ses yeux… le cerveau encore retourné de la veille… les pupilles encore dilatées… les veines encore gonflées de son dernier shoot… Taxi ouvre les yeux, puis les referme aussitôt… C’est affreux la lumière du jour.
Elle transperce les yeux, vous pénètre l’intérieur du crâne et vous transperce aussi le cerveau comme une balle vous traverserait le corps…
Dans la maison, vide de personnes, vide d’amour, vide d’affection, règne un silence de mort et pourtant des bruits de marteau sur une enclume lui tape le crâne… Un bruit lourd et pesant, une éternelle répétition de sons…qui fatiguent. La tête comme dans un étau qui se serre encore un peu plus, il inspire profondément… Un moment de vide, puis un flash : UN SHOOT, UN SHOOT, UN SHOOT, UN SHOOT, UN SHOOT !!! La lumière du jour n’éblouit plus, le brouhaha ne s’entend plus… une seule chose ! UN SHOOT vite !
Il fouille les poches de son pantalon qui lui a encore servi de pyjama, faute d’être en assez bon état pour prendre la peine de se déshabiller. Même les chaussures sont restées accrochées à ses pieds… Les poches vides et c’est l’angoisse. Les premiers maux de ventre parviennent, l’angoisse est à son comble, le cerveau semble vidé, le corps mort : la crise de manque arrive !
En une fraction de seconde Taxi est en dehors du lit, munit de son attirail à défonce : une cuillère et une seringue…Il passe devant la tirelire familiale où il « emprunte » cent euros et fonce tête baissée, à peine couvert, dehors, dans le froid glacial d’un mois de février.
Manger, s’habiller, boire, se laver, travailler… Taxi n’y pense même pas.. UN SHOOT, juste un SHOOT …
Les gens le voient, il ne les aperçoit même pas. Les gens le saluent, il ne les entend même pas. Son cerveau est déconnecté. Sa seule obsession, UN SHOOT !
Les 500 mètres à parcourir jusqu’à l’extase, semblent être aussi long qu’une décennie. UN SHOOT, UN SHOOT, vite !
Taxi est de plus en plus mal. Sa tête va exploser. Il a l’impression que c’est la fin. Courage, Pikouze n’habite plus loin…
Un ultime effort pour ouvrir la porte et Taxi s’effondre dans le canapé de son copain Pikouze déjà en plein voyage. « Un SHOOT, un SHOOT, j’vais crever » ! Taxi lui tend les cent euros. Il en a pour un gramme…
A peine il prend le temps de chauffer l’aiguille, du jus de citron pour liquéfier le sang… On y est ! L’extase… Taxi sourit… il va mieux… son cerveau va mieux… son corps va mieux… Au bout de 5 minutes, il a déjà décollé et entamé son voyage.
Les tristes scénarios de la vie, les angoisses de jeunes adultes, les ennuis… Taxi a tout oublié… Un sourire permanent sur son visage comme si les muscles de sa mâchoire étaient bloqués… Les pupilles dilatées. Tantôt on a l’impression qu’elles vont explosées, tantôt elles rétrécissent… Les vaisseaux sanguins de ses yeux d’un bleu azur semblent avoir triplé de volume… Le teint pâle, le dessous des yeux noircis et ce regard… ce regard perdu et vide où au fond, il semble défiler un monde imaginaire…
Le visage serré et l’éternel grincement des dents…les contractions incontrôlées de ses muscles animent le silence…
« Wouah ! wouah… au secours gros… aide moi, je m’enfonce dans le canapé … ! Putain gros… j’arrive pas à en sortir ». Terrorisé, angoissé, Taxi a une hallucination ! Il se voit « manger » par le canapé. « J’vais crever… ah.. ah… aide moi…il va me bouffer… Pikouze, aide moi ! »
« Taxi, attention » lui répond Pikouze. « La poubelle… la poubelle…Fait attention… putain elle arrive…La poubelle … vite casse toi ! »
Pikouze sort de l’appartement affolé et se rut vers l’extérieur persuadé que la poubelle lui court après… Chacun semble avoir oublié l’autre. Chacun dans son monde imaginaire… Un monde où le canapé mange les gens où les poubelles poursuivent les gens. Taxi pleure tellement il a peur.
Quelques heures se passent, Pikouze réapparaît. Il ne sait pas où il est allé, il ne sait pas ce qui s’est passé, c’est le trou noir. Le même flash back que pour Taxi. C’est l’heure de la redescente… l’atterrissage après le décollage… le retour au réel. Cette étape peut être angoissante parfois et entraîner des scènes de violence, comme elle peut s’exécuter en douceur. L’héroïnoman est souvent épuisé au moment du retour à la réalité. Son cerveau pendant le voyage a énormément travaillé.
Taxi et Pikouze achèvent à peine leur périple et pourtant une seule obsession, l’unique, la même. Celle qui préoccupe leur vie, rythme leur journée, perturbe leur nuit : UN SHOOT.
La « pêche » s’annonce mal, Taxi et Pikouze sont fauchés. Et pourtant, chaque seconde compte, il faut faire vite. Fumant cigarettes sur cigarettes, tournant en rond tel un lion dans une cage, fouinant le moindre recoin à la recherche d’un billet « égaré »… la tension monte. Pikouze se plaint déjà de maux de ventre, Taxi est épuisé psychologiquement et finit par verser quelques larmes. « T’en fait pas mon vieux, je vais me démerder » lance Taxi. Et Pikouze de lui répondre : « J’en peux plus, j’ai mal…..… »
Maman restait hospitalisée un mois seulement pour le sevrage, par manque de place dans le service. Déjà au bout de 4 mois, elle était accro à cette « merde » et souffrait épouvantablement. En fait, on est accro à l’héro dès la première prise !
Moi, pendant cette période, je cachais les raisons à mon entourage. J’inventais une histoire, une maladie la contraignant à rester allongée. Tout le monde m’avait crue. Mais j’étais dans un silence angoissant et une souffrance inconcevable.
Chez papa, je n’étais pas à l’aise non plus dans cette maison. J’étais comme une pièce rapportée dans cette nouvelle famille. Il s’occupait à mon goût plus de mon demi-frère et de Nathalie que de moi qui avait pourtant un besoin terrible d’affection, de câlins à ce moment précis de ma vie. Peut-être me considérait-il déjà comme une adulte ? J’essayais pourtant de lui faire comprendre ce manque mais il ne réalisait pas. Il était très maladroit avec moi et je me sentais comme une étrangère.
Incomprise, je subissais alors ces silences étourdissants. Mais parallèlement et paradoxalement parfois je ne supportais plus ses câlins. Il me fallait grandir et je devais apprendre à m’en passer. Aussi, il faut le dire, très souvent, je le rejetais. Compliqué ce passage de l’enfance à l’adolescence ! C’est dans toute cette période, que mon désir de sucre s’installait vicieusement. Mes crises se manifestaient de plus en plus. Des pulsions !
Vînt le jour où maman put quitter l’hôpital. Une panique m’envahissait alors. Elle prenait des substituts à l’héro mais j’appréhendais son retour. Je savais que j’allais vivre toujours dans la crainte. L’angoisse en effet, qu’elle ne recommence.
Je retrouvais ma maman qui m’avait tellement manquée. Ma petite maman chérie. Comme elle allait un peu mieux, je mis de côté ma colère quant à son overdose d’autant qu’elle souffrait toujours. Les substituts diminuant, la rendaient agressive, dépressive et lui provoquaient encore des maux de ventre. Je dû faire face à ses changements d’humeur et être forte, encore.
Lorsque nous fûmes seuls, je lui racontais ce que je venais d’endurer encore. Je me rappellerai toujours son regard attendri, compatissant, révolté aussi. Il n’arrêtait pas de répéter : « C’est pas possible, c’est pas possible » !!!
J’étais victime encore une fois, seule, perdue, devant des problèmes ne correspondant pas à ceux de mon âge.
En cours, j’étais dans l’incapacité de réfléchir. Je ne pensais qu’à maman. Comment allait-elle ? Allait-elle mourir ? Pourquoi n’avais-je rien vu ? C’était de ma faute !
A 10 h 00, à la récréation, j’appelais l’hôpital pour obtenir quelques informations. Malheureusement ils ne communiquaient rien par téléphone. Quelle solitude, quelle angoisse, que de questions !...
Ce jour là, à la cantine, ce fut très simple. Je finissais même les assiettes des copines ! …Mais je regrettais vite mon attitude, me dégouttais et culpabilisais toujours.
Papa vînt me chercher à la sortie du bahut vers 17 h 00 et nous filèrent voir maman.
Arrivés devant la porte de sa chambre, on nous informait qu’elle était à peine réveillée depuis un quart d’heure et que par conséquent, nous ne disposions que de quelques minutes pour la voir.
Lorsque je franchissais le seuil, mon ventre était encore alourdi par cette énorme boule. Maman était là, inerte. La tête en arrière, légèrement sur le côté, la bouche ouverte, son regard hagard comme si elle vivait ses dernières heures. Je l’embrassais longuement et pouvait sentir des larmes coulées sur son visage creusé par des mois de drogue. Je pleurais à mon tour et les mots ne parvinrent pas à sortir par tant d’émotions. Je fus choquée aussi de papa qui lui manifesta un élan d’amour en l’embrassant à son tour. Il était génial papa ! Maman me dit tout de suite : « Pardon, pardon ». A ce moment précis, tout l’amour que je lui portais était plus fort que la raison et je restai muette craignant d’être maladroite. Aussi, restais-je à son chevet en lui caressant la main tout doucement. Papa se tenait à l’arrière, sans intervenir. Il semblait être réellement touché. Nous parlions peu. Ce n’étaient que chaleur, douceur des gestes. Le moment de la séparation arriva trop vite. Je passais mes mains douces encore sur son visage. Elle, anéantie, ne pouvait me rendre cette tendresse. J’en avais tellement besoin. « Maman, je t’aime ». Peut-être ne lui avais-je pas suffisamment dit pour qu’elle sombre dans cette merde, pensais-je. Culpabilité !
Sortie de sa chambre, complètement stressée, les envies de sucre toujours plus puissante me reprenaient. Aussi je me dirigeais discrètement, la tête chercheuse d’une mine de rien, vers la machine libre service. Je me goinfrais de chocolats, de confiseries en tous genres…avant de rentrer à la maison et attirer leur attention.
Trois jours s’écoulèrent et maman fut transférée dans un autre service. Lorsque je lui rendis visite, elle n’était pas à l’aise et fuyait mon regard. Sans doute avait-elle honte. Toujours est-il que son attitude me peinait davantage. Puis enfin, j’engageais la conversation sur le sujet. C’est moi, la petite, qui la harcelait de questions pour comprendre ! Après plusieurs refus, elle commençait à me parler péniblement et me racontait que cela faisait 4 mois qu’elle était au stade de l’héroïne. Maman très seule depuis le départ de papa trouvait dans ces « voyages » une échappatoire aux dures réalités de la vie. Sa copine, collègue de travail, lors d’une de leur virée, l’avait entraîné là dedans. Elle n’avait voulu essayer juste qu’une fois (comme le joint !), pour voir, s’éclater, s’envoyer en l’air… Juste une fois ! Mais elle ne savait pas que dès que l’on goûte à la piqûre, c’était souvent pour la vie… Elle pleurait comme une petite fille. Je la questionnais toujours, la pressais et elle me répondait avec beaucoup de difficultés. Je voulais savoir pour comprendre. Elle pleurait toujours. J’étais abasourdie par tout ce que je pouvais entendre et je culpabilisais de n’avoir rien décelé. J’avais pourtant remarqué son amaigrissement, son laisser aller, ses difficultés à se concentrer, ses départs prématurés chez sa copine mais jamais jamais je ne me serais doutée qu’elle avait plongé ! La sentant si honteuse, je mis fin à cet interrogatoire qui devait être le bagne pour elle.
L’HEROINE, vous connaissez ?
Texte écrit à ma demande par une ancienne anorexique, Kaomy, qui connut la drogue :
« Il est midi. Quand pour la majeure partie de la population a bien attaqué la journée… il ouvre ses yeux… le cerveau encore retourné de la veille… les pupilles encore dilatées… les veines encore gonflées de son dernier shoot… Taxi ouvre les yeux, puis les referme aussitôt… C’est affreux la lumière du jour.
Elle transperce les yeux, vous pénètre l’intérieur du crâne et vous transperce aussi le cerveau comme une balle vous traverserait le corps…
Dans la maison, vide de personnes, vide d’amour, vide d’affection, règne un silence de mort et pourtant des bruits de marteau sur une enclume lui tape le crâne… Un bruit lourd et pesant, une éternelle répétition de sons…qui fatiguent. La tête comme dans un étau qui se serre encore un peu plus, il inspire profondément… Un moment de vide, puis un flash : UN SHOOT, UN SHOOT, UN SHOOT, UN SHOOT, UN SHOOT !!! La lumière du jour n’éblouit plus, le brouhaha ne s’entend plus… une seule chose ! UN SHOOT vite !
Il fouille les poches de son pantalon qui lui a encore servi de pyjama, faute d’être en assez bon état pour prendre la peine de se déshabiller. Même les chaussures sont restées accrochées à ses pieds… Les poches vides et c’est l’angoisse. Les premiers maux de ventre parviennent, l’angoisse est à son comble, le cerveau semble vidé, le corps mort : la crise de manque arrive !
En une fraction de seconde Taxi est en dehors du lit, munit de son attirail à défonce : une cuillère et une seringue…Il passe devant la tirelire familiale où il « emprunte » cent euros et fonce tête baissée, à peine couvert, dehors, dans le froid glacial d’un mois de février.
Manger, s’habiller, boire, se laver, travailler… Taxi n’y pense même pas.. UN SHOOT, juste un SHOOT …
Les gens le voient, il ne les aperçoit même pas. Les gens le saluent, il ne les entend même pas. Son cerveau est déconnecté. Sa seule obsession, UN SHOOT !
Les 500 mètres à parcourir jusqu’à l’extase, semblent être aussi long qu’une décennie. UN SHOOT, UN SHOOT, vite !
Taxi est de plus en plus mal. Sa tête va exploser. Il a l’impression que c’est la fin. Courage, Pikouze n’habite plus loin…
Un ultime effort pour ouvrir la porte et Taxi s’effondre dans le canapé de son copain Pikouze déjà en plein voyage. « Un SHOOT, un SHOOT, j’vais crever » ! Taxi lui tend les cent euros. Il en a pour un gramme…
A peine il prend le temps de chauffer l’aiguille, du jus de citron pour liquéfier le sang… On y est ! L’extase… Taxi sourit… il va mieux… son cerveau va mieux… son corps va mieux… Au bout de 5 minutes, il a déjà décollé et entamé son voyage.
Les tristes scénarios de la vie, les angoisses de jeunes adultes, les ennuis… Taxi a tout oublié… Un sourire permanent sur son visage comme si les muscles de sa mâchoire étaient bloqués… Les pupilles dilatées. Tantôt on a l’impression qu’elles vont explosées, tantôt elles rétrécissent… Les vaisseaux sanguins de ses yeux d’un bleu azur semblent avoir triplé de volume… Le teint pâle, le dessous des yeux noircis et ce regard… ce regard perdu et vide où au fond, il semble défiler un monde imaginaire…
Le visage serré et l’éternel grincement des dents…les contractions incontrôlées de ses muscles animent le silence…
« Wouah ! wouah… au secours gros… aide moi, je m’enfonce dans le canapé … ! Putain gros… j’arrive pas à en sortir ». Terrorisé, angoissé, Taxi a une hallucination ! Il se voit « manger » par le canapé. « J’vais crever… ah.. ah… aide moi…il va me bouffer… Pikouze, aide moi ! »
« Taxi, attention » lui répond Pikouze. « La poubelle… la poubelle…Fait attention… putain elle arrive…La poubelle … vite casse toi ! »
Pikouze sort de l’appartement affolé et se rut vers l’extérieur persuadé que la poubelle lui court après… Chacun semble avoir oublié l’autre. Chacun dans son monde imaginaire… Un monde où le canapé mange les gens où les poubelles poursuivent les gens. Taxi pleure tellement il a peur.
Quelques heures se passent, Pikouze réapparaît. Il ne sait pas où il est allé, il ne sait pas ce qui s’est passé, c’est le trou noir. Le même flash back que pour Taxi. C’est l’heure de la redescente… l’atterrissage après le décollage… le retour au réel. Cette étape peut être angoissante parfois et entraîner des scènes de violence, comme elle peut s’exécuter en douceur. L’héroïnoman est souvent épuisé au moment du retour à la réalité. Son cerveau pendant le voyage a énormément travaillé.
Taxi et Pikouze achèvent à peine leur périple et pourtant une seule obsession, l’unique, la même. Celle qui préoccupe leur vie, rythme leur journée, perturbe leur nuit : UN SHOOT.
La « pêche » s’annonce mal, Taxi et Pikouze sont fauchés. Et pourtant, chaque seconde compte, il faut faire vite. Fumant cigarettes sur cigarettes, tournant en rond tel un lion dans une cage, fouinant le moindre recoin à la recherche d’un billet « égaré »… la tension monte. Pikouze se plaint déjà de maux de ventre, Taxi est épuisé psychologiquement et finit par verser quelques larmes. « T’en fait pas mon vieux, je vais me démerder » lance Taxi. Et Pikouze de lui répondre : « J’en peux plus, j’ai mal…..… »
Maman restait hospitalisée un mois seulement pour le sevrage, par manque de place dans le service. Déjà au bout de 4 mois, elle était accro à cette « merde » et souffrait épouvantablement. En fait, on est accro à l’héro dès la première prise !
Moi, pendant cette période, je cachais les raisons à mon entourage. J’inventais une histoire, une maladie la contraignant à rester allongée. Tout le monde m’avait crue. Mais j’étais dans un silence angoissant et une souffrance inconcevable.
Chez papa, je n’étais pas à l’aise non plus dans cette maison. J’étais comme une pièce rapportée dans cette nouvelle famille. Il s’occupait à mon goût plus de mon demi-frère et de Nathalie que de moi qui avait pourtant un besoin terrible d’affection, de câlins à ce moment précis de ma vie. Peut-être me considérait-il déjà comme une adulte ? J’essayais pourtant de lui faire comprendre ce manque mais il ne réalisait pas. Il était très maladroit avec moi et je me sentais comme une étrangère.
Incomprise, je subissais alors ces silences étourdissants. Mais parallèlement et paradoxalement parfois je ne supportais plus ses câlins. Il me fallait grandir et je devais apprendre à m’en passer. Aussi, il faut le dire, très souvent, je le rejetais. Compliqué ce passage de l’enfance à l’adolescence ! C’est dans toute cette période, que mon désir de sucre s’installait vicieusement. Mes crises se manifestaient de plus en plus. Des pulsions !
Vînt le jour où maman put quitter l’hôpital. Une panique m’envahissait alors. Elle prenait des substituts à l’héro mais j’appréhendais son retour. Je savais que j’allais vivre toujours dans la crainte. L’angoisse en effet, qu’elle ne recommence.
Je retrouvais ma maman qui m’avait tellement manquée. Ma petite maman chérie. Comme elle allait un peu mieux, je mis de côté ma colère quant à son overdose d’autant qu’elle souffrait toujours. Les substituts diminuant, la rendaient agressive, dépressive et lui provoquaient encore des maux de ventre. Je dû faire face à ses changements d’humeur et être forte, encore.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Ven 27 Nov - 5:14
A la maison, toutes deux, nous passâmes de longues heures à discuter. Elle me racontait son sentiment d’abandon lorsque papa nous laissa. Pour la première fois de sa vie, elle me contait également sa vie de jeune fille, les difficultés de sa jeunesse à vivre dans une famille où son père buvait. Cet instant avec elle, fut très touchant. Je compris alors son mal être qu’elle traînait avec elle depuis toujours. Elle me racontait en effet, que son père alcoolique passait ses nerfs sur elle lorsqu’il était saoul. Maman avait donc été une enfant battue et jamais de sa vie elle ne m’en avait parlé. Elle avait gardé tous ces traumatismes toute sa vie durant. Tous ses secrets... Comment pouvait-elle être bien alors ? Elle avait donc toujours su dissimuler son mal être et m’avoua que le shit au début lui permettait de se sentir plus légère psychiquement. Mais au fil des semaines, elle était tombée dans un engrenage artificiel qui devint un besoin vital. Sans s’en rendre compte, elle glissa tout doucement vers la dépendance. Avant de passer à l’héroïne, il lui fallait jusqu’à 10 pétards par jours parfois et aimait les sensations que lui procurait le joint. Elle planait toute la journée et cela lui permettait de ne plus penser à rien... Et comme elle me l’a expliqué, pour ne pas se sentir mal à l’issue du la fume du premier joint, elle en reprenait toujours un de plus pour ne pas ressentir la sensation du mal être quand les effets ne se font plus et c’est comme cela me dit-elle, qu’elle tomba dans la dépendance…. Plus, toujours plus, encore plus…
Deux mois de bonheur s’écoulèrent ainsi, où j’avais retrouvé une maman attentive, aimante, protectrice, adorable. Une vraie maman, quoi ! Elle prenait consciencieusement son traitement et allait toujours en progrès.
Je restais toutefois souvent dans la suspicion. Quand je rentrais de l’école, que j’avais la chance de la retrouver toujours vivante, elle subissait mon interrogatoire discret quant à son emploi du temps et je ne pouvais m’empêcher de scruter son regard, ses pupilles… Etait-ce mon rôle ????
Pour ma part, le ciel gris semblait s’ouvrir également. J’avais retrouvé une vie d’adolescente « presque normale ».
A l’école, j’avais fait la connaissance de Maxime. Un garçon pour lequel, j’avais tout de suite flashé ! Il avait 20 ans, était beau comme un cœur et attentionné comme un père. Moi qui sortais d’une crise familiale difficile, Maxime m’apportait un peu de bien être, de calme, de tendresse. Ce bonheur soudain me mettait sur un petit nuage et je ne tardais pas à me confier à lui, sentant une écoute attentive et compréhensive. Il connaissait tout de ma vie et savait me valoriser, m’encourager. Je ne m’aimais pas beaucoup en effet, mais avec lui, j’oubliais mon mal de vivre. Il était toute ma force.
Lorsque je lui racontais la drogue de maman, son overdose, il m’avait considérablement époustouflé. Il lui trouvait des excuses et dédramatisait la situation.
Ce ne fut que du bonheur pendant 6 mois. J’avais trouvé un équilibre et beaucoup d’affectif. Lorsque notre relation pris de l’ampleur, je décidais de le présenter à maman. Elle, de son côté, avait retrouvé toutes ses forces par ses kilos repris, retravaillait depuis 2 mois et semblait revivre. Cela pouvait se voir sur son visage épanoui.
Papa de son côté, vivait aussi dans la joie avec son « fils » qu’il l’avait transformé en « papa gâteaux ». Son affection me manquait toujours, mais Maxime me comblait.
Mes problèmes avec la nourriture avaient diminué comme par enchantement, en même temps que je rencontrais Maxime. Il était pour moi tout l’affectif dont j’avais besoin.
Mais tout ce bonheur fut de courte durée.
Maman, se sentant mieux, recommençait à sortir. J’avais toujours de la crainte car elle restait fragile. Aussi, étais-je sur le qui vive et surveillais ses fréquentations. Mais je devais apprendre aussi à lui faire confiance, elle était « guérie » !
Maxime et moi sortions également les samedis. La vie était belle.
Notre première expérience sexuelle fut excellente. On m’avait pourtant dit que la première fois en général n’était pas terrible. Moi, j’ai eu de la chance. Maxime était très attentionné, très doux ce soir là. Je le sentais aimant. Nous étions à la maison, maman était sortie. Seuls sur le canapé à regarder la télé, nous étions enlacés comme un nœud de marin à se faire des papouilles lorsque nos deux corps s’enflammèrent. Nous n’avions pas eu besoin de se poser de questions, nous nous laissions guider par cette envie physique de nous fondre. Maxime, toujours aussi responsable dans la vie (son copain étant malade du sida), pris un préservatif que je lui mis délicatement, amoureusement et nous plongèrent dans une fougue endiablée. Je garde un souvenir merveilleux, merveilleux, merveilleux. C’est ça l’amour ? Quel délice…
Mais à l’automne, mon rêve éclatait en mille morceaux.
A l’issue d’une de ses soirées, maman n’était pas encore rentrée à 4 h 00 du matin. Nous l’attendions autour d’un café. Elle arriva vers 4 h 30 pensant sans doute que nous étions au lit. Le champs était libre devait-t-elle se dire. Elle avait bu pensais-je et se cognait contre les murs. Je me dressais devant elle. Une colère montait en moi immédiatement. J’avais l’impression d’être trahie à nouveau. Je l’observais dans les yeux et compris alors très vite, qu’elle avait recommencé ! Brutalement, je lui soulevais la manche de son corsage. Et là, tout mon être se mit à trembler. Je voyais encore les traces de la piqûre !!!
Cette vision m’étouffait. Ma cage thoracique se serrait, je me sentais oppressée encore. « non » lui disais-je, « c’est pas vrai », « merde », « chier », « qu’est ce que tu as fait encore », « merde », « j’en ai marre »… Je la secouais très violemment et reculais tout aussitôt, écoeurée, effrayée de ce que je venais de voir, encore !
Maman, telle une petite fille, s’écroulait dans le couloir, recroquevillée, la tête entre ses mains complètement muette malgré toute ma violence physique et verbale.
Maxime était à l’écart et observait sans mots dire. Ses sourcils froncés, son regard noir !
Je fus prise alors d’une furie. Je revivais l’horreur. Je ne pouvais plus supporter. Je me jetais alors sur tout ce que je pouvais trouver. Vase, téléphone, bibelots, bouteille… Je fracassais tout. Elle, parterre, toujours, me suppliait : « Arrête, arrête ! ». Mais je ne l’entendais plus. Je l’insultais, j’hurlais, criais ma douleur, me déchaînais. Ce n’était plus moi. Soudain, je levais la main sur elle. J’avais cette envie de la cogner pour m’éviter de le faire sur moi. Le bras en l’air, j’avançais près d’elle. Elle se protégeait de ses mains sachant que le coup allait la fracasser. Maxime alors, retînt mon bras avec fermeté. « Arrêtes maintenant, c’est bon, arrêtes ». Maman eut une lueur d’espoir et à quatre pattes comme un jeune enfant, se traînait pour se réfugier dans sa chambre. Quant à moi, je me laissais glissée le long du mur, anéantie physiquement et psychologiquement, vide de tout espoir... Si Maxime n’avait pas été là, c’est sûr, je lui aurais certainement asséné un coup des plus violents. C’était trop dur pour moi à supporter.
« Mais pourquoi ? Pourquoi ? » Criais-je encore. J’étais folle de rage, de haine, de honte même, devant Maxime. Et encore une fois, je me sentais responsable de la santé de ma mère !!!!!
Il n’y eut ce jour là que les gâteaux, les céréales, le poulet, le gruyère, les yaourts, la charcuterie, la crème fraîche, le pain, le beurre pour me calmer !!!
Vers 6 h 00, complètement « vidée » de ma colère, « remplie » de ma haine et de bouffes, je m’écroulais avec Maxime, au creux de ses bras raides. C’était la première fois qu’il me voyait ainsi et était terriblement choqué par tant de violence d’une part et d’autre part, d’avoir assisté à ce repas gargantuesque. Je vois encore ses yeux !
J’étais sur le lit, sur le dos comme un cafard ne pouvant plus bouger par tout ce que j’avais pu engloutir. Vomir, il me fallait maintenant vomir !! Mais comment m’y prendre, avec la présence de Maxime. Je devais lui avouer mes troubles du comportement alimentaire. J’avais honte. Comment allait-il encore réagir ? Il en avait tellement vu ce soir là. Je décidais de ne rien lui dire finalement et de ruser encore. Mais toutes ces ruses et tricheries n’arrangent pas ma culpabilité… Je m’enfermais dans la salle de bain pour vomir discrètement dans le lavabo. Avec mes doigts, j’écrasais alors toute cette nourriture et faisais couler l’eau en abondance. Cela puait ! Il devait trouver le temps long puisqu’il vint frapper à la porte. « J’arrive, plus que les dents à laver » lui disais-je. « Au secours, je suis en train de plonger... »
Avant de le rejoindre dans notre chambre, j’allais dans celle de maman. Elle n’avait même pas eu la force de se déshabiller et s’était écroulée sur son lit. Je lui mis une couverture pour qu’elle ne prenne pas froid.
Dans notre lit, Maxime était pensif. C’était la première fois qu’il assistait à la scène d’une droguée anéantie par son shoot. J’étais tellement honteuse que je ne pouvais engager une conversation avec lui sur ce sujet.
Je ne trouvais pas le sommeil pourtant il était près de 8 h 00 du matin. Mais la rechute de maman cassait tous mes espoirs. Je ne comprenais pas. Je lui donnais tellement d’amour depuis 6 mois… Elle n’avait pas le droit de me faire cela. Je réfléchissais pour tenter de trouver des solutions pour la sauver. Il était temps maintenant que quelqu’un l’aide vraiment. Et cela devait être MOI. Je me l’étais imposée…
Il était 12 h 30 lorsque je fis surface. Tout le monde dormait encore. A peine debout, je ne pensais déjà qu’à dévorer. C’est ce jour là précisément que mes doutes se confirmèrent. J’étais devenue BOULIMIQUE !
Je fis donc une crise vers 13 h 00 qui ne fut pas longue et trop violente. Seule dans la cuisine, c’était facile…
Vers 13 h 30, je me dirigeais vers la chambre de maman parce que je l’entendais gémir. « Qui a-t-il, maman » lui disais-je. Elle était en boule sur son lit, se tenant le ventre. Elle n’eut pas besoin de me répondre, je compris immédiatement qu’elle commençait à être en manque. Cette merde dans son corps la rongeait dès le réveil. Il ne lui avait fallut qu'un shoot pour sombrer à nouveau ! Il me fallait trouver une solution. Mais que faire ? Nous n’avions plus de substituts. Maman me dit alors de me rendre chez sa copine qui pourrait me dépanner. « Vite, je sens que ça monte » me disait-elle, désespérée. J’étais encore une fois abasourdie par ce qu’OSAIT me demander ma mère. Je devais à présent, moi, Scarlett, aller chercher sa dose qui la détruisait depuis des mois.
J’étais devenue donc, Scarlett, sa fille, son tuteur destructeur d’une plante verte commençant à faner. Trouver un shoot, vite. Lui donner la mort. Je lui donnais la mort !!! Mais elle souffrait déjà tellement que je devais mettre de côté mes réflexions. Elle me donnait alors de l’argent et je courus chez son amie.
Arrivée chez elle, en pleure, je lui tendais le billet de l’espoir pour maman, le billet de la mort pour moi. « C’est pour maman, elle est en crise ». Je n’eus même pas le besoin de m’expliquer davantage qu’elle accéda à ma demande sans mots dire. Mais je ne pu m’empêcher en rebroussant mon chemin de lui crier violemment : « C’est d’ta faute ! ». J’étais comme un zombie sur cette route où je ne voyais pas la fin. Je culpabilisais parce que ce jour là, j’étais devenue par la force des choses, la main tendue mais tueuse pour maman. C’était trop dur à surmonter et je pleurais. Je voulais être son sauveur et non pas son assassin. Mais maman était en manque, je n’avais pas d’autre choix !
A la maison, elle se tordait toujours dans un gémissement plaintif comme une malade sur le point de mourir ! De grosses gouttes coulaient sur son corps trempé de sueur et à peine une minute après, elle était prise de tremblements et se plaignait de la froideur. Son regard s’éclairait néanmoins dès qu’elle me vit où plutôt, dès qu’elle comprit que j’avais son shoot. Elle se précipitait alors sur son sac à main pour saisir son matériel de mort et moi, Scarlett, sa fille, j’assistais à sa pikouze du bonheur !!
Je ne savais plus où j’en étais. Colère, haine, compassion, amour, désespoir !!!
Dès qu’elle fut dans son trip, après deux tentatives de dialogue, nous pûmes discuter. Maxime dormait toujours et cela m’arrangeait bien.
Elle était sûrement toute honteuse puisqu’elle se cachait sous la couette pour ne pas m’affronter. Je réunissais alors tout mon courage et très calmement, je tentais de trouver avec elle des solutions. Il fallait que quelqu’un l’aide. Je la rassurais, la déculpabilisais et essayais de dédramatiser la situation. Je fus la « grande », ce jour là.
Je savais qu’il ne nous restait QUE peu de temps avant la nouvelle crise. Aussi, fallait-il agir vite. Nous étions dimanche et je ne pouvais pas la laisser ainsi. Je réveillais donc Maxime en lui demandant de nous emmener à l’hôpital. Il acquiesçait immédiatement sans poser de questions. Je préparais alors une valise pour maman sachant pertinemment qu’elle resterait longtemps cette fois. J’informais également papa par téléphone. Au son de ma voix, il comprit de suite qu’il se passait encore quelque chose.
Nous décidâmes de nous rendre aux urgences. Elle se laissait guider et ne parlait plus. La honte, je pense. Et moi, je la rassurais, lui demandais d’être forte.
A l’hôpital, je dus encore une fois répondre à l’interrogatoire des médecins. Je le supportais moins parce que je sentais qu’ils la jugeaient. Je précise d’ailleurs, que ces professionnels manquent absolument de psychologie, de diplomatie parfois face à ce genre de patients qui n’ont pas souhaités être ce qu’ils sont. Je dus, avec mes mots de jeune fille, leur expliquer la descente aux enfers de maman. Elle pleurait, tremblait de tous ces membres mais je devais être forte devant elle pour ne pas qu’elle s’écroule. Je n’avais de cesse de la caresser, la rassurer, l’embrasser tendrement.
Elle fut prise en charge assez rapidement et nous la quittèrent.
Une fois à la maison, je pus enfin relâcher toute cette tension et m’installais à table. Je m’effondrais alors dans la cuisine. Ce que je venais de subir depuis 24 h 00, était trop puissant. Il était 5 h 00 lorsque je me mise à goûter. Là encore, cette bouffe me permettait d’enfuir toutes mes émotions. A l’intérieur, je me sentais « vide ». J’avais une effroyable culpabilité d’avoir été obligée de lui donner un shoot.
Maxime était sur le point de partir lorsque papa arriva. Papa était contrarié encore. Las, mais inquiet pour maman. Je lui racontais ce cauchemar encore.
Nous décidâmes d’en finir définitivement avec cette drogue. Aussi, dès le lundi, il était convenu de se mettre en quête d’un centre de désintoxication.
Je refis encore une fois mes valises pour aller chez papa, sachant que là aussi, j’y resterai longtemps.
Le lendemain, papa ne pouvant s’absenter de son travail, sans prévenir, c’est encore moi, n’allant pas à l’école, qui fit les démarches. Je pris le bus pour me rendre à la gendarmerie, ne sachant pas où aller, pour obtenir une adresse et faire soigner maman. Mais il y avait trop de papiers à faire et je n’étais pas majeure. Aussi, je retournais à la maison.
Elle était vide. Mon petit frère à la crèche, papa et Nathalie au travail. Cette solitude encore, me pesait. Ma tête était fatiguée ! « Quand pourrais-je vivre normalement » ? me disais-je.
Midi approchait, je devais préparer le repas mais je sentais une crise montée. Alors à toute hâte, je décidais de manger avant eux pour ne pas avoir à me jeter sur la nourriture au moment du repas familial.
Deux mois de bonheur s’écoulèrent ainsi, où j’avais retrouvé une maman attentive, aimante, protectrice, adorable. Une vraie maman, quoi ! Elle prenait consciencieusement son traitement et allait toujours en progrès.
Je restais toutefois souvent dans la suspicion. Quand je rentrais de l’école, que j’avais la chance de la retrouver toujours vivante, elle subissait mon interrogatoire discret quant à son emploi du temps et je ne pouvais m’empêcher de scruter son regard, ses pupilles… Etait-ce mon rôle ????
Pour ma part, le ciel gris semblait s’ouvrir également. J’avais retrouvé une vie d’adolescente « presque normale ».
A l’école, j’avais fait la connaissance de Maxime. Un garçon pour lequel, j’avais tout de suite flashé ! Il avait 20 ans, était beau comme un cœur et attentionné comme un père. Moi qui sortais d’une crise familiale difficile, Maxime m’apportait un peu de bien être, de calme, de tendresse. Ce bonheur soudain me mettait sur un petit nuage et je ne tardais pas à me confier à lui, sentant une écoute attentive et compréhensive. Il connaissait tout de ma vie et savait me valoriser, m’encourager. Je ne m’aimais pas beaucoup en effet, mais avec lui, j’oubliais mon mal de vivre. Il était toute ma force.
Lorsque je lui racontais la drogue de maman, son overdose, il m’avait considérablement époustouflé. Il lui trouvait des excuses et dédramatisait la situation.
Ce ne fut que du bonheur pendant 6 mois. J’avais trouvé un équilibre et beaucoup d’affectif. Lorsque notre relation pris de l’ampleur, je décidais de le présenter à maman. Elle, de son côté, avait retrouvé toutes ses forces par ses kilos repris, retravaillait depuis 2 mois et semblait revivre. Cela pouvait se voir sur son visage épanoui.
Papa de son côté, vivait aussi dans la joie avec son « fils » qu’il l’avait transformé en « papa gâteaux ». Son affection me manquait toujours, mais Maxime me comblait.
Mes problèmes avec la nourriture avaient diminué comme par enchantement, en même temps que je rencontrais Maxime. Il était pour moi tout l’affectif dont j’avais besoin.
Mais tout ce bonheur fut de courte durée.
Maman, se sentant mieux, recommençait à sortir. J’avais toujours de la crainte car elle restait fragile. Aussi, étais-je sur le qui vive et surveillais ses fréquentations. Mais je devais apprendre aussi à lui faire confiance, elle était « guérie » !
Maxime et moi sortions également les samedis. La vie était belle.
Notre première expérience sexuelle fut excellente. On m’avait pourtant dit que la première fois en général n’était pas terrible. Moi, j’ai eu de la chance. Maxime était très attentionné, très doux ce soir là. Je le sentais aimant. Nous étions à la maison, maman était sortie. Seuls sur le canapé à regarder la télé, nous étions enlacés comme un nœud de marin à se faire des papouilles lorsque nos deux corps s’enflammèrent. Nous n’avions pas eu besoin de se poser de questions, nous nous laissions guider par cette envie physique de nous fondre. Maxime, toujours aussi responsable dans la vie (son copain étant malade du sida), pris un préservatif que je lui mis délicatement, amoureusement et nous plongèrent dans une fougue endiablée. Je garde un souvenir merveilleux, merveilleux, merveilleux. C’est ça l’amour ? Quel délice…
Mais à l’automne, mon rêve éclatait en mille morceaux.
A l’issue d’une de ses soirées, maman n’était pas encore rentrée à 4 h 00 du matin. Nous l’attendions autour d’un café. Elle arriva vers 4 h 30 pensant sans doute que nous étions au lit. Le champs était libre devait-t-elle se dire. Elle avait bu pensais-je et se cognait contre les murs. Je me dressais devant elle. Une colère montait en moi immédiatement. J’avais l’impression d’être trahie à nouveau. Je l’observais dans les yeux et compris alors très vite, qu’elle avait recommencé ! Brutalement, je lui soulevais la manche de son corsage. Et là, tout mon être se mit à trembler. Je voyais encore les traces de la piqûre !!!
Cette vision m’étouffait. Ma cage thoracique se serrait, je me sentais oppressée encore. « non » lui disais-je, « c’est pas vrai », « merde », « chier », « qu’est ce que tu as fait encore », « merde », « j’en ai marre »… Je la secouais très violemment et reculais tout aussitôt, écoeurée, effrayée de ce que je venais de voir, encore !
Maman, telle une petite fille, s’écroulait dans le couloir, recroquevillée, la tête entre ses mains complètement muette malgré toute ma violence physique et verbale.
Maxime était à l’écart et observait sans mots dire. Ses sourcils froncés, son regard noir !
Je fus prise alors d’une furie. Je revivais l’horreur. Je ne pouvais plus supporter. Je me jetais alors sur tout ce que je pouvais trouver. Vase, téléphone, bibelots, bouteille… Je fracassais tout. Elle, parterre, toujours, me suppliait : « Arrête, arrête ! ». Mais je ne l’entendais plus. Je l’insultais, j’hurlais, criais ma douleur, me déchaînais. Ce n’était plus moi. Soudain, je levais la main sur elle. J’avais cette envie de la cogner pour m’éviter de le faire sur moi. Le bras en l’air, j’avançais près d’elle. Elle se protégeait de ses mains sachant que le coup allait la fracasser. Maxime alors, retînt mon bras avec fermeté. « Arrêtes maintenant, c’est bon, arrêtes ». Maman eut une lueur d’espoir et à quatre pattes comme un jeune enfant, se traînait pour se réfugier dans sa chambre. Quant à moi, je me laissais glissée le long du mur, anéantie physiquement et psychologiquement, vide de tout espoir... Si Maxime n’avait pas été là, c’est sûr, je lui aurais certainement asséné un coup des plus violents. C’était trop dur pour moi à supporter.
« Mais pourquoi ? Pourquoi ? » Criais-je encore. J’étais folle de rage, de haine, de honte même, devant Maxime. Et encore une fois, je me sentais responsable de la santé de ma mère !!!!!
Il n’y eut ce jour là que les gâteaux, les céréales, le poulet, le gruyère, les yaourts, la charcuterie, la crème fraîche, le pain, le beurre pour me calmer !!!
Vers 6 h 00, complètement « vidée » de ma colère, « remplie » de ma haine et de bouffes, je m’écroulais avec Maxime, au creux de ses bras raides. C’était la première fois qu’il me voyait ainsi et était terriblement choqué par tant de violence d’une part et d’autre part, d’avoir assisté à ce repas gargantuesque. Je vois encore ses yeux !
J’étais sur le lit, sur le dos comme un cafard ne pouvant plus bouger par tout ce que j’avais pu engloutir. Vomir, il me fallait maintenant vomir !! Mais comment m’y prendre, avec la présence de Maxime. Je devais lui avouer mes troubles du comportement alimentaire. J’avais honte. Comment allait-il encore réagir ? Il en avait tellement vu ce soir là. Je décidais de ne rien lui dire finalement et de ruser encore. Mais toutes ces ruses et tricheries n’arrangent pas ma culpabilité… Je m’enfermais dans la salle de bain pour vomir discrètement dans le lavabo. Avec mes doigts, j’écrasais alors toute cette nourriture et faisais couler l’eau en abondance. Cela puait ! Il devait trouver le temps long puisqu’il vint frapper à la porte. « J’arrive, plus que les dents à laver » lui disais-je. « Au secours, je suis en train de plonger... »
Avant de le rejoindre dans notre chambre, j’allais dans celle de maman. Elle n’avait même pas eu la force de se déshabiller et s’était écroulée sur son lit. Je lui mis une couverture pour qu’elle ne prenne pas froid.
Dans notre lit, Maxime était pensif. C’était la première fois qu’il assistait à la scène d’une droguée anéantie par son shoot. J’étais tellement honteuse que je ne pouvais engager une conversation avec lui sur ce sujet.
Je ne trouvais pas le sommeil pourtant il était près de 8 h 00 du matin. Mais la rechute de maman cassait tous mes espoirs. Je ne comprenais pas. Je lui donnais tellement d’amour depuis 6 mois… Elle n’avait pas le droit de me faire cela. Je réfléchissais pour tenter de trouver des solutions pour la sauver. Il était temps maintenant que quelqu’un l’aide vraiment. Et cela devait être MOI. Je me l’étais imposée…
Il était 12 h 30 lorsque je fis surface. Tout le monde dormait encore. A peine debout, je ne pensais déjà qu’à dévorer. C’est ce jour là précisément que mes doutes se confirmèrent. J’étais devenue BOULIMIQUE !
Je fis donc une crise vers 13 h 00 qui ne fut pas longue et trop violente. Seule dans la cuisine, c’était facile…
Vers 13 h 30, je me dirigeais vers la chambre de maman parce que je l’entendais gémir. « Qui a-t-il, maman » lui disais-je. Elle était en boule sur son lit, se tenant le ventre. Elle n’eut pas besoin de me répondre, je compris immédiatement qu’elle commençait à être en manque. Cette merde dans son corps la rongeait dès le réveil. Il ne lui avait fallut qu'un shoot pour sombrer à nouveau ! Il me fallait trouver une solution. Mais que faire ? Nous n’avions plus de substituts. Maman me dit alors de me rendre chez sa copine qui pourrait me dépanner. « Vite, je sens que ça monte » me disait-elle, désespérée. J’étais encore une fois abasourdie par ce qu’OSAIT me demander ma mère. Je devais à présent, moi, Scarlett, aller chercher sa dose qui la détruisait depuis des mois.
J’étais devenue donc, Scarlett, sa fille, son tuteur destructeur d’une plante verte commençant à faner. Trouver un shoot, vite. Lui donner la mort. Je lui donnais la mort !!! Mais elle souffrait déjà tellement que je devais mettre de côté mes réflexions. Elle me donnait alors de l’argent et je courus chez son amie.
Arrivée chez elle, en pleure, je lui tendais le billet de l’espoir pour maman, le billet de la mort pour moi. « C’est pour maman, elle est en crise ». Je n’eus même pas le besoin de m’expliquer davantage qu’elle accéda à ma demande sans mots dire. Mais je ne pu m’empêcher en rebroussant mon chemin de lui crier violemment : « C’est d’ta faute ! ». J’étais comme un zombie sur cette route où je ne voyais pas la fin. Je culpabilisais parce que ce jour là, j’étais devenue par la force des choses, la main tendue mais tueuse pour maman. C’était trop dur à surmonter et je pleurais. Je voulais être son sauveur et non pas son assassin. Mais maman était en manque, je n’avais pas d’autre choix !
A la maison, elle se tordait toujours dans un gémissement plaintif comme une malade sur le point de mourir ! De grosses gouttes coulaient sur son corps trempé de sueur et à peine une minute après, elle était prise de tremblements et se plaignait de la froideur. Son regard s’éclairait néanmoins dès qu’elle me vit où plutôt, dès qu’elle comprit que j’avais son shoot. Elle se précipitait alors sur son sac à main pour saisir son matériel de mort et moi, Scarlett, sa fille, j’assistais à sa pikouze du bonheur !!
Je ne savais plus où j’en étais. Colère, haine, compassion, amour, désespoir !!!
Dès qu’elle fut dans son trip, après deux tentatives de dialogue, nous pûmes discuter. Maxime dormait toujours et cela m’arrangeait bien.
Elle était sûrement toute honteuse puisqu’elle se cachait sous la couette pour ne pas m’affronter. Je réunissais alors tout mon courage et très calmement, je tentais de trouver avec elle des solutions. Il fallait que quelqu’un l’aide. Je la rassurais, la déculpabilisais et essayais de dédramatiser la situation. Je fus la « grande », ce jour là.
Je savais qu’il ne nous restait QUE peu de temps avant la nouvelle crise. Aussi, fallait-il agir vite. Nous étions dimanche et je ne pouvais pas la laisser ainsi. Je réveillais donc Maxime en lui demandant de nous emmener à l’hôpital. Il acquiesçait immédiatement sans poser de questions. Je préparais alors une valise pour maman sachant pertinemment qu’elle resterait longtemps cette fois. J’informais également papa par téléphone. Au son de ma voix, il comprit de suite qu’il se passait encore quelque chose.
Nous décidâmes de nous rendre aux urgences. Elle se laissait guider et ne parlait plus. La honte, je pense. Et moi, je la rassurais, lui demandais d’être forte.
A l’hôpital, je dus encore une fois répondre à l’interrogatoire des médecins. Je le supportais moins parce que je sentais qu’ils la jugeaient. Je précise d’ailleurs, que ces professionnels manquent absolument de psychologie, de diplomatie parfois face à ce genre de patients qui n’ont pas souhaités être ce qu’ils sont. Je dus, avec mes mots de jeune fille, leur expliquer la descente aux enfers de maman. Elle pleurait, tremblait de tous ces membres mais je devais être forte devant elle pour ne pas qu’elle s’écroule. Je n’avais de cesse de la caresser, la rassurer, l’embrasser tendrement.
Elle fut prise en charge assez rapidement et nous la quittèrent.
Une fois à la maison, je pus enfin relâcher toute cette tension et m’installais à table. Je m’effondrais alors dans la cuisine. Ce que je venais de subir depuis 24 h 00, était trop puissant. Il était 5 h 00 lorsque je me mise à goûter. Là encore, cette bouffe me permettait d’enfuir toutes mes émotions. A l’intérieur, je me sentais « vide ». J’avais une effroyable culpabilité d’avoir été obligée de lui donner un shoot.
Maxime était sur le point de partir lorsque papa arriva. Papa était contrarié encore. Las, mais inquiet pour maman. Je lui racontais ce cauchemar encore.
Nous décidâmes d’en finir définitivement avec cette drogue. Aussi, dès le lundi, il était convenu de se mettre en quête d’un centre de désintoxication.
Je refis encore une fois mes valises pour aller chez papa, sachant que là aussi, j’y resterai longtemps.
Le lendemain, papa ne pouvant s’absenter de son travail, sans prévenir, c’est encore moi, n’allant pas à l’école, qui fit les démarches. Je pris le bus pour me rendre à la gendarmerie, ne sachant pas où aller, pour obtenir une adresse et faire soigner maman. Mais il y avait trop de papiers à faire et je n’étais pas majeure. Aussi, je retournais à la maison.
Elle était vide. Mon petit frère à la crèche, papa et Nathalie au travail. Cette solitude encore, me pesait. Ma tête était fatiguée ! « Quand pourrais-je vivre normalement » ? me disais-je.
Midi approchait, je devais préparer le repas mais je sentais une crise montée. Alors à toute hâte, je décidais de manger avant eux pour ne pas avoir à me jeter sur la nourriture au moment du repas familial.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 28 Nov - 6:54
Lorsqu’ils arrivèrent, je racontais à papa ma matinée et il m’informait qu’il avait pris trois jours de congés pour s’occuper de maman. Il était super papa ! Franchement, pourquoi s’étaient-ils séparés ?
Elle fut alors admise dans un centre spécialisé, à 300 kms de chez nous.
C’était un soulagement mais toujours une sensation de vide en moi. Maman n’était plus là. Elle me manquait terriblement. Je savais qu’elle allait me revenir guérie, mais à ce moment précis, c’était d’elle dont j’avais besoin.
J’avais maintenant de plus en plus de crises que j’arrivais encore à dissimuler devant papa et Nathalie. Quelquefois, même, je mangeais le goûter de mon petit frère…qui ne pouvait rien dire… J’en faisais au moins trois fois par jour. Avant de partir à l’école, en revenant le midi, le soir.
Je mangeais, je vomissais parfois (la boulimie ne rime pas spécialement avec vomissement), je culpabilisais par ce début de maladie honteuse que je subissais depuis un an déjà.
Maman me manquait plus que jamais malgré l’affection de papa qui avait beaucoup changé. Nous lui rendions visite tous les 15 jours seulement parce que le centre était trop loin. Ces moments là me permettaient de me ressourcer. Elle allait mieux, était très affectueuse et nous passions de longues heures à se câliner. Et oui ! A 17 ans, j’étais encore une petite fille ! Pour nous laisser ensemble, papa et Nathalie allaient se promener en ville toute la journée. C’était vraiment gentil de leur part. Cela faisait maintenant 4 mois qu’elle se sevrait et je pensais sincèrement voir le bout de ce tunnel. Lorsqu’il était temps de mettre un terme à la visite, mon cœur se serrait fortement. Les séparations étaient toujours douloureuses à supporter. Mais ces jours là, j’étais mieux aussi. Je faisais moins de crises et j’avais par conséquent une lueur d’espoir. Peut-être allaient-elles disparaître ?
Chez papa, j’avais moins de liberté qu’auparavant. Maxime n’avait pas le droit de dormir à la maison.
Il avait changé Maxime ! Il avait le regard évasif et devait penser que ma famille ne lui plaisait pas. Je sentais aussi qu’il avait mal pour moi et se révoltait de tout ce que je pouvais supporter. Mais il était ma bouée de sauvetage, Maxime, et je m’accrochais à lui.
J’avais réussi à dissimuler ma boulimie et arrivais à contrôler les pulsions, devant lui. Son amour me donnait la force de « cacher » cette maladie. Parfois tout de même, c’était plus fort que moi et j’inventais alors des histoires me permettant de m’engouffrer discrètement dans le frigot…encore.
De longs mois s’écoulèrent ainsi où je conjuguais maladie, amour, solitude, absence, silence, souffrance.
« Comment vous expliquer la solitude dans la maladie, quelle qu’elle soit ?
Comment vous expliquer ce sentiment d’injustice et de culpabilité qui nous tue ?
Comment vous expliquer cette incompréhension, accusée de vouloir ressembler à une bimbo alors que beaucoup de garçons sombrent aussi dans ces maladies. Donc, rien à voir !
Comment vous expliquer cette double vie que je mène ?
Comment vous expliquer que je me sens une merde ?
Comment vous expliquer ? Comment vous expliquer ? »
La vie poursuivait son chemin chez papa et cela se passait relativement mieux. Il était très gentil et très indulgent avec moi. Papa était toujours une écoute attentive.
Pour mes 18 ans, je fis une fête extraordinaire. C’était la première fois depuis des années que j’avais pu, avec mes copines, me rendre en discothèque. Un rêve ! De la musique, de la liberté, de la légèreté. Tout ce dont une jeune fille de 18 ans a besoin. Je me laissais aller sur la piste de danse sans penser à quiconque, sauf à moi, à moi, à moi. Ma joie de vivre se communiquait et j’y mettais le feu !
C’était l’année du Bac aussi, et je l’obtins malgré tout, avec mention même.
Puis au mois de juillet, après 9 mois d’absence de maman, elle put sortir de son centre. 9 mois pour se soigner et retrouver un équilibre, une bonne santé psychique.
Son retour me ravissait. J’avais tellement besoin de sa douceur, de sa présence, de ses câlins encore.
Elle était métamorphosée. Tant physiquement que moralement. Je retrouvais ma maman de mes 10 ans. Son visage nous éblouissait, sa voix était sûre, sa démarche, volontaire. Elle avait bien évidemment perdu son travail. Aussi, nous ne tardèrent pas à prospecter et faisions ensemble des lettres et des CV. Il fallait absolument occuper son esprit.
Maxime revenait à la maison, y dormait mais s’accrochait souvent avec maman.
Quant à ma boulimie, elle était là encore et bien là. J’arrivais toujours à dissimuler mais maman se posait des questions tout de même, quant aux placards qui se vidaient. Elle m’en faisait souvent le reproche parce que financièrement, c’était un gouffre. Et oui, la boulimie, c’est aussi un porte monnaie qui se vide comme un puit sans fond. Il faut bien remplir ce ventre ! Tout comme le gramme d’héro à 100 euros. Un peu cher le voyage qui tue ! 4 pikouzes par jour, faites le calcul !!!
Aussi, pour ruser, je demandais à papa de l’argent de poche alors que maman m’en donnait déjà. C’est ainsi que je pouvais m’acheter encore des friandises que je cachais dans ma chambre pour qu’elles soient là, au cas où…
J’étais seule avec ma maladie que tout le monde ignorait. J’avais un mal être, que personne ne soupçonnait ! Je ne me supportais plus, à cause de toutes ces tricheries et de tous ces mensonges. Plus besoin de me faire vomir, maintenant ! La maladie était bien installée maintenant. Dès que je mangeais, je vomissais inéluctablement.
J’étais fatiguée de montrer un visage de jeune fille heureuse de vivre ! Je luttais chaque jour, chaque heure pour qu’une crise ne se déclenche pas. Du matin au soir, je ne vivais qu’avec cela. A la première heure, le pied par terre, la bouffe pénétrait mon esprit et mon corps. C'était l'obsession, le rituel. A la dernière heure, au coucher, après mes vomissements, la bouffe me culpabilisait !! Je me détestais tellement. Mais devant maman, je mettais mon masque. Je ne voulais pas lui causer de problèmes, la contrarier. Elle allait tellement mieux ! Je me sacrifiais pour elle…
Pourtant, au fond de moi, je la tenais un peu responsable. Si je n’avais pas eu à subir cette séparation et eu tant de chocs, trop de responsabilités pour l’enfant que j’étais, dans cette vie, la bouffe n’aurait peut-être jamais été l’échappatoire pour ce déséquilibre affectif. C’est une destruction que je retourne contre moi pour ne pas détruire les autres…. Mais depuis que j'écris mon histoire j’ai pris conscience aussi que j'avais cela au fond de moi. Il y en a c'est la bouffe, d'autres l'alcool, d'autres la drogue... Mais la voir s’épanouir dans son nouveau travail, avec ses nouvelles amies, sa vie saine me permettaient d’oublier et me permettaient de me sacrifier toujours…pour moi, je n’existais pas…
Il me fallait maintenant préparer malgré tout mon avenir et trouver ma voie.
Passionnée de littérature, je me dirigeais donc vers cette filière et devais me rendre en faculté de lettres à 300 kms de chez moi. Cette perspective m’angoissait. J’avais terriblement peur de la vie et de cette séparation encore d’avec maman. Mais il me fallait grandir enfin et trouver un appartement.
Maman, de son côté, ne m’encourageait guère. Mais je devais franchir ce pas. Quant arriva le mois de septembre, nos cœurs se resserraient. Par pudeur, je pense, nous en parlions très peu. Mais nos regards, nos attitudes en disaient long.
Pour ma part, je contrôlais de moins en moins mes crises de boulimie qui se multipliaient à l’idée de la quitter. Les angoisses montaient à l’approche fatidique de la date. Maman, quant à elle, n’était pas en meilleure forme. Elle aurait dû m'aider à couper le cordon...
J’entamais mes cours avec plaisir, mais le soir je me retrouvais seule encore dans cette petite chambre de bonne. Je me sentais lasse, toujours abandonnée. J’avais de réelles difficultés à devenir grande. Maxime me téléphonait, mais il me manquait. Plus de câlins, plus de bisous ! Donc, beaucoup plus de crises aussi. La bouffe, c’étaient les câlins que je n’avais plus ! De plus, il supportait de moins en moins ma mère. Il ne lui avait jamais pardonné ce qu’elle m’avait fait subir. Je me sentais vide encore et cela n’arrangeait pas mes problèmes de boulimie.
Je rencontrais un autre souci. Maman n’étant toujours pas au courant, ne me donnait pas suffisamment d’argent pour remplir ce ventre qui me torturait. Presque deux ans de maladie déjà, deux ans d’un secret très lourd à porter dans une solitude et une mésestime de moi phénoménale. Aussi, pour subvenir à mes besoins culinaires, je me mise en quête de petits boulots après mes cours.
J’avais connu sur les bancs de l’école trois filles vraiment géniales. Toutes quatre, nous vivions pleinement notre jeunesse d’étudiante et j’eus très vite confiance en elles pour leur avouer ma maladie. Deux d’entre elles ne comprenaient pas toujours mais avec Maude, ce fut extraordinaire. Peut-être était-ce parce qu’elle connaissait à son tour le mal être, je ne sais pas.
Quant à Aurélie et Pérrine, qui n’avaient connues que le bonheur, il est évident qu’elles ne pouvaient être une écoute compréhensive. Avec mes trois nanas, nous passions de bons moments. Une complicité s’était établie et nous sortions, même la semaine pour s’amuser. Je ne disais rien à Maxime évidemment. Pour la première fois de ma vie, je pouvais vivre ! Je gouttais au plaisir d’être libre ! Aussi nos escapades en boites étaient laborieuses parfois, il faut l’avouer. Mais mal dans ma peau, toujours, j’avais tendance à consommer un peu trop d’alcool. Mais cette ivresse me permettait tellement d’oublier… Avec l’alcool, je me sentais aussi légère qu’une petite libellule. Sur la piste de danse, la musique me transportait et me donnait des ailes. Avec la boulimie, je ne me sentais que LOURDE, ECRASEE, ETOUFFE, UNE GROSSE MERDE !!! J’avais toutefois sur mon dos Aurélie, qui était plus sérieuse. C’est elle d’ailleurs qui me prenait sous le bras, lorsque j’avais abusé. Je passais une année de délires avec ces filles qui me permettaient de croire en la vie !
Je travaillais néanmoins très bien et arrivais à tout concilier.
Deux soirs par semaine, j’avais trouvé un emploi au cinéma. Ce qui me permettait d’engranger quelques finances pour mes sorties et ma boulimie qui était toujours gardée secrète auprès de maman.
Il y eut le jour où je décidais d’avouer honteusement ma maladie à mamie. Il fallait que je parle à quelqu’un. Réunissant tout mon courage, je partis chez elle pour tenter de trouver une écoute familiale attentive. Sa réaction fut exceptionnelle. Elle ne me jugeait pas, ne me posait pas de questions, ne m’observait pas de travers. Bien qu’elle ne comprenait pas la maladie en elle-même, matériellement elle m’aidait. Je veux dire par là qu’elle avait réalisé ce dont j’avais besoin. Aussi, sans se poser de questions, elle remplissait des sacs de nourriture en y mettant dedans tout ce que je pouvais bien aimer croyant que ce n’était peut-être que de la gourmandise.... Elle était ma soupape parfois et j’y courais souvent pour me taper une crise. Elle était formidable pour ça mamie et ne me trahissait pas. C’était une tombe. Et qu'est ce qu'on pouvait parler toutes les deux. Tout ce que je pouvais lui dire, elle le gardait précieusement. Toutefois, à chacune de mes visites, elle m’encourageait pour avouer ma maladie à mes parents. Elle était très malheureuse de me voir ainsi, mais très psychologue aussi, elle ne me bousculait pas… Merci mamie pour ton écoute et ton soutien.
Les week-ends, je retrouvais maman ainsi que Maxime. Mais tous deux n’étions plus vraiment sur la même longueur d’ondes. Et pourtant, j’avais besoin de lui.
Mais un jour, il m’annonçait que c’était fini entre nous. Les kilomètres nous avaient séparés et il ne pouvait se contenter de week-ends. Brutalement, il préférait donc mettre un terme à cette relation qui devenait toujours plus chaotique.
Elle fut alors admise dans un centre spécialisé, à 300 kms de chez nous.
C’était un soulagement mais toujours une sensation de vide en moi. Maman n’était plus là. Elle me manquait terriblement. Je savais qu’elle allait me revenir guérie, mais à ce moment précis, c’était d’elle dont j’avais besoin.
J’avais maintenant de plus en plus de crises que j’arrivais encore à dissimuler devant papa et Nathalie. Quelquefois, même, je mangeais le goûter de mon petit frère…qui ne pouvait rien dire… J’en faisais au moins trois fois par jour. Avant de partir à l’école, en revenant le midi, le soir.
Je mangeais, je vomissais parfois (la boulimie ne rime pas spécialement avec vomissement), je culpabilisais par ce début de maladie honteuse que je subissais depuis un an déjà.
Maman me manquait plus que jamais malgré l’affection de papa qui avait beaucoup changé. Nous lui rendions visite tous les 15 jours seulement parce que le centre était trop loin. Ces moments là me permettaient de me ressourcer. Elle allait mieux, était très affectueuse et nous passions de longues heures à se câliner. Et oui ! A 17 ans, j’étais encore une petite fille ! Pour nous laisser ensemble, papa et Nathalie allaient se promener en ville toute la journée. C’était vraiment gentil de leur part. Cela faisait maintenant 4 mois qu’elle se sevrait et je pensais sincèrement voir le bout de ce tunnel. Lorsqu’il était temps de mettre un terme à la visite, mon cœur se serrait fortement. Les séparations étaient toujours douloureuses à supporter. Mais ces jours là, j’étais mieux aussi. Je faisais moins de crises et j’avais par conséquent une lueur d’espoir. Peut-être allaient-elles disparaître ?
Chez papa, j’avais moins de liberté qu’auparavant. Maxime n’avait pas le droit de dormir à la maison.
Il avait changé Maxime ! Il avait le regard évasif et devait penser que ma famille ne lui plaisait pas. Je sentais aussi qu’il avait mal pour moi et se révoltait de tout ce que je pouvais supporter. Mais il était ma bouée de sauvetage, Maxime, et je m’accrochais à lui.
J’avais réussi à dissimuler ma boulimie et arrivais à contrôler les pulsions, devant lui. Son amour me donnait la force de « cacher » cette maladie. Parfois tout de même, c’était plus fort que moi et j’inventais alors des histoires me permettant de m’engouffrer discrètement dans le frigot…encore.
De longs mois s’écoulèrent ainsi où je conjuguais maladie, amour, solitude, absence, silence, souffrance.
« Comment vous expliquer la solitude dans la maladie, quelle qu’elle soit ?
Comment vous expliquer ce sentiment d’injustice et de culpabilité qui nous tue ?
Comment vous expliquer cette incompréhension, accusée de vouloir ressembler à une bimbo alors que beaucoup de garçons sombrent aussi dans ces maladies. Donc, rien à voir !
Comment vous expliquer cette double vie que je mène ?
Comment vous expliquer que je me sens une merde ?
Comment vous expliquer ? Comment vous expliquer ? »
La vie poursuivait son chemin chez papa et cela se passait relativement mieux. Il était très gentil et très indulgent avec moi. Papa était toujours une écoute attentive.
Pour mes 18 ans, je fis une fête extraordinaire. C’était la première fois depuis des années que j’avais pu, avec mes copines, me rendre en discothèque. Un rêve ! De la musique, de la liberté, de la légèreté. Tout ce dont une jeune fille de 18 ans a besoin. Je me laissais aller sur la piste de danse sans penser à quiconque, sauf à moi, à moi, à moi. Ma joie de vivre se communiquait et j’y mettais le feu !
C’était l’année du Bac aussi, et je l’obtins malgré tout, avec mention même.
Puis au mois de juillet, après 9 mois d’absence de maman, elle put sortir de son centre. 9 mois pour se soigner et retrouver un équilibre, une bonne santé psychique.
Son retour me ravissait. J’avais tellement besoin de sa douceur, de sa présence, de ses câlins encore.
Elle était métamorphosée. Tant physiquement que moralement. Je retrouvais ma maman de mes 10 ans. Son visage nous éblouissait, sa voix était sûre, sa démarche, volontaire. Elle avait bien évidemment perdu son travail. Aussi, nous ne tardèrent pas à prospecter et faisions ensemble des lettres et des CV. Il fallait absolument occuper son esprit.
Maxime revenait à la maison, y dormait mais s’accrochait souvent avec maman.
Quant à ma boulimie, elle était là encore et bien là. J’arrivais toujours à dissimuler mais maman se posait des questions tout de même, quant aux placards qui se vidaient. Elle m’en faisait souvent le reproche parce que financièrement, c’était un gouffre. Et oui, la boulimie, c’est aussi un porte monnaie qui se vide comme un puit sans fond. Il faut bien remplir ce ventre ! Tout comme le gramme d’héro à 100 euros. Un peu cher le voyage qui tue ! 4 pikouzes par jour, faites le calcul !!!
Aussi, pour ruser, je demandais à papa de l’argent de poche alors que maman m’en donnait déjà. C’est ainsi que je pouvais m’acheter encore des friandises que je cachais dans ma chambre pour qu’elles soient là, au cas où…
J’étais seule avec ma maladie que tout le monde ignorait. J’avais un mal être, que personne ne soupçonnait ! Je ne me supportais plus, à cause de toutes ces tricheries et de tous ces mensonges. Plus besoin de me faire vomir, maintenant ! La maladie était bien installée maintenant. Dès que je mangeais, je vomissais inéluctablement.
J’étais fatiguée de montrer un visage de jeune fille heureuse de vivre ! Je luttais chaque jour, chaque heure pour qu’une crise ne se déclenche pas. Du matin au soir, je ne vivais qu’avec cela. A la première heure, le pied par terre, la bouffe pénétrait mon esprit et mon corps. C'était l'obsession, le rituel. A la dernière heure, au coucher, après mes vomissements, la bouffe me culpabilisait !! Je me détestais tellement. Mais devant maman, je mettais mon masque. Je ne voulais pas lui causer de problèmes, la contrarier. Elle allait tellement mieux ! Je me sacrifiais pour elle…
Pourtant, au fond de moi, je la tenais un peu responsable. Si je n’avais pas eu à subir cette séparation et eu tant de chocs, trop de responsabilités pour l’enfant que j’étais, dans cette vie, la bouffe n’aurait peut-être jamais été l’échappatoire pour ce déséquilibre affectif. C’est une destruction que je retourne contre moi pour ne pas détruire les autres…. Mais depuis que j'écris mon histoire j’ai pris conscience aussi que j'avais cela au fond de moi. Il y en a c'est la bouffe, d'autres l'alcool, d'autres la drogue... Mais la voir s’épanouir dans son nouveau travail, avec ses nouvelles amies, sa vie saine me permettaient d’oublier et me permettaient de me sacrifier toujours…pour moi, je n’existais pas…
Il me fallait maintenant préparer malgré tout mon avenir et trouver ma voie.
Passionnée de littérature, je me dirigeais donc vers cette filière et devais me rendre en faculté de lettres à 300 kms de chez moi. Cette perspective m’angoissait. J’avais terriblement peur de la vie et de cette séparation encore d’avec maman. Mais il me fallait grandir enfin et trouver un appartement.
Maman, de son côté, ne m’encourageait guère. Mais je devais franchir ce pas. Quant arriva le mois de septembre, nos cœurs se resserraient. Par pudeur, je pense, nous en parlions très peu. Mais nos regards, nos attitudes en disaient long.
Pour ma part, je contrôlais de moins en moins mes crises de boulimie qui se multipliaient à l’idée de la quitter. Les angoisses montaient à l’approche fatidique de la date. Maman, quant à elle, n’était pas en meilleure forme. Elle aurait dû m'aider à couper le cordon...
J’entamais mes cours avec plaisir, mais le soir je me retrouvais seule encore dans cette petite chambre de bonne. Je me sentais lasse, toujours abandonnée. J’avais de réelles difficultés à devenir grande. Maxime me téléphonait, mais il me manquait. Plus de câlins, plus de bisous ! Donc, beaucoup plus de crises aussi. La bouffe, c’étaient les câlins que je n’avais plus ! De plus, il supportait de moins en moins ma mère. Il ne lui avait jamais pardonné ce qu’elle m’avait fait subir. Je me sentais vide encore et cela n’arrangeait pas mes problèmes de boulimie.
Je rencontrais un autre souci. Maman n’étant toujours pas au courant, ne me donnait pas suffisamment d’argent pour remplir ce ventre qui me torturait. Presque deux ans de maladie déjà, deux ans d’un secret très lourd à porter dans une solitude et une mésestime de moi phénoménale. Aussi, pour subvenir à mes besoins culinaires, je me mise en quête de petits boulots après mes cours.
J’avais connu sur les bancs de l’école trois filles vraiment géniales. Toutes quatre, nous vivions pleinement notre jeunesse d’étudiante et j’eus très vite confiance en elles pour leur avouer ma maladie. Deux d’entre elles ne comprenaient pas toujours mais avec Maude, ce fut extraordinaire. Peut-être était-ce parce qu’elle connaissait à son tour le mal être, je ne sais pas.
Quant à Aurélie et Pérrine, qui n’avaient connues que le bonheur, il est évident qu’elles ne pouvaient être une écoute compréhensive. Avec mes trois nanas, nous passions de bons moments. Une complicité s’était établie et nous sortions, même la semaine pour s’amuser. Je ne disais rien à Maxime évidemment. Pour la première fois de ma vie, je pouvais vivre ! Je gouttais au plaisir d’être libre ! Aussi nos escapades en boites étaient laborieuses parfois, il faut l’avouer. Mais mal dans ma peau, toujours, j’avais tendance à consommer un peu trop d’alcool. Mais cette ivresse me permettait tellement d’oublier… Avec l’alcool, je me sentais aussi légère qu’une petite libellule. Sur la piste de danse, la musique me transportait et me donnait des ailes. Avec la boulimie, je ne me sentais que LOURDE, ECRASEE, ETOUFFE, UNE GROSSE MERDE !!! J’avais toutefois sur mon dos Aurélie, qui était plus sérieuse. C’est elle d’ailleurs qui me prenait sous le bras, lorsque j’avais abusé. Je passais une année de délires avec ces filles qui me permettaient de croire en la vie !
Je travaillais néanmoins très bien et arrivais à tout concilier.
Deux soirs par semaine, j’avais trouvé un emploi au cinéma. Ce qui me permettait d’engranger quelques finances pour mes sorties et ma boulimie qui était toujours gardée secrète auprès de maman.
Il y eut le jour où je décidais d’avouer honteusement ma maladie à mamie. Il fallait que je parle à quelqu’un. Réunissant tout mon courage, je partis chez elle pour tenter de trouver une écoute familiale attentive. Sa réaction fut exceptionnelle. Elle ne me jugeait pas, ne me posait pas de questions, ne m’observait pas de travers. Bien qu’elle ne comprenait pas la maladie en elle-même, matériellement elle m’aidait. Je veux dire par là qu’elle avait réalisé ce dont j’avais besoin. Aussi, sans se poser de questions, elle remplissait des sacs de nourriture en y mettant dedans tout ce que je pouvais bien aimer croyant que ce n’était peut-être que de la gourmandise.... Elle était ma soupape parfois et j’y courais souvent pour me taper une crise. Elle était formidable pour ça mamie et ne me trahissait pas. C’était une tombe. Et qu'est ce qu'on pouvait parler toutes les deux. Tout ce que je pouvais lui dire, elle le gardait précieusement. Toutefois, à chacune de mes visites, elle m’encourageait pour avouer ma maladie à mes parents. Elle était très malheureuse de me voir ainsi, mais très psychologue aussi, elle ne me bousculait pas… Merci mamie pour ton écoute et ton soutien.
Les week-ends, je retrouvais maman ainsi que Maxime. Mais tous deux n’étions plus vraiment sur la même longueur d’ondes. Et pourtant, j’avais besoin de lui.
Mais un jour, il m’annonçait que c’était fini entre nous. Les kilomètres nous avaient séparés et il ne pouvait se contenter de week-ends. Brutalement, il préférait donc mettre un terme à cette relation qui devenait toujours plus chaotique.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Dim 29 Nov - 5:07
Je n’avais pas réalisé à quel point je l’aimais. Même si je sortais lorsque j’étais en fac, je lui étais toujours fidèle et jamais je n’aurais imaginé le tromper. Je l’aimais. Aussi, cette rupture me fracassait davantage. Lors de notre dernière dispute, il n’avait pas hésité à critiquer ma mère, ses comportements et je ne lui pardonnais pas. Mais en même temps, il m’ouvrait les yeux. Maman depuis plus d’un an allait mieux alors que moi je m’enfonçais toujours dans la dépression. Pourquoi ne lui avouais-je pas ma boulimie, mon mal de vivre ? Pourquoi la protéger, elle, en me taisant sur ma maladie ? Toutes ces questions s’entrechoquaient dans ma tête.
Depuis l’age de 16 ans, je l’avais épargnée. Je m’étais mise en retrait. J’avais tout supporté d’elle.
Ce week-end là, dans ma chambre, seule, à pleurer Maxime, une colère montait en moi. Il venait de me faire réaliser que maman avait une grande responsabilité dans ma maladie. Allongée sur le lit, recroquevillée comme un bébé, je pleurais discrètement. Je n’avais plus qu’une chose en tête : lui dire. C’est vrai, pourquoi devais-je me taire encore ? Pourquoi devais-je souffrir toujours dans cette solitude angoissante ?
Le dimanche matin, j’avais décidé de lui parler ! Cela m’était très difficile. Je ne savais comment engager la conversation sur ce sujet. Nous étions au petit déjeuner et justement ce jour là, je me suis lâchée sur les croissants, le pain, la confiture. Volontairement, je n’ai pas voulu contrôler la crise pour qu’elle tente déjà de constater. Le résultat fut positif. Elle me disait tout aussitôt : « Qu’est-ce que tu as ce matin, pourquoi tu manges tant ? » Je réunissais alors tout mon courage, ma force pour tenter de lui sortir ces mots qui ne venaient toujours pas. Un silence s’était installé. Elle, dans ses tartines, moi concentrée à vouloir lui parler. Puis je me suis lancée. « Maman, je suis malade depuis deux ans ! » Elle releva la tête, toute étonnée. « Quoi ? » me disait-elle. « Qu’est-ce que tu as comme maladie ? » sur un ton ironique et moqueur. Je n’avais même plus de salive, ma bouche était sèche, je la regardais droit dans les yeux puis baissait lâchement le regard pour lui annoncer : « Maman, je suis,… je suis boulimique ! » Je n’avais même pas le courage d’affronter sa réaction et fis mine de ramasser quelque chose sur le sol. « Boulimique ! Comment ça boulimique ! » Je ne voyais alors que ses sourcils froncés, ses grands yeux écarquillés et me lançais dans les explications. Il fallait que je parle maintenant. Il était tant ! Je décrochais le téléphone pour ne pas être dérangée. J’avais besoin de maman pour moi toute seule. Elle écoutait attentivement mon histoire sans en placer une. Je n’aurai pas voulu qu’elle ne m’interrompe dans cet élan. Enfin, je lui disais ce lourd secret que j’avais gardé en moi depuis 2 ans. Enfin, elle allait comprendre maintenant pourquoi ses placards se vidaient. Enfin, elle allait comprendre pourquoi ses toilettes se bouchaient régulièrement. Enfin elle allait comprendre pourquoi j’étais si mal dans ma peau. Enfin elle allait comprendre pourquoi elle me trouvait parfois en train de pleurer. Enfin elle allait comprendre mes départs prématurés chez ma grand-mère. Enfin elle allait comprendre ce que j’endurais… ENFIN !
Elle se reculait sur le dossier de sa chaise se laissant aller, les bras dans le vide. Elle était comme hébétée, assommée par toutes ses paroles qu’elle se prenait en pleine face, un joli dimanche matin de printemps…
Elle restait au moins cinq minutes avant de reprendre ses esprits et soudain me harcelait de questions… Je lui répondais calmement et lui expliquais tout dans le détail avec quelques anecdotes croustillantes. Je ne sais pourquoi, j’avais un ton ironique et méchant.
Je me sentais soulagée. Un poids en moins sur mes épaules. Une légèreté soudaine. Dans ma lancée, je lui avouais aussi que j’étais obligée de travailler deux fois par semaine pour remplir mon frigot. Elle tombait des nues et devait quand même culpabiliser, je pense. Elle soufflait, fumait cigarettes sur cigarettes, rangeait sa cuisine, se rasseyait, rangeait à nouveau, entamait des allers et venues lourds et pesants. L’émotion était à son comble. Je décidais alors de la laisser et suis partie faire un jogging.
Sur mon trajet, j’étais complètement perdue. Je pensais à Maxime, à maman, à tout ce que j’avais réussi à cracher en quelques minutes à peine alors que je gardais ce secret depuis deux ans…
De retour, la réaction de maman fut désastreuse. Elle n’arrivait pas à me parler, à me regarder dans les yeux. Elle semblait faire abstraction de ce qui avait été dit quelques heures auparavant. J’étais très mal et attendais qu’elle me parle, qu’elle me regarde, qu’elle me touche, qu’elle me serre dans ses bras, qu’elle me câline… Mais RIEN, RIEN, RIEN de cela ! « Maman, parles moi, je t’en supplie » me disais-je ! Mais RIEN, toujours RIEN. Pas une parole ! Pas même un regard. J’étais complètement bouleversée face à cette indifférence qui me donnait tant de souffrance encore.
Ses silences m'étouffaient. Je me sentais vide de chaleur humaine. Tellement vide ! Depuis longtemps, je n’avais pas ressenti un tel sentiment d’abandon encore. Sans doute, la peine, la culpabilité l’empêchaient de m’adresser la parole ! Mais à ce moment précis, j’avais besoin d’elle à mon tour. N’en pouvant plus et sans me cacher, pour la première fois, devant elle, je pris place dans le frigot avec détermination. Elle pouvait ainsi assister en direct à ma crise de boulimie qui s’amorçait. Et ce jour là, courageuse, je ne me retins pas non plus.
Volontairement toujours, je vidais le frigot sous ses yeux et posais délicatement chaque aliment sur la table. Il y avait du salé, comme du sucré. Elle se tenait debout dans la cuisine, sans mots dire toujours et me regardait. Je me suis donc assise, avec devant moi cette cargaison de bouffe.
Elle allait voir ce qu’était une crise !
Je commençais à picorer quelques cacahuètes, des chips. Je prenais une petite cuillère pour le nutella. Après avoir engloutit le pot, je passais au fromage blanc ou j’y avais déversé une tonne de sucre en poudre. J’avalais ! Après je me fis cuire les deux steaks que j’avais trouvés. Mais finalement, pas le temps d’attendre, pour la cuisson,… j’engouffre…
Maman était debout le long du mur, m’observait et pleurait en silence. Je la regardais furtivement tant j’avais honte, avant de m’empiffrer le camembert. Nous n’entendions que les paroles des emballages de paquets et ce que je pouvais malaxer. Et de temps à autre, mes rots que je lâchais ! J'ingurgitais tout le frigot même ce qui me faisait horreur.
Je pense que ce spectacle était dur pour elle à supporter mais je ne pensais qu’à une chose : qu’elle VOIT ce que je pouvais endurer, moi aussi, depuis deux ans, sans me plaindre une seule fois. Sans me plaindre une seule fois !!!
La crise ne dura qu’une heure. Nous étions dans un silence mortel. Je me levais tranquillement pour remettre en place ce qui restait à ranger et jeter les emballages de ce qui avait été vidé.
Maman s’approcha alors pour tenter de m’enlacer, enfin ! Et là, je la repoussais gentiment. Je ne pouvais pas accepter ces bras qui avaient trop tardé à venir.
Après le chant des vomissements qu’elle pouvait entendre, je partais dans ma chambre et m’enfermais à clef. Dans le fond de moi-même, j’espérais qu’elle viendrait me rejoindre pour parler. Mais NON. Rien de cela ! Je restais désespérément seule avec ma maladie.
Vers 18 h 00, je sortis seulement de ma chambre et commençais à préparer mes affaires pour repartir en train.
Elle préparait quelques repas à ramener pour la semaine. Elle était silencieuse, consciencieuse mais j’aurais tellement aimé qu’elle me dise juste un petit mot. Un petit mot ! Un petit mot doux après tant de non dits depuis deux ans pour moi… Je remarquais néanmoins qu’elle avait doublé la quantité de nourriture. Etais-je déjà rassurée sur ce plan là.
Sur le chemin nous emmenant à la gare, pas la moindre parole entre nous. C’était horrible. Un silence de mort… Je ne la comprenais pas. Pourquoi ne me disait-elle RIEN ? Nous nous quittâmes sur le quai comme deux âmes en peine, incapables de prononcer la moindre parole. Nous nous regardâmes profondément où chacune de nous pouvait voir les yeux brillants de l’autre. Un petit au revoir, du bout de sa bouche. Une petite caresse sur la joue, du bout de ses doigts. Une grande inspiration suivie d’un petit essoufflement. Une petite fille face à sa grande maman. Une petite maman fébrile devant sa grande fille… Une émotion extrême !
Dans le train, j’étais anéantie. Les images de ce week-end défilaient dans ma tête. C’était bizarre, je ne pensais même plus à Maxime. Il ne me restait que la vision de maman.
Dans ma chambre, j’appelais mes copines pour ne pas rester seule. Je leur racontais de suite ce que je venais d’endurer et elles décidèrent de me changer les idées. Aussi, sommes nous sorties, encore.
Ce soir là, j’ai fais tous les excès inimaginables. Il fallait que je décharge toutes mes émotions. J’étais complètement déchaînée sur la piste de danse, seule au monde. Je buvais verre sur verre. Avec l’alcool, c’était plus rigolo. « Quelle fille pleine de vie » pouvaient penser les gens. Je m’en fichais éperdument des regards et des rumeurs. Mes angoisses disparaissaient. La boulimie, je l’oubliais pour un temps. Les filles me surveillaient de loin, mais me laissaient dans ma transe.
Je fis la connaissance de Benjamin, un ami de Maude. Il ne me lâchait plus du regard depuis des heures. Cette nuit là, complètement désespérée, ivre à n’en plus finir, je me jetais dans ses bras. Il n’y avait pas de bouffe à cet instant précis mais en face de moi, une âme sensible attendant son heure…
Benjamin me ramenait donc vers 5 h 00 du matin. Dans notre chambre, enfin, je me laissais allée sans penser au lendemain…
Il était 13 h 00 lorsque nos yeux s’ouvrèrent. La tête complètement explosée de la veille, je réalisais seulement mes actes et avais bien évidemment raté mes cours.
Toujours la même obsession dès que je posais le pied par terre. Il fallait que je mange ! Il me restait un billet de la veille. Je prétextais alors à Benjamin d’aller chercher des croissants. La tête enfarinée encore, je descendais le 5ème étage de ma chambre, quatre à quatre. A ma fidèle boulangerie, je prenais deux croissants pour lui et 5 pour moi, puis 5 éclairs à la vanille, 2 Paris-Brest, 1 forêt noire. Je devais me taper ma crise sans qu’il puisse me voir. Aussi, le chemin du retour me servait de cuisine. Je marchais tout doucement pour me donner le temps d’avaler cette quantité de pâtisseries. Lorsque je passais devant une vitrine, je ressemblais à un hamster faisant ses réserves dans ses joues. J’avais honte de cette image me sautant droit à la « gueule ». Aussi, décidais-je de changer de trottoirs. De l’autre côté, il n’y avait que des portes cochères. Pas de vitrine en guise de miroir me renvoyant toujours cette image de « grosse patate » qui bouffe. J’ingurgitais violemment sans même me donner le temps de souffler. Pendant cette crise, sur un bout de trottoir, je ne pensais plus à rien. J’étais dans mon monde, guidée de ma seule compagne, mon ennemie… la BOUFFE.
Arrivée à l’appartement, Benjamin , encore au lit, attendait patiemment. Je lui fis croire que j’avais une sérieuse « gueule de bois » et une envie de vomir due à l’ivresse. Il rigolait et me crut.
Je passais ainsi toute une semaine en excès. Ce n’étaient que sorties avec mes copines et Benjamin. L’approche du week-end m’angoissait. Je devais encore affronter le regard de maman et surtout ses silences qui me glaçaient.
Le vendredi soir, maman m’accueillait comme si tout allait bien. Dans nos conversations, nous faisions abstraction de la maladie. C’était bizarre. Un dialogue de sourd. Elle ne me posait que des questions sur ma scolarité et moi de lui répondre, que sur ma scolarité !!! Je me réfugiais alors chez mamie où je pouvais parler, déchargée mes émotions. Elle était toujours là à m’écouter, me soutenir, m’aimer sans mots dire.
Le samedi matin, exceptionnellement, elle devait tenir une permanence de 2 h 00 dans le cadre de son travail. Aussi, dès 6 h 30 du matin, je tournais déjà dans mon lit. Je savais qu’elle devait partir. Toute la nuit, je mettais réveillée avec la même obsession : manger ! Des pâtes, du pain, des biscuits…, des choses bien lourdes et consistantes qui gavent la bouche et le ventre. Plus que 45 minutes avant qu’elle ne parte. Je n’avais de cesse de regarder ma montre. A peine 2 minutes s’étaient écoulées. Je me levais, marchais, tournais dans ma chambre de 12 m2. Trop petite pour faire un jogging et me calmer ! Je me recouchais, regardais à nouveau cette montre qui semblait tourner au ralenti. J’entendais maman dans la cuisine et décidais de la rejoindre. Plus que 30 minutes. Son départ approchait. Que c’était long 30 minutes encore ! Mon cerveau était butté sur le mot : bouffe ! J’avais envie de pleurer mais il fallait que je maîtrise. L’attente était trop dure et je décidais de m’installer à table avec elle. Une jeune fille tout à fait normale, gaie, bien reposée, prête à entamer une super journée avec son bol et ses deux petites tartines ! Mais mon regard ne se perdait que dans le cadran de l’horloge de la cuisine. Maman me parlait mais je n’entendais que le bruyant tic tac. Elle se levait pour se diriger alors dans la salle de bain. En un éclair, j’avalais 4 biscuits, une dizaine de bonbons laissés là sur le buffet, un morceau de brioche. J’eus à peine le temps de me rasseoir discrètement qu’elle venait me faire un bisou avant de partir. « Casses toi » pensais-je, « casses toi ». « Ouf » J’entendais enfin le bruit de la voiture. A bout de nerfs, je me jetais alors sur une casserole pour faire bouillir de l’eau. Mais je ne pouvais pas attendre que les pâtes cuisent.
Depuis l’age de 16 ans, je l’avais épargnée. Je m’étais mise en retrait. J’avais tout supporté d’elle.
Ce week-end là, dans ma chambre, seule, à pleurer Maxime, une colère montait en moi. Il venait de me faire réaliser que maman avait une grande responsabilité dans ma maladie. Allongée sur le lit, recroquevillée comme un bébé, je pleurais discrètement. Je n’avais plus qu’une chose en tête : lui dire. C’est vrai, pourquoi devais-je me taire encore ? Pourquoi devais-je souffrir toujours dans cette solitude angoissante ?
Le dimanche matin, j’avais décidé de lui parler ! Cela m’était très difficile. Je ne savais comment engager la conversation sur ce sujet. Nous étions au petit déjeuner et justement ce jour là, je me suis lâchée sur les croissants, le pain, la confiture. Volontairement, je n’ai pas voulu contrôler la crise pour qu’elle tente déjà de constater. Le résultat fut positif. Elle me disait tout aussitôt : « Qu’est-ce que tu as ce matin, pourquoi tu manges tant ? » Je réunissais alors tout mon courage, ma force pour tenter de lui sortir ces mots qui ne venaient toujours pas. Un silence s’était installé. Elle, dans ses tartines, moi concentrée à vouloir lui parler. Puis je me suis lancée. « Maman, je suis malade depuis deux ans ! » Elle releva la tête, toute étonnée. « Quoi ? » me disait-elle. « Qu’est-ce que tu as comme maladie ? » sur un ton ironique et moqueur. Je n’avais même plus de salive, ma bouche était sèche, je la regardais droit dans les yeux puis baissait lâchement le regard pour lui annoncer : « Maman, je suis,… je suis boulimique ! » Je n’avais même pas le courage d’affronter sa réaction et fis mine de ramasser quelque chose sur le sol. « Boulimique ! Comment ça boulimique ! » Je ne voyais alors que ses sourcils froncés, ses grands yeux écarquillés et me lançais dans les explications. Il fallait que je parle maintenant. Il était tant ! Je décrochais le téléphone pour ne pas être dérangée. J’avais besoin de maman pour moi toute seule. Elle écoutait attentivement mon histoire sans en placer une. Je n’aurai pas voulu qu’elle ne m’interrompe dans cet élan. Enfin, je lui disais ce lourd secret que j’avais gardé en moi depuis 2 ans. Enfin, elle allait comprendre maintenant pourquoi ses placards se vidaient. Enfin, elle allait comprendre pourquoi ses toilettes se bouchaient régulièrement. Enfin elle allait comprendre pourquoi j’étais si mal dans ma peau. Enfin elle allait comprendre pourquoi elle me trouvait parfois en train de pleurer. Enfin elle allait comprendre mes départs prématurés chez ma grand-mère. Enfin elle allait comprendre ce que j’endurais… ENFIN !
Elle se reculait sur le dossier de sa chaise se laissant aller, les bras dans le vide. Elle était comme hébétée, assommée par toutes ses paroles qu’elle se prenait en pleine face, un joli dimanche matin de printemps…
Elle restait au moins cinq minutes avant de reprendre ses esprits et soudain me harcelait de questions… Je lui répondais calmement et lui expliquais tout dans le détail avec quelques anecdotes croustillantes. Je ne sais pourquoi, j’avais un ton ironique et méchant.
Je me sentais soulagée. Un poids en moins sur mes épaules. Une légèreté soudaine. Dans ma lancée, je lui avouais aussi que j’étais obligée de travailler deux fois par semaine pour remplir mon frigot. Elle tombait des nues et devait quand même culpabiliser, je pense. Elle soufflait, fumait cigarettes sur cigarettes, rangeait sa cuisine, se rasseyait, rangeait à nouveau, entamait des allers et venues lourds et pesants. L’émotion était à son comble. Je décidais alors de la laisser et suis partie faire un jogging.
Sur mon trajet, j’étais complètement perdue. Je pensais à Maxime, à maman, à tout ce que j’avais réussi à cracher en quelques minutes à peine alors que je gardais ce secret depuis deux ans…
De retour, la réaction de maman fut désastreuse. Elle n’arrivait pas à me parler, à me regarder dans les yeux. Elle semblait faire abstraction de ce qui avait été dit quelques heures auparavant. J’étais très mal et attendais qu’elle me parle, qu’elle me regarde, qu’elle me touche, qu’elle me serre dans ses bras, qu’elle me câline… Mais RIEN, RIEN, RIEN de cela ! « Maman, parles moi, je t’en supplie » me disais-je ! Mais RIEN, toujours RIEN. Pas une parole ! Pas même un regard. J’étais complètement bouleversée face à cette indifférence qui me donnait tant de souffrance encore.
Ses silences m'étouffaient. Je me sentais vide de chaleur humaine. Tellement vide ! Depuis longtemps, je n’avais pas ressenti un tel sentiment d’abandon encore. Sans doute, la peine, la culpabilité l’empêchaient de m’adresser la parole ! Mais à ce moment précis, j’avais besoin d’elle à mon tour. N’en pouvant plus et sans me cacher, pour la première fois, devant elle, je pris place dans le frigot avec détermination. Elle pouvait ainsi assister en direct à ma crise de boulimie qui s’amorçait. Et ce jour là, courageuse, je ne me retins pas non plus.
Volontairement toujours, je vidais le frigot sous ses yeux et posais délicatement chaque aliment sur la table. Il y avait du salé, comme du sucré. Elle se tenait debout dans la cuisine, sans mots dire toujours et me regardait. Je me suis donc assise, avec devant moi cette cargaison de bouffe.
Elle allait voir ce qu’était une crise !
Je commençais à picorer quelques cacahuètes, des chips. Je prenais une petite cuillère pour le nutella. Après avoir engloutit le pot, je passais au fromage blanc ou j’y avais déversé une tonne de sucre en poudre. J’avalais ! Après je me fis cuire les deux steaks que j’avais trouvés. Mais finalement, pas le temps d’attendre, pour la cuisson,… j’engouffre…
Maman était debout le long du mur, m’observait et pleurait en silence. Je la regardais furtivement tant j’avais honte, avant de m’empiffrer le camembert. Nous n’entendions que les paroles des emballages de paquets et ce que je pouvais malaxer. Et de temps à autre, mes rots que je lâchais ! J'ingurgitais tout le frigot même ce qui me faisait horreur.
Je pense que ce spectacle était dur pour elle à supporter mais je ne pensais qu’à une chose : qu’elle VOIT ce que je pouvais endurer, moi aussi, depuis deux ans, sans me plaindre une seule fois. Sans me plaindre une seule fois !!!
La crise ne dura qu’une heure. Nous étions dans un silence mortel. Je me levais tranquillement pour remettre en place ce qui restait à ranger et jeter les emballages de ce qui avait été vidé.
Maman s’approcha alors pour tenter de m’enlacer, enfin ! Et là, je la repoussais gentiment. Je ne pouvais pas accepter ces bras qui avaient trop tardé à venir.
Après le chant des vomissements qu’elle pouvait entendre, je partais dans ma chambre et m’enfermais à clef. Dans le fond de moi-même, j’espérais qu’elle viendrait me rejoindre pour parler. Mais NON. Rien de cela ! Je restais désespérément seule avec ma maladie.
Vers 18 h 00, je sortis seulement de ma chambre et commençais à préparer mes affaires pour repartir en train.
Elle préparait quelques repas à ramener pour la semaine. Elle était silencieuse, consciencieuse mais j’aurais tellement aimé qu’elle me dise juste un petit mot. Un petit mot ! Un petit mot doux après tant de non dits depuis deux ans pour moi… Je remarquais néanmoins qu’elle avait doublé la quantité de nourriture. Etais-je déjà rassurée sur ce plan là.
Sur le chemin nous emmenant à la gare, pas la moindre parole entre nous. C’était horrible. Un silence de mort… Je ne la comprenais pas. Pourquoi ne me disait-elle RIEN ? Nous nous quittâmes sur le quai comme deux âmes en peine, incapables de prononcer la moindre parole. Nous nous regardâmes profondément où chacune de nous pouvait voir les yeux brillants de l’autre. Un petit au revoir, du bout de sa bouche. Une petite caresse sur la joue, du bout de ses doigts. Une grande inspiration suivie d’un petit essoufflement. Une petite fille face à sa grande maman. Une petite maman fébrile devant sa grande fille… Une émotion extrême !
Dans le train, j’étais anéantie. Les images de ce week-end défilaient dans ma tête. C’était bizarre, je ne pensais même plus à Maxime. Il ne me restait que la vision de maman.
Dans ma chambre, j’appelais mes copines pour ne pas rester seule. Je leur racontais de suite ce que je venais d’endurer et elles décidèrent de me changer les idées. Aussi, sommes nous sorties, encore.
Ce soir là, j’ai fais tous les excès inimaginables. Il fallait que je décharge toutes mes émotions. J’étais complètement déchaînée sur la piste de danse, seule au monde. Je buvais verre sur verre. Avec l’alcool, c’était plus rigolo. « Quelle fille pleine de vie » pouvaient penser les gens. Je m’en fichais éperdument des regards et des rumeurs. Mes angoisses disparaissaient. La boulimie, je l’oubliais pour un temps. Les filles me surveillaient de loin, mais me laissaient dans ma transe.
Je fis la connaissance de Benjamin, un ami de Maude. Il ne me lâchait plus du regard depuis des heures. Cette nuit là, complètement désespérée, ivre à n’en plus finir, je me jetais dans ses bras. Il n’y avait pas de bouffe à cet instant précis mais en face de moi, une âme sensible attendant son heure…
Benjamin me ramenait donc vers 5 h 00 du matin. Dans notre chambre, enfin, je me laissais allée sans penser au lendemain…
Il était 13 h 00 lorsque nos yeux s’ouvrèrent. La tête complètement explosée de la veille, je réalisais seulement mes actes et avais bien évidemment raté mes cours.
Toujours la même obsession dès que je posais le pied par terre. Il fallait que je mange ! Il me restait un billet de la veille. Je prétextais alors à Benjamin d’aller chercher des croissants. La tête enfarinée encore, je descendais le 5ème étage de ma chambre, quatre à quatre. A ma fidèle boulangerie, je prenais deux croissants pour lui et 5 pour moi, puis 5 éclairs à la vanille, 2 Paris-Brest, 1 forêt noire. Je devais me taper ma crise sans qu’il puisse me voir. Aussi, le chemin du retour me servait de cuisine. Je marchais tout doucement pour me donner le temps d’avaler cette quantité de pâtisseries. Lorsque je passais devant une vitrine, je ressemblais à un hamster faisant ses réserves dans ses joues. J’avais honte de cette image me sautant droit à la « gueule ». Aussi, décidais-je de changer de trottoirs. De l’autre côté, il n’y avait que des portes cochères. Pas de vitrine en guise de miroir me renvoyant toujours cette image de « grosse patate » qui bouffe. J’ingurgitais violemment sans même me donner le temps de souffler. Pendant cette crise, sur un bout de trottoir, je ne pensais plus à rien. J’étais dans mon monde, guidée de ma seule compagne, mon ennemie… la BOUFFE.
Arrivée à l’appartement, Benjamin , encore au lit, attendait patiemment. Je lui fis croire que j’avais une sérieuse « gueule de bois » et une envie de vomir due à l’ivresse. Il rigolait et me crut.
Je passais ainsi toute une semaine en excès. Ce n’étaient que sorties avec mes copines et Benjamin. L’approche du week-end m’angoissait. Je devais encore affronter le regard de maman et surtout ses silences qui me glaçaient.
Le vendredi soir, maman m’accueillait comme si tout allait bien. Dans nos conversations, nous faisions abstraction de la maladie. C’était bizarre. Un dialogue de sourd. Elle ne me posait que des questions sur ma scolarité et moi de lui répondre, que sur ma scolarité !!! Je me réfugiais alors chez mamie où je pouvais parler, déchargée mes émotions. Elle était toujours là à m’écouter, me soutenir, m’aimer sans mots dire.
Le samedi matin, exceptionnellement, elle devait tenir une permanence de 2 h 00 dans le cadre de son travail. Aussi, dès 6 h 30 du matin, je tournais déjà dans mon lit. Je savais qu’elle devait partir. Toute la nuit, je mettais réveillée avec la même obsession : manger ! Des pâtes, du pain, des biscuits…, des choses bien lourdes et consistantes qui gavent la bouche et le ventre. Plus que 45 minutes avant qu’elle ne parte. Je n’avais de cesse de regarder ma montre. A peine 2 minutes s’étaient écoulées. Je me levais, marchais, tournais dans ma chambre de 12 m2. Trop petite pour faire un jogging et me calmer ! Je me recouchais, regardais à nouveau cette montre qui semblait tourner au ralenti. J’entendais maman dans la cuisine et décidais de la rejoindre. Plus que 30 minutes. Son départ approchait. Que c’était long 30 minutes encore ! Mon cerveau était butté sur le mot : bouffe ! J’avais envie de pleurer mais il fallait que je maîtrise. L’attente était trop dure et je décidais de m’installer à table avec elle. Une jeune fille tout à fait normale, gaie, bien reposée, prête à entamer une super journée avec son bol et ses deux petites tartines ! Mais mon regard ne se perdait que dans le cadran de l’horloge de la cuisine. Maman me parlait mais je n’entendais que le bruyant tic tac. Elle se levait pour se diriger alors dans la salle de bain. En un éclair, j’avalais 4 biscuits, une dizaine de bonbons laissés là sur le buffet, un morceau de brioche. J’eus à peine le temps de me rasseoir discrètement qu’elle venait me faire un bisou avant de partir. « Casses toi » pensais-je, « casses toi ». « Ouf » J’entendais enfin le bruit de la voiture. A bout de nerfs, je me jetais alors sur une casserole pour faire bouillir de l’eau. Mais je ne pouvais pas attendre que les pâtes cuisent.
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Lun 30 Nov - 5:43
suite et fin
C’était trop long. Je courais donc au congélateur chercher une baguette de pain. 40 secondes aux micro-ondes. Pendant ce temps, je sortais ma boîte de « merde ». Un tupperware qui me servait de « boîte à vomi ». Une grosse boîte : 5 litres ! Et une bouteille d’eau sur la table. Tout était prêt. Sur le pain enfin décongelé, je n’y prenais même pas le temps d’y tartiner du beurre et de la confiture. Pour quoi faire ? Je m’empiffrais de suite. Un sentiment d’apaisement immédiat comme une camée avec son pet je pense, un alcoolique avec sa dose ! La baguette terminée je m’enfilais les 10 petits pains au chocolat qui aurait été meilleurs s’ils avaient été réchauffés. Je n’avais même pas besoin de me faire vomir. Mon corps rejetait tout seul. Régulièrement je jetais dans l’évier mon tupperware. Cette vision me dégouttait. Des larmes pouvaient couler sur mon visage dans un silence sans nom. Seul le tic tac me rappelait qu’il fallait faire vite. Et si quelqu’un venait à frapper à la porte… J’égouttais ensuite les pâtes et les mises dehors pour qu’elles refroidissent plus vite. En attendant, je grignotais un morceau de chocolat, la quiche de la veille. Mes pâtes m’arrivaient enfin. 1 kg c’était pas mal pour moi toute seule. Mais à la moitié de la casserole, je n’en pouvais plus. Alors, le gavage ralentissait et je finissais par remplir ma « boite à vomi ». Un court instant de répit et c’était reparti. Quoi manger encore. Mon cerveau n’était pas rassasié. De la glace ! J’avais vu dans le congélateur un litre de glace au chocolat. Personne n’allait savoir que c’était moi qui allais le manger parce que je n’aimais pas cela. La bonne aubaine ! On pourrait mettre ceci sur le dos des invités de la dernière fois. 50 secondes aux micro-ondes pour la ramollir, je n’avais pas le temps d’attendre. Et voilà, en un quart de seconde, le pack de glace venait d’être avalé. « Poubelle, vite ». Dans un sac plastic, pour le dissimuler. Je n’aimais pas du tout la glace au chocolat, mais en crise, je ne faisais pas la difficile. Salé, sucré, froid, chaud… peu importe. Déjà 9 h 20, il fallait ranger maintenant. Maman devait rentrer à 10 h 00. J’étais encore angoissée. Mon cerveau n’était pas encore déconnecté avec la bouffe. Je descendais alors au sous-sol. Je savais qu’il y avait toujours des réserves. J’ouvrais alors, encore un placard. Des biscuits briochés ! Je les prenais mais une petite voix me disait : « repose ». Alors je les reposais. Mais une autre petite voix me disait : « Allé, le dernier » ». Et je les reprenais. Mais l’autre voix insistait. S’en suivait alors, un véritable dialogue dans mon cerveau. Un conflit plutôt ! Pas de médiateur pour trancher. J’étais seule avec ces voix qui m’étourdissaient. J’ai fini par les manger ! Il fallait bien prendre une décision maman arrivait dans 15 mn.... De retour dans la cuisine, je lavais la table, la vaisselle, le tupperware et partie vomir aux toilettes.
Je n’étais plus angoissée mais épuisée. C’est très fatiguant, une crise pour le cerveau.
Le ventre à nouveau vide, je me remettais au lit puis m’endormais.
Tout le week-end fut extrêmement tendu. Je ne voulais pas que maman assiste à mes crises aussi quand elle montait, je décidais de les faire dehors en prétextant aller voir mes copines ou mamie. Avec mon sac à dos, débordant, chemin faisant… Je n’allais pas chez mes amies. Je me cachais dans le bois, tout proche
Tous ces week-ends étaient pesants. Maman et moi n’arrivions plus à communiquer. La maladie nous séparait. Peut-être se sentait-elle coupable ? C’était certain, puisqu’à l’occasion de disputes, je ne la ménageais pas et l’accusais. « C’est d’ta faute ! » lui disais-je. J’avais eu tellement d’angoisses pendant toute cette période qu’elle m’avait fait subir. Je m’étais tellement sentie abandonnée par leur séparation, mal aimée… On m’avait donné tant de responsabilités et je me tenais tant responsable de la santé de maman…pffff
Aussi, lorsque je retournais en fac, c’était avec un grand soulagement. Je me réfugiais encore une fois dans le travail, ne me permettant aucun moment d’oisiveté pour ne pas avoir à penser. J’étais brillante et la littérature m’évadait.
Mais maman qui ne comprenait rien à ma maladie, n’avait rien trouvé de mieux que de fermer à clef les placards. Aussi, cela devenait encore plus difficile pour moi. Heureusement, j’ai du apprendre à être débrouillarde et je trouvais sans cesse des solutions.
Pour manger, j’étais obligée de ruser et trouvais toujours des bons plans pour me faire inviter à droite et à gauche. Mais quelles difficultés pour moi, mentalement. Le fait de ruser me culpabilisait et je me détestais.
A presque 20 ans, après 3 ans de maladie, j’étais une jeune fille qui avait déjà tout vécu ! Cette vie de saltimbanque, d’étudiante, malade, m’épuisait et me détruisait à petit feu. Je me noyais dans l’alcool très souvent et ma vie ne ressemblait à rien. Je me demande où je pouvais trouver la force de vivre. Etudes, parties de plaisirs, petits boulots, boulimie !
Mes parents ne se doutaient de rien. Devant eux, j’étais peut-être, boulimique, mais une fille sage toujours. Mais cette double vie me culpabilisait énormément. Comment pouvais-je m’estimer puisqu’en perpétuelle tricherie ? J’y étais obligée, la maladie m’y poussait.
Lors d’une de mes soirées mémorables encore, j’ai gravi un échelon dans mes stupidités. Et ce soir là, j’ai réalisé ce que pouvait ressentir maman à l’époque. J’ai goutté à mon premier joint ! Les souvenirs de mon enfance me revinrent alors en mémoire. J’ai longtemps hésité avant de prendre la première taffe. Je savais où cela avait mené maman. Mais j’avais décidé de ne pas être raisonnable.
Avec le shit, c’était différent et je compris ce soir là, le danger de cet artifice.
En effet, le shit pour moi, c’est peut-être pire que l’alcool ! Avec l’alcool, à un moment, nous sommes tellement saoul, que nous ne pouvons plus mettre un mot devant l’autre. On boit 7 verres et on tombe ! Avec le shit, nous apparaissons aux yeux des autres complètement ivres mais en fait, nous avons encore toute notre tête. Cela a un effet immédiat et selon notre état d’âme du moment, soit nous rigolons à n’en plus finir, soit nous « psychotons ». Je veux dire par là, que cette drogue fait ressortir ce qui est enfuit au fond de nous. Nous avons toute notre tête, nous ne tombons pas et nous en redemandons encore plus, pour PROLONGER LE DIALOGUE qui nous fait tant défaut en temps normal et par peur de se sentir mal quand les effets retombent !!! Le shit est aussi comme l’alcool. Un anesthésiant de nos angoisses. Mais il me paraît encore plus dangereux, plus vicieux d’autant plus lorsque l’on est en mal de vivre. Cela peut trop vite monter en escalade...
Ce soir là, j’ai goutté à tous les excès encore. Sans compter en fin de soirée, le « fabuleux » cocktail d’enfer : alcool, drogue !!!
J’étais donc en 2ème année de fac maintenant, épuisée, vidée, seule, abandonnée. Une petite fille ne voulant pas grandir, une petite fille ne voulant pas guérir ! Parfois, pour me « déchirer » et ne plus penser je me préparais jusqu’à 6 pétards pour la soirée !!!
Mes relations avec les garçons n’étaient qu’éphémères. Je recherchais tellement d’amour qu’il m’était impossible de garder un copain plus de deux mois. Dès que je sentais un essoufflement dans la relation, je changeais de partenaires ! Aussi passais-je de mains en mains dans l’espoir toujours de vivre un amour passionnel et puissant à chaque fois, comme celui de mes parents sûrement. Je ne me donnais pas de limite. Il me fallait toujours vivre pleinement mes intrigues amoureuses. Je prenais l’amour démesurément comme s’il me fallait rattraper le temps perdu. Je « bouffais » mes partenaires à chaque fois. Mais certains se lassaient aussi parfois par tant de possessivité. Aussi, cela se terminait-il souvent par un fiasco me plongeant dans une mésestime de moi, encore…. Pourquoi ne voulaient-ils pas de moi ? Je ne valais rien ! De plus, lorsque certains découvraient ma boulimie, ils fuyaient… Aussi étais-je encore seule dans mon corps meurtri. Quant au sida, loin de moi cette pensée, et pourtant....
A la maison, nous avions eu plusieurs tentatives de discussions sur la boulimie. Maman lisait bons nombres de témoignages pour tenter enfin de comprendre. Papa quant à lui, même s’il se sentait impuissant, me soutenait énormément, semblait mieux comprendre que maman, m’aidait à sa manière et se renseignait sur un centre où j’aurais pu me faire soigner. Papa était silencieux sur ma maladie mais se décarcassait pour trouver des solutions.
C’est ainsi que je me suis retrouvée dans cette maison de santé.
Totalement épuisée par ma maladie, mes parents ont pensé que cet endroit me permettrait de faire une pause avant de trouver un centre spécialisé plus adéquate.
Je suis mal, je souffre, je me meurs.
Que vais-je devenir ? Quand vais-je guérir ? Vais-je guérir ? Je ne sais pas…
Je vais me battre de toutes mes forces parce que je veux pouvoir vivre comme les autres… et je tiens à dire que ce n’est pas de la faute de mes parents. Les troubles du comportement alimentaire sont un symptôme de la dépression. Beaucoup les ont, sans avoir eu une triste vie non plus, retenez bien cette phrase….
C’est quoi la vie ?
Je ne sais plus ce que c’est…
Scarlett
"Tu vas guérir ma chérie" me dit Annie. "Tu vas guérir, car tu vas te battre, analyser ton histoire, parler, communiquer. Tu vas te faire aider par des professionnels. Seule, tu ne peux pas ! Tu vas faire dans ta petite tête tout le travail que j'ai réalisé moi-même, et je te promets, TU VAS GUERIR ! C'est obligé, on n'a pas d'autre choix, que de GUERIR ! J'ai confiance en toi et je crois en toi". BATS TOI !
« Oui ! je vais t’écouter ! Et voir un psychologue ! Un autre… »
C’était trop long. Je courais donc au congélateur chercher une baguette de pain. 40 secondes aux micro-ondes. Pendant ce temps, je sortais ma boîte de « merde ». Un tupperware qui me servait de « boîte à vomi ». Une grosse boîte : 5 litres ! Et une bouteille d’eau sur la table. Tout était prêt. Sur le pain enfin décongelé, je n’y prenais même pas le temps d’y tartiner du beurre et de la confiture. Pour quoi faire ? Je m’empiffrais de suite. Un sentiment d’apaisement immédiat comme une camée avec son pet je pense, un alcoolique avec sa dose ! La baguette terminée je m’enfilais les 10 petits pains au chocolat qui aurait été meilleurs s’ils avaient été réchauffés. Je n’avais même pas besoin de me faire vomir. Mon corps rejetait tout seul. Régulièrement je jetais dans l’évier mon tupperware. Cette vision me dégouttait. Des larmes pouvaient couler sur mon visage dans un silence sans nom. Seul le tic tac me rappelait qu’il fallait faire vite. Et si quelqu’un venait à frapper à la porte… J’égouttais ensuite les pâtes et les mises dehors pour qu’elles refroidissent plus vite. En attendant, je grignotais un morceau de chocolat, la quiche de la veille. Mes pâtes m’arrivaient enfin. 1 kg c’était pas mal pour moi toute seule. Mais à la moitié de la casserole, je n’en pouvais plus. Alors, le gavage ralentissait et je finissais par remplir ma « boite à vomi ». Un court instant de répit et c’était reparti. Quoi manger encore. Mon cerveau n’était pas rassasié. De la glace ! J’avais vu dans le congélateur un litre de glace au chocolat. Personne n’allait savoir que c’était moi qui allais le manger parce que je n’aimais pas cela. La bonne aubaine ! On pourrait mettre ceci sur le dos des invités de la dernière fois. 50 secondes aux micro-ondes pour la ramollir, je n’avais pas le temps d’attendre. Et voilà, en un quart de seconde, le pack de glace venait d’être avalé. « Poubelle, vite ». Dans un sac plastic, pour le dissimuler. Je n’aimais pas du tout la glace au chocolat, mais en crise, je ne faisais pas la difficile. Salé, sucré, froid, chaud… peu importe. Déjà 9 h 20, il fallait ranger maintenant. Maman devait rentrer à 10 h 00. J’étais encore angoissée. Mon cerveau n’était pas encore déconnecté avec la bouffe. Je descendais alors au sous-sol. Je savais qu’il y avait toujours des réserves. J’ouvrais alors, encore un placard. Des biscuits briochés ! Je les prenais mais une petite voix me disait : « repose ». Alors je les reposais. Mais une autre petite voix me disait : « Allé, le dernier » ». Et je les reprenais. Mais l’autre voix insistait. S’en suivait alors, un véritable dialogue dans mon cerveau. Un conflit plutôt ! Pas de médiateur pour trancher. J’étais seule avec ces voix qui m’étourdissaient. J’ai fini par les manger ! Il fallait bien prendre une décision maman arrivait dans 15 mn.... De retour dans la cuisine, je lavais la table, la vaisselle, le tupperware et partie vomir aux toilettes.
Je n’étais plus angoissée mais épuisée. C’est très fatiguant, une crise pour le cerveau.
Le ventre à nouveau vide, je me remettais au lit puis m’endormais.
Tout le week-end fut extrêmement tendu. Je ne voulais pas que maman assiste à mes crises aussi quand elle montait, je décidais de les faire dehors en prétextant aller voir mes copines ou mamie. Avec mon sac à dos, débordant, chemin faisant… Je n’allais pas chez mes amies. Je me cachais dans le bois, tout proche
Tous ces week-ends étaient pesants. Maman et moi n’arrivions plus à communiquer. La maladie nous séparait. Peut-être se sentait-elle coupable ? C’était certain, puisqu’à l’occasion de disputes, je ne la ménageais pas et l’accusais. « C’est d’ta faute ! » lui disais-je. J’avais eu tellement d’angoisses pendant toute cette période qu’elle m’avait fait subir. Je m’étais tellement sentie abandonnée par leur séparation, mal aimée… On m’avait donné tant de responsabilités et je me tenais tant responsable de la santé de maman…pffff
Aussi, lorsque je retournais en fac, c’était avec un grand soulagement. Je me réfugiais encore une fois dans le travail, ne me permettant aucun moment d’oisiveté pour ne pas avoir à penser. J’étais brillante et la littérature m’évadait.
Mais maman qui ne comprenait rien à ma maladie, n’avait rien trouvé de mieux que de fermer à clef les placards. Aussi, cela devenait encore plus difficile pour moi. Heureusement, j’ai du apprendre à être débrouillarde et je trouvais sans cesse des solutions.
Pour manger, j’étais obligée de ruser et trouvais toujours des bons plans pour me faire inviter à droite et à gauche. Mais quelles difficultés pour moi, mentalement. Le fait de ruser me culpabilisait et je me détestais.
A presque 20 ans, après 3 ans de maladie, j’étais une jeune fille qui avait déjà tout vécu ! Cette vie de saltimbanque, d’étudiante, malade, m’épuisait et me détruisait à petit feu. Je me noyais dans l’alcool très souvent et ma vie ne ressemblait à rien. Je me demande où je pouvais trouver la force de vivre. Etudes, parties de plaisirs, petits boulots, boulimie !
Mes parents ne se doutaient de rien. Devant eux, j’étais peut-être, boulimique, mais une fille sage toujours. Mais cette double vie me culpabilisait énormément. Comment pouvais-je m’estimer puisqu’en perpétuelle tricherie ? J’y étais obligée, la maladie m’y poussait.
Lors d’une de mes soirées mémorables encore, j’ai gravi un échelon dans mes stupidités. Et ce soir là, j’ai réalisé ce que pouvait ressentir maman à l’époque. J’ai goutté à mon premier joint ! Les souvenirs de mon enfance me revinrent alors en mémoire. J’ai longtemps hésité avant de prendre la première taffe. Je savais où cela avait mené maman. Mais j’avais décidé de ne pas être raisonnable.
Avec le shit, c’était différent et je compris ce soir là, le danger de cet artifice.
En effet, le shit pour moi, c’est peut-être pire que l’alcool ! Avec l’alcool, à un moment, nous sommes tellement saoul, que nous ne pouvons plus mettre un mot devant l’autre. On boit 7 verres et on tombe ! Avec le shit, nous apparaissons aux yeux des autres complètement ivres mais en fait, nous avons encore toute notre tête. Cela a un effet immédiat et selon notre état d’âme du moment, soit nous rigolons à n’en plus finir, soit nous « psychotons ». Je veux dire par là, que cette drogue fait ressortir ce qui est enfuit au fond de nous. Nous avons toute notre tête, nous ne tombons pas et nous en redemandons encore plus, pour PROLONGER LE DIALOGUE qui nous fait tant défaut en temps normal et par peur de se sentir mal quand les effets retombent !!! Le shit est aussi comme l’alcool. Un anesthésiant de nos angoisses. Mais il me paraît encore plus dangereux, plus vicieux d’autant plus lorsque l’on est en mal de vivre. Cela peut trop vite monter en escalade...
Ce soir là, j’ai goutté à tous les excès encore. Sans compter en fin de soirée, le « fabuleux » cocktail d’enfer : alcool, drogue !!!
J’étais donc en 2ème année de fac maintenant, épuisée, vidée, seule, abandonnée. Une petite fille ne voulant pas grandir, une petite fille ne voulant pas guérir ! Parfois, pour me « déchirer » et ne plus penser je me préparais jusqu’à 6 pétards pour la soirée !!!
Mes relations avec les garçons n’étaient qu’éphémères. Je recherchais tellement d’amour qu’il m’était impossible de garder un copain plus de deux mois. Dès que je sentais un essoufflement dans la relation, je changeais de partenaires ! Aussi passais-je de mains en mains dans l’espoir toujours de vivre un amour passionnel et puissant à chaque fois, comme celui de mes parents sûrement. Je ne me donnais pas de limite. Il me fallait toujours vivre pleinement mes intrigues amoureuses. Je prenais l’amour démesurément comme s’il me fallait rattraper le temps perdu. Je « bouffais » mes partenaires à chaque fois. Mais certains se lassaient aussi parfois par tant de possessivité. Aussi, cela se terminait-il souvent par un fiasco me plongeant dans une mésestime de moi, encore…. Pourquoi ne voulaient-ils pas de moi ? Je ne valais rien ! De plus, lorsque certains découvraient ma boulimie, ils fuyaient… Aussi étais-je encore seule dans mon corps meurtri. Quant au sida, loin de moi cette pensée, et pourtant....
A la maison, nous avions eu plusieurs tentatives de discussions sur la boulimie. Maman lisait bons nombres de témoignages pour tenter enfin de comprendre. Papa quant à lui, même s’il se sentait impuissant, me soutenait énormément, semblait mieux comprendre que maman, m’aidait à sa manière et se renseignait sur un centre où j’aurais pu me faire soigner. Papa était silencieux sur ma maladie mais se décarcassait pour trouver des solutions.
C’est ainsi que je me suis retrouvée dans cette maison de santé.
Totalement épuisée par ma maladie, mes parents ont pensé que cet endroit me permettrait de faire une pause avant de trouver un centre spécialisé plus adéquate.
Je suis mal, je souffre, je me meurs.
Que vais-je devenir ? Quand vais-je guérir ? Vais-je guérir ? Je ne sais pas…
Je vais me battre de toutes mes forces parce que je veux pouvoir vivre comme les autres… et je tiens à dire que ce n’est pas de la faute de mes parents. Les troubles du comportement alimentaire sont un symptôme de la dépression. Beaucoup les ont, sans avoir eu une triste vie non plus, retenez bien cette phrase….
C’est quoi la vie ?
Je ne sais plus ce que c’est…
Scarlett
"Tu vas guérir ma chérie" me dit Annie. "Tu vas guérir, car tu vas te battre, analyser ton histoire, parler, communiquer. Tu vas te faire aider par des professionnels. Seule, tu ne peux pas ! Tu vas faire dans ta petite tête tout le travail que j'ai réalisé moi-même, et je te promets, TU VAS GUERIR ! C'est obligé, on n'a pas d'autre choix, que de GUERIR ! J'ai confiance en toi et je crois en toi". BATS TOI !
« Oui ! je vais t’écouter ! Et voir un psychologue ! Un autre… »
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 2 Déc - 6:18
Un interview toujours, que j'ai retranscris avec mes mots :
LE VIOL
Définition dans le dictionnaire : acte de violence par lequel une personne est contrainte à des relations sexuelles
J'avais 15 lorsqu'il a abusé de moi…… J'en ai 39. ....
Aujourd'hui, on parle d'agression sexuelle. Voilà le mot qui est employé.
Je viens seulement de parler. J'ai gardé ce lourd secret dans ma tête, mon corps quant à lui s'est fermé. Pendant 23...ans. Je n'ai pas parlé, je n'ai pas pu parler mais je n'ai rien oublié. Mais cet acte si traumatisant s'est logé dans mon inconscient tant je me sentais honteuse, coupable, salope, SAAAALE. J'ai totalement refoulé comme disent les psy. Cela s'appelle le déni. .
Pourquoi n'ai-je pas parlé ?
Parce que depuis le début, depuis 23 ans , je me suis dis que c'était de ma faute, que j‘étais coupable.
Pourquoi ?
Même encore aujourd'hui, je n'arrive pas à y mettre les mots tant cela me retourne encore.
Je n'ai pas parlé parce que je l'avais suivie, parce que je le connaissais, parce que c'était un flirt en qui j'avais confiance.
Comment vous expliquer ? Qui m'aurait cru ?
VOUS AUSSI VOUS PENSEZ DANS MON DOS MAIS AVEC VOTRE SOURIRE COMPATISSANT MAIS FAUX, QUE CE N'ETAIT PAS UN VIOL , PARCE QUE JE LE CONNAISSAIS ?
Les premières paroles qui auraient été dites à l’époque : "elle l'a provoqué, elle savait à quoi s'en tenir, c'est une première expérience qui s'est mal passée, c'est facile après de dire que c'est un viol."
Il faut savoir que 80 % des abus sexuels se font dans les familles ou avec des connaissances….
Bien sûr qu'on s'était bégotté de temps à autre et que j'avais eu du plaisir, que c'était réciproque et que c'était consentant. Mais ce soir là, ce n'était pas de l'amour.
L'amour, le véritable que je connaisse depuis peu avec mon mari, cela se vit à deux, cela se partage, c'est se donner l'un pour l'autre, c'est se fondre en un., c'est faire du bien à l'autre et à soi-même. C'est l'autre qui devient moi. C'est moi qui devient lui. C'est un plaisir réciproque intense qui nous entraîne dans la béatitude avec l'envie de recommencer tout aussitôt. L'amour ça ne se prend pas, ça se demande, ça se suggère. L’amour, c’est un choix ! Un choix, un choix, un choix à deux. L’amour c’est du temps qu’on accorde à son corps et à sa tête. L'amour c'est deux êtres qui se posent, qui s'effeuillent, qui se parlent, qui se mélangent. L'amour, c'est deux abeilles qui se butinent. L'amour c'est une caresse qui glisse sur un corps tremblant d'émotion, c’est une autre en retour que l'on accepte, c'est un baiser dans le cou, sur la joue, sur la bouche. L'amour c'est des mots d'amour, c'est des je t'aime, je t'adore. L'amour c'est le rêve éveillé. L'amour c'est la chaleur de deux corps qui brûlent. L’amour ce sont des corps qui vibrent. L’amour c’est tout simplement du plaisir. DU PLAISIR.
L'amour, l'amour, l'amour ce n'était pas cela ce soir là !
L'amour que j'ai pu décrire ci-dessus, j'ai mis 24 ANS avant de ressentir physiquement.... j'ai mis 24 ans à accepter de recevoir mais il faut savoir que j'ai triché pendant 24 ans. La simulation ! Quelle souffrance de se prendre un sexe par l'homme qu'on aime plus que tout mais qui vous fait mal encore parce que c'est encore celui du violeur que l'on se prend !!!
Quelle souffrance aussi de si mal se construire pendant ces longues années...
Tant que je n'avais pas parlé !
C'est cela que vous voulez ?
J'avais 15 ans et je l'aimais ce garçon. On se voyait une fois tous les quatre mois. Il était militaire. Je l'aimais tellement moi. J'avais confiance en lui. Il est là le drame justement. Ce fut une gamine éperdument amoureuse qui le suit. Je l'ai suivi, cela m' a rendue coupable ! C’était une grange loin du bal du village. Loin des regards indiscrets. Deux êtres qui se dirigent vers ce lieu, qui ne prononcent pas même une parole. Un mec qui a déjà quelque chose dans la tête , sans mots dire, sans bisou, sans caresse, sans regard même, sans douceur, sans respect, sans demande, surprise par son état ne lui correspondant pas, se jette sur moi comme un fou, comme si j‘étais sa proie. Alors que je ne l'avais même pas provoqué pour ceux qui seraient tenter de le penser. Non, j'ai un mec qui prend pour lui ce bout de viande allongé. En une fraction de seconde, il retire son pantalon jusqu' à mi cuisse, baisse ma culotte avec violence . Et moi qui lui dis NON. Et moi qui le supplie. Qui lui dit non encore, qui le supplie encore. Qui tente de fermer mes cuisses mais n’a même pas la force de me débattre parce que je n’ose pas y croire. Et lui qui n’entend pas. Et lui qui n'entend pas ! C'était juste un supplice. J’ai déjà honte de moi, je suis tétanisée par la peur, je ne trouve pas la force, je subi.
Ce n'est pas parce que c'était un flirt qu'il faut m'accabler. Nous sommes malheureusement des milliers dans ce cas là !!! Pas de bisous, pas de caresse dans pareille situation et moi qui lui dit non encore, qui le supplie toujours et lui qui me tambourine comme un marteau piqueur dans du ciment qui résiste à sa mèche. J'ai mal, je ne crie même plus, je n'ai même plus la force de fermer mes cuisses, j'ai mal. Il me transperce, recule pour éjaculer. J'en ai partout. Ca me dégoutte. Pas un mot. Je ne pleure même pas. J’ai mal. J’ai mal et je ne pleure pas. L'affaire est dans le sac ! A peine 5 mn, peut-être, qui me semble une éternité ! Pas une parole, Rien. Je suis souillée par son sperme qui me sali et avec mes mains, tout de suite, je tente d'essuyer pour éliminer toute trace de ce drame. Je suis dans cette scène comme si c'était hier.... Je n'ai rien oublié ! Je n'ai rien oublié évidemment. Je ne peux et ne pourrais jamais oublier !
Il se relève vite fait, remonte sa braguette. Pas même un regard, une parole. Rien ! Mais c'est de ma faute. Parce que je l'aimais moi, il a abusé. Et toute retournée déjà toute honteuse, je me relève aussi vite que lui et dans ma tête, les seuls mots qui claquent :
Il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé. Faut pas le dire, il ne s'est rien passé. Faut le dire à personne. Il faut oublier, nier ce qui vient de se passer, ce qu'il vient de me faire. C'est d'ma faute, je l'ai suivi !"
Je viens de me prendre dans un ventre, comme une balle dans un cœur, qui ne m’a pas tuée, juste laisser pour morte vivante. Une plaie à jamais et qui suintera toujours…
Arriver à aimer l'autre, comme je l'ai décris précédemment, c'est pouvoir après s'aimer soi-même. Ne plus se sentir une salope, un bout de viande, une pute, coupable. Pour toutes celles qui ont subit ne retenez que ces mots : vous n'étiez pas coupable mais victime.
Heureusement les psychologues nous aident à nous reconstruire car en attendant pendant 23 ANS je me suis construite avec le sentiment d'être coupable parce que je le connaissais. J'ai tant souffert dans mon corps si vous saviez.
Et ne dites pas, n'osez même pas le penser une seconde, "elle le connaissait". C'est cette réalité qui m'a tuée à 15 ANS et qui m'a empêchée de parler. Si j’avais eu 6 ans, on aurait dit : la pauvre « petite » et on n’aurait pas jeter le doute sur moi…
Résultat des courses : mésestime de soi, boulimie, anorexie par période, frigidité, peur des hommes, cancer à l'endroit où j'ai eu mal, dépression, insomnie, la grande honte de ne pas arriver à prendre une douche depuis l'adolescence jusqu'à ce que j'arrive à parler, multiples hospitalisations psychiatriques, un corps froid, trop souvent paralysé, un ventre qui reçoit mes coups parce que je le haie, une énorme difficulté à m‘aimer... et …des « et« encore…..
ALORS, parlez, parlez, parlez. Vite ! Que cela vous libère déjà. Personne n'a le droit de casser votre corps. Personne n'a le droit de vous casser ! Personne ! Et n’ayez pas peur ! Parler m’a libérée ! Psychologiquement et physiquement ! Ensuite, c’est un psychologue qui vous aidera…
Mon premier combat, je l'ai gagné ! Pourquoi ? Après tant d'années de frigidité, de souffrance intérieure dissimulée à chaque rapport sexuel, des années de thérapies, un mari patient et aimant qui ne savait rien, voilà ce que j'ai réussi déjà :
Ce jour là, nous avions passé une excellente journée encore. Un baptême en famille, quelques prières à l'église au passage, impératif aujourd'hui pour moi de me recueillir avec beaucoup de sérénité et prier pour tout ceux qui souffrent, un repas, des rires, de la joie, de la vie... A notre retour, Paul et moi nous glissons comme des gamins dans notre lit avec une ferme intention de faire l'amour. L'amour, depuis deux mois, nous n'arrêtons pas de le faire. Ce n'est pas sexuel au sens propre du terme, un désir absolu de recherche de plaisir, non, c'est juste deux corps qui se rapprochent de plus en plus, deux corps qui se parlent, deux corps qui s'aiment, se redécouvrent et se fondent... Depuis une semaine, je ressens. Depuis une semaine, j'ai du plaisir à faire l'amour. Je vous rappelle que j'ai 39 ans !!!! Imaginez l’horreur vécue de 17 à 39 ans, d’être obligée de faire l’amour avec l’homme de ma vie que j’adoooore plus que tout mais qui me faisait mal parce que dans notre lit, c’était encore le violeur que je voyais…. Toujours lui, encore lui…
Lorsque nous nous mîmes sous les couvertures, je sentais que nous allions vivre un grand moment mais je ne savais pas à quel point et je le souhaite à tout le monde… Oui, j‘ai enfin connu l‘orgasme. Et si je vous raconte ceci, mesdemoiselles, c'est pour vous seules, que j'écris pour que vous sachiez, que.... c'est possible ! Possible en effet de réparer un corps, possible de réparer une âme, possible de vivre avec tout cela, surtout.... Dès l’instant que l’on arrive à PARLER du drame; déjà …
J’ai mis 24 ans à obtenir cela !.... parce que je n’avais pas parlé !
Les autres étapes pour la guérison : Évidemment, consulter un psychologue, affronter le bourreau (soit par un procès, soit par une lettre en lui indiquant les résultats psychiques et physiques de l’abus)…
Soyez courageuses et ne pensez qu’à vous ! Vous n’êtes pas coupables, que victimes !!! Alors, parlez de votre histoire, PARLEZ
PS : c'est à vous demoiselle qui devenez Femme et deviendrez un jour Maman, d'éduquez vos Fils pour que les mentalités changent sur la Femme.. que la Femme ne soit plus réduite à un objet de désir, de fantasmes. que la Femme ne soit pas traitée comme un bout de viande, soit une escalope ou un gros jambon... c'est à vous les futures mamans d'inculquer à vos fils, la danse des "mots", la beauté des mots quand on parle de la Femme, la fragilité d'une Femme par rapport à tous ces mots qui peuvent la détruire. C'est à vous, c'est à moi, c'est à nous les Mamans que nous sommes d'apprendre à nos fils à respecter la Femme et cela commence tout jeune en prenant soin d'utiliser les bons mots pour ne pas tuer les êtres sensibles, pour ne pas donner tant d'importance sur le Physique, la Beauté, la Perfection, l'intolérance face à la différence... mais lui apprendre à notre Fils à reconnaître vite, la Beauté de l'Ame... seulement là les mentalités changeront... allez hop hop hop on a du boulot
Géraldine 40 ans
LE VIOL
Définition dans le dictionnaire : acte de violence par lequel une personne est contrainte à des relations sexuelles
J'avais 15 lorsqu'il a abusé de moi…… J'en ai 39. ....
Aujourd'hui, on parle d'agression sexuelle. Voilà le mot qui est employé.
Je viens seulement de parler. J'ai gardé ce lourd secret dans ma tête, mon corps quant à lui s'est fermé. Pendant 23...ans. Je n'ai pas parlé, je n'ai pas pu parler mais je n'ai rien oublié. Mais cet acte si traumatisant s'est logé dans mon inconscient tant je me sentais honteuse, coupable, salope, SAAAALE. J'ai totalement refoulé comme disent les psy. Cela s'appelle le déni. .
Pourquoi n'ai-je pas parlé ?
Parce que depuis le début, depuis 23 ans , je me suis dis que c'était de ma faute, que j‘étais coupable.
Pourquoi ?
Même encore aujourd'hui, je n'arrive pas à y mettre les mots tant cela me retourne encore.
Je n'ai pas parlé parce que je l'avais suivie, parce que je le connaissais, parce que c'était un flirt en qui j'avais confiance.
Comment vous expliquer ? Qui m'aurait cru ?
VOUS AUSSI VOUS PENSEZ DANS MON DOS MAIS AVEC VOTRE SOURIRE COMPATISSANT MAIS FAUX, QUE CE N'ETAIT PAS UN VIOL , PARCE QUE JE LE CONNAISSAIS ?
Les premières paroles qui auraient été dites à l’époque : "elle l'a provoqué, elle savait à quoi s'en tenir, c'est une première expérience qui s'est mal passée, c'est facile après de dire que c'est un viol."
Il faut savoir que 80 % des abus sexuels se font dans les familles ou avec des connaissances….
Bien sûr qu'on s'était bégotté de temps à autre et que j'avais eu du plaisir, que c'était réciproque et que c'était consentant. Mais ce soir là, ce n'était pas de l'amour.
L'amour, le véritable que je connaisse depuis peu avec mon mari, cela se vit à deux, cela se partage, c'est se donner l'un pour l'autre, c'est se fondre en un., c'est faire du bien à l'autre et à soi-même. C'est l'autre qui devient moi. C'est moi qui devient lui. C'est un plaisir réciproque intense qui nous entraîne dans la béatitude avec l'envie de recommencer tout aussitôt. L'amour ça ne se prend pas, ça se demande, ça se suggère. L’amour, c’est un choix ! Un choix, un choix, un choix à deux. L’amour c’est du temps qu’on accorde à son corps et à sa tête. L'amour c'est deux êtres qui se posent, qui s'effeuillent, qui se parlent, qui se mélangent. L'amour, c'est deux abeilles qui se butinent. L'amour c'est une caresse qui glisse sur un corps tremblant d'émotion, c’est une autre en retour que l'on accepte, c'est un baiser dans le cou, sur la joue, sur la bouche. L'amour c'est des mots d'amour, c'est des je t'aime, je t'adore. L'amour c'est le rêve éveillé. L'amour c'est la chaleur de deux corps qui brûlent. L’amour ce sont des corps qui vibrent. L’amour c’est tout simplement du plaisir. DU PLAISIR.
L'amour, l'amour, l'amour ce n'était pas cela ce soir là !
L'amour que j'ai pu décrire ci-dessus, j'ai mis 24 ANS avant de ressentir physiquement.... j'ai mis 24 ans à accepter de recevoir mais il faut savoir que j'ai triché pendant 24 ans. La simulation ! Quelle souffrance de se prendre un sexe par l'homme qu'on aime plus que tout mais qui vous fait mal encore parce que c'est encore celui du violeur que l'on se prend !!!
Quelle souffrance aussi de si mal se construire pendant ces longues années...
Tant que je n'avais pas parlé !
C'est cela que vous voulez ?
J'avais 15 ans et je l'aimais ce garçon. On se voyait une fois tous les quatre mois. Il était militaire. Je l'aimais tellement moi. J'avais confiance en lui. Il est là le drame justement. Ce fut une gamine éperdument amoureuse qui le suit. Je l'ai suivi, cela m' a rendue coupable ! C’était une grange loin du bal du village. Loin des regards indiscrets. Deux êtres qui se dirigent vers ce lieu, qui ne prononcent pas même une parole. Un mec qui a déjà quelque chose dans la tête , sans mots dire, sans bisou, sans caresse, sans regard même, sans douceur, sans respect, sans demande, surprise par son état ne lui correspondant pas, se jette sur moi comme un fou, comme si j‘étais sa proie. Alors que je ne l'avais même pas provoqué pour ceux qui seraient tenter de le penser. Non, j'ai un mec qui prend pour lui ce bout de viande allongé. En une fraction de seconde, il retire son pantalon jusqu' à mi cuisse, baisse ma culotte avec violence . Et moi qui lui dis NON. Et moi qui le supplie. Qui lui dit non encore, qui le supplie encore. Qui tente de fermer mes cuisses mais n’a même pas la force de me débattre parce que je n’ose pas y croire. Et lui qui n’entend pas. Et lui qui n'entend pas ! C'était juste un supplice. J’ai déjà honte de moi, je suis tétanisée par la peur, je ne trouve pas la force, je subi.
Ce n'est pas parce que c'était un flirt qu'il faut m'accabler. Nous sommes malheureusement des milliers dans ce cas là !!! Pas de bisous, pas de caresse dans pareille situation et moi qui lui dit non encore, qui le supplie toujours et lui qui me tambourine comme un marteau piqueur dans du ciment qui résiste à sa mèche. J'ai mal, je ne crie même plus, je n'ai même plus la force de fermer mes cuisses, j'ai mal. Il me transperce, recule pour éjaculer. J'en ai partout. Ca me dégoutte. Pas un mot. Je ne pleure même pas. J’ai mal. J’ai mal et je ne pleure pas. L'affaire est dans le sac ! A peine 5 mn, peut-être, qui me semble une éternité ! Pas une parole, Rien. Je suis souillée par son sperme qui me sali et avec mes mains, tout de suite, je tente d'essuyer pour éliminer toute trace de ce drame. Je suis dans cette scène comme si c'était hier.... Je n'ai rien oublié ! Je n'ai rien oublié évidemment. Je ne peux et ne pourrais jamais oublier !
Il se relève vite fait, remonte sa braguette. Pas même un regard, une parole. Rien ! Mais c'est de ma faute. Parce que je l'aimais moi, il a abusé. Et toute retournée déjà toute honteuse, je me relève aussi vite que lui et dans ma tête, les seuls mots qui claquent :
Il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé. Faut pas le dire, il ne s'est rien passé. Faut le dire à personne. Il faut oublier, nier ce qui vient de se passer, ce qu'il vient de me faire. C'est d'ma faute, je l'ai suivi !"
Je viens de me prendre dans un ventre, comme une balle dans un cœur, qui ne m’a pas tuée, juste laisser pour morte vivante. Une plaie à jamais et qui suintera toujours…
Arriver à aimer l'autre, comme je l'ai décris précédemment, c'est pouvoir après s'aimer soi-même. Ne plus se sentir une salope, un bout de viande, une pute, coupable. Pour toutes celles qui ont subit ne retenez que ces mots : vous n'étiez pas coupable mais victime.
Heureusement les psychologues nous aident à nous reconstruire car en attendant pendant 23 ANS je me suis construite avec le sentiment d'être coupable parce que je le connaissais. J'ai tant souffert dans mon corps si vous saviez.
Et ne dites pas, n'osez même pas le penser une seconde, "elle le connaissait". C'est cette réalité qui m'a tuée à 15 ANS et qui m'a empêchée de parler. Si j’avais eu 6 ans, on aurait dit : la pauvre « petite » et on n’aurait pas jeter le doute sur moi…
Résultat des courses : mésestime de soi, boulimie, anorexie par période, frigidité, peur des hommes, cancer à l'endroit où j'ai eu mal, dépression, insomnie, la grande honte de ne pas arriver à prendre une douche depuis l'adolescence jusqu'à ce que j'arrive à parler, multiples hospitalisations psychiatriques, un corps froid, trop souvent paralysé, un ventre qui reçoit mes coups parce que je le haie, une énorme difficulté à m‘aimer... et …des « et« encore…..
ALORS, parlez, parlez, parlez. Vite ! Que cela vous libère déjà. Personne n'a le droit de casser votre corps. Personne n'a le droit de vous casser ! Personne ! Et n’ayez pas peur ! Parler m’a libérée ! Psychologiquement et physiquement ! Ensuite, c’est un psychologue qui vous aidera…
Mon premier combat, je l'ai gagné ! Pourquoi ? Après tant d'années de frigidité, de souffrance intérieure dissimulée à chaque rapport sexuel, des années de thérapies, un mari patient et aimant qui ne savait rien, voilà ce que j'ai réussi déjà :
Ce jour là, nous avions passé une excellente journée encore. Un baptême en famille, quelques prières à l'église au passage, impératif aujourd'hui pour moi de me recueillir avec beaucoup de sérénité et prier pour tout ceux qui souffrent, un repas, des rires, de la joie, de la vie... A notre retour, Paul et moi nous glissons comme des gamins dans notre lit avec une ferme intention de faire l'amour. L'amour, depuis deux mois, nous n'arrêtons pas de le faire. Ce n'est pas sexuel au sens propre du terme, un désir absolu de recherche de plaisir, non, c'est juste deux corps qui se rapprochent de plus en plus, deux corps qui se parlent, deux corps qui s'aiment, se redécouvrent et se fondent... Depuis une semaine, je ressens. Depuis une semaine, j'ai du plaisir à faire l'amour. Je vous rappelle que j'ai 39 ans !!!! Imaginez l’horreur vécue de 17 à 39 ans, d’être obligée de faire l’amour avec l’homme de ma vie que j’adoooore plus que tout mais qui me faisait mal parce que dans notre lit, c’était encore le violeur que je voyais…. Toujours lui, encore lui…
Lorsque nous nous mîmes sous les couvertures, je sentais que nous allions vivre un grand moment mais je ne savais pas à quel point et je le souhaite à tout le monde… Oui, j‘ai enfin connu l‘orgasme. Et si je vous raconte ceci, mesdemoiselles, c'est pour vous seules, que j'écris pour que vous sachiez, que.... c'est possible ! Possible en effet de réparer un corps, possible de réparer une âme, possible de vivre avec tout cela, surtout.... Dès l’instant que l’on arrive à PARLER du drame; déjà …
J’ai mis 24 ans à obtenir cela !.... parce que je n’avais pas parlé !
Les autres étapes pour la guérison : Évidemment, consulter un psychologue, affronter le bourreau (soit par un procès, soit par une lettre en lui indiquant les résultats psychiques et physiques de l’abus)…
Soyez courageuses et ne pensez qu’à vous ! Vous n’êtes pas coupables, que victimes !!! Alors, parlez de votre histoire, PARLEZ
PS : c'est à vous demoiselle qui devenez Femme et deviendrez un jour Maman, d'éduquez vos Fils pour que les mentalités changent sur la Femme.. que la Femme ne soit plus réduite à un objet de désir, de fantasmes. que la Femme ne soit pas traitée comme un bout de viande, soit une escalope ou un gros jambon... c'est à vous les futures mamans d'inculquer à vos fils, la danse des "mots", la beauté des mots quand on parle de la Femme, la fragilité d'une Femme par rapport à tous ces mots qui peuvent la détruire. C'est à vous, c'est à moi, c'est à nous les Mamans que nous sommes d'apprendre à nos fils à respecter la Femme et cela commence tout jeune en prenant soin d'utiliser les bons mots pour ne pas tuer les êtres sensibles, pour ne pas donner tant d'importance sur le Physique, la Beauté, la Perfection, l'intolérance face à la différence... mais lui apprendre à notre Fils à reconnaître vite, la Beauté de l'Ame... seulement là les mentalités changeront... allez hop hop hop on a du boulot
Géraldine 40 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 3 Déc - 6:41
AUX ARMES CITOYENS
ou
La révolte des parents
Contre une ado de 14 ans
- Ne pas avoir le courage de laver un verre pour boire une coup et prendre une tasse à la place.... FINI
- Manger les croissants et laisser dans le meuble les papiers vides.... FINI
- Ne pas plier le linge comme il se doit dans la corbeille..... FINI
- Les chaussures qui traînent dans la salle de bain ... FINI
- Les coton-tiges sales tombés à côté de la poubelle et pas ramassés.... FINI
- La chambre en bazar complet, vêtements parterre ou camouflés dans l‘armoire, lit pas fait.... FINI
- Laisser le linge s’empiler sans avoir l’idée de le repasser pour aider.... FINI
- Cuisine mal rangée, table pas essuyée, « petite » vaisselle pas faite..... FINI
- Aspirateur, sans aller sous les meubles ou derrière.... FINI
- Ronchonner, répondre, revendiquer à outrance et avec exagération..... FINI
- Manger, boire sans besoin réel, juste à gogo...... FINI
- Ordinateur, facebook du matin au soir..... FINI
Vous avez toute la matinée pour ranger cette maison nickel-chrome !
Nous sommes une famille ou tout le monde doit bosser ! C’est normal !
Plus tard, vous nous direz MERCI !
.... Schutt.... taisez-vous.....
Résultat : Deux heures après, lorsque je suis revenue de mon rendez-vous, ils avaient compris et fait le nécessaire. Enfin....
Nathalie 45 ans
ou
La révolte des parents
Contre une ado de 14 ans
- Ne pas avoir le courage de laver un verre pour boire une coup et prendre une tasse à la place.... FINI
- Manger les croissants et laisser dans le meuble les papiers vides.... FINI
- Ne pas plier le linge comme il se doit dans la corbeille..... FINI
- Les chaussures qui traînent dans la salle de bain ... FINI
- Les coton-tiges sales tombés à côté de la poubelle et pas ramassés.... FINI
- La chambre en bazar complet, vêtements parterre ou camouflés dans l‘armoire, lit pas fait.... FINI
- Laisser le linge s’empiler sans avoir l’idée de le repasser pour aider.... FINI
- Cuisine mal rangée, table pas essuyée, « petite » vaisselle pas faite..... FINI
- Aspirateur, sans aller sous les meubles ou derrière.... FINI
- Ronchonner, répondre, revendiquer à outrance et avec exagération..... FINI
- Manger, boire sans besoin réel, juste à gogo...... FINI
- Ordinateur, facebook du matin au soir..... FINI
Vous avez toute la matinée pour ranger cette maison nickel-chrome !
Nous sommes une famille ou tout le monde doit bosser ! C’est normal !
Plus tard, vous nous direz MERCI !
.... Schutt.... taisez-vous.....
Résultat : Deux heures après, lorsque je suis revenue de mon rendez-vous, ils avaient compris et fait le nécessaire. Enfin....
Nathalie 45 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 5 Déc - 7:00
Et si, Donner à l’autre me donnait à MOI ?
Petite conversation :
Déjà par le fait de ce poser cette question.. tu réfléchis, tu rames, tu cherches, tu te bats !!!
Par ailleurs, personnellement, OUI, je l'affirme ET LE CLAME, faire de l'humanitaire en France, en Afrique ou ailleurs, avec rapport à la nourriture ou non (cf famine qui vous renvoie une image), vous fera avancer dans votre guérison des TCA.
Pourquoi ?
Parce que faire une rencontre avec LE PIRE, vous permettra pour certaines de relativiser sur sa propre souffrance,
Parce que Pensez aux autres, permet de moins penser à soi,
Parce que Donner aux autres, c'est se donner à SOI-MEME
Ah bon ?
Donner aux autres, c'est donner de l'Amour... c'est se donner de l'Amour pour soi, sans s'en rendre compte...
Se donner de l'Amour pour soi, c'est se donner de l'estime et de la confiance en soi
Donner aux autres, c'est se reconstruire complètement par une satisfaction personnelle qui va s'animer en vous et se multiplier pour avoir su apporter du Mieux être autour de vous ! On vous aimera davantage pour avoir su donner, partager, aimer et on vous le dira et vous vous sentirez moins "mauvaise" et commencerez à VOUS AIMER et être fière de vous. Vous vous sentirez utile et responsable et commencerez à EXISTER ! Vous aurez trouvé votre PLACE dans cette société
Cet Amour de vous qui va grandir va vous faire guérir petit à petit et plus jamais vous aurez envie de mourir et là, vous commencerez à vous battre pour vous, à prendre conscience de votre être, de votre Bonté et Beauté Intérieure qui finira par primer sur votre Aspect extérieur !!! et là, petit à petit, votre Physique qui vous dégouttait, vous allez commencer à l'apprécier, à l'accepter tel qu'il est. Le regard des autres qui vous faisait tant de mal, vous serez en mesure de le zapper. Et c'est votre âme, votre être intérieur qui aura pris le dessus sur l'aspect physique que vous trouverez futile..
Vous en deviendrez plus Rayonnante et la Lumière qui entre en vous, se verra !!! Et on vous le dira aussi...
et enfin, c'est là, seulement que la guérison sera proche !!! "se rapproche"...
Personnellement, je n'ai fais que ça ! Au fond du gouffre, je me suis tournée vers les autres qui se sont retournés sur mon « moi« ... Personnellement, j'ai positivé mes souffrances en me disant que "j'avais une certaine expérience" dans les souffrances de la vie et au lieu de m'enfermer dedans, je m'en suis servie pour "apporter, soutenir"...
Avez vous remarqué que les être qui ont été en souffrance se tournent souvent vers des professions médicales et sociales et humanitaires : psy, infirmier, éducateur, .... ?
Pour conclure, OUI, je pense très sincèrement que l'Humanitaire à l'étranger ou en France, est un OUTIL de guérison pour n'importe quelle MALADIE (dont les TCA)
Qu'en pensez vous ?
Angélique 25 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mar 8 Déc - 6:49
SOUVENIRS D'ENFANCE
Souvenez-vous !
Il y a les malheurs, mais retenez aussi le bon qui vous a donné tant de bonheur et vous a fait grandir.
Moi, mes plus belles années je les ai passées en Afrique. Maman me raconta que l'on avait traité mon père de fou pour partir dans ce pays encore inconnu à l'époque, dans les années 60, avec trois enfants en bas âge.
Mes souvenirs, c'étaient les parties de pêche.
Il y avait le soleil qui brûlait dès le matin, les fleurs du jardin de maman qui s'ouvraient délicatement, la mer où nos seules distractions les week-ends avec papa et nos amis, étaient de pêcher. Mais attention, pas de poissons de 20 CM de long. Non, c'était des bars, des thons, des raies aussi grandes que moi à 10 ans. Je me rappelle un jour, mon père allant pêcher la nuit alors que c'était interdit, au port minéralier, accroché mon frère avec une grosse ceinture ventrale, de peur que ce dernier ne soit emporté par une grosse prise. La pêche, c'était vraiment le loisir de ce pays. Mon frère et moi nous étions comme deux copains. Il m'a tout appris. Le samedi après midi, quand les pirogues rentraient avec leurs filets bien remplis, nous attentions qu'ils les vident et dès qu'ils étaient étendus sur le petit muret, nous en profitions, en toute discrétion, muni d'un couteau, pour leur piquer les plombs qui y étaient attachés. Quel délice cette peur qui nous envahissait. Avec ce plomb récupéré, papa le faisait fondre dans les petites rainures de l'évier, vous savez, celles qui servent a écouler l'eau quand on fait la vaisselle. Une fois le plomb refroidit, avec sa lime , il y donnait une forme pour y accrocher ensuite un trident de façon à pêcher le thon. Mon frère était plus acharné que mon père. Avec des bouts de ferraille bien aiguisé, il avait fabriqué un trident pour harponner les soles. Quant à moi, plus jeune, plus novice, j'avoue que je n'étais pas trop douée. A la palangrotte, ça allait mais avec mon lancer...., il y en a un, qui n'oubliera jamais le terrible plomb qu'il s'est pris sur la tête, en voulant prendre de l'élan derrière moi pour lancer la ligne... . La pêche, ce fut aussi, les deux marsouins qui nous fonçaient dessus, sans doute parce que nous les avions dérangés. Deux énormes monstres noir et blanc se dirigeant vers nous pour renverser notre petit bateau qui ne voulait plus redémarrer. La pêche, c'était aussi les dauphins qui nous accompagnaient tout autour du bateau lors de nos promenades et les requins que papa pêchait. Je me souviens d'une panique un jour, alors en train de me baigner en pleine mer. Je me mis à repenser à ces requins que les copains de papa avaient pêchés précédemment et fus prise d'une panique à ne plus pouvoir remonter dans le bateau. Il a fallu carrément me hisser... La pêche, c'était aussi pour nous, le rendez-vous des amis de mes parents au cabanon. Une petite baraque en bois à 5 mètres de la mer où tous les dimanches nous nous y retrouvions pour faire un barbecue, pêcher et passer d'excellents moments de vie, toujours.
La pêche fit partie de ma vie. Elle était au centre de nos intérêts. Jamais jamais je ne pourrais oublier ces merveilleux moments où mon père était si fier d'exposer ses prises pour la photo souvenir.
De retour en France je fus extrêmement déçue. Mon père aussi d'ailleurs parce que jamais plus il ne retourna pêcher. Trop petits les poissons. 10cm, 20cm, 50 maximum lorsqu'il s'agissait d'un brochet. Mais malgré tout, j'y allais toujours avec mon frère acharné. Cela me permettait de me détendre totalement et de tout oublier....
En Afrique, il y avait aussi les cabanes sur les toits. C'était facile puisqu'étant plats, ne recevant jamais de pluie. Ah on en a fait des cabanes. Un bout de toile et s'était une tente arabe sur un toit. Dedans, ce n'était que discussion et rigolade. On avait même fait une cabane dans une voiture abandonnée. Chacun son tour au volant et c'était un rêve animé qui s'affolait.
Il y avait moins de danger à l'époque et nos parents nous laissaient grande liberté.
C'est aussi à 11 ans que j'allais à ma première boum. Une gentille surprise party. Ma fille agée de 13 ans, ne connaît pas encore aujourd'hui ce plaisir. Trop d'insécurité.
Ces party, c'était cool. Tout le monde tiré à quatre épingles à guetter du coin du regard, celle ou celui qui allait devenir le temps d'un slow, le petit copain du moment. Mais avant cela, les filles d'un côté, les garçons de l'autre. La peur de faire le premier pas... A l'époque, il y avait des limites encore. Pas d'alcool ni de drogue comme aujourd'hui malheureusement. En effet, ce qui me choque est que maintenant, même les parents achètent de l'alcool aux jeunes, trop jeunes encore, pour ces soirées. C'est aberrant de les pousser à la consommation et de leur inculquer inconsciemment cette pratique absurde. C'est ainsi que l'on assiste maintenant à des party où les jeunes se défoncent déjà avec cet artifice !!! Cela me désole et m'effraye. Les inciter déjà à ce comportement est irresponsable...
Souvenez-vous de votre enfance, de vos petites bêtises et anecdotes et votre esprit va positiver la vie. C'est avec tous ces souvenirs d'enfance, qu'un enfant se construit et de belles choses, il y en a.... Cherchez bien et vous pourrez sourire dans votre coin en y repensant et vous dire que d'autres viendront s'ajouter à votre mémoire, quand vous serez mieux.... Ces délicieux souvenirs vous permettront de faire une pause dans votre esprit et vous redonneront l'envie de vous battre !
Noémie 48 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 9 Déc - 6:22
PORTRAIT DE MON PERE
Ah mon père ! C’que je l’aimais mon papa.
Il n’était pas spécialement beau et toujours affublé à l’as de pique.
Mais qu’est-ce que j’en étais fière et trouvais qu’il avait été très fort pour avoir conquit maman. Elle, en effet, d’une beauté pure et toujours tirée à quatre épingles.
Ah, il était trop fort mon papa !
Quand je parlais de lui à mon entourage, même adulte, quand je prononçais ce mot : « mon papa, mon père »! , c’était comme si je mangeais une barbe à papa, un chamalo. J’en avais plein la bouche.
De l’amour débordant
De l’amour puissant
De l’amour nourrissant
Sa démarche quelque peu maladroite lorsqu’il faisait le clown, c’était la mienne lorsque je l’imitais. Il me faisait rire !
Ses cheveux grisonnant très tôt, c’était la sagesse de l’âge.
Ses sourcils lorsqu’ils se fronçaient, c’était sérieux, autorité acceptée, silence obligé
Son regard perçant me transperçait justement
Son odeur, c’était ferraille tant il bricolait à la maison
Son intelligence, sa culture, c’est ce que je voulais avoir
Ses gestes, c’était maîtrise, contrôle. Je les observais pour les imiter
Ses mains, ses mains, n’ont jamais été douces, certes, mais c’étaient courage, travail et argent
Magalie 30 ans
Ah mon père ! C’que je l’aimais mon papa.
Il n’était pas spécialement beau et toujours affublé à l’as de pique.
Mais qu’est-ce que j’en étais fière et trouvais qu’il avait été très fort pour avoir conquit maman. Elle, en effet, d’une beauté pure et toujours tirée à quatre épingles.
Ah, il était trop fort mon papa !
Quand je parlais de lui à mon entourage, même adulte, quand je prononçais ce mot : « mon papa, mon père »! , c’était comme si je mangeais une barbe à papa, un chamalo. J’en avais plein la bouche.
De l’amour débordant
De l’amour puissant
De l’amour nourrissant
Sa démarche quelque peu maladroite lorsqu’il faisait le clown, c’était la mienne lorsque je l’imitais. Il me faisait rire !
Ses cheveux grisonnant très tôt, c’était la sagesse de l’âge.
Ses sourcils lorsqu’ils se fronçaient, c’était sérieux, autorité acceptée, silence obligé
Son regard perçant me transperçait justement
Son odeur, c’était ferraille tant il bricolait à la maison
Son intelligence, sa culture, c’est ce que je voulais avoir
Ses gestes, c’était maîtrise, contrôle. Je les observais pour les imiter
Ses mains, ses mains, n’ont jamais été douces, certes, mais c’étaient courage, travail et argent
Magalie 30 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 10 Déc - 5:12
J’AVANCE
Sur le chemin de la vie où je me suis perdue
Parce qu’ils n’ont pas su, parce qu’ils n’ont pas pu
Parce que je n’ai pas su, parce que je n’ai pas pu
Le dos courbé par un sac trop lourd à porter, j’avance.
Le résultat n’est peut-être pas encore très visible et je me surprends à croire en Dieu.
Très fort, je serre ma bible.
Ah je mange encore, je vomis beaucoup mais ce n’est pas dramatique, j’avance.
L’heure pour moi de mourir n’a pas sonné. S’il y a une chose que je peux maîtriser encore, c’est l’horloge.
L’horloge de mon portable qui me maintient à la vie par des appels et des textos d’amitié.
L’horloge de mon cœur qui s’emballe parfois, J’avance.
Je suis fatiguée, désespérée souvent
Je « pète » les plombs de temps en temps
Cela fait encore mal mais après je me sens mieux
Une colère de plus mais aussi une nouvelle expérience, j’avance.
Cela est dur d’être malade, vous qui ne l’êtes pas.
Cela est dur d’être ce que je suis
La peur au ventre chaque matin, le refuge dans le sommeil, seul moment où ma tête peut se reposer.
Alors pour exorciser ce mal qui me ronge, j’écris. Un outil de plus pour espérer guérir. C’est très difficile mais je m’y efforce malgré tout. Il paraît que c’est beau, pourtant c’est si triste. J’avance elle me dit…
Au bout de ce chemin, il y a la vie qui s’agite. J’adore la vie, la musique, le rire, l’ambiance.
Aujourd’hui plus que jamais, j’ai besoin qu’on me soutienne, qu’on me comprenne, sans jugement trop hâtif et si destructeur. C’est pas d’ma faute tout cela, je suis trop sensible. Je n’ai pas choisi d’être malade mais je choisis d’avancer, alors j’avance avec mes doutes, mais j’avance sans
me retourner. J’avance.
Que ceux qui m’aiment, avancent avec moi, me donnent la main. Je saurai quand je serai guérie me souvenir, mais aujourd’hui, que l’on me laisse grandir, que l’on me regarde de loin avec de la confiance et non de la méfiance.
Folle je ne suis pas, je me bats comme l’étant.
J’avance, j’avance tout doucement
Du haut de mes 20 ans, je suis encore une enfant pour vous qui avez passé la trentaine sans encombre. Mais vous ne savez pas. Je ne vous blâme pas.
J’avance, j’avance, ne retenez que ce mot.
J’avance."
Camille 20 ans
Sur le chemin de la vie où je me suis perdue
Parce qu’ils n’ont pas su, parce qu’ils n’ont pas pu
Parce que je n’ai pas su, parce que je n’ai pas pu
Le dos courbé par un sac trop lourd à porter, j’avance.
Le résultat n’est peut-être pas encore très visible et je me surprends à croire en Dieu.
Très fort, je serre ma bible.
Ah je mange encore, je vomis beaucoup mais ce n’est pas dramatique, j’avance.
L’heure pour moi de mourir n’a pas sonné. S’il y a une chose que je peux maîtriser encore, c’est l’horloge.
L’horloge de mon portable qui me maintient à la vie par des appels et des textos d’amitié.
L’horloge de mon cœur qui s’emballe parfois, J’avance.
Je suis fatiguée, désespérée souvent
Je « pète » les plombs de temps en temps
Cela fait encore mal mais après je me sens mieux
Une colère de plus mais aussi une nouvelle expérience, j’avance.
Cela est dur d’être malade, vous qui ne l’êtes pas.
Cela est dur d’être ce que je suis
La peur au ventre chaque matin, le refuge dans le sommeil, seul moment où ma tête peut se reposer.
Alors pour exorciser ce mal qui me ronge, j’écris. Un outil de plus pour espérer guérir. C’est très difficile mais je m’y efforce malgré tout. Il paraît que c’est beau, pourtant c’est si triste. J’avance elle me dit…
Au bout de ce chemin, il y a la vie qui s’agite. J’adore la vie, la musique, le rire, l’ambiance.
Aujourd’hui plus que jamais, j’ai besoin qu’on me soutienne, qu’on me comprenne, sans jugement trop hâtif et si destructeur. C’est pas d’ma faute tout cela, je suis trop sensible. Je n’ai pas choisi d’être malade mais je choisis d’avancer, alors j’avance avec mes doutes, mais j’avance sans
me retourner. J’avance.
Que ceux qui m’aiment, avancent avec moi, me donnent la main. Je saurai quand je serai guérie me souvenir, mais aujourd’hui, que l’on me laisse grandir, que l’on me regarde de loin avec de la confiance et non de la méfiance.
Folle je ne suis pas, je me bats comme l’étant.
J’avance, j’avance tout doucement
Du haut de mes 20 ans, je suis encore une enfant pour vous qui avez passé la trentaine sans encombre. Mais vous ne savez pas. Je ne vous blâme pas.
J’avance, j’avance, ne retenez que ce mot.
J’avance."
Camille 20 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 12 Déc - 6:03
LE BULLETIN SCOLAIRE
11 de moyenne au 2ème trimestre
Lettre d'une fille de 15 ans à sa mère :
"Maman,
Je prends le temps de te donner plusieurs explications même si la plupart ne sont pas justifiées. Mais une lettre aujourd'hui est le meilleur moyen de communication.
Pour être franche, tu as raison ce trimestre n'est pas à la hauteur de mes capacités. Je suis capable de bien mieux, j'y travaille. J’ai perdu 3 points et je n’en suis pas fière, crois moi.
Je n'ai pas de raisons concrètes pour expliquer ce relâchement mais en vérité, tout s'est bousculé dans ma tête comme dans ma vie. Tout a pris une ampleur différente et c'est maintenant que ma vie a pris un sens.
Je n'en démordrai pas, je veux ALLER DANS CE LYCEE !
La motivation, je ne sais pas comment la montrer. Je ne sais pas comment l’exprimer. Mais un Bac Général n’est vraiment pas fait pour moi. Je n’aime pas du tout ! Si je vais dans ce lycée, les matières m’intéressent ainsi que la poursuite de mes études après le Bac.
Mes notes ne sont pas brillantes, je l’admets MAIS, Monsieur X a dit une chose intéressante qui a retenu mon attention ! Il a dit qu’il fallait connaître la moyenne générale de la classe et la comparer à la mienne. Si je suis au dessus, c’est que c’est bien ! Or, dans seulement 4 matières sur 14, je suis en dessous de la moyenne générale de la classe. Donc, je reste quand même bien placée, malgré tout.
En math, depuis le brevet blanc, je n’ai pas eu de contrôle mais je m’améliore, je le sais, je comprends mieux. En Allemand, c’est vrai, je l’admets « aucune motivation ». J’ai horreur de cette langue et je ne cherche pas à comprendre. Mais les autres, c’est sûr, ils ont 15 de moyenne, mais en même temps, ils ne font que tricher. Mais plus tard, je vais rire le jour où ils auront un contrôle surprise...
En S.V.T. j’ai raté un devoir qui m’a fait baisser la moyenne et en Histoire, j’ai réussi le dernier D.S., donc je repars sur de bonnes bases.
Maintenant je sais que le 3ème trimestre peut compter pour mon dossier d’entrée au Lycée Marc Chagall et que les places sont chères, donc je vais réussir ! Avec ou sans votre soutien ! Je sais de quoi je suis capable ! Je crois en MOI ! Je sais que je peux réussir ! Je le sais !
Maintenant, j’aimerai bien te parler de ma vie personnelle. Et bien, quand tu me dis que dans ma vie, il n’y a que mes pots qui comptent, cela me fait rire car je n’ai pas beaucoup d’amis et j’en ai beaucoup souffert. J’ai horreur de la solitude. C’est abusé quand même. Bref, cela fait quelques jours qu’une nouvelle bande de copain m’a ouvert leur amitié.
Cela fait un bien fou de voir que des gens vous aime, qu’ils apprécient votre compagnie. C’est vraiment bizarre.
J’aimerai bien aussi te parler de Jérôme. Si je ne t’en parle pas, tu ne pourras pas me comprendre. Et je veux que tu saches à quel point il compte pour moi. L’année dernière, j’ai vécu pas mal de choses qui m’ont fait énormément souffrir. Quand j’ai perdu Benjamin, tu la su, tout s’est écroulé. Vraiment, je l’aimais comme jamais j’avais aimé à ce point... Et puis j’ai rencontré Jérôme (cela fait comme dans un film. lol) et sincèrement je suis tombée amoureuse dès le début. C’est vrai qu’il n’est pas le plus beau, ni le plus gentil parfois. Mais je l’aime ! Je l’aime trop et j’ai vraiment besoin de lui, plus que vous ne croyez, toi et maman.
Venons en au fait. Ces vacances ci, c’est les seules vacances où la bande ne part pas et j’aimerai profiter d’eux. Bon, je sais que tu vas rire en lisant cela dans la mesure où mon bulletin est minable, mais durant tout ce week-end, je vais apprendre toutes mes leçons. Dimanche soir, tu m’interrogeras sur la plus part d’entre elles et tu verras le résultat. Je m’engage à travailler au magasin de maman tous les matins pour vous prouver ma motivation à REUSSIR. En plus, ça vous permettra de donner des vacances à Yvette... Je m’engage aussi à m’occuper de la cuisine (faire à manger), faire le ménage, faire le repassage....
Acceptez-vous tout cela contre un peu de liberté ?
Je donnerai le meilleur de moi-même, durant les vacances, je vais vous montrer les changements !
Ayé maman, j’ai eu le déclic ! J’en ai pris conscience. Dans 15 jours, c’est mon anniversaire et ayé, j’ai compris le sens des mots : devenir femme, responsabilités, avenir, amour, école.
A partir de maintenant, Jeudi 12 avril 2007, 20h58, je sais concilier Travail, Amitié, Amour car j’ai grandi et je veux être la meilleure dans tous les domaines.
Merci maman, de m’avoir ouvert les yeux. Je t’aime. »
Mélanie
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Dim 13 Déc - 7:40
PORTRAIT DE MA MERE
Que serais-je sans toi ?
Qui nous as tout offert
Très petite, toujours
Débordante d’Amour
Que serais-je sans toi ?
De cet amour qu’il n’a su
Pour nous, tu t’es oubliée
Pour nous tu as tout donné
Que serais-je sans toi ?
De ce trop, je te pardonne
Comment puis-je t'en vouloir ?
De ce trop, tu vis en moi
Que serais-je sans toi ?
Passé gris comme l’hiver
Tu « nies » vois que le printemps
A subir sans en parler
Que serais-je sans toi ?
Ta chaleur et ta tendresse
Je me nourris toujours
C’est des fleurs que je t’offre
Que serais-je sans toi ?
Maman chérie je t’aime
Que je n’ai pas comprise !
Si délaissée pour un temps
Que serais-je sans toi ?
Un cœur abandonné
Des paroles oubliées
Pardon, je te demande
Catherine 45 ans
Que serais-je sans toi ?
Qui nous as tout offert
Très petite, toujours
Débordante d’Amour
Que serais-je sans toi ?
De cet amour qu’il n’a su
Pour nous, tu t’es oubliée
Pour nous tu as tout donné
Que serais-je sans toi ?
De ce trop, je te pardonne
Comment puis-je t'en vouloir ?
De ce trop, tu vis en moi
Que serais-je sans toi ?
Passé gris comme l’hiver
Tu « nies » vois que le printemps
A subir sans en parler
Que serais-je sans toi ?
Ta chaleur et ta tendresse
Je me nourris toujours
C’est des fleurs que je t’offre
Que serais-je sans toi ?
Maman chérie je t’aime
Que je n’ai pas comprise !
Si délaissée pour un temps
Que serais-je sans toi ?
Un cœur abandonné
Des paroles oubliées
Pardon, je te demande
Catherine 45 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Lun 14 Déc - 6:47
MOTS
Maux qui étouffèrent mes mots
Trop longtemps en moi, tous enfuis
Epuisée par ces lourds fardeaux
Maux coupables de cette vie
Mots de peine mêlés de tristesse
De désespoir, et de détresse
me privant de toute tendresse
Mots détruisant, que cela cesse
Sur cette feuille, mes souffrances
La honte d’être, et ne pas être
Dans mon corps beaucoup de carences
Vivre sans, et ne plus paraître
Ecrire, et éviter le pire
Des mots et des mots se nourrir
Affronter, pour ne pas partir
Parler encore, ne pas mourir
Un mot, puis une ligne et un livre
De ce monde il est tant nous sommes
Emotions tu nous délivres
LIBERTE chasse ces fantômes
Aurélie 24 ans
Maux qui étouffèrent mes mots
Trop longtemps en moi, tous enfuis
Epuisée par ces lourds fardeaux
Maux coupables de cette vie
Mots de peine mêlés de tristesse
De désespoir, et de détresse
me privant de toute tendresse
Mots détruisant, que cela cesse
Sur cette feuille, mes souffrances
La honte d’être, et ne pas être
Dans mon corps beaucoup de carences
Vivre sans, et ne plus paraître
Ecrire, et éviter le pire
Des mots et des mots se nourrir
Affronter, pour ne pas partir
Parler encore, ne pas mourir
Un mot, puis une ligne et un livre
De ce monde il est tant nous sommes
Emotions tu nous délivres
LIBERTE chasse ces fantômes
Aurélie 24 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mar 15 Déc - 6:10
RESPECT !
Une phrase que les jeunes disent avec volonté lorsque l'un de leur camarade accomplit quelque chose de bien.
"Respect" !!!
respect
respect [?espe] respect nom commun - masculin ; singulier
1. reconnaissance de la valeur ou du bien-fondé (de quelqu'un ou de quelque chose)
Synonyme: estime le respect d'autrui
2. sentiment de soumission fondé sur la crainte imposer le respect
3. manifestation de considération pour la valeur ou la supériorité de (quelque chose ou quelqu'un) traiter un convive avec beaucoup de respect
4. prise en considération qu'impose la vie en société le respect du consommateur respect humain
5. souci de fidélité fondé sur l'estime dans le traitement de (un ouvrage de l'esprit) un traducteur attaché au respect du texte original
6. crainte marquant la soumission religieuse le respect qui inspire le culte des ancêtres
sauf votre respect locution adverbiale
1. sans vouloir vous choquer ni manquer à la haute considération que vous méritez (ironique) sauf votre respect, peut-on savoir comment vous êtes entré ici?
tenir en respect locution verbale
1. empêcher de réagir en maintenant à distance ou en intimidant (quelqu'un) l'un des braqueurs tenait le caissier en respect pendant que l'autre vidait le coffre-fort
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 16 Déc - 6:29
Être libre, c'est être soi"
La vie s'est faite,
Les traumatismes sont là,
Ceux qui sont évidents et le pire
Ceux qui sont cachés...
Cachés par des mots entendus, des visions familiales trop souvent... qui ont fait que nous avons été "conditionnés"
Des traumas qui ont causé des dégâts psychologiques que peu soupçonnent d'ailleurs... mais qui se réparent...
Alors on est mal, on ne sait pas toujours le "pourquoi du comment"...
Puis un jour, il y a des portes qui s'ouvrent après avoir lu un livre, discuté avec quelqu'un, échanger des idées, des expériences
et puis on tombe sur une personne qui ressent les mêmes choses...
Chouette, on n'est donc pas folle alors... Puisque elle aussi elle ressent…
C'est peut-être pas que de ma faute, si je suis malade ????
Oh je me sens moins seul…
Puis, analyse du passé, recherche de compréhension de son histoire de la vie...
Puis un jour, après de multitudes questions, on peut se dire :
bon, à moi de créer ma propre famille, à moi de créer ma propre personnalité...
Je ne suis plus un objet, je suis une personne et je vais mettre tout en oeuvre pour exister.
Exister, c'est sortir de l'ombre,
Exister, c'est être soi,
Exister, c'est être libre
Etre libre c'est être MOI avec mes défauts et mes qualités à n'en déplaise à certains...
Exister, c’est OSER !
Oser parler, oser créer !
Voilà le début de la CONFIANCE EN SOI
Alain 38 ans
La vie s'est faite,
Les traumatismes sont là,
Ceux qui sont évidents et le pire
Ceux qui sont cachés...
Cachés par des mots entendus, des visions familiales trop souvent... qui ont fait que nous avons été "conditionnés"
Des traumas qui ont causé des dégâts psychologiques que peu soupçonnent d'ailleurs... mais qui se réparent...
Alors on est mal, on ne sait pas toujours le "pourquoi du comment"...
Puis un jour, il y a des portes qui s'ouvrent après avoir lu un livre, discuté avec quelqu'un, échanger des idées, des expériences
et puis on tombe sur une personne qui ressent les mêmes choses...
Chouette, on n'est donc pas folle alors... Puisque elle aussi elle ressent…
C'est peut-être pas que de ma faute, si je suis malade ????
Oh je me sens moins seul…
Puis, analyse du passé, recherche de compréhension de son histoire de la vie...
Puis un jour, après de multitudes questions, on peut se dire :
bon, à moi de créer ma propre famille, à moi de créer ma propre personnalité...
Je ne suis plus un objet, je suis une personne et je vais mettre tout en oeuvre pour exister.
Exister, c'est sortir de l'ombre,
Exister, c'est être soi,
Exister, c'est être libre
Etre libre c'est être MOI avec mes défauts et mes qualités à n'en déplaise à certains...
Exister, c’est OSER !
Oser parler, oser créer !
Voilà le début de la CONFIANCE EN SOI
Alain 38 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 17 Déc - 6:03
LA P’TITE FUGUE DE MA FILLE
Qui n’a pas pensé un jour se sauver de chez ses parents suite à une dispute ?
Elle l’a fait, la coquine ! Et, elle regrette !
Ce matin là, j’avoue que je n’en pouvais plus. Cela faisait, déjà deux mois qu’elle nous embêtait avec son père. Depuis qu’elle était amoureuse, son caractère était devenu des plus excécrable et ses notes au collège avaient entamé une plongée vertigineuse. Depuis deux mois, elle nous répondait sans cesse et chaque matin, c’était son mauvais caractère qui nous mettait déjà dans une ambiance épouvantable, avant d'aller travailler.
Alors j’admets que j’ai craqué et piqué une colère comme jamais ! En effet, moi qui maîtrise d’habitude mes attitudes et mon langage, ce matin là, je ne me suis pas retenue tant sur le vocabulaire que sur ce que j’avais à lui reprocher. Je n’avais jamais parlé à ma fille de cette manière, depuis qu’elle était née !
Aussi, en a t-elle pris « plein la tête » comme disent les jeunes.
Elle le méritait ! Elle devait entendre enfin ce qu’elle était en train de devenir si nous ne lui donnions pas de limites. Ces fameuses limites que tout enfant a besoin pour s’équilibrer et devenir grand ! Devenir adulte ! Ces limites qui dressent une barrière entre le parent et l’enfant, permettant le RESPECT. Respect, si important que nous devons leur inculquer pour leurs futures relations affectives et professionnelles.
Notre dispute, après avoir été insultée, se solda donc par :
« Ce soir, je ne rentre pas ! »
En un mot : une petite fugue !
« C’est ça ma fille ! Bon vent ! »
Insultée j’avais été ! Là, elle avait été très loin. Mais en même temps, j’ai tout fait pour la pousser vraiment à bout, moi aussi, par mes paroles volontairement méchantes, de façon à provoquer ce clash qui nous permettrait peut-être d’en finir avec toutes ses attitudes de rebellion, de fainéantise, de nonchalance, de non respect..... alors que c’est une fille qui a tout pour être heureuse et qui d'ordinaire, est si gentille.
La crise de l’ado, je veux bien, mais il ne faut pas exagérer !.... Sa vie est belle à cette gamine, elle n’a rien de traumatisant…
Me retrouvant seule à la maison, indignée encore mais relativement soulagée de lui avoir craché au visage toutes ses vérités, je commençais de suite à lui écrire un texto. Quand la parole ne suffit plus, nous fonctionnons toutes deux, de cette manière, par l‘écriture. Je relatais brièvement la scène en insistant sur cette insulte inadmissible que moi même, je n’avais jamais osé dire à mes parents alors que ma vie n’avait pas été facile et qu’éventuellement, j’en aurai eu des raisons.... Je rajoutais également qu’en fait, ce n’est pas elle qui ne rentrerait pas ce soir, mais moi ! Car j’en avais assez et qu’elle s’expliquerait avec son père de mon départ.
En réalité, je voulais par mes paroles, agir comme elle, c’est à dire, exercer un « chantage » !!! donc rentrer dans son jeu.
Parce qu'il faut bien le dire, il s'agit de chantage !
Mais au moment de l’envoyer, je me souvins que je lui avais confisqué son portable la veille et qu’il était resté sur le rebord de la fenêtre...
Donc, vers 12 h30, je décidais de me rendre au collège directement, pour lui faire lire ma prose.
Arrivée là bas, je lui demandais de venir me voir. Elle semblait être calmée, baissait les yeux et « longeait les murs » comme on dit... Je savais donc, par toute sa gestuelle, qu’elle avait réfléchi et regrettait sa parole du matin. Je lui apprenais par conséquent, que c'est moi qui partirais ce soir.... que c'était une enfant gâtée qui avait été odieuse ne sachant pas ce qu'était la vraie vie. Enfance dorée, dérangée par quelques remontrances et hop, mademoiselle employait les grands mots, les grands moyens. Elle m'écoutait lire le texto avec fermeté et je partais sans me retourner.
Le soir, à l'heure de la sortie du collège, tandis que j'étais dans un magasin, elle avait emprunté le portable de sa copine pour me demander où j'étais. Je ressentais évidemment ses inquiétudes quant à mon départ prévu et je lui répondais brutalement et sans aucune douceur, qu'elle n'avait pas à savoir où je me trouvais...
Dans sa tête, j'imaginais toutes ses craintes à devoir expliquer à son père mon départ. Je le su d'ailleurs, plus tard, elle avait pleuré tout l'après midi à l'école.
Vînt l'heure de son retour à la maison. Ne voulant pas communiquer avec elle, je fis mine de dormir sur le canapé. Elle rentrait effectivement et lorsqu'elle constatait que j'étais restée, je l'entendais dans la cuisine, prendre son goûter.
Je l'entendais ouvrir sans arrêt les portes du buffet, les tiroirs, les bruits de plastic... puis plus rien. Plus un bruit.
Et pour cause, je m'étais réellement assoupi...
Lorsque je me réveillais, peut-être une demie heure après, je n'en n'ai plus souvenir, je constatais son absence. Quel chameau ! Dans la cuisine, je trouvais une lettre :
"
Maman,
Puisque vous ne m'aimez plus, je pars. Cela devient trop difficile. On n'arrête pas de se disputer alors je préfère vous laisser et vous serez tranquille, sans moi.
Puisque je vous fais honte, c'est mieux comme ça.
Quant à Jérémy, le chouchou qui ne vous fait pas honte, vous pourrez passer le reste de votre vie avec lui, je m'en moque.
Maman, je sais que tu es très intelligente, que tu t'occupes bien des adolescents mais tu en as marre de moi alors voilà....
Je t'aime. Adieu"
Je ne fus pas étonnée de sa réaction. Ma pitchounette a du caractère et n'aime pas avoir tord. Elle a ses convictions et difficile pour elle, d'accepter toutes critiques. En même temps, c'est l'âge...
Je ne perdais pas mon calme d'autant que j'avais remarqué par enchantement, qu'elle avait repris son portable, donc une manière de vouloir communiquer malgré tout.
J'informais son père par téléphone néanmoins et il me ricanait au nez en me disant de ne pas m'inquiéter. Qu'elle se calmerait... "On la connaît" me dit-il...
Ne voulant pas rentrer dans son "jeu" de la maman inquiète et à genoux devant sa progéniture , je n'essayais pas de la joindre. Au contraire, je la laissais cogiter dans son coin. Notre petite ville est toute tranquille, sans grand danger et je n'avais pas peur.
Au bout d'une heure seulement je décidais de lui envoyer un texto pour répondre à sa lettre :
"Arrête ton char Ben Hur... tu le sais très bien que nous t’aimons. Chaque jour qui se fait, nous te le prouvons. Maintenant si tu n’es pas capable d’accepter tes erreurs, de t’excuser, demander pardon, c’est ton affaire. Peut-être que je me suis trompée alors sur ton intelligence et tout l’amour que tu avais pour ton petit frère, ton père et moi ? Saches aussi, que dehors, la vie est dure et qu’il peut y avoir des dangers. Tu veux entendre que je te dise : « Reviens » et bien non je ne te le dirai pas, c’est toi qui doit réfléchir et te dire : « je rentre ». Je suis restée, pour toi ma chérie ! A bientôt. Je t’aime. Bisous »
En effet, compte tenu de son caractère, si je lui avais sommé de rentrer, elle ne l'aurait pas fait. "Un ordre" qu'elle n'était pas en mesure d'entendre à ce moment là. "Un ordre" qui aurait eu pour effet sur elle, une volonté à faire le contraire....
Ma petite psychologie, ma subtilité fonctionnait. Dans les 10 mn qui suivirent, elle rentrait chez nous et voulait se jeter sur moi tout aussitôt, pour m’embrasser. Je la repoussais gentiment et lui demandais de lire avant, le nouveau texto que je m’apprêtais à lui envoyer.
« Quant à ton petit frère, quand il fera lui aussi son caca nerveux de l’ado, il aura le même tarif que toi.... à propos de honte, tu as mal interprété mes dires. En fait, je n’ai pas honte de mes deux enfants qui sont formidables et dont nous sommes très fiers. Non, je te parlais de la honte de m’avoir insultée par impulsivité et répondu aussi violemment. Saisie bien la nuance.... à bientôt »
Après sa lecture, nous nous regardèrent dans les yeux et je pu l’enlacer. Elle me demandait pardon tout aussitôt.
« Où étais tu » lui dis-je ?
« Caché dans notre caravane et je me suis endormie »
Nous rigolâmes de cette situation et nous avons parlé de tous ces abus caractériels. Elle reconnaissait ses erreurs mais d’un petit air malicieux me dit tout de même :
« Tu as eu peur Hein ? c’est toi qui m’a dit de revenir »
« non non, ma chérie. Relie ton texto justement. Je t’ai dis : « réfléchis ». Ce n’est pas pareil. Je t'ai laissé prendre ta décision".
Les jours qui suivirent furent plus calmes. Notre conversation avait permis à ma fille d'entendre les reproches. J'avais surtout insisté sur le fait qu'elle devait apprendre à gérer ses émotions et arrêter de "péter un cable", pour reprendre son vocabulaire, à chaque remontrance. Elle était trop impulsive en effet. Cela m'a permis moi aussi, de constater une légère jalousie par rapport à son petit frère. Donc, j'ai du recadrer toutes ses mauvaises interprétations et lui prouver également que nous ne pouvions pas demander à Jérémy plus de choses, sachant qu'il avait aussi 4 ans de moins qu'elle.
Cette altercation de l'adolescence, sans aucun doute, lui a permis de grandir ! Depuis, elle contrôle davantage ses émotions et commence à devenir femme !
Mais, mais, mais, il y a parfois, des petites fugues qui sont réellement un appel à la communication, un appel au secours…. Vigilance
Marie 42 ans
Qui n’a pas pensé un jour se sauver de chez ses parents suite à une dispute ?
Elle l’a fait, la coquine ! Et, elle regrette !
Ce matin là, j’avoue que je n’en pouvais plus. Cela faisait, déjà deux mois qu’elle nous embêtait avec son père. Depuis qu’elle était amoureuse, son caractère était devenu des plus excécrable et ses notes au collège avaient entamé une plongée vertigineuse. Depuis deux mois, elle nous répondait sans cesse et chaque matin, c’était son mauvais caractère qui nous mettait déjà dans une ambiance épouvantable, avant d'aller travailler.
Alors j’admets que j’ai craqué et piqué une colère comme jamais ! En effet, moi qui maîtrise d’habitude mes attitudes et mon langage, ce matin là, je ne me suis pas retenue tant sur le vocabulaire que sur ce que j’avais à lui reprocher. Je n’avais jamais parlé à ma fille de cette manière, depuis qu’elle était née !
Aussi, en a t-elle pris « plein la tête » comme disent les jeunes.
Elle le méritait ! Elle devait entendre enfin ce qu’elle était en train de devenir si nous ne lui donnions pas de limites. Ces fameuses limites que tout enfant a besoin pour s’équilibrer et devenir grand ! Devenir adulte ! Ces limites qui dressent une barrière entre le parent et l’enfant, permettant le RESPECT. Respect, si important que nous devons leur inculquer pour leurs futures relations affectives et professionnelles.
Notre dispute, après avoir été insultée, se solda donc par :
« Ce soir, je ne rentre pas ! »
En un mot : une petite fugue !
« C’est ça ma fille ! Bon vent ! »
Insultée j’avais été ! Là, elle avait été très loin. Mais en même temps, j’ai tout fait pour la pousser vraiment à bout, moi aussi, par mes paroles volontairement méchantes, de façon à provoquer ce clash qui nous permettrait peut-être d’en finir avec toutes ses attitudes de rebellion, de fainéantise, de nonchalance, de non respect..... alors que c’est une fille qui a tout pour être heureuse et qui d'ordinaire, est si gentille.
La crise de l’ado, je veux bien, mais il ne faut pas exagérer !.... Sa vie est belle à cette gamine, elle n’a rien de traumatisant…
Me retrouvant seule à la maison, indignée encore mais relativement soulagée de lui avoir craché au visage toutes ses vérités, je commençais de suite à lui écrire un texto. Quand la parole ne suffit plus, nous fonctionnons toutes deux, de cette manière, par l‘écriture. Je relatais brièvement la scène en insistant sur cette insulte inadmissible que moi même, je n’avais jamais osé dire à mes parents alors que ma vie n’avait pas été facile et qu’éventuellement, j’en aurai eu des raisons.... Je rajoutais également qu’en fait, ce n’est pas elle qui ne rentrerait pas ce soir, mais moi ! Car j’en avais assez et qu’elle s’expliquerait avec son père de mon départ.
En réalité, je voulais par mes paroles, agir comme elle, c’est à dire, exercer un « chantage » !!! donc rentrer dans son jeu.
Parce qu'il faut bien le dire, il s'agit de chantage !
Mais au moment de l’envoyer, je me souvins que je lui avais confisqué son portable la veille et qu’il était resté sur le rebord de la fenêtre...
Donc, vers 12 h30, je décidais de me rendre au collège directement, pour lui faire lire ma prose.
Arrivée là bas, je lui demandais de venir me voir. Elle semblait être calmée, baissait les yeux et « longeait les murs » comme on dit... Je savais donc, par toute sa gestuelle, qu’elle avait réfléchi et regrettait sa parole du matin. Je lui apprenais par conséquent, que c'est moi qui partirais ce soir.... que c'était une enfant gâtée qui avait été odieuse ne sachant pas ce qu'était la vraie vie. Enfance dorée, dérangée par quelques remontrances et hop, mademoiselle employait les grands mots, les grands moyens. Elle m'écoutait lire le texto avec fermeté et je partais sans me retourner.
Le soir, à l'heure de la sortie du collège, tandis que j'étais dans un magasin, elle avait emprunté le portable de sa copine pour me demander où j'étais. Je ressentais évidemment ses inquiétudes quant à mon départ prévu et je lui répondais brutalement et sans aucune douceur, qu'elle n'avait pas à savoir où je me trouvais...
Dans sa tête, j'imaginais toutes ses craintes à devoir expliquer à son père mon départ. Je le su d'ailleurs, plus tard, elle avait pleuré tout l'après midi à l'école.
Vînt l'heure de son retour à la maison. Ne voulant pas communiquer avec elle, je fis mine de dormir sur le canapé. Elle rentrait effectivement et lorsqu'elle constatait que j'étais restée, je l'entendais dans la cuisine, prendre son goûter.
Je l'entendais ouvrir sans arrêt les portes du buffet, les tiroirs, les bruits de plastic... puis plus rien. Plus un bruit.
Et pour cause, je m'étais réellement assoupi...
Lorsque je me réveillais, peut-être une demie heure après, je n'en n'ai plus souvenir, je constatais son absence. Quel chameau ! Dans la cuisine, je trouvais une lettre :
"
Maman,
Puisque vous ne m'aimez plus, je pars. Cela devient trop difficile. On n'arrête pas de se disputer alors je préfère vous laisser et vous serez tranquille, sans moi.
Puisque je vous fais honte, c'est mieux comme ça.
Quant à Jérémy, le chouchou qui ne vous fait pas honte, vous pourrez passer le reste de votre vie avec lui, je m'en moque.
Maman, je sais que tu es très intelligente, que tu t'occupes bien des adolescents mais tu en as marre de moi alors voilà....
Je t'aime. Adieu"
Je ne fus pas étonnée de sa réaction. Ma pitchounette a du caractère et n'aime pas avoir tord. Elle a ses convictions et difficile pour elle, d'accepter toutes critiques. En même temps, c'est l'âge...
Je ne perdais pas mon calme d'autant que j'avais remarqué par enchantement, qu'elle avait repris son portable, donc une manière de vouloir communiquer malgré tout.
J'informais son père par téléphone néanmoins et il me ricanait au nez en me disant de ne pas m'inquiéter. Qu'elle se calmerait... "On la connaît" me dit-il...
Ne voulant pas rentrer dans son "jeu" de la maman inquiète et à genoux devant sa progéniture , je n'essayais pas de la joindre. Au contraire, je la laissais cogiter dans son coin. Notre petite ville est toute tranquille, sans grand danger et je n'avais pas peur.
Au bout d'une heure seulement je décidais de lui envoyer un texto pour répondre à sa lettre :
"Arrête ton char Ben Hur... tu le sais très bien que nous t’aimons. Chaque jour qui se fait, nous te le prouvons. Maintenant si tu n’es pas capable d’accepter tes erreurs, de t’excuser, demander pardon, c’est ton affaire. Peut-être que je me suis trompée alors sur ton intelligence et tout l’amour que tu avais pour ton petit frère, ton père et moi ? Saches aussi, que dehors, la vie est dure et qu’il peut y avoir des dangers. Tu veux entendre que je te dise : « Reviens » et bien non je ne te le dirai pas, c’est toi qui doit réfléchir et te dire : « je rentre ». Je suis restée, pour toi ma chérie ! A bientôt. Je t’aime. Bisous »
En effet, compte tenu de son caractère, si je lui avais sommé de rentrer, elle ne l'aurait pas fait. "Un ordre" qu'elle n'était pas en mesure d'entendre à ce moment là. "Un ordre" qui aurait eu pour effet sur elle, une volonté à faire le contraire....
Ma petite psychologie, ma subtilité fonctionnait. Dans les 10 mn qui suivirent, elle rentrait chez nous et voulait se jeter sur moi tout aussitôt, pour m’embrasser. Je la repoussais gentiment et lui demandais de lire avant, le nouveau texto que je m’apprêtais à lui envoyer.
« Quant à ton petit frère, quand il fera lui aussi son caca nerveux de l’ado, il aura le même tarif que toi.... à propos de honte, tu as mal interprété mes dires. En fait, je n’ai pas honte de mes deux enfants qui sont formidables et dont nous sommes très fiers. Non, je te parlais de la honte de m’avoir insultée par impulsivité et répondu aussi violemment. Saisie bien la nuance.... à bientôt »
Après sa lecture, nous nous regardèrent dans les yeux et je pu l’enlacer. Elle me demandait pardon tout aussitôt.
« Où étais tu » lui dis-je ?
« Caché dans notre caravane et je me suis endormie »
Nous rigolâmes de cette situation et nous avons parlé de tous ces abus caractériels. Elle reconnaissait ses erreurs mais d’un petit air malicieux me dit tout de même :
« Tu as eu peur Hein ? c’est toi qui m’a dit de revenir »
« non non, ma chérie. Relie ton texto justement. Je t’ai dis : « réfléchis ». Ce n’est pas pareil. Je t'ai laissé prendre ta décision".
Les jours qui suivirent furent plus calmes. Notre conversation avait permis à ma fille d'entendre les reproches. J'avais surtout insisté sur le fait qu'elle devait apprendre à gérer ses émotions et arrêter de "péter un cable", pour reprendre son vocabulaire, à chaque remontrance. Elle était trop impulsive en effet. Cela m'a permis moi aussi, de constater une légère jalousie par rapport à son petit frère. Donc, j'ai du recadrer toutes ses mauvaises interprétations et lui prouver également que nous ne pouvions pas demander à Jérémy plus de choses, sachant qu'il avait aussi 4 ans de moins qu'elle.
Cette altercation de l'adolescence, sans aucun doute, lui a permis de grandir ! Depuis, elle contrôle davantage ses émotions et commence à devenir femme !
Mais, mais, mais, il y a parfois, des petites fugues qui sont réellement un appel à la communication, un appel au secours…. Vigilance
Marie 42 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 19 Déc - 6:23
SEXE, ALCOOL ET DEBAUCHE !!!
Je précise que ce texte est volontairement écrit avec un vocabulaire très hard, vulgaire parfois, pour choquer les esprits encore. Oui, je veux vous froisser, vous percuter pour que vous changiez !
A l'issue de la soirée, vers 2 h 00, l'heure que nous leur avions fixée, nous repartîmes. De retour à la maison, autour de la table avec ma fille de 15 ans, j'entamais une conversation, pour faire le point. Je procède très souvent de cette manière avec elle. Elle, était enchantée. Elle adorait l'endroit et sa tête débordait d'images et de sons encore fraîchement à l'esprit. Moi, j'étais beaucoup moins enthousiasmée....
En fait, c'est sa dernière parole de notre conversation qui me fit prendre conscience, qu'il fallait là encore, que j'écrive un texte.
"Mais maman, ils sont tous comme ça. C'est les jeunes maintenant ! On est plus de ton temps"
En fait, ne connaissant que de tels comportements, puisqu’ils sont devenus "normaux", malheureusement, dans cette société, elle ne peut que se référer à ce qu‘elle voit. Il faut donc en parler et recadrer vite, la vraie réalité et toutes nos valeurs…
J'ai 40 ans. Il y a 25 ans en effet, je sortais la première fois avec mon grand frère.... au même âge. Mais alors... que de changements en 25 ans...
Pour son anniversaire, Mélina me demandait donc, de l'emmener en discothèque avec ses copines. D'autres l'avaient fait, alors je ne voulais pas paraître vieux jeu. Je ne le suis pas en effet. D'un caractère jeune et plutôt dans le coup avec la jeunesse, en général, franchement je n'y voyais pas vraiment d'inconvénients. Cela serait l'exception.
Et cela sera l'exception en effet !
Mélina avait invité des copines à la maison qui dormiraient d'ailleurs à l‘issue de la soirée. Tout l'après midi, elles étaient excitées comme des puces à l'idée de découvrir cet endroit. Elles passaient de la salle de bain à leur chambre, essayant de multitudes tenues vestimentaires pour qu'ensemble, elles fassent leur choix. Après, c'était la séance maquillage et coiffure avec l'incontournable lisseur. Cela me faisait rire et me replongeait dans ma jeunesse....
Vers 23 h 00, -on m'avait dictée cette heure, sachant que l'ambiance ne commençait qu'à ce moment- nous décidâmes de prendre la route. Évidemment, il était convenu que je reste avec elles. Condition élémentaire. Aussi, avais-je emmené, moi aussi, deux copines. Deux mamans pour passer la soirée.
Cette boite, le vendredi était ouverte pour la majeure partie à des jeunes de moins de 18 ans.. Une boite que nous avions choisie d’ailleurs pour sa "bonne réputation"....
Je les entendais dans la voiture se faire des films sur ce lieu magique qu'est une boite de nuit. L'endroit rêvé pour ces demoiselles quittant l'enfance et se métamorphosant en femme. Mélina disait avoir mal au ventre. Une boule. L'inconnu sans doute, lui faisait osciller son estomac... Dans la voiture, un vrai salon de beauté. Chacune d'elle avait son petit sac de maquillage, la glace et durant le trajet nous fûmes embaumées par leur parfum et leur déodorant qu'elles se remettaient encore, en dernière minute ...
Arrivées sur les lieux, elles descendirent rapidement de la voiture pour se diriger toutes ensemble, d’un pas sûr, vers ce lieu "magique".
Seule Rosie connaissait. Par deux fois, elle y avait été. C’était elle donc, qui guidait la petite troupe.
Mes copines et moi nous installèrent immédiatement dans un coin. Pour être sûr d’être assises d’une part, et ne pas les mettre mal à l’aise par notre présence, d’autre part. Nous devions rester discrètes malgré tout, sachant que Mélina n’était pas particulièrement gentille avec moi et j’en fus quelque peu blessée. Mais réalisant aussi, qu’à cet âge, elles détestent qu’on les considère comme des petites, elle me fit quelques réflexions pour me faire comprendre de lui « lâcher les baskets » un petit peu. Je fus surprise mais pas vraiment offusquée. Je pouvais la comprendre... Ne voulant pas créer une esclandre le jour de son anniversaire devant ses amies, je pris sur moi, pour cette soirée. Je règlerai les comptes plus tard....
Les filles partirent vite sur la piste ce qui me laissait tout le loisir d’observer de part et d’autre le comportement de la jeunesse en général et de nos petites nanas.
C’était la première fois, que je voyais Mélina danser et je fus fière de ses capacités et du rythme qu’elle avait dans la peau. Elle était jolie à regarder. Ses copines l’étaient également. Elles étaient bien habillées, maquillées, coiffées et s’amusaient véritablement. Il y avait avec elles, le grand frère d’une de ses amies et son copain. Tous deux également tirés à quatre épingles. Ils étaient tous beaux, jeunes, heureux de vivre. Ils s'éclataient tous ensemble. Un joli tableau de vie également.
Installées dans les confortables sièges, mes copines et moi ne pouvant pas trop discuter vu les décibels que nous prenions dans les oreilles, nous nous mîmes plutôt à observer.
Et c’est là que ma critique va être torride, et virulente.
A la lecture de ce texte, les jeunes pourront dire que je suis une vieille ou jalouse de cette jeunesse pour émettre une telle critique. A cela je réponds, non ! J’assume parfaitement mon age, mon vécu mais j’avoue que je fus fortement déçu, voire, effrayée... Je suis également en bon contact avec toute cette jeunesse que je soutiens en bénévolat dans différentes actions et les jeunes m'aiment en général ! Donc mon témoignage n’est pas l’exception. Il reflète je pense, celui de bons nombres de parents désabusés. Ceux qui ouvrent leurs yeux.
Les garçons étaient plutôt chiques, à la mode, souvent vêtus de blanc et évidemment leur pot de gel renversé sur la tête, compte tenu de leur coiffure. Un gamin que nous avions d’ailleurs surnommé « Aldo », chemise blanche col relevé, passait et repassait sans cesse devant notre table pour se faire remarquer auprès des filles. Nous en rigolions, c’était bon enfant. Le comportement des garçons ne nous choqua guère. Honnêtement, ils avaient de bonnes attitudes et ne pensaient qu'à danser. Pour certains.... mais ne nous voilons pas la face non plus.... C'est l'age de la drague aussi.
Quant aux filles, le tableau se noircit.
J’y ai vu des gamines à peine sortie de l’enfance, des petits corps fragiles, dans des tenues de femmes, dans des tenues sexy, ne correspondant pas à leur age et de surcroît, extrêmement provocantes. J’y ai vu des filles complètement stéréotypées sans aucune personnalité. Les mêmes habits, les mêmes coiffures....
Il y avait là, des gamines de 13 ans ! Certes, c'était les vacances scolaires mais tout de même, est-ce un lieu pour des enfants encore ???
Ma colère intérieure commençait à monter lorsque j'en ai vu de trop nombreuses affublées comme des petites P....
Oui, des petites P....
C’est seulement à celles là que je m’adresse.
Maquillage à outrance, mini-jupe au ras de la touffe, ventre à l'air, petit bustier faisant apparaître leur nouvelle forme, hyper sexy avec décolleté plongeant et pour certaines, bottes cavalières ou guèpières... Elles ont seulement 13, 14, 15 ans... Pour celles qui étaient en pantalon, évidemment, le string dépassant la taille, bien visible, aguichant, avec dessins évocateurs... Mais que font-ils de leurs enfants ???
Ouah ! me dis-je. Où sommes nous là ? Sur une autre planète ?
Trop de gamines ne pensant qu'à une chose : même pas danser, juste provoquer. Attirer l'attention des gamins par leur tenues vestimentaires déjà et leur attitude que nous allons voir. Prouver peut-être qu’elles deviennent femme ? Mais non, les filles, ce n’est pas cela , être femme !!! Femme respectable et respectée !
Je fus choquée. Terriblement choquée. Mes amies aussi.
C'est un appel au viol ! J'assume mes paroles et je le répète, c'est un appel au viol !
Comment est-ce possible que des parents laissent leur progéniture dans un tel accoutrement ?
Donc, de part, leur vêtement, elles ne laissent pas les garçons indifférents. Sans doute oublient-elles aussi qu'ils ne les regardent plus comme des petites de l'école primaire ? Eux aussi changent. Eux aussi deviennent des hommes...
S'ajoutent ensuite, les consommations.
Là encore, une honte que les responsables de la discothèque, sachant qu'il s'agit d'enfants, leur laissent consommer des alcools forts. Et pour preuve....
A un moment, je constatais que Mélina et trois de ses copines se dirigeaient vers la sortie. Je leur avais pourtant dis de ne pas sortir. J'attendais alors une dizaine de minutes et les rejoignais.
Je pensais sincèrement les trouver devant l'entrée. Là, elles ne risquaient rien. Mais non, elles s'étaient éloignées au fond du parking, dans le noir. J'observais le manège discrètement et quelle ne fut pas encore ma surprise. L'une d'elle, les avaient invitées à boire dans une bouteille de vodka qu'elle avait acheté peut-être, aux grands silences et yeux fermés des responsables de la boite. Petite parenthèse aussi. Sa copine était accompagnée d'une amie plus agée, 18 ans, donc à mon sens, plus sérieuse et pouvant la protéger quelque part... mais il n'en fut rien. Elle même, faisait partie du groupe. Ma rage grandissait. Je les observais tout à tour commencer à se passer la bouteille et rigoler comme des gamines. Une voiture s'arrêtaient, 4 hommes, inconnus, dedans, qui tentaient une discussion avec elles, toutes naïves, ne se doutant absolument des dangers...
J'intervins rapidement et les fis rentrer, les menaçants de partir immédiatement compte tenu de leur comportement inadmissible et d'une gravité sans nom. Que se serait-il passé si je n'avais pas été là ? L'alcool faisant son chemin... en même temps que les quatre garçons.... d'ailleurs....
« Mais maman, j’ai voulu faire comme les autres. Je n’ai bu qu’un verre ? »
Pourquoi boire comme ceci ? Aussi vulgairement. Des mecs en jupon ! Que jeunesse se fasse je veux bien, mais arrêtez ! Quel intérêt à se peinter la tronche ? Pas besoin de cela pour rigoler, s’amuser !!! De plus en plus de jeunes se défoncent le week end et cela devient très inquiétant, trop inquiétant… Alcool et drogue... Je fus terrifiée et ma décision fut qu'effectivement c'était la première et dernière fois que Mélina mettrait les pieds dans une boite. Elle devait d’abord grandir et mûrir... encore. J’eu mal, terriblement mal, que Mélina se comporta de la sorte, elle aussi malgré tout le dialogue que nous avons à ce sujet, elle et moi. Et surtout boire de cette manière…. À cet age…
De retour, j'observais maintenant les danses.
Musique actuelle de techno qui en fait est un véritable exercice sportif vu les rythmes endiablés. Rien à dire, il s’agit de la musique d’aujourd’hui.
Puis sur d'autres rythmes, un autre comportement :
Non, ce qui nous choqua encore, c'est l'attitude de petites nanas se trémoussant devant les garçons en tortillant du cul jusqu'à les frôler, les frotter même, dirais-je, plutôt.... Très souvent, la fille danse entre deux garçons et nous avons l'impression d'assister à une baise party ! Je vous l'assure. Le plus grossier pour nous encore, est de constater que le copain se trouve derrière la jeune fille, les mains sur ses hanches, ses fesses, même et cette dernière dandine au rythme de la musique... Quand ils dansent face à face, ils sont emmêlés, ils se "chauffent" comme on dit ! Non, ce n'est plus de la danse, c'est du sexe en direct ! Oui, du sexe ! Quelle est loin cette lambada des années 90, musique latine ou nous dansions réellement... Aujourd'hui, que Danse de Sexe ! Pour la plus part, elles ont moins de 16 ans....
"Mais quand je vois cela, Mélina, pensent-elles réellement que le petit mec est en train de bander, derrière elle ? dis-je à ma fille"
"Maman, comment tu parles ?"
"Oui Mélina. Je le fais exprès ! Vous n'imaginez pas que ce gamin qui devient petit homme lui aussi, a des réactions physiques ! Il peut bander ! Donc, tous ses sens se réveillent ! C'est un homme avant tout ! Et c‘est là que le danger peut survenir. Alcool, provocation, désir,.... VIOL ! Mais franchement, il faut le dire, les petites nanas le cherchent. Elles provoquent ! Elles jouent avec leur corps !"
"Mais je ne suis pas comme ça, moi !"
"Je le sais, mais tu peux le devenir pour "appartenir au groupe", faire comme les autres, si je ne t'explique pas. C'est tellement entré dans les moeurs... malheureusement. Fais attention Mélina, ne te laisses pas entraîner"
Je me rappelle avoir dit à mon amie, lors de la soirée : "mais, il n'y a plus de slow ?"
"Plus la peine…." me répondit-elle ironiquement....
Je suis indignée par vous, demoiselles ! Où est votre amour propre ? Votre respect de vous-même ? Mais vous n'imaginez absolument pas tous les risques que vous prenez ! L'alcool s'ajoutant à cette pratique de danse, mènent trop souvent à des scènes de débauche. Quand on en parle à la télévision d'ailleurs, de ce constat de la jeunesse, c'est une chose, mais quand on assiste réellement à ce spectacle, c'est une horreur qui me bouleverse. C'est un cauchemar d'assister à ces vues là ! La tenue vestimentaire provocant fantasme sexuel, la canette à la main et toute la provocation gestuelle évoquant le sexe vous met en DANGER, les filles ! Réagissez avant qu'il ne soit trop tard. Changez vos méthodes. Ce n'est pas par le sexe que vous devez mettre en avant vos charmes. Réagissez ! Mais que croyez vous ? Qu'ils vont rester de marbre sans penser à aller plus loin ? Mais vous êtes folles ?
Je pense sincèrement que si les parents s'impliquaient davantage ou se doutaient de ce qu‘il se passe là dedans, ils ne les laisseraient pas face à de tels dangers. Et trop souvent, ces petites restent jusqu’à la fermeture de la discothèque. L'heure de tous les excès. L'heure de tous les dangers, après des heures d'excitation en tous genres.
J'ai peur. Oui, vraiment j'ai peur de cette jeunesse qui part en dérive là encore. J'ai peur de tous les VIOLS, les abus, qu'il pourrait y avoir. J'ai peur pour mon enfant. J’ai peur pour vous mes petites chéries.
Les filles, réagissez !!! Soyez dignes !
J'ai oublié de vous dire une chose : j'ai été violé à 15 ans. Je ne l'avais pas provoqué et personne n'était alcoolisé. C'était un pot aussi, que je connaissais.... Et, il l'a fait !!! Je vous livre mon secret qui m'a démoli sexuellement et psychologiquement. Un corps meurtri à jamais ! A jamais ! Je me suis pris un sexe dans mon ventre, comme une balle dans un coeur, qui laisse une plaie ouverte, qui suintera toujours et ne se refermera jamais. Jamais ! Je ne suis pas morte par cette balle, juste, une morte vivante.... Les conséquences, derrière tout cela sont innombrables…., dramatiques…. et à VIE !
Je vous en prie, prenez soin de vous, Mesdemoiselles, sinon vous êtes foutues !!!
Maintenant, vous ne pourrez plus dire, que vous ne saviez pas, ce que vous risquez, à vous comporter de la sorte... !!!
Amélie
Je précise que ce texte est volontairement écrit avec un vocabulaire très hard, vulgaire parfois, pour choquer les esprits encore. Oui, je veux vous froisser, vous percuter pour que vous changiez !
A l'issue de la soirée, vers 2 h 00, l'heure que nous leur avions fixée, nous repartîmes. De retour à la maison, autour de la table avec ma fille de 15 ans, j'entamais une conversation, pour faire le point. Je procède très souvent de cette manière avec elle. Elle, était enchantée. Elle adorait l'endroit et sa tête débordait d'images et de sons encore fraîchement à l'esprit. Moi, j'étais beaucoup moins enthousiasmée....
En fait, c'est sa dernière parole de notre conversation qui me fit prendre conscience, qu'il fallait là encore, que j'écrive un texte.
"Mais maman, ils sont tous comme ça. C'est les jeunes maintenant ! On est plus de ton temps"
En fait, ne connaissant que de tels comportements, puisqu’ils sont devenus "normaux", malheureusement, dans cette société, elle ne peut que se référer à ce qu‘elle voit. Il faut donc en parler et recadrer vite, la vraie réalité et toutes nos valeurs…
J'ai 40 ans. Il y a 25 ans en effet, je sortais la première fois avec mon grand frère.... au même âge. Mais alors... que de changements en 25 ans...
Pour son anniversaire, Mélina me demandait donc, de l'emmener en discothèque avec ses copines. D'autres l'avaient fait, alors je ne voulais pas paraître vieux jeu. Je ne le suis pas en effet. D'un caractère jeune et plutôt dans le coup avec la jeunesse, en général, franchement je n'y voyais pas vraiment d'inconvénients. Cela serait l'exception.
Et cela sera l'exception en effet !
Mélina avait invité des copines à la maison qui dormiraient d'ailleurs à l‘issue de la soirée. Tout l'après midi, elles étaient excitées comme des puces à l'idée de découvrir cet endroit. Elles passaient de la salle de bain à leur chambre, essayant de multitudes tenues vestimentaires pour qu'ensemble, elles fassent leur choix. Après, c'était la séance maquillage et coiffure avec l'incontournable lisseur. Cela me faisait rire et me replongeait dans ma jeunesse....
Vers 23 h 00, -on m'avait dictée cette heure, sachant que l'ambiance ne commençait qu'à ce moment- nous décidâmes de prendre la route. Évidemment, il était convenu que je reste avec elles. Condition élémentaire. Aussi, avais-je emmené, moi aussi, deux copines. Deux mamans pour passer la soirée.
Cette boite, le vendredi était ouverte pour la majeure partie à des jeunes de moins de 18 ans.. Une boite que nous avions choisie d’ailleurs pour sa "bonne réputation"....
Je les entendais dans la voiture se faire des films sur ce lieu magique qu'est une boite de nuit. L'endroit rêvé pour ces demoiselles quittant l'enfance et se métamorphosant en femme. Mélina disait avoir mal au ventre. Une boule. L'inconnu sans doute, lui faisait osciller son estomac... Dans la voiture, un vrai salon de beauté. Chacune d'elle avait son petit sac de maquillage, la glace et durant le trajet nous fûmes embaumées par leur parfum et leur déodorant qu'elles se remettaient encore, en dernière minute ...
Arrivées sur les lieux, elles descendirent rapidement de la voiture pour se diriger toutes ensemble, d’un pas sûr, vers ce lieu "magique".
Seule Rosie connaissait. Par deux fois, elle y avait été. C’était elle donc, qui guidait la petite troupe.
Mes copines et moi nous installèrent immédiatement dans un coin. Pour être sûr d’être assises d’une part, et ne pas les mettre mal à l’aise par notre présence, d’autre part. Nous devions rester discrètes malgré tout, sachant que Mélina n’était pas particulièrement gentille avec moi et j’en fus quelque peu blessée. Mais réalisant aussi, qu’à cet âge, elles détestent qu’on les considère comme des petites, elle me fit quelques réflexions pour me faire comprendre de lui « lâcher les baskets » un petit peu. Je fus surprise mais pas vraiment offusquée. Je pouvais la comprendre... Ne voulant pas créer une esclandre le jour de son anniversaire devant ses amies, je pris sur moi, pour cette soirée. Je règlerai les comptes plus tard....
Les filles partirent vite sur la piste ce qui me laissait tout le loisir d’observer de part et d’autre le comportement de la jeunesse en général et de nos petites nanas.
C’était la première fois, que je voyais Mélina danser et je fus fière de ses capacités et du rythme qu’elle avait dans la peau. Elle était jolie à regarder. Ses copines l’étaient également. Elles étaient bien habillées, maquillées, coiffées et s’amusaient véritablement. Il y avait avec elles, le grand frère d’une de ses amies et son copain. Tous deux également tirés à quatre épingles. Ils étaient tous beaux, jeunes, heureux de vivre. Ils s'éclataient tous ensemble. Un joli tableau de vie également.
Installées dans les confortables sièges, mes copines et moi ne pouvant pas trop discuter vu les décibels que nous prenions dans les oreilles, nous nous mîmes plutôt à observer.
Et c’est là que ma critique va être torride, et virulente.
A la lecture de ce texte, les jeunes pourront dire que je suis une vieille ou jalouse de cette jeunesse pour émettre une telle critique. A cela je réponds, non ! J’assume parfaitement mon age, mon vécu mais j’avoue que je fus fortement déçu, voire, effrayée... Je suis également en bon contact avec toute cette jeunesse que je soutiens en bénévolat dans différentes actions et les jeunes m'aiment en général ! Donc mon témoignage n’est pas l’exception. Il reflète je pense, celui de bons nombres de parents désabusés. Ceux qui ouvrent leurs yeux.
Les garçons étaient plutôt chiques, à la mode, souvent vêtus de blanc et évidemment leur pot de gel renversé sur la tête, compte tenu de leur coiffure. Un gamin que nous avions d’ailleurs surnommé « Aldo », chemise blanche col relevé, passait et repassait sans cesse devant notre table pour se faire remarquer auprès des filles. Nous en rigolions, c’était bon enfant. Le comportement des garçons ne nous choqua guère. Honnêtement, ils avaient de bonnes attitudes et ne pensaient qu'à danser. Pour certains.... mais ne nous voilons pas la face non plus.... C'est l'age de la drague aussi.
Quant aux filles, le tableau se noircit.
J’y ai vu des gamines à peine sortie de l’enfance, des petits corps fragiles, dans des tenues de femmes, dans des tenues sexy, ne correspondant pas à leur age et de surcroît, extrêmement provocantes. J’y ai vu des filles complètement stéréotypées sans aucune personnalité. Les mêmes habits, les mêmes coiffures....
Il y avait là, des gamines de 13 ans ! Certes, c'était les vacances scolaires mais tout de même, est-ce un lieu pour des enfants encore ???
Ma colère intérieure commençait à monter lorsque j'en ai vu de trop nombreuses affublées comme des petites P....
Oui, des petites P....
C’est seulement à celles là que je m’adresse.
Maquillage à outrance, mini-jupe au ras de la touffe, ventre à l'air, petit bustier faisant apparaître leur nouvelle forme, hyper sexy avec décolleté plongeant et pour certaines, bottes cavalières ou guèpières... Elles ont seulement 13, 14, 15 ans... Pour celles qui étaient en pantalon, évidemment, le string dépassant la taille, bien visible, aguichant, avec dessins évocateurs... Mais que font-ils de leurs enfants ???
Ouah ! me dis-je. Où sommes nous là ? Sur une autre planète ?
Trop de gamines ne pensant qu'à une chose : même pas danser, juste provoquer. Attirer l'attention des gamins par leur tenues vestimentaires déjà et leur attitude que nous allons voir. Prouver peut-être qu’elles deviennent femme ? Mais non, les filles, ce n’est pas cela , être femme !!! Femme respectable et respectée !
Je fus choquée. Terriblement choquée. Mes amies aussi.
C'est un appel au viol ! J'assume mes paroles et je le répète, c'est un appel au viol !
Comment est-ce possible que des parents laissent leur progéniture dans un tel accoutrement ?
Donc, de part, leur vêtement, elles ne laissent pas les garçons indifférents. Sans doute oublient-elles aussi qu'ils ne les regardent plus comme des petites de l'école primaire ? Eux aussi changent. Eux aussi deviennent des hommes...
S'ajoutent ensuite, les consommations.
Là encore, une honte que les responsables de la discothèque, sachant qu'il s'agit d'enfants, leur laissent consommer des alcools forts. Et pour preuve....
A un moment, je constatais que Mélina et trois de ses copines se dirigeaient vers la sortie. Je leur avais pourtant dis de ne pas sortir. J'attendais alors une dizaine de minutes et les rejoignais.
Je pensais sincèrement les trouver devant l'entrée. Là, elles ne risquaient rien. Mais non, elles s'étaient éloignées au fond du parking, dans le noir. J'observais le manège discrètement et quelle ne fut pas encore ma surprise. L'une d'elle, les avaient invitées à boire dans une bouteille de vodka qu'elle avait acheté peut-être, aux grands silences et yeux fermés des responsables de la boite. Petite parenthèse aussi. Sa copine était accompagnée d'une amie plus agée, 18 ans, donc à mon sens, plus sérieuse et pouvant la protéger quelque part... mais il n'en fut rien. Elle même, faisait partie du groupe. Ma rage grandissait. Je les observais tout à tour commencer à se passer la bouteille et rigoler comme des gamines. Une voiture s'arrêtaient, 4 hommes, inconnus, dedans, qui tentaient une discussion avec elles, toutes naïves, ne se doutant absolument des dangers...
J'intervins rapidement et les fis rentrer, les menaçants de partir immédiatement compte tenu de leur comportement inadmissible et d'une gravité sans nom. Que se serait-il passé si je n'avais pas été là ? L'alcool faisant son chemin... en même temps que les quatre garçons.... d'ailleurs....
« Mais maman, j’ai voulu faire comme les autres. Je n’ai bu qu’un verre ? »
Pourquoi boire comme ceci ? Aussi vulgairement. Des mecs en jupon ! Que jeunesse se fasse je veux bien, mais arrêtez ! Quel intérêt à se peinter la tronche ? Pas besoin de cela pour rigoler, s’amuser !!! De plus en plus de jeunes se défoncent le week end et cela devient très inquiétant, trop inquiétant… Alcool et drogue... Je fus terrifiée et ma décision fut qu'effectivement c'était la première et dernière fois que Mélina mettrait les pieds dans une boite. Elle devait d’abord grandir et mûrir... encore. J’eu mal, terriblement mal, que Mélina se comporta de la sorte, elle aussi malgré tout le dialogue que nous avons à ce sujet, elle et moi. Et surtout boire de cette manière…. À cet age…
De retour, j'observais maintenant les danses.
Musique actuelle de techno qui en fait est un véritable exercice sportif vu les rythmes endiablés. Rien à dire, il s’agit de la musique d’aujourd’hui.
Puis sur d'autres rythmes, un autre comportement :
Non, ce qui nous choqua encore, c'est l'attitude de petites nanas se trémoussant devant les garçons en tortillant du cul jusqu'à les frôler, les frotter même, dirais-je, plutôt.... Très souvent, la fille danse entre deux garçons et nous avons l'impression d'assister à une baise party ! Je vous l'assure. Le plus grossier pour nous encore, est de constater que le copain se trouve derrière la jeune fille, les mains sur ses hanches, ses fesses, même et cette dernière dandine au rythme de la musique... Quand ils dansent face à face, ils sont emmêlés, ils se "chauffent" comme on dit ! Non, ce n'est plus de la danse, c'est du sexe en direct ! Oui, du sexe ! Quelle est loin cette lambada des années 90, musique latine ou nous dansions réellement... Aujourd'hui, que Danse de Sexe ! Pour la plus part, elles ont moins de 16 ans....
"Mais quand je vois cela, Mélina, pensent-elles réellement que le petit mec est en train de bander, derrière elle ? dis-je à ma fille"
"Maman, comment tu parles ?"
"Oui Mélina. Je le fais exprès ! Vous n'imaginez pas que ce gamin qui devient petit homme lui aussi, a des réactions physiques ! Il peut bander ! Donc, tous ses sens se réveillent ! C'est un homme avant tout ! Et c‘est là que le danger peut survenir. Alcool, provocation, désir,.... VIOL ! Mais franchement, il faut le dire, les petites nanas le cherchent. Elles provoquent ! Elles jouent avec leur corps !"
"Mais je ne suis pas comme ça, moi !"
"Je le sais, mais tu peux le devenir pour "appartenir au groupe", faire comme les autres, si je ne t'explique pas. C'est tellement entré dans les moeurs... malheureusement. Fais attention Mélina, ne te laisses pas entraîner"
Je me rappelle avoir dit à mon amie, lors de la soirée : "mais, il n'y a plus de slow ?"
"Plus la peine…." me répondit-elle ironiquement....
Je suis indignée par vous, demoiselles ! Où est votre amour propre ? Votre respect de vous-même ? Mais vous n'imaginez absolument pas tous les risques que vous prenez ! L'alcool s'ajoutant à cette pratique de danse, mènent trop souvent à des scènes de débauche. Quand on en parle à la télévision d'ailleurs, de ce constat de la jeunesse, c'est une chose, mais quand on assiste réellement à ce spectacle, c'est une horreur qui me bouleverse. C'est un cauchemar d'assister à ces vues là ! La tenue vestimentaire provocant fantasme sexuel, la canette à la main et toute la provocation gestuelle évoquant le sexe vous met en DANGER, les filles ! Réagissez avant qu'il ne soit trop tard. Changez vos méthodes. Ce n'est pas par le sexe que vous devez mettre en avant vos charmes. Réagissez ! Mais que croyez vous ? Qu'ils vont rester de marbre sans penser à aller plus loin ? Mais vous êtes folles ?
Je pense sincèrement que si les parents s'impliquaient davantage ou se doutaient de ce qu‘il se passe là dedans, ils ne les laisseraient pas face à de tels dangers. Et trop souvent, ces petites restent jusqu’à la fermeture de la discothèque. L'heure de tous les excès. L'heure de tous les dangers, après des heures d'excitation en tous genres.
J'ai peur. Oui, vraiment j'ai peur de cette jeunesse qui part en dérive là encore. J'ai peur de tous les VIOLS, les abus, qu'il pourrait y avoir. J'ai peur pour mon enfant. J’ai peur pour vous mes petites chéries.
Les filles, réagissez !!! Soyez dignes !
J'ai oublié de vous dire une chose : j'ai été violé à 15 ans. Je ne l'avais pas provoqué et personne n'était alcoolisé. C'était un pot aussi, que je connaissais.... Et, il l'a fait !!! Je vous livre mon secret qui m'a démoli sexuellement et psychologiquement. Un corps meurtri à jamais ! A jamais ! Je me suis pris un sexe dans mon ventre, comme une balle dans un coeur, qui laisse une plaie ouverte, qui suintera toujours et ne se refermera jamais. Jamais ! Je ne suis pas morte par cette balle, juste, une morte vivante.... Les conséquences, derrière tout cela sont innombrables…., dramatiques…. et à VIE !
Je vous en prie, prenez soin de vous, Mesdemoiselles, sinon vous êtes foutues !!!
Maintenant, vous ne pourrez plus dire, que vous ne saviez pas, ce que vous risquez, à vous comporter de la sorte... !!!
Amélie
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Dim 20 Déc - 9:43
LE PORTABLE et FACEBOOK
LE PORTABLE
L'ado :"J'aimerai avoir un portable à mon anniversaire"
Le parent : "Tu es trop jeune. Et quel intérêt !"
L'ado : "Oh.. tout le monde en a. "C'est n'imp".
Au bout de quelques mois de palabres, de disputes, les parents craquent et cèdent au caprice de cette génération.
Mais, aujourd'hui, depuis qu'il a son portable, je constate que c'est un objet qui leur permet aussi dans un premier temps d'appartenir au groupe ! Un objet donc, de socialisation. Il faut arrêter d'être rébarbatif et être un peu dans le coup, me dis-je.
Puis, au fil des mois, j'ai constaté tout l'intérêt également de cet objet. Joe m'a appris à faire des textos. A 43 ans, j'avoue que ce n'était pas évident à manipuler ces petites touches, mais il fallait aussi que j'évolue.
"papa, jrentr 1 pe plu tar. sui ché 1 cop, on fé 1 exposé. A tal"
J'ai dû resté 5 mn avant de comprendre ces hiéroglyphes du 21ème siècles.... Wouah... qu’est ce que c’est que ce langage ? De multitudes réflexions me vinrent tout aussitôt, à l’esprit. La première, la plus évidente et qui me laissait perplexe, était de me dire , où est donc leur français. Toutes ces règles leur permettant de ne pas faire de fautes. Je pris peur ! Et j’ai voulu lui supprimer tout aussitôt. Aussi, avons nous discuté encore, longuement sur les risques à rédiger de la sorte et fort heureusement, ses notes en français ne baissèrent pas. Lui, avait compris toutes les règles de grammaire et malgré les abréviations des S.M.S., il continuait à bien écrire en cours.... Pour les autres, je vous en prie, révisez vos leçons… Nous avons une si belle langue, une telle Histoire !!!!
Puis, il y eut le problème de la facture !
Ce fut la catastrophe. La publicité qui passe à la télévision, très caricaturale où l’on voit une maman « exploser » son fils qui a dépassé son forfait, est géniale ! En effet, j’aurai pu moi aussi la faire.... Quelle ne fut pas ma surprise, quand j’ai ouvert la lettre de l’opérateur où figurait LA FACTURE ???
95,67 euros !!!!!
Je suis devenu dingue ! Passant du rouge au blanc avec des yeux écarquillés, le souffle coupé ! Dans ma tête, je prononçais cette somme. 95,67 euros ! et ne pu m’empêcher de faire la proportion par rapport à mon salaire... Mais il est fou ! Oh... c’est pas possible ! Abasourdi, j’étais .
S’en suivit une punition, une morale et un nouveau forfait, BLOQUE !
Mais je n’en restais pas là. Par principe, il devait me rembourser déjà, en puisant dans les fonds économisés qu’il avait reçu de ses anniversaire et Noël, puis je lui demandais de participer à son forfait de l'année. Trop facile en effet, de dépenser bêtement une somme d’argent.
Alors, après discussion, nous avons trouvé un compromis qui me semble juste et qui va lui permettre d’autant plus, de se responsabiliser.
En toute objectivité, j’avais pu constater que ce portable avait tout de même un intérêt pour nous les parents, aussi. En effet, c’était un lien de communication très rassurant lorsqu’il était en ville, avec ses copains. A chaque moment, je pouvais le joindre. De plus, lorsqu’il avait des activités extra scolaires, cela me permettait moi aussi de gérer mon temps et de ne pas attendre dans la voiture qu’il finisse son match. Il suffisait d’un petit texto pour me prévenir et seulement là, je prenais mon véhicule, pour aller le chercher.
Donc, voici mon compromis :
Compte tenu de ce qu’il a été dit précedemment où chacun de nous deux, trouvons un intérêt, il doit participer au financement de son forfait. Le sien est de 25 euros par mois. En collectant et économisant toutes ces « pièces » de l’année, il doit payer la moitié et moi l’autre, considérant que c’est comme si je lui donnais, 12,5 d’argent de poche par mois, soit 3,12 euros par semaine. Cela ne me semble pas exagéré. De cette manière, je le responsabilise et lui apprend à gérer son petit budget de l’année, et pour ma part, j’ai donc converti son argent de poche en textos....
Chacun y trouve son compte. Tout le monde est heureux.
« Jo ! tu es en retard d1 demie heure. Tu l’as cherché, ton portable sera confisqué pendant 2j. dépêche toi ! »
Comme vous le voyez, moi aussi, je me suis adapté à leur langage.... et la confiscation de leur outil, est la plus grande des punitions, s‘ils ne respectent pas leurs engagements... On a l‘impression de leur arracher un membre....
Ah... sacrée jeunesse !!!
Mais les séniors aussi s'y sont mis ! Je souriais tout dernièrement, lorsqu'une mamy me présentait son tout nouveau petit fils, né quelques heures auparavant et où sa fille venait de lui envoyer sur son portable, sa photo....
Quel outil de communication, le portable !!!
Mais je ne peux m’empêcher de dire : quel gâchis de perdre notre langue Française !!! ….. Réfléchissez vraiment à cela !!!
Alain 42 ans
FACEBOOK
Qui ne connaît pas ?
C’est l’horreur ! Les abus, les disputes !
Le parent : « Emilie, viens manger »
L‘ado : « Oui... j’arrive.... »
Deux minutes s’écoulent
Le parent : « Emilie, à table ! »
L’ado : « Oui... attend.... »
Trois minutes s’écoulent
Le parent : « Mais c’est pas vrai.... alors tu viens ? »
L’ado : « Oui.... j’arrive... je viens de lui envoyer une photo... »
Quatre minutes encore...
Le parent : « Oh punaise, je vais piquer ma crise.... »
L’ado : « Attends, je dis au revoir.... »
Deux minutes de plus.... Mais que se disent-il pour se dire au revoir avec tant de longueur ? Je crois que c’est les « au revoir » les pires échanges :
« jdoi partir...bisous...jtm....jtm...jtm »
« moi aussi...bisous..."
« A tal..."
"bisous bisous jtm jtm jtm
Mais il faut savoir que parfois, ils sont avec plus d'une dizaine de copains sur Facebook, donc c'est des "bisous et des je t'aime" multipliés par dix.... d'où la longueur... d'où notre rage, d'attendre.... Que leur politesse prenne fin….
Il aura fallut, dans la majeure partie des cas, lorsque l’on parle entre nous, pas moins de quinze minutes pour passer à table.... et dans chaque foyer, dans chaque famille.... FACEBOOK. nous rend FOU !!!
Les parents soufflent. Les parents s’essoufflent à hurler à leurs enfants qui dépassent les limites. Les parents se disputent avec eux. Comme s’ils n’avait déjà pas d’autres sujets. Les parents finissent également à se chamailler entre eux... Les parents regrettent l’achat de cet ordinateur, sous prétexte de pouvoir faire des recherches pour l’école.... Les parents ne supportent plus le cliqueti des touches où leurs jeunes s’acharnent dessus. Les parents sont forcés de trouver des combines, mettre des codes, prendre le cable, pour certains, carrément l’écran lorsqu‘ils ne savent pas manipuler l‘informatique.... sinon ils restent du matin au soir connectés et finissent par ne plus rien faire de leur journée... Les parents parfois finissent par baisser les bras aussi.... et les laissent malheureusement jusqu’à pas d’heures... Les parents et les enfants ne se parlent plus !!! Quelle invention ce truc ! Quelle invention ! Et à quoi cela sert-il ?
A communiquer ! Aussi.... et oui....
Et oui, il faut reconnaître une évidence également. Bien que cet outil m’énerve au plus haut point, nos enfants d’aujourd’hui, par trop d’insécurité, ne sortent plus.... donc ils COMMUNIQUENT par l’outil du 21ème siècle.... l’écran. C’est le progrès « Ma pauv Lucette » me dis-je....
Reste, juste à trouver la fameuse LIMITE !
Point positif pour la mamy que je suis également, grâce à la Webcam, je peux voir mon petit fils qui habite dans le Sud de la France et entendre ses gazous gazous.....
Alors, relativisons ! Mais donnons des limites !!! Des horaires !!!
Quelle invention, tout de même ! Merveilleux outil !
Nadine 48 ans
LE PORTABLE
L'ado :"J'aimerai avoir un portable à mon anniversaire"
Le parent : "Tu es trop jeune. Et quel intérêt !"
L'ado : "Oh.. tout le monde en a. "C'est n'imp".
Au bout de quelques mois de palabres, de disputes, les parents craquent et cèdent au caprice de cette génération.
Mais, aujourd'hui, depuis qu'il a son portable, je constate que c'est un objet qui leur permet aussi dans un premier temps d'appartenir au groupe ! Un objet donc, de socialisation. Il faut arrêter d'être rébarbatif et être un peu dans le coup, me dis-je.
Puis, au fil des mois, j'ai constaté tout l'intérêt également de cet objet. Joe m'a appris à faire des textos. A 43 ans, j'avoue que ce n'était pas évident à manipuler ces petites touches, mais il fallait aussi que j'évolue.
"papa, jrentr 1 pe plu tar. sui ché 1 cop, on fé 1 exposé. A tal"
J'ai dû resté 5 mn avant de comprendre ces hiéroglyphes du 21ème siècles.... Wouah... qu’est ce que c’est que ce langage ? De multitudes réflexions me vinrent tout aussitôt, à l’esprit. La première, la plus évidente et qui me laissait perplexe, était de me dire , où est donc leur français. Toutes ces règles leur permettant de ne pas faire de fautes. Je pris peur ! Et j’ai voulu lui supprimer tout aussitôt. Aussi, avons nous discuté encore, longuement sur les risques à rédiger de la sorte et fort heureusement, ses notes en français ne baissèrent pas. Lui, avait compris toutes les règles de grammaire et malgré les abréviations des S.M.S., il continuait à bien écrire en cours.... Pour les autres, je vous en prie, révisez vos leçons… Nous avons une si belle langue, une telle Histoire !!!!
Puis, il y eut le problème de la facture !
Ce fut la catastrophe. La publicité qui passe à la télévision, très caricaturale où l’on voit une maman « exploser » son fils qui a dépassé son forfait, est géniale ! En effet, j’aurai pu moi aussi la faire.... Quelle ne fut pas ma surprise, quand j’ai ouvert la lettre de l’opérateur où figurait LA FACTURE ???
95,67 euros !!!!!
Je suis devenu dingue ! Passant du rouge au blanc avec des yeux écarquillés, le souffle coupé ! Dans ma tête, je prononçais cette somme. 95,67 euros ! et ne pu m’empêcher de faire la proportion par rapport à mon salaire... Mais il est fou ! Oh... c’est pas possible ! Abasourdi, j’étais .
S’en suivit une punition, une morale et un nouveau forfait, BLOQUE !
Mais je n’en restais pas là. Par principe, il devait me rembourser déjà, en puisant dans les fonds économisés qu’il avait reçu de ses anniversaire et Noël, puis je lui demandais de participer à son forfait de l'année. Trop facile en effet, de dépenser bêtement une somme d’argent.
Alors, après discussion, nous avons trouvé un compromis qui me semble juste et qui va lui permettre d’autant plus, de se responsabiliser.
En toute objectivité, j’avais pu constater que ce portable avait tout de même un intérêt pour nous les parents, aussi. En effet, c’était un lien de communication très rassurant lorsqu’il était en ville, avec ses copains. A chaque moment, je pouvais le joindre. De plus, lorsqu’il avait des activités extra scolaires, cela me permettait moi aussi de gérer mon temps et de ne pas attendre dans la voiture qu’il finisse son match. Il suffisait d’un petit texto pour me prévenir et seulement là, je prenais mon véhicule, pour aller le chercher.
Donc, voici mon compromis :
Compte tenu de ce qu’il a été dit précedemment où chacun de nous deux, trouvons un intérêt, il doit participer au financement de son forfait. Le sien est de 25 euros par mois. En collectant et économisant toutes ces « pièces » de l’année, il doit payer la moitié et moi l’autre, considérant que c’est comme si je lui donnais, 12,5 d’argent de poche par mois, soit 3,12 euros par semaine. Cela ne me semble pas exagéré. De cette manière, je le responsabilise et lui apprend à gérer son petit budget de l’année, et pour ma part, j’ai donc converti son argent de poche en textos....
Chacun y trouve son compte. Tout le monde est heureux.
« Jo ! tu es en retard d1 demie heure. Tu l’as cherché, ton portable sera confisqué pendant 2j. dépêche toi ! »
Comme vous le voyez, moi aussi, je me suis adapté à leur langage.... et la confiscation de leur outil, est la plus grande des punitions, s‘ils ne respectent pas leurs engagements... On a l‘impression de leur arracher un membre....
Ah... sacrée jeunesse !!!
Mais les séniors aussi s'y sont mis ! Je souriais tout dernièrement, lorsqu'une mamy me présentait son tout nouveau petit fils, né quelques heures auparavant et où sa fille venait de lui envoyer sur son portable, sa photo....
Quel outil de communication, le portable !!!
Mais je ne peux m’empêcher de dire : quel gâchis de perdre notre langue Française !!! ….. Réfléchissez vraiment à cela !!!
Alain 42 ans
Qui ne connaît pas ?
C’est l’horreur ! Les abus, les disputes !
Le parent : « Emilie, viens manger »
L‘ado : « Oui... j’arrive.... »
Deux minutes s’écoulent
Le parent : « Emilie, à table ! »
L’ado : « Oui... attend.... »
Trois minutes s’écoulent
Le parent : « Mais c’est pas vrai.... alors tu viens ? »
L’ado : « Oui.... j’arrive... je viens de lui envoyer une photo... »
Quatre minutes encore...
Le parent : « Oh punaise, je vais piquer ma crise.... »
L’ado : « Attends, je dis au revoir.... »
Deux minutes de plus.... Mais que se disent-il pour se dire au revoir avec tant de longueur ? Je crois que c’est les « au revoir » les pires échanges :
« jdoi partir...bisous...jtm....jtm...jtm »
« moi aussi...bisous..."
« A tal..."
"bisous bisous jtm jtm jtm
Mais il faut savoir que parfois, ils sont avec plus d'une dizaine de copains sur Facebook, donc c'est des "bisous et des je t'aime" multipliés par dix.... d'où la longueur... d'où notre rage, d'attendre.... Que leur politesse prenne fin….
Il aura fallut, dans la majeure partie des cas, lorsque l’on parle entre nous, pas moins de quinze minutes pour passer à table.... et dans chaque foyer, dans chaque famille.... FACEBOOK. nous rend FOU !!!
Les parents soufflent. Les parents s’essoufflent à hurler à leurs enfants qui dépassent les limites. Les parents se disputent avec eux. Comme s’ils n’avait déjà pas d’autres sujets. Les parents finissent également à se chamailler entre eux... Les parents regrettent l’achat de cet ordinateur, sous prétexte de pouvoir faire des recherches pour l’école.... Les parents ne supportent plus le cliqueti des touches où leurs jeunes s’acharnent dessus. Les parents sont forcés de trouver des combines, mettre des codes, prendre le cable, pour certains, carrément l’écran lorsqu‘ils ne savent pas manipuler l‘informatique.... sinon ils restent du matin au soir connectés et finissent par ne plus rien faire de leur journée... Les parents parfois finissent par baisser les bras aussi.... et les laissent malheureusement jusqu’à pas d’heures... Les parents et les enfants ne se parlent plus !!! Quelle invention ce truc ! Quelle invention ! Et à quoi cela sert-il ?
A communiquer ! Aussi.... et oui....
Et oui, il faut reconnaître une évidence également. Bien que cet outil m’énerve au plus haut point, nos enfants d’aujourd’hui, par trop d’insécurité, ne sortent plus.... donc ils COMMUNIQUENT par l’outil du 21ème siècle.... l’écran. C’est le progrès « Ma pauv Lucette » me dis-je....
Reste, juste à trouver la fameuse LIMITE !
Point positif pour la mamy que je suis également, grâce à la Webcam, je peux voir mon petit fils qui habite dans le Sud de la France et entendre ses gazous gazous.....
Alors, relativisons ! Mais donnons des limites !!! Des horaires !!!
Quelle invention, tout de même ! Merveilleux outil !
Nadine 48 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Lun 21 Déc - 6:31
L'ESPOIR
Vous êtes dans le fond ? Touchés, coulés comme les bateaux ? Vous n'y croyez plus et pensez que tout est fichu ?
Moi, je vous dis le contraire !
Nous avons tout au fond de nous une petite lumière qui ne s’éteint pas. Cela s’appelle l’espoir. La vie est plus forte que la mort. On peut réparer les traumatismes et vivre avec.. On n‘a pas d‘autres choix ! La mort, c'est la fin, définitive ! La souffrance pour ceux qui restent et ne s’en remettront jamais. J’ai dis : JAMAIS !
Si nous savons mesurer, apprécier les joies, les plaisirs, les p’tits bonheurs qui existent aussi infimes soient-ils, la VIE est incontestablement un hymne à l’Amour et un respect pour nous même.
Si nous recherchons en toutes choses, la lumière, l’amour et la compréhension, nous serons des êtres libres et le mal être n'aura plus de pouvoir sur nous.
Construisez votre projet. Vous n'êtes pas seuls. Relevez vous ! Écarquillez vos yeux, ouvrez vos oreilles et surtout, parlez. Parlez aux autres de vos soucis, quel qu'il soit. C’est par cette parole, que vous serez compris et aidés. PARLEZ ! Et là, je puis vous assurer que l'espoir reviendra. Et pour acquérir cet espoir aussi d'une vie meilleure, pensez toujours à pire que vous ! Pensez à pire situation.
Pour ma part, j’ai trouvé dans l’écriture mon outil de guérison. Il peut y avoir le sport, la danse, le théâtre, la religion, le bénévolat…
Romain 28 ans
Vous êtes dans le fond ? Touchés, coulés comme les bateaux ? Vous n'y croyez plus et pensez que tout est fichu ?
Moi, je vous dis le contraire !
Nous avons tout au fond de nous une petite lumière qui ne s’éteint pas. Cela s’appelle l’espoir. La vie est plus forte que la mort. On peut réparer les traumatismes et vivre avec.. On n‘a pas d‘autres choix ! La mort, c'est la fin, définitive ! La souffrance pour ceux qui restent et ne s’en remettront jamais. J’ai dis : JAMAIS !
Si nous savons mesurer, apprécier les joies, les plaisirs, les p’tits bonheurs qui existent aussi infimes soient-ils, la VIE est incontestablement un hymne à l’Amour et un respect pour nous même.
Si nous recherchons en toutes choses, la lumière, l’amour et la compréhension, nous serons des êtres libres et le mal être n'aura plus de pouvoir sur nous.
Construisez votre projet. Vous n'êtes pas seuls. Relevez vous ! Écarquillez vos yeux, ouvrez vos oreilles et surtout, parlez. Parlez aux autres de vos soucis, quel qu'il soit. C’est par cette parole, que vous serez compris et aidés. PARLEZ ! Et là, je puis vous assurer que l'espoir reviendra. Et pour acquérir cet espoir aussi d'une vie meilleure, pensez toujours à pire que vous ! Pensez à pire situation.
Pour ma part, j’ai trouvé dans l’écriture mon outil de guérison. Il peut y avoir le sport, la danse, le théâtre, la religion, le bénévolat…
Romain 28 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mar 22 Déc - 5:46
LE PARDON CHASSE LA COLERE
Et MENE A LA LIBERTE
J'ai envie de parler de PARDON.
Souvent ce mot évoque religion. Alors je vous précise tout de suite, que je ne suis pas croyant. Comme ceci, on ne va pas me reprocher que je parle comme un curé. Hein ? Et encore, quel en serait le problème ?
Non, le pardon fait partie de mon éducation, en fait. Mes parents déjà me disaient souvent lorsque j'étais petit et que j'avais fais une bêtise : "demande pardon".
Plus tard, j'ai mené ma vie d'homme et je rencontrais comme partout, des difficultés. J'eus de gros problèmes même. J'en fus malade dépressif. Cela a duré 5 ans. Durant ces années, je n'avais que la colère en moi. Brièvement, j'avais été malmené par des collègues de travail et avait subit du harcèlement professionnel par mon supérieur hiérarchique. Je du quitter mon emploi pour me protéger.
J'avais la rage. J'étais victime et je devais partir la tête basse, sans pouvoir crier ma haine, crier cette injustice.
Alors je l'ai gardé en moi cette haine. Puis, elle m'a rongé et je tombais malade pendant cinq longues années. Médicaments, psychologue, thérapie, réflexions...
Puis au fil des années, ma pensée évolua. A force de méditer sur ce qu'il s'était passé, je commençais à me diriger sans m'en rendre compte vers le PARDON. Le pardon que j'ai pu accorder à mon Chef, de m'avoir traité de la sorte. J'ai fini par comprendre que je n'étais pas responsable et lui non plus d'ailleurs puisqu'il était en fait, inconscient de ce qu'il était et de ce qu'il avait fait. Inconscient, donc irresponsable. Et oui ! Irresponsable donc pas coupable. Donc, à quoi bon garder sa colère contre un homme qui n'est pas en pleine possession de ses facultés mentales et intellectuelles ?
C'est ainsi, qu'en accordant plus de compréhension à son égard, je me suis dirigé vers le pardon de ses actes. Petit à petit, ma colère se faisait moindre. Non pas que j'oubliais ce qu'il m'avait fait subir mais simplement, je pardonnais.
De pardonner m'a libéré complètement. J'ai pu tourner enfin, la page de ma vie qui s'était arrêtée. J'ai pu à nouveau me projeter vers l'avenir. J'ai pu guérir !
Dernièrement, j'ai revu ce supérieur hiérarchique où nous avons échangé quelques mots obligés dans une circonstance particulière. A un moment je lui dis :
"Dis moi, Luc. En dépit de tout ce qu'il s'est passé, tu aurais cru un jour, que l'on se reparlerait ?"
Il me répondait : "C'est l'intelligence des grands"
Sa phrase m'interpella. Il avait peut-être raison mais au fond de moi, je me suis dis aussi que c'était surtout LE PARDON qui nous avait mené au dialogue, à la réconciliation.
Alors, peut-être que je suis croyant finalement. Croyant envers l'Homme surtout. Croyant envers toute sa bonté qu'il a fond de lui et qu'il ne sait pas toujours exprimer. Il suffit de lui apprendre, non ? A verbaliser, à exprimer de différentes manières….
LE PARDON mène vraiment à la liberté de l'individu et au bien être.
Méditez votre histoire de la vie.... et pardonnez lui et pardonnez vous aussi...
Voilà, c’était juste un Pardon de ma vie, j’en ai d’autres… celui à ma mère aussi , à mon père et à moi….
En un mot, il suffisait de se parler… rien de plus simple quand on y réfléchit…
Charles 40 ans
Et MENE A LA LIBERTE
J'ai envie de parler de PARDON.
Souvent ce mot évoque religion. Alors je vous précise tout de suite, que je ne suis pas croyant. Comme ceci, on ne va pas me reprocher que je parle comme un curé. Hein ? Et encore, quel en serait le problème ?
Non, le pardon fait partie de mon éducation, en fait. Mes parents déjà me disaient souvent lorsque j'étais petit et que j'avais fais une bêtise : "demande pardon".
Plus tard, j'ai mené ma vie d'homme et je rencontrais comme partout, des difficultés. J'eus de gros problèmes même. J'en fus malade dépressif. Cela a duré 5 ans. Durant ces années, je n'avais que la colère en moi. Brièvement, j'avais été malmené par des collègues de travail et avait subit du harcèlement professionnel par mon supérieur hiérarchique. Je du quitter mon emploi pour me protéger.
J'avais la rage. J'étais victime et je devais partir la tête basse, sans pouvoir crier ma haine, crier cette injustice.
Alors je l'ai gardé en moi cette haine. Puis, elle m'a rongé et je tombais malade pendant cinq longues années. Médicaments, psychologue, thérapie, réflexions...
Puis au fil des années, ma pensée évolua. A force de méditer sur ce qu'il s'était passé, je commençais à me diriger sans m'en rendre compte vers le PARDON. Le pardon que j'ai pu accorder à mon Chef, de m'avoir traité de la sorte. J'ai fini par comprendre que je n'étais pas responsable et lui non plus d'ailleurs puisqu'il était en fait, inconscient de ce qu'il était et de ce qu'il avait fait. Inconscient, donc irresponsable. Et oui ! Irresponsable donc pas coupable. Donc, à quoi bon garder sa colère contre un homme qui n'est pas en pleine possession de ses facultés mentales et intellectuelles ?
C'est ainsi, qu'en accordant plus de compréhension à son égard, je me suis dirigé vers le pardon de ses actes. Petit à petit, ma colère se faisait moindre. Non pas que j'oubliais ce qu'il m'avait fait subir mais simplement, je pardonnais.
De pardonner m'a libéré complètement. J'ai pu tourner enfin, la page de ma vie qui s'était arrêtée. J'ai pu à nouveau me projeter vers l'avenir. J'ai pu guérir !
Dernièrement, j'ai revu ce supérieur hiérarchique où nous avons échangé quelques mots obligés dans une circonstance particulière. A un moment je lui dis :
"Dis moi, Luc. En dépit de tout ce qu'il s'est passé, tu aurais cru un jour, que l'on se reparlerait ?"
Il me répondait : "C'est l'intelligence des grands"
Sa phrase m'interpella. Il avait peut-être raison mais au fond de moi, je me suis dis aussi que c'était surtout LE PARDON qui nous avait mené au dialogue, à la réconciliation.
Alors, peut-être que je suis croyant finalement. Croyant envers l'Homme surtout. Croyant envers toute sa bonté qu'il a fond de lui et qu'il ne sait pas toujours exprimer. Il suffit de lui apprendre, non ? A verbaliser, à exprimer de différentes manières….
LE PARDON mène vraiment à la liberté de l'individu et au bien être.
Méditez votre histoire de la vie.... et pardonnez lui et pardonnez vous aussi...
Voilà, c’était juste un Pardon de ma vie, j’en ai d’autres… celui à ma mère aussi , à mon père et à moi….
En un mot, il suffisait de se parler… rien de plus simple quand on y réfléchit…
Charles 40 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 23 Déc - 6:19
LES PEURS !
ah les peurs !!!
Peur de soi,
peur de lui,
peur d'elle,
peur de grandir,
peur de guérir,
peur de l'avenir
peur de faire souffrir
peur de mourir
peur des Hommes qui ne sont pas tous des monstres... Et des Femmes aussi…
peur de ne pas être capable de guérir
peur des mots
peur des gestes
peur DE PARLER
peur de manger
peur de grossir
Peur de la balance
Peur dépasser les 50 kilos.
Peur de l'avenir,
peur de vivre, mais aussi peur de la maladie et de la mort.
Peur de décevoir,
peur de ne plus être belle,
peur de ne plus être désirable
peur de ne plus être aimée.
Peur que l'on se moque,
peur de grossir parce que peur d'entendre dire : "tu as perdu du poids trop vite, c'était sûr que tu allais tout reprendre."
peur d'être abandonnée
peur d'être frappée
peur d'être pas cru
peur de la solitude
peur de l'ennui
peur de criser
Peur des repas...
Peur des couverts...
Des assiettes...
Des calories...
.....
a vous de rajouter à la liste
à toutes ces peurs, chaque jour de la vie je leur ai parlé, chaque jour de la vie, je me suis fixée des challenges pour les chasser,
chaque jour de la vie je me répète : "même pas peur d'abord !!"
et chaque jour de la vie, je progresse comme vous progressez à votre tour, en faisant un travail d'esprit et vous fixant des défis dans des actions bien précises.
et chaque jour de la vie, si vous faites cela, vous finirez par gagner de NE PLUS AVOIR PEUR DU TOUT !!
Et lorsque l’on n’a plus peur, on ose, on fonce, on risque, on AFFRONTE tout de la Vie
c'est possible et c’est le chemin à prendre !
Marie 17 ans
ah les peurs !!!
Peur de soi,
peur de lui,
peur d'elle,
peur de grandir,
peur de guérir,
peur de l'avenir
peur de faire souffrir
peur de mourir
peur des Hommes qui ne sont pas tous des monstres... Et des Femmes aussi…
peur de ne pas être capable de guérir
peur des mots
peur des gestes
peur DE PARLER
peur de manger
peur de grossir
Peur de la balance
Peur dépasser les 50 kilos.
Peur de l'avenir,
peur de vivre, mais aussi peur de la maladie et de la mort.
Peur de décevoir,
peur de ne plus être belle,
peur de ne plus être désirable
peur de ne plus être aimée.
Peur que l'on se moque,
peur de grossir parce que peur d'entendre dire : "tu as perdu du poids trop vite, c'était sûr que tu allais tout reprendre."
peur d'être abandonnée
peur d'être frappée
peur d'être pas cru
peur de la solitude
peur de l'ennui
peur de criser
Peur des repas...
Peur des couverts...
Des assiettes...
Des calories...
.....
a vous de rajouter à la liste
à toutes ces peurs, chaque jour de la vie je leur ai parlé, chaque jour de la vie, je me suis fixée des challenges pour les chasser,
chaque jour de la vie je me répète : "même pas peur d'abord !!"
et chaque jour de la vie, je progresse comme vous progressez à votre tour, en faisant un travail d'esprit et vous fixant des défis dans des actions bien précises.
et chaque jour de la vie, si vous faites cela, vous finirez par gagner de NE PLUS AVOIR PEUR DU TOUT !!
Et lorsque l’on n’a plus peur, on ose, on fonce, on risque, on AFFRONTE tout de la Vie
c'est possible et c’est le chemin à prendre !
Marie 17 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Jeu 24 Déc - 6:50
QU’IL EST DIFFICILE D’ETRE PARENT !
Etre parent n’est pas un métier !
Il n’y a pas de mode d’emploi pour réussir. Sinon cela se saurait et nous n’aurions pas de problèmes avec nos chers enfants adorés.
Oui petites têtes blondes, vous êtes nos Amours, nos raisons de vivre, notre sang, notre chair.
Sachez jeunes gens, qu’un parent veut le meilleur pour son enfant. Un parent ne souhaite que son bonheur. Mais que le chemin est difficile à atteindre…
Alors, tout au long de notre vie, jusqu’à ce que vous preniez votre envole, nous essayons de bien faire. Nous éduquons, jouons, parlons, chérissons, comme nous le pouvons et avec votre collaboration.
Ah… nous ne sommes pas à l’abri des erreurs. Bien sûr, il est tellement difficile d’être parent… Mais sachez que des erreurs sont parfois inconscientes. Le parent croit bien faire et par moment, ne se rend pas compte qu’il agit mal… Bientôt vous apprendrez la philosophie et vous comprendrez mieux mes propos. Conscience, Inconscience… Mais faire des erreurs, c’est aussi s’améliorer, si on les reconnaît…
C’est à l’âge de l’adolescence souvent que notre relation se complique. Des enfants grandissant, des parents bienveillants, des disputes, des conflits, des oublis….
Mais ces conflits font grandir et il ne faut pas en avoir peur. Certes, ils sont très durs à gérer et souvent nous sommes fatigués, dépassés. Mais nous ne devons pas baisser les bras pour autant et continuer à communiquer dans le meilleur des mondes. Tous ensemble !
Et parfois, malgré l’amour, malgré le dialogue, malgré les compromis, plus rien n’est possible entre nous et le jeune peut partir à la dérive, n’écoute plus, n’en fait qu’à sa tête, se braque, se ferme à ses parents.
Ah… comme il est difficile d’être parent !
Autant que pour vous, difficile de devenir grand !
C’est ça, la Vie. Des hauts et des bas… Et croyez-moi, pour avoir frôlé la mort de trop près, de nombreuses fois, je vous l’affirme :
La vie « reste » belle et est merveilleuse à vivre !
Soutenons nous, tous, pour que nos vies soient belles et que demain, quand vous serez à votre tour parents, nous puissions tous nous retrouver autour d’une table, autour d’un repas familial… ou vous pourrez vous souvenir de votre jeunesse avec nous et où à l’époque vous ne croyiez plus en rien…..
Annie
Etre parent n’est pas un métier !
Il n’y a pas de mode d’emploi pour réussir. Sinon cela se saurait et nous n’aurions pas de problèmes avec nos chers enfants adorés.
Oui petites têtes blondes, vous êtes nos Amours, nos raisons de vivre, notre sang, notre chair.
Sachez jeunes gens, qu’un parent veut le meilleur pour son enfant. Un parent ne souhaite que son bonheur. Mais que le chemin est difficile à atteindre…
Alors, tout au long de notre vie, jusqu’à ce que vous preniez votre envole, nous essayons de bien faire. Nous éduquons, jouons, parlons, chérissons, comme nous le pouvons et avec votre collaboration.
Ah… nous ne sommes pas à l’abri des erreurs. Bien sûr, il est tellement difficile d’être parent… Mais sachez que des erreurs sont parfois inconscientes. Le parent croit bien faire et par moment, ne se rend pas compte qu’il agit mal… Bientôt vous apprendrez la philosophie et vous comprendrez mieux mes propos. Conscience, Inconscience… Mais faire des erreurs, c’est aussi s’améliorer, si on les reconnaît…
C’est à l’âge de l’adolescence souvent que notre relation se complique. Des enfants grandissant, des parents bienveillants, des disputes, des conflits, des oublis….
Mais ces conflits font grandir et il ne faut pas en avoir peur. Certes, ils sont très durs à gérer et souvent nous sommes fatigués, dépassés. Mais nous ne devons pas baisser les bras pour autant et continuer à communiquer dans le meilleur des mondes. Tous ensemble !
Et parfois, malgré l’amour, malgré le dialogue, malgré les compromis, plus rien n’est possible entre nous et le jeune peut partir à la dérive, n’écoute plus, n’en fait qu’à sa tête, se braque, se ferme à ses parents.
Ah… comme il est difficile d’être parent !
Autant que pour vous, difficile de devenir grand !
C’est ça, la Vie. Des hauts et des bas… Et croyez-moi, pour avoir frôlé la mort de trop près, de nombreuses fois, je vous l’affirme :
La vie « reste » belle et est merveilleuse à vivre !
Soutenons nous, tous, pour que nos vies soient belles et que demain, quand vous serez à votre tour parents, nous puissions tous nous retrouver autour d’une table, autour d’un repas familial… ou vous pourrez vous souvenir de votre jeunesse avec nous et où à l’époque vous ne croyiez plus en rien…..
Annie
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Ven 25 Déc - 5:20
A CAUSE DE MON PERE…………..LA MALADIE ?
A cause de mon père, l'image de l'Homme, déjà à la base, fut très négative, (ma mère aussi l'a bien descendu alors que même si elle avait raison, c'était bien de mon père qu'elle parlait...)
A cause de mon père, le premier amoureux d'une petite fille, ma vue sur les hommes me faisait peur et me dégouttait,
A cause de mon père, qui m'a voulut parfaite, sans reproche, je le suis devenue Perfectionniste qui tue !!! Tout miser sur un enfant quel gâchis !!! Perfectionniste qui pousse plus tard à avoir un corps parfait par une image extérieure que l'on veut donner pour ressentir un peu d'amour... juste un petit regard sur nous...
A cause de mon père, qui m'avait mis une telle pression pour que je "réussisse", ah.... j'ai réussi dans la vie, certes MAIS... des peurs s'installent... peur de déplaire, peur de ne pas être à la hauteur de SES ambitions...
A cause de mon père et de ses jeux pervers et violents, je suis hyper hyper hyper hyper sensible,
A cause de mon père et de son alcoolisme destructeur, dès que mon mari faisait un excès somme toute normal, je faisais des transferts inconscients qui me pourrissait la vie.. et quand mon mari avait un peu exagéré, je dramatisais et voyais en lui, mon Père.... encore lui, toujours lui... et combien de temps m'a t-il fallut pour comprendre ceci...
A cause de mon père et de son absence que nous n'avons pas comprise, je me suis sentie si vide dedans... Que j’ai du me remplir d’une autre manière…. je suis aujourd'hui encore en recherche désespérée d'un père depuis toujours autour de moi, en tout homme c'est un père que je veux...
A cause de mon père et de son manque d'amour démonstratif, je suis en dépendance affective
A cause de mon père et de sa dureté, j'ai eu peur de lui toute ma vie et n'ai jamais osé lui répondre. je n'existais pas... aucune personnalité
A cause de mon père et de sa manipulation mentale sur moi, aucune possibilité pour moi de m'affirmer et j'ai faillit devenir comme lui dans certains domaines puisque j'étais conditionnée...
A cause de mon père et de la différence qu'il fit avec ses 4 enfants, création de conflits avec les frères
A cause de mon père (ce ne fut pas le seul malheureusement), je ne m'aimais pas, je me détestais, je ne mangeais pas ou je bouffais...
A cause de mon père que je haïssais trop par moment, je culpabilisais d'oser le détester et me sentais une mauvaise fille pour penser cela...
A cause de sa possession exacerbée, je n'étais qu'un petit pantin, que son jouet...
A cause de mon père QUE J'ADORAIS PLUS QUE TOUT, D'UN AMOUR DEMESURE DEPASSANT LA RAISON, malgré le mal que nous subissions, des conflits psychiques sans cesse torturait mon esprit...
A cause de MOI, de ma personnalité bien compliquée aussi, par un égocentrisme qui est bien là, un égoïsme et un Oedipe qui a fait dramatiquement son oeuvre et c'est pas la faute à papa , ça…
Alors qu'est-ce qu'on fait avec tout ça ?????
On n'oublie pas que :
Grace à papa, je suis là, et à maman aussi… (rire)
Grace à papa et sa rigueur, j'ai appris tout de la vie,
Grace à papa je sais compter, écrire, réfléchir, c'est déjà pas si mal,
Grace à papa, j’ai pu manger et m’habiller
Grace à papa, j'ai quand même réussi dans la vie, car il m'a transmis une sacré force, d'aller toujours au bout des choses,
Grace à papa et à sa bonne éducation aussi qu'il nous a inculquée malgré tout, on n'a pas de problème matériellement dans la vie de tous les jours
Grace à papa et au travail parfois rude que nous devions faire, nous sommes courageux aujourd'hui
Grace à papa, j'ai connu le Mal et le Bon donc une expérience de la vie qui m'a rendue plus forte,
Grace à MOI, j'ai fait un travail sur ma personnalité qui m'a fait découvrir que, je n'étais pas blanche non plus... quel caractère !! excessif, entier, dur, impulsif, intolérant,...
alors que faire encore ????
Et bien je l'ai AFFRONTE et j'ai réglé mes comptes avec lui, mais pas dans la haine, non avec beaucoup de dialogue et d'amour malgré tout car, j'ai analysé aussi SA VIE A LUI qui l'a rendu comme ça. Sa triste vie, la reproduction de l'éducation qu'il fit sur nous, son inconscience d'être ce qu'il est, et sa maladie qu'est l'alcoolisme pour laquelle d'ailleurs, il est dans le DENI,
Après quelques disputes tout de même, parce qu'il n'admettait pas ce que je pouvais lui reprocher (ni moi d'ailleurs parfois), il se mit à changer (tout comme moi d'ailleurs) et moi PARALLELEMENT, je lui ai pardonné ses erreurs conscientes et inconscientes et le considère juste comme un malade qui ne s'est pas soigné et je ne sais plus quel philosophe a dit : "tout être inconscient ne peut-être tenu responsable de ses actes". Cette phrase bien que difficile à digérer au début, m'a plue et c'est là dessus que je me suis concentrée. A cela s'ajoute le fait aussi qu'il appartient à une génération qui ne dialoguait pas, ne démontrait pas les gestes d'amour, et où il n'y avait aucune structure ni professionnels pour les soigner, donc, reproduction inconsciente de leur histoire sur leurs enfants.
Le pardon m'a beaucoup aidé. Je dirais même que le pardon m'a guérie de LUI.
Puis, il n'y avait pas que lui dans mon histoire de la vie, mais j'avais focalisé sur la partie familiale pour ne pas voir, pour oublier l'autre histoire de la vie, si traumatisante qui elle, m'a détruite plus que mon père. Il fallut que j'affronte aussi et fasse la même démarche que celle avec mon père. Et je l'ai fait ! et enfin , enfin, enfin, je fus libérée de tous mes maux et mon corps s'est mis à guérir lui aussi..
Alors ? que faire ? Rester malade, encore et encore parce qu'on a été victime ??? NON !
A un moment, quand on réalise qu'on se fait souffrir, qu'on les fait souffrir, comme pour les faire payer parfois (je parle de la partie familiale) et qu'on en peut plus de crever à petit feu, alors que eux vivent mieux que nous (que l’on croit) et ne sont pas malades, on a un déclic qui arrive avec une certaine maturité dans la compréhension de notre histoire (grâce au travail des super psy)...
Et depuis toujours je disais :
c'est de sa faute !!!! (parole adressée à tous ceux qui m'ont fait mal)...
c'est de ma faute !!! parole qui m'a tuée encore car la culpabilité m'empêchait de me pardonner certaines choses car je croyais être coupable....
en fin de parcours dans la guérison, je suis capable de dire et c'est la phase finale :
c'est pas de ma faute,
c'est pas que de leur faute
C'est la faute à la VIE, faute à pas de chance.
Et cette phrase que je viens d’écrire, c’est PAPA qui me l’avait dite un jour. Il est BON MON PAPA
Et oui, quand on arrive à dire ça, le combat est gagné ! car... ce qui est fait est fait, on ne peut plus revenir en arrière et quand notre estime nous gagne, enfin on doit regarder devant, on peut regarder devant.... et après je vous l'assure, quelle fierté, quelle rage, quelle force nous habite et là, on va la bouffer la VIE ET IL EST TANT !!!!
tout ceci ne se fait pas du jour au lendemain. cela peut prendre des années ou quelques mois....
alors je vous demande d'y croire, de réfléchir à tout ceci...
Ah mon père, ah mon petit papa chéri, tu n'as pas su, tu n'as pas pu.... mais JE T'AIME. Et toi aussi je sais que tu m'aimes... mais tu ne sais pas le dire... c'est pas grave. c'est pas grave.
A chacun son histoire, à chacun sa souffrance... à chacun ses méthodes de guérison...
A cause de mon père, l'image de l'Homme, déjà à la base, fut très négative, (ma mère aussi l'a bien descendu alors que même si elle avait raison, c'était bien de mon père qu'elle parlait...)
A cause de mon père, le premier amoureux d'une petite fille, ma vue sur les hommes me faisait peur et me dégouttait,
A cause de mon père, qui m'a voulut parfaite, sans reproche, je le suis devenue Perfectionniste qui tue !!! Tout miser sur un enfant quel gâchis !!! Perfectionniste qui pousse plus tard à avoir un corps parfait par une image extérieure que l'on veut donner pour ressentir un peu d'amour... juste un petit regard sur nous...
A cause de mon père, qui m'avait mis une telle pression pour que je "réussisse", ah.... j'ai réussi dans la vie, certes MAIS... des peurs s'installent... peur de déplaire, peur de ne pas être à la hauteur de SES ambitions...
A cause de mon père et de ses jeux pervers et violents, je suis hyper hyper hyper hyper sensible,
A cause de mon père et de son alcoolisme destructeur, dès que mon mari faisait un excès somme toute normal, je faisais des transferts inconscients qui me pourrissait la vie.. et quand mon mari avait un peu exagéré, je dramatisais et voyais en lui, mon Père.... encore lui, toujours lui... et combien de temps m'a t-il fallut pour comprendre ceci...
A cause de mon père et de son absence que nous n'avons pas comprise, je me suis sentie si vide dedans... Que j’ai du me remplir d’une autre manière…. je suis aujourd'hui encore en recherche désespérée d'un père depuis toujours autour de moi, en tout homme c'est un père que je veux...
A cause de mon père et de son manque d'amour démonstratif, je suis en dépendance affective
A cause de mon père et de sa dureté, j'ai eu peur de lui toute ma vie et n'ai jamais osé lui répondre. je n'existais pas... aucune personnalité
A cause de mon père et de sa manipulation mentale sur moi, aucune possibilité pour moi de m'affirmer et j'ai faillit devenir comme lui dans certains domaines puisque j'étais conditionnée...
A cause de mon père et de la différence qu'il fit avec ses 4 enfants, création de conflits avec les frères
A cause de mon père (ce ne fut pas le seul malheureusement), je ne m'aimais pas, je me détestais, je ne mangeais pas ou je bouffais...
A cause de mon père que je haïssais trop par moment, je culpabilisais d'oser le détester et me sentais une mauvaise fille pour penser cela...
A cause de sa possession exacerbée, je n'étais qu'un petit pantin, que son jouet...
A cause de mon père QUE J'ADORAIS PLUS QUE TOUT, D'UN AMOUR DEMESURE DEPASSANT LA RAISON, malgré le mal que nous subissions, des conflits psychiques sans cesse torturait mon esprit...
A cause de MOI, de ma personnalité bien compliquée aussi, par un égocentrisme qui est bien là, un égoïsme et un Oedipe qui a fait dramatiquement son oeuvre et c'est pas la faute à papa , ça…
Alors qu'est-ce qu'on fait avec tout ça ?????
On n'oublie pas que :
Grace à papa, je suis là, et à maman aussi… (rire)
Grace à papa et sa rigueur, j'ai appris tout de la vie,
Grace à papa je sais compter, écrire, réfléchir, c'est déjà pas si mal,
Grace à papa, j’ai pu manger et m’habiller
Grace à papa, j'ai quand même réussi dans la vie, car il m'a transmis une sacré force, d'aller toujours au bout des choses,
Grace à papa et à sa bonne éducation aussi qu'il nous a inculquée malgré tout, on n'a pas de problème matériellement dans la vie de tous les jours
Grace à papa et au travail parfois rude que nous devions faire, nous sommes courageux aujourd'hui
Grace à papa, j'ai connu le Mal et le Bon donc une expérience de la vie qui m'a rendue plus forte,
Grace à MOI, j'ai fait un travail sur ma personnalité qui m'a fait découvrir que, je n'étais pas blanche non plus... quel caractère !! excessif, entier, dur, impulsif, intolérant,...
alors que faire encore ????
Et bien je l'ai AFFRONTE et j'ai réglé mes comptes avec lui, mais pas dans la haine, non avec beaucoup de dialogue et d'amour malgré tout car, j'ai analysé aussi SA VIE A LUI qui l'a rendu comme ça. Sa triste vie, la reproduction de l'éducation qu'il fit sur nous, son inconscience d'être ce qu'il est, et sa maladie qu'est l'alcoolisme pour laquelle d'ailleurs, il est dans le DENI,
Après quelques disputes tout de même, parce qu'il n'admettait pas ce que je pouvais lui reprocher (ni moi d'ailleurs parfois), il se mit à changer (tout comme moi d'ailleurs) et moi PARALLELEMENT, je lui ai pardonné ses erreurs conscientes et inconscientes et le considère juste comme un malade qui ne s'est pas soigné et je ne sais plus quel philosophe a dit : "tout être inconscient ne peut-être tenu responsable de ses actes". Cette phrase bien que difficile à digérer au début, m'a plue et c'est là dessus que je me suis concentrée. A cela s'ajoute le fait aussi qu'il appartient à une génération qui ne dialoguait pas, ne démontrait pas les gestes d'amour, et où il n'y avait aucune structure ni professionnels pour les soigner, donc, reproduction inconsciente de leur histoire sur leurs enfants.
Le pardon m'a beaucoup aidé. Je dirais même que le pardon m'a guérie de LUI.
Puis, il n'y avait pas que lui dans mon histoire de la vie, mais j'avais focalisé sur la partie familiale pour ne pas voir, pour oublier l'autre histoire de la vie, si traumatisante qui elle, m'a détruite plus que mon père. Il fallut que j'affronte aussi et fasse la même démarche que celle avec mon père. Et je l'ai fait ! et enfin , enfin, enfin, je fus libérée de tous mes maux et mon corps s'est mis à guérir lui aussi..
Alors ? que faire ? Rester malade, encore et encore parce qu'on a été victime ??? NON !
A un moment, quand on réalise qu'on se fait souffrir, qu'on les fait souffrir, comme pour les faire payer parfois (je parle de la partie familiale) et qu'on en peut plus de crever à petit feu, alors que eux vivent mieux que nous (que l’on croit) et ne sont pas malades, on a un déclic qui arrive avec une certaine maturité dans la compréhension de notre histoire (grâce au travail des super psy)...
Et depuis toujours je disais :
c'est de sa faute !!!! (parole adressée à tous ceux qui m'ont fait mal)...
c'est de ma faute !!! parole qui m'a tuée encore car la culpabilité m'empêchait de me pardonner certaines choses car je croyais être coupable....
en fin de parcours dans la guérison, je suis capable de dire et c'est la phase finale :
c'est pas de ma faute,
c'est pas que de leur faute
C'est la faute à la VIE, faute à pas de chance.
Et cette phrase que je viens d’écrire, c’est PAPA qui me l’avait dite un jour. Il est BON MON PAPA
Et oui, quand on arrive à dire ça, le combat est gagné ! car... ce qui est fait est fait, on ne peut plus revenir en arrière et quand notre estime nous gagne, enfin on doit regarder devant, on peut regarder devant.... et après je vous l'assure, quelle fierté, quelle rage, quelle force nous habite et là, on va la bouffer la VIE ET IL EST TANT !!!!
tout ceci ne se fait pas du jour au lendemain. cela peut prendre des années ou quelques mois....
alors je vous demande d'y croire, de réfléchir à tout ceci...
Ah mon père, ah mon petit papa chéri, tu n'as pas su, tu n'as pas pu.... mais JE T'AIME. Et toi aussi je sais que tu m'aimes... mais tu ne sais pas le dire... c'est pas grave. c'est pas grave.
A chacun son histoire, à chacun sa souffrance... à chacun ses méthodes de guérison...
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Sam 26 Déc - 9:02
Petit délire…
On passe notre temps à se dire des mots,
qu'on ne devrait pas, mais on se les dit quand meme,
en se disant je n'aurai pas du...
c'est rigolo...
En ne disant pas, on regrette, et c'est là que viennent les non dits, qui en disent longs, si l'on sait écouter, ce qui ne vient pas par la parole mais par d'autres moyens...
c'est rigolo...
ce qui est dit est dit,
ce qui n'est pas dit, est pensé
alors pourquoi ne pas le dire
c'est rigolo...
la vie n'est qu'une suite de silence
silence sauvage, silence qui tue
cette vie là je n'en veux plus
alors je dis ce qu'il ne faut pas dire
et je souris dans mon coin
de l'avoir dit quand meme,
meme s'il ne fallait pas...
c'est rigolo...
Et pourquoi ne fallait-il pas le dire ?
Au moins je l'ai dis, et je n'aurai pas de regret
dans ma vie...
car rien de pire, que de regretter sa vie...
Et cela, c’ est moins rigolo...
On passe notre temps à se dire des mots,
qu'on ne devrait pas, mais on se les dit quand meme,
en se disant je n'aurai pas du...
c'est rigolo...
En ne disant pas, on regrette, et c'est là que viennent les non dits, qui en disent longs, si l'on sait écouter, ce qui ne vient pas par la parole mais par d'autres moyens...
c'est rigolo...
ce qui est dit est dit,
ce qui n'est pas dit, est pensé
alors pourquoi ne pas le dire
c'est rigolo...
la vie n'est qu'une suite de silence
silence sauvage, silence qui tue
cette vie là je n'en veux plus
alors je dis ce qu'il ne faut pas dire
et je souris dans mon coin
de l'avoir dit quand meme,
meme s'il ne fallait pas...
c'est rigolo...
Et pourquoi ne fallait-il pas le dire ?
Au moins je l'ai dis, et je n'aurai pas de regret
dans ma vie...
car rien de pire, que de regretter sa vie...
Et cela, c’ est moins rigolo...
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Dim 27 Déc - 5:18
Il est 10 h 00, c’est la récré
Discussion
La sonnerie vient de retentir, ils courent dans les couloirs, se bousculent parfois, mais qu’on -t-ils tous donc ? Rien de grave en fait, c’est juste la Récré.
Ah la la, cette récré, il ne faut jamais la louper. Ce moment est si important pour faire la pause.
La bande se réunit comme à son habitude, dans le coin le plus discret du Collège/Lycée. Ils aiment se mettrent dans leur bulle le temps de 10 mn. Le groupe se retrouve, les conversations commencent . Des collégiens et même les lycéens peuvent se joindre à LA BANDE
Ils ont entre 14 et 18 ans et ce mélange des ages leur permet des échanges constructifs.
La discussion du jour, les a entraînés vers un sujet tabou, encore malheureusement et pourtant il est capital dans l’histoire d’une vie d’un futur adulte.
C’est Pierre, par sa réflexion qui a lancé le débat et cela commence mal.
Pierre : « J’aime pas les PD ! » et quand tu vois Allan, je me demande si s’en est pas un. On ne l’a jamais vu avec une meuf et il est toujours fourré dans les pattes de Paul »
Les rire commencent, les avis émergent, les rejets aussi, les petits phrases blessantes empêchant un éventuel homosexuel du groupe de s’exprimer par peur, honte, rejet… l’obligeant ainsi à se taire déjà, à souffrir en silence sous tous les sarcasmes qu’il peut entendre à ce sujet.
Laurent : « Ah c’est clair, quand je les vois tous les deux, on est en droit de se poser des questions, non ?
Karine : Et alors ?
On ne l’a pas entendu Karine avec son petit « et alors » qu’elle balbutiait tout doucement de peur elle aussi d’être rejetée par son avis qui n’est pas, apparemment entendu par une bande de potes bien intolérante.
Thomas renchérit.
Thomas : Moi, c’que j’en pense, c’est que je préfère à la limite voir deux meufs ensemble que deux mecs.
Alexandre : Et puis d’abord, c’est contre nature. C’est une anomalie. Dieu, il a crée l’Homme et la Femme c’est pas pour un rien
Gaëlle : ben pour faire des gosses déjà, non ?
Pierre : Oh la la t’imagines toi, vivre avec des parents homos et qu’en fait tu ne sais même plus qui est le père ou la mère… Quel bordel. Ah non ! Pas ça !
Karine : Eh les mecs, faudrait peut-être évoluer ! Bande de nazes…. On est au 21ème siècle. Faut vivre avec son temps. Vous vous êtes jamais posés la question qu’ils pouvaient s’aimer. Merde, vos avis sur la question est homophobe
Gaëlle : c’est quoi ce mot
Karine : Rien, juste des gens qui tueraient bien les PD et les gouines
Alexandre : les gouines. Oh la la imagine, je me demande bien comment elles font et qui fait le mec quand elles sont au pieu…
STOOOOOOOOOOOP !
STOOOOOOOOOOOP !
Voilà encore aujourd’hui, ce dont on peut entendre, bien que l’évolution se fasse tout doucement dans une cour d’école
Au secours, les homophobes sont bien présents.
Sachez jeunes ados que l’homosexualité à toujours existé depuis la nuit des temps mais que pour vivre leur amour, ils devaient se cacher.
Parce qu’il s’agit bien d’Amour.
Dans notre société, on apprend dès la naissance que la petite fille doit trouver le prince charmant et faire des enfants… Alors tout le monde se coule dans le moule… pour faire partie de cette fameuse société. Or, dans d’autres contrées, certains peuvent vivre au grand jour leur Amour et personne n’est choqué.
l’Amour n’a pas de sexe, ni de couleur. Il y a Amour tout simplement.
Par conséquent, si vers l’age de 10 ans ou bien plus tard, il vous arrive de ressentir des sentiments pour le même sexe que vous, ne vous inquiétez pas, vous êtes normal !
Ces sentiments, vous allez vouloir les refouler, ne pas y croire, en avoir peur et les mettre de côté pour pouvoir rentrer dans le moule, comme on dit. Etre comme les autres, vouloir rencontrer le prince ou la princesse ou les dessins animés vous ont déjà conditionnés…
Mais sachez que si vous avez éprouvé ce doute, bien souvent, il reviendra vous assaillir dans votre tête. Cela peut-être passager, comme cela peut durer aussi. Donc, soyez ce que vous devez être ! Et passez du doute à la réalité en faisant des rencontres…
Alors un conseil, ne fuyez pas ce que vous êtes ou sembler être. L’homosexualité n’est absolument pas une tare ou une maladie. Vous êtes ainsi, cela semble être, selon les avis génétiquement défini donc vivez votre amour, car il s’agit bien d’Amour. Génétiquement ? Et bien non là encore, l’article ci-dessous vous le prouvera. Et on s’en fou !!!!
N’ayez pas honte de vous, vous êtes peut-être homosexuels, et alors ? Rien de grave à cela, c’est ainsi. La cause des suicides chez les ados est l’homosexualité, le saviez vous ? Cela ne vous parle t-il pas ? N’est-il pas temps de lever le voile et de se poser enfin les bonnes questions…
N’attendez pas de vous marier pour faire comme les autres car un jour où l’autre, vous éprouverez le besoin d’aller vers cette personne du même sexe mais cela sera sans doute plus difficile à réaliser. Je pense par exemple, lorsqu’il y a des enfants…
Alors soyez vous-mêmes, ne vous poser pas de mauvaises questions, rien de malsain, juste une différence. Et cette différence là, comme toute les autres, n’a pas son importance parce que nous parlons d’Amour et de TOLERANCE envers son prochain…
Vivez votre expérience, sans peur et sans honte…. Et VIVE L’AMOUR sous toutes ces formes.
Extrait d’un article dans Doctissimo :
Homosexualité : une origine génétique… peu convaincante
L'homosexualité est-elle innée ou acquise ? Tour à tour associations gay et groupes de conservateurs s'emploient, pour des raisons qui, on s'en doute, ne sont pas les mêmes, à utiliser les différentes recherches sur cette question. Une nouvelle étude effectuée sur des jumeaux devrait relancer le débat.
Une équipe de chercheurs dirigée par le Docteur Kenneth Kendler du Medical College of Virginia vient de publier les résultats d'une recherche* qui montrerait une possible transmission génétique de l'homosexualité. Mais les données de l'étude restent pour le moins discutables.
Un échantillon quantitativement faible
Sur les 50 000 familles dont les données étaient rendues disponibles par la Foundation Midlife Development, l'équipe de Kenneth Kendler a examiné les comportements sexuels de 794 paires de jumeaux et 2 907 couples de frères et soeurs. Sur cet échantillon, 2,8 % des personnes interrogées étaient homosexuelles ou bisexuelles. Parmi les 324 couples de vrais jumeaux (même patrimoine génétique), 6 reconnaissaient être tous les deux homosexuels ou bisexuels et 19 que l'un des deux était homosexuel alors que son binôme ne l'était pas.
Des conclusions rapides
A partir de ces données, les conclusions des chercheurs dans l'American Journal of Psychiatry furent les suivantes : un vrai jumeau sur trois serait homosexuel quand son frère l'est, soit 31,6 % des jumeaux homozygotes, alors que dans le cas des faux jumeaux du même sexe le chiffre serait de 13,3 % ; et de 8,3 % si l'on considère tous les faux jumeaux.
Et de conclure que : "les facteurs génétiques peuvent avoir une grande influence sur l'orientation sexuelle". Enfin, si Kenneth Kendler reconnaît que le rôle des gènes joue "en interaction avec des facteurs environnementaux", on ne voit pas bien en quoi l'étude démontre la part des deux phénomènes… Surtout quand on sait à quel point les relations entre jumeaux, vrais ou faux sont différentes, ne serait-ce que pour des raisons symboliques ou de représentations parentales et sociales…
Des critiques associatives en boomerang
Mais l'intérêt d'une telle étude est encore moins évident "sinon pour chercher à guérir les homosexuels", affirme, avec méfiance, le porte parole de Stonewall, l'association anglaise pour la défense des droits des gays.
La question n'est pas close et soulèvera probablement encore de nombreuses polémiques.
Anne Souyris
* Am J Psychiatry. 2000 Nov;157(11):1843-6
Karine 28 ans
Discussion
La sonnerie vient de retentir, ils courent dans les couloirs, se bousculent parfois, mais qu’on -t-ils tous donc ? Rien de grave en fait, c’est juste la Récré.
Ah la la, cette récré, il ne faut jamais la louper. Ce moment est si important pour faire la pause.
La bande se réunit comme à son habitude, dans le coin le plus discret du Collège/Lycée. Ils aiment se mettrent dans leur bulle le temps de 10 mn. Le groupe se retrouve, les conversations commencent . Des collégiens et même les lycéens peuvent se joindre à LA BANDE
Ils ont entre 14 et 18 ans et ce mélange des ages leur permet des échanges constructifs.
La discussion du jour, les a entraînés vers un sujet tabou, encore malheureusement et pourtant il est capital dans l’histoire d’une vie d’un futur adulte.
C’est Pierre, par sa réflexion qui a lancé le débat et cela commence mal.
Pierre : « J’aime pas les PD ! » et quand tu vois Allan, je me demande si s’en est pas un. On ne l’a jamais vu avec une meuf et il est toujours fourré dans les pattes de Paul »
Les rire commencent, les avis émergent, les rejets aussi, les petits phrases blessantes empêchant un éventuel homosexuel du groupe de s’exprimer par peur, honte, rejet… l’obligeant ainsi à se taire déjà, à souffrir en silence sous tous les sarcasmes qu’il peut entendre à ce sujet.
Laurent : « Ah c’est clair, quand je les vois tous les deux, on est en droit de se poser des questions, non ?
Karine : Et alors ?
On ne l’a pas entendu Karine avec son petit « et alors » qu’elle balbutiait tout doucement de peur elle aussi d’être rejetée par son avis qui n’est pas, apparemment entendu par une bande de potes bien intolérante.
Thomas renchérit.
Thomas : Moi, c’que j’en pense, c’est que je préfère à la limite voir deux meufs ensemble que deux mecs.
Alexandre : Et puis d’abord, c’est contre nature. C’est une anomalie. Dieu, il a crée l’Homme et la Femme c’est pas pour un rien
Gaëlle : ben pour faire des gosses déjà, non ?
Pierre : Oh la la t’imagines toi, vivre avec des parents homos et qu’en fait tu ne sais même plus qui est le père ou la mère… Quel bordel. Ah non ! Pas ça !
Karine : Eh les mecs, faudrait peut-être évoluer ! Bande de nazes…. On est au 21ème siècle. Faut vivre avec son temps. Vous vous êtes jamais posés la question qu’ils pouvaient s’aimer. Merde, vos avis sur la question est homophobe
Gaëlle : c’est quoi ce mot
Karine : Rien, juste des gens qui tueraient bien les PD et les gouines
Alexandre : les gouines. Oh la la imagine, je me demande bien comment elles font et qui fait le mec quand elles sont au pieu…
STOOOOOOOOOOOP !
STOOOOOOOOOOOP !
Voilà encore aujourd’hui, ce dont on peut entendre, bien que l’évolution se fasse tout doucement dans une cour d’école
Au secours, les homophobes sont bien présents.
Sachez jeunes ados que l’homosexualité à toujours existé depuis la nuit des temps mais que pour vivre leur amour, ils devaient se cacher.
Parce qu’il s’agit bien d’Amour.
Dans notre société, on apprend dès la naissance que la petite fille doit trouver le prince charmant et faire des enfants… Alors tout le monde se coule dans le moule… pour faire partie de cette fameuse société. Or, dans d’autres contrées, certains peuvent vivre au grand jour leur Amour et personne n’est choqué.
l’Amour n’a pas de sexe, ni de couleur. Il y a Amour tout simplement.
Par conséquent, si vers l’age de 10 ans ou bien plus tard, il vous arrive de ressentir des sentiments pour le même sexe que vous, ne vous inquiétez pas, vous êtes normal !
Ces sentiments, vous allez vouloir les refouler, ne pas y croire, en avoir peur et les mettre de côté pour pouvoir rentrer dans le moule, comme on dit. Etre comme les autres, vouloir rencontrer le prince ou la princesse ou les dessins animés vous ont déjà conditionnés…
Mais sachez que si vous avez éprouvé ce doute, bien souvent, il reviendra vous assaillir dans votre tête. Cela peut-être passager, comme cela peut durer aussi. Donc, soyez ce que vous devez être ! Et passez du doute à la réalité en faisant des rencontres…
Alors un conseil, ne fuyez pas ce que vous êtes ou sembler être. L’homosexualité n’est absolument pas une tare ou une maladie. Vous êtes ainsi, cela semble être, selon les avis génétiquement défini donc vivez votre amour, car il s’agit bien d’Amour. Génétiquement ? Et bien non là encore, l’article ci-dessous vous le prouvera. Et on s’en fou !!!!
N’ayez pas honte de vous, vous êtes peut-être homosexuels, et alors ? Rien de grave à cela, c’est ainsi. La cause des suicides chez les ados est l’homosexualité, le saviez vous ? Cela ne vous parle t-il pas ? N’est-il pas temps de lever le voile et de se poser enfin les bonnes questions…
N’attendez pas de vous marier pour faire comme les autres car un jour où l’autre, vous éprouverez le besoin d’aller vers cette personne du même sexe mais cela sera sans doute plus difficile à réaliser. Je pense par exemple, lorsqu’il y a des enfants…
Alors soyez vous-mêmes, ne vous poser pas de mauvaises questions, rien de malsain, juste une différence. Et cette différence là, comme toute les autres, n’a pas son importance parce que nous parlons d’Amour et de TOLERANCE envers son prochain…
Vivez votre expérience, sans peur et sans honte…. Et VIVE L’AMOUR sous toutes ces formes.
Extrait d’un article dans Doctissimo :
Homosexualité : une origine génétique… peu convaincante
L'homosexualité est-elle innée ou acquise ? Tour à tour associations gay et groupes de conservateurs s'emploient, pour des raisons qui, on s'en doute, ne sont pas les mêmes, à utiliser les différentes recherches sur cette question. Une nouvelle étude effectuée sur des jumeaux devrait relancer le débat.
Une équipe de chercheurs dirigée par le Docteur Kenneth Kendler du Medical College of Virginia vient de publier les résultats d'une recherche* qui montrerait une possible transmission génétique de l'homosexualité. Mais les données de l'étude restent pour le moins discutables.
Un échantillon quantitativement faible
Sur les 50 000 familles dont les données étaient rendues disponibles par la Foundation Midlife Development, l'équipe de Kenneth Kendler a examiné les comportements sexuels de 794 paires de jumeaux et 2 907 couples de frères et soeurs. Sur cet échantillon, 2,8 % des personnes interrogées étaient homosexuelles ou bisexuelles. Parmi les 324 couples de vrais jumeaux (même patrimoine génétique), 6 reconnaissaient être tous les deux homosexuels ou bisexuels et 19 que l'un des deux était homosexuel alors que son binôme ne l'était pas.
Des conclusions rapides
A partir de ces données, les conclusions des chercheurs dans l'American Journal of Psychiatry furent les suivantes : un vrai jumeau sur trois serait homosexuel quand son frère l'est, soit 31,6 % des jumeaux homozygotes, alors que dans le cas des faux jumeaux du même sexe le chiffre serait de 13,3 % ; et de 8,3 % si l'on considère tous les faux jumeaux.
Et de conclure que : "les facteurs génétiques peuvent avoir une grande influence sur l'orientation sexuelle". Enfin, si Kenneth Kendler reconnaît que le rôle des gènes joue "en interaction avec des facteurs environnementaux", on ne voit pas bien en quoi l'étude démontre la part des deux phénomènes… Surtout quand on sait à quel point les relations entre jumeaux, vrais ou faux sont différentes, ne serait-ce que pour des raisons symboliques ou de représentations parentales et sociales…
Des critiques associatives en boomerang
Mais l'intérêt d'une telle étude est encore moins évident "sinon pour chercher à guérir les homosexuels", affirme, avec méfiance, le porte parole de Stonewall, l'association anglaise pour la défense des droits des gays.
La question n'est pas close et soulèvera probablement encore de nombreuses polémiques.
Anne Souyris
* Am J Psychiatry. 2000 Nov;157(11):1843-6
Karine 28 ans
- emilieopsire
- Age : 57
Messages : 174
Date d'inscription : 10/02/2013
Re: Mes textes
Mer 30 Déc - 5:18
Viva la Vista !
La Vie est Belle
La Vie reste Belle
Vous êtes en Vie
Je vais vous donner l’envie de Vie :
Même si nous traversons les moments difficiles qui font toute une vie,
Même si vous avez parfois le sentiment de ne pas pouvoir échapper aux problèmes
Même si grandir est difficile,
Ouvrez vos yeux, vos oreilles, votre cœur et le tableau de la vie est le suivant :
Des couleurs, des senteurs,
Des sourires, des soupires
De la chaleur chassant les pleurs
Une belle nature, des arbres, des fleurs, des chants d’oiseaux
Des chants, de la musique, des rires, des danses
Des couleurs différentes selon les pays
Des peintures, des sculptures, des dessins
Des enfants, parents, grands parents
Des passions, du sport, du théâtre
La mer, le soleil, la plage
Le petit ruisseau qui chante
De la Vie, de la joie, de la bonne humeur
Des yeux d’enfants illuminés
Des rêves, des projets
De l’émotion, de la beauté
Des cœurs en fête…..
Des solutions car rien n’est impossible !!!
Voilà jeunes gens, ce recueil est protégé et j'espère le travailler encore pour arriver à le publier par mes soins.
Je ne sais pas si vous avez aimé, je ne sais pas si ça vous a parlé...
Il a pour but de creer un malaise à la lecture pour pousser le lecteur à PARLER !!!!
PARLER puis consulter un psy
Si au moins une de vous fait cette démarche, je serai la plus heureuse du monde car au moins elle ne gardera pas en elle, LE SECRET QUI PEUT TUER A PETIT FEU
Bonne journée mesdames, bon réveillon demain et VIVE LA VIE
La Vie est Belle
La Vie reste Belle
Vous êtes en Vie
Je vais vous donner l’envie de Vie :
Même si nous traversons les moments difficiles qui font toute une vie,
Même si vous avez parfois le sentiment de ne pas pouvoir échapper aux problèmes
Même si grandir est difficile,
Ouvrez vos yeux, vos oreilles, votre cœur et le tableau de la vie est le suivant :
Des couleurs, des senteurs,
Des sourires, des soupires
De la chaleur chassant les pleurs
Une belle nature, des arbres, des fleurs, des chants d’oiseaux
Des chants, de la musique, des rires, des danses
Des couleurs différentes selon les pays
Des peintures, des sculptures, des dessins
Des enfants, parents, grands parents
Des passions, du sport, du théâtre
La mer, le soleil, la plage
Le petit ruisseau qui chante
De la Vie, de la joie, de la bonne humeur
Des yeux d’enfants illuminés
Des rêves, des projets
De l’émotion, de la beauté
Des cœurs en fête…..
Des solutions car rien n’est impossible !!!
Voilà jeunes gens, ce recueil est protégé et j'espère le travailler encore pour arriver à le publier par mes soins.
Je ne sais pas si vous avez aimé, je ne sais pas si ça vous a parlé...
Il a pour but de creer un malaise à la lecture pour pousser le lecteur à PARLER !!!!
PARLER puis consulter un psy
Si au moins une de vous fait cette démarche, je serai la plus heureuse du monde car au moins elle ne gardera pas en elle, LE SECRET QUI PEUT TUER A PETIT FEU
Bonne journée mesdames, bon réveillon demain et VIVE LA VIE
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum