La transidentité
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Seed
ondoyante
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- ondoyante
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La transidentité
Jeu 21 Juin - 2:59
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis transgenre mtf et je m'appelle Hélène et je suis parisienne ( presque! ), c'est à dire que je suis née homme et je suis devenue femme. Je me suis déjà présentée dans la catégorie réservée. A la base, je voulais interroger les filles lesbiennes ou bi sur leur approche de la question transgenre. J'ai, par ailleurs, été rassurée par l'accueil chaleureux dont certaines d'entre-vous ont fait preuve à mon égard. Je suis même contente de ce forum puisque j'y ressens une certaine ouverture d'esprit et une certaine bienveillance. Vous m'avez épatée. Pour autant, et afin de ne pas faillir à mon devoir, je vais ouvrir le sujet.
Un forum me semble plus intéressant qu'un site de sondage. Au lieu de récolter des statistiques, je vais avoir des réponses claires et développées. C'est pourquoi je vous invite à donner votre avis en le développant. J'espère que ce sujet ouvert sur la transidentité sera matière à débat. J'ai aussi pu constater que la question avait déjà été abordée dans cette catégorie LGBT mais on ne la traite jamais sous tous les aspects si la question n'intervient qu'une ou deux fois.
Bien sûr, je ne savais pas comment aborder ce sujet. Sous quel angle, en posant quelles questions, d'autant qu'il a déjà été discuté. Ici je le rapporte donc sous l'angle de mon expérience personnelle.
Etant femme transgenre et aimant les femmes, je m'étais inscrite ( puis désinscrite ) de nombreuses fois sur des sites de rencontre et j'ai pu constater que le milieu lesbien se montrait, dans le meilleur des cas, indifférent, dans le pire des cas, farouche avec ma spécificité trans. Je ne recommanderai pas les sites de rencontres pour tout un tas de raison et je pense que ce sera l'occasion d'un nouveau topic, mais pour moi, la rencontre dans ces conditions était impossible.
De là me viennent alors plusieurs questions. Vous pouvez débattre, vous pouvez répondre à la question qui vous intéresse.
Vous pouvez aussi me suggérer des questions. Le nombre des questions importe peu. Si le débat s'articule autour d'une seule et même question cela démontrera son caractère essentiel.
La plupart des questions sont orientées mtf ( male to female ) mais les réponses dans le sens opposé sont les bienvenues.
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
Pensez-vous que les clichés sur les femmes transgenre ( féminité surjouée ou à outrance, travestissement apparent, prostitution, marginalisation ) soient vrais et dans quelle mesure ?
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Question subsidiaire qui pourrait lancer un autre débat ( j'ouvrirai un sujet là-dessus mais chaque chose en son temps ) : Cela concerne la problématique du genre : qu'est-ce qui détermine un homme et qu'est-ce qui détermine une femme ?
A vos claviers et n'oubliez pas, ça ne me coûte rien d'essayer car Hélène ne perd rien !
Je suis transgenre mtf et je m'appelle Hélène et je suis parisienne ( presque! ), c'est à dire que je suis née homme et je suis devenue femme. Je me suis déjà présentée dans la catégorie réservée. A la base, je voulais interroger les filles lesbiennes ou bi sur leur approche de la question transgenre. J'ai, par ailleurs, été rassurée par l'accueil chaleureux dont certaines d'entre-vous ont fait preuve à mon égard. Je suis même contente de ce forum puisque j'y ressens une certaine ouverture d'esprit et une certaine bienveillance. Vous m'avez épatée. Pour autant, et afin de ne pas faillir à mon devoir, je vais ouvrir le sujet.
Un forum me semble plus intéressant qu'un site de sondage. Au lieu de récolter des statistiques, je vais avoir des réponses claires et développées. C'est pourquoi je vous invite à donner votre avis en le développant. J'espère que ce sujet ouvert sur la transidentité sera matière à débat. J'ai aussi pu constater que la question avait déjà été abordée dans cette catégorie LGBT mais on ne la traite jamais sous tous les aspects si la question n'intervient qu'une ou deux fois.
Bien sûr, je ne savais pas comment aborder ce sujet. Sous quel angle, en posant quelles questions, d'autant qu'il a déjà été discuté. Ici je le rapporte donc sous l'angle de mon expérience personnelle.
Etant femme transgenre et aimant les femmes, je m'étais inscrite ( puis désinscrite ) de nombreuses fois sur des sites de rencontre et j'ai pu constater que le milieu lesbien se montrait, dans le meilleur des cas, indifférent, dans le pire des cas, farouche avec ma spécificité trans. Je ne recommanderai pas les sites de rencontres pour tout un tas de raison et je pense que ce sera l'occasion d'un nouveau topic, mais pour moi, la rencontre dans ces conditions était impossible.
De là me viennent alors plusieurs questions. Vous pouvez débattre, vous pouvez répondre à la question qui vous intéresse.
Vous pouvez aussi me suggérer des questions. Le nombre des questions importe peu. Si le débat s'articule autour d'une seule et même question cela démontrera son caractère essentiel.
La plupart des questions sont orientées mtf ( male to female ) mais les réponses dans le sens opposé sont les bienvenues.
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
Pensez-vous que les clichés sur les femmes transgenre ( féminité surjouée ou à outrance, travestissement apparent, prostitution, marginalisation ) soient vrais et dans quelle mesure ?
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Question subsidiaire qui pourrait lancer un autre débat ( j'ouvrirai un sujet là-dessus mais chaque chose en son temps ) : Cela concerne la problématique du genre : qu'est-ce qui détermine un homme et qu'est-ce qui détermine une femme ?
A vos claviers et n'oubliez pas, ça ne me coûte rien d'essayer car Hélène ne perd rien !
- Seed
- Localisation : Ailleurs.
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Date d'inscription : 12/01/2015
Re: La transidentité
Jeu 21 Juin - 13:01
Super intéressant comme débat ! Et ça fait beaucoup de questions, mais je vais essayer d'y répondre un maximum.
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Je commence par la question qui fâche ! Parce que pour moi, il n'y a pas de "critères" à respecter x)
Je m'adapte à la personne, si celle-ci se définit comme femme, dans ma tête c'est une femme, et inversement pour un homme. C'est avant tout son choix, son parcours, son questionnement.
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Clairement, oui, il y a une période où la question s'est posée. Bon j'ai très vite compris que la réponse était non, mais je trouve ça important de se la poser, de faire ce questionnement intérieur pour savoir ce qui est le mieux pour nous même. Après certaines personnes n'ont pas besoin de faire ce questionnement, tout dépend des gens ; )
Mais du coup oui, je peux comprendre ce que ça représente pour celles et ceux qui en ressentent le besoin.
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
ALORS. Ce sont des questions auxquelles je n'ai pas de réponse : D
N'ayant jamais été confrontée à ce genre de situation, je ne sais absolument pas comment je réagirais. J'ai envie de dire que dans tous les cas c'est le coeur qui me guidera ( donc l'aspect trans n'y changerait rien ), mais qui sait ?
Et encore une fois, pas de critères !
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Oui ! La base d'un couple c'est de la communication et de la confiance, donc il arrive un stade dans la relation où si l'autre me cache une telle chose, je ne l'accepterais pas. Et je serais la première à la soutenir si c'était le cas.
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Alors non pas spécialement, mais le sujet est régulièrement abordé dans mon métier, et j'essaie au maximum d'ouvrir l'esprit de mes loulous. Et pour la petite histoire j'ai fait ma dernière Gay Pride avec le groupe trans présent dans le cortège, et j'en suis plutôt fière x)
Je crois avoir fait le tour, pour la question subsidiaire j'y ai déjà répondu dans un autre topic donc je ne me relance pas là dedans, mais curieuse de voir les autres avis : )
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Je commence par la question qui fâche ! Parce que pour moi, il n'y a pas de "critères" à respecter x)
Je m'adapte à la personne, si celle-ci se définit comme femme, dans ma tête c'est une femme, et inversement pour un homme. C'est avant tout son choix, son parcours, son questionnement.
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Clairement, oui, il y a une période où la question s'est posée. Bon j'ai très vite compris que la réponse était non, mais je trouve ça important de se la poser, de faire ce questionnement intérieur pour savoir ce qui est le mieux pour nous même. Après certaines personnes n'ont pas besoin de faire ce questionnement, tout dépend des gens ; )
Mais du coup oui, je peux comprendre ce que ça représente pour celles et ceux qui en ressentent le besoin.
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
ALORS. Ce sont des questions auxquelles je n'ai pas de réponse : D
N'ayant jamais été confrontée à ce genre de situation, je ne sais absolument pas comment je réagirais. J'ai envie de dire que dans tous les cas c'est le coeur qui me guidera ( donc l'aspect trans n'y changerait rien ), mais qui sait ?
Et encore une fois, pas de critères !
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Oui ! La base d'un couple c'est de la communication et de la confiance, donc il arrive un stade dans la relation où si l'autre me cache une telle chose, je ne l'accepterais pas. Et je serais la première à la soutenir si c'était le cas.
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Alors non pas spécialement, mais le sujet est régulièrement abordé dans mon métier, et j'essaie au maximum d'ouvrir l'esprit de mes loulous. Et pour la petite histoire j'ai fait ma dernière Gay Pride avec le groupe trans présent dans le cortège, et j'en suis plutôt fière x)
Je crois avoir fait le tour, pour la question subsidiaire j'y ai déjà répondu dans un autre topic donc je ne me relance pas là dedans, mais curieuse de voir les autres avis : )
- InvitéInvité
Re: La transidentité
Jeu 21 Juin - 15:23
Allez, en triomphant d'un manque de temps et d'un ordinateur clairement récalcitrant, je me lance !
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Pour moi en temps que Personne (et non femme ou lesbienne), je considère une personne dans le genre qu'elle souhaite qu'on la considére. si je dialogue avec cette personne je le saurais rapidement et donc, si elle se considère comme femme, je la considererais comme femme et inversement.
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Je le comprends totalement, il faut qu'on le soit qui on est et non qui on nous dit d'être !
et non, je ne me suis pas posée la question pour moi-même, car je n'en ai pas ressenti le besoin
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
C'est la que mon cerveau et mon coeur est en désaccord. Pour moi dans mon cerveau, je suis capable de sortir avec n'importe quelle personne, car je tombe sous le charme de quelqu'un. Pour moi l'amour c'est ça, il est intemporel, simple à décrire : une personne en aime une autre. basta. Mais il s'avere que mon coeur ne craque que pour des femmes. Pourtant je crois que je reverais d'être "pansexuel" et juste dire "j'aime une personne", donc peut-être, que je pourrais tout à fait tomber sous le charme d'une femme trans ou en transition
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Je n'en sais rien. Est-ce que elle elle a envie de m'en parler ? peut-être qu'elle a le droit à l'oubli de son passé qui n'était pas sien et sont elle pouvait avoir honte. si elle veux en parler, si a un moment donné elle doit en parler, elle le fera, non ?
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Moi j'suis une bisounours, utopiquement je me battrais sur tous les fronts de l'égalité. Après je le fais pas activement peut-être.
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Pour moi en temps que Personne (et non femme ou lesbienne), je considère une personne dans le genre qu'elle souhaite qu'on la considére. si je dialogue avec cette personne je le saurais rapidement et donc, si elle se considère comme femme, je la considererais comme femme et inversement.
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Je le comprends totalement, il faut qu'on le soit qui on est et non qui on nous dit d'être !
et non, je ne me suis pas posée la question pour moi-même, car je n'en ai pas ressenti le besoin
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
C'est la que mon cerveau et mon coeur est en désaccord. Pour moi dans mon cerveau, je suis capable de sortir avec n'importe quelle personne, car je tombe sous le charme de quelqu'un. Pour moi l'amour c'est ça, il est intemporel, simple à décrire : une personne en aime une autre. basta. Mais il s'avere que mon coeur ne craque que pour des femmes. Pourtant je crois que je reverais d'être "pansexuel" et juste dire "j'aime une personne", donc peut-être, que je pourrais tout à fait tomber sous le charme d'une femme trans ou en transition
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Je n'en sais rien. Est-ce que elle elle a envie de m'en parler ? peut-être qu'elle a le droit à l'oubli de son passé qui n'était pas sien et sont elle pouvait avoir honte. si elle veux en parler, si a un moment donné elle doit en parler, elle le fera, non ?
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Moi j'suis une bisounours, utopiquement je me battrais sur tous les fronts de l'égalité. Après je le fais pas activement peut-être.
- InvitéInvité
Re: La transidentité
Jeu 21 Juin - 19:55
a écrit:Bonjour Hélène,
Je vais tâcher de répondre avec sincérité et spontanéité à tes questions, j’espère ne pas te heurter, ni être maladroite ou indélicate vis à vis de toi.
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Honnêtement, je m’en fiche pas mal. Ça ne me pose aucun problème de considérer l’un comme une femme, ou l’une comme un homme, si cela lui convient mieux. Je n’ai pas de critères, ni hormonaux ni physiologiques. C’est un peu comme les adolescents, que j’ai parfois comme patients. J’en tutoie certains, parce que je sens qu’ils ont besoin de cette proximité et de cette familiarité rassurante, et j’en vouvoie d’autres lorsque je sens la nécessité d’une barrière, ou d’une certaine considération qui les valorise. C’est très individuel et singulier, comme considération. Je n’ai pas de schéma précis, j’y vais à l’intuition, avec pour but de ne pas froisser l’autre et de faire en sorte qu’il se sente regardé et écouté.
En revanche les transsexuels qui en font des caisses et sont dans l’exageration et le cliché grotesque, la représentation sociale caricaturale d’un genre, j’ai plutôt tendance à les considerer comme des clowns. Des clowns asexués
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Non je ne comprends pas cette nécessité. Parce que je ne comprends pas que l’on puisse être autant en conflit avec soi même, avec son corps, son identité et sa propre essence. Je ne comprends pas que l’on puisse s’insupporter à ce point. Je pense que la joie, la sérénité et l’harmonie, c’est de s’accepter et de s’aimer, afin de mieux aimer les autres. Cela dit je suis pour le droit de chacun à disposer de son corps et en faire ce qu’il veut. Je suis pour la liberté et je la défends. Chacun fait ce qui lui plaît, et les jugements me hérissent.
Je pense que ce genre de transformation n’est qu’une fuite en avant, une sorte de quête éperdue pour trouver l’estime de soi et sa place au monde, qui n’aboutit jamais vraiment. Je pense que ce n’est pas une solution vers l’acceptation de soi et la sérénité, mais simplement un mécanisme de compensation, de contournement, du trouble identitaire.
Je suis une femme et je me suis toujours sentie en paix et en accord avec mon identité et ma condition. Ma féminité est un atout pour moi, et je l’aime.
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
Je pense que je n’aurais pas de problème à tomber amoureuse d’une personne différente, singulière, et trans. Parce que je tombe en général amoureuse d’une personnalité, d’un charisme, d’une façon d’etre au monde et d’interragir, d’une sensibilité, d’une allure...
Cependant, j’ai remarqué que les personnes transgenres sont souvent des personnes centrées sur elles mêmes, sur leur problème de genre, obsédées par leur transformation, étriquées dans ce rapport à leur corps, et seulement préoccupées des autres pour le regard que ces autres portent sur elles-mêmes, et la façon dont elles sont perçues. Ça me fatiguerait bien vite, cet univers qui tourne autour d’un nombril (ou plus exactement des organes genitaux, caractères sexuels secondaires et hormones endocrines).
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Comme Moox, je pense que son passé appartient à la personne. Et qu’elle est libre ou non d’en parler, de se confier, de choisir l’endroit et le moment pour le faire. On n’aime pas une personne pour son vécu. On l’aime inconditionnellement pour ce qu’elle est.
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Je connais mal vos revendications, et je me demande pourquoi il s’agit d’un « combat ». Je ne me sens ni concernée, ni impliquée. C’est un peu comme si on me prenait à parti au sujet du « combat » de Loana ou des déboires judiciaires de Bernard Tapie.... ça ne m’interesse pas vraiment. Ce qui m’interesse C’est la bienveillance et le respect pour tous, et une liberté individuelle qui permet à chacun de se réaliser, de donner du sens à sa vie, et de s’epanouir.
- ondoyante
- Localisation : Paris
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Re: La transidentité
Ven 22 Juin - 2:06
Bonjour à toutes et merci pour vos premières participations que j'ai trouvées très constructives, intéressantes et montrant une certaine ouverture d'esprit. En réalité je ne suis pas obsédée par l'ouverture d'esprit mais je m'attends toujours à un rejet assez brutal qui pourrait arriver dans le pire des cas. Au contraire, vous aimez le sujet et vous l'animez beaucoup ! Quel plaisir.
Vous avez pris le temps d'écrire ( longuement) et j'ai pris le temps de vous lire.
Je ne vais pas commenter vos réponses mais je vais réagir si vous le voulez bien. Réagir, non pas dans le sens de contester ce qui est dit mais d'apporter de la matière à discussion et mon avis.
@Seed, c'est un petit pépin en anglais !
.
@Seed
Doué de conscience, le sujet s'efforcera de se donner les mêmes caractères apparents que ceux dont il se définit.
Moox
@Leontine
@Leontine
@Leontine
Je dirais seulement, sans vouloir nous justifier ni revenir sur ce que tu as dit, que c'est notre expérience. Je pense qu'il est difficile de le comprendre en étant à l'extérieur. Ce serait comme comprendre la dépression pour un sujet qui n'a jamais vécu cette expérience. Je ne pense pas du tout que nous ne nous aimons pas ou ne nous acceptons pas. Nous n'aimons pas le rôle qui nous est assigné. Nous n'acceptons pas les caractères associés à ce rôle. Faudrait-il systématiquement se plaire en tout point dans l'existence qui nous est donnée ? C'est très différent du désamour de soi je pense ( même s'il y a peut-être des zones d'intersection )
De mon point de vue intérieur, je ne vois pas ça comme de l'auto-détestation. Nous sommes à la recherche de notre équilibre. Il s'avère que cette "fuite en avant" nous apporte un peu plus d'équilibre. C'est vrai, ce n'est pas la solution miracle vers le bonheur. Pour qui se trouve-t-elle la solution miracle vers le bonheur ? La transition ne prétend pas résoudre tous les problèmes de la vie. "Je serais bien plus heureuse en femme qu'en homme" est plus qu'une conviction, c'est une certitude. Ici, je ne fais qu'apporter mon point de vue et mon expérience. Là où la transition échoue, et le corps médical à du mal à le comprendre, c'est qu'elle n'apporte, dans la plupart des cas, qu'une réponse biaisée et trompeuse. La plupart d'entre-nous devenons des "imitations" du modèle féminin qui nous relèguent au rang de transgenre plutôt qu'à celui de femme, de "contrefaçons" et parfois de "caricatures" que tu évoques. Les raisons sont souvent d'ordre matériel.
Soulever la question "qu'est-ce que s'aimer soi-même ?" serait intéressante dans ce cas pour explorer le problème relatif à la question de la transition. Dans ce cas, est-ce que s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence ou bien s'aimer soi-même revient à aimer ce que l'on est en toutes circonstances dans toutes les conditions ?" Je ne prétends pas résoudre cette question mais il me semble que c'est une question qui concerne l'humanité dans son ensemble.
@Leontine
L'obsession du Che Gevarra c'était la révolution car le problème se trouvait à l'extérieur de lui. L'obsession d'une personne transgenre c'est-elle même car le problème se trouve à l'intérieur
@Leontine
Merci de vos participations
Vous avez pris le temps d'écrire ( longuement) et j'ai pris le temps de vous lire.
Je ne vais pas commenter vos réponses mais je vais réagir si vous le voulez bien. Réagir, non pas dans le sens de contester ce qui est dit mais d'apporter de la matière à discussion et mon avis.
@Seed, c'est un petit pépin en anglais !
.
Pour moi qui suis trans, c'est l'épineux problème ! J'aimerais pouvoir dire à mon partenaire les éléments essentiels de mon passé et j'aimerais aussi avoir droit à la possibilité d'un jardin secret. Je pense qu'une personne transgenre qui ne parle pas de son passé n'estime pas nécessaire d'en parler. En parler revient à dire, j'étais un homme avant, au risque de changer la perception de son partenaire. D'un autre côté, quoi de plus belle complicité que quand on partage tout !Oui ! La base d'un couple c'est de la communication et de la confiance, donc il arrive un stade dans la relation où si l'autre me cache une telle chose, je ne l'accepterais pas. Et je serais la première à la soutenir si c'était le cas. a écrit:
@Seed
MooxJe m'adapte à la personne, si celle-ci se définit comme femme, dans ma tête c'est une femme, et inversement pour un homme a écrit:
Je pense qu'il faut une certaine souplesse d'esprit qui n'est pas évidente pour tout le monde. Je peux comprendre que certains n'y parviennent pas. C'est de l'ordre de la question existentielle : Un objet/sujet est-il définit par ses caractères apparents ou par la définition qu'il se donne de lui-même ?je considère une personne dans le genre qu'elle souhaite qu'on la considére a écrit:
Doué de conscience, le sujet s'efforcera de se donner les mêmes caractères apparents que ceux dont il se définit.
Moox
C'est tout à fait normal et cette attirance-là, on ne peut pas la changer. Tu respectes l'identité dans laquelle se reconnaît une personne, pour autant, si les caractères apparents de cette personne ne semblent pas correspondre à cette identité, celle-ci ne suscitera pas d'attirance chez toi. Je n'y vois pas de contradiction.il s'avere que mon coeur ne craque que pour des femmes a écrit:
@Leontine
Pas de souci ! Si tu devais t'inquiéter de chaque expression et peser chaque mot pour ne pas bousculer la susceptibilité, tu n'en sortirais pas.j’espère ne pas te heurter, ni être maladroite ou indélicate vis à vis de toi a écrit:
@Leontine
Tu es dans le domaine thérapeutique ? apparemment tu as eu des patientes transgenres.C’est un peu comme les adolescents, que j’ai parfois comme patients a écrit:
@Leontine
Non je ne comprends pas cette nécessité. Parce que je ne comprends pas que l’on puisse être autant en conflit avec soi même, avec son corps, son identité et sa propre essence. Je ne comprends pas que l’on puisse s’insupporter à ce point a écrit:
C'est ainsi que tu vois le changement de sexe ou de genre ! Implacable vision qui sonne comme une condamnation !Je pense que ce genre de transformation n’est qu’une fuite en avant, une sorte de quête éperdue pour trouver l’estime de soi a écrit:
Je dirais seulement, sans vouloir nous justifier ni revenir sur ce que tu as dit, que c'est notre expérience. Je pense qu'il est difficile de le comprendre en étant à l'extérieur. Ce serait comme comprendre la dépression pour un sujet qui n'a jamais vécu cette expérience. Je ne pense pas du tout que nous ne nous aimons pas ou ne nous acceptons pas. Nous n'aimons pas le rôle qui nous est assigné. Nous n'acceptons pas les caractères associés à ce rôle. Faudrait-il systématiquement se plaire en tout point dans l'existence qui nous est donnée ? C'est très différent du désamour de soi je pense ( même s'il y a peut-être des zones d'intersection )
De mon point de vue intérieur, je ne vois pas ça comme de l'auto-détestation. Nous sommes à la recherche de notre équilibre. Il s'avère que cette "fuite en avant" nous apporte un peu plus d'équilibre. C'est vrai, ce n'est pas la solution miracle vers le bonheur. Pour qui se trouve-t-elle la solution miracle vers le bonheur ? La transition ne prétend pas résoudre tous les problèmes de la vie. "Je serais bien plus heureuse en femme qu'en homme" est plus qu'une conviction, c'est une certitude. Ici, je ne fais qu'apporter mon point de vue et mon expérience. Là où la transition échoue, et le corps médical à du mal à le comprendre, c'est qu'elle n'apporte, dans la plupart des cas, qu'une réponse biaisée et trompeuse. La plupart d'entre-nous devenons des "imitations" du modèle féminin qui nous relèguent au rang de transgenre plutôt qu'à celui de femme, de "contrefaçons" et parfois de "caricatures" que tu évoques. Les raisons sont souvent d'ordre matériel.
Soulever la question "qu'est-ce que s'aimer soi-même ?" serait intéressante dans ce cas pour explorer le problème relatif à la question de la transition. Dans ce cas, est-ce que s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence ou bien s'aimer soi-même revient à aimer ce que l'on est en toutes circonstances dans toutes les conditions ?" Je ne prétends pas résoudre cette question mais il me semble que c'est une question qui concerne l'humanité dans son ensemble.
@Leontine
Je ne sais pas si cela concerne toutes les personnes transgenres mais je dois bien reconnaître qu'il y a beaucoup de vrai la-dedans ! Et pas que chez les personnes transgenres !Cependant, j’ai remarqué que les personnes transgenres sont souvent des personnes centrées sur elles mêmes, sur leur problème de genre, obsédées par leur transformation, étriquées dans ce rapport à leur corps, et seulement préoccupées des autres pour le regard que ces autres portent sur elles-mêmes, et la façon dont elles sont perçues a écrit:
L'obsession du Che Gevarra c'était la révolution car le problème se trouvait à l'extérieur de lui. L'obsession d'une personne transgenre c'est-elle même car le problème se trouve à l'intérieur
@Leontine
Je n'ai, pour ma part, aucune revendication, si ce n'est que j'aimerais ne pas devoir me protéger ou me défendre physiquement contre certains individus qui s'en prennent à mon intégrité physique parce que je ne suis pas conforme à leurs idéaux et leur modèle de vie. Voilà un exemple de combat. Les droits obtenus, aux traitements hormonaux, prise en charge, opérations et changement d'identité sont l'issue d'un combat. Il me semble que le suicide, l'assassinat et les mauvais traitements de personnes trans sont d'actualité dans le monde. Je ne suis pas une militante du monde trans mais je peux concevoir le passage en force et l'affirmation des transgenres sans lequel nous serions sans doute au point zéro des avancées. Au-delà de ces avancées, je reconnais une certaine susceptibilité et une tendance totalitaire dans le monde transgenre que je ne cautionne pas.Je connais mal vos revendications, et je me demande pourquoi il s’agit d’un « combat » a écrit:
Merci de vos participations
- InvitéInvité
Re: La transidentité
Ven 22 Juin - 13:06
" Je ne pense pas du tout que nous ne nous aimons pas ou ne nous acceptons pas. Nous n'aimons pas le rôle qui nous est assigné. Nous n'acceptons pas les caractères associés à ce rôle. Faudrait-il systématiquement se plaire en tout point dans l'existence qui nous est donnée ?
et
""Je serais bien plus heureuse en femme qu'en homme"
Juste pour continuer dans le débat sur ce côté la, d'un côté, vous êtes déjà une femme, même si l'apparence ne le montre pas, et les rôles assignés sont à être changé. peut etre pas de nos jours, mais dans les années, décénnies à venir, ce serait chouette je pense. et bien sûr, on ne peux systématiquement se plaire, il va de soi, mais c'est un travail de sy plaire au mieux possible
Personnellement je trouve une transition empli de courage, car c'est livrer le monde et la société contre soi
et
""Je serais bien plus heureuse en femme qu'en homme"
Juste pour continuer dans le débat sur ce côté la, d'un côté, vous êtes déjà une femme, même si l'apparence ne le montre pas, et les rôles assignés sont à être changé. peut etre pas de nos jours, mais dans les années, décénnies à venir, ce serait chouette je pense. et bien sûr, on ne peux systématiquement se plaire, il va de soi, mais c'est un travail de sy plaire au mieux possible
Personnellement je trouve une transition empli de courage, car c'est livrer le monde et la société contre soi
- Zoune
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Date d'inscription : 09/07/2017
Re: La transidentité
Ven 22 Juin - 17:08
Tant qu’il y a du débat, ça m’intéresse !
Bon j’ai déjà répondu à certaines des questions dans ta présentation Hélène, donc je vais probablement faire un peu de copier-coller par endroits.
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Je crois que sur cette question je rejoins un peu l’avis de toutes celles qui ont déjà répondu : je considère une personne du genre qu’elle souhaite que je la voie. C’est son choix, son ressenti, je n’ai pas à m’opposer à cela.
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Oui. Avant de me savoir lesbienne j’avais énormément de mal à me positionner au niveau du genre, donc oui je me suis posé la question. Puis je me suis rendu compte qu’en réalité je ne me sentirais pas forcément mieux en homme parce que bien que n’étant pas extrêmement féminine, je ne suis pas non plus vraiment masculine, et qu’au final je me sens bien comme je suis.
Mais du coup oui, je comprends le questionnement et je comprends la nécessité pour certaines personnes de changer de genre.
De plus la réponse de Léontine à cette question me donne vraiment envie de réagir, mais plus sur la question de l’amour de soi, que ce soit ou non dans une situation de transidentité, donc j’ouvrirai peut-être un autre sujet histoire de ne pas tout mélanger ici.
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
Ça j’ai déjà répondu ailleurs, donc je fais juste une copie : « Alors est-ce que je pourrais sortir avec une femme transgenre ? Honnêtement je n’en sais rien. Je n’ai jamais été confrontée à la situation et je n’ai aucun a priori sur la question, ni en positif ni en négatif. Pour moi une relation amoureuse est avant tout basée sur un feeling entre deux personnes et il n’y a pas de critères particuliers à respecter. »
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Je crois que je préfèrerais le savoir, mais plus dans un souci de connaitre intimement la personne qu’autre chose en fait. Le vécu d’une personne, c’est aussi ce qui fait ce qu’elle est maintenant. Après c’est aussi son choix de m’en parler ou pas.
Pensez-vous que les clichés sur les femmes transgenre (féminité surjouée ou à outrance, travestissement apparent, prostitution, marginalisation ) soient vrais et dans quelle mesure ?
Là encore copier-coller : « je ne crois pas aux clichés qu’il peut y avoir sur les transgenres, tout simplement parce que je pense que les clichés en général sont extrêmement réducteurs et causent bien souvent plus de mal que de bien. »
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Je comprends vos revendications, dans l’idée je les soutiens, mais j’avoue que je ne le fais pas activement.
Quant à la question subsidiaire, qu'est-ce qui détermine un homme et qu'est-ce qui détermine une femme ?, je crois qu’il faudrait tout simplement ouvrir un autre topic parce que je crois qu’il y a pas mal de chose à en dire
Bon j’ai déjà répondu à certaines des questions dans ta présentation Hélène, donc je vais probablement faire un peu de copier-coller par endroits.
A partir de quels critères vous considérez qu'une femme transgenre est une femme ?
Pour les filles lesbiennes, une transgenre femme, c'est un homme ou la percevez vous comme une femme ?
Je crois que sur cette question je rejoins un peu l’avis de toutes celles qui ont déjà répondu : je considère une personne du genre qu’elle souhaite que je la voie. C’est son choix, son ressenti, je n’ai pas à m’opposer à cela.
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Avez-vous vous même considéré la possibilité d'une transition ?
Oui. Avant de me savoir lesbienne j’avais énormément de mal à me positionner au niveau du genre, donc oui je me suis posé la question. Puis je me suis rendu compte qu’en réalité je ne me sentirais pas forcément mieux en homme parce que bien que n’étant pas extrêmement féminine, je ne suis pas non plus vraiment masculine, et qu’au final je me sens bien comme je suis.
Mais du coup oui, je comprends le questionnement et je comprends la nécessité pour certaines personnes de changer de genre.
De plus la réponse de Léontine à cette question me donne vraiment envie de réagir, mais plus sur la question de l’amour de soi, que ce soit ou non dans une situation de transidentité, donc j’ouvrirai peut-être un autre sujet histoire de ne pas tout mélanger ici.
Pourriez-vous sortir sans problème avec une fille trans ? et avec un gars trans ou un gars trans en devenir ?
A partir de quels critères pourriez-vous accepter de sortir avec une femme transgenre ?
Ça j’ai déjà répondu ailleurs, donc je fais juste une copie : « Alors est-ce que je pourrais sortir avec une femme transgenre ? Honnêtement je n’en sais rien. Je n’ai jamais été confrontée à la situation et je n’ai aucun a priori sur la question, ni en positif ni en négatif. Pour moi une relation amoureuse est avant tout basée sur un feeling entre deux personnes et il n’y a pas de critères particuliers à respecter. »
Si vous rencontriez la fille de vos rêves mais qu'elle s'avère être transgenre et que vous n'en sachiez rien, préféreriez-vous le savoir ou pas ?
Je crois que je préfèrerais le savoir, mais plus dans un souci de connaitre intimement la personne qu’autre chose en fait. Le vécu d’une personne, c’est aussi ce qui fait ce qu’elle est maintenant. Après c’est aussi son choix de m’en parler ou pas.
Pensez-vous que les clichés sur les femmes transgenre (féminité surjouée ou à outrance, travestissement apparent, prostitution, marginalisation ) soient vrais et dans quelle mesure ?
Là encore copier-coller : « je ne crois pas aux clichés qu’il peut y avoir sur les transgenres, tout simplement parce que je pense que les clichés en général sont extrêmement réducteurs et causent bien souvent plus de mal que de bien. »
Partagez-vous nos revendications et nous soutenez-vous dans notre combat quotidien ?
Je comprends vos revendications, dans l’idée je les soutiens, mais j’avoue que je ne le fais pas activement.
Quant à la question subsidiaire, qu'est-ce qui détermine un homme et qu'est-ce qui détermine une femme ?, je crois qu’il faudrait tout simplement ouvrir un autre topic parce que je crois qu’il y a pas mal de chose à en dire
- fennec
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Re: La transidentité
Sam 23 Juin - 11:47
bon j'ai lu les questions et je crois pouvoir dire que je ne pourrais pas sortir avec un homme trans en devenir parce que je suis pas pédé !!
par contre une jolie MTF, si le feeling passe et qu'elle m’attire ... (non en vrai je m'en fou qu'elle soit jolie, je suis bcp plus terre à terre je pourrais sortir avec uniquement si elle me fout des papillons dans le bide !)
sinon ce qui défini le genre pour moi c'est la testostérone. en rencontrant mes congénères ftm hormonés, je me suis rendu compte que ce qui m'avais parfois refroidi chez certaine femmes qui s'étaient intéressées à moi c'est la testostérone qui coulait dans leur veine. et oui, parce que les femmes aussi produisent de la testostérone. dans des proportions moindre mais j'y suis sensible.
par contre une jolie MTF, si le feeling passe et qu'elle m’attire ... (non en vrai je m'en fou qu'elle soit jolie, je suis bcp plus terre à terre je pourrais sortir avec uniquement si elle me fout des papillons dans le bide !)
sinon ce qui défini le genre pour moi c'est la testostérone. en rencontrant mes congénères ftm hormonés, je me suis rendu compte que ce qui m'avais parfois refroidi chez certaine femmes qui s'étaient intéressées à moi c'est la testostérone qui coulait dans leur veine. et oui, parce que les femmes aussi produisent de la testostérone. dans des proportions moindre mais j'y suis sensible.
- Shirahoshi
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Re: La transidentité
Sam 23 Juin - 15:52
Bon, je ne vais pas prendre le temps de répondre à toutes les questions bien que ce soit un sujet fort intéressant. Je trouve que tout ce qui a été dit est déjà très constructif donc je ne pense pas pouvoir apporter grand-chose de mieux en répondant aux questions. Je me permets juste de réagir sur 2/3 trucs parce qu’ils me donnent envie de réagir tout simplement…
ondoyante : Soulever la question "qu'est-ce que s'aimer soi-même ?" serait intéressante dans ce cas pour explorer le problème relatif à la question de la transition. Dans ce cas, est-ce que s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence ou bien s'aimer soi-même revient à aimer ce que l'on est en toutes circonstances dans toutes les conditions ?"
Je ne suis pas sûr de comprendre le « ou bien». Disons que je rajouterais le mot « vouloir » avant la phrase « s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence ». Et que, oui, s'aimer soi-même revient à aimer ce que l'on est en toutes circonstances dans toutes les conditions. Du coup, dans ma compréhension du moins, je trouve que ce que tu dis souligne juste la différence entre «avoir la volonté de s’aimer soi-même » et « s’aimer soi-même ».
Si non, concernant le « problème » relatif à la question de la transition, je pense que quand on a la volonté de s’aimer soi-même, qu’on entame ce chemin-là, et qu’on se rend compte qu’on ne s’aime pas car on est un homme ou une femme, alors le mieux est de changer de genre/sexe puisque notre époque nous le permet. Bon, en un sens, c’est pour gagner du temps car je pense qu’il est possible de s’aimer soi-même sans la transition, ce qui rejoint ce que dis Leontine. C’est marrant, je pensais ne pas être d’accord avec elle en la lisant et au fur et à mesure que j’écris je rejoins sa vision xD Disons qu’il est magnifique de pouvoir s’aimer soi-même tel que l’on est, tel qu’on est né, mais il semble que, parfois, ce soit très compliqué pour certains. Alors si la transition peut aider… je suis pour ! Ce qui est sûr c’est que je crois, moi aussi et au risque de te contredire, que cette question de « s’aimer soi-même » est au cœur de la problématique de la transidentité. Le « Nous n'aimons pas le rôle qui nous est assigné. Nous n'acceptons pas les caractères associés à ce rôle » je le comprends très bien mais ça entre dans le « ne pas s’aimer soi-même » pour moi… Car si tu t’aimes toi-même t’en a rien à secouer du rôle qui t’est assigné et du caractère associé à ce rôle. C’est se soucier du regard des autres tout ça… Quand on s’aime soi-même on ne se souci que du regard de ceux qu’on aime. Mais enfin, comme le dis Zoune il faudrait ouvrir un autre topic tellement il y à a dire…
Pour finir, j’ai aussi cette réflexion qui m’est venue, elle ne sert pas a grand-chose, certes, mais je la partage quand même: c’est quand même une problématique de notre époque tout ça. Comment faisais nos ancêtres ? Finissait-il par s’accepter tel qu’ils étaient ? Ou passaient-ils leurs vies entières à ne pas s’aimer et à être torturé car ils ne pouvaient pas changer de sexe ?
ondoyante: L'obsession du Che Gevarra c'était la révolution car le problème se trouvait à l'extérieur de lui. L'obsession d'une personne transgenre c'est-elle même car le problème se trouve à l'intérieur.
Je suis totalement d’accord avec ça Tout le monde est intéressé par ce qui le concerne, l’anime, le touche…(ce n'est pas forcement "un problème" comme tu l'evoque mais peu importe) donc c’est tout à fait normal qu’une personne trans soit centrée sur elle-même, une bonne partie de sa vie en tout cas. On a beau dire ce qu’on veut, je pense qu’on est tous pareil au fond… ce qui diffère c’est tout simplement ce qui nous préoccupe. Donc c’est loin d’être une problématique de la transidentité d’être centré sur soi-même je trouve. Être centré sur un sujet en particulier ou sur les autres n’est pas forcement mieux d’ailleurs (au final c'est aussi être centré sur soi-même mais bon je vais éviter de partir trop loin...).
Par contre le fait d’être « préoccupées des autres pour le regard que ces autres portent sur elles-mêmes, et la façon dont elles sont perçues » comme le dis Léontine, est plus un problème selon moi, mais je trouve que c’est loin d’être un problème propre aux personnes transgenres également. Malheureusement, j’ai l’impression qu’une majorité de personne sont comme ça…
Ouh la la ben heureusement que je n’ai pas répondu à toutes les questions moi ! Vu la longueur de mon post alors que je voulais faire court
En tout cas merci Hélène pour ce topic Je suis très contente que tu te sois inscrite sur ce forum car je trouve que ta participation est fort intéressante et constructive.
ondoyante : Soulever la question "qu'est-ce que s'aimer soi-même ?" serait intéressante dans ce cas pour explorer le problème relatif à la question de la transition. Dans ce cas, est-ce que s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence ou bien s'aimer soi-même revient à aimer ce que l'on est en toutes circonstances dans toutes les conditions ?"
Je ne suis pas sûr de comprendre le « ou bien». Disons que je rajouterais le mot « vouloir » avant la phrase « s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence ». Et que, oui, s'aimer soi-même revient à aimer ce que l'on est en toutes circonstances dans toutes les conditions. Du coup, dans ma compréhension du moins, je trouve que ce que tu dis souligne juste la différence entre «avoir la volonté de s’aimer soi-même » et « s’aimer soi-même ».
Si non, concernant le « problème » relatif à la question de la transition, je pense que quand on a la volonté de s’aimer soi-même, qu’on entame ce chemin-là, et qu’on se rend compte qu’on ne s’aime pas car on est un homme ou une femme, alors le mieux est de changer de genre/sexe puisque notre époque nous le permet. Bon, en un sens, c’est pour gagner du temps car je pense qu’il est possible de s’aimer soi-même sans la transition, ce qui rejoint ce que dis Leontine. C’est marrant, je pensais ne pas être d’accord avec elle en la lisant et au fur et à mesure que j’écris je rejoins sa vision xD Disons qu’il est magnifique de pouvoir s’aimer soi-même tel que l’on est, tel qu’on est né, mais il semble que, parfois, ce soit très compliqué pour certains. Alors si la transition peut aider… je suis pour ! Ce qui est sûr c’est que je crois, moi aussi et au risque de te contredire, que cette question de « s’aimer soi-même » est au cœur de la problématique de la transidentité. Le « Nous n'aimons pas le rôle qui nous est assigné. Nous n'acceptons pas les caractères associés à ce rôle » je le comprends très bien mais ça entre dans le « ne pas s’aimer soi-même » pour moi… Car si tu t’aimes toi-même t’en a rien à secouer du rôle qui t’est assigné et du caractère associé à ce rôle. C’est se soucier du regard des autres tout ça… Quand on s’aime soi-même on ne se souci que du regard de ceux qu’on aime. Mais enfin, comme le dis Zoune il faudrait ouvrir un autre topic tellement il y à a dire…
Pour finir, j’ai aussi cette réflexion qui m’est venue, elle ne sert pas a grand-chose, certes, mais je la partage quand même: c’est quand même une problématique de notre époque tout ça. Comment faisais nos ancêtres ? Finissait-il par s’accepter tel qu’ils étaient ? Ou passaient-ils leurs vies entières à ne pas s’aimer et à être torturé car ils ne pouvaient pas changer de sexe ?
ondoyante: L'obsession du Che Gevarra c'était la révolution car le problème se trouvait à l'extérieur de lui. L'obsession d'une personne transgenre c'est-elle même car le problème se trouve à l'intérieur.
Je suis totalement d’accord avec ça Tout le monde est intéressé par ce qui le concerne, l’anime, le touche…(ce n'est pas forcement "un problème" comme tu l'evoque mais peu importe) donc c’est tout à fait normal qu’une personne trans soit centrée sur elle-même, une bonne partie de sa vie en tout cas. On a beau dire ce qu’on veut, je pense qu’on est tous pareil au fond… ce qui diffère c’est tout simplement ce qui nous préoccupe. Donc c’est loin d’être une problématique de la transidentité d’être centré sur soi-même je trouve. Être centré sur un sujet en particulier ou sur les autres n’est pas forcement mieux d’ailleurs (au final c'est aussi être centré sur soi-même mais bon je vais éviter de partir trop loin...).
Par contre le fait d’être « préoccupées des autres pour le regard que ces autres portent sur elles-mêmes, et la façon dont elles sont perçues » comme le dis Léontine, est plus un problème selon moi, mais je trouve que c’est loin d’être un problème propre aux personnes transgenres également. Malheureusement, j’ai l’impression qu’une majorité de personne sont comme ça…
Ouh la la ben heureusement que je n’ai pas répondu à toutes les questions moi ! Vu la longueur de mon post alors que je voulais faire court
En tout cas merci Hélène pour ce topic Je suis très contente que tu te sois inscrite sur ce forum car je trouve que ta participation est fort intéressante et constructive.
- Shirahoshi
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Date d'inscription : 16/04/2018
Re: La transidentité
Sam 23 Juin - 16:25
En fait ce que j’ai posté est un peu trop binaire à mon goût…
Y’a pas que le fait de ne pas s’aimer soi-même qui pousse à la transition… Je pense que dans certains cas on peut très bien s’aimer soi-même et vouloir changer de genre quand même. Dans ce cas-là c’est un peu plus « léger » on va dire, ça relève de l’envie et non du besoin. On peut quand même le voir comme une nécessité dans le sens où la personne sait qu’elle pourra encore plus jouir de la vie après la transition.
Voili voilou, bonjour bonsoir les réflexions de Shirahoshi qui partent dans tous les sens xD
Y’a pas que le fait de ne pas s’aimer soi-même qui pousse à la transition… Je pense que dans certains cas on peut très bien s’aimer soi-même et vouloir changer de genre quand même. Dans ce cas-là c’est un peu plus « léger » on va dire, ça relève de l’envie et non du besoin. On peut quand même le voir comme une nécessité dans le sens où la personne sait qu’elle pourra encore plus jouir de la vie après la transition.
Voili voilou, bonjour bonsoir les réflexions de Shirahoshi qui partent dans tous les sens xD
- InvitéInvité
Re: La transidentité
Sam 23 Juin - 16:33
Chère Hélène,
Merci pour tes réponses complètes, et réfléchies.
Alors je m’insurge!! Non, je ne suis pas dans le jugement implacable. Je considère ici la transidentité à travers le prisme très spécifique de mon expérience médicale. Le trouble d’identité doit pour moi être pris en charge EN GLOBALITÉ, et comme un véritable trouble, et le simple et très physiologique changement de sexe n’est qu’une partie infime et dérisoire du traitement de ce trouble. Tu as de ton propre chef évoqué la dépression pour effectuer un parallèle, et je pense que ce n’est pas anodin: ce serait comme filer des anti dépresseurs à un patient atteint de mélancolie profonde, sans autre forme de suivi ni de thérapie. Je pense donc que changer de sexe n’est pas une finalité en soi, c’est une étape qui vous donne l’illusion que tout ira mieux et sera plus supportable.
Mon petit garçon a un trouble de l’attention. À l’école il a compensé ses difficultés d’attention et de confiance en lui par tout un réseau de mécanismes qui lui permettent de donner le change aux autres, de se maintenir au niveau, de masquer son trouble (c’est bien pour cela que j’ai mis des années à mettre le doigt dessus et à le faire diagnostiquer) cela de façon inconsciente. Ainsi, il a compensé ses difficultés par une mémoire énorme et infaillible, par un travail décuplé, par une activité cérébrale sans repos (il récite ses leçons en dormant). Mais À QUEL PRIX. Quelle fatigue, quelle pression pour son petit être, quelles angoisses et quelle anxiété de toujours devoir faire ses preuves et se raccrocher pour ne pas couler. Aujourd’hui il est pris en charge, poser son diagnostic lui a fait beaucoup de bien, et lui a appris à accepter ses défaillances, à les admettre vis à vis des autres. Je pense que, de la même façon, changer de sexe n’est qu’un mécanisme de compensation.
Quant au fait de s’aimer soi-même...pour moi c’est savoir poser un regard bienveillant sur ses imperfections, ses défauts, et contempler ce corps et ses défaillances avec un œil doux et bon, comme on contemple un vieil ami qui a fait pas mal de route à nos côtés. C’est savoir être reconnaissant pour ce que l’on est, pour cette enveloppe merveilleuse à la mécanique incroyable (mais pas infaillible) qui nous porte chaque jour de vie depuis l’extreme début, et se met au service de l’âme et du cortex. Je pense que les solutions dont tu parles, pour parvenir à cette bienveillance, ne conduisent qu’à la surenchère insatiable, et à la quête éperdue d’une chimère, laissant perpétuellement insatisfaite la personne. As-tu déjà croisé une personne en fin de transition et pleinement satisfaite de sa métamorphose assurant ceci: « je suis heureuse, je m’arrête ici et je reste ainsi. Le regard des autres et leurs considérations à mon sujet ne m’importent plus parce que je m’aime »?
Cela dit je pense que, si tu es convaincue que cela t’apportera le bonheur et la plénitude, il faut que tu le fasses et que tu ailles au bout de ton projet (: mais sans être dupe, ni remplie d’illusions: l’équilibre n’est pas dans la transidentité en elle même. L’équilibre est dans l’acceptation et le travail psychique, le voyage intérieur jusqu’à soi même. Je te souhaite de trouver ton bonheur et ta joie, et beaucoup d’évidences sereines dans la restauration d’une belle image de toi, qui te conviendra.
Merci pour tes réponses complètes, et réfléchies.
Alors je m’insurge!! Non, je ne suis pas dans le jugement implacable. Je considère ici la transidentité à travers le prisme très spécifique de mon expérience médicale. Le trouble d’identité doit pour moi être pris en charge EN GLOBALITÉ, et comme un véritable trouble, et le simple et très physiologique changement de sexe n’est qu’une partie infime et dérisoire du traitement de ce trouble. Tu as de ton propre chef évoqué la dépression pour effectuer un parallèle, et je pense que ce n’est pas anodin: ce serait comme filer des anti dépresseurs à un patient atteint de mélancolie profonde, sans autre forme de suivi ni de thérapie. Je pense donc que changer de sexe n’est pas une finalité en soi, c’est une étape qui vous donne l’illusion que tout ira mieux et sera plus supportable.
Mon petit garçon a un trouble de l’attention. À l’école il a compensé ses difficultés d’attention et de confiance en lui par tout un réseau de mécanismes qui lui permettent de donner le change aux autres, de se maintenir au niveau, de masquer son trouble (c’est bien pour cela que j’ai mis des années à mettre le doigt dessus et à le faire diagnostiquer) cela de façon inconsciente. Ainsi, il a compensé ses difficultés par une mémoire énorme et infaillible, par un travail décuplé, par une activité cérébrale sans repos (il récite ses leçons en dormant). Mais À QUEL PRIX. Quelle fatigue, quelle pression pour son petit être, quelles angoisses et quelle anxiété de toujours devoir faire ses preuves et se raccrocher pour ne pas couler. Aujourd’hui il est pris en charge, poser son diagnostic lui a fait beaucoup de bien, et lui a appris à accepter ses défaillances, à les admettre vis à vis des autres. Je pense que, de la même façon, changer de sexe n’est qu’un mécanisme de compensation.
Quant au fait de s’aimer soi-même...pour moi c’est savoir poser un regard bienveillant sur ses imperfections, ses défauts, et contempler ce corps et ses défaillances avec un œil doux et bon, comme on contemple un vieil ami qui a fait pas mal de route à nos côtés. C’est savoir être reconnaissant pour ce que l’on est, pour cette enveloppe merveilleuse à la mécanique incroyable (mais pas infaillible) qui nous porte chaque jour de vie depuis l’extreme début, et se met au service de l’âme et du cortex. Je pense que les solutions dont tu parles, pour parvenir à cette bienveillance, ne conduisent qu’à la surenchère insatiable, et à la quête éperdue d’une chimère, laissant perpétuellement insatisfaite la personne. As-tu déjà croisé une personne en fin de transition et pleinement satisfaite de sa métamorphose assurant ceci: « je suis heureuse, je m’arrête ici et je reste ainsi. Le regard des autres et leurs considérations à mon sujet ne m’importent plus parce que je m’aime »?
Cela dit je pense que, si tu es convaincue que cela t’apportera le bonheur et la plénitude, il faut que tu le fasses et que tu ailles au bout de ton projet (: mais sans être dupe, ni remplie d’illusions: l’équilibre n’est pas dans la transidentité en elle même. L’équilibre est dans l’acceptation et le travail psychique, le voyage intérieur jusqu’à soi même. Je te souhaite de trouver ton bonheur et ta joie, et beaucoup d’évidences sereines dans la restauration d’une belle image de toi, qui te conviendra.
- ondoyante
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Re: La transidentité
Dim 24 Juin - 1:29
Merci à toutes les cinq d'alimenter le débat aussi activement. En vous lisant je constate que vous avez l'esprit large. Aussi, j'ai choisi d'en discuter car c'était mon but premier d'ouvrir un tel sujet et aussi parce qu'il me concerne. J'aurais par la suite d'autres sujets qui n'auront plus de rapport avec la transidentité comme ceux évoqués par certaines d'entre-vous. Ce sujet est à la fois le moyen de porter à votre connaissance la transidentité et l'occasion d'avoir vos avis.
Je pense qu'il serait intéressant que je vous donne mon propre point de vue sur la question. Les expériences de chacune sont différentes. Mon point de vue sera évidemment limité et ne constituera qu'une version et non une vérité.
@Moox " vous êtes déjà une femme, même si l'apparence ne le montre pas"
Merci beaucoup Moox. bien sûr, je me considère comme une femme, mais prise dans son contexte, cette phrase représente la pensée des filles trans mtf en général. Et en effet, dans la plupart des cas, et possiblement le mien, l'apparence ne le montre pas. C'est le problème technique lié à la transition mais il est primordial de le résoudre. Rendre l'apparence conforme au genre choisi serait une moindre chose à envisager.
@Moox "Personnellement je trouve une transition empli de courage, car c'est livrer le monde et la société contre soi"
Cela me touche beaucoup, même si je dois avouer que, personnellement, je ne me suis jamais sentie courageuse dans cette démarche l'ayant éprouvée comme une nécessité.
@Zoune "sur la question de l’amour de soi" , " qu'est-ce qui détermine un homme et qu'est-ce qui détermine une femme ?"
Voilà, deux sujets intéressants en perspective. Bien sûr, je suis d'accord sur le fait qu'il faudrait les traiter indépendamment du reste !
@Shirahoshi "qu'est-ce que s'aimer soi-même ?"
En lisant ton poste qui dégage quelques grandes lignes du sujet, je me suis dit " Oh mon Dieu ! Shirahoshi et moi avons ouvert une boîte de Pandore ! "
@Renarde @Shirahoshi
Vous m'avez bien fait rire tous les deux !
@Shirahoshi, "Disons que je rajouterais le mot « vouloir » avant la phrase « s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence »."
C'est intéressant et pas bête ce que tu dis cependant ... "Chercher son équilibre et les solutions satisfaisantes" ne provient pas, selon moi, d'une volonté de s'aimer. Il faut s'aimer pour avoir la volonté de s'aimer ! c'est déjà s'aimer soi-même ! Par la suite, je pourrais construire un raisonnement sur ces questions ardues mais réservons les à un autre sujet.
Je vais maintenant tâcher de répondre à Shirahoshi et Leontine
Je pense qu'il serait intéressant que je vous donne mon propre point de vue sur la question. Les expériences de chacune sont différentes. Mon point de vue sera évidemment limité et ne constituera qu'une version et non une vérité.
@Moox " vous êtes déjà une femme, même si l'apparence ne le montre pas"
Merci beaucoup Moox. bien sûr, je me considère comme une femme, mais prise dans son contexte, cette phrase représente la pensée des filles trans mtf en général. Et en effet, dans la plupart des cas, et possiblement le mien, l'apparence ne le montre pas. C'est le problème technique lié à la transition mais il est primordial de le résoudre. Rendre l'apparence conforme au genre choisi serait une moindre chose à envisager.
@Moox "Personnellement je trouve une transition empli de courage, car c'est livrer le monde et la société contre soi"
Cela me touche beaucoup, même si je dois avouer que, personnellement, je ne me suis jamais sentie courageuse dans cette démarche l'ayant éprouvée comme une nécessité.
@Zoune "sur la question de l’amour de soi" , " qu'est-ce qui détermine un homme et qu'est-ce qui détermine une femme ?"
Voilà, deux sujets intéressants en perspective. Bien sûr, je suis d'accord sur le fait qu'il faudrait les traiter indépendamment du reste !
@Shirahoshi "qu'est-ce que s'aimer soi-même ?"
En lisant ton poste qui dégage quelques grandes lignes du sujet, je me suis dit " Oh mon Dieu ! Shirahoshi et moi avons ouvert une boîte de Pandore ! "
@Renarde @Shirahoshi
Vous m'avez bien fait rire tous les deux !
@Shirahoshi, "Disons que je rajouterais le mot « vouloir » avant la phrase « s'aimer soi-même revient à se donner les moyens de trouver son équilibre et d'apporter des solutions satisfaisantes à son existence »."
C'est intéressant et pas bête ce que tu dis cependant ... "Chercher son équilibre et les solutions satisfaisantes" ne provient pas, selon moi, d'une volonté de s'aimer. Il faut s'aimer pour avoir la volonté de s'aimer ! c'est déjà s'aimer soi-même ! Par la suite, je pourrais construire un raisonnement sur ces questions ardues mais réservons les à un autre sujet.
Je vais maintenant tâcher de répondre à Shirahoshi et Leontine
- ondoyante
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Re: La transidentité
Dim 24 Juin - 3:31
Ma réponse à Leontine
Leontine, merci de tes réponses également, le débat est fort intéressant. Même si nous ne sommes pas d'accord, dans mes explications qui vont suivre, je ne remets pas en question ton point de vue et je ne cherche en aucun cas à le changer. Merci aussi de t'être investie plus personnellement en apportant l'exemple de ton fils. Je n'imaginais pas que l'on puisse souffrir à ce point du trouble de la concentration. Par ailleurs, cela m'affecte aussi mais je n'ai pas été diagnostiquée, cela apparaît juste comme une évidence pour moi. Les difficultés que j'ai par rapport à ce trouble, je les ai intégrées au point que je n'en ai qu'une conscience limitée.
Je m'insurge aussi ! Tu occupes la position du soignant et donc, tu as, je l'admets, une certaine expérience de la transidentité de même que tu en retires une certaine analyse parfois juste, tout du moins intéressante. J'occupe la position de la patiente qui apporte l'autre point de vue, celui de l'expérience vécue. Cela a, à mon sens, une certaine valeur. Je vais donc m'appuyer là-dessus pour décrire mon ressenti. Il est certain que nous n'aurons pas que des divergences d'opinions, notamment sur le fait de l'insatiabilité, de l'obsession ou du regard porté sur soi-même ou encore de la préoccupation vis-à-vis du regard extérieur. Encore faut-il définir la cause.
Que sait-on, quand on est née femme et que l'on s'y trouve bien, de ce que peut ressentir une personne qui n'est pas à l'aise dans son corps d'homme ?
La "non-acceptation de soi" que suppose le trouble d'identité, laisse-t-il entendre que si j'étais née dans un corps de femme, je serais mal dans ma peau et aboutirait à changer de sexe ou de genre là aussi ? Ou bien simplement, je serais d'ores-et-déjà dans mon genre satisfaisant ? Qui peut répondre à une telle question ?
Le corps médical cherche des solutions loin tandis que les réponses sont d'une extrême simplicité, toutes proches. Il n'y a pas un mal-être profond qui serait à l'origine du trouble de genre et par là de la transidentité. C'est une confusion commise par une partie du corps médical que de croire un mal-être cause du trouble d'identité, alors que c'est le trouble d'identité qui est la cause du mal-être. Et si je ne peux affirmer détenir la vérité sur cette question, qui peut le démontrer ?
"As-tu déjà croisé une personne en fin de transition et pleinement satisfaite de sa métamorphose assurant ceci: « je suis heureuse, je m’arrête ici et je reste ainsi."
En effet, je dirais que je ne peux pas m'assurer que celles qui prétendent être ainsi disent la vérité. Les heureuses en fin de parcours sont rares mais elles existent. Là, je ne peux rien prouver. En revanche, mon expérience particulière me fait savoir que l'accès à la transformation complète au point de ne plus nous différencier d'une femme cisgenre, m'apporterait entière satisfaction. J'en suis intimement convaincue. Comment puis-en être convaincue ? Simplement grâce à la satisfaction que me procure chaque avancée sur ce terrain. Satisfaction et absence de regret.
Le corps médical est bien présomptueux de nous dire ce qui est bon pour nous et ce qui ne l'est pas. Si celui-ci nous permet la transition, il s'avère qu'elle est techniquement assez déplorable, vaginos ratées, chirurgies esthétiques approximatives confinant à la caricature, délais d'attente, dépenses excessives, parcours épuisant, brimades dans le monde réel. Je ne parle pas de l'impossibilité pour la plupart d'entre-nous de modifier son apparence. En cause, les coûts exorbitants des opérations de chirurgies esthétiques. Et je n'ai pas évoqué la marginalisation à cause de la situation. Evidemment que nous ne sommes pas satisfaites ! Dans l'idée d'une transition qui serait sans faute, les filles pourraient trouver un certain réconfort et passer à autre chose. La transition ne résout pas les problèmes de la vie en général, c'est la seule chose que l'on peut dire. Mais si celle-ci est bien réalisée, elle porte sa promesse. Les filles qui ont réussi leur transition, ne se plaignent pas. Pas que je sache.
Après plus de cinquante années de recherche, l'apport d'une solution au plan psychique ou sur le plan du développement personnel s'est avérée contre-productif. Seule la solution de la transformation s'est avérée efficace pour rendre leur équilibre psychique aux filles transgenres. Je peux moi-même en témoigner. Si j'ai à me plaindre d'une insatisfaction, d'un point qui fâche, c'est parce que quelque chose n'a pas été bien fait ( je parle au nom de nous toutes ). J'affirme cela avec certitude. Je prends le cas de cette patiente ayant subit une chirurgie de féminisation faciale. Elle en sort et se déclare insatisfaite. La poursuite de sa plainte n'est pas recevable selon les médecins qui estiment qu'elle a obtenu l'opération qu'elle voulait ? Ces mêmes médecins se félicitent de l'opération, sans surprise ! Remettent-ils en question la qualité du résultat ? Et objectivement, je trouve sa plainte justifiée puisque le visage a été complètement déséquilibré. Il me semble que le corps médical tombe parfois dans le déni de la souffrance des patientes. Avec quel mépris peut-on croire qu'il suffit de donner aux filles trans un vague masque de féminisation pour qu'elles s'en contentent. Même avec les meilleures avancées techniques, elles ne parviendront jamais au cent pour cent de la transformation. Vouloir changer d'apparence est en substance un problème d'ordre matériel. A un problème matériel, seul prévaut une solution matérielle.
Les riches peuvent dire aux pauvres :" vous savez, c'est un trouble psychique qui est à l'origine de votre mécontentement" ! Tiens ! On devrait psychiatriser la pauvreté !
Les mécontentements, les psychoses et les dépressions ne sont pas l'origine du trouble mais la conséquence des mauvais traitements des médecins, des négligences des chirurgiens, des impossibilités économiques et techniques et des difficultés sociales du parcours.
Dans le milieu psy, je pense que l'on devrait avoir à l'esprit que quelqu'un qui "ne s'aime pas soi" est bien souvent quelqu'un à qui on n'a pas donné de l'amour.
Nous ne sommes pas tous partis avec les mêmes chances au départ.
Dans le cas de la dysphorie de genre, il y a une grande disparité et l'on rencontre de tels cas dans des familles équilibrées et aimantes.
"Je m'aime, je veux juste changer la forme de mon corps et de mon visage" est le leitmotiv transgenre contre un rôle qui à la base ne convient pas.
Je ne vois pas le trouble dans le fait de préférer un programme de classique à du rock. Je ne vois pas de trouble dans le fait de préférer une salade à un plat de viande. Je ne vois pas le trouble non plus dans le fait de détester cette grossière apparence masculine ( merci la nature ) et lui préférer la douceur féminine
Leontine, merci de tes réponses également, le débat est fort intéressant. Même si nous ne sommes pas d'accord, dans mes explications qui vont suivre, je ne remets pas en question ton point de vue et je ne cherche en aucun cas à le changer. Merci aussi de t'être investie plus personnellement en apportant l'exemple de ton fils. Je n'imaginais pas que l'on puisse souffrir à ce point du trouble de la concentration. Par ailleurs, cela m'affecte aussi mais je n'ai pas été diagnostiquée, cela apparaît juste comme une évidence pour moi. Les difficultés que j'ai par rapport à ce trouble, je les ai intégrées au point que je n'en ai qu'une conscience limitée.
Je m'insurge aussi ! Tu occupes la position du soignant et donc, tu as, je l'admets, une certaine expérience de la transidentité de même que tu en retires une certaine analyse parfois juste, tout du moins intéressante. J'occupe la position de la patiente qui apporte l'autre point de vue, celui de l'expérience vécue. Cela a, à mon sens, une certaine valeur. Je vais donc m'appuyer là-dessus pour décrire mon ressenti. Il est certain que nous n'aurons pas que des divergences d'opinions, notamment sur le fait de l'insatiabilité, de l'obsession ou du regard porté sur soi-même ou encore de la préoccupation vis-à-vis du regard extérieur. Encore faut-il définir la cause.
Que sait-on, quand on est née femme et que l'on s'y trouve bien, de ce que peut ressentir une personne qui n'est pas à l'aise dans son corps d'homme ?
La "non-acceptation de soi" que suppose le trouble d'identité, laisse-t-il entendre que si j'étais née dans un corps de femme, je serais mal dans ma peau et aboutirait à changer de sexe ou de genre là aussi ? Ou bien simplement, je serais d'ores-et-déjà dans mon genre satisfaisant ? Qui peut répondre à une telle question ?
Le corps médical cherche des solutions loin tandis que les réponses sont d'une extrême simplicité, toutes proches. Il n'y a pas un mal-être profond qui serait à l'origine du trouble de genre et par là de la transidentité. C'est une confusion commise par une partie du corps médical que de croire un mal-être cause du trouble d'identité, alors que c'est le trouble d'identité qui est la cause du mal-être. Et si je ne peux affirmer détenir la vérité sur cette question, qui peut le démontrer ?
"As-tu déjà croisé une personne en fin de transition et pleinement satisfaite de sa métamorphose assurant ceci: « je suis heureuse, je m’arrête ici et je reste ainsi."
En effet, je dirais que je ne peux pas m'assurer que celles qui prétendent être ainsi disent la vérité. Les heureuses en fin de parcours sont rares mais elles existent. Là, je ne peux rien prouver. En revanche, mon expérience particulière me fait savoir que l'accès à la transformation complète au point de ne plus nous différencier d'une femme cisgenre, m'apporterait entière satisfaction. J'en suis intimement convaincue. Comment puis-en être convaincue ? Simplement grâce à la satisfaction que me procure chaque avancée sur ce terrain. Satisfaction et absence de regret.
Le corps médical est bien présomptueux de nous dire ce qui est bon pour nous et ce qui ne l'est pas. Si celui-ci nous permet la transition, il s'avère qu'elle est techniquement assez déplorable, vaginos ratées, chirurgies esthétiques approximatives confinant à la caricature, délais d'attente, dépenses excessives, parcours épuisant, brimades dans le monde réel. Je ne parle pas de l'impossibilité pour la plupart d'entre-nous de modifier son apparence. En cause, les coûts exorbitants des opérations de chirurgies esthétiques. Et je n'ai pas évoqué la marginalisation à cause de la situation. Evidemment que nous ne sommes pas satisfaites ! Dans l'idée d'une transition qui serait sans faute, les filles pourraient trouver un certain réconfort et passer à autre chose. La transition ne résout pas les problèmes de la vie en général, c'est la seule chose que l'on peut dire. Mais si celle-ci est bien réalisée, elle porte sa promesse. Les filles qui ont réussi leur transition, ne se plaignent pas. Pas que je sache.
Après plus de cinquante années de recherche, l'apport d'une solution au plan psychique ou sur le plan du développement personnel s'est avérée contre-productif. Seule la solution de la transformation s'est avérée efficace pour rendre leur équilibre psychique aux filles transgenres. Je peux moi-même en témoigner. Si j'ai à me plaindre d'une insatisfaction, d'un point qui fâche, c'est parce que quelque chose n'a pas été bien fait ( je parle au nom de nous toutes ). J'affirme cela avec certitude. Je prends le cas de cette patiente ayant subit une chirurgie de féminisation faciale. Elle en sort et se déclare insatisfaite. La poursuite de sa plainte n'est pas recevable selon les médecins qui estiment qu'elle a obtenu l'opération qu'elle voulait ? Ces mêmes médecins se félicitent de l'opération, sans surprise ! Remettent-ils en question la qualité du résultat ? Et objectivement, je trouve sa plainte justifiée puisque le visage a été complètement déséquilibré. Il me semble que le corps médical tombe parfois dans le déni de la souffrance des patientes. Avec quel mépris peut-on croire qu'il suffit de donner aux filles trans un vague masque de féminisation pour qu'elles s'en contentent. Même avec les meilleures avancées techniques, elles ne parviendront jamais au cent pour cent de la transformation. Vouloir changer d'apparence est en substance un problème d'ordre matériel. A un problème matériel, seul prévaut une solution matérielle.
Les riches peuvent dire aux pauvres :" vous savez, c'est un trouble psychique qui est à l'origine de votre mécontentement" ! Tiens ! On devrait psychiatriser la pauvreté !
Les mécontentements, les psychoses et les dépressions ne sont pas l'origine du trouble mais la conséquence des mauvais traitements des médecins, des négligences des chirurgiens, des impossibilités économiques et techniques et des difficultés sociales du parcours.
Dans le milieu psy, je pense que l'on devrait avoir à l'esprit que quelqu'un qui "ne s'aime pas soi" est bien souvent quelqu'un à qui on n'a pas donné de l'amour.
Nous ne sommes pas tous partis avec les mêmes chances au départ.
Dans le cas de la dysphorie de genre, il y a une grande disparité et l'on rencontre de tels cas dans des familles équilibrées et aimantes.
"Je m'aime, je veux juste changer la forme de mon corps et de mon visage" est le leitmotiv transgenre contre un rôle qui à la base ne convient pas.
Je ne vois pas le trouble dans le fait de préférer un programme de classique à du rock. Je ne vois pas de trouble dans le fait de préférer une salade à un plat de viande. Je ne vois pas le trouble non plus dans le fait de détester cette grossière apparence masculine ( merci la nature ) et lui préférer la douceur féminine
- ondoyante
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Re: La transidentité
Dim 24 Juin - 3:36
@ Leontine
J'espère aborder avec toi les considérations sur le développement personnel dont tu as entrebâillé la porte subrepticement. Merci pour la note de fin de ton message qui apporte un doux et bienveillant soutien et pardonne-moi d'en avoir mis des tartines.
J'espère aborder avec toi les considérations sur le développement personnel dont tu as entrebâillé la porte subrepticement. Merci pour la note de fin de ton message qui apporte un doux et bienveillant soutien et pardonne-moi d'en avoir mis des tartines.
- InvitéInvité
Re: La transidentité
Dim 24 Juin - 10:01
Décidément, tu es une femme de la nuit
Je n'ai pas encore tous mes neurones de connectés, cela se ressentira surement dans ma façon de m'exprimer
Tout d'abord revenons brièvement sur cette notion de courage, car ton discours est exactement le mien. Je crois qu'il n'y a pas de courage universel dans la définition, chacun le vois dans différentes personnes ou moments de la vie, ce qui te fais penser être courageuse ne le sera pas pour d'autres, et ce que je considère comme courageux également
Et je ne crois pas qu'on ai besoin de s'aimer pour vouloir s'aimer, je pense qu'il faut qu'on se soit aimé à un moment. pas notre tout en entier mais des parties de nous, pour avoir l'envie de les retrouve,r l'envie de se retrouver, de se reconnaitre en qui on est devenu
Ensuite, je n'irai pas sur le débat entre cause et symptome, ou peut-être que si, de ma propre expérience et par conviction, je sais que le corps est l'esprit sont étroitement liés, tu ne peux pas vivre des choses difficiiles avec l'un sans impacter l'autre, même si tu tentes de tout ton coeur. Et je crois également, comme dans toutes situation ou les deux sont impactées dés le début, qu'il est nécéssaire d'en déterminer la source. Je m'explique. J'ai des soucis de dos, de douleurs chroniques. Après des années à tourner en rond, j'aii été orienté vers un centre anti-douleurs, la, tu as un rendez-vous avec une psycholoque pour déterminer si c'est la douleurs qui a crée la dépression, ou la dépression qui crée la douleur. Et c'est clairement pas con, comme questionnement.
Et surtout sur ta partie avec le corps médical. Pour moi,et crois moi, j'en ai vu des médecins, on ne peux pas généraliser. Oui, il y a des personnes du corps médical qui s'en foutent, qui ne veulent pas voir, ne peuvent pas voir, comme dans toutes les situations. Mais la encore, ils ne sont pas tous. Tu as des personnes dans le corps médical qui ont ce savoir-faire et se savoir-être, très important. quand à l'aspect financier, oui, ça pique, oui, les médécins qui ont l'expertise c'est cher, mais maintenant la transidentité est reconnu comme une ALD et doit permettre cet accés aux soins. Alors certes, le parcours ALD est plus long, plus compliqué, mais il existe afin de permettre cela.
Pour moi on ne peux pas généraliser. Par sur des personnes généralisée, car l'humain est formidable. sur une institution sûrement, et ça m'arrive souvent
Je n'ai pas encore tous mes neurones de connectés, cela se ressentira surement dans ma façon de m'exprimer
Tout d'abord revenons brièvement sur cette notion de courage, car ton discours est exactement le mien. Je crois qu'il n'y a pas de courage universel dans la définition, chacun le vois dans différentes personnes ou moments de la vie, ce qui te fais penser être courageuse ne le sera pas pour d'autres, et ce que je considère comme courageux également
Et je ne crois pas qu'on ai besoin de s'aimer pour vouloir s'aimer, je pense qu'il faut qu'on se soit aimé à un moment. pas notre tout en entier mais des parties de nous, pour avoir l'envie de les retrouve,r l'envie de se retrouver, de se reconnaitre en qui on est devenu
Ensuite, je n'irai pas sur le débat entre cause et symptome, ou peut-être que si, de ma propre expérience et par conviction, je sais que le corps est l'esprit sont étroitement liés, tu ne peux pas vivre des choses difficiiles avec l'un sans impacter l'autre, même si tu tentes de tout ton coeur. Et je crois également, comme dans toutes situation ou les deux sont impactées dés le début, qu'il est nécéssaire d'en déterminer la source. Je m'explique. J'ai des soucis de dos, de douleurs chroniques. Après des années à tourner en rond, j'aii été orienté vers un centre anti-douleurs, la, tu as un rendez-vous avec une psycholoque pour déterminer si c'est la douleurs qui a crée la dépression, ou la dépression qui crée la douleur. Et c'est clairement pas con, comme questionnement.
Et surtout sur ta partie avec le corps médical. Pour moi,et crois moi, j'en ai vu des médecins, on ne peux pas généraliser. Oui, il y a des personnes du corps médical qui s'en foutent, qui ne veulent pas voir, ne peuvent pas voir, comme dans toutes les situations. Mais la encore, ils ne sont pas tous. Tu as des personnes dans le corps médical qui ont ce savoir-faire et se savoir-être, très important. quand à l'aspect financier, oui, ça pique, oui, les médécins qui ont l'expertise c'est cher, mais maintenant la transidentité est reconnu comme une ALD et doit permettre cet accés aux soins. Alors certes, le parcours ALD est plus long, plus compliqué, mais il existe afin de permettre cela.
Pour moi on ne peux pas généraliser. Par sur des personnes généralisée, car l'humain est formidable. sur une institution sûrement, et ça m'arrive souvent
- ondoyante
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Re: La transidentité
Lun 25 Juin - 0:03
Salut Moox,
Tout le monde aura bien raison de ne pas s'aventurer sur ce débat car à mon avis c'est sans fin. Chacun a sa propre idée. J'ai exposé la mienne. Je pensais pas que ça serait si long. Mais je crois que ça fait partie des insondables mystères où il n'y a pas de vérité. Enfin, nous sommes bien d'accord sur le lien entre le corps et l'esprit.
Par contre, la consultation psy pour un mal de dos, je n'avais jamais entendu parler de ça avant ! On en apprend tous les jours. En effet, c'est pas con ! Et surtout, cela me fait penser à la question de la poule et de l’œuf.
A propos de ma généralisation. Pour l'ALD, même si elle existe, son obtention n'est pas garantie ! Une fois obtenue, nombreux sont les médecins qui ne l'acceptent pas et pour les modification corporelles, c'est pratiquement inexistant sauf la réassignation génitale. Mais en France la réassignation n'est pas parfaite. Il y a bien un parcours officiel mais il oblige à s'en remettre à un chirurgien qui est imposé qui n'est pas forcément bon voire médiocre. C'est un parcours à choix strictement limité. J'ai bénéficié des largesses du système médical. Du coup, je donne l'air de cracher dans la soupe. Je parle au nom de toutes les filles trans, il ne s'agit pas de moi spécialement. Je crois ne pas me tromper en disant que la majeure partie du corps médical pense comme je le décris plus haut. Même en exprimant toute ma gratitude, on ne m'enlèvera pas cette idée.
Est-ce que la transidentité serait une cause qui ne vaut pas la peine qu'on la défende ?
En tout cas, j'ai dit ce que j'avais à dire sur ce forum ... je vais me tourner vers d'autres sujets, à très vite.
Tout le monde aura bien raison de ne pas s'aventurer sur ce débat car à mon avis c'est sans fin. Chacun a sa propre idée. J'ai exposé la mienne. Je pensais pas que ça serait si long. Mais je crois que ça fait partie des insondables mystères où il n'y a pas de vérité. Enfin, nous sommes bien d'accord sur le lien entre le corps et l'esprit.
Par contre, la consultation psy pour un mal de dos, je n'avais jamais entendu parler de ça avant ! On en apprend tous les jours. En effet, c'est pas con ! Et surtout, cela me fait penser à la question de la poule et de l’œuf.
A propos de ma généralisation. Pour l'ALD, même si elle existe, son obtention n'est pas garantie ! Une fois obtenue, nombreux sont les médecins qui ne l'acceptent pas et pour les modification corporelles, c'est pratiquement inexistant sauf la réassignation génitale. Mais en France la réassignation n'est pas parfaite. Il y a bien un parcours officiel mais il oblige à s'en remettre à un chirurgien qui est imposé qui n'est pas forcément bon voire médiocre. C'est un parcours à choix strictement limité. J'ai bénéficié des largesses du système médical. Du coup, je donne l'air de cracher dans la soupe. Je parle au nom de toutes les filles trans, il ne s'agit pas de moi spécialement. Je crois ne pas me tromper en disant que la majeure partie du corps médical pense comme je le décris plus haut. Même en exprimant toute ma gratitude, on ne m'enlèvera pas cette idée.
Est-ce que la transidentité serait une cause qui ne vaut pas la peine qu'on la défende ?
En tout cas, j'ai dit ce que j'avais à dire sur ce forum ... je vais me tourner vers d'autres sujets, à très vite.
- fennec
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Re: La transidentité
Lun 25 Juin - 7:21
ondoyante, quand tu parle du système médicale, c'est justifié. la transophobie reste quelque chose d'encore bien présent dans les esprit. tant que la modification corporelle ne sera pas vue comme un gain de notoriété et financier mais comme un espèce de pêché religieux auquel les toubibs contribuent malgré eux, on verra de tout et de n'importe quoi !!
heureusement que la communauté trans est vivace et que nous nous soutenons fermement parce que nous restons des cibles de choix pour les détraqués de tout genre. et des détraqués dans le milieu médical, il y en a aussi !!!
heureusement que la communauté trans est vivace et que nous nous soutenons fermement parce que nous restons des cibles de choix pour les détraqués de tout genre. et des détraqués dans le milieu médical, il y en a aussi !!!
- InvitéInvité
Re: La transidentité
Lun 25 Juin - 12:41
Hello Ondoyante,
j'ai l'impression de t'avoir vexée ou blessée, ce qui n'était pas mon but.
Je reste dans le débat et la maniere dont moi je vois les choses vis à vis du corps médical dans sa globalité.
Certes je n'ai pas les pieds dans la vision médicale de la transidentité, mais je vis dépendante de ce systéme, je l'ai hait dans son ensemble maintes fois, mais en terme d'humain, j'ai rencontré les plus terribles, mais également les plus adorables, même si ils se retrouvaient pieds et mains liés, je pense que l'affect et la personnalité des personnes qui composent le systéme joue énormément
Et bien-sûr, je pense que c'est une cause à défendre. Je ne souhaite, personnellement, pas la défendre en critiquant des gens en généralisant, car pour moi, vouloir l'égalité est différent de mettre la faute sur d'autres humains, mais plutôt sur le systéme dont ils dépendent
j'ai l'impression de t'avoir vexée ou blessée, ce qui n'était pas mon but.
Je reste dans le débat et la maniere dont moi je vois les choses vis à vis du corps médical dans sa globalité.
Certes je n'ai pas les pieds dans la vision médicale de la transidentité, mais je vis dépendante de ce systéme, je l'ai hait dans son ensemble maintes fois, mais en terme d'humain, j'ai rencontré les plus terribles, mais également les plus adorables, même si ils se retrouvaient pieds et mains liés, je pense que l'affect et la personnalité des personnes qui composent le systéme joue énormément
Et bien-sûr, je pense que c'est une cause à défendre. Je ne souhaite, personnellement, pas la défendre en critiquant des gens en généralisant, car pour moi, vouloir l'égalité est différent de mettre la faute sur d'autres humains, mais plutôt sur le systéme dont ils dépendent
- ondoyante
- Localisation : Paris
Age : 50
Messages : 20
Date d'inscription : 12/06/2018
Re: La transidentité
Mar 26 Juin - 0:32
@ Coucou Moox !
Non ! Pas du tout ! Tu ne m'as pas vexée !
"Je ne souhaite, personnellement, pas la défendre en critiquant des gens en généralisant, car pour moi, vouloir l'égalité est différent de mettre la faute sur d'autres humains, mais plutôt sur le systéme dont ils dépendent Smile"
J'espère que ce n'est pas mon cas sinon, je serais bien embêtée
Non ! Pas du tout ! Tu ne m'as pas vexée !
"Je ne souhaite, personnellement, pas la défendre en critiquant des gens en généralisant, car pour moi, vouloir l'égalité est différent de mettre la faute sur d'autres humains, mais plutôt sur le systéme dont ils dépendent Smile"
J'espère que ce n'est pas mon cas sinon, je serais bien embêtée
Re: La transidentité
Ven 29 Juin - 11:50
j'ai juste constaté 1 ou 2 choses... Par exemple j'ai l'impression que dans la communauté lesbienne on accepte plus volontiers la démarche d'une lesbienne qui décide d'une transition FtM, que d'une personne MtF qui se déclare lesbienne pendant et après sa transition. Dans le premier cas on a au minimum un renforcement d'une image butch, qui a un certain succès et qui peut-être apprécié du partenaire (statistiquement, il y a beaucoup de FtM homo à la base, jeunes et en couple). Dans le deuxième cas la personne MtF aura du mal à se faire considérer comme une vraie femme dans le milieu lesbien à partir du moment où elle dévoile sa transition, et cela pour diverses raisons.
Il est bien connu qu'en général une transition FtM rencontre beaucoup moins d'échecs et d'obstacles qu'une transition MtF (efficacité du TH, passing, intégration, acceptation sociale)
Deuxième chose: je ne sais pas si l'on peut dire que le milieu homo en général considère comme étant une "trahison" un changement de genre. Certaines féministes expliquent que le changement FtM est une simple "acquisition de privilèges" et occultent tout l'aspect psychologique en espérant simplement qu'une telle transition ne se fasse pas au détriment des femmes bio (il y a déjà trop de machos, il ne faudrait pas en fabriquer d'autres).
N'oublions pas non plus l'existence des TERF qui sont plus présentes qu'on ne se l'imagine, des courants comme "osez le féminisme" qui a repris des publis TERF mais ausi tous ces TERF qui s'ignorent, qui auront toujours cette vision de la femme trans comme étant "un mec en robe qui fait peur aux enfants et veulent sévir dans les toilettes des femmes "
Re: La transidentité
Ven 29 Juin - 12:07
ondoyante a écrit:Bonjour à toutes et à tous,
Comprenez-vous la nécessité de changer de genre ou de sexe pour certaines personnes ?
Hélène, je trouve tes questions intéressantes, cependant je trouve celle-ci assez mal tournée...
"changer de sexe" je trouve cette expression affreuse , et cela fait trop référence aux parties génitales, et donne une importance qui n'a pas lieu d'être aux opérations génitales, qui ne regardent que la personne concernée...
trop souvent les gens posent cette question sur "l'opération" comme si c'était cela la seule chose importante..
Parfois on oppose trop le terme "transgenre" au terme "transexuel.le" or cela ne devrait pas... On devrait banir le deuxième qui est un terme médical,
et cela revient à opposer les trans op aux non-op
je pense que tu aurais dû poser la question comme cela: "comprenez-vous la nécessité pour certaines personnes de faire une transition ?"
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