- InvitéInvité
Débat Glauque : La violence
Ven 22 Juin - 13:00
Puisque apparemment les débats sur le fofo redeviennent source de discussion, je vais en profiter pour en lancer un, vous m'excuserez ce n'est pas le plus joyeux qui soit, sur le théme de la violence.
Pour ma part, j'ai une sainte horreur de celle-ci, qu'elle soit psychologique (et souvent oublié ou minimiser) ou physique.
J'aimerais penser qu'elle n'existe pas, mais je sais que c'est faux.
J'aimerais penser qu'on la signale à chaque fois, mais je sais que c'est faux aussi, on a peur, honte, on n'est pas écoutée, ridiculisée...
Et surtout, j'aimerais que personne ne pense que seul les hommes sont violents, c'est faux aussi.
à défaut de l'accepter, de plus, peut-on la pardonner ?
C'est ma grande question du moment.
On a bien pardonné à Jacqueline Sauvage qui a tué son mari car il était violent, donc c'est que la violence est pardonnable, si elle est justifiée ?
mais dans ce cas, à quelle moment on parle de justifiée ?
une personne qui fut violente peut-elle elle aussi avoir le droit à l'oubli ? j'imagine que oui, pourtant je crois que j'aimerais le savoir si mon ex l'avait été...
Peut-on tolérer de la violence sous son toit, dans sa vie personnelle ?
enfin voila, si ça en intéresse d'autres
Pour ma part, j'ai une sainte horreur de celle-ci, qu'elle soit psychologique (et souvent oublié ou minimiser) ou physique.
J'aimerais penser qu'elle n'existe pas, mais je sais que c'est faux.
J'aimerais penser qu'on la signale à chaque fois, mais je sais que c'est faux aussi, on a peur, honte, on n'est pas écoutée, ridiculisée...
Et surtout, j'aimerais que personne ne pense que seul les hommes sont violents, c'est faux aussi.
à défaut de l'accepter, de plus, peut-on la pardonner ?
C'est ma grande question du moment.
On a bien pardonné à Jacqueline Sauvage qui a tué son mari car il était violent, donc c'est que la violence est pardonnable, si elle est justifiée ?
mais dans ce cas, à quelle moment on parle de justifiée ?
une personne qui fut violente peut-elle elle aussi avoir le droit à l'oubli ? j'imagine que oui, pourtant je crois que j'aimerais le savoir si mon ex l'avait été...
Peut-on tolérer de la violence sous son toit, dans sa vie personnelle ?
enfin voila, si ça en intéresse d'autres
- Zoune
- Localisation : Rennes
Age : 36
Messages : 582
Date d'inscription : 09/07/2017
Re: Débat Glauque : La violence
Ven 22 Juin - 17:12
La violence, encore un vaste sujet
Tout d’abord je tiens à préciser que bien qu’elle soit souvent minimisée la violence psychologie est à mon avis bien pire que la violence physique. Non que la violence physique ne soit pas terrible en soi, mais la violence psychologique est particulièrement fourbe et perverse, elle peut aisément détruire quelqu’un de l’intérieur sans que personne autour ne s’en aperçoive.
Alors peut-on pardonner la violence ? Il est bien difficile de répondre à cette question.
Partons du cas le plus simple, la légitime défense. Dans ce cas là je pense que la violence est en général pardonnable. Il est toujours mieux de trouver une solution autre que la violence, mais je peux comprendre qu’on en arrive là, et en réalité on n’a pas toujours le choix (ex : si on m’agresse physiquement dans la rue, il est fort probable que je riposte, ou du moins que j’essaie de riposter). Aller jusqu’à tuer quelqu’un par contre c’est un peu extrême.
Dans les autres cas, la violence gratuite en fait, je ne suis pas sûre de pouvoir pardonner. Je peux comprendre les raisons qui amène quelqu’un à être violent : par exemple il arrive que des parents qui battent leurs enfants aient eux-mêmes été des enfants battus. Ok, c’est une explication de leur comportement, cela l’excuse, mais est-ce pour autant pardonnable ? J’aurais plutôt tendance à dire que non. Cependant j’aurais envie d’aider ces gens qui ont recours à la violence pour cacher un mal-être intérieur.
Et le droit à l’oubli dans tout ça : quelqu’un(e) qui était violent(e), s’est remis(e) en question, a fait un effort sur lui/elle-même et a finalement changé, oui il/elle devrait avoir ce droit. Mais bon en réalité je crois que je préfèrerais savoir quand même.
Et finalement peut-on tolérer de la violence sous son toit ? Non, tout simplement non. Chez moi, c’est ma safe place, mon refuge si rien ne va à l’extérieur, alors pas question d’y laisser entrer la violence, qu’elle soit physique ou morale !
Tout d’abord je tiens à préciser que bien qu’elle soit souvent minimisée la violence psychologie est à mon avis bien pire que la violence physique. Non que la violence physique ne soit pas terrible en soi, mais la violence psychologique est particulièrement fourbe et perverse, elle peut aisément détruire quelqu’un de l’intérieur sans que personne autour ne s’en aperçoive.
Alors peut-on pardonner la violence ? Il est bien difficile de répondre à cette question.
Partons du cas le plus simple, la légitime défense. Dans ce cas là je pense que la violence est en général pardonnable. Il est toujours mieux de trouver une solution autre que la violence, mais je peux comprendre qu’on en arrive là, et en réalité on n’a pas toujours le choix (ex : si on m’agresse physiquement dans la rue, il est fort probable que je riposte, ou du moins que j’essaie de riposter). Aller jusqu’à tuer quelqu’un par contre c’est un peu extrême.
Dans les autres cas, la violence gratuite en fait, je ne suis pas sûre de pouvoir pardonner. Je peux comprendre les raisons qui amène quelqu’un à être violent : par exemple il arrive que des parents qui battent leurs enfants aient eux-mêmes été des enfants battus. Ok, c’est une explication de leur comportement, cela l’excuse, mais est-ce pour autant pardonnable ? J’aurais plutôt tendance à dire que non. Cependant j’aurais envie d’aider ces gens qui ont recours à la violence pour cacher un mal-être intérieur.
Et le droit à l’oubli dans tout ça : quelqu’un(e) qui était violent(e), s’est remis(e) en question, a fait un effort sur lui/elle-même et a finalement changé, oui il/elle devrait avoir ce droit. Mais bon en réalité je crois que je préfèrerais savoir quand même.
Et finalement peut-on tolérer de la violence sous son toit ? Non, tout simplement non. Chez moi, c’est ma safe place, mon refuge si rien ne va à l’extérieur, alors pas question d’y laisser entrer la violence, qu’elle soit physique ou morale !
- InvitéInvité
Re: Débat Glauque : La violence
Dim 24 Juin - 14:21
Bon, je crois que le débat est possiblement un peu trop sensible, ou que l'anonymat aiderait à débattre plus facilement peut-être
Je pense également que la violence psychique est loin d'être à minima de la physique, mais elle se voit pas, c'est tabou, honteux.
La légitime défense est totalement logique oui, mais il en vient de où y met on les limites, si on se fait frapper, est ce qu'on peux plaider l'homicide par légitime défense ? je me fais avocat du diable mais je pense qu'il y a deux poids, deux mesures.
Je crois surtout qu'il y a une ironisation dans le traitement des violences. j'ai une amie qui n'a pas osé porter plainte car "il n'y avait pas de trace", une autre qui a porté plainte mais malheuresement ou on lui a rit au nez " une femme ne peux pas violer une autre femme", et j'en passe. c'est dommage. ça instaure un climat de peur...
Le droit à l'oubli dans cela, pour les victimes comme les agresseurs, c'est un sujet délicat. Je crois que j'aimerais que ma soeur sache si son copain avait des antécédents, pour autant, je ne crois pas que j'aimerais savoir, si elle ne le souhaite pas, que mon eventuelle copine a eu un passé. c'est son passé.
en revanche, j'ai également une tolérance zéro chez moi pour cette violence, quelle qu'elle soit.
.
Et la dedans, encore un conflit intérieur : la présemption d'innocence VS le soutien au victime, comment tranche-t-on ?
Je pense également que la violence psychique est loin d'être à minima de la physique, mais elle se voit pas, c'est tabou, honteux.
La légitime défense est totalement logique oui, mais il en vient de où y met on les limites, si on se fait frapper, est ce qu'on peux plaider l'homicide par légitime défense ? je me fais avocat du diable mais je pense qu'il y a deux poids, deux mesures.
Je crois surtout qu'il y a une ironisation dans le traitement des violences. j'ai une amie qui n'a pas osé porter plainte car "il n'y avait pas de trace", une autre qui a porté plainte mais malheuresement ou on lui a rit au nez " une femme ne peux pas violer une autre femme", et j'en passe. c'est dommage. ça instaure un climat de peur...
Le droit à l'oubli dans cela, pour les victimes comme les agresseurs, c'est un sujet délicat. Je crois que j'aimerais que ma soeur sache si son copain avait des antécédents, pour autant, je ne crois pas que j'aimerais savoir, si elle ne le souhaite pas, que mon eventuelle copine a eu un passé. c'est son passé.
en revanche, j'ai également une tolérance zéro chez moi pour cette violence, quelle qu'elle soit.
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Et la dedans, encore un conflit intérieur : la présemption d'innocence VS le soutien au victime, comment tranche-t-on ?
- lilith
- Age : 51
Messages : 17015
Date d'inscription : 02/07/2018
Re: Débat Glauque : La violence
Mar 10 Juil - 12:52
Je ne sais pas si je suis sur le bon post pour répondre. .. Mais je voulais partager avec vous un peu de mon vécu.
Je n'ai jamais subi de violence physique... Par contre je crois pouvoir dire que j'ai subi des violences psychologiques.
Entre mon enfance et l'âge adulte, il y a eu plusieurs personnes qui m'ont fait subir ça.
Je n'ai sans doute pas assez travaillé la dessus... Mais je n'oublie pas. Alors dans mon for intérieur, ils n'ont pas ce droit à l'oubli. En ce qui concerne leur vie après, je ne saurai pas dire.... Mais si jamais on m'interrogeait au sujet de ces personnes, je raconterai mon expérience.
Je n'ai jamais déposé plainte. Parce que j'ai longtemps cru (et encore maintenant parfois...) que c'était ma faute.
Je ne sais pas si ça apportera quelque chose à la discutions. .. Je ne supporte plus le moindre cri, je redoute d'être impliquée dans des éclats de voix, je fuis tout ce qui ressemble à un conflit...
Alors toute forme de violence ne peut avoir de place chez moi. Je ne me dispute jamais avec personne au sujet du programme tv... Je n'exprime aucun avis qui risque de m'amener à discution avec quelqu'un. Tout ça par peur du conflit qui pourrai conduire à une forme de violence.... Les mots portent loin.
En tout cas c'est comme ça que je ressent les choses.
Voilà. Les violences psychologiques sont sans marques sur le corps, mais en laissent sur l'âme.
Je n'ai jamais subi de violence physique... Par contre je crois pouvoir dire que j'ai subi des violences psychologiques.
Entre mon enfance et l'âge adulte, il y a eu plusieurs personnes qui m'ont fait subir ça.
Je n'ai sans doute pas assez travaillé la dessus... Mais je n'oublie pas. Alors dans mon for intérieur, ils n'ont pas ce droit à l'oubli. En ce qui concerne leur vie après, je ne saurai pas dire.... Mais si jamais on m'interrogeait au sujet de ces personnes, je raconterai mon expérience.
Je n'ai jamais déposé plainte. Parce que j'ai longtemps cru (et encore maintenant parfois...) que c'était ma faute.
Je ne sais pas si ça apportera quelque chose à la discutions. .. Je ne supporte plus le moindre cri, je redoute d'être impliquée dans des éclats de voix, je fuis tout ce qui ressemble à un conflit...
Alors toute forme de violence ne peut avoir de place chez moi. Je ne me dispute jamais avec personne au sujet du programme tv... Je n'exprime aucun avis qui risque de m'amener à discution avec quelqu'un. Tout ça par peur du conflit qui pourrai conduire à une forme de violence.... Les mots portent loin.
En tout cas c'est comme ça que je ressent les choses.
Voilà. Les violences psychologiques sont sans marques sur le corps, mais en laissent sur l'âme.
- murmure
- Age : 43
Genre : Cis
Messages : 6
Date d'inscription : 28/07/2018
Re: Débat Glauque : La violence
Sam 28 Juil - 12:34
J'ai écrit un long poste... Mais effectivement, même si nous avons un pseudo, nous ne sommes pas assez anonymes pour que tout puisse être écrit ou dit... Je le vide donc un peu de sa substance pour n'écrire finalement que des banalités.
La violence est certainement un sujet qui nous préoccupe toutes... D'abord parce qu'étant des femmes, nous sommes une population à risque.
Certaines d'entre nous vivent au quotidien la violence "ordinaire". Cette violence qui est là, quasiment institutionnelle... Elle se situe entre le regard pervers quand on est dans un lieu public, la réaction excessive quand on refuse poliment des avances et la bousculade dans une foule par quelqu'un de plus fort qui nous passe devant... Cette violence ordinaire n'est pas le sujet du poste il me semble. Pourtant c’est suffisamment important pour être le sujet d’une loi future, je l’espère…
Pour le reste, je suis d'accord avec Lilith, la violence quelle qu'elle soit laisse des cicatrices, visibles ou non, que l'on porte à vie même si elles s'estompent.
La violence est certainement un sujet qui nous préoccupe toutes... D'abord parce qu'étant des femmes, nous sommes une population à risque.
Certaines d'entre nous vivent au quotidien la violence "ordinaire". Cette violence qui est là, quasiment institutionnelle... Elle se situe entre le regard pervers quand on est dans un lieu public, la réaction excessive quand on refuse poliment des avances et la bousculade dans une foule par quelqu'un de plus fort qui nous passe devant... Cette violence ordinaire n'est pas le sujet du poste il me semble. Pourtant c’est suffisamment important pour être le sujet d’une loi future, je l’espère…
Pour le reste, je suis d'accord avec Lilith, la violence quelle qu'elle soit laisse des cicatrices, visibles ou non, que l'on porte à vie même si elles s'estompent.
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