Révélation

Salut !

Plus ou moins la même chose, excepté que moi, c'étaient des lettres. Qui ne parlaient pas que de mon amour pour les femmes, mais de tout ce que j'avais vécu et qui faisaient que je n'arrivais plus à m'exprimer normalement, que j'étais devenue très renfermée. De mon passé, ce j'avais totalement voulu cacher à mes parents, ma famille.
Ma mère l'a su la première, quand j'échangeais des lettres avec ma première copine et qu'elle a, par mégarde, lu une qui était sur mon bureau parce que j'avais oublié de la ranger. Elle était de Belgique et moi toujours de France, quand elle partait en vacances, on aimait s'échanger des lettres car notre plume reflétait bien mieux nos sentiments.

Mais, elle a eu la certitude lorsqu je me suis séparée d'une ex-copine, où la chute m'a fait très mal. Et sincèrement... Elle l'a bien assimilé. Je ne peux pas dire qu'elle ne conserve toujours pas l'espoir qu'un jour je me trouve un homme, de part ma bisexualité, mais je peux affirmer à l'heure d'aujourd'hui que ma vie ; elle sera auprès d'une femme, ou rien. Et, elle l'accepte.
Quant à mes frères... J'ai eu deux réactions totalement imprévisibles ! J'appréhendais énormément, surtout pour mon second car je suis très proche de lui. Et bien, mon aîné m'a sorti << C'est cool cela, on pourra aller draguer ensemble, c'est quoi ton type de nana ? >> et << Quoi tu te sentirais de faire un cuni ? Franchement, faut que je sois bourré pour que j'y arrive XD >> et cela m'a totalement coupé l'herbe de sous mes pieds. Je m'attendais à un réel jugement. Eux l'ont su de vive voix, j'en avais parlé avant à mon frère ainé qui en a ensuite parlé à mon second.
Qui eux sont allés demander confirmation auprès de ma mère.

Et là, ils ont su en réalité que je savais mon attirance pour les femmes dès l'âge de 12 ans, en tombant amoureuse de ma prof de maths.. /cliché.

Il ne reste plus que mon père, bien que je sois quasiment sûre qu'il le sache, j'attends d'avoir une petite amie officielle pour le faire. Mon père et moi.. C'est compliqué, je tiens à le faire dans les règles de l'art, dit-on.
Enfin voilà, la seule personne à qui je tenais à dire tout cela est malheureusement partie. Le reste de ma famille le seront quand mon coeur sera conquis.

Quand j'étais petite, j'écrivais énormément. J'ai commencé par des histoires totalement enfantines ; je prenais mes peluches et je leur écrivais des histoires propres à chacune.
Dès que j'ai su écrire, en réalité, j'ai commencé à exploiter ce domaine. C'est vraiment un art que j'affectionne particulièrement.

Puis, j'ai vécu un traumatisme dans mon enfance qui a duré deux ans. J'ai fait le choix de ne pas en parler à mes parents, ni même à personne, car je voulais les protéger de tout cela, naïvement, en oubliant qu'à cet âge-là cela devait être l'inverse. Je pensais réellement être capable de supporter ce poids, mais c'est très vite devenu trop dur pour l'enfant de douze-ans que j'avais été.
Alors, j'ai commencé à utiliser ce que je savais faire. J'ai débuté de nombreuses confidences en écrivant, en m'adressant à personne en particulier. Cela m'a libérée, peu à peu, du fardeau que je portais et je continue ainsi pour tout ce qui m'arrive et qui me blesse.

Je pense que chacun à sa manière de s'exprimer qui lui est propre. Moi, je passe par l'écriture. Parler de quelque chose qui m'atteint profondément m'est un effort considérable. Je le fais, parfois, quand cette blessure est soignée mais sinon, l'écrire me fait prendre conscience de ce qui m'est arrivé et me permet de me confier en toute pudeur. Et quand je me sens prête, je laisse mon entourage que je désire lire. Parfois mes << lettres >> sont visées, parfois ce sont justes des reflets de ma souffrance que je dois évacuer. J'écris aussi les choses qui m'apportent du bien, qui m'apaisent, c'est une vraie délivrance pour moi.

Oui, j'ai été surprise ! Après, je ne les ai jamais mis dans le fait accompli. Je ne leur ai présenté aucune petite-amie réellement, j'espère que cela se passera bien tout de même. Quant à mon père, il faut se dire que j'ai aujourd'hui vingt et un an et que je le découvre à cet âge. Contrairement à ma mère il faut encore que je gagne en confiance. Cependant, mes amis le savent, mon cousin le sait également et l'ont bien assimilé même si cela les a surpris.

Oui, je comprends.
Je fais de même, je commence doucement.