- zzel
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fragments de coming out de filles connues 1
Lun 11 Fév - 21:04
http://www.tetu.com/actualites/people/coming-out-gaypride-premier-amour-pour-ttue-20-personnalites-temoignent-23010
En 2013, alors que la France s'apprête à ouvrir le mariage aux couples de même sexe, on aurait pu espérer la fin de l'invisibilité lesbienne. Et pourtant! Sur tous les films, romans, chansons, séries produits chaque année dans notre pays, combien mettent en scène une histoire entre femmes? Notre société, pas si moderne, feint encore et toujours d'ignorer les couples homos, et tout particulièrement les couples de femmes.
En 2013, une jeune femme qui se découvre lesbienne ou bisexuelle doit faire face à un silence étouffant. C'est frappant dans les témoignages que nous recueillons pour nos articles. On nous parle de la difficulté de vivre dans une société qui présuppose l'hétérosexualité. Ce sont toutes ces femmes qui, aux premiers émois, ont l'impression d'être seules au monde. Avant de se rendre compte, plus tard, à quel point l'expérience est banale, bien qu'invisible.
Pour TÊTUE, 20 personnalités out ont accepté de nous livrer un bout de leur histoire. Elles sont actrices, musiciennes, journalistes, écrivaines, avocates, humoristes... Preuve, pour ceux qui en doutaient encore, que l'on peut accomplir de grandes choses tout en assumant son amour des femmes. Ces paroles sont d'autant plus précieuses qu'elles interviennent à un moment où l'homophobie s'est libérée avec le débat sur le mariage.
Tout au long de la semaine, vous pourrez découvrir sur TÊTUE ces témoignages, rares et forts. Pour ce premier article, 10 personnalités nous racontent leur coming out, rite de passage s'il en est. Retrouvez demain, et jusqu'à vendredi, la suite de ces témoignages.
Sarah Bettens
Chanteuse belge du groupe K's Choice. Dernier album: Echo Mountain
«J'avais 28 ans quand je l'ai dit à mes parents. Ça a été très difficile parce que, dans la même conversation, j'ai choisi de leur annoncer à la fois que j'étais en train de divorcer de mon ex-mari et que j'étais lesbienne. Donc je peux comprendre que ça n'a pas été facile pour eux, même s'ils n'ont finalement pas mis beaucoup plus de 24 heures pour l'accepter. Je sais que ce n'est pas comme ça pour beaucoup de gens...
Pour moi, ça a été très libérateur et c'était nécessaire. Mais en fait, ce qui a été le plus dur, ça a été de trouver qui j'étais. Pas de m'accepter, parce que je n'avais pas de problème avec ça, mais simplement de trouver ce dont j'avais besoin, de me rendre compte que je devais divorcer et que je ne pouvais pas être avec un homme. Ce processus a été beaucoup plus difficile que de faire mon coming out aux autres.»
Nina Bouraoui
Ecrivaine. Dernier ouvrage: Sauvage
«Dès l'enfance j'ai su que j'étais différente. Je n'avais aucun mot pour cette différence, aucune honte non plus. Nous étions au cœur des années 70, les amies de ma sœur aînée ou de ma mère formaient des tableaux d'une beauté infinie. La mer, les rochers, la lumière leur appartenaient. Je tombais amoureuse et tout cela me semblait naturel, pur, normal. Je n'avais aucun tabou sur ce que je ressentais. Je me sentais portée, envahie. C'était vrai, c'était moi. J'y ai appris le sens de l'esthétisme mais aussi, peut-être, la fragilité d'une enfance particulière qui ferait de moi une adulte particulière. Les passions de l'adolescence furent violentes. La jeunesse est assoiffée de normes. À l'intérieur de moi je restais, normale, pure, poursuivant le chemin qui s'était tracé depuis mon enfance, chemin ébloui de douceur et de vérité. Je souffrais de "l'extérieur" en dépit d'une famille plutôt tolérante, elle-même différente puisque je suis issue d'un mariage mixte franco-algérien.
Quand j'ai commencé à écrire, j'ai dû apprendre à dompter mes démons. J'ai eu peur de dire, d'écrire sur la personne que j'étais vraiment. J'avais absorbé les tabous des autres. Et puis très vite je me suis sentie libre parce que l'écriture ne peut souffrir du manque de liberté. C'est impossible ça, impossible. Bien sûr et je trouve cela désolant, j'ai dû suivre un travail thérapeutique pour me sentir encore plus libre. Pour écrire de façon encore plus libre. Et il y a eu Garçon Manqué, La vie Heureuse, Poupée Bella... Et l'immense fierté d'entrer dans des solitudes qui ne devraient plus exister en 2013.»
Corinne Bouchoux
Femme politique et historienne. Sénatrice de Maine-et-Loire (EELV).
«Quand nous avons conclu le pacs avec ma compagne, en 2001, nous avons mis un bref "faire-part" dans Le Monde, avec nos noms et prénoms. Et après cela n'a plus été un sujet.
Au sénat j'ai juste dit, trois mois après mon élection, que c'était un peu "hétéroland", humoristiquement, car il me semblait être la seule parlementaire dans ce cas. Ce fut pris comme un coming out, à tort, je l'avais déjà fait... Cela m'a valu une abondante correspondance d'anciens élèves ou d'inconnus pour me remercier de ce geste et des invitations multiples à des conférences, y compris des invitations pour des "émissions de variété" que j'ai toutes refusées.»
Juliette
Chanteuse. Dernier album: No Parano.
«J'ai eu la chance d'avoir un entourage très ouvert et intelligent. Les choses se sont passées très naturellement. Ma mère n'avait aucun problème avec ça, elle l'a toujours su. Le jour où je lui en ai parlé, elle m'a répondu "je sais". Je devais avoir 19 ans. Ça n'a pas été un coup de théâtre ou une grande mise en scène!
J'ai l'idée que les gens qui n'ont pas de problème avec eux-mêmes n'ont pas de problèmes avec leurs enfants quand ils se déclarent homos ou qu'ils veulent être artistes, ce genre de choses... J'avais la chance d'être dans une famille comme ça. Mais je sais que ça peut être beaucoup plus compliqué pour d'autres. Pour les garçons, mais pour les filles aussi en fait, parce que ce n'est pas pris au sérieux. Ça reste une espèce de fantaisie, "de toute façon ça changera quand elle rencontrera un garçon, elle aura envie d'avoir des enfants", etc. C'est des conneries ça!»
Amanda Palmer
Chanteuse américaine. Dernier album: Theatre is Evil.
«J'ai grandi dans une ville très libérale, avec des parents progressistes. J'avais 16 ans quand je leur ai dit que j'étais bi... Ils ont rigolé parce qu'ils ne m'ont pas pris au sérieux. Ils pensaient que je faisais ça pour attirer l'attention, comme me teindre les cheveux en bleu, parce que c'était punk-rock... Je trouvais qu'ils me traitaient avec tellement de condescendance!
Je crois que ma bisexualité n'a jamais été vraiment un problème pour mes parents parce que je n'ai pas ramené de filles à la maison. Ils se sont dit que c'était une phase. Mais ils ont fini par se faire à l'idée que c'était sérieux!»
Marinette Pichon
Ex-capitaine de l'équipe de France de football. Consultante pour France Télévisions.
«Concernant ma famille, mon coming out a été très naturel. Malgré un petit temps d'incompréhension de la part de ma maman, j'ai tout de suite entendu des mots rassurants et sympathiques de sa part: "tu es ma fille et ce que je souhaite plus que tout, c'est ton bonheur!" Et c'est vrai que cela m'a permis de vivre le plus normalement possible mon choix de vie, sans souci aucun lors des repas de famille par exemple.
Côté sport, que ce soit en club ou en équipe de France, j'ai toujours répondu aux diverses questions en toute franchise et je n'ai jamais rencontré de problèmes durant ma carrière. Mon cas était clair et n'amenait pas à discussion!»
Julia Lanoë
Chanteuse du groupe Mansfield.TYA (en bas sur la photo). Dernier album: ReNYX.
«Qu'il s'agisse de mes parents, de mes oncles ou de mes tantes, je vis dans une famille élargie extrêmement tolérante, ils sont au-dessus de ces questions-là. J'ai donc eu la chance de ne jamais avoir à faire vraiment de "coming out" en tant que tel! J'ai eu beaucoup de relations diverses et variées, j'ai présenté à mes parents des petits amis comme des petites amies, ça n'a jamais été une question. Le système actuel nous impose de faire un coming out alors qu'idéalement on ne devrait pas en avoir besoin...»
Kiyomi McCloskey
Chanteuse du groupe canadien Hunter Valentine. Dernier album: Collide and Conquer
«J'avais 16 ans quand j'ai participé à ma première gay pride à Toronto avec ma première copine. On a marché jusqu'à l'épuisement. Quand on s'est réveillées le lendemain, j'avais 20 messages sur mon répondeur. J'ai finalement passé un coup de fil à un ami qui m'a appris que j'étais en première page du journal qui parlait de la manif'. La photo nous montrait, ma copine et moi, en train de nous embrasser, avec écrit: "Un moment de calme donne le coup d'envoi de la gay pride. Deux jeunes lesbiennes s'embrassent".
A partir de là j'étais out, je ne pouvais pas nier ma sexualité étant donné que la ville entière savait que j'étais homo! En fait je suis plutôt contente que ça se soit fait de cette manière. Je n'ai pas eu à réunir mes proches et à leur dire: "Bon, j'ai quelque chose à vous dire".»
Tegan Quin
Chanteuse canadienne (à droite sur la photo). Avec sa sœur, elle forme le groupe Tegan and Sara. Dernier album: Heartthrob.
«J'avais 19 ans quand j'en ai parlé. Jusque-là j'étais sortie avec pas mal de filles, mais là je vivais ma première histoire vraiment sérieuse et j'ai décidé d'en parler à mes proches. Et ça a été le coming out le moins intéressant du monde! Parce que tout le monde m'a répondu "Oui, oui", tout le monde le savait déjà. Faire son coming out, c'est comme se débarrasser d'un poids. Je ne me rendais pas compte que j'avais ce poids sur les épaules, puis j'en ai parlé et là je me suis sentie si légère, c'était tellement mieux.
Mon coming out et celui de ma sœur n'ont pas été si difficiles, mais je connais beaucoup de gens pour qui ça l'a été. Par exemple, l'un de mes meilleurs amis avait très peur que sa famille ne le soutienne pas, en particulier ses grands-parents, qu'il avait entendus dire des choses horribles sur les homos. Il s'attendait à ce qu'ils ne veuillent plus de lui dans leur vie. Mais quelques semaines après l'avoir dit à toute sa famille, il a reçu un coup de fil de son grand-père, lui disant "j'ai toujours su qu'il y avait quelque chose de différent chez toi, je suis content de savoir maintenant ce que c'est et je t'aime".
J'ai l'impression que les gens biens, qui nous aiment, ne nous lâcheront pas, même si l'acceptation peut prendre du temps. Ma mère par exemple, est thérapeute, et elle est géniale. Eh bien quand Sara a fait son coming out, elle est restée sous le choc près d'un mois, elle était triste. Pas parce que Sara était homo, mais parce qu'elle s'inquiétait de ce que le monde allait pouvoir penser, de savoir si les gens allaient nous aimer et nous accepter comme elle le faisait. Mais elle a dépassé ça, et maintenant, je vous jure, si je lui disais qu'en fait je suis hétéro, elle serait dévastée! Elle ne pourrait pas l'accepter, elle me dirait "mais non, tu es lesbienne!" (Rires).»
Michelle C. Bonilla
Actrice américaine (Urgences, Dr Quinn femme médecin)
«J'ai fait mon coming out publique à la sortie de mon film Slip Away. Le scénario se basait sur ma propre expérience, quand j'ai eu une relation avec une alcoolique. C'était ma première histoire avec une femme, une histoire très tourmentée et pleine de mélodrames. Parfait pour un film! (Rires) Je ne pouvais pas cacher la vérité aux médias et à mes fans lorsque je parlais du tournage.Tout ça m'était déjà arrivé dans la vraie vie.
Lorsque je l'ai annoncé à ma mère, elle était plus inquiète que je sois avec une alcoolique plutôt que je sois homo! Alors même que je traversais ce moment douloureux, cette relation avec une personne malade, je me sentais vraiment aimée et soutenue par ma mère.»
En 2013, alors que la France s'apprête à ouvrir le mariage aux couples de même sexe, on aurait pu espérer la fin de l'invisibilité lesbienne. Et pourtant! Sur tous les films, romans, chansons, séries produits chaque année dans notre pays, combien mettent en scène une histoire entre femmes? Notre société, pas si moderne, feint encore et toujours d'ignorer les couples homos, et tout particulièrement les couples de femmes.
En 2013, une jeune femme qui se découvre lesbienne ou bisexuelle doit faire face à un silence étouffant. C'est frappant dans les témoignages que nous recueillons pour nos articles. On nous parle de la difficulté de vivre dans une société qui présuppose l'hétérosexualité. Ce sont toutes ces femmes qui, aux premiers émois, ont l'impression d'être seules au monde. Avant de se rendre compte, plus tard, à quel point l'expérience est banale, bien qu'invisible.
Pour TÊTUE, 20 personnalités out ont accepté de nous livrer un bout de leur histoire. Elles sont actrices, musiciennes, journalistes, écrivaines, avocates, humoristes... Preuve, pour ceux qui en doutaient encore, que l'on peut accomplir de grandes choses tout en assumant son amour des femmes. Ces paroles sont d'autant plus précieuses qu'elles interviennent à un moment où l'homophobie s'est libérée avec le débat sur le mariage.
Tout au long de la semaine, vous pourrez découvrir sur TÊTUE ces témoignages, rares et forts. Pour ce premier article, 10 personnalités nous racontent leur coming out, rite de passage s'il en est. Retrouvez demain, et jusqu'à vendredi, la suite de ces témoignages.
Sarah Bettens
Chanteuse belge du groupe K's Choice. Dernier album: Echo Mountain
«J'avais 28 ans quand je l'ai dit à mes parents. Ça a été très difficile parce que, dans la même conversation, j'ai choisi de leur annoncer à la fois que j'étais en train de divorcer de mon ex-mari et que j'étais lesbienne. Donc je peux comprendre que ça n'a pas été facile pour eux, même s'ils n'ont finalement pas mis beaucoup plus de 24 heures pour l'accepter. Je sais que ce n'est pas comme ça pour beaucoup de gens...
Pour moi, ça a été très libérateur et c'était nécessaire. Mais en fait, ce qui a été le plus dur, ça a été de trouver qui j'étais. Pas de m'accepter, parce que je n'avais pas de problème avec ça, mais simplement de trouver ce dont j'avais besoin, de me rendre compte que je devais divorcer et que je ne pouvais pas être avec un homme. Ce processus a été beaucoup plus difficile que de faire mon coming out aux autres.»
Nina Bouraoui
Ecrivaine. Dernier ouvrage: Sauvage
«Dès l'enfance j'ai su que j'étais différente. Je n'avais aucun mot pour cette différence, aucune honte non plus. Nous étions au cœur des années 70, les amies de ma sœur aînée ou de ma mère formaient des tableaux d'une beauté infinie. La mer, les rochers, la lumière leur appartenaient. Je tombais amoureuse et tout cela me semblait naturel, pur, normal. Je n'avais aucun tabou sur ce que je ressentais. Je me sentais portée, envahie. C'était vrai, c'était moi. J'y ai appris le sens de l'esthétisme mais aussi, peut-être, la fragilité d'une enfance particulière qui ferait de moi une adulte particulière. Les passions de l'adolescence furent violentes. La jeunesse est assoiffée de normes. À l'intérieur de moi je restais, normale, pure, poursuivant le chemin qui s'était tracé depuis mon enfance, chemin ébloui de douceur et de vérité. Je souffrais de "l'extérieur" en dépit d'une famille plutôt tolérante, elle-même différente puisque je suis issue d'un mariage mixte franco-algérien.
Quand j'ai commencé à écrire, j'ai dû apprendre à dompter mes démons. J'ai eu peur de dire, d'écrire sur la personne que j'étais vraiment. J'avais absorbé les tabous des autres. Et puis très vite je me suis sentie libre parce que l'écriture ne peut souffrir du manque de liberté. C'est impossible ça, impossible. Bien sûr et je trouve cela désolant, j'ai dû suivre un travail thérapeutique pour me sentir encore plus libre. Pour écrire de façon encore plus libre. Et il y a eu Garçon Manqué, La vie Heureuse, Poupée Bella... Et l'immense fierté d'entrer dans des solitudes qui ne devraient plus exister en 2013.»
Corinne Bouchoux
Femme politique et historienne. Sénatrice de Maine-et-Loire (EELV).
«Quand nous avons conclu le pacs avec ma compagne, en 2001, nous avons mis un bref "faire-part" dans Le Monde, avec nos noms et prénoms. Et après cela n'a plus été un sujet.
Au sénat j'ai juste dit, trois mois après mon élection, que c'était un peu "hétéroland", humoristiquement, car il me semblait être la seule parlementaire dans ce cas. Ce fut pris comme un coming out, à tort, je l'avais déjà fait... Cela m'a valu une abondante correspondance d'anciens élèves ou d'inconnus pour me remercier de ce geste et des invitations multiples à des conférences, y compris des invitations pour des "émissions de variété" que j'ai toutes refusées.»
Juliette
Chanteuse. Dernier album: No Parano.
«J'ai eu la chance d'avoir un entourage très ouvert et intelligent. Les choses se sont passées très naturellement. Ma mère n'avait aucun problème avec ça, elle l'a toujours su. Le jour où je lui en ai parlé, elle m'a répondu "je sais". Je devais avoir 19 ans. Ça n'a pas été un coup de théâtre ou une grande mise en scène!
J'ai l'idée que les gens qui n'ont pas de problème avec eux-mêmes n'ont pas de problèmes avec leurs enfants quand ils se déclarent homos ou qu'ils veulent être artistes, ce genre de choses... J'avais la chance d'être dans une famille comme ça. Mais je sais que ça peut être beaucoup plus compliqué pour d'autres. Pour les garçons, mais pour les filles aussi en fait, parce que ce n'est pas pris au sérieux. Ça reste une espèce de fantaisie, "de toute façon ça changera quand elle rencontrera un garçon, elle aura envie d'avoir des enfants", etc. C'est des conneries ça!»
Amanda Palmer
Chanteuse américaine. Dernier album: Theatre is Evil.
«J'ai grandi dans une ville très libérale, avec des parents progressistes. J'avais 16 ans quand je leur ai dit que j'étais bi... Ils ont rigolé parce qu'ils ne m'ont pas pris au sérieux. Ils pensaient que je faisais ça pour attirer l'attention, comme me teindre les cheveux en bleu, parce que c'était punk-rock... Je trouvais qu'ils me traitaient avec tellement de condescendance!
Je crois que ma bisexualité n'a jamais été vraiment un problème pour mes parents parce que je n'ai pas ramené de filles à la maison. Ils se sont dit que c'était une phase. Mais ils ont fini par se faire à l'idée que c'était sérieux!»
Marinette Pichon
Ex-capitaine de l'équipe de France de football. Consultante pour France Télévisions.
«Concernant ma famille, mon coming out a été très naturel. Malgré un petit temps d'incompréhension de la part de ma maman, j'ai tout de suite entendu des mots rassurants et sympathiques de sa part: "tu es ma fille et ce que je souhaite plus que tout, c'est ton bonheur!" Et c'est vrai que cela m'a permis de vivre le plus normalement possible mon choix de vie, sans souci aucun lors des repas de famille par exemple.
Côté sport, que ce soit en club ou en équipe de France, j'ai toujours répondu aux diverses questions en toute franchise et je n'ai jamais rencontré de problèmes durant ma carrière. Mon cas était clair et n'amenait pas à discussion!»
Julia Lanoë
Chanteuse du groupe Mansfield.TYA (en bas sur la photo). Dernier album: ReNYX.
«Qu'il s'agisse de mes parents, de mes oncles ou de mes tantes, je vis dans une famille élargie extrêmement tolérante, ils sont au-dessus de ces questions-là. J'ai donc eu la chance de ne jamais avoir à faire vraiment de "coming out" en tant que tel! J'ai eu beaucoup de relations diverses et variées, j'ai présenté à mes parents des petits amis comme des petites amies, ça n'a jamais été une question. Le système actuel nous impose de faire un coming out alors qu'idéalement on ne devrait pas en avoir besoin...»
Kiyomi McCloskey
Chanteuse du groupe canadien Hunter Valentine. Dernier album: Collide and Conquer
«J'avais 16 ans quand j'ai participé à ma première gay pride à Toronto avec ma première copine. On a marché jusqu'à l'épuisement. Quand on s'est réveillées le lendemain, j'avais 20 messages sur mon répondeur. J'ai finalement passé un coup de fil à un ami qui m'a appris que j'étais en première page du journal qui parlait de la manif'. La photo nous montrait, ma copine et moi, en train de nous embrasser, avec écrit: "Un moment de calme donne le coup d'envoi de la gay pride. Deux jeunes lesbiennes s'embrassent".
A partir de là j'étais out, je ne pouvais pas nier ma sexualité étant donné que la ville entière savait que j'étais homo! En fait je suis plutôt contente que ça se soit fait de cette manière. Je n'ai pas eu à réunir mes proches et à leur dire: "Bon, j'ai quelque chose à vous dire".»
Tegan Quin
Chanteuse canadienne (à droite sur la photo). Avec sa sœur, elle forme le groupe Tegan and Sara. Dernier album: Heartthrob.
«J'avais 19 ans quand j'en ai parlé. Jusque-là j'étais sortie avec pas mal de filles, mais là je vivais ma première histoire vraiment sérieuse et j'ai décidé d'en parler à mes proches. Et ça a été le coming out le moins intéressant du monde! Parce que tout le monde m'a répondu "Oui, oui", tout le monde le savait déjà. Faire son coming out, c'est comme se débarrasser d'un poids. Je ne me rendais pas compte que j'avais ce poids sur les épaules, puis j'en ai parlé et là je me suis sentie si légère, c'était tellement mieux.
Mon coming out et celui de ma sœur n'ont pas été si difficiles, mais je connais beaucoup de gens pour qui ça l'a été. Par exemple, l'un de mes meilleurs amis avait très peur que sa famille ne le soutienne pas, en particulier ses grands-parents, qu'il avait entendus dire des choses horribles sur les homos. Il s'attendait à ce qu'ils ne veuillent plus de lui dans leur vie. Mais quelques semaines après l'avoir dit à toute sa famille, il a reçu un coup de fil de son grand-père, lui disant "j'ai toujours su qu'il y avait quelque chose de différent chez toi, je suis content de savoir maintenant ce que c'est et je t'aime".
J'ai l'impression que les gens biens, qui nous aiment, ne nous lâcheront pas, même si l'acceptation peut prendre du temps. Ma mère par exemple, est thérapeute, et elle est géniale. Eh bien quand Sara a fait son coming out, elle est restée sous le choc près d'un mois, elle était triste. Pas parce que Sara était homo, mais parce qu'elle s'inquiétait de ce que le monde allait pouvoir penser, de savoir si les gens allaient nous aimer et nous accepter comme elle le faisait. Mais elle a dépassé ça, et maintenant, je vous jure, si je lui disais qu'en fait je suis hétéro, elle serait dévastée! Elle ne pourrait pas l'accepter, elle me dirait "mais non, tu es lesbienne!" (Rires).»
Michelle C. Bonilla
Actrice américaine (Urgences, Dr Quinn femme médecin)
«J'ai fait mon coming out publique à la sortie de mon film Slip Away. Le scénario se basait sur ma propre expérience, quand j'ai eu une relation avec une alcoolique. C'était ma première histoire avec une femme, une histoire très tourmentée et pleine de mélodrames. Parfait pour un film! (Rires) Je ne pouvais pas cacher la vérité aux médias et à mes fans lorsque je parlais du tournage.Tout ça m'était déjà arrivé dans la vraie vie.
Lorsque je l'ai annoncé à ma mère, elle était plus inquiète que je sois avec une alcoolique plutôt que je sois homo! Alors même que je traversais ce moment douloureux, cette relation avec une personne malade, je me sentais vraiment aimée et soutenue par ma mère.»
- Rock
- Age : 31
Messages : 4718
Date d'inscription : 06/09/2011
Re: fragments de coming out de filles connues 1
Mer 23 Oct - 2:40
:Merci:
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