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mielpops
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Dim 14 Sep - 14:24
« Allo, Virginie, c'est Louise. Je suis désolée, mais je ne pourrai pas venir au cabinet aujourd'hui. Contactez mes associés et demandez leur de se charger des dossiers urgents empilés sur mon bureau. Annulez et reportez mes rendez-vous d'aujourd'hui s'ils ne peuvent pas les assurer à ma place. Avisez pour les autres.

- Bien maître, mais que se passe-t-il ?
- La grippe Virginie, j'ai chopé la grippe! C'est ce que mon toubib vient de me dire !
- Vous ne serez pas sur pied avant quelques jours Louise. La grippe ne se soigne pas en un seul jour et vous le savez aussi bien que moi! Vous feriez mieux de penser à vous pour une fois et nous laisser faire !
- C'est bien la phrase que je ne voulais pas entendre. Je sais que j'en ai pour la semaine mais je peux pas rester sans rien faire. Je tenterai de revenir dès que j'irai un peu mieux et reprendrai lesen cours.
- Vous êtes têtue comme une mule ! Soignez-vous et nous on s'occupe du reste !
- Dites à Jeanne de passer le dossier Durier sur le haut de la pile et d'embrayer sur le cas Malvoix/ Portal. Cette affaire de viol commence à me taper sur le système . Cette histoire n'en finit pas. Marre que les nantis se croient au-dessus des lois. Avec ce que j'ai rajouté dans le dossier, notre bonhomme va déchanter et dormira vite derrière les barreaux. Il est coincé ! Cette femme va pouvoir enfin obtenir gain de cause et retrouvrer sa dignité !
- Oui, Louise..
- Si ça ne vous dérange pas, appelez aussi le lycée pour prévenir mes enfants que Didier viendra les récupérer. Je n'ai même plus la force de conduire, c'est horrible ! Si mon ex appelle, dites lui d'aller se faire foutre! Et Thierry aussi, qu'il aille se faire voir!
- Je m'occupe de tout cela Louise ! Prenez-soin de vous et ne vous inquiétez pas pour Nathan et Noémie ! Et je m'occupe d'eux, oui!
- Vous êtes une mère , pas une secrétaire..Ah, que ferais-je sans vous Virginie !
- Dormir et vous reposer si vous raccrochiez ! »


Clouée au lit avec une fièvre de cheval, les jambes en flanelle, les bras en guimauve et la tête comme un chaudron, cette grippe tombe bien mal. Son médecin et amie Ingrid Molek, lui a intimé l'ordre de rester alitée et connaissant le goût immodéré de Louise pour le travail, elle lui a signifié que ça ne servirait à rien de vouloir braver la maladie, car c'est la maladie qui allait gagner, à coup sûr. Les collègues sont là pour la seconder, il lui faut penser à elle. La fatigue du travail, sa séparation difficile d'avec un mari tordu et les dossiers qui s'accumulent l'ont quelque peu mise à rude épreuve. A force de se prendre pour une machine de travail, elle en a oublié qu'elle est humaine et qu'à un moment ou un autre, il faut savoir lâcher du lest.


Ne se résignant pas à se coucher malgré son état fébrile, elle s'installe confortablement dans leen cuir de l'immenseaprès avoir inséré le CD du concerto de piano n°2 de Frédéric Chopin dans son lecteur. Une douce mélodie envahit la pièce. Ce morceau, elle l'a écouté des milliers de fois mais en redécouvre à chaque fois la beauté.


Xavier, son fidèle employé de maison, au service dans sa famille depuis qu'elle est toute petite, lui apporte, sans qu'elle l'ai demandé, un thé rarissime dont le goût subtil et raffiné est un vrai régal pour les papilles.
“Merci Xavier - A votre service Madame..Madame a-t-elle encore besoin de mes services ?
- Non, je vous remercie Xavier, ça ira..Ah si..heu, puis-je vous emprunter votre quotidien?
- Certes Madame, je vous l'apporte tout de suite !
- Merci Xavier”


Le majordome et ami quitte en silence la pièce en prenant soin de fermer les grandes portes derrière lui. Xavier est un homme exemplaire comme on n'en fait plus. Prévenant, serviable, toujours affable et de bonne humeur, il devance tous les désirs de Louise et subvient à toutes ses demandes avant qu'elle n'en ait émis le souhait. S'il ne reste qu'un simple employé deau service de Louise, il n'en est pas moins un homme très avisé et de bon conseil qu'elle ne manque jamais de consulter quand le besoin s'en fait ressentir. Il est, pour Louise, un second père qu'elle adore et respecte profondément.


Les notes de Chopin s'estompent peu à peu alors que lui reviennent en mémoire les instants d'un passé heureux auprès de parents aimants et avant gardistes. Une jeunesse dorée mais réaliste au cours de laquelle, Mathilde et Jean se sont employés à inculquer les valeurs de la vie à leur fille, le respect et la considération de son prochain. Avant gardistes car, à l'époque où la société rejetait les cas particuliers, ses parents ont engagé à leur service un jeune homme fui comme la peste. Ce jeune homme pourtant excellait dans tous les domaines, avait suivi de brillantes études de droit qu'il n'avait pu malheureusement mener à bien. La maladie de sa mère l'avait prématurément jeté sur le marché duafin de subvenir aux besoins de ses six frères et soeurs, le père étant décédé très jeune. Mais la particularité de Xavier était tabou à l'époque et sa démarche fort efféminée n'était pas un atout majeur alors qu'il postulait. Jean et Mathilde Bertomieux n'ont eu cure de l' apparence de ce jeune homme de vingt ans et lui ont offert un poste qu'il allait occuper jusqu'à ce jour. Louise avait alors cinq ans. Durant les quarante années qui ont suivi, une complicité exceptionnelle est née entre ces deux là que rien ni personne n'allait ébranler.


Chopin s'est tu, Louise s'est endormie. Emportée par la fatigue, le journal posé sur ses genoux, elle s'est doucement laissée glisser dans le sommeil. Xavier arrive sur la pointe des pieds, la couvre soigneusement du châle usé dont elle n'arrive pas à se défaire, un sourire aux lèvres. Il y a bien longtemps qu'il n'a vu chez sa patronne un visage si paisible et serein. Les tourments de la vie lui laissent enfin un peu de répit. Discrètement, il attrape l'attaché-case de Louise et le range soigneusement contre la table basse où elle le trouvera dès son réveil. Il saisit lestombées à ses pieds délicats avant de les remiser et d'ajuster la veste de son tailleur sur le dossier de la chaise Louis XV. Xavier n'est pasde Louise. Il a pour cette femme une admiration sans borne et une loyauté sans faille qui se sont renforcées quand, quinze années plus tôt, elle lui a apporté soutiens moral et financier lorsque son compagnon depuis vingt cinq ans a failli perdre la vie.


Le feu qui crépite doucement dans l'imposante cheminée en marbre, apporte à l'atmosphère quelque peu austère de la pièce une sensation de chaleur et de bien être. Louise n'a jamais pu se résoudre à se séparer de se décor dans lequel son père, avocat avant elle, aimait évoluer. Elle ne peut se résigner à déranger les souvenirs dont les murs sont gorgés. Il lui semble d'ailleurs sentir parfois l'odeur de la pipe qu'il aimait fumer le soir au coin de l'âtre, un verre de cognac hors d'âge à la main pendant que sa mère s'adonnait à son passe-temps favori : les mots croisés. Depuis leur disparition dans un accident de la route, seule, cette pièce a échappé à toute la réfection du manoir.


Isolé des turpitudes de la ville, sur un vaste dede 25 ha, il est un havre de paix quand son ordure de mari dont elle est en train de se séparer, ne vient pas l'éclabousser de paroles haineuses et d'injures bien senties. Avocat, lui aussi au barreau de Paris quand ils se sont rencontrés, ils se sont mariés très vite, ont fait deux enfants tout aussi vite, avant de monter leur propre bureau d'avocats. Sans le sou, Jean-François avait pourtant été accueilli à bras ouverts par Mathilde et Jean, offrant aux deux jeunes époux la première pierre de leur édifice.


La sonnerie stridente du téléphone retentit. Louise sursaute. Reprenant ses esprits et le coeur battant, elle s'empare de l'appareil avant d'identifier le nom de l'appelant. Ce qu'elle lit sur le cadran digital fait dessiner sur son doux visage une moue qui en dit long. Elle rejète l'appel, elle n'est pas de taille à affronter un nouveau conflit . Pas aujourd'hui, elle n'en a pas la force.




Dernière édition par mielpops le Dim 23 Nov - 21:06, édité 1 fois
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Dim 14 Sep - 14:56
Ma mystérieuse Mielpops, je n'ai qu'un mot... ENCORE!!!!!
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Dim 14 Sep - 15:23
lol. Allez, un petit casse croute :




“ M'man? M'man? Tu es là? -Dans le salon les enfants!
-Didier nous a dit! Alors, ça va pas mieux?
- Non, au contraire, je crois que ça empire!
- T'as vu Ingrid?
- Oui, tôt ce matin avant qu'elle embauche et elle repasse bientôt pour prendre de mes nouvelles.
- Virginie nous a dit que papa avait téléphoné. Elle a préféré te laisser tranquille. La pauvre a chargé quand elle lui a fait comprendre que t'avais pas envie de lui parler.
- J'ai dit à Virginie de lui crier d'aller se faire foutre et je doute qu'elle ait dévié de mes paroles d'un iota.
- Exactement.
- Mais comment se fait-il que vous soyiez passés au bureau? J'avais dit à Didier de vous ramener directement.
-On est pas passés m'man, j'ai eu le compte rendu de Virginie quand elle nous a appelés pour nous prévenir que tu passerais pas au bahut. Papa a téléphoné dix minutes à peine après que tu aies raccroché. Elle a préféré te laisser tranquille avec ça et a jugé convenable que tu sois au courant seulement ce soir.
-Qu'est-ce-qu'il voulait cette fois-ci?
- Toujours la même chose! Il réclame le cabinet.
- Jamais! Il n'aura pas un sou de plus ce fumier! Il oublie que ce sont mes parents, mon propre héritage et que je suis majoritaire! J'ai 51 % de l'affaire, il n'a rien à dire, si ce n'est que je peux lui racheter ses parts et jamais je ne lui cèderai les miennes. Je suis certaine que c'est encore ce salaud de Thierry qui tire les ficelles. Je n'aurais jamais du les accepter comme associés. Ah, si j'avais su, si j'avais pu savoir..
- On sait maman, t'inquiète. Qu'il s'avise pas à venir, on est prêts à l'accueillir, Noémie et moi!
- Y'a des chances qu'il se pointe! Il n'a pas pu me joindre au cabinet, j'ai refusé son appel tout à l'heure, il va arriver furax et nous pourrir la vie.
- Qu'il arrive M'man, je te jure, il ne viendra pas pour rien, je m'en charge!..Allez, repose toi, tu as une sale mine.
- Merci les enfants. J'attends Ingrid et ensuite, je tenterai de grignoter un petit bout à dîner.
- Ok, bon, j'ai encore un peu de temps devant moi, je vais boursicoter.
- Des progrès?
- Yep, je serai bientôt un grand trader..J'ai gagné 300 euros hier en vendant sur le marché des dénoyoteurs de cerises..
- Idiot!.... Ah ça fait du bien de rire un peu.
- Sérieux, oui, j'avance M'man
- Super ! Et où est Noémie?
- Jérémy vient de l'appeler alors qu'elle franchissait la porte d'entrée. Elle est partie direct dans sa chambre.
- Ca a l'air d'être du sérieux entre ces deux là hein?
- Oui, ce mec est adorable. Je trouve qu'ils vont très bien ensemble..Allez, je te laisse tranquille. A toute à l'heure M'man
- A plus mon chéri ”








“Non ma belle, pas question! - Mais je te jure, je me sens mieux!
- C'est ça! 39,5! Tu me prends pour une bille?
- Je vais mieux, je t'assure.
- Mais oui ! Regarde, tu tiens à peine debout! Allez, hop, au dodo ma vieille ou je t'assomme !
- T'es pas drôle Ingrid!
- Ecoute, je doute que la grippe soit passée depuis ce matin. Louise, nom de Dieu, sois raisonnable. Tu peux pas aller bosser dans cet état. Combien de fois vais-je devoir te dire que tu n'es pas en état? Virginie et tes associés connaissent leur boulot..
- Ah oui, parlons-en des associés!
- Si tu parles de Thierry et de mon cher et tendre mari...
- Stop, s'il te plait. Mi-temps! Je parlais de Jeanne et Françoise. Elles peuvent très bien faire tourner le cabinet sans toi. Les deux autres ne sont plus dans le coup!
- Mais ils ont encore leurs parts. Je refuse de céder, eux de vendre la leur. On y arrivera jamais!
- Oui bein ça ne changera pas en une semaine. Soigne toi, reprends des forces et tu seras d'attaque! Et rien ne t'empêche de donner tes directives par téléphone. Nom de Dieu, Louise, délègue tes pouvoirs pour une fois!”






Dans le hall d'entrée, un vacarme épouvantable se fait entendre. La porte d'entrée s'est ouverte avec énorme fracas.


“ Monsieur, vous n'êtes pas le bienvenu ici! - Ta gueule sale pédale, me fais pas chier! Où est-elle?…
- J'ai dit, où elle est?
- Madame est souffrante, s'il vous plaît, laissez la tranquille, elle n'est pas en état de vous recevoir!
- Rien à foutre. Si elle avait répondu ce matin, j'en serais pas là!”
- Xavier s'interpose et fait écran de son corps, barrant l'accès au premier étage. Les bras en croix et le visage sévère, il défit du regard son ancien patron. Jean-François, hors de lui, l'écume à la commissure des lèvres, il dégage de sa personne de forts relents d'alcool.
“ Je t'ai dit de dégager, t'es sourd ou quoi?” Xavier ne bouge pas d'un iota, son regard toujours plongé dans les yeux emplis de haine de Jean-François.
- Non Monsieur Lemoux, je ne bougerai pas.
- Tu l'auras voulu pedzouille!”

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Dim 14 Sep - 17:14
Merci Mielpops, je suis prise dans l'histoire.
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Dim 14 Sep - 19:50
C'est un peu le but recherché et je suis ravie que ça marche
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Dim 14 Sep - 19:59
:toutecontente: :majorette: Je suis fan!
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Dim 14 Sep - 20:29
La phrase à peine terminée, Jean-François Lemoux se précipite sur le majordome et lui décoche un crochet du droit et l'envoie valdinguer sur les premières marches . Puis il se précipite et grimpe quatre à quatre les escaliers, renversant au passage un magnifique bouquet de roses rouges que Louise affectionne particulièrement. Titubant, il traverse le couloir avant d'ouvrir violemment la porte de la chambre de son ex épouse.
“ ah tiens, Ingrid, la gouinasse! T'es venue convertir ma chère et tendre, à moins que ça soit déjà fait ?-Jean-François, tu n'es plus le bienvenu ici. Si tu as besoin de me parler, tu viens au cabinet, point barre!
- Justement t'y étais pas au cabinet et t'as refusé de répondre à mon appel!
- Tu t'en vas Jean-François, ok? De toute façon, t'es même pas en état de dire quoique ce soit, t'es encore bourré!
- Je veux le cabinet Louise, tu m'entends? Ce cabinet, il est à moi, je l'ai monté !
- Avec le fric de papa, et t'y as jamais rien fichu de toute façon, à part le mettre au bord du gouffre avec tes actions douteuses. Ca t'a pas suffi d'aller faire un petit tour en prison? Dégage ou j'appelle la police! Tu vas y retourner et je te laisserai y croupir au lieu de t'en sortir!
- Des menaces?
- Non, la réalité. Tu n'es qu'un bon à rien, un avocat ripou, un raté et un alcolo. Maintenant, sors ou je téléphone..Appele Xavier Ingrid, qu'il le foute dehors. J'irai porter une main courante contre lui dès que j'irai mieux.
- Xavier? S'il peut encore monter! Je l'ai étendu net au pied de l'escalier! Allongée comme une merde la pédale!
- Tu es allé trop loin cette fois-ci Jean-François! Je vais porter plainte contre toi et ça va pas plaider en ta faveur, crois moi!
- Je vais voir s'il a besoin de moi Louise..Et toi, espèce de gros salaud, tu descends avec moi !
- Ho, une gouinasse en colère! Et tu crois me faire peur? Je ne bougerai pas d'ici!
- Toi non plus te me fais pas peur.. Louise, appele les flics, il devient dangereux. Je vais l'immobiliser en les attendant
- Et tu comptes faire quoi broute-minou?
- Ca !”

Il n'a pas fini sa question que Ingrid l'immobilise avec une clé de bras. En quelques secondes, l'abruti se retrouve paralysé, le bras retourné et bloqué dans son dos.
“ Lache moi Ingrid
- Pas question, tu es allé beaucoup trop loin cette fois-ci.
- J'ai des relations moi!
- Pour l'instant, tu as surtout une réputation. Et vu comment elle est, je doute que tes amis viennent t'apporter le moindre concours. Même ton pote Thierry ne pourra rien faire pour toi quand il viendra te récupérer en cellule de dégrisement.
- Lache moi je t'ai dit!
- Arrête de bouger ou tu vas finir par te casser le bras.
- Je vais porter plainte contre toi! Tu viens de m'agresser!
- Erreur, je n'ai fait que neutraliser un alcoolique psychopathe agressif qui a fendu le crane de Xavier dans une maison où il n'a plus le droit de pénétrer. La parole d'un avocat verreux contre celle d'un médecin, je ne donne pas cher de ta peau. Ton compte est bon. Tu auras un rapport de plus à ta charge. Tu sais que tu as perdu Jean-François. A quoi bon insister? Ah, tu n'as pas assez pour assouvir les besoins de ta duchesse? Elle t'en demande toujours plus, c'est ça? Et tu compte plumer Louise pour cette pétasse? Tu rêves mon pauvre..Tiens toi tranquille bon sang!”




Le lendemain matin, le téléphone sonne au cabinet. Virginie, la fidèle secrétaire, l'amie et la confidente de Louise reconnait le numéro et s'empresse de répondre.
“ Louise! Comment sous sentez-vous aujourd'hui?- A vrai dire, c'est pas la grande forme!
- Ca, je m'en doutais.
- Vous avez suivi mes directives Virginie?
- Tout roule Louise. Les dossiers ont été expédiés en bonne et due forme. Pour le reste, c'est la routine.
- Jean-François est passé hier et a foutu un barouf de tous les diables.
- Je suis au courant Louise. Il ne vous lâchera jamais.
- Il aime trop l'argent et notre divorce lui coupe l'herbe sous les pieds. Comment ai-je pu être aussi naïve et tomber amoureuse de tel individu?
- L'amour rend aveugle. La seule chose de bien qu'il aura faite, ce sont vos enfants. Le reste ne compte plus. A vous d'envisager un nouvel avenir dorénavant.
- Encore faut-il que je me débarrasse définitivement de lui et que je rencontre quelqu'un..Mais je ne crois plus en rien Virginie. Seuls mes enfants et leur bien être comptent à mes yeux. Le reste, n'a plus d'importance.
- Je ne suis pas d'accord, mais alors, pas d'accord du tout.
- C'est quand même étrange la vie..Regardez nous! Je ne veux plus croire en l'amour, et vous, vous le cherchez toujours!
- Nous n'avons que dix petites années d'écart Louise, faut pas pousser quand même. Ceci dit, oui, je crois en l'amour, le seul problème, c'est qu'il se fait attendre. Enfin, si, j'aime quelqu'un mais cette personne ne le sait même pas.
- Bein pourquoi ne le lui dites-vous pas Virginie?
- Parce que c'est peine perdue, elle ne me regarde pas comme j'aimerais qu'elle me voie. Et puis, elle est hétéro....Pourquoi riez-vous Louise?
- Désolée, je viens de penser à la sortie de Jean-François hier au soir..Il déteste les homos et il n'a toujours été entouré que par ça..Xavier, Ingrid, vous..
- Je suis au courant de ce qui s'est passé. La police a téléphoné ce matin pour avoir quelques informations à son sujet et j'ai raconté la conversation téléphonique que jai eue hier avec lui.
- Parfait. Il doit être encore en train de décuver. Ca nous fait un peu de répit. Je crains que la soirée d'hier ne l'ai blessé et n'ait fait que nourrir son envie de me voir à terre.
- Qu'il fasse une belle connerie, et qu'il croupisse en prison, c'est tout ce que je demande..Et que sa duchesse vienne lui apporter des oranges vétue d'un manteau de toile au lieu d'un vizon.
- Je vous adore Virginie..heu, je vous appelais pourquoi déjà? Ah oui..Ca vous dirait de venir diner avec moi ce soir, enfin, si vous n'avez rien de prévu bien entendu!
- Ni rien, ni personne ne me retient, je serai là..Je suppose que je dois vous apporter les dossiers jaunes? 19H00?
- Exactement Virginie.. A tout à l'heure
- A tout à l'heure Louise..Heu, avez-vous besoin d'autre chose?
- Non, je vous remercie Virginie.”

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Dim 14 Sep - 22:41
...perdue dans cette histoire que je rêve de dévorer pour en connaître la fin. :toutecontente: :majorette:
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Lun 15 Sep - 6:45
4

Ingrid rentre chez elle après une journée harassante. A croire que les gens se sont donnés le mot , tomber malade en même temps. Si la journée avait duré 48 heures, elle l'aurait aussi bien remplie. Le pugilat avec Jean-François, son intrusion dans la demeure de Louise et l'agression contre Xavier la rendent quelque peu soucieuse. L'ex mari de Louise dépasse un peu plus les bornes à chaque fois. Que se passera-t-il lors de leur prochaine entrevue?
Elle ouvre la lourde porte d'entrée et dépose sa vieille mallette dans le coin pourvu à cet effet. Elle se débarrasse de ses bottes en cuir retourné et enfile sa vieille paire de mules. Elle tend le nez, une délicieuse odeur vient titiller ses narines. Elle pose les clés de sa voiture dans le cendrier en cristal qui trône sur la commode lorsque des mains enserrent tendrement sa taille et que des lèvres chaudes embrassent délicatement son cou. Puis les bras la débarrassent de sa doudoune qui portent encore la trace des premiers flocons de neige de l'hiver.
“Bonsoir doc! Tu as passé une bonne journée mon coeur?-Bonsoir mon ange..Oui, et non, journée bien remplie et surtout mouvementée.
- Laisse moi deviner. Louise encore?
- Tout à fait. Cette fois-ci, Jean-François s'est pointé, ivre mort et a rétamé Xavier d'un coup de poing. Il est monté comme un fou dans la chambre. Je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé si je n'avais pas été là. Il m'a fait peur Stéphanie. Ce mec est dingue.
- Et Xavier?
- Déplacement de la mâchoire. On a appelé la police et ils ont embarqué Jean-François que j'avais immobilisé. Xavier et Louise ont décidé de porter plainte. Jean-François va passer la nuit au trou. Et sa duchesse va encore lui fondre dessus!
- Sa duchesse? Son toutou tu veux dire.
- T'inquiète, elle sait être lucide pour ce qui l'arrange. Parfois, je me demande lequel des deux manipule l'autre, lequel des deux est le plus tordu. Ils se sont bien trouvés ces deux là..Non, là n'est pas le problème. Qu'ils se bouffent entre eux, ça m'est égal. C'est pour Louise que je m'inquiète...
- Allez, viens t'assoir mon ange..je t'ai préparé ton plat favori..Un petit verre de vin blanc, ça te dit?
- Je l'ai senti en arrivant chérie. Et ça sent rudement bon! Tu es un amour..et toujours pleine d'attentions!
- Ho, mais je fais pas ça pour rien ma puce..
- Toi, tu as une idée derrière la tête!
- Peut-être bien..
- Finalement, je vais le prendre ce verre. Ca me fera du bien. Le temps et ce que j'ai vécu ce soir m'ont frigorifiée. Un peu d'antigel me fera peut-être du bien.
- Madame est servie!”




Stéphanie tend à sa compagne depuis dix ans, un verre de Pacherenc du Vic-Bilh blanc dont Ingrid rafolle.


Le médecin se laisse entrainer jusqu'au large fauteuil en cuir blanc sur lequel l'invite à s'assoir la brune Stéphanie.
“ Raconte-moi !- A vrai dire, chérie, je n'ai pas trop envie d'en parler. J'ai surtout besoin de chaleur et de réconfort.
- C'est bien pour ça que je suis là amour. Pour t'aider à chasser tes idées noires et t'aider à passer une bonne soirée.” Joignant le geste à la parole, Stéphanie retire des mains le verre du délicieux nectar et caresse du dos de sa main le visage d'albâtre de la blonde Ingrid.
- Et tu y excelles chérie ...”





Séphanie s'approche des lèvres d'Ingrid et y dépose un baiser délicat. Suivi d'un autre plus sensuel et plus profond. Les bras de la blonde enserrent la taille de la jeune femme et leurs corps se rapprochent, se serrent pour n'en former plus qu'un. Oubliés les tracas, envolés les soucis, Ingrid s'abandonne à sa belle et se laisse glisser sur le chemin du désir. Les lèvres pulpeuses de Stéphanie se promènent sur son visage, parsemant ses joues, son front, son nez, ses yeux de baisers brulants alors que ses mains entrainent son corps dans un délicieux frisson.


Telle les pétales de la fleur, Ingrid s'ouvre et se laisse investir par les caresses sucrées de sa maîtresse. Stéphanie, dans une lenteur calculée laisse courir ses lèvres gourmandes sur la peau douce de sa compagne. Dans un souffle chaud, Ingrid l'encourage à continuer avant de lui prodiguer à son tour les mêmes gestes de volupté.


Peu à peu, les vêtements tombent, un à un, laissant à nu des corps en transe, glissant l'un sur l'autre, l'un sous l'autre, roulant, s'étreignant, entraînant dans leur ballet de sensualité des mains et des lèvres affamées. Les gémissements deviennent râles lorsque les doigts se jouent savamment des endroits secrets qui se dévoilent sous la caresse du plaisir. Les baisers sulfureux viennent en renfort et les langues fureteuses affolent les sens qui ne demandent qu'à exploser.




Virginie Cantier arrive à 19h pile chez Louise. Elle n'a plus besoin de se faire annoncer, elle possède elle-même une télécommande pour ouvrir le lourd portail qui donne accès à l'immense propriété.


Xavier l'attend déjà sur le palier de la porte d'entrée, en haut des marches, raide comme un passe-lacet. Le malheureux tente d'adresser un sourire de bienvenue à la visiteuse mais un rictus douloureux barre son visage.


“Xavier, bonsoir! Mon dieu, cet abruti ne vous a pas raté!- Non Madame et je m'en veux de ne pas avoir eu l'occasion de lui rendre son coup. J'ai regretté mon rang ici sinon, je ne l'aurais pas raté non plus.
- Je pense que vous auriez du. Jean-François ne fait plus partie de la maison. Et puis je suis persuadée que ça aurait fait très plaisir à Louise!
- Le souci, c'est qu'il m'a à moitié assommé...
- Vous avez déjà déposé une plainte j'espère!
- Oui, j'ai fait ce qu'il fallait et j'en ferais encore même d'avantage pour Louise.Même sous l'emprise de l'alcool, il n'a jamais agi ainsi avant. Il faut mettre rapidement cet ignoble individu hors d'état de nuire. Je crains le pire.
- Je suis d'accord Xavier. Je mettrai tout en oeuvre pour en arriver à bout. Nous formons une équipe du tonnerre, vous, Louise, Ingrid et moi. Il va nous falloir resserrer les rangs et être vigilants. Franchement, je ne vois pas ce qu'il peut faire de plus! Légalement parlant je veux dire! Il n'aura jamais les parts de Louise et la seule chose qu'il peut faire, c'est de lui revendre les siennes puisqu'il n'en a qu'après le fric.
- Alors pourquoi ne les cède-t-il pas? Ce serait si simple!
- Revendre des parts ne rapporte pas assez. Il veut tout, c'est pas plus compliqué que ça Xavier!
- Vous avez certainement raison, c'est ce que je pense aussi. Rentrez vite, il commence à neiger. Venez vous mettre au chaud. Louise vous attend...”






Virginie pénètre dans le vaste salon. Louise est allongée sur le boudoir, face à l'âtre dont elle regarde les flammes danser au rythme des crépitements. L'image paraît figée et Virginie ne peut s'empêcher d'admirer ce tableau sorti tout d'un coup du XVIII ième siècle. En ces lieux, le temps semble s'être arrêté, laissant à chaque visiteur le délice de retrouver la tranquillité et la quiétude d'antan.


Elle s'approche en silence de sa patronne, la laissant le soin de la surprendre, rien que pour apercevoir sur son visage ce sourire qu'elle apprécie tant. Les lueurs orangées du feu se reflètent dans sa lourde chevelure auburn, donnant de subtils mélanges chatoyants dans lesquels se noie son regard . Elle s'approche d'avantage et dépose sur le bureau en chêne le porte dossier que Louise lui a demandé d'apporter. Louise est immobile. Louise s'est endormie.


Elle est si bien et si belle que Virginie ne songe pas le moins du monde à la reveiller. Elle s'installe tout naturellement dans le fauteuil placé juste en face du sien et décide de patienter. Après tout, ni rien ni personne ne l'attend et qui plus est, Louise l'a invitée à lui tenir compagnie ce soir au dîner. Même la neige qu'elle voit tomber à gros flocon depuis quelques minutes ne l'empêchera d'apprécier tout le temps qu'elle le pourra le spectacle qui s'offre à ses yeux.


Elle s'enfonce d'avantage dans le grand fauteuil sombre, celui-là même où Jean s'assayait pour savourer son cognac le soir après le repas. Elle croise ses jambes interminables sous son ravissant tailleur vert pomme, replace ses petites lunettes rondes sur son joli petit nez en trompette et range soigneusement la petite mèche blonde perdue sur son grand front . Elle a tout de l'image d'épinal, le portrait type de la secrétaire infaillible, fidèle et loyale.


Elle observe Louise dans son sommeil. Seul le feu qui crépite perturbe le silence de la pièce jusqu'à ce que Xavier entre et vienne proposer ses services. D'un geste affable et reconnaissant, Virginie lui signifie qu'il peut prendre congé pour l'instant et retourner à ses occupations.


Qu'il est bon de savourer ces instants de quiétude en dehors des heures survoltées du cabinet qui ne laisse jamais un seul instant de répit. Entre les dossiers et les clients, les coups de fil et les rendez-vous, les annulations et les dossiers à classer ou à traiter, la police, le procureur, le juge..les journées passent à une vitesse vertigineuse. Mais elle en retire toujours la fierté et la satisfaction du travail bien accompli. Simple secrétaire à son arrivée il y a seulement cinq ans, la voilà devenue la secrétaire personnelle de Louise.






“ Allo, Thierry? C'est moi, je suis dans la merde!-Qu'est-ce que t'as fait encore? Tu es retourné là-bas!
- Oui..
- Putain, JF, tu sais ce que tu risques bordel! Qu'est-ce qui s'est passé?
- Je suis allé chez Louise, complètement bourré et j'ai envoyé ce pédé de Xavier dans le décors. J'ai tout cassé et j'ai agressé Louise verbalement. Ingrid était là aussi et j'ai rien pu faire à Louise, enfin, je n'en ai pas eu le temps. Cette pute d'Ingrid était là et elle m'a stoppé net. J'ai cru qu'elle allait me péter le bras cette conne.
- Encore heureux que tu n'aies pas touché Louise! Punaise, t'es inconscient ou quoi?
- Ingrid m'a immobilisé, les flics sont arrivés et m'ont embarqué..
- Ok, donc, dépôt de plainte et t'es en garde à vue..
- Oui..
- Nom de Dieu Jean-François, tu vas tout perdre ! Imagine un peu, Louise n'est pas restée sans rien faire et j'aurais fait pareil à sa place. Elle veut te voir sur la paille et va s'y employer..Purée, pense donc! La main courante le proc, l'ordre des avocats sans compter la sanction!
- Fais pas chier, je sais tout ça!
- Tu sais, tu sais, mais c'est à croire que t'en as rien à foutre ! Imagine que tu sois radié du barreau! Ca te pend au nez! C'est pas la première fois que tu fais le con!
- C'est pour ça qu'il va falloir que j'agisse..
- Tu sors demain?
- Oui..
- Et que veux-tu que je fasse là? Tu décuves et t'es en garde à vue. On marche sur des charbons ardents je te rappelle..Combien de fois va-t-il falloir que je te le répète bon sang?
- Porte les docs que j'ai mis de côté pour le Belge. C'est tout ce que je te demande de faire. Apporte les lui et prend la malette en échange. Je devais le faire mais de là où je suis, je ne peux rien faire.
- A qui la faute? Tu aurais du y penser avant! Va falloir que tu te calmes et te fasses oublier, même si je pense qu'il est trop tard.
- Tu me laisses tomber, c'est ça?
- Non, je dis juste qu'il faut que tu te calmes. Avec nos agissements et tes débordements, notre champ de manoeuvre est plutôt restreint. Alors, pédale douce s'il te plaît.
- Putain, faut que j'appelle Corinne, quelle merde !
- Je l'appelle en route. J'arrive. Surtout, tu ne dis rien avant que je sois là!”
- Je sais ce que j'ai à faire bordel !”
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Lun 15 Sep - 8:16
Je connais ce milieu...l'art de la manipulation y est fréquent. Ce que je trouve navrant c'est la destruction que cela entraîne dans un périmètre proche!
J'aime le soutien que d'apporter ces deux femmes, leur amour est pur et simple, mais il fait du bien.
Merci ma petite sphère douce et croustillante. Tes écrits sont à cette image, je passe par toutes les émotions, c'est un joli feu d'artifice.
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Lun 15 Sep - 8:54
Merci de prendre le temps de mettre un petit commentaire à chaque lecture Angebleu. Ca fait toujours plaisir Wink Pour la peine, je t'en remets un petit bout !
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Lun 15 Sep - 8:55
5

Jean-François raccroche, satisfait de l'initiative de Thierry au sujet de Corinne. Il n'a nullement envie d'affronter son flot de questions et de reproches et préfère brûler son énergie ailleurs que contre des moulins à vent. Comme à son habitude, Thierry trouvera les mots justes. Jean-François pénètre dans sa chambre de dégrisement et s'allonge à même le sol. Au contact du ciment froid, son corps se met à frissonner. Peut-être cela lui permettra-t-il de remettre ses idées en place plus rapidement. Il fixe le plafond et ferme à moitié ses yeux gris acier. Il n'ignore pas que les événements de ce soir vont peser lourd pour le divorce et faire gagner des points à Louise.





Dans sa tête, les idées se bousculent, son cerveau bouillonne. Il lui faut trouver une solution, se sortir de ce mauvais pas, gagner son divorce, écraser Louise, empocher le fric, tout oublier et se faire oublier.







“Putain, qu'est-ce-que tu foutais Corinne?

- Je me préparais pour le concert! Si je ne l'avais pas fait, je n'aurais jamais eu le temps de rentrer pour me changer et repartir ensuite. J'aurais raté le début du spectacle!
- Non, mais je rêve! Y'en a que pour ton fichu concert ma parole! Mais t'as quoi dans la tronche? Je me demande parfois comment tu fonctionnes!
- Mon chéri, je ne pouvais pas faire autrement et .. Thierry m'a dit que tu m'y emmenerais!
- Et qui va me faire à bouffer en rentrant? La bonne n'est pas là aujourd'hui! Et en plus, tu me laisses tout seul !?
- Tu te poses la question quand je reste des heures à t'attendre alors que tu es je ne sais où?
- C'est pas pareil!
-Le résultat reste le même! Tu te permets ce que tu n'acceptes pas chez les autres. Tu es insupportable Jean-François. J'aurais mieux fait te laisser croupir en cellule de dégrisement. Tu sais, j'en ai assez d'aller te récuperer dans un état plus lamentable à chaque fois. Et là, tu as vraiment été trop loin! Ca risque de te couter très cher tu sais?!
- Tu ne m'aimes plus, c'est ça?
- Je t'ai dit que j'en ai marre de tes agissements! J'en ai marre de recoller les morceaux et de faire bonne figure! Quand est-ce que tout cela se terminera?
- Quand j'aurai récupéré mon cabinet et quand j'aurai écrasé Louise!
- Ne peux-tu pas te contenter de ce que tu as à la fin?
- Eh ho! Tu craches pas sur les visons que je sache! Tout ça a un coût ! Tu veux rouler en Clio et t'habiller en Tati? Tu veux retourner dans ta vie minable, te foutre à poil tous les soirs pour un salaire de merde et faire bander des minus qui te prennent pour une pute et qui veulent te sauter à la fin de ton numéro?
- Non, tu le sais bien !

- Et ton gamin? Tu y penses à ton gamin? Ton taré de gosse me coute la peau du cul! Les soins, l'hôpital, les assistants de vie, et j'en passe!
- Tu n'as pas le droit de parler de lui ainsi, tu es un monstre!
- Arrête de me gonfler tu veux?! Tu sais que j'ai raison! Tu serais encore dans la merde si je t'avais pas sortie de là! Et Dieu seul sait ce qu'il serait advenu de ton fils! Ca suffit maintenant! Monte! Je t'emmène à ce putain de concert !”




Le couple monte à bord de la Porsche Cheyenne. Jean-François prend le volant, s'installe, met le contact et démarre en trombe, faisant crisser les pneus non sans s'être adonné à son passe-temps favori : faire brûler la gomme sur le bitume. Corinne se tait, Jean-François sait qu'elle déteste ça, mais encore une fois, il passe ses envies sans se soucier de ses craintes à elle. De guerre lasse, elle se laisse conduire sans dire un mot. Elle regarde défiler sans les voir les bâtiments gris et se met à pleurer en silence.








“ Cette conne est au concert et je me retrouve tout seul comme un con à la maison!
- Bein, c'est pas la première fois! Faisons comme on fait d'habitude !
- Thierry, mon pote, tu as raison ! Elle sera pas là avant trois ou quatre heures du matin, peut-être plus. Elle va sortir après avec ses copines. On se fait une petite soirée?
- Pas de souci, j'arrive..
- Appelle les filles.Je m'occupe du reste..
- Au fait, il t'en reste?
- J'ai tout ce qu'il faut de ce côté là. J'aime ne pas décevoir mes amis!
- C'est clair, avec toi, on est jamais déçu.
- Dépêche, je t'attends...il n'est que 20h00 et j'ai envie de profiter au maximum avant que Corinne ne rentre.
- Ce serait plus simple de sortir non? Tu pourrais t'amuser toute la nuit! Et ça serait pas la première fois que tu files sans rendre de compte!
- Je sais bien, mais j'aime bien cette conne malgré tout. J'ai besoin d'un animal de compagnie et elle répond parfaitement à tous les critères..même si elle me casse les couilles de temps en temps. Il faut que je me montre plus conciliant avec elle. J'ai mon plan Thierry. J'ai beaucoup réfléchi pendant ma garde à vue...
- Je sais pas ce que tu trames Jean-François..Mais tu me connais, j'en suis..
- Mouais, tu aimes le fric et je sais que c'est pour ça que je peux compter sur toi. Appelle les filles et ramène ta fraise! J'ai envie de m'amuser ! ”




Dans l'immense appartement de 250 m², Jean-François accueille avec un large sourire les six filles que Thierry a ramenées. Aussi jeune et aussi belle l'une que l'autre, elles pénètrent dans la pièce principale avec un déhanchement étudié . Les yeux pétillants de Jean-François et le regard qu'il leur adresse ne laisse planer aucun doute quant à ses intentions. Après les avoir embrassées l' une après l' autre, il se dirige d'un pas joyeux vers la cuisine avant de se saisir de trois bouteilles de champagne qu'il avait mises au frais et en revient tout aussi vite. Les flûtes tintent entre ses doigts fébriles. Il les dépose sur la table basse alors que les filles se mettent à l'aise. Fausse fourrure, cuir et trench tombent à même le sol. Un bruit de détonation se fait entendre et les éclats de rire fusent. Le bouchon de champagne retombe mollement sur le tapis et Jean-François remplit copieusement chacune des flûtes avant de boire au goulot les dernières gouttes du précieux liquide.


Alex, Sylvie, Nathalie, Laurence, Chloé et Vanessa s'installent confortablement sur l'immense sofa où Jean-François et Thierry viennent les rejoindre. Se placant judicieusement au milieu des filles, un grand sourire aux lèvres, les deux hommes paradent comme des barbots. Les flûtes tintent, les verres sont levés et vidés d'un coup en l'honneur du plaisir et de la luxure.


Une seconde bouteille est ouverte, puis une troisième et encore une autre. Le champagne coule à flots, se déverse sur des lèvres, puis sur les décolletés vertigineux. La température monte crescendo. Jean-François se lève en titubant et abandonne un instant ses trois hôtesses avant d'aller chercher une poche de plastique puis de la déposer sur la table basse.


Prenant une profonde inspiration, le doigt en l'air comme s'il allait prendre la parole, il se concentre et retire lentement de l'étui des petits sachets contenant une poudre blanche. Son ami Thierry et les filles poussent des cris approbateurs et joyeux. Le voyage avec le champagne n'était qu'un hors d'oeuvre, il est temps de passer aux choses sérieuses.


Il vide avec précaution, sur la vitre opaque de la table, le contenu de chacun des sachets, et à l'aide d'une carte de crédit sortie de sa poche, travaille avec minutie la poudre blanche jusqu'à former plusieurs traits. “ C'est de la bonne, régalez-vous!”
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Lun 15 Sep - 10:49
Étrange ressemblance et même prénom pour le pervers manipulateur. Un air de déjà vécu. Sauf pour le mien de prénom qui n'est pas à la bonne place Wink sinon ta vision est juste d'une tranche de vie qui malheureusement existe et fini mal souvent!
Ce récit est poignant!
Tu sais je crois vraiment que l'on se connaît d'il y a fort longtemps, avant cette vie Wink
:câlins2: :cadeaufleurs:
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Lun 15 Sep - 14:01
Possible tout ça Wink Allez, j'en remets une couche




“ Tu nous gâtes mon chou s'écrie Alex avec des yeux malicieux!
- Pas plus que toi dans quelques minutes ma belle. Tu as un cul à damner un saint et j'ai bien l'intention d'aller le sniffer aussi!
-Il est tout à toi!
- Et vous les filles, soyez pas jalouses, y'en aura aussi pour vous!”


Joignant le geste à la parole, il attrape Alex et arrache ses vêtements en un temps record. Tel un chien, il se jette sur la jeune femme et se met à la tripoter sauvagement sous le regard complice de la petite assemblée.
Thierry imite son ami et s'acharne sur Vanessa. Sylvie, Nathalie, Laurence et Chloé ne voulant pas être en reste, se déshabillent à leur tour avant de se prodiguer entre elles des caresses devenant de plus en plus torrides. Des mains explorent les corps, passant de l'un à l'autre dans une lenteur calculée. Des lèvres déposent des baisers humides sur des peaux frissonnantes. Leurs corps s'emmêlent et se laissent envahir par des vagues de plaisir. Chloé, se retrouve à califourchon sur Laurence qui caresse ses magnifiques seins alors que Nathalie lui délivre un baiser sulfureux. Pendant ce temps, Sylvie s'installe au dessus de la tête de Laurence qui ne résiste pas longtemps à la tentation et se met à la lécher copieusement avant de la pénetrer et de faire jouer ses doigts en elle. Nathalie et Chloé viennent alors se placer savamment entre les cuisses grandes ouvertes de Laurence , mélangeant le goût de leurs baisers sauvages et sensuels à celui de son sexe gonflé de désir.


Après avoir terminé leur ouvrage, les deux mâles se régalent du spectacle qui s'offre à eux.
“ Je te croyais homophobe Jean-François! - Je le suis toujours, mais ça m'excite de les voir se lêcher le minou.
- Où est la différence?
- Tu plaisantes? Je veux bien voir deux nanas se chauffer pour mieux les choper après, mais voir deux mecs s'enfiler, non merci!
- Tu imagines Corinne faire ça?
- Si Corinne me fait ça, je la bute.
- Je ne comprends pas ton raisonnement Jean-François.
- Y'a rien à comprendre. C'est comme ça, c'est tout!
- Ce que je comprends c'est pourquoi tu défends si bien les ordures!
- Oui, mais ma plus belle ordure me donne du fil à retordre...moui ma belle... mmmm que c'est bon. Tu te débrouilles très bien, t'arrête pas surtout”...




Louise, assise confortablement dans son lit, deux gros oreillers calés dans son dos, épluche le courrier du jour. Son téléphone tout près d'elle, elle attend avec impatience les nouvelles du cabinet. Sa grippe lui laisse un peu de répit et elle en profite pour se plonger dans le travail.
Quoi de mieux qu'un petit regain de tonus et le merveilleux paysage blanc qui apparait à la fenêtre? La neige tombe sans discontinuer depuis plusieurs heures et la couche neigeuse s'épaissit à vue d'oeil pour le plus grand plaisir des enfants et des grands.


Les lunettes au bout du nez, une tasse de thé fumant dans une main, elle épluche le quotidien qu'elle a l'habitude d'emprunter à Xavier. Les faits divers attirent particulièrement son attention et un petit sourire se dessine sur son visage lorsqu'elle découvre un petit article en bas de la page. On y relate anonymement l'intrusion brutale de Jean-François dans sa propriété ainsi que l'agression de son majordome. Aucun nom n'est cité mais la description du personnage et de son passé ne laissent traîner aucun doute quant à son patronyme. Louise est satisfaite, l'article qu'elle a elle-même écrit n'a pas mis longtemps à paraître et son amie journaliste qu'elle connaît depuis des années s'est fait un plaisir de le faire paraître. Battre le fer tant qu'il est chaud est sa devise et elle ne laissera à Jean-François aucun répit, aucune chance de voir tourner la chance en sa faveur.
Le monde de la magistrature n'est pas sans ignorer les agissements douteux de Lemoux mais il est n'en connaît pas toutes les facettes. Et Louise est décidée à les dévoiler.


Sous ses airs de brave femme, affable et serviable, Louise n'en est pas moins une battante et elle s'est jurée d'employer toute son énergie pour gagner son combat contre son ordure de mari. Ce dernier n'a plus qu'un cercle restreint d'amis depuis qu'il trempe dans des affaires louches mais il lui en reste suffisamment, prêts à tout pour empocher de belles petites fortunes contre leur collaboration..collaboration forcée car Jean-François est aussi passé maître dans l'art du chantage. Toujours au courant de leurs faits et gestes, fouillant sans répit leur vie professionnelle et privé par n'importe quel moyen, il se sert de leurs écarts afin de s'approprier leur soutien. Cela aussi, Louise le sait mais elle choisit de garder cette carte en main et de l'abattre au moment voulu.


“Louise! Bonjour! C'est Virginie! Comment vous sentez-vous ce matin?
- Je vais mieux, bien mieux je vous remercie!
- Votre article sur le journal est passé, vous avez vu?
- Oui, je viens de le lire à l'instant. Je donnerais cher pour voir sa tête quand il le lira. Et je sais qu'il le lira!
- Et vous voulez une autre bonne nouvelle? Tout le monde a vu ce petit encart dans les faits divers et votre coup a porté! Ils savent tous de qui il s'agit comme vous l'esperiez. Ca murmure grave dans les couloirs! Le téléphone n'arrête pas de sonner. Beaucoup vous apportent leur soutien et veulent voir sa tête tomber.
- Je sais, il est une injure à notre profession. Une erreur de la nature, une erreur d'aiguillage. A nous de le remettre à la place où il doit être depuis longtemps et dont il n'aurait jamais du ressortir : la prison!
- Ce qu'il a fait l'autre soir est bien léger..
- Je sais bien Virginie. Il a payé pour le passé mais Jean-François n'est pas homme à rester sans tremper dans une magouille. L'appât du gain est son leitmotiv mais c'est aussi ce qui le perdra. Il ne sera pas toujours chanceux et il commettra un faux pas. Je l'y aiderai. Je ne le connais que trop bien, il ne reste jamais inactif. Dieu seul sait quels coups il prépare, mais je le découvrirai et cette fois-ci, Louise ne l'aidera pas mais appuiera d'avantage sur sa tête pour mieux l'enfoncer dans sa merde.
- Louise, j'ai peur de sa réaction à l'article.
- C'est bien là le but de la manoeuvre. Je veux qu'il réagisse. J'aimerais surtout voir les moyens qu'il va utiliser, non seulement pour m'abattre, mais aussi pour mener à bien ses coups foireux...Je sais tout sur lui, sur Corinne, sur ses soirées spéciales sans parler de son addiction à l'alcool et à la drogue..D'ailleurs, je me demande comment son coeur n'a pas lâché. L'alcool et la drogue n'ont jamais fait bon ménage...
- Vous savez aussi bien que moi ce dont il est capable. Méfiez-vous Louise”


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Lun 15 Sep - 21:02
Merci ma douce bille croquante Smile c'est un plaisir de te lire à chaque fois. Merci de ce partage. :MohBuzou: :câlins3: :cadeaufleurs:
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Lun 15 Sep - 21:57
Tout le plaisir est pour moi Very Happy
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Mar 16 Sep - 11:04
Le réveil sonne. Il est 07h00. Dans leur kingsize bed, Corinne s'éveille. Complètement nue, elle remonte d'un geste rapide les draps de soie noire sur son corps frissonnant avant de poser sa main à sa droite et constater que Jean-François n'est pas à ses côtés. Le drap encore chaud lui fait comprendre qu'il est debout depuis peu.


Intriguée, elle s'interroge sur ce fait inhabituel. Lemoux ne se lève jamais avant 10h00 le dimanche matin. C'est le seul jour de la semaine où il s'accorde une vraie grasse matinée.
La tête pleine de décibels et des jeux de lumière du concert de la veille, elle se positionne sur le ventre, espérant retrouver rapidement le sommeil et récupérer de sa sortie . Elle s'est couchée il y a deux heures à peine et elle décide qu' il est trop tôt pour se lever. Elle a envie de replonger dans ses rêves et surtout éviter une nouvelle discussion creuse avec Jean-François.


Un bruit métallique et de porcelaine se fait entendre. Elle s'interroge. D'ailleurs, plusieurs questions lui viennent en tête mais elle n'a pas envie de se lancer dans le sujet. Pourtant, elle n'a pas le choix. Jean-François pénètre dans la chambre, tout sourire, frais comme un gardon.
“ Bonjour ma chérie ! Lui dit-il
- Toi? Qu'est-ce-que tu fiches debout à cette heure ci? Il est à peine 07h15! Et pourquoi le réveil a-t-il sonné à 7h00? T'étais même pas dans le lit!
- Je me suis réveillé avant que ça sonne. Et mince..J'ai pas coupé la sonnerie ...
- Si ce n'était pas prévu de me réveiller, pourquoi arrives-tu avec un plateau petit déjeuner? Et pourquoi ce petit déjeuner au lit d'ailleurs?
- Je suis grillé. Oui, c'était calculé et oui je voulais t'apporter ton petit déjeuner au lit.
- Pourquoi donc?
- Peut-être une manière détournée de m'être montré si odieux avec toi hier. Je me suis conduit comme un vrai mufle. Veux-tu bien me pardonner?
- Et tu crois sincèrement que ce plateau déjeuner va suffire?
- Non, bien sûr que non! Attend, j'ai autre chose pour toi!
- Des roses? Rouges! Comment te rappelles tu que ce sont mes préférées, toi qui as toujours opté pour des lys?
- Tu vois bien que j'ai fait des efforts! Sois un peu plus magnanime s'il te plaît ! Je ne sais comment me faire pardonner et la seule chose que tu trouves, c'est de m'enfoncer d'avantage!
- Tu vois bien que c'est désagréable et je trouve que ce n'est rien par rapport à ce que tu m'as fait subir!
- C'est vrai! C'est pourquoi j'ai encore quelque chose pour toi et c'est la raison pour laquelle j'ai mis le réveil à sonner si tôt.
- Qu'as-tu encore manigancé Jean-François?
- Oh rien de bien particulier si ce n'est juste que j'avais envie de te faire plaisir aujourd'hui. Je te le répète, je trouve que je ne suis pas l'homme idéal ces derniers temps et je compte bien me rattraper.
- Il est vrai que tu t'es montré plus amoureux..
- Déjeune tranquillement mon ange. On a encore le temps. Ensuite, je te conseille d'aller te doucher et te te préparer!
- Me préparer à quoi?
- On prend le jet dans deux heures et on s'envole pour Venise!
- Tu as eu toujours horreur de cette ville Jean-François..
- Je sais, mais je sais aussi que tu as toujours rêvé de découvrir Venise. J'ai donc décidé de t'offrir ce petit cadeau et surtout de penser un peu plus à toi.
- Tu as donc vraiment décidé de te faire pardonner ? Ou cherches-tu à te faire pardonner autre chose que j'ignore?
- Tu m'énerves à la fin Corinne ! Que dois-je faire pour te prouver ma sincérité?
- Une question chéri. Comment se fait-il que je retrouve cet appartement propre comme un sous-neuf alors que la bonne a son week-end et que tout soit en ordre alors que c'était un vrai foutoir quand je suis partie?
- Ca aussi, j'ai voulu y mettre du mien. Je sais que tu n'aimes pas le bordel et je connais ta magniaquerie..
- Me dis pas que tu as fait toi-même le ménage?!
- Ca t'aurait amusée de me voir habillé en soubrette pour le faire, avoue !
- Ca aurait été plutôt cocasse oui! Garde moi ce plaisir pour une prochaine fois. Combien de temps reste-t-on à Venise chéri?
- Quatre ou cinq jours, comme tu voudras. J'ai réservé au Palazzo Dandolo..
- L'hôtel Danieli tu veux dire! Cet établissement a des siècles d'histoire! Ho mon chéri, tu as mis dans le mille! Merci! J'ai hâte d'y être!.
- Alors, dépêche toi de déjeuner et de te faire belle...qu'on décolle vite pour l'Italie.” dit Jean-François en posant délicatement ses lèvres sur celles de Corinne.
- Je dormirai dans le jet..Je suis rentrée très tard et je manque de sommeil..”


“Et moi j'ai pas fermé l'oeil!” se dit Jean-François dans un sourire glauque..


Virginie arrive enfin à la propriété de Louise, en ouvre le grand portail comme à l'accoutumée et vient se garer devant l'entrée. Comme d'habitude, elle est accueillie chaleureusement par Xavier qu'elle salue avec courtoisie avant de s'inquiéter de son état de santé.


Ils entrent tous deux dans le manoir où règne un silence bienvenu. Cela change du cabinet toujours en mouvement. Décidément, elle adore cet endroit et c'est avec un plaisir indicible qu'elle s'y rend quand elle en a l'occasion. C'est à dire, pratiquement tous les jours. Une fois débarrassée de ses effets, Virginie va rejoindre Louise installée dans le salon attendant paisiblement sa venue. D'épais dossiers sont posés ça et là, le courrier de la veille à ses côtés. Elle tient dans ses mains le journal contenant son article anonyme qu'elle lit et relit avec délectation. Elle a amorcé sa bombe et attend maintenant avec impatience les retombées sur son futur ex mari. Elle songe alors à tous les combats, à toutes les batailles qu'elle a du mener pour remettre le cabinet à flot à cause des frasques de Jean-François qui, au lieu de lui témoigner de la reconnaissance, n'a eu de cesse que de continuer ses viles activités.




“Bonjour Louise
- Rebonjour Virginie. Je vous attendais. Ca va depuis tout à l'heure?
- J'ai eu du mal à arriver à cause de toute cette neige, mais oui, je vais bien.
- Vous êtes arrivée en un seul morceau, c'est là le plus important.Je vous remercie de m'avoir consacré votre dimanche.
- Je suis à votre disposition Louise mais je me sens tout aussi concernée que vous dans cette histoire. Tout comme vous, je veux voir Jean-François à terre et ne plus jamais le voir se relever. Vous aider dans vos démarches sera là ma part de vengeance après ce qu'il m'a fait subir.
- La descrimination dont il a fait preuve à votre égard n'a pas été assez sévérement punie à mon goût, d'autant plus qu'il a mis les bouchées doubles par la suite.
- Ni le préjudice moral Louise. Pour ne pas parler du harcèlement.
- Je sais... J'étais déjà au courant de ses frasques depuis longtemps mais essayer de vous séduire dans mon propre cabinet et sous mes yeux...et chercher à vous humilier à cause de vos préférences sexuelles..Abject.. Je vous remercie d'avoir tenu le coup et d'être restée Virginie. D'autres auraient déjà quitté le navire à cause de ce rat. Merci de votre fidélité et de votre loyauté.
- Même si je n'avais pas été lesbienne, elles vous étaient acquises Louise. Ce salaud doit tomber.
- Je ne le sais que trop bien. Un petit café?
- Volontiers. Avec le froid qu'il fait dehors, il sera le bienvenu.
- Vous savez, je ne suis pas mécontente de ma petite bombe dans le journal.
- N'en craignez-vous pas les conséquences?
- Je ne vois pas ce qu'il peut faire de plus ! Tous savent ce qu'il est et ce qu'il vaut! Juridiquement parlant, il est grillé, fini..Il n'a plus le soutien de personne et les victimes de ses chantages quand ils auront lu cet article, finiront par se décider à ne plus plier. Et je vous rappelle que son apparition de l'autre soir risque de lui couter cher..très cher même. Je prie pour que l'ordre des avocats opte pour la sanction la plus lourde. Son nom ne salira plus ce métier dont il est indigne..Mon dieu, comment ai-je pu être aussi naïve en tombant amoureuse de lui?
- L'amour rend aveugle, c'est bien connu Louise..
- Et vous, où en êtes-vous? Toujours célibataire?
- Oui Louise
- Vous êtes-vous décidée à déclarer votre flamme à celle qui fait battre votre coeur?
- Pas encore et j'ignore si j'en aurai un jour le courage.
- Pourquoi donc?
- Je la connais depuis quelques années , elle n'a jamais montré un intérêt quelconque à mon égard si ce n'est de l'amitié.
- Lui avez-vous fait comprendre qu'elle vous interessait?
- Pas vraiment. Je préfère conserver son amitié plutôt que d'essuyer un échec . Et cette amitié qui nous unit m'est très précieuse. Je n'ai pas envie de tout foutre en l'air, je ne m'en remettrais pas.
- Ho, à ce point?
- Oui, Louise.
- Vous êtes bien plus que ma secrétaire Virginie, vous êtes devenue une amie et ça me chagrine de ne pas vous voir épanouie. Vous êtes si jolie, si agréable à vivre que je m'étonne que cette personne à cause de laquelle vous souffrez en silence n'ait rien remarqué.
- Peut-être est-elle absorbée par d'autres préoccupations et que, justement, elle ne voit qu'une amie en moi. Les hétéros ne voient jamais bien loin dans l'étude de ce genre de comportement. J'entends par là qu'ils ont leur propre vie, leur propre sexualité dans laquelle ils restent confinés et qu'ils ont peur de découvrir autre chose d'eux, quelque chose qui les effraie et qu'ils veulent laisser dormir..
- Vous avez peut-être raison...Et vous pensez que c'est le cas de la femme en question?
- Possible aussi, mais dans ce cas, la situation ne se débloquera jamais.
- Mais c'est idiot de rester dans cette situation Virginie. Vous souffrez, et elle aussi, peut-être..
- Peut-être..
- Je la connais?
- Je pense que oui. Mais ne me demandez de vous divulguer son nom s'il vous plaît..
- Loin de moi l'idée de vous tirer les vers du nez Virginie. Ce serait faire preuve de manque de respect à votre égard. Sur ce, avez-vous apporté les dossiers que je vous ai demandés?
- Oui Louise, ils sont tous là. Ca me fait drôle de les ressortir !
- Ils pourraient se montrer très utiles dans un futur très proche..
- J'en suis bien consciente Louise..et sachez que quoique vous décidiez de faire, je vous suivrai..”

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Mar 16 Sep - 12:49
À chaque fois comme un petit cadeau. Merci Milepops. ENCORE! :MohBuzou: :toutecontente:
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Mar 16 Sep - 14:02
Corinne et Jean-François sont dans leur suite à l'hôtel Danieli, un somptueux établissement constitué de trois palais vénitiens superbes, remontant, pour le plus ancien, au XIVème siècle. Connu pour sa décoration somptueuse avec des lustres en verre artisanal de Murano, le nom d'une des iles qui composent la ville, de précieux tissus et tapisseries, des colonnes en marbre travaillées, Corinne pourrait en parler pendant des heures, sans jamais y avoir mis les pieds jusqu'à ce jour . La jeune femme s'est laissée glisser dans le sommeil, confortablement installée sur le lit de la chambre blanche aux tentures rouges donnant directement sur la lagune de Venise. Jean-François la regarde dormir, un léger sourire aux lèvres, écoutant, sans les entendre les informations internationales diffusées à la télévision italienne. L'Afghanistan, le mariage homosexuel, le crash d'un boeing, les frasques de son homologue voyou Berlusconi, rien ne le tire de ses pensées.




Corinne est une sculpturale jeune femme de 30 ans, issue d'un mariage d'une mère française et d'un père martiniquais. Ses cheveux chatain clair coupés très courts forment un délicieux contraste avec sa peau basanée. Dotée d'un sourire désarmant et d'un corps à la plastique parfaite, elle était un éternel objet de convoitise chez la gent masculine jusqu'à ce que Jean-François la remarque et en fasse sa maîtresse, la propulsant d'un coup dans les hautes sphères. Elle s'est accoutumée très rapidement à sa nouvelle vie, son nouveau milieu, un monde de cotillons et de paillettes, un monde dont elle a toujours rêvé. Etant de tous les dîners mondains de la capitale, assistant à tous les vernissages, aux soirées officielles ou plus douteuses, Corinne est de toutes les parties, de toutes les sorties. Sa beauté naturelle rayonne à chacune de ses apparitions rendant folles de jalousies toutes les autres femmes parées de leurs plus beaux atouts. Jean-François apprécie sa discrétion sur ses propres agissements même si, comme hier au soir, elle s'est montrée revêche à sa sortie de sa garde à vue. Corinne est une magnifique sotte qu'il peut malgré tout tromper sans scrupule, dans tous les sens que ce terme implique.


Corinne ouvre les yeux, laissant apparaître deux magnifiques iris verts.Tout sourire, Jean-François s'approche d'elle avant de lui délivrer un baiser sulfureux et de caresser la vallée de ses seins avec une infinie tendresse.
“ Mon ange, je nous ai commandé le déjeuner pendant que tu dormais. On sera servis en chambre, on sera tranquilles comme ça. - Excellente idée pour déjeuner mais pourquoi devons-nous rester enfermés dans cette suite alors que nous aurions pu en profiter pour admirer la salle du restaurant et admirer la vue sur la lagune ? C'est somptueux!
- J'ai pensé que tu étais encore un peu fatiguée et que tu voulais te reposer un peu plus avant de faire une balade sur les canaux de Venise, voir le Pont des Amoureux et la Place Saint-Marc.
- Non pas spécialement mais pas grave.
- On ira ce soir ma chérie, promis.
- Ca marche. Après avoir joué les touristes, j'ai envie de faire les boutiques cet après-midi, tu viens avec moi?
- Tu connais ma réticence à faire les boutiques ma chérie. Je n'aime pas poireauter pendant des heures tu le sais. Non, je préfère que tu y ailles seule. Je t'attendrai ici. Y'a du foot à la télé et j'ai parié un petit pactole sur l'issue du match avec Thierry.
- J'ai pas envie de te laisser tout seul ce coup ci chéri. Sinon, tu vas encore me le reprocher..
- Ne t'inquiète pas pour moi, je survivrai..Mais j'en suis moins certain pour ce qui est de mon compte en banque.
- J'espère qu'il est bien garni, je vais faire des folies!
- Je te fais confiance pour ça!
- Je t'aime Jean-François!
- Pour ça aussi je te fais confiance..Je t'aime aussi ma chérie.”




Les lunettes au bout de son charmant petit nez en trompette, Virginie fait jouer ses doigts sur le clavier de l'ordinateur à une vitesse vertigineuse, frappant le courrier que Louise lui dicte, assise à ses côtés. Louise admire la beauté de ses mains, la finesse de ses longs doigts aux ongles parfaitement manucurés. Dehors, la neige a redoublé de vigueur et la nature a totalement disparu sous un épais manteau blanc.
Bravant le froid et la tempête, un moineau courageux se risque à voler sous le bombardement intensif des flocons , en quête d'un peu de nourriture et vient s'échouer contre la baie vitrée du salon dans un bruit sourd avant de tomber mollement sur le sol givré et de geindre.


Les deux femmes s'interrompent en entendant le choc et en découvrent vite l'origine. Virginie abandonne le clavier de son ordinateur et, sans que Louise lui ai signifié quoi que ce soit, se lève et ouvre la baie avant de recueillir le petit moineau blessé.
“ Pauvre petit moineau, mais quelle idée as-tu eue de sortir avec ce temps! - Visiblement, il s'est égaré dans la tempête, on n'y voit pas à dix mètres.
- Il s'est blessé à l'aile droite. Ca semble être une simple écorchure mais elle doit être mâchée puisqu'il n'a pu repartir.
- Que comptez-vous faire de se volatile Virginie ? Questionne Louise sur un ton empreint de tendresse et de curiosité.
- Je vais en prendre soin jusqu'à ce qu'il aille mieux Louise.
- Ca vous arrive souvent de secourir des animaux en détresse?
- Assez oui.. J'ai déjà recueilli un hérisson, une belette, un lapin, cinq pigeons, dix chats et trois chiens, sans compter ceux que l'on m'apporte. Je suis la BB du quartier. J'adore les animaux. Je les préfère d'ailleurs à certains humains et leur accorde plus de considération.
- Je vois !” dit Louise sur un air attendri.




La porte du salon s'ouvre discrètement et Xavier apparait, repart aussitôt sur les directives de Louise. Il réapparaît quelques minutes plus tard avec une petite boîte en carton qu'il a pris soin de bourrer de coton. Un sourire d'enfant s'affiche sur le visage de la jeune secrétaire et Louise est toute attendrie.
“ C'est donc cela que vous lui avez dit à l'oreille! Merci Louise ! - Mais de rien Virginie. Avec plaisir! Vous allez pouvoir rentrer avec votre petit protégé..quoique, je doute que vous puissiez repartir. Il y a au moins 40 cm de neige dehors. J'avais jamais vu ça depuis longtemps!
- Dans ma Normandie natale, c'est très rare aussi. Comment vais-je faire ?
- Il est évident que vous ne pouvez plus repartir. Vous voilà prisonnière du manoir. Vous passerez donc la nuit dans la chambre d'amis.
- Je suis confuse Louise.
- Vous n'avez pas à l'être Virginie. C'est moi la responsable après tout puisque j'ai réquisitionné votre dimanche ! Je vous en prie, soyez mon hôte. Xavier! Soyez gentil! Vérifiez qu'il ne manque rien dans la chambre verte et ajoutez un couvert supplémentaire pour le déjeuner et le dîner. Virginie va passer la journée au manoir.
- Avec grand plaisir Madame ! Répond le majordome dans un enthousiasme qui surprend Louise.
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Mar 16 Sep - 15:31
Ce goutte à goutte me ravie...le temps se suspend à chaque fois. Tes lectures distillées petit à petit font grandir le suspens et le désir de savoir.
J'aime ses voyages dans le temps et l'espace.
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Mar 16 Sep - 17:23
Merci Angebleu. Tu trouves toujours un mot gentil à mon modeste récit. Pour la peine, en voilà un autre petit bout :



Sur la lagune de Venise, des dizaines de gondoles se laissent bercer par les flots malgré le temps maussade. Corinne vient de quitter le “Danieli”, emmitouflée dans son splendide vison, bien décidée à piller les boutiques de luxe.
Jean-François est resté dans la suite, attendant impatiemment son départ. Le shopping plus les visites, elle ne sera pas rentrée avant l'heure du dîner.




A peine a-t-elle les talons tournés, que l'homme s'habille chaudement avant de quitter sa suite et de se diriger vers la sortie où un taxi d'eau vient d'accoster. Le temps de s'engouffrer à l'arrière, le petit bateau redémarre, tout aussi silencieusement qu'il est arrivé avant de se diriger vers l'île de San Michele, l'île cimetière de la cité des Doges.
Il ne faut pas plus d'un quart d'heure au taxi d'eau pour arriver à destination. A peine accosté, deux hommes à la taille et au gabarit impressionnants viennent accueillir Jean-François qui reconnaît aussitôt les hommes de main du “Belge”.
“Salut l'Avocat ! T'as fait bonne route? - Ca aurait été mieux si notre entrevue s'était passée en plein été. Il fait plutôt frisquet sur l'Adriatique en ce moment!
- Viens, le “Belge” est impatient de te voir.
- Je le suis tout autant.”


Le petit groupe marche sur une centaine de mètres et pénètre discrètement dans un mausolée de marbre datant du XVIII ème siècle.


“ Bonjour mon ami, entre, je t'en prie. - Bonjour Walter
- Comment vas-tu Jeff? Bien j'espère!
- Pas aussi bien que toi. Alors, es-tu satisfait de ma dernière mission?
- Impec. J'adore faire des affaires avec toi et j'en ai une nouvelle à te proposer.
- Combien?
- Trente kilos.
- Ca me rapporte combien cette fois-ci?
- 1 million. Un quart maintenant, le reste à la livraison.
- Le Père Noël passe chez qui cette fois ci?
- Tu devras te contenter de déposer le colis à la gare Montparnasse, voici la clé du casier. Dans ce casier, tu trouveras la clé du casier à côté où tu trouveras tes etrennes. Comme d'habitude, quelqu'un te suivra de près et viendra chercher la marchandise quelques minutes après toi.
- Comme d'habitude, je ferai ce qu'on attend de moi. Mais pourquoi Venise?
- J'ai d'autres chantiers en cours et comme je manque de temps, j'ai décidé de tous les traîter en même temps ici.La Sérénissime ne te plaît pas? La vallée du Pô est une merveille, tu devrais en profiter avec ta poufiasse... Si si, je sais tout de toi, rien ne m'échappe. Y'a de l'eau dans le gaz Jeff, tu y vas un peu fort avec la vieille peau et avec ce qu'elle a balancé dans le journal, il est clair qu'il vallait mieux que notre petite entrevue ait lieu très loin de Paris. Et Corinne a toujours rêvé de voir Venise non? Ca ne pouvait pas mieux tomber pour toi..
- Quoi, quel article?
- T'as pas vu?
- Non, j'ai fait une petite soirée hier au soir avec Thierry et les putes. Tout le monde est parti vers 04h00 et l'appart était dans un état pas possible. J'ai effacé toute trace susceptible d'eveiller ses soupçons avant qu'elle ne rentre vers 5h00 comme d'hab et puis je me suis couché pour faire comme si de rien n'était, cinq minutes avant qu'elle n'arrive! Comme je l'avais malmenée la veille et que j'ai besoin d'elle, le petit séjour en Italie tombait à point nommé pour la calmer. On est partis ce matin, j'ai pas pensé au journal. C'est quoi cet article?
- Tiens, je l'ai avec moi..Lis..”


Jean-François arrache des mains du “Belge” le journal qu'il lui tend et parcourt fébrilement l'article.
“ Putain de merde! Elle a osé, la salope! - Tu crois que c'est elle qui a écrit ça?
- Je ne crois pas, j'en suis sûr ! Y'a qu'elle pour écrire ça, qui veux-tu d'autre que ça soit?
- Elle n'est pas ta seule ennemie Jeff..Elle n'est pas la seule à vouloir ta peau!
- Elle veut simplement récupérer ce qui lui revient de droit..Elle n'est pas au courant pour le reste.
- En es-tu si sûr? Pourquoi ne te contentes-tu pas de ce que tu as déjà?
- Je veux la voir à terre tu m'entends? J'ai ma fierté! Et vouloir récupérer le cabinet est une bonne couverture aux yeux de Corinne et de tous les autres.
- Pourquoi est-ce si important pour toi que Corinne ne sache rien?
- Qu'elle se contente d'ouvrir les cuisses et de mes largeurs, le reste ne concerne que moi. Et puis, les femmes et les affaires, ça n'a jamais fait bon ménage, je sais de quoi je parle!
- T'as pas tort. Tu comptes vivre avec elle?
- Elle est avec moi depuis un an. Quand je m'en lasserai, j'irai voir ailleurs.
- Ce que tu fais déjà pourtant! Dit le Belge dans un éclat de rire.
- Ca n'a rien à voir. Les putes, c'est pour la baise, Corinne, c'est pour la parade.
- ok. Tiens, voilà ton fric. Un autre taxi d'eau t'attend sur le côté ouest de l'ile.
- Quoi, et c'est tout?
- Comme je te l'ai dit, j'ai d'autres plats sur le feu et je dois avoir tout réglé dans la journée avant de repartir pour Boston. Mon timing est sérré.
- Boston? Qu'est-ce que tu vas foutre là-bas?
- Moins tu en sais, mieux ce sera. Mais ça n'a absolument aucun rapport avec l'affaire qui nous concerne. Je te dirais juste que je pars à la pêche. Allez, file. Porte toi bien Jeff.. Mercredi, gare Montparnasse, 15h00.
- Compte sur moi, j'y serai.”




“ Ah, Ingrid! C'est toi? Comment vas-tu? - C'est à toi qu'il faut poser la question Louise! Je viens aux nouvelles!
- Ah, mais je suis prête à courir le marathon!
- Et à te péter un fémur en glissant dans la neige. Trève de plaisanterie, je vois que tu vas mieux, c'est bien.
- J'ai pas le choix Ingrid..J'ai mis la machine en marche. J'ai balancé ma mini bombe. J'attends les retombées.
- Tu as fini par le mettre cet article ! Ma parole, tu es folle. T'as pas peur de sa réaction après l'autre soir?
- Avec moi, c'est à con, con et demi. Et à ce jeu là, je peux être très forte.
- Je sais, je sais de quoi tu es capable, mais n'empêche que j'ai peur pour toi.
- Ah, tu vas pas t'y mettre toi aussi! Virginie m'a déjà fait la leçon, c'est bon!
- Ok ok, te fâche pas. Et elle va bien Virginie?
- Euh, oui, pourquoi?
- Je trouve qu'elle vient très souvent au manoir depuis quelques temps.
- Oui, et alors? C'est sur ma demande qu'elle vient.
- Même un dimanche? Dis donc, elle t'adore ta secrétaire! Même si je la payais triple, la mienne ne ferait pas le quart de ce que fait Virginie pour toi!
- T'insinues quoi par là?
- Oh rien rien
- Mais enfin, où veux-tu en venir?
- Il n'y a pas plus aveugle que celui que ne veut pas voir..
- Tu vas t'expliquer à la fin?
- Ouvre un peu les yeux Louise! Ouvre ton esprit et cherche, la réponse est en toi.
- La réponse à quoi?
- Oups, je dois raccrocher, j'ai un double appel!! Bye ma belle, je passe te rendre une petite visite demain. Passe un bon dimanche, bon appetit et passe le bonjour à Virginie de ma part..Elle est très bien cette petite...”


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Mar 16 Sep - 18:07
...Encore Mielpops Wink
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Mar 16 Sep - 18:15
Madame est servie ^^

Louise reste la bouche ouverte, n'ayant pas eu le temps de répondre. Interdite, son regard se tourne vers Virginie attablée en face d'elle et qui manque de s'etouffer . La jeune secrétaire attrape sa serviette de table et la positionne sur sa bouche, mais cette barricade de fortune ne fait pas le poids face au fou rire qui monte en elle.


Virginie rit aux éclats, son visage virant du blanc au rouge en un temps record. Son corps est secoué de violentes saccades, sa tête s'enfonce dans ses épaules, ses yeux plissés laissent échapper des larmes . Elle finit par faire pivoter sa charmante frimousse sur le côté, essayant comme elle peut de se contenir et se cacher. Peine perdue. Louise l'accompagne volontiers dans son fou rire et le salon si calme jusque là, se remplit de leur éclats de voix. Xavier, arrivant à ce moment avec sa desserte, savoure la complicité de ces deux femmes qu'il adore et se réjouit de voir une Louise aussi resplendissante.


“ Désolée Louise, c'est sorti tout seul.. - Aucun problème Virginie.. J'avoue que la situation était plutôt cocasse.
- Ne pensez pas que je vous manque de respect..
- Ce n'est rien je vous dis..Je ne vous ai jamais vue rire ainsi, vous, qui d'habitude êtes si sérieuse. Ca fait plaisir à voir!
- Au travail, oui, mais en dehors, c'est une tout autre histoire !
- J'apprécie énormément votre compagnie et votre présence m'apporte énormément, vous n'imaginez pas à quel point. Cette maison reflète mon état d'esprit et respire la tristesse. J'aime les couleurs que votre simple présence apporte.
- Alors, invitez moi tous les dimanches, et je transformerai cet endroit en arc en ciel. Je serais ravie de travailler avec vous, il est si agréable de travailler avec vous Louise.
- Cela peut se faire Virginie, mais pas en tant que secrétaire.
- Comment ça?
- Vous travaillez pour moi depuis plus de cinq ans et j'ai remarqué votre capacité exceptionnelle au travail, votre capacité d'apprendre, votre disponibilité, votre amour du travail bien accompli. Je vous propose de devenir ma collaboratrice..
- C'est à dire..
- Je suis persuadée que vous feriez une excellente avocate Virginie et une superbe avocate de surcroît ! Je vous offre la possibilité de terminer vos études de droit et de bosser dans ce cabinet en tant que telle.
- Louise, je..Vous..vous rendez-vous compte de ce que vous me proposez?
- Bien sûr, c'est bien pour cela que je le fais! Et vous le méritez amplement. Si vous le souhaitez, je serai votre mentor. Bien entendu, vous n'êtes pas forcée de me donner une réponse dans l'immédiat mais..un oui me ferait énormement plaisir...à Jeanne et à Françoise également.. Même si je suis la patronne ici, il fallait bien que j'en touche deux mots à mes autres associées. Et elles ont applaudi ma proposition. Nous ne serons pas trop de quatre pour abattre la masse de travail sous laquelle nous croulons chaque jour d'avantage.
- Il vous faut une réponse pour quand Louise?
- Je vous l'ai dit, prenez votre temps mais avant que je prenne ma retraite..
- C'est tout vu...! On ne peut pas refuser pareille offre ! Vous ne serez pas déçue! Je vous le promets !
- J'en suis certaine. Puisque cette affaire vous tient à coeur, je vous propose de vous faire les dents sur le cas Lemoux..
- Avec grand plaisir..Je suis votre homme Louise !
- Alors, attrapez les deux dossiers jaunes que je vous ai demandés d'apporter et ouvrez-les ! Impregnez vous en Virginie. Par contre, soyez magnanime sur la frappe et la mise en page, je suis une piètre dactylo. Les documents qui s'y trouvent sont de la dynamite. Il veut jouer les gros bras, je vais lui montrer que je suis aussi musclée que lui.
- Je pense que le contenant sera plus interessant que vos fautes Louise..et je vous remettrai tout ça en ordre si vous le voulez bien...Mais par pitié, faites attention à vous. Ce type est fou. On ne sait pas jusqu'où il est capable d'aller. J'ai peur pour vous Louise.
- Je le sais très bien moi et c'est pourquoi il faut que ça s'arrête !
- Louise, je ne pense pas que vous soyiez consciente du danger. Je suis toute aussi impatiente que vous de le voir tomber mais il faut se montrer plus fines que lui.
- Si vous faites allusion à l'article, c'est fait pour qu'il sorte de ses gongs et qu'il agisse en conséquence.Il va se retrouver dos au mur et tel un animal blessé, il va chercher à défendre son biftek. C'est là que je lui porterai le coup de grâce”




Corinne rentre à l'hôtel et trouve Jean-François allongé sur l'immense lit de la suite. Il semble somnoler. Elle jette sur le sol de la chambre les nombreux paquets dont elle était outrageusement chargée avant de se diriger dans la luxueuse salle de bains. Elle retire ses escarpins, ses collants et se déshabille entièrement avant de se faufiler sous la douche et se mettre à chanter, comme à son habitude. L'eau déferle sur son corps transis de froid, elle ferme les yeux, savourant son contact chaud et bienfaiteur.
Jean-François attend sagement le retour de Corinne dans la chambre, se servant une bonne rasade de Bourbon noyé à gros renfort de glaçons.
Il salive déjà au profit qu'il va faire en passant cette livraison exceptionnelle de cocaïne. 30 kg, c'est énorme, dépassant de très loin les petites quantités habituelles. Voyageant dans son jet, il sait qu'il ne sera pas inquiété. Tout est prévu, rien ne pourra venir entraver ses desseins et l'argent va couler à flots. Il n'en oublie pas pour autant le sort qu'il réserve à Louise et comment récupérer le cabinet avant que le divorce ne soit prononcé. Il ne lui reste plus qu'à décider quand, où et comment.
Il regarde sa rolex en or massif au moment même où il recoit un texto codé de son complice à l'aéroport. Un rictus infame se dessine sur ses lèvres : la came est dans son jet. Le reste du parcours sera une sinécure. Il aura suffit de quelques liasses de billets de cinq cents euros à son complice à Paris pour en sortir sans être inquiété. Argent trop facile, argent si facile. Rien, ni personne ne pourra plus l'arrêter.


Dans le salon, Louise et Virginie ont pris place devant l'âtre de l'immense cheminée. Elles savourent paisiblement leur café sans rien dire, regardant les flammes qui dansent dans le foyer. Seul, le crépitement du feu rompt le silence de la pièce où les deux femmes se laissent volontiers envahir par ce moment de quiétude infini. Dehors, la neige tombe sans répit depuis des heures, les flocons virevoltant au gré du vent, s'accumulent sans discontinuer et se posent au hasard, donnant à la nature des formes particulières que mettent en valeur les projecteurs du parc.


Xavier a rejoint ses quartiers, une petite maison construite à son intention à une centaine de mètres du manoir. Il a laissé les deux femmes seules à leur discussion avec l'éternel espoir que Louise, un jour, se décide à lâcher enfin prise, se laisse séduire par Virginie et guider sur le doux chemin de l'amour saphique.

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Mar 16 Sep - 22:19
“Encore un petit café Virginie?
- Volontiers Louise. On a encore tant de travail à abattre ! Un peu plus de caféine dans les globules ne me fera pas de mal !
- Ah, parce-que vous avez encore envie de travailler?
- Il n'est que 21 h Louise..A moins que vous vouliez vous reposer..Oh, pardonnez moi, j'avais oublié que vous êtes encore souffrante. Pardonnez ma maladresse !
- Mais enfin, as-tu fini de t' excuser? Je me réjouis de voir que le boulot ne te fait pas peur, au contraire! Mais j'estime que nous en avons bien fait assez pour aujourd'hui. Et vu ce qu'il tombe encore, je doute que nous pourrons nous rendre au cabinet de la journée. On pourra bosser, bien au chaud sans être dérangées. Et aujourd'hui, c'est dimanche, donc, suffit..
- Ca marche..
- Oh mon dieu !
- Quoi, qu'y a-t-il Louise?
- Je vous ai tutoyée..
- Pas grave, ça me dérange pas. Je préfère en fait.
- Je préfère aussi, mais à condition que tu fasses pareil, ok ?
- Ca marche...
- Et comment se porte notre petit moineau?
- Il est bien tranquille dans sa boîte. Il doit encore avoir mal pour ne pas s'être envolé. Mais il a avalé toutes les miettes que nous lui avons données, c'est plutôt bon signe !
- Je l'espère en tout cas. Pauvre petite bestiole! Cette ordure de Jeff l'aurait laissé dans la neige et le froid..ou pire, il l'aurait jeté dans le feu pour le plaisir de le voir souffrir..
- Ne pense pas à lui Louise, mais pensons à nous. On est pas bien là, toutes les deux devant le feu? Loin des turpitudes de la ville? Pas de coups de klaxon intempestif, pas de rouspéteurs, pas de chauffards, rien que toi et moi..
- Tu as tout à fait raison! … Au fait, tu sais que tu es assise sur le fauteuil de mon père? Je te vois bien là, avec un ballon de cognac et un barreau de chaise, à faire des ronds de fumée ! Déjà que ma mère ne supportait pas l'odeur du tabac à pipe, le cigare pour elle était une abomination..Alors, elle sortait de la pièce et mon père redoublait les ronds. On se serait cru chez les sioux en train d'envoyer des signaux de fumée..
- Vous deviez bien vous marrer tous les deux.
- Oui, une complicité énorme nous unissait..Tous les coups fourrés possibles et imaginables y sont passés. Mais je m'entendais tout aussi bien avec ma mère et on lui rendait au coup par coup ses crasses . Là où on se marrait, c'est qu'il finissait inmanquablement par s'endormir et qu'il se mettait à ronfler. C'était pire que la chaudière..Oh mon dieu que je regrette ce temps là..J'aimerais tant revenir en arrière, ne pas avoir rencontré cette pourriture et les avoir empêchés de partir le chercher à l'aéroport. C'est là qu'ils ont péri. J'ai beau avoir 45 ans Virginie, mais ils me manquent cruellement. On a toujours besoin de ses parents. Encore aujourd'hui, leur aide et leurs conseils seraient les bienvenus.
- Oui, j'imagine. Je les sollicite assez souvent de mon côté. Et quand bien même, je ne peux rien leur cacher, ils voient tout de suite si quelque chose ne va pas. Ils lisent en moi comme dans un livre ouvert.
- Garde les le plus longtemps possible Virginie, c'est tout le mal que je te souhaite...Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça..mais ça me fait un bien fou.
- Tout simplement parce-que tu avais besoin d'une personne à qui en parler et je suis ravie d'être cette personne Louise.
- Tous ces souvenirs heureux qui remontent et m'inondent. Tout ça parce-que tu es assise là.
- A part Xavier, il n'y a personne ici?
- Ah, tu veux savoir si quelqu'un d'autre partage ma vie? A part les enfants, Ingrid, Stéphanie et quelques fois, Jeanne et Françoise, et toi bien sûr, il ne vient jamais personne. Je suis seule, absolument seule.
- Tu ne sors jamais?
- Non, ça me dit rien. Et pour quoi faire? Je tombe toujours sur les mêmes têtes et ce sont souvent celles que je n'ai pas envie de voir. Non, je suis très bien ici.
- Mais enfin, Louise, tu comptes finir ta vie toute seule? Tu as encore tes enfants mais ils finiront par quitter le manoir un jour ou l'autre.
- Je sais bien. J'ai fait ma vie, j'ai mes enfants, que demander de plus?
- Du bonheur Louise! Tu as droit au bonheur ! Tu es une femme adorable, qui a du coeur, bosseuse, on peut compter sur toi. Et toi, tu dois pouvoir compter sur quelqu'un, avoir quelqu'un à qui te confier, un homme pour te protéger..
- Un homme? Non merci, j'ai donné. Et quand je vois tout ce qui se passe, j'en arrive à une conclusion unique et sans appel. Les hommes sont des chiens, des égoïstes et des menteurs. Non, les mecs, c'est fini.
- Cool.. A 45 ans, elle dit non à l'amour..Toi, une si belle femme..Je parie qu'il y en a tout plein qui te déroulent le tapis rouge quand ils te voient.
- C'est pour ce que je représente qu'ils le déroulent, je suis pas folle. N'essaie pas de me convaincre, les hommes, pour moi, c'est terminé, finito, basta.
- Toi qui me dis de me dévoiler à la personne que j'aime, qui me fais la leçon parce que je me lance pas, qui me rabâche les oreilles que j'ai droit au bonheur..Mais tu t'oublies Louise. La politique de l'autruche, ça va un temps. Un beau jour, le trou dans lequel tu auras mis ta tête va se refermer et tu resteras coincée. Je pourrai même plus te foutre un coup de pied aux fesses pour te faire avancer. Alors, flûte à la fin...ahhhhhhh, ça me fait bouillir.
- Mais qui aimer? On ne m'aime que pour ma fortune, pas pour ce que je suis.
- C'est faux Louise..et tu le sais très bien.
- Intéressant, et qui est donc cette personne ?
- Et merde..Qui donc t'a confiée sa vie, qui donc a dit qu'elle aimait sans l'être en retour? Qui en a parlé avec moi en arrivant à la même conclusion que la situation ne se débloquerait jamais si aucune des deux ne se lanàait. Cette personne, Louise, cette personne qui fait battre mon coeur et que j'attends désèspérement depuis 5 ans, cette personne à qui je tends des perches, que dis-je, des poutres, cette personne est en face de moi en ce moment même. C'est toi que j'aime Louise.... Ca y est, je l'ai dit. Au diable ma timidité, tant pis si tout ce que tu viens de me proposer part en fumée, tant pis si tu me vires, mais il fallait que je le dise. Ces mots me brûlent les lèvres depuis trop longtemps et je ne peux plus les contenir. Je t'aime Louise.”

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Mar 16 Sep - 22:54
Un Amour naissant...comme j'aimerais que l'on me parle comme cela. Merci de partager ton récit. Il me touche plus que ce que tu ne crois.
:câlins2: :majorette:
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mer 17 Sep - 9:05
Le regard de Louise fixe celui de Virginie. Le silence devient vite insupportable. Virginie attend la réaction de Louise. Le temps semble s'être arrêté et le coeur de la jeune secrétaire est au bord de l'implosion. Elle connaît Louise par coeur. Elle a vu maintes fois ce visage chez Louise avant de la voir faire des réprimandes ou passer un savon. Seulement, cette fois ci, le visage n'exprime pas de la colère. A vrai dire, elle n'arrive pas à en définir l'expression.
“ Je suis désolée Louise, il fallait que je le dise. Je ne pouvais plus me taire.
- Tu te répètes Virginie. Tu es vraiment fatiguée.
- N'évite pas le sujet Louise. J'attends la réponse à mon ressenti, à ce que je viens de te dire. Tu ne te débineras pas cette fois-ci...
- Heyyyyyy, salut les filles!!” Louise et Virginie sursautent à cette arrivée impromptue.
“ Quoi, je vous ai fait peur? S'exclame Ingrid - Xavier ne t'a pas annoncée ! Répond Louise
- Tu as renvoyé Xavier dans ses quartiers Louise ! Rétorque Virginie.
- Oui, reprend Ingrid, et comme j'ai le passe pour rentrer..J'ai rien dit, je voulais juste te faire une surprise Louise. Mais je pensais que tu étais seule, c'est pourquoi je me suis permis de venir. Et puis, je voulais savoir si tu allais mieux.. J'espère que je ne vous dérange pas !
- Non, non pas du tout répond Louise. Mais je ne m'attendais pas à te voir à cette heure ci!
- J'avais pas prévu de venir à la base, mais j'ai du aller faire une visite à Suzy, ta charmamante voisine. Alors, j'en ai profité pour faire un saut.
- Elle est toujours de ce monde la vieille? Et comment as-tu réussi à rouler avec cette neige !
- Je n'ai pas le choix Louise !N'oublie pas que je suis médecin et que je dois bouger si on m'appelle. Et puis, je suis un excellent pilote.
- Certes, mais si c'est au péril de ta vie. Les pompiers sont là pour ça!
- Tous les pompiers ne sont pas médecins et ils doivent être débordés avec cette neige en plus.
- Ok, je capitule ! Répond Louise.
- Je n'en attendais pas moins de toi !” Dit Ingrid, un sourire malicieux sur les lèvres. La réaction molle de Louise à sa dernière remarque lui fait se poser des questions.
- “ Vous êtes sûres que tout va bien?
- Mais oui je t'ai dit !
- Alors, pourquoi j'ai l'impression que vous portez le poids du monde sur vos épaules toutes les deux ? J'ai raté un épisode ou quoi?
- On bossait ! répond Louise.
- Tu tires le diable par la queue ma belle. Tu ferais mieux de te reposer! Et toi aussi Virginie!
- Virginie dort ici cette nuit...
- Ah, je vois ! …. La neige..
- Je ne suis pas un pilote hors pair, lance Virginie. C'est pourquoi Louise m'a gentiment proposé de passer la nuit ici.
- Et je n'ai nullement envie qu'il lui arrive une bricole, renchérit Louise.
- Bon, bein, tout est parfait dans le meilleur des mondes alors! Louise, tiens, je t'ai ramené un petit truc pour te donner la pêche. C'est à base de plantes, pas de souci, tu peux le prendre avec le traîtement que je t'ai donné.
- Ok, si ça peut me remettre plus vite sur pied..J'en ai plus qu'assez de me traîner comme une vieille savate.
- Oh, c'est pas un remède miracle, juste un booster..Et puis, avec Virginie comme infirmière, tu seras encore rétablie plus rapidement.
- Ou pas.. murmure Louise.
- Quoi ?
- Pourquoi pas !
- Bein oui, pour une fois que t'es pas seule dans cette vieille baraque! Te rappeles-tu ce qu'est prendre le petit déjeuner avec quelqu'un, Louise? Parler, discuter de tout et de rien dans ton chez toi...tranquillement..
- ….
- T'es bizarre Louise..Bon, allez, je vous laisse les filles. Et toi, Louise, pas question que tu retournes au boulot demain, pigé?
- Pas de souci, je ne bouge pas
- Et Virginie, elle reste avec toi aussi demain ?”




Dans leur suite, Corinne et Jean-François finissent de se préparer avant de se rendre à la salle du restaurant. Smoking de circonstance pour lui et robe de soirée pour elle. Corinne porte la superbe robe qu'elle s'est offerte dans l'après-midi pour la circonstance. Largement échancrée devant comme dans le dos, la robe est totalement faite de paillettes, moulant au plus juste son corps parfait. Elle a mis, autour de son cou gracile un ras de cou en platine serti de trois superbes diamants.
Un peu de blush, mascara et gloss sur son splendide visage, elle est magnifique. Jean-François l'admire et s'avoue fier de paraître avec une si belle pouliche à son bras. Leur entrée au restaurant ne passe pas inaperçue et quelques chuchotements se font entendre sur leur passage. Le chef de rang, la cinquantaine grisonnante se rapproche du couple, droit comme un passe lacet, la tête relevée, le visage grave, et les accompagne jusqu'à leur table. Il invite d'abord Corinne, puis Jean-François à s'assoir et repart d'un pas feutré.
“ Ho, on peut avoir un apéro? -Piacere?
- Un apéritif, c'est possible?
- Certo Signor..
- Deux whisky on the rock s'il te plaît..et dépêche toi, j'ai soif.
- Si Signor..
- Jeff, tu pourrais te montrer un peu moins mufle. Tiens toi un peu voyons!
- Je suis client et je paie. Si j'ai envie de dire à ce mec qu'il est con, je le lui dirai..
- Mais enfin, pourquoi es-tu toujours si désagréable? Tu n'as pas apprécié ta partie de foot-ball cet après-midi?
- Tu as gagné ton pari au fait?
- Non, j'ai perdu..Les français se sont fait écraser comme des merdes! Je me demande pourquoi payer des millions des mecs qui ne savent pas courir derrière un ballon..oui qui font semblant de jouer.
- C'est Thierry qui doit être content...
- Au fait, tu as fait quoi de tout l'après-midi?
- Bein, comme je t'ai dit : place saint-marc, le pont des amoureux, balade en gondole, et shopping ! Pourquoi mon chéri?
- Tu as vu l'état de tes pompes?
- Quoi mes pompes?
- Elles étaient pleines de boue quand t'es rentrée . C'est dans les gondoles que tu les as dégueulassées? Où t'es allée?
- Tu m'énerves. J'ai même pas envie de te répondre Jeff. Tu deviens à nouveau insupportable. On a beau se balader en gondole à Venise, mais il arrive qu'on marche aussi. Et je te signale que les abords des canaux ne sont pas toujours secs et propres, surtout avec ce qu'il est tombé cet après-midi ! Tu sais Jeff, j'ai du mal à te suivre. Je ne te reconnais plus. Tu n'es plus le même. Est-ce que c'est à cause de ton divorce?
- Laisse tomber.
- Tu es nerveux, irascible..Je ne peux rien faire ou dire sans que tu te montres désagréable, voire agressif.
- Excuse moi bébé..Mais j'ai encore le coup de Louise en travers de la gorge. Ce truc peut me coûter très cher. Je suis sur le gril. Il y a de fortes chances pour que je sois radié du barreau avec mes conneries. Si ça arrive, je suis fichu.
- Je comprends, mais si je peux me permettre, tu aurais du y penser avant! Et puis, ce n'est pas une excuse pour passer tes nerfs sur moi! J'en ai assez.
- Encore une fois, désolé chérie..J'ai une proposition à te faire. On efface tout et on recommence, ok?” Jeff prend tendrement la main de Corinne et y dépose un doux baiser.
“ J'ai quelque chose pour toi mon ange..” Jeff plonge son autre main dans la poche intérieure de son smoking et en sort un petit écrin de velours qu'il tend à Corinne.
“ Je te rassure, ce n'est pas une demande en mariage chérie, mais un simple cadeau qui j'espère dissipera ta colère contre moi.”
Corinne se saisit de la petite boîte rouge et l'ouvre lentement. Son visage s'illumine d'un coup et ses yeux pétillent en découvrant ce que contient l'écrin.
“ Jeff, elles sont magnifiques! - Moins que toi mon coeur...
- Je les essaie tout de suite..Elles sont trop belles..Comment as-tu su?
- Haha..tu parles en dormant chérie..”







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Mer 17 Sep - 11:04
Suspens...ENCORE s'il te plait ma petite bille de Douceur Wink
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Mer 17 Sep - 14:53
:très amoureux: :très amoureux:
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Mer 17 Sep - 18:46
très prenante ton histoire, hâte de savoir la suite ;-)
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Mer 17 Sep - 19:46
Very Happy Coucou, Merci de m'avoir lue Dylan45. Ravie que mon histoire te plaise.. Une suite tres s vite!
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Mer 17 Sep - 19:52
Walter Eekhoud regagne son hôtel, satisfait de sa journée. Son entrevue avec Jeff s'est admirablement bien passée, comme cela est habituellement. Il a trouvé en cet avocat vereux le parfait collaborateur, la cupidité par excellence. Il songe à leurs deals futurs. Jeff a les dents longues et acérées, tout comme lui et il ne refusera pas une seule mission.
Réconforté par cette idée, souriant, il attrape dans le bar de sa suite , un verre en cristal finement ciselé, tout comme la bouteille qui contient un whisky hors d'âge dont il est particulièrement friand. Et il boit. Cul sec. S'en ressert un second qu'il prend soin de noyer de cubes de glace ce coup. Il téléphone au service d'étage et se commande le meilleur caviar, puis appelle son ami.


“Re..Dis... je me sens seul..Tu peux m'envoyer une de tes fourmis pour me divertir un peu?
- Blonde, brune, rousse ?
- Une black. J'ai une prédilection pour les femmes de couleur. Elles ont une sensualité hors norme et une bouche à faire les meilleures pipes que je connaisse.”


Gros éclat de rire de son interlocuteur.
“ T'es pire que moi. Tu la veux pour quelle heure? - Là, tout de suite. Si je suis pas servi dans l'heure, mes couilles vont exploser.
- Ok, elle sera là dans 20 mn. Ce sera cadeau pour toi Walter.
- Toi t'es un pote! Merci vieux”


Walter se sert une nouvelle rasade de whisky, s'installe sur le sofa blanc de sa suite et allume son ordinateur. Vingt minutes, c'est le temps qu'il lui faut pour consulter sa boîte mail. Sur l'écran, s'affichent, codés, des offres de fournisseurs colombiens, et de dealers. De nouvelles missions pour l'avocat pourri. Et des bénéfices énormes en perspectives.




“ J'ai cru qu'elle ne partirait jamais, dit Virginie, dans un sourire mi figue mi raisin.
- Je suis désolée Virginie. Je ne m'attendais pas à sa visite tardive. Mais ça lui arrive de passer à l'improviste quand elle a une visite dans le quartier. Et puis, je suis également sa patiente, n'oublie pas.
- Oh, mais elle a très bien fait.C'est un très bon médecin. Mais là, j'avoue qu'elle est vraiment mal tombée..
- Je la trouve parfois un peu rustre dans ses agissements ou ses propos, mais au moins, on sait à quoi s'en tenir.
- Elle dit ce qu'elle pense et pense ce qu'elle dit. Elle a aussi l'art de mettre les gens mal à l'aise.
- C'est clair. A ce sujet, j'ai une question à te poser Virginie.
- Moui, quoi?
- On avait l'air de porter le poids du monde ?” Les yeux de Virginie se ferment, ses épaules tombent en signe de soulagement.
- Ouf ! J'ai cru que tu cherchais encore à éviter le sujet Louise. Ma phrase de tout à l'heure est restée en suspension et toi, tu n'as pas répondu. Donc, je crois que oui. On devait faire de drôles de têtes quand Ingrid est arrivée. Maintenant, je suis, comme on dirait, sur le grill. Vas tu enfin souffler sur les braises ou les éteindre?
- Toi, ma super secrétaire, et bientôt une excellente avocate! Pas question que je te laisse te transformer en charbon.J'ai toujours vécu entourée d'homos depuis toujours. A commencer par Xavier. Puis Ingrid, toi aussi et tout plein d'autres dans le milieu où nous évoluons. Je dis que chacun a le droit de vivre sa vie comme il l'entend...
- Louise, je t'en prie. Je vois bien que tu me taquines là. Va droit au but. Envoie moi bouler ou laisse moi t'embrasser. Mais fais quelque chose !”


Louise pose délicatement la tasse en porcelaine de Saxe, vieil héritage familial et la dépose sur la table basse avant de se diriger vers la porte du salon et de la refermer. Vieux réflexe naturel, elle s'excuse en lançant un sourire timide à Virginie réalisant la position délicate dans laquelle se trouve sa secrétaire, elle même aussi. Réflexe naturel qui lui permet de faire fonctionner son cerveau à plein régime, trouver les mots et la phrase justes. Pour la première fois, elle craint de se montrer maladroite. Virginie a fait sa propre plaidoirie. A elle a présent d'en décider l'aboutissement. Le sol s'est dérobé sous ses pieds. Elle était loin d'imaginer que Virginie surmonterait sa timidité et se déciderait enfin à dévoiler ouvertement ses sentiments envers elle. Pas ce soir, pas maintenant, pas comme ça.


Mais les faits sont là, les dés sont jetés. Le film passe au ralenti et les modes “pause” ou “arrière” ne sont pas en option. Aimer et être aimée par une femme ou rester seule et vivre avec le poids douloureux d'être passée à côté de son essentiel ?


Louise s'approche à pas lents de sa secrétaire tout en la fixant dans les yeux. Elle vient se positionner en face d'elle, prend ses mains délicates dans les siennes tout en les regardant. Puis, ses yeux remontent lentement avant de plonger dans les siens et de les fixer. Virginie déglutit difficilement, appréhandant ce qu'elle va entendre.
“ Embrasse moi”.. Lâche Louise dans un souffle rauque.
Sa phrase terminée, ce sont ses propres lèvres qui viennent cueillir celles de Virginie. Le contact de leur bouche agit comme une décharge électrique sur les deux femmes, et leurs corps frissonnent, les entraînant toutes deux dans un tourbillon de bien être. Virginie ferme les yeux. Ses craintes se sont envolées. Elle savoure délicatement le goût fruité des lèvres pulpeuses de Louise qui se délecte des siennes. Elles interrompent leur étreinte l'espace de quelques secondes, le temps d'un sourire plein de tendresse puis leurs bouches se scellent à nouveau en un baiser plus profond et sensuel.


“Ca va Louise?
- Je pensais que ce serait plus dur que ça Virginie.
- Tu as enfin laissé parler ton coeur..
- A vrai dire, j'étais terrorisée..C'est si nouveau pour moi tout ça..
- Je sais, mais tu vois, tu as fini par lâcher prise. Et moi, j'ai été encore plus terrorisée que toi quand je t'ai avoué mes sentiments. C'est sorti tout seul..Je sais pas en fait comment j'ai fait.
- Et tu aurais du le faire bien avant chérie” dit Louise en caressant du dos de sa main le doux visage de Virginie.
“ J'attends ce moment depuis si longtemps, je ne l'attendais plus en fait...Jamais je n'aurais eu le courage de le faire..
- Que de temps perdu chérie... répond Virginie.
- Il ne nous reste plus qu'à le rattraper.
- Je ne suis pas pressée Louise. C'est déjà un immense bonheur que de savoir que tu partages mes sentiments. T'embrasser et te tenir dans mes bras sont pur délice et font de moi la plus heureuse des femmes.
- Je t'aime Virginie
- Je t'aime aussi, Louise.”

“ On peut les serrer ! Il est temps!
- Non, je veux le gros poisson. On pourra mettre tous ces crabes dans la même nasse. Pour le moment, on reste sur nos positions, on avance pas d'un pouce. L'avocat va nous mener à lui. Il faut nous montrer patient. Tout vient à point à qui sait attendre.
- Commissaire, c'est un flag que vous voulez?
- Exactement. Les deux pris dans le même sac.
- Pourquoi ne pas les avoir pincés à Venise? Il suffisait d'un coup de fil aux ritals.
- On a été mis au courant trop tard. Impossible de lancer une opération d'une telle envergure en si peu de temps sans risquer de tout faire foirer. Non, c'était trop risqué. Avec un peu de chance, on pourra remonter jusqu'aux Colombiens et nos homologues d'Amérique du Sud pourront s'en charger .
- J'ai hâte de les voir à l'ombre..Et surtout cet avocat merdique.
- Pareil pour moi. Ce salaud se croit à l'abri derriere son histoire de divorce mais il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude ! Laissons le poisson se noyer. Il doit se sentir en sécurité, être en totale confiance. Il va baisser sa garde et c'est là que nous le coincerons.
- Qu'attendons-nous?
- Le feu vert de notre contact. Lui seul est à même de juger quand ça sera le moment. Nous ne bougerons pas le petit doigt tant qu'il ne sera pas manifesté.
- J'espère que ça arrivera très vite. C'est affaire est une bombe à retardement et j'espère que ça lui pètera pas à la gueule.
- J'ai une confiance absolu car c'est de loin notre meilleur élément”




Sébastien Gavoilhe, commissaire de la brigade des stups donne congé au Lieutenant et replonge son nez dans le monceau de dossiers étalés sur son bureau. Sous ses airs bourrus et farouches, il est un fin limier, un élement aguerri, une légende dans son milieu. Bosser pour cet homme est un immense honneur mais pas une simple sinécure. Ses personnels connaissent sa façon de travailler. Telle une abeille besogneuse, il fouine jusqu'au moindre détail, va jusqu'au bout du bout de chaque piste, de chaque indice. Il exige de ses hommes une disponibilité totale et sans faille .
Le commissaire Gavoilhe a été surnommé “le cancer” dans le monde des truands. Lorsqu'il tient une affaire, il avance, il rogne, il ronge, tel un cancer et finit toujours par avoir le dessus. Avoir le cancer à ses trousses, c'est la condamnation assurée.


Pour l'heure, en attendant des nouvelles de son agent, il s'occupe d'affaires secondaires mais tout aussi importantes pour lui. Il ne néglige aucun cas. Du simple dealer au gros trafiquant, il accorde le plus grand intérêt à chaque dossier. Il lit tranquillement les rapports de ses collaborateurs en dégustant une tasse de café, noir, sans sucre. Sa senseo ne connaît aucun répit, fonctionnant pratiquement 24h sur 24. La photo qui orne son bureau et sur laquelle on peut voir sa femme et ses trois filles, est sa source d'inspiration. Le commissaire Gavoilhe est flic, certes, mais c'est aussi un idéaliste. Il veut un monde propre et sain, débarrassé de la vermine.






“ Je parle si fort quand je dors Jeff? - Plutôt oui ! Impossible de ne pas passer à côté !
- J'ai dit quoi d'autre mon chéri ? Dit Corinne, tout sourire
- Je te vois venir avec tes gros sabots!
- Tu m'as promis une voiture chéri, tu t'en souviens ? Et bien, j'en ai rêvé aussi! Pas plus tard que la semaine dernière !
- T'en as pas assez avec la Cheyenne?
- C'est pas rigolo de devoir prendre le taxi pour aller voir Nicolas tu sais! Ou pour aller faire du shopping! Et mes copines, elles vont finir par se lasser à devoir me trimbaler ! J'aime pas les chauffeurs de taxi, ni les taxis d'ailleurs ! Et j'aime pas demander à mes copines ! Tous les couples ont deux voitures chéri!” Dit-elle en boudant.
- Parce-que tu crois qu'on est un couple?
- Bein oui ! Je fais quoi avec toi depuis un an alors ? De la figuration ? Ah, j'ai trouvé ! Je suis ta poupée gonflable c'est ça?
- Mais arrête bon sang ! Pourquoi faut-il que tu prennes toujours tout au premier degré? Tu ne connais donc pas la plaisanterie?
- Non, pas ce genre de plaisanterie qui ne fait rire que toi!
- T'es pas drôle tu sais ! Tu te braques dès que je pète de travers. C'est bien simple, tu ne comprends jamais rien! Dès que j' essaie de te faire comprendre quelque chose, tu dis que t'es pas conne !
- Je suis pas plus conne qu'une autre tu sais! Et puis, je ne suis jamais au courant de ce que tu fais, de ce que tu trafiques ! Tu me laisses toujours sur la touche ! Il n'y a aucune complicité entre nous ! Pourquoi? Parce-que tu n'as pas confiance en moi ou tu me prends pour plus conne que je suis?
- Mais non, j'ai pas dit ça..Ohhhhhhhh, Corinne, tu sais très bien que je magouille, tu sais très bien que je suis pas toujours très clean.. Vois pour Louise ..Alors, il te faut quoi d'autre?
- T'aider...Servir à quelque chose ! Que je n'ai pas toujours cette impression désagréable d'être un bibelot quoi!
- Mais tu es un très beau bibelot ma chérie!
- Oh arrête tu veux bien?
- Putain, si je peux plus te faire de compliment ! C'est bon, je dis plus rien!
- Ho, mais toi tu es pareil, on peut rien te dire sans que tu sortes de tes gongs bébé. On va pas aller loin comme ça, tu sais !
- Ok, ok,..ok ok …. dit Jeff en levant la main en signe de capitulation. Je te ferai voir chérie..Mais par pitié, arrête de râler et de bouder, de me faire chier..Voyons, on est à Venise..en balade en amoureux..Ne gâchons pas notre dernière journée à nous disputer..d'accord bébé?
- Entendu Jean-François..Dis, si on allait faire un tour au pont des amoureux? Se balader dans Venise. Après tout, hier, tu es resté enfermé tout l'après-midi à regarder ton match de foot..
- Ca marche mon coeur...Finissons notre repas et allons découvrir Venise by night..Demain, on fera toute la lagune avant de décoller à 16h00.
- On repart déjà?
- Oui, Thierry m'a téléphoné pendant que tu faisais ton shopping. Je dois être à Paris demain pour préparer notre rendez-vous mercredi à Montparnasse.
- La tour?
- La gare..Je vais tout te dire mon ange..tu découvriras une autre de mes facettes. J'aurai peut-être besoin de toi chérie. Voilà, tu es contente?
- Tout ce que tu voudras amour...Je ferai tout ce que tu me diras de faire.. Je t'aime mon ange”


Louise et Virginie, enlacées, se regardent tendrement sans desserrer l'étreinte de leurs mains. Dans leurs yeux se lisent tous les mots, toutes les pensées, toutes les envies. Leurs ombres se projettent contre les murs, telles des ombres chinoises qui s'embrassent sur fond de feu rouge orangé. Les mains de Virginie viennent se poser sur les joues de Louise qui n'a de cesse de la regarder. La secrétaire vient à nouveau cueillir la bouche de Louise dont elle se délecte, se collant encore plus contre elle, avant que ses mains descendent le long de ses flancs et stoppent sur ses hanches rondes et fermes.


Le contact de ces mains sur son corps ravivent en Louise les frissons de l'envie qu'elle croyait endormis depuis longtemps. Le feu qui couvait sous la braise, ce feu qu'elle croyait éteint à jamais se ravive peu à peu. Ses bras et ses mains restent paralysés, hésitants, ne sachant soudain comment évoluer sur le corps de cette femme dont elle a refoulé l'amour trop longtemps durant. Alors qu'elle est submergée par les baisers tout doux de Virginie, Louise décide d'écouter son instinct et finit par dénouer les bras qui enserrent sa taille pour remonter délicatement par son ventre, frôler sa poitrine et se refermer autour de son cou avant de répondre passionnément à ses baisers. Lentement, ses lèvres s'entr'ouvrent et sa bouche se laisse volontiers envahir par la langue de Virginie avant qu'elle ne lui livre bataille. Le baiser devient plus profond, plus passionné, plus sulfureux.



Les corps se rapprochent d'avantage encore, cherchant à fusionner pour n'en former plus qu'un seul. Louise se risque à remonter sa main gauche le long de la colonne vertébrale de Virginie. Devinant un soupir de satisfaction dans son souffle, elle continue alors l'exploration de tout son dos jusqu'au cou pour faire ensuite, le chemin en sens inverse et caresser son admirable chute de reins, passant timidement ses premières phalanges sous son pantalon en toile. Elle s'y attarde quelques secondes et plaque sa main sur le bas de son dos afin de mieux sentir son corps contre le sien. Les bras de Virginie descendent lentement le long du cou de Louise, passant sur ses épaules délicates, continuent leur course le long de ses bras jusqu'à ce que ses mains rejoignent les siennes dans son dos et que ses doigts se marient aux siens et les remontent jusqu'à ses lèvres. Embrassant tendrement un à un les doigts de Louise, Virginie plante son regard dans le sien tout en lui souriant avant de dénouer le catogan et liberer la lourde et splendide chevelure de Louise. Les cheveux tombent en cascade sur ses épaules et, le visage, soudain auréolé de cette masse sombre, fait ressortir d'avantage ses yeux gris clair aux petits éclats bleus, renforçant dans son regard l'expression de ses sentiments.


Virginie dégage ensuite son cou d'un geste langoureux avant de venir y déposer un baiser sulfureux, remonter jusqu'à son oreille et venir d'en titiller le lobe, arrachant à Louise un souffle de satisfaction.
Puis elle dégrafe un à un, avec une lenteur calculée, les boutons du chemisier de Louise avant de passer sa main chaude et douce sous le fin tissu et de caresser la peau frémissante du ventre de Louise...
“ Ca va Louise ? Demande Virginie
- Je crois que oui ! Répond Louise dans un souffle
- Dis moi si je vais trop vite.
- Non.C'est délicieux. Mais pardonne moi juste si je suis un peu maladroite mon coeur..Tu sais..je..je n'ai pas l'habitude..je n'ai jamais..C'est nouveau..mais c'est si agréable..
- Je sais chérie. Mais je ne veux pas brusquer les choses. Te sens-tu prête? C'est une énorme découverte pour toi chérie …
- Je serai prête à une condition ..
- Laquelle chérie ?
- Que tu ne dormes pas dans la chambre verte cette nuit...”


La porte de l'entrée claque si bruyamment que le son parvient jusqu'aux oreilles des deux jeunes femmes, les faisant sursauter. Les yeux interrogateurs, elles se questionnent des yeux, se demandant ce qui peut provoquer un tel vacarme et surtout, à cette heure si avancée. Elles s'arrangent rapidement et, avec une crainte palpable, elles quittent le salon afin de se rendre compte de la situation.


“Mais qu'est-ce-que?
- M'man !
- Nathan, Noémie, mais qu'est-ce-que vous faites ici ? Je pensais que vous passiez votre week-end chez Joe et Lisa pour bucher! Pourquoi vous ne m'avez pas prévenue de votre arrivée?
- Il n'y a plus de réseau m'man ! Répond Noémie et ton fixe n'a pas l'air de fonctionner. Vu le poids de la neige sur les lignes téléphoniques, rien d'étonnant!
- Vous m'avez fichu une de ces trouilles ! Crie Louise. Je pensais que votre père venait encore nous faire une sortie ! Mais pourquoi n'êtes vous pas restés là-bas ? Il avait été convenu que vous repartiriez directement au bahut demain matin! Et comment êtes-vous rentrés?
- Maman, on dirait que ça te contrarie de nous voir.
- Non, pas du tout. C'est juste que je suis surprise de vous voir, c'est tout!
- Et pour répondre à ta question, on est rentrés à pieds..
- 5 km sous la neige ! Vous êtes fous! Les taxis, ça existe!
- Aucun de disponible..On a pas eu envie d'attendre, alors, on est rentrés à pattes..Et on allait pas demander à Joe ou Lisa, encore moins à leurs parents de se risquer avec toute cette neige.
- Mouais.. et demain, comment vous allez faire?
- Y'a pas de bus demain. On a regardé internet. Pas de bus et tous les bahuts sont fermés demain sur ordre du prefet. La météo va se déteriorer encore et y'en a au moins jusqu'à demain soir.. C'est aussi pourquoi on a préféré rentrer. On allait pas taper l'incruste chez Joe et Lisa.
- Ok ok ok..
- Ah heu, pardon ! Bonsoir Virginie
- Bonsoir Nathan, bonsoir Noémie.
- Toi aussi t'as été bloquée par la neige?
- Je suis venue travailler et ...oui, j'ai fini par rester coincée..
- Tu dors ici alors ?
- En effet ! Xavier a eu la gentillesse de préparer la chambre verte pour moi..et vous devrez me supporter demain aussi toute la journée..
- Te supporter ? S'exclament Nathan et Noémie en coeur. Mais tu es toujours la bienvenue ici ! Vu le temps que tu passes au manoir pour travailler avec maman, tu pourrais même t'y installer ! Allez, zou, je file prendre une douche et au dodo !
- Vous avez mangé au moins?
- Mais oui, t'inquiète pas maman..On l'a fait juste avant de partir de chez Joe et Lisa.
- Et on est claqués ! 5 km à pied et sous la neige, ça crève ! Renchérit Noémie. Allez, on vous laisse bosser tranquilles, bonne nuit M'man, bonne nuit Virginie..
- Bonne nuit ! A demain !”


Noémie et Nathan disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés, laissant en plan les deux femmes au milieu du salon. Elles se scrutent discrètement du regard se mettent à rire..


“Désolée ma chérie, chuchote Louise..
- Ca n'est pas grave, t'inquiète.. Il devait en être ainsi..Je dormirai dans la chambre verte cette nuit en rêvant de toi et ce que nous aurions fait si tes enfants n'étaient pas arrivés. plaisante Virginie.
- Pour une fois, je les maudis...J'étais si bien là, avec toi..
- Tout autant pour moi..Mais c'est ainsi.
- Encore désolée chérie..
- Je vais suivre leur exemple. Une bonne douche et au dodo. Et ne boude pas Louise..On se revoit demain matin”


Virginie s'approche de Louise et l'embrasse tendrement..
“Dors bien mon ange. A demain. Je t'aime. - Je t'aime aussi mon amour. Et dors bien toi aussi”


Louise voit à regret Virginie s'éloigner du salon. Elle détaille sa silhouette gracile et sa démarche légère, mais surtout, elle se surprend à fixer son déhanchement diabolique, ses fesses rebondies et parfaites. Elle n'a qu'une envie à présent..découvrir ce corps à nu et l'honorer de ses caresses et de ses baisers. Mais en haut, deux adorables parasites sommeillent. Un petit sourire tendre et amer à la fois se dessine sur son visage..et elle réalise soudain, que s'ils n'avaient pas regagné bruyamment leur domicile, ses enfants auraient pu la surprendre dans les bras de Virginie.

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Mer 17 Sep - 21:15
C'est un vrai délice. Talentueuse petite bille de Douceur.
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ENCORE... :bis: :MohBuzou: :calin:
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mer 17 Sep - 21:26
Louise regagne alors sa chambre avec un sentiment de frustration. Mais à y bien regarder, l'arrivée impromptue de Nathan et Noémie lui remet un peu d'ordre dans les idées. Il s'est passée un million de choses en si peu de temps, tout est allé si vite.. A-t-elle bien fait de s'abandonner aux caresses de Virginie? Cinq ans qu'elle la côtoie, cinq ans de complicité, et cinq ans à refouler ses sentiments, aussi cinq ans de mensonge et de torture.



Elle se débarrasse de ses effets et enfile sa nuisette de satin rouge au décolleté vertigineux avant de s'installer devant sa coiffeuse. Son reflet renvoie l'image d' une femme amoureuse, une femme submergée par les sentiments, une femme enfin épanouie à laquelle elle ne prêtait plus grande attention quand le néant occupait son coeur, quand il faisait froid dans sa vie. Elle se saisit de sa brosse en nacre et se met à peigner précautionneusement ses magnifiques cheveux auburn retombant sur ses épaules et empreints de l'odeur sucrée de Virginie... Elle revit alors, seconde après seconde chaque instant passé dans ses bras, ressent chacun de ses doux baisers, chacune de ses caresses.


Le brossage terminé, elle se dirige lentement vers son immense lit et se glisse sous la couette avec un sentiment de regret et d'amertume. Elle ferme les yeux, espérant que le sommeil la rattrapera vite dans l'unique but de retrouver sa bien aimée dans ses rêves, à défaut de l'avoir dans son lit.


Virginie, étendue sur le lit de la chambre verte, fixe le plafond, des étoiles plein les yeux, le coeur débordant de bonheur. Sa tête enfoncée dans l'oreiller qu'elle entoure de ses bras, elle revit les mêmes images que Louise. Ivre de joie, elle se félicite d'avoir réussi à se dévoiler à Louise qui lui a ouvert son coeur, contre toute attente. Le goût de ses lèvres, la chaleur de son corps et l'odeur de sa peau l'ont emplie d'une ivresse jusque là jamais égalée, tant et si bien qu'elle regrette l'arrivée inopinée des enfants de Louise.


Mais elle se dit qu'il est peut être plus sage que les choses se soient terminées ainsi, craignant d'avoir précipité les évènements et poussé Louise dans ses bras, peut-être un peu trop vite. Cinq longues années à espérer, cinq ans à attendre et à désespérer aussi. Mais Dieu que ces moments étaient merveilleux ! Virginie s'endort rapidement, le sourire aux lèvres et au fond de son coeur.




Au Danieli, Corinne et Jean-François terminent de boire leur café tranquillement. Jeff, levant les yeux de sa tasse, jauge du regard une Corinne épanouie et profondément heureuse. “Il t'en faut peu ma chérie!” Pense-t-il... “Vous êtes bien toutes les mêmes! Des bijoux, du fric, une belle bagnole et hop, c'est emballé...à part l'exception qui confirme la règle : Louise”


“ Pourquoi tu me regardes comme ça Jean-François? Y'a quelque chose qui cloche?
- Je te trouve divinement belle Corinne et je m'étale devant tant de beauté..
-Qu'y avait-il dans ton café pour que tu me sortes de telles gentillesses tout d'un coup ?
- Je suis un imbécile ma chérie.. et plus le temps passe, plus je me rends compte combien j'ai été stupide de ne pas me rendre compte d'une évidence. J'ai en face de moi la plus belle, la plus divine des femmes, et c'est la mienne.
- …..
- Ca ne te ressemble pas de ne pas répondre!
- Et si je te disais que tes paroles me touchent en plein coeur Jeff, tu réponds quoi?
- Que c'était le but recherché car je suis sincère et que j'ai réussi à t'attendrir.
- Tu sais, tu peux être un abominable enfoiré quand tu t'y mets, mais tu peux te montrer adorable et attentionné quand tu le veux. Et ce soir, j'apprécie plus que jamais que tu te montres sous cette facette . - Je peux te retourner le compliment ma chérie..Je suis ravie d'avoir retrouvé la Corinne que j'ai déjà connue et dont j'ai envie plus que jamais. Mais j'ai encore un quelque chose pour toi..
- Quoi? Encore un cadeau? C'est quoi cette fois ci? Tu me combles mon amour !
- Tiens, c'est à toi..
- Qu'est-ce-que c'est?” Corinne tend sa main sur un signe de Jean-François qui y dépose un petit sachet de velours noir refermé par deux minuscules cordons dont chaque extrémité est ornée d'une pierre d'agathe.
- Bien ouvre.. tu verras....”


Jeff est certain de donner à sa compagne le coup de grâce. Il y a mis le paquet côté fric, mais l'investissement n'est rien comparé aux fruits qu'il rapportera.
Corinne s'attarde un petit instant sur ce petit écrin noir et fronce les sourcils quand elle sent au creux de sa main le contact lourd et froid de ce mystérieux écrin..Que cela peut-il être semble-t-elle questionner Jeff du regard avant d'en découvrir le contenu.


“ Des clés?
- Oui..
- Des clés de quoi?
- Tu le sauras quand nous arriverons à Paris demain mon ange..
- J'ai trouvé! J'ai trouvé! Je sais ce que c'est ! Ho Jeff, c'est quoi? Quelle couleur ?? Dis le moi s'il te plait!
- Je t'ai dit, quand on sera à Paris!
- Mais pourquoi ne veux-tu pas me le dire chéri?
- Pour pouvoir mieux abuser de toi cette nuit mon coeur..je sais que tu ne me laisseras aucun répit jusqu'à ce que je cède mais j'aurai de bons moyens de calmer ta curiosité en la détournant par des jeux très, très spéciaux..
- Je vois, je vois.... Je vois surtout que tu n'as pas passé toute ton après-midi devant ton match ! Comment as-tu réussi à dénicher ce petit bijou si vite?
- J'ai un très bon ami qui ne résiste pas à un chèque avec plein de zéro. Ta voiture t'attend déjà chérie.. mmm ce regard..j'ai envie de te croquer...
- mmmmm croque moi toute entière mon chéri..Montons! J'ai des milliers de questions à te poser..”


Le sourire de Jeff et le bonheur de Corinne éclaboussent la salle du luxueux restaurant tout entière. Le couple quitte lentement sa table sous le regard des autres convives qui, comme Corinne, n'ont rien décelé sous le rictus de l'avocat pourri. Ils rejoignent l'ascenseur dans lequel le liftier les attend et les salut avant de les accompagner à l'étage approprié. Jeff et Corinne se dévorent du regard sous l'oeil complice du jeune employé dont les joues s'empourprent légèrement alors que le couple s'embrasse sans retenue.


Ils n'entendent pas la légère sonnerie de l'ascenseur quand ils arrivent à l'étage et le jeune liftier est contraint de toussoter afin de les sortir de leur chaude étreinte.
Corinne et Jean-François s'interrompent enfin et, s'excusant comme de jeunes amoureux pris en flagrant délit, sortent en riant de l'ascenseur avant de rejoindre leur suite. “Une nuit chaude en perspective” pense le jeune garçon dans son costume vert.


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Mer 17 Sep - 21:55
... La suite, ma petite bille de Douceur s'il te plait....tu me mets au supplice coquine. Wink
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Mer 17 Sep - 22:21
hooo, mais tu es insatiable!!!!! Heureusement que j'ai déjà écrit ce récit depuis un petit moment!! Je n'irais pas assez vite pour assouvir ta soif de lecture!!
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Mer 17 Sep - 22:51
Bon je veux bien patienter un peu. :drapeaublanc:
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Jeu 18 Sep - 9:11
“ Quoi! Sérieux ? S'exclame Thierry.
- Gare Montparnasse, mercredi à 15h00.
- Et pourquoi je suis pas au courant de cette transaction ? Interroge, furieux l'acolyte de Jean-François.
- Bizarre. Tu es toujours au courant de tout d'habitude.
- Et là, rien , absolument rien. Ca s'est passé quand le deal?
- Ce week-end, à Venise. Il y est parti avec sa greluche.
- Ca non plus, je savais pas..Combien ?
- 30 kg
- Putain d'enfoiré!! .Il va pas être au bout de ses surprises.
- Maintenant que t' as les infos, j'ai fait mon job.
- Et tu es grassement payé pour le faire. Mais merci de m'avoir prévenu. Je vais faire le nécessaire. Ils rentrent quand ?
- Demain, dans l'après-midi, en principe. Il a prétexté un rendez-vous avec toi auprès de Corinne pour préparer le deal et être là mercredi.
- Cette andouille a du être ravie, elle qui en crevait depuis longtemps d'aller à Venise! Si elle savait pourquoi! Mais il vaut mieux qu'elle ne sache rien. Il la buterait !
- Bien roulée, mais rien dans la tronche, c'est comme ça qu'il les aime.
- Pas si bête que ça! Elle obtient de lui tout ce qu'elle veut !
- Tant qu'elle pose pas trop de questions et qu'elle ouvre les cuisses..
- Je serais pas contre qu'elle les ouvre pour moi...hahahaha.. Allez, je te laisse. Mes amitiés au Belge..Merci encore.
- S'il apprend mon double jeu, je suis mort..”




Louise se tourne pour la énième fois dans son lit. Chaque fois qu'elle se sent investie par le sommeil , le doux sourire de Virginie envahit ses pensées. Pour la énième fois, elle retire subitement les couvertures laissant la fraîcheur de la pièce apaiser son corps en feu, en espérant encore une fois que cela l'aidera à s'endormir, jusqu'à ce qu'elle grelotte à nouveau et qu'elle s'enfouisse dans la chaleur de ses draps.


Lassée de ce cercle vicieux, elle se lève d'un bond et descend jusque dans la cuisine, ouvre le frigidaire, attrape la bouteille de lait et s'en serve un grand verre qu'elle avale d'un trait.. Elle pioche une pomme dans la corbeille à fruits et la croque sans vergogne jusqu'au trognon dont elle se débarrasse deux minutes plus tard.


La bouche pleine de la chair du fruit, du suc s'échappant de ses lèvres charnues, Louise regagne sa chambre. Elle grimpe lentement les escaliers, se laissant imprégner par le silence de la nuit dérangé par le léger craquement du bois sous ses pieds. Parvenue à destination, elle se recouche , espérant que Morphée daigne enfin la prendre dans ses bras.
Plus d'une heure s'est écoulée depuis son incursion dans la cuisine et elle tourne encore dans son lit défait, les yeux grand ouverts, un feu ardent la consumant de l'intérieur. Morphée ne voudra pas d'elle cette nuit, la préférant, elle en est persuadée, dans des bras autres que les siens.


Elle se lève, une fois de plus, arrange son négligé, ouvre discrètement la porte et la referme tout aussi discrètement derrière elle. Elle file à pas feutrés à l'autre bout du couloir, passant devant les chambres de Nathan et Noémie et s'arrête devant la porte de la chambre verte, avance une main hésitante sur la poignée, puis se rétracte. Les battements de son coeur se font plus denses, un noeud se forme dans sa gorge devenue sèche. Elle déglutit, repose sa main sur la poignée avant de regarder derrière elle, cherchant un encouragement invisible dans le silence de la nuit.
Elle pénètre doucement et attend que ses yeux s'habituent à la pénombre de la pièce. Quelques instants plus tard, elle devine sous les draps en satin, la silhouette endormie de Virginie dont elle perçoit le souffle régulier.


Soudain, les draps se mettent à bouger, suivant dans son mouvement, le corps de Virginie qui se tourne vers l'autre côté du lit. Le coeur de Louise est à nouveau au bord de l'implosion. Elle laisse en suspend son premier pas et retient son souffle, déglutit et puis s'avance doucement.
Elle arrive au bord du lit, s'arrête à nouveau, savourant le spectacle de ce magnifique corps endormi. Ses cheveux blonds auréolant son visage angélique, Virginie sommeille profondément. Sa merveilleuse poitrine se soulève au rythme de sa respiration, ivresse du regard, ivresse des sens qui se réveillent, l'irrésistible envie de sentir ce corps contre le sien.


Sentant une présence, Virginie ouvre discrètement les yeux et aperçoit la silhouette de Louise en train de la dévorer du regard, puis, les ouvre entièrement.
“ Louise? Sourit Virginie. La belle avocate tressaute légèrement, un sourire timide aux lèvres..ses joues s'enflamment. Désolée, je ne voulais pas troubler ton sommeil.
Je rêvais de toi justement. Mais c'est encore plus merveilleux, maintenant que tu es là.
Je..J'arrivais pas à trouver le sommeil et..et..je me sentais seule dans ce grand lit froid.. tu me manquais en fait, j'avais besoin de ta présence.
Qu'attends-tu pour me rejoindre bien au chaud au lieu de rester ainsi dans le froid et le noir?”
Joignant le geste à la parole, Virginie ouvre les draps de son lit, invitant ainsi Louise à s'allonger à ses côtés.



Dans un léger chuintement de tissu, elle rejoint Virginie qui l'accueille avec un petit baiser.
“Allez viens contre moi ma chérie” lui dit-elle avant que Louise ne réponde à son baiser. “ Ca va mieux maintenant?
Le baiser que lui offre Louise est sa réponse et Virginie, de ses bras, enlace tendrement le corps de Louise qui lui rend la pareille.
“ Tu sais, j'ai eu du mal à venir..La peur de ce qui peut se passer, mais aussi une envie irrésistible d'être avec toi. - Tu as été plus courageuse que moi, car même si je me suis endormie très vite, mon sommeil a été coupé plus d'une fois par la même envie de te retrouver..et tu vois, c'est toi qui a franchi le pas avant moi finalement.
- Etre tout simplement avec toi, là, tout contre toi, fait de moi une femme heureuse . Oh, Virginie, je ne pensais jamais connaître à nouveau ce merveilleux sentiment qu'est l'amour, ni retrouver les joies d'être aux côtés de la personne aimée..Mais je n'avais jamais imaginé que ce serait auprès d'une femme...
- Je comprends très bien ce que tu ressens ma douce. J'ai vécu aussi cette situation tu sais..Et oui, dans une autre vie, j'étais hétéro..enfin, c'est ce que je croyais jusqu'à ce que j'accepte et que je lâche prise.. Ne t'en fais pas pour ça ma chérie..Tu as tout ton temps. Jamais, je ne ferai ou dirai quelque chose qui pourrait te contrarier.”


Virginie se serre d'avantage contre Louise et l'embrasse tendrement .

“ Mmm, tes lèvres ont un délicieux goût de pomme. J'en reprendrais bien un petit peu.
- je t'en prie, sers toi.” répond Louise tendant à Virginie l'objet de son désir.


Enlacées l'une contre l'autre, corps emmêlés, Louise et Virginie se laissent glisser doucement dans le sommeil.

“Quelle heure est-il mon coeur?
-08h30 chérie... Tu as bien dormi?
- Oui, terriblement bien dormi. Il y a bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé.. Et c'est grâce à toi ! Je n'aurais pas fermé l'oeil de la nuit si tu n'avais pas été à mes côtés!
- Ce qui veut dire que je suis un bon somnifère! Répond moqueusement Virginie..
- haha.. Vu sous cet angle, oui. Mais tu as aussi un côté très excitant que j'ai envie de tester.
- Quand tu te sentiras prête ma chérie.. dit Virginie en déposant de doux baisers sur les lèvres de Louise.
- Oh mon Dieu !
- Quoi donc? Purée, préviens, tu m'as fait faire un de ces bonds!
- Nathan et Noémie! S'ils venaient dans ma chambre et qu'ils me voient pas!?
- Tu crois pas plutôt qu'ils sont encore en train de roupiller? Il est encore tôt!
- Aucune idée. De toute façon, on va être vite fixées. Je dis à Xavier de nous préparer un bon petit déjeuner. Encore quelques petits bisous pour la route, et on y va mon coeur?
- Ca marche.”


Les deux femmes quittent à regret leur lit, puis la chambre et descendent à la cuisine où Xavier est en train de leur préparer un copieux petit déjeuner. Elles arrivent toutes deux, sourire aux lèvres. Louise fait montre d'une gaieté inhabituelle qui n'échappe pas au regard perspicace du majordome. Tout en continuant de l'observer, il dépose sur la table deux tasses de café noir à l'arôme subtil qui envahit la pièce, ainsi qu'une corbeille garnie de viennoiseries confectionnées par ses soins. Viennent ensuite la marmelade, le beurre, le miel, le pain grillé et le jus d'oranges fraîchement pressées. Les regards qu'elles se lancent ne laissent planer aucun doute quant à l'évolution de leur relation.
“ Nathan et Noémie sont levés? Questionne Louise - Depuis longtemps Madame! Répond Xavier.
- Oh! Où sont-ils?
- Dans le parc Madame. Ils ont décidé de construire un énorme bonhomme de neige.
- Heu.. M'ont-ils cherchée à leur réveil?
- Oui. Et ils ont été surpris de ne pas vous voir debout contrairement à votre habitude.
- Je n'ai pas totalement récupéré de ma grippe!
- C'est ce que je leur ai répondu et j'ai rebondi sur le fait que vous aviez besoin de vous reposer. Sans parler du travail que vous abattez malgré la maladie....
- Nous travaillerons toute la journée dans le salon Xavier, vous serez gentil de nous y servir notre déjeuner.
- Cela va de soi.
- Quoi de neuf sinon?
- Il a neigé toute la nuit.
- Je sais qu'il a neigé toute la nuit, je n'ai pas fermé l'oeil répond instinctivement Louise. Je vous parlais du journal. Une réponse de Jean-François?
- Non Madame, absolument rien.
- Etonnant. Je me demande bien quelle a du être sa réaction et, surtout, quelle sera sa parade.
- Si je puis me permettre, Madame, il vous faudra être prudente. Vous lui avez planté un poignard dans le dos en faisant paraître cet article. Vous savez, tout comme moi, ce dont il est capable et, quelque chose me dit que je suis en dessous de la vérité.
- Nous l'attendrons de pied ferme.
- Justement, il n'a pas riposté à votre attaque. C'est cela qui est inquiétant.
- On verra bien.
- Tu .. vous savez, Louise! Je crois que Xavier a raison d'être inquiet et je le suis tout autant que lui. Ce silence n'a rien de bon.
- Je sais.... je sais!!!” s'exclame Louise.


La bévue de Virginie ne passe pas inaperçue aux oreilles de Xavier et un petit sourire complice éclaire son visage. Discret, il reprend sa place au fond de la cuisine, prétextant la préparation du déjeuner.
Virginie et Louise, déjeunent, se dévorant du regard, laissant leurs pieds se saluer discrètement sous la table de la cuisine. Oubliés Nathan et Noémie, Xavier et l'avocat pourri, elles baignent dans leur bulle de bonheur, les yeux remplis d'étoiles.


Nathan et Noémie finissent par apparaître dans la maison quelques instants plus tard, transis, mais heureux comme des gamins. Ils découvrent, attablées tranquillement dans la cuisine, Virginie et Louise papotant comme deux vieilles amies, un éclat particulier dans le regard.
“Bonjour les enfants! - Bonjour M'man, bonjour Virginie
- Salut ! Vous vous êtes bien amusés?
- Yep, on a fait un bonhomme de neige géant après avoir fait de la luge sur le monticule du parc.
- De la luge? Mais vous avez pas de luge! Objecte Louise
- Pas grave ça! Un bon sac poubelle que tu enfiles comme une couche culotte, et c'est parti mon kiki!
- Oui, et c'est pour ça que vous êtes trempés comme des soupes! Allez donc vite prendre une douche avant d'attraper froid! S'exclame Louise, amusée.
- Pas avant d'avoir pris un bon café ! Intervient Noémie.
- Non, on va d'abord se doucher, on reviendra pour le café après. Maman et Virginie sont en train de parler, laissons les tranquilles.
- Ok! Après le café, j'avancerai mon DM de maths. C'est que pour jeudi, mais au moins, ça sera fait. Ca tombe bien que tu sois là Virginie, j'aurais besoin de tes lumières pour me corriger..ce DM est noté et je dois remonter ma moyenne en math..
- Pas de souci Noémie. Au contraire, avec grand plaisir!
- Merci Virginie. Allez, à plus, on vous laisse entre vous” lancent en choeur Noémie et Nathan, un large sourire sur leur adorable frimousse.


A l'étude, Françoise et Jeanne volent de dossier en dossier, accomplissant avec maestria les tâches qui leur ont été assignées par téléphone. Les cas les plus urgents ont été réglés dès les premières heures de son absence, suivis par les dossiers secondaires, les rendez-vous, les audiences, les visites et leurs propres affaires. La semaine, bien chargée s'est néanmoins terminée par de belles réussites et Louise n'en est pas peu fière.


Aujourd'hui, Lundi, Jeanne Charbonnier et Françoise Cordier, les associées et assistantes de Louise sont seules à l'étude pour la journée. Vivant à quelques pâtés de maisons de là, elles ont pu se rendre à pieds à leur lieu de travail. Elles se sont procuré, sur le chemin du bureau, les quotidiens habituels, guettant, tout comme Louise, les réactions de Lemoux.
Elles épluchent à présent, chacune des éditions susceptibles de contenir les déclarations de l'avocat verreux.
“ Rien, y'a pas une ligne!
- Bizarre! C'est pas normal ça...
- Et s'il n'avait pas vu?
- Je n'y crois pas une seconde vois-tu..
- Dans ce cas, que peut signifier ce silence?
- Rien de bon en tout cas. Louise y est allée un peu fort cette fois ci..
- Oh, il l'a bien cherché cette ordure!
- N'empêche qu'elle a soulevé des doutes chez pas mal de personnes... et les retombées lui vont être catastrophiques.
- Il fallait bien que tous sachent que l'avocat verreux ne s'est jamais vraiment rangé tu crois pas? Et tous ces pauvres naïfs qu'il a bernés? Qu'on sache qui il est vraiment !
- En tout cas, Jean-François ne la laissera pas ruiner sa carrière et sa crédibilité comme ça.. Il va riposter, c'est sûr..”


Déçues, soulagées et inquiètes à la fois, elles jettent les quotidiens à la corbeille et se saisissent du courrier empilé sur le bureau. Factures, courriers, publicité, les enveloppes défilent entre leurs doigts jusqu'à ce qu'une, en craft, plus grande que les autres attirent leur attention et particulièrement les lettres découpées dans du papier journal qui y sont collées.
“ Mon Dieu... Qu'est-ce-que.... ? - Ouvre vite!
- Attend, je vais faire gaffe, il y a peut-être des empreintes sur le papier.
- Ca m'étonnerait, mais fais quand même
- Elle est pas timbrée..ce qui implique que quelqu'un l'a déposée direct dans la boîte aux lettres...”


Françoise attrape précautionneusement l'enveloppe par le coin et la pose bien à plat sur le bureau, faisant en sorte de laisser une des extrémités libre, puis, du bout des doigts enveloppés d'un mouchoir en papier, elle la maintient à plat alors qu'elle l'ouvre à l'aide d'un coupe papier. Elle retire ensuite la missive par le coin supérieur. La feuille se déplie et délivre son message.


Au Danieli, Corinne et Jean-François ferment leur bagages. Prévenus des mauvaises conditions climatiques à venir sur la cité des Doges, ils sont contraints de quitter la cité plus tôt que prévu. Une forte dépression neigeuse est attendue dans les prochaines heures avec une durée de plusieurs jours. Retarder, et pire, ne pas rentrer sur Paris dans l'heure qui suit serait une véritable catastrophe pour Jean-François. Corinne, elle, pour une fois, se tait et range les derniers effets, docilement, sans émettre une seule remarque.
Jean-François est ravi de ne pas subir le flot habituel de questions et de sous entendus de Corinne. Il pense surtout aux événements futurs, le deal, la dope, le fric..le pactole, qu'il va empocher dans son intégralité, doublant sans aucun scrupule son ami de toujours, Thierry.
Il enfile son long manteau noir, Corinne sa fourrure alors que le bagagiste se présente à la porte de la suite pour s'occuper de descendre les bagages dans le hall de l'hôtel, sur un chariot prévu à cet effet. Grand seigneur, Jean-François donne au jeune homme disgracieux, à la mine plutôt patibulaire, un pourboire qui lui fait retrouver immédiatement le sourire et le fait se confondre en salamalecs. Corinne attrape son sac, le visage neutre, mais qui cache mal une certaine impatience que Jeff semble déceler.
“ Qu'est-ce-qu'il y a encore ? Se risque-t-il à dire
- Rien, pourquoi?
- J'ai bien remarqué ton manège! T'as pas décroché un seul mot depuis tout à l'heure! Y'a quelque chose qui va pas? C'est parce-qu'on rentre plus tôt que prévu ou quoi?
- Et bien oui, j'avoue que le week-end à Venise a sérieusement été écourté et voilà qu'on doit partir encore plus vite à cause de cette météo pourrie.. Franchement, on a pas choisi notre moment pour venir ici!
- Tu préfères qu'on reste coincés au milieu de cette flotte?
- Non, pas vraiment. Mais la prochaine fois que tu prévois un truc pareil, tente de choisir une période où le climat est plus clément..
- Putain, t'es jamais contente!
- C'était juste une remarque, pas un reproche Jeff.
- N'empêche que je te sens énervée!
- Oui, je le suis, mais pas pour les raisons que tu crois! En fait, je suis tout aussi pressée que toi de rentrer à Paris pour découvrir mon joujou à 4 roues.. voilà pourquoi!
- Et.... c'est tout?
- Bein oui.. pourquoi, tu préfères qu'on se dispute? Je peux trouver une excuse pour le faire si tu veux..
- Non, non, ok, c'est bon.. C'est juste que j'ai parfois du mal à te suivre Corinne..
- Alors, bienvenu au club.. dit-elle en souriant... Je préfère penser à ce qu'on a vécu ces deux derniers jours qu'à ce que nous n'avons pas eus..
- On reviendra ma chérie, je te le promets..
- J'y compte bien...
- Allez, on file...”


Ils quittent la chambre d'un pas rapide et décidé, s'engouffrent dans l'ascenseur qui les mène jusqu'à la réception où l'accueille le concierge de l'hôtel.
Jean-François réclame la note et règle sans mot dire avant de retrouver Corinne et de se diriger au ponton où les attend déjà la navette d'eau.


Sur la route qui les mène à l'aéroport, immobile, Jean-François fixe l'horizon, ses cheveux malmenés par le vent glacial. La vedette trace un trait sur les eaux sombres et froides de la lagune. Le trafic est plutôt calme ce matin, ils n'en arriveront que plus tôt à l'aérodrome. Jean-Philippe pourra tout à loisir et en toute discrétion, le temps que Corinne s'installe et prenne place dans le jet, contrôler la marchandise que son complice y a placé lors du contrôle obligatoire technique de l'appareil.
Ils arrivent dans la place où ils sont attendus par le personnel de l'aérodrome. La jovialité latine altère quelque peu le froid ambiant mais Jean-François se prête au jeu de bonne grâce sous l'oeil moqueur de Corinne.
Ils grimpent dans l'appareil, se débarrassent de leurs effets et Jeff invite Corinne à prendre place dans un des six luxueux fauteuils de cuir avant de lui servir un expresso à la napolitaine comme elle les aime et lui donner un baiser sulfureux.
Il la laisse quelques instants, prétextant saluer le commandant et son copilote, ce qu'il fait d'ailleurs, mais sous leur oeil complice, il ouvre la trappe du cockpit et y trouve le paquet rempli de cocaïne laissé par ses complices. Satisfait, il donne son feu vert aux pilotes et retourne d'un pas nonchalant auprès de Corinne.


“Allo! Salut Louise!
- ho, Ingrid! Tu t'es pas perdue avec cette neige ou tu as reussi à creuser des galeries?
- Ah bravo..Non, ça va, je roule et tu connais mon amour pour le risque..Mon 4x4 et moi ne faisons qu'un seul homme..
- T'es cinglée, tu le sais ça?
- Oui, mais il en faut des cinglés pour aller soigner des rhumes! Comment te sens-tu ce matin
- Impeccable! Je recouvre la forme! Et toi?
- Ha, mais moi, je suis pas malade! Ravie que tu ailles mieux! Je t'ai donné un traîtement de cheval, mais là, tu t'es remise à une vitesse exceptionnelle..
- Vaut mieux avec tout le boulot que j'ai à faire.
- Virginie est là?
- Et bien oui, il me semble que je te l'ai dit déjà non? Pourquoi insistes-tu autant?
- Oh rien, j'aime me tenir informée..Elle est à côté de toi?
- Mais, enfin, Ingrid!
- Ohhhhh, si je peux plus te taquiner..Mais tes réactions me laissent entrevoir l'éventuelle possibilité possible que …
- Que quoi?
- Tu as sauté le pas, ça y est?
- Si c'est ce que tu appeles “lâcher prise”, oui! Voilà, t'es contente?
- Je l'ai deviné rien qu'à ta façon de me parler dès que tu as décroché! Je te connais depuis trop longtemps pour que le moindre petit détail m'échappe..
- Et c'est réciproque..
- Je suis ravie pour toi Louise chérie. Tu y as mis le temps, mais tu l'as fait! Après toutes les perches que tu m'as lancées..
- Des perches? Tu rigoles ou quoi? Des poutres oui!! Allez, je vous laisse en amoureuse...Tu me raconteras plus tard. Ah...encore une petite chose..
- Quoi?
- Des news de ton ex connard?
- Absolument rien..
- Etrange..Mais à mon avis, ça ne saurait tarder. Tu lui as porté un vilain coup et il doit préparer une riposte à la hauteur . Sois vigilante chérie, ok?
- Ne t'inquiète pas pour moi. Je suis très bien entourée avec vous tous.. Il ne peut rien m'arriver.
- Allez la puce, bonne journée, bisous
- Ingrid !!!!!!!!!!!!!!!!”


Louise, raccroche, faussement énervée. Elle déteste quand Ingrid la surnomme ainsi. Ingrid fait une tête de plus que Louise et depuis qu'elles se connaissant, c'est à dire, une éternité, la toubib n'a de cesse de la taquiner sur sa petite taille. Elle se penche sur Virginie et l'embrasse tendrement. Un bisou, puis un autre..et encore un autre..Les baisers deviennent plus passionnés et passionnels. Virginie se lève et vient s'assoir sensuellement à califourchon sur Louise dont les mains ne restent pas inactives et viennent se placer tendrement sur ses hanches. Relevant la tête, l'avocate vient cueillir un nouveau baiser sur les lèvres pulpeuses de sa secrétaire dont elle se délecte goulument. Leurs langues de cherchent, se trouvent et se livrent bataille. Xavier est parti depuis déjà un moment, à la recherche d'éventuelles tâches dans le manoir.
“ Je t'aime, tu sais ça? - C'est ce que j'ai cru comprendre..et tu sais quoi? Je t'aime aussi..Désolée d'avoir perdu tout ce temps..
- Y'a plus qu'une chose à faire chérie.. Rattraper le temps perdu..
- On est pas sensées bosser là?
- C'est justement ce qu'on est en train de faire et j'ai bien envie de travailler à fond sur ce dossier qui m'emballe au plus haut point.
- Je suis de ton avis. Il sort de l'ordinaire et j'aime bien les situations extraordinaires. Celle ci bat les records et je n'ai nullement envie de passe à côté cette fois-ci..
- Tu me surprends Louise.. Pour un lâcher prise, c'est réussi..
- Et j'espère bien ne pas te décevoir dans ma façon de travailler ce nouveau cas...
- Ne t'inquiète pas chérie, je suis certaine que tu le mèneras à bien..et puis n'oublie pas, je suis là pour t'aider..”


Joignant le geste à la parole, Virginie s'empare avec voracité de la bouche que Louise lui tend. Puis, lentement, elle dégage ses lourds cheveux auburn avant de couvrir, du bout de ses lèvres, son cou de dizaines de baisers brûlants comme la braise. Ses mains frôlent sa nuque, ses épaules, ses bras, longent lentement ses avant bras jusqu'à ce que ses doigts viennent se marier aux siens.
Louise fait ensuite passer ses bras autour de la taille de Virginie, toujours en tenant ses mains, faisant ressortir ainsi, à hauteur de son visage la superbe poitrine de Virginie dont le désir apparait au travers du fin tissu. Elle plonge sa tête sur ce buste offert et savoure de sa bouche la chair frissonnante de la jeune femme.


Soudain, la sonnerie du téléphone retentit dans la cuisine, les faisant sursauter toutes deux..Les lèvres de Virginie et de Louise refusant de se séparer, l'avocate cherche à tâtons l'objet du délit sur la lourde table en noyer de la cuisine. Elle finit par se saisir de l'appareil, sa bouche toujours unie à celle de Virginie et, dans un grognement, se résout à répondre à l'appel.
“ Louise! Louise! - Quoi Jeanne? Que se passe-t-il?
- Oh Louise! Une lettre anonyme! Une lettre anonyme est arrivée au bureau?
- Quoi?
- Ce matin, et ce qu'il y a dedans fait froid dans le dos!”


A la tête de Louise, Virginie comprend que quelque chose de grave vient de se produire, questionne Louise du regard. Louise active le haut parleur du téléphone afin que sa compagne puisse écouter.

“ TU AS PRIS MA VIE, JE PRENDRAI LA TIENNE” – lit Jeanne. “ Elle n'est pas timbrée, ce qui implique qu' on la mise directement dans la boîte. - Un nom précis sur l'enveloppe?
- Non .
- L'imbecile !S'il croit que sa petite lettre anonyme va m'arrêter, il se fout le doigt dans l'oeil ! C'est pas très malin de sa part! Comme par hasard cette lettre arrive juste après la parution de l'article.
- Que fait-on Louise?
- Rien.
- Comment ça, rien ?! Tant que ce type sera pas derrière les barreaux, on n'aura jamais la paix! Il va nous pourrir la vie jusqu'au bout !
- Peut-être. Je sais que c'est lui, mais je peux pas le prouver. Mais on ne se laissera pas faire. De toute façon, avec ce qu'il s'est passé, il a tout intérêt à rester tranquille. Les soupçons seraient tournés vers lui .
- Alors, pourquoi envoyer une lettre anonyme dans ce cas?
- Je le connais bien. Il sait très bien qu'on ne bougera pas le petit doigt car il sait qu'on sait que la lettre vient de lui. C'est sa façon à lui de nous faire comprendre qu'il a lu l'article .
- Qu'est-ce-qu'il est encore en train de manigancer?
- Je doute qu'il ait le temps de faire quoi que ce soit de concret. Le divorce sera prononcé dans deux semaines. Non .. il veut juste nous pourrir la vie, il sait qu'il a perdu.
- J'espère que vous avez raison Louise!
- Allez, ne vous souciez plus de ça les filles. Vous avez du pain sur la planche. Et j'espère que ce temps de merde va cesser. Si tout va bien, demain, je serai au bureau.
- Entendu Louise. Passez une bonne journée.
- On fait comme d'habitude, on se tient au courant! A plus!”


“ Quel con, mais quel con ! Il sait vraiment plus quoi inventer! J'ai même pas envie de lui dire ce que j'en pense, ça le ferait trop jubiler. Le silence est le meilleur des mépris comme on dit. Enfin, bientôt, tout sera terminé et on entendra plus parler de cette pourriture. - Tu prends trop les choses à la légère mon coeur.
- Tout ce qu'il a entrepris, tout a foiré. Sans moi, il n'était rien, alors, vois aujourd'hui.
- Et s'il avait changé.
- On ne peut pas changer quelqu'un qui a l'habitude de perdre. C'est un looser qui voit chez les autres ce qu'il n'a pas et qu'il envie et qu'il n'arrivera jamais à obtenir. Un jour ou l'autre, il se cassera la gueule. A ce sujet, je me demande d'ailleurs, avec toutes les crasses qu'il a faites, comment personne ne la lui a encore cassée...”


Une fois sa phrase terminée, le regard de Louise change du tout au tout. Ses yeux se plantent dans ceux de Virginie qui en comprend immédiatement le sens. “Où en étions-nous?” Questionne malicieusement Louise. “Ah oui, ça y est, je me rappelle”. A ses mots, elle revient se positionner à califourchon sur les genoux de Virginie qui l'accueille avec un grand sourire, tendant ensuite ses lèvres pour un baiser interminable. Elle enserre langoureusement de ses bras le buste de la jeune femme, qui, à son tour, ceint sa taille. Le contact des corps électrise leur étreinte et leurs mains fébriles partent à la découverte de l'autre.
“ Louise, tu es sûre? - Plus que jamais chérie. J'ai perdu trop de temps et je compte bien le rattraper, je te l'ai déjà dit. Par contre, il va falloir que tu me remettes sur les rails si je m'égare.
- Laisse ton coeur te guider et tout ira bien, tu verras.
- Je t'aime Virginie..Mon Dieu, oh oui que je t'aime..je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime.
- Je t'aime aussi Louise”


Un brouhaha infernal se fait sentir dans l'escalier. “Purée, les enfants! Je les avais oubliés! Vite!” A regret, les deux jeunes femmes se séparent et reprennent leur place initiale, juste avant que la porte ne s'ouvre dans un vacarme épouvantable.
“ Hein ? Vous êtes encore au petit-déjeuner? - Ca se voit non? Dit Louise, les joues quelque peu empourprées.
- Je croyais que vous aviez du boulot. Il est presque dix heures et vous feignassez encore à la cuisine! C'est du joli! Plaisante Nathan.
- Ah mais on a déjà commencé à bosser mon grand! Le bureau a déjà téléphoné!
- Quoi de neuf?
- Rien de bien interessant.
- Et ce qui n'a que de nom de père, t'en as eu des nouvelles?
- Rien.
- Cool, au moins il nous aura foutu la paix ce week-end. Bon, finalement, on sort avec Noémie. On va se faire un petit Mc Do tranquille et on retrouve des potes après.
- Si tôt?
- Oui, ils servent aussi le petit dej chez McDo..On en profitera pour bosser nos études de cas tous ensembles. Et vous pourrez travailler tranquillement toutes les deux sans nous avoir dans les pattes.
- Comme tu veux mon grand. Mais couvrez-vous, il doit pas faire bien chaud dehors.
- La neige s'est arrêtée, c'est déjà ça!
- Qu'il fonde juste ce qu'il faut pour aller travailler. Une semaine enfermée, je tiens plus moi!
- Oh, ça je sais!! Virginie, je te plains, je me demande comment tu fais pour la supporter! Souffle Noémie en refermant la porte derrière eux. A ce soir! On sera de retour vers 20h00!
- Entendu ! A ce soir!”


“Bon sang, je me plains d'être toujours seule dans cette maison et le jour où j'ai besoin de l'être, ça ressemble à un vrai moulin! Il ne manque plus que Xavier! On va y arriver tu crois??” s'esclaffe Louise. Le fou rire s'installe chez les deux jeunes femmes alors que la porte de la cuisine s'ouvre à nouveau, laissant pénétrer un Xavier qui se fait aussi discret qu'il le peut.


“ C'est bon, on s'en va Xavier, on a terminé. On se depêche, on a du pain sur la planche. Donc, que personne ne vienne nous déranger. Soyez gentil de nous prévenir par l'interphone quand le déjeuner sera prêt. Nous mangerons vers 13h00. - Bien Madame. Tout va bien?
- Oui Xavier. Tout va bien! Merci! Vous pouvez disposer!
- Hum, je suis dans la cuisine Madame..
- Heu, oui heu, bon, on s'en va. A tout à l'heure Xavier”




Xavier peine à garder son calme devant les deux jeunes femmes et se laisse aller dès que la porte de la cuisine se referme derrière elles. La joie du majordome est tout aussi grande qu'il se culpabilise de les avoir importunées. Mais il se réjouit de voir Louise enfin heureuse.


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Jeu 18 Sep - 10:48
Ahhhhhhhhhhhh ... je suis rêveuse...certaines choses sont des épreuves mais d'autres sont de véritables moments de délice! :cadeaufleurs: :câlins3:

Je suis fan :majorette: et j'ai faim...de te lire à nouveau. :glomp:
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Jeu 18 Sep - 13:43
Vos désirs sont des ordres, Madame!


“ Le Cancer peut toujours chercher, il peut rien prouver! Je suis plus fort que ce fouille merde!
- Méfie toi quand même Walter. Il a une sacrée réputation!
- Il me fait pas peur. Il peut me mettre tous les flics du pays au cul, il aura rien, bibe, que dalle! Et toi, tant que tu es avec moi, tu risques rien Jeff. T'inquiète mon pote, on est tranquilles! J'ai quelqu'un dans la place qui me renseigne sur tous les mouvements, tu sais ça! Au fait...ta petite black de l'autre soir, un vrai petit bijou !Vaillante la petite! Elle fait des pipes de ouf.
- Espèce de vieille crapule!
- Tu te défends pas mal de ce côté là!
- Ton gars, il est fiable?
- A 100 %. Tu peux dormir sur tes deux oreilles mec! Pourquoi ces questions?
- Je te laisse, Corinne revient. Je l'emmène chercher son nouveau jouet.
- Cette gonzesse va te ruiner. Si ça continue, tu vas pas en gagner assez pour assouvir ses goûts de luxe..
- Et faut que je m'occupe de son taré de gosse, mais ses prouesses au pieu donnent largement le change.
- Ca t'empêche pas d'aller tremper ton biscuit ailleurs!
- Tant d'années à me faire chier au pieu avec une seule femme, j'ai l'intension d'en profiter un max!
- Roooo, c'est l'éducation que tu as donnée à tes gosses?
- J'ai jamais été un bon père de toute façon. S'esclaffe Jean-François. Bon, ce coup-ci, je te laisse! J'attends de tes nouvelles! Salut!
- Salut Jeff!”




Les enfants quittent enfin le manoir, emmitouflés jusqu'aux oreilles, prêts à affronter le froid et la neige qui recommence à tomber. Le répit aura été de courte durée, mais la nature est si belle sous l'épais manteau blanc de l'hiver. Le silence reprend le dessus, Louise et Virginie sont enfin seules, enfin presque, mais Xavier ne les dérangera pas.
Elles quittent la vaste cuisine rapidement, laissant au majordome le soin de desservir le petit déjeuner. Se tenant par la main, Louise et Virginie traversent à pas feutré le long couloir qui mène jusqu'à la chambre de l'avocate dans laquelle elles s'engouffrent rapidement. Virginie entre la dernière et, à peine a-t-elle refermé la porte que Louise vient cueillir un baiser tout en l'enserrant dans ses bras.
“ Tu crois qu'on va y arriver ? Questionne-t-elle en plaisantant.
- Je crois, qu'ici, on risque plus rien. Répond Virginie. Je ne pense pas que Xavier ou les enfants viendront nous interrompre. Tes gamins ont eu une idée de génie de partir. Ca nous laisse toute la journée devant nous.
- Justement ça ne leur ressemble pas. Ils détestent la neige. Je crois qu'ils ont compris chérie. Ils jouent dans le parc pour nous laisser descendre à la cuisine, et de deux, ils désertent toute la journée..
- Ca n'est peut-être qu'une coïncidence. Mais si ce que tu penses est juste, ça veut dire qu'ils acceptent. Peut-être as-tu raison en y réfléchissant bien..Dans ce cas, c'est génial.
- Et Xavier..
- Stop bébé, tu réfléchis trop. Tais toi et embrasse-moi”.


Virginie approche son visage de Louise, et l'embrasse tendrement. Le baiser devient très vite plus profond et langoureux. Les langues se cherchent, se trouvent et se livrent bataille, s'emmêlent et se démêlent. Un baiser interminable jusqu'au bout du souffle dans la tendresse et la passion. Les mains de Virginie commencent une lente excursion sur le corps de Louise qui frémit à leur contact. Les frissons se décuplent lorsqu'elle sent les doigts de Virginie frôler le tissu de son négligé d'où pointent deux tétons dressés par le désir.
Louise promène ses mains sur les hanches généreuses de la blonde Virginie dans un mouvement d'une lenteur calculée, avant de remonter le long de ses flancs. Leurs lèvres, toujours scellées refusent de se séparer, les mains sont de plus en plus curieuses et investissent plus loin leurs corps enfiévrés. Les lèvres de Virginie échappent à celles de sa compagne et les laissent vagabonder sur son cou gracile qu'elle honore de baisers. Penchant sa tête en arrière, Louise offre à la bouche devenue gourmande de la jeune secrétaire un champ à des plaisirs nouveaux.
Elle dessine de sa langue des sillons humides allant de la mâchoire dont elle suit le carré avant de descendre sur sa gorge et de finir dans la vallée de ses seins qu'elle vient à nouveau frôler de ses doigts. Puis, d'un geste habile, Virginie remonte le long de ses bras et vient chasser des épaules de Louise les fines bretelles en dentelles qu'elle fait glisser avant de les embrasser. Déposant des bisous humides sur sa peau frémissante, Virginie fait descendre le long de son buste et jusqu'en bas des chevilles, le fin tissu de soie, découvrant un corps magnifique en ébullition. Son regard croise alors celui de Louise dont les yeux se ferment de délectation, la priant de l'entraîner plus loin dans le tourbillon du plaisir. Virginie, dans un regard d'une tendresse infinie sourit à la femme qu'elle aime plus que tout au monde et qu'elle désire depuis si longtemps.
Louise lui rend son sourire et caresse ses joues du dos de la main, puis de son index, elle vient dessiner le contour des lèvres de la jeune secrétaire avant de les capturer à nouveau dans un baiser de braise. Elle débarrasse ensuite Virginie de son déshabillé avant de se lover contre elle et de la serrer dans ses bras, savourant la douceur et la chaleur de sa peau.
Louise se retourne alors, Virginie contre elle, et la guide, tout en l'embrassant, vers le lit prêt à abriter leur amour. Elle l'allonge doucement sur la couche et l'accompagne dans son mouvement avant de la couvrir de son corps et de reprendre le doux ballet de ses caresses. La jeune blonde frémit, le corps déjà envahit de vagues de volupté qu'elle veut partager avec sa compagne. Alors, dans un mouvement lent, elle roule afin de se retrouver sur le flanc toutes deux et de pouvoir la dispenser de tout autant de plaisirs.


Quelques instants plus tard, entièrement nues, leurs corps emmêlés et fiévreux se laissent entraîner plus loin sur le chemin du plaisir. De ses mains, Virginie enveloppe délicatement les seins de Louise, les caressant avec une infinie douceur puis joue savamment avec leur pointe du bout de l'index. Ses lèvres se régalent de celles de Louise dont les mains entament un langoureux va et vient sur ses cuisses au galbe parfait, frôlant, sans jamais le toucher, son mont de Venus. De délicieux frissons les envahissent, les entraînant dans une ivresse sans fin. Les gestes deviennent plus poussés, les caresses plus calculées, visant les endroits les plus à même de les pousser plus loin sur le chemin du plaisir.


Dans la pénombre de la chambre, les gémissements peu à peu, deviennent râles. Les corps mêlés dansent au rythme des caresses et des baisers jusqu'à ce qu'une lame de fond les entraîne dans un tourbillon de jouissance extrême.
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Jeu 18 Sep - 14:00
coucou ici, mais tu es déjà repartie

alors une tite glace pour mon dessert mangue et chocolat stp :MohBuzou:
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Jeu 18 Sep - 19:35
Il était temps, j'ai presque fini la mangue Wink
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Jeu 18 Sep - 21:36
“ J'ai hâte mon ange, tu peux pas savoir!
- On est presque arrivés.
- C'est le plus merveilleux des cadeaux que tu m'aies faits mon chéri.
- Tu veux plus prendre le taxi, mais ça me coûte la peau du cul cette histoire.
- On en a déjà parlé. J'en ai marre de dépendre toujours de quelqu'un. Là, au moins, je n'enquiquinerai plus personne. Comment tu faisais avec Louise?
- Elle avait sa voiture, pourquoi?
- Ah, elle, elle y avait droit, et pourquoi pas moi?
- Elle s'était ma femme!
- Et moi, je suis quoi?
- Une maîtresse qui me coute cher.
- T'es vraiment un salaud tu sais!
- Bein quoi! Dis aussi que je mens! Combien de femmes peuvent se vanter d'avoir tout ce que tu as?
- Pas beaucoup, j'en conviens! Mais elles n'ont pas un mec plein aux as comme toi! Dit Corinne d'un regard malicieux. Et un mari doit combler sa femme, c'est connu non?
- Je te passe tous tes caprices!
- Je n'ai pas à me plaindre, mais pour te répondre, non, pas tous Jeff chéri! Tu me laisses à l'écart de tes affaires et tu sais que j'aimerais en être.
- Pourquoi y tiens -tu absolument?
- Parce-que nous formons un couple et dans un couple, on se fait confiance..Toi tu ne me fais pas confiance, donc, sommes-nous un vrai couple? M'aimes-tu vraiment Jean-François?
- Crois-tu que je ferais tout ça si je t'aimais pas Corinne?
- Je sais pas, franchement, je sais pas. Tu me déstabilises tellement et j'ai tant de mal parfois à te suivre et à te comprendre. Je suis perdue!
- Ecoute, tu t'ai pas trop posé de questions quand je suis venue te ramasser dans ton bordel! C'est quoi que tu as suivi en premier? Moi, ou mon fric? Et ne me dis pas que c'est mon physique qui t'a attirée!
- Certes, tu es riche, mais j'ai d'abord pensé à mon fils, Kévin. Et puis quand bien même, il n'y a pas que le physique qui fait ton charme Jean-François! Tu dégages un je ne sais quoi qui fait qu'on a envie de te connaître. Et tu es un as au lit.
- Alors, laisse moi te dire une chose. Tu baises bien, tu aimes comme je te baise, alors, on est quitte, tu crois pas?
- Et cette voiture que tu m'as offerte? C'est quoi alors? Je dois le prendre comment? Comme on paye une pute?
- Non, juste pour te faire plaisir. Venise aussi, c'était pour te faire plaisir.
- Ah, tu vois, tu as du coeur! Mais dis me le bon sang! C'est si dur à dire je t'aime?
- Putain, Corinne, tu me fais chier! Tu es en train de transformer ma journée en cauchemar! T'as pas compris qu'une femme, c'est fait pour encaisser et fermer sa gueule non?
- Tu es odieux Jean-François, tu le sais ça?
- Oui, mais tu me changeras pas! Alors tu m'acceptes comme je suis et puis c'est tout!
- Est-si difficile pour toi de te montrer chaleureux et affable?
- Oui, quand on me fait pas chier! Et là, tu vois, c'est le cas. Alors, s'il te plait, ferme là un peu, ok?
- On arrive quand?
- On est encore à deux minutes. Sois patiente, tu vas l'avoir ton joujou..Mais au moins après, j'espère avoir la paix!
- Charmant!”






“” 50 000. Ils auront 50 000 de plus quand le boulot sera fini. Ils sont sûrs?””


“” Oui. C'est pas leur premier contrat””


“” La cible?”


“” Louise Berthomieux”


“” Ok.””


“” je vous fournis tout ce qu'il faut. Vous allez faire à ma manière et pas autrement. Je vous recontacte plus tard”




L'homme ferme son portable, satisfait de ce premier contact avec ses nouveaux amis.Sa main se dirige ensuite vers la boîte à gant et attrape une flasque de whisky et en avale une rasade, puis une second, une troisième, un horrible rictus aux lèvres. Son ennemie bouffera bientôt les pissenlits par la racine.


Au volant de son cabriolet, il se sent libre, libéré et vengé, grisé. L'alcool arrive d'un trait dans son cerveau ivre de vengeance et, de son pied, il écrase la pédale de l'accélérateur. Zigzaguant entre les voitures qui roulent à vive allure sur le périphérique, il ne prête aucune attention aux coups de klaxon et encore moins aux têtes à queue qu'il effectue, traçant sa route à toute allure sur le bitume encore couvert de neige.

“Tu ne crois pas qu'on devrait se mette au travail mon coeur?
- Ah, parce-que c'est pas ce qu'on fait là ? Répond Virginie malicieusement. J'ai bien envie de potasser encore une fois le dernier dossier avant. Oui, chérie, celui qu'on a potassé toute la nuit..
-ahhhhhhhh, je vois, je vois.. dit Louise en souriant... Tu ne cesses dont jamais de travailler?
- Je ne laisse jamais les affaires courantes en suspend surtout quand il s'agit d'un dossier intéressant...” répond Virginie en se lovant tendrement contre sa compagne. Tout en remontant sa cuisse sur le bassin de Louise, Virginie approche de ses lèvres pulpeuses et les goûte langoureusement.
-Tu sais mon coeur. Je regrette..je regrette tant d'avoir gâché tout ce temps...comment as tu pu être aussi patiente?
- Je t'aime tout simplement Louise. C'était toi ou personne d'autre. C'est tout.
- Et si je n'avais jamais lâché prise?
- Je n'aurais jamais lâché de mon côté et j'aurais passé ma vie à te conquérir s'il l'avait fallu.
- Tu t'es confiée à Ingrid?
- A Xavier aussi.
- Je ne t'aurais pas crue si tu m'avais dit le contraire. Tu sais, je les voyais venir avec leurs grands sabots
- Les miens étaient encore plus gros, mais tu n'as pas voulu les essayer..
- Jusqu'à aujourd'hui chérie, et j'avoue qu'ils sont on ne peut plus confortables. Je n'ai plus envie de les quitter. Les essayer, c'est les adopter.Je regrette juste d'avoir mis du temps, trop de temps à les chausser.
- Je ferai en sorte qu'ils le soient toujours chérie. Tu sais, quand on est habitué à porter un certain style de chaussure, c'est pas évident de passer à autre chose. L'essentiel est que tu y sois parvenue.
- Je vais les bichonner, crois moi, ces nouvelles crocs!
- J'y compte bien chérie!
- Mais pour le moment, au boulot mon ange!
- T'es sûre de pas vouloir faire une petite pause avant?
- Ca me coûte de le dire mon coeur, mais la pause câlins, ce sera pour plus tard.
- Même pas un petit bisou pour la route? Rétorque Virginie en fermant les yeux et la bouche en coeur.”


Louise ne résiste pas à cet appel au baiser et s'empresse d'en venir cueillir le goût subtil sur les lèvres offertes de sa maîtresse qui le transforme en un interminable baiser sensuel. Tout en dégustant la bouche de Louise, la jeune femme se risque à un corps à corps, désirant plus que tout sa délicieuse et adorable patronne. Le contact de leurs peaux les fait frissonner et naître un désir soudain qu'aucune des deux femmes n'a envie de dissiper.
Louise, se laisse entraîner dans le tourbillon de la volupté dans lequel la blonde l'a plongée. De ses mains souples et graciles, elle répond aux subtiles caresses de Virginie, tout en bombardant son visage de baisers. Ses longs doigts parcourent sa nuque, ses épaules, ses bras, et ses mains avant de s'unir à ceux de la secrétaire. Leurs doigts se serrent aussi tendrement que leurs baisers s'enflamment, parlant au nom de l'amour, du désir et de la passion.


Elles s'allongent lentement sur la couche, l'une face à l'autre, sans jamais se quitter du regard, sans perdre une seule caresse. Leurs formes parfaites se détachent sur les draps de soie, se mouvant lentement au rythme de leurs étreintes langoureuses. Virginie vient se positionner au dessus du corps de Louise, se faufilant entre ses jambes, ses seins rebondis contre les siens, sa bouche vagabondant sur le visage en feu de sa maîtresse, avant de couvrir la vallée de ses seins de baisers mouillés. Sa langue dessine sur sa peau délicate des cercles imaginaires avant de venir embrasser et jouer avec leurs pointes dressées par le désir. Les mains de Louise errent sur son dos, puis sur la chute de ses reins avant de venir se placer sur les fesses rebondies de Virginie qui entament un petit mouvement ondulatoire. La jeune secrétaire, tout en restant collée à sa maîtresse, se met, dans un mouvement lent, à poser ses bras en croix sur le lit, et, dans un sourire, l'invite à ne plus faire un mouvement.
Ses yeux, ne quittant pas ceux de Louise, Virginie descend ensuite le long du corps de Louise, couvrant chaque parcelle de sa peau, de baisers brûlants. Elle descend terriblement lentement, entendant le souffle impatient de Louise avant de glisser sa tête blonde entre ses cuisses ouvertes.






Thierry tourne comme un lion en cage. Un rictus amer sur le visage, il songe à Jean-François et à ses coups foireux. Dégouté par tant de cupidité et de trahison envers ses comparses, il rumine sa rancoeur, réfléchissant à cette impunité démesurée qui finira, à court ou long terme à le mener à sa perte. Ecraser, doubler, ses amis et ses ennemis est devenu son passe-temps favori, accumulant autour de lui envie, rancoeur, haine et pourquoi pas vengeance. Cet homme, qu'aucun qualificatif ne peut décrire et dont il suit depuis longtemps le sillage mérite d'être stoppé dans sa quête effrénée du pouvoir et de l'argent.
Détournement de fonds, chantage, trafic de drogue, prostitution, Jean-François ne connait plus aucune limite dans le grand banditisme. Toutes sauf une. Et Thierry craint que Jean-François ne la franchisse un jour.




“Maman! Virginie! On est là!
- Tiens les enfants, alors, ça va?
- Un peu congelés, mais ça va.
- Vous avez passé une bonne journée? Qu'est-ce-que vous avez fait?
- Mc Do et on est passé au bahut au cas où. Plein de profs étaient absents;
- Avec toute cette neige, rien d'étonnant. Vous en avez profité comme ça.
- Et vous, vous avez fait quoi? Demande Nathan.
- Boulot boulot..
- Vous deviez être sacrément occupées pour que tu n'aies répondu à aucun de mes textos maman!
- Quoi? Bein non, j'ai rien entendu!
- J'ai bien vu! Et ça te ressemble pas! Tu nous bombardes tout le temps de textos, et là, rien!
- Bein désolée, j'ai vraiment rien entendu. J'espère que c'était pas urgent..
- Non non, je t'aurais appelée sinon. Mais tu avais certainement plus urgent à faire qu'à répondre à mes textos débiles.
- Oui, et non. Je veux dire, oui, j'était occupée, et non, tes textos ne sont pas débiles.
- Et toi Virginie? Ca va? Tu as résisté à une journée aussi dure?
- Heu oui, bien sûr!
- Virginie est une bête de travail et ne connait pas la fatigue! ajoute Louise
- Je n'ai aucun doute là-dessus répond Noémie.”

S'assurant que plus personne n'est dans la place, la taupe est enfin libre de tout mouvement. Avec d'infinies précautions, elle va jusqu'à la porte, tend l'oreille et écoute les bruits de pas s'évanouir dans la nuit. Elle doit faire vite, pouvant se faire surprendre à tout moment par le retour inopiné du propriétaire. Elle se faufile, telle une ombre, dans le bureau dont elle finit de fermer les persiennes, s'assurant que la clarté de l'écran de l'ordinateur ne se remarquera pas de l'extérieur.


Elle allume la machine et, patiemment, attend qu'elle devienne opérationnelle. Le sablier n'en finit pas de se retourner, la page d'accueil est anormalement longue à s'ouvrir. “Merde, il a quoi cet ordi ce soir? Dépêche toi de t'ouvrir saloperie, je veux voir ce que tu as dans le ventre”. Ses doigts commencent à tapoter nerveusement le bois clair du bureau, de l'air passe entre ses lèvres, elle se met à siffloter. Le petit sablier semble la narguer. “Putain, mais tu vas t'ouvrir oui?”


“Demarrage de windows”. Le sablier refait son apparition, la taupe retient son souffle. “Bienvenue” “Entrez votre mot de passe”. La taupe ne peut retenir un ouf de soulagement.


Soudain, la lumière à l'extérieur s'allume. Elle regarde par la fenêtre. “Abruti de chat ! Va chasser tes souris ailleurs!”.
Elle revient, le coeur battant la chamade. Fausse alerte. Elle tape le mot de passe que son logiciel espion a tracé lors de sa première intervention et le bureau d'accueuil s'affiche sur une photo de carte postale, une mer turquoise et une plage de sable blanc chauffée par un soleil franc et généreux. Une image idyllique cachant une vérité bien autre. Elle clique sur l'icone d'internet et la page de “chrome” s'ouvre avant qu'elle sélectionne directement dans les favoris le lien de gmail. La boîte contient un nombre incalculable de mails, de la publicité pour la grande majorité. “Ce con est pas fichu d'utiliser un antispam!”
D'un oeil expert et rapide, la taupe repère un mail susceptible de l'interesser. Elle clique dessus. Le courrier électronique, lui délivre son message.


“” Salut mon gars. J'ai été plus que ravi de notre dernière excursion. Tellement ravi que je n'attends pas que tu aies posé tes bagages pour te proposer une autre virée. Prévois une valise supplémentaire, il y a encore plus de souvenirs à emporter.
Réponds moi .””


Elle clique ensuite sur l'icône “plus” et sélectionne l'option “marquer comme non lu”.


Au moment où elle va refermer le navigateur, l'attention de la taupe est attirée par le nom d'un expéditeur dont elle ne connait pas l'existence. Soucieuse de passer à côté d'un renseignement capital, elle clique sur le mail dont elle parcourt le très bref contenu qui captive son attention et attise sa curiosité.


“” Petit changement : 100 000 ou rien. Over.”


Même manoeuvre, “plus” “ marquer comme non lu”.


La taupe n'a pas le temps de se poser la question sur la nature de ce message. La lumière extérieure s'illumine à nouveau et un bruit de pas retentit dans l'allée du jardin. Elle perçoit un juron et juste après le miaulement strident d'un chat que l'on vient de maltraiter. La porte d'entrée s'ouvre alors qu'elle s'éclipse du bureau.


“ Allo mon pote, c'est moi! Ca te dit une petite virée nocturne ce soir?
- Jeff? Alors, comment ça va? Et Venise?
- Ca roule mon pote, et Venise sous la flotte, c'est pas le top. L'hôtel était pas mal et Corinne s'est surpassée au pieu. Que demander de plus?
- La bagnole lui a plu?
- J'ai eu l'impression de lui offrir une poupée mec. Elle arrête pas de jouer avec depuis. Tiens, justement, ce soir, elle part va faire la tournée des grands ducs avec ses copines. Je suis tranquille toute la nuit. Je vais en profiter, tu te joins à moi?
- Tu fais venir les putes?
- Non, toi et moi, juste toi et moi mon pote. On trouvera les putes sur place.
- Ca marche Jeff ! Je suis ton homme, tu me connais!
- Je passe te prendre, on se tape un resto et après, à nous la belle vie. J'ai des bourses à vider de toute urgence.
- T'as baisé tout le week-end bordel! Quel salaud tu fais!
- Ca dépend sous quel angle on se place Thierry! Et je suis sous le meilleur angle! La vie est belle, tout me sourit, j'en profite mec!
- Et Louise, tu penses à Louise?
- A qui? Ah, ça? Pfff, un détail qui n'en sera bientôt plus un.
- La donne a changé?
- Oui, j'attends que le divorce soit prononcé et ciao ciao.
- Tu ne veux plus le cabinet?
- Si, mais ça n'est plus mon occupation première.
- Alors quoi?
- La drogue me rapporte un max de fric. Le cabinet, je m'en tape completement? J'ai juste envie de faire chier Louise.
- Mais alors, cette guerre incessante que tu lui fais, c'est pour le plaisir? Pourquoi ce revirement de situation tout à coup? Je ne comprends plus!
- Ho, t'es chiant à la fin! Contente toi de ramasser ton fric et de la fermer Thierry! Pourquoi toutes ces questions?
- J'essaie de comprendre, c'est tout.
- Bon, bien, justement, il n'y a plus rien à comprendre. Je passe te prendre dans une heure.
- Non, un peu plus tard, j'ai des trucs à faire.
- Quel genre de trucs?
- Ca, ça me regarde !
- Oh, j'ai compris, t'as une gonzesse avec toi, c'est ça?
- T'as tout compris. Passe me prendre dans, disons, deux heures.
- Ca marche Thierry. Et tu me racontes tout de A à Z!
- On verra. Je raccroche, je suis attendu”


Thierry, qui a retenu sa colère, raccroche avec hargne. Cet enfoiré de Jean-François lui a encore menti, mais il compte bien lui soutirer les informations dont il a besoin afin de le pousser à la faute et le mettre sur la touche.


“ Cet enfoiré passe me prendre dans deux heures. On a une heure devant nous, ensuite, il me faudra me préparer. T'as quoi de neuf à me servir?
- Le Belge a relancé ton “pote” sur une nouvelle transaction.
- Comment ça, si vite?
- Oui,
- Quand et où?
- Le Belge va mettre les infos dans l'enveloppe des billets à Montparnasse. Ils ont rendez-vous après la livraison, dans la tour. Le Belge vient quelques jours sur Paris pour régler un problème avec les proxos du coin. Tu le connais, il fait 36 trucs en même temps. Il pose jamais les pieds par terre ce mec.
- Il risque gros, très gros!
- Certes, mais plus le jackpot est gros, plus il faut prendre de risques. Le Belge n'a confiance qu'en lui même pour les gros coups et il préfère se déplacer en personne, mais tu sais déjà ça.. Et qu'est-ce-que tu comptes faire pour Jeff.
- C'est mon affaire, mais sache qu'il ne s'en sortira pas aussi facilement.”


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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 19 Sep - 7:03
Corinne file à présent le long du périphérique, manoeuvrant merveilleusement le nouveau joujou que vient de lui offrir son amant. Elle se laisse griser par la fraîcheur de la nuit. La température frise le degré zéro, mais elle a une folle envie de se laisser mordre par la bise de l'hiver. Elle roule, à vive allure, la capote de son cabriolet baissée. Dans son épais manteau de fourrure qui frissonne au vent, elle ne craint rien et savoure l'air frais de la nuit hivernale.
Ses altercations avec Jean-François l'épuisent mais elle sait que son calvaire avec ce macho ignoble est vitale et que sa patience portera ses fruits.


Sa virée avec ses amis, ce soir, cette nuit, la changera de cette ambiance confinée dont elle est prisonnière depuis qu'elle est devenue la compagne de Jean-François. Rien de bien particulier à leur raconter si ce n'est la routine habituelle à quelques détails près qu'elle se fera une joie de relater quand de nouvelles informations croustillantes se présenteront.


Auprès de ses amis, elle se sent revivre, redevenir elle-même. Au lieu de subir les incessants reproches de son compagnon, elle devient le centre d'intérêt et dirige les débats. Pour l'instant, elle appuie sur le champignon et voit défiler à toute vitesse les lumières blafardes du périphérique extérieur qui se reflètent inlassablement sur le pare-brise de sa nouvelle Porsche.


Yasmina, Paul, Thérese, Josepha et Mélanie l'attendent à leur lieu de rendez-vous habituel, quelque part dans Paris, là où personne ne viendra perturber leur colloque et où ils pourront discuter tranquillement devant quelques chopes de bière, au milieu de parfaits inconnus venus se détendre et pour nombre d'entre eux, s'adonner à la beuverie.


Il en est ainsi à chacune de leur rencontre. Les cris et les rires sont la protection idéale à leurs propos portant sur des agissements dont eux seuls ont connaissance.




“ Alors Thierry, tu as fini tes petites affaires? C'est bon? On peut y aller?
- Et toi, tu as terminé les tiennes Jeff ?
- Allez, monte, et pose pas de questions!
- C'est facile pour toi mais tu ne me feras pas la fermer ce coup-ci Jeff!
- Quoi, qu'est-ce que t'as?
- Tu ne devines pas de quoi je veux parler?
- Non, je vois pas non.. Allez monte, on va en parler devant un bon verre.
- Tu sais, je pense pas que ce verre aura la même saveur que d'habitude.
- Qu'est-ce-que tu me chantes bordel? De quoi tu me parles putain? Allez, mon bon sang, ça pèle!
- Tu vas vite le savoir. C'est bon, je monte. Roule !”.


Thierry grimpe dans la voiture de Jean-François, qui, l'air interrogateur écrase la pédale de l'accélérateur. Le véhicule démarre sur les chapeaux de roue et disparaît dans la ruelle déserte et sombre.
Dans l'habitacle, l'ambiance est tombée à zéro. Ce qui s'annonçait une soirée de réjouissance prend soudain une tournure à laquelle Jean-François ne s'attendait pas. Tout en conduisant, Lemoux lance à Thierry des regards qui en disent long mais rien ne paraît sur son visage.
“ Tu vas voir, j'ai trouvé un coin extra. Ca vient d'ouvrir. Ca devrait te plaire. Les nanas sont plus que bandantes. On va s'amuser mec.
- Oh, pour ça, je te fais entièrement confiance Jeff.
- Putain ! Mais qu'est-ce-que tu as ce soir bordel? D'habitude, t'es excité comme un malade et ton missile à tête chercheuse est déjà en préchauffage. Ta gonzesse t'a mal baisé ou quoi?
- Rien à voir
- Mais quoi ? Tu fais chier à la fin!
- Je te croyais mon ami Jeff. Toutes ces années de complicité! Entre toi et moi, je croyais que c'était à la vie, à la mort.
- Mais c'est le cas Thierry. Qu'est-ce-que tu vas inventer encore? Tu veux plus de fric, c'est ça?
- Oui, je veux ma part du fric de ta transaction de Venise..
- Quoi?
- Tu m'as très bien entendu Jeff. Ne joue pas aux cons avec moi. Je supporte tes injures, tes colibets, tout ce que tu veux, mais ça, je ne le digère pas.
- Quoi Venise?
- Demain, Montaparnasse, 15h, tu me prends pour un con?
- Comment tu sais ça toi? Qui t'a mis au courant?
- Ca, c'est mon problème. T'as tes indics, j'ai les miens.
- Ah, parce-qu'en plus, tu me fais pas confiance.
- Il faut croire que j'ai bien eu raison! Tu comptais empocher tout le fric pour toi tout seul salaud!
- Ho, tu oublies quel est ton rang dans l'histoire. Tu bosses pour moi, pas avec moi!
- T'es un bel enfoiré. Il me semble que j'étais ton associé au cabinet, pas ton employé. Je t'ai toujours soutenu dans tes coups foireux. Je t'ai repêché, couvert. J'ai sali mes mains pour toi et tu me remercies en me faisant un petit dans le dos? Hurle Thierry. On avait conclu un pacte tous les deux. Travailler en binome. Je t'ai jamais laissé en dehors d'un chantier et tu as eu ta part! Comment as-tu pu me trahir?
- Tu vas pas m'emmerder pour un petit deal à la con qui me rapporte la peau de chataîgnes ho!
- 30 kilos, tu appelles ça un petit deal à la con?
- Mais putain, comment tu sais tout ça toi? Interroge Jean-François, un sourire mi-amusé, mi-surpris sur les lèvres.
- T'es pas la seule pourriture ici Jeff. J'ai fermé les yeux pour quelques chantiers précédents, mais là, c'est hors de question. J'ai toujours été honnête avec toi. Je veux ma part du gâteau moi aussi.
- Ah, et tu crois que tu vas m'intimider?
- Tu crois que j'ai pas deviné que tu voulais supprimer Louise? Je te l'ai dit, ne me prends pas pour un con!
- Ok, ok, ok... c'est bon.. c'est bon. J'ai compris.. Tu l'auras ton fric. Mais faudra que tu le gagnes.Il me manque un homme pour descendre Louise...
- Tu peux pas me demander ça Jeff...
- Bien sûr que si.. N'oublie pas qu'on est liés toi et moi et que l'avenir du cabinet est aussi le tien.
- C'est le détail sans importance dont tu m'as parlé tantôt, mais sache que j'execre ce plan.
- Ouaip, mais t'as pas le choix. Sans le cabinet, t'es plus rien mon pote. Et c'est le seul moyen que tu as de te racheter une conduite.
- Hey, je n'ai jamais été soupçonné de quoi que ce soit moi, contrairement à toi.
- Non, mais tu es un ami proche et ça suffit à entacher ta crédibilité.
- Et tu crois qu'un meurtre va la remonter?
- J'ai pensé à tout. Tu en ressortiras blanc comme neige. Et puis tu sais..je préfère qu'un des deux tueurs à gage que j'ai trouvé quitte le jeu. Et d'un, il fallait que je trouve très vite un remplaçant, et de deux, tu connais les habitudes de Louise. Imagine qu'elle décide au dernier moment de changer ses plans. Tu la connais par coeur toi au moins.
- Ouais, je pense surtout que tu avais déjà tout manigancé et que c'est ce que tu allais me proposer ce soir ! Mon coup de gueule, n'est qu'une parenthèse à ton plan, rien de plus. Un petit feu de bengale.
- J'avoue que tu m'amuses. Tu ressembles à ces petits roquets qui aboient en reculant. Bon, parlons peu, parlons bien 200 000, ça te va?
- Ai-je le choix?
- Non. Parce-que t'aimes trop le fric
- Et si j'allais tout déballer à la police?
- Je plonge, tu plonges! Et finie la bella vita. Si je t'ai pas tué avant. Et j'en ai les moyens.”

Mardi.




Le soleil pointe à l'horizon, perçant de sa lumière blafarde les derniers bastions d'une nuit froide et sans âme. La nature semble pétrifiée dans une robe de glace, que ses rayons ne parviennent à réchauffer. La température extrêmement basse de ce nouveau jour n'empêche pas à la vie de se r"veiller et d'entamer lentement un cycle nouveau.


Dans sa chambre, Louise se réveille doucement dans son grand lit. Machinalement, les yeux encore clos, elle cherche de sa main sa douce compagne, la chaleur rassurante de son corps, mais ne trouve que le froid des draps d'une place inoccupée.


Elle ouvre les yeux puis se rappelle, avec amertume, que Virginie a quitté le manoir très tôt le matin, préférant ne pas mettre sa maîtresse dans le trouble avec Nathan et Noémie.
Il est 6h30. Louise grelotte tout à coup. L'absence de Virginie apporte en elle une sensation de froid, et surgissent en elles les moments merveilleux passés en sa compagnie. Mais elle se dit aussi qu'elle ne tardera pas à la rejoindre très vite au cabinet. Le portable sur sa table de chevet se met à vibrer. Elle se précipite sur l'appareil et lit sourire aux lèvres :


“” Bonjour mon ange. Tu vas bien?””


“” Bonjour ma chérie. Oui, je vais bien et toi?””


“” Ca va, congelée, mais ça va. Il fait – 40 dans mon appart. Se laver avec un froid pareil, il faut être motivée.””


“” Il fallait rester ici mon coeur alors. Tu me manques tu sais””


“” Tu me manques aussi, mais il fallait bien que je rentre. Je porte les mêmes vêtements depuis dimanche. Et je ne pense pas que je rentre dans les tiens””


“” Tu pouvais les porter un jour de plus””


“” Heu, je crois pas non.””


“” Nathan et Noémie?””


“” Oui, aussi. Mais je pense que le leur dire ne sera qu'une simple formalité. Ils savent déjà tu sais. Tu les as entendus parler aussi bien que moi. Leurs paroles sont sans appel. Tu traines encore au lit?””


“” Je viens d'ouvrir les yeux. J'avoue que j'ai du mal à émerger.””


“” Tu es peut-être encore souffrante chérie. Tu te remets à peine de ta grippe. Et si tu restais au manoir encore un jour?””


“” Pas question. Je reviens aujourd'hui. Et puis, tu me manques trop. Te voir me remettra d'aplomb””


“” Tu viens prendre ton petit déjeuner avec moi?””


“” Sérieux?””


“” On ne peut plus sérieux.””


“” J'arrive. Laisse moi le temps de me préparer et je suis là.””


“” Tu peux apporter les croissants?””


“” Pas de problème, je dévalise la boulangerie au passage””


“” Je t'attends. Couvre toi bien, il fait très froid ce matin. Je t'aime””


“” Je t'aime aussi amour””


D'un bond, Louise sort du lit, son téléphone encore à la main. Il est 06h45. Elle se précipite à la salle de bain où elle fait couler la douche, laissant l'eau couler quelques instants, le temps de trouver la température idéale.
Elle laisse glisser sa nuisette à ses pieds, remonte sa magnifique chevelure en chignon, puis enjambe le rebord de la cabine de douche avant de se laisser investir par le liquide chaud à souhait.


06h50, elle quitte sa chambre et dévale quatre à quatre les escaliers, croisant Xavier dans le hall du manoir.


“ Bonjour Xavier! - Bonjour Louise, je vois que vous vous sentez mieux ce matin. Vous partez au bureau?
- Oui, je reprends le boulot. Il était temps!
- Si vous me le permettez, je trouve qu'il est particulièrement tôt ! Je n'ai pas encore préparé votre petit déjeuner. Vous me prenez de cours, j'y vais de ce pas Madame.
- Ne vous donnez pas cette peine Xavier, je ne prendrai pas mon petit déjeuner ici”.


Il ne faut pas longtemps au majordome pour évaluer la situation. L'engouement et la liesse de sa patronne ne laissent planer aucun doute quant à leur cause. Souriant intérieurement, les yeux pétillants de joie, il fixe sa patronne avant de lui lancer un regard qui en dit long.


“ Mes amitiés à Virginie Madame ! - Je n'y manquerai pas Xavier. Répond- elle avec le même sourire et un clin d'oeil. Il faudra néanmoins que vous me rendiez compte de vos cachoteries !
- Avec grand plaisir Madame, mais il n'y a pas grand chose à raconter puisque vous avez découvert le pot aux roses. Dépéchez-vous, elle vous attend!
- Vous ai-je dit à quel point vous m'étiez précieux Xavier?
- Vous l'êtes tout autant pour moi Madame. Rappelez-vous de ce que vous avez fait pour moi et ce que vous représentez à mes yeux. Votre bonheur est pour moi, la plus belle des récompenses. Allez, filez Madame et passez une excellente journée.
- Merci Xavier, vous aussi, et à ce soir !”


Louise se dirige vers la porte d'entrée après avoir lancé de sa main un dernier salut à Xavier. Les larmes aux yeux, elle se laisse envahir par un bonheur indicible mais aussi par le doux sentiment d'avoir été la cible d'un complot à l'intérieur même de son manoir et dans le cercle de ses connaissances. Elle oublie d'un seul coup la mise en garde de Virginie, et descendant les quelques marches en marbre du perron, elle glisse sur le givre et les résidus de neige, manquant de s'affaler lourdement sur le sol. Elle ne sait par quel miracle elle arrive à se maintenir debout, et, une fois la petite frayeur passée, son rire envahit le silence de la pointe du jour.
Elle peine à ouvrir la portière gelée de sa 308 cc qui cède enfin au bout de quelques longues secondes et s'engouffre à l'intérieur avant de mettre en route le dégivrage et le chauffage au maximum. Elle se maudit alors de ne pas avoir songé à la ranger au garage. Ces précieuses minutes perdues aussi stupidement sont autant de temps perdu auprès de sa belle.


“” coucou bébé. Je vais me mettre en route, le temps que ça dégivre””


“” Pas de souci mon ange. Je finis de préparer notre petit déjeuner et pense aux croissants. Surtout, fais attention sur la route, c'est verglacé””


“” Promis ma chérie. Je serai prudente. Je t'aime””


“” Moi aussi je t'aime. A tout de suite””



Les secondes s'égrènent comme des minutes, et Louise, trépigne d'impatience, trouvant ce dégivrage horriblement long. Harassée, elle sort de la voiture et se met à gratter le pare-brise. Mais Xavier a tout vu et arrive à la rescousse. Quelques secondes suffisent au majordome pour arriver à bout de sa mission.
“ Oui, je sais, j'aurais du la rentrer!
- Ceci dit, avec la neige qui est tombée, ça n'était pas évident avec la pente qui accède au garage. Vous n'auriez pas pu la remonter ce matin.
- C'est pas faux. Mais vous avez très bien fait de dégager le sentier qui mène au portail, ce sera moins risqué. Je me demande comment elle s'en est sortie. Elle est folle d'être partie dans de telles conditions.
- Je l'ignore Madame, mais je pense qu'elle a du passer un petit moment car j'ai entendu le moteur tourner un certain temps et je n'ai pas entendu tomber un seul pot qui longe l'allée.
- Elle est plus douée que moi, c'est certain! Merci du coup de main Xavier. Rentrez vite ou vous allez congeler sur place!
- Bien Madame. Et encore une fois, passez une bonne journée. Je rajouterai toutefois que si un problème quelconque survient à cause de vous savez qui, n'hésitez pas à faire appel à moi. Ce silence de sa part ne me dit rien qui vaille et je m'inquiète pour vous Louise. Ma mâchoire est encore douloureuse, mais mes poings, eux, sont en parfait état de marche. Je ne me laisserai pas surprendre une seconde fois.
- Merci d'être là Xavier. Comptez sur moi, comme je peux compter sur vous. Allez, dépêchez vous de rentrer!”.


Louise, grelotante, grimpe dans sa voiture, referme la portière. Appréciant la chaleur diffuse de l'habitacle, elle embraye en première et quitte le manoir. Direction, la boulangerie “du manoir” et elle se retrouvera très vite dans les bras de Virginie.


“ Bon, ça y est t'as fini de faire la gueule?
- Je ne pourrai pas oublier ce que tu as fait Jeff. Il te faudra doubler de ruse pour apaiser ma colère.
- Putain, mais arrête, tu vas l'avoir ton fric! T'as pas passé une bonne nuit là? Les filles, la blanche, l'alcool.. et le fric. Il te faut quoi de plus bordel?
- Je ne conçois pas cela comme un pacte d'honnêteté mais comme de la pommade Jeff. Et j'ai encore du mal à digérer ce que tu prévois pour Louise.
- Tu le veux ce cabinet, oui ou non?
- Bien sûr que je le veux !
- Bon alors, tu fermes ta gueule et tu fais ce qu'on a dit.Tu pilotes juste cette putain de moto et tu seras bientôt le plus riche avocat de la région, un avocat qui couvrira mes petites affaires.. C'est bien payé non? ahhh, on est trop forts mon pote, trop, trop trop forts! Bon, je te dépose, il faut que je rentre jouer les maris modèles. Corinne ne va pas tarder, si ce n'est déjà fait. J'espère qu'elle va rentrer bourrée comme ça lui arrive. Au moins, elle me foutra la paix et je pourrai roupiller tranquille.
- Elle est décidément trop conne.
- Oui, mais trop bonne. Et tu sais quoi? J'ai contracté une assurance vie sur son taré de gamin. Vu ce qu'il a, il fera pas long feu lui non plus. Tu vois ce que je veux dire?
- Tout à fait!”


La voiture des deux salauds sillonne les rues de la ville encore endormie avant de s'arrêter devant le domicile de Thierry que Lemoux s'empresse de déposer avant de repartir en trombe dans la grisaille du matin, éclaboussant volontiers les premiers passants. La fatigue qui le gagne n'empêche pas son cerveau de fonctionner à plein régime. Son éternel rictus aux lèvres, il se sent investit d'un pouvoir grandissant qu'aucun de ses amis, ou ennemis ne peut écorcher. Rien ne peut plus l'atteindre dans sa soif de puissance et d'argent, il se sent invincible.
Il arrive à son pavillon et avant de franchir la grille d'entrée, il actionne l'ouverture automatique du portail qu'il franchit rapidement avant de freiner brutalement, provoquant un dérapage contrôlé sur le sol verglacé. Il aperçoit la voiture de Corinne garée dans le garage, prie pour qu'elle soit endormie, ne se sentant pas d'attaque à affronter son flot de questions habituelles.
Il pénètre à l'intérieur de la demeure en prenant soin de ne pas déranger le sommeil de Corinne, referme la lourde porte d'entrée et se dirige à pas feutrés dans la salle de bain où il se défait de ses vêtements souillés avant de les mettre dans la corbeille à linge sale. Il entre ensuite dans la chambre et aperçoit la silhouette immobile de Corinne. Sa respiration régulière lui indique qu'elle dort profondément. Il se glisse alors entre les draps, en évitant de la toucher pour ne pas la réveiller, son corps froid l'avertissant de sa présence. Et c'est ce qu'il cherche absolument à éviter. Il est 06h15.
Dans la pénombre de la pièce, il songe aux événements à venir, la transaction à la gare Montparnasse, les nouveaux deals et Louise. Louise, dont la mort symbolisera le début d'une vie nouvelle et de son ascension dans le milieu du grand banditisme. Il a son second homme de main. La moto et les armes sont déjà prêtes à l'usage. Il ne reste plus qu'à rassembler le fric et mettre au point l'assassinat de l'avocate et peut-être, se débarrasser de Thierry. Mais ça, ce sera pour plus tard, beaucoup plus tard lorsqu'il jugera que son “pote” n'a plus aucun intérêt pour ses affaires. Louise morte, et son divorce n'étant pas encore prononcé, il héritera de l'affaire de sa femme. Son plan parfaitement exécuté, et même s'il est soupçonné, il ne pourra jamais être prouvé qu'il est le commanditaire de son assassinat. Son plan est parfait. Il faudra des années de procédure et d'instruction, mais le cabinet lui reviendra de droit. Ce qui constituera une belle couverture à ses activités crapuleuses cachées par ledit cabinet plus tard.
Grisé par cet avenir brillant, il se laisse envahir par le sommeil et s'abandonne, sourire aux lèvres, dans les bras de Morphée.
Corinne finit par sentir sa présence au bout de quelques minutes et vient se lover contre lui, remontant sa cuisse sur son entre jambes qu'elle se met à caresser lentement.
Jean-François, souriant dans le noir, décide d'accepter ce rabais de volupté et répond à ses caresses.
“ Tu m'as manqué mon chéri.
- Tu as passé une bonne nuit? A quelle heure es-tu rentrée?
- Vers 3h00, et j'ai passé une excellente soirée. Mais il me manque un petit plus pour qu'elle se termine en apothéose.
- Madame est servie”


Jean-François, déjà excité par ses pensées puis, par sa compagne, se meut lentement sur lui-même et vient la couvrir de son corps et s'immiscer entre ses cuisses avant de la prendre sans sommation. Il jouit rapidement et se retourne avant de se mettre à ronfler, peu soucieux du contentement de Corinne. Cette dernière, sans mot dire, se retourne et se rendort à son tour. Il est 07h30. Le monde peut s'écrouler, épuisés après une longue nuit de frasques, ils dorment tous deux à poings fermés.
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Ven 19 Sep - 8:54
Je déteste vraiment les pervers manipulateurs.
J'aime la tendresse et l'Amour de Louise et Virginie.
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 19 Sep - 10:10
“Coucou mon ange, ça va, j'ai pas été trop longue?
- En théorie, tu n'as mis que 25 minutes, mais en pratique, c'est une éternité.
- Tu m'as terriblement manqué chérie.. et ce grand lit vide, sans toi c'est l'horreur.
- Je suis d'accord mon ange. Mais entre et met toi à l'aise. Le café vient de passer..tu as pensé aux croissants ma puce?
- Tiens, tout chauds eux aussi.. et ça aussi..” Louise dégage la main qu'elle garde dans son dos depuis son arrivée chez Virginie. Elle tend sous son beau minois un lys qu'elle a pris dans le gros vase de l'entrée du manoir. La blonde, affiche un sourire radieux et, enfin, vient cueillir la bouche de Louise.


“ Merci ma chérie.. Elle est trop belle !
- Tu les connais, ce sont ceux de l'entrée, mais comme aucun fleuriste n'est ouvert à cette heure ci et que je voulais t'apporter des fleurs, bein... voilà quoi !
- Merci mon amour. Hmmm, et très odorant en plus!
- Oui, ils sont plus forts que les blancs et ils sont bien plus jolis.
- Je vais le mettre sur la table basse du salon.. Viens, c'est là que j'ai installé notre petit déjeuner.
- Je te suis..
- Ah, donne moi les croissants que je les mette dans la corbeille .
- Heu, je te les ai déjà donnés.. Ils sont dans ta main chérie.. répond Louise un petit sourire narquois aux lèvres.” Ses yeux pétillent autant que ceux de sa maîtresse, ravie de la retrouver enfin.
- Ho, ho... Je crois que tu me troubles mon coeur.
- Je te rassure.. Tu me fais le même effet.”


Les yeux dans les yeux, le regard fixe et profond, elles se fixent mutuellement, un petit frémissement à l'aile du nez, trahissant l'envie qu'elles ont l'une de l'autre.. Puis, peu à peu, leurs têtes se rapprochent et leurs lèvres se scellent, s'unissant dans un baiser langoureux et interminable.
“ C'est fou ce que tu m'as manqué mon amour. Ces quelques heures loin de toi m'ont paru une éternité. Je crois que je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'aime.
- Je suis dingue de toi aussi ma chérie.. murmure dans un souffle Virginie, dont la langue à présent vient jouer avec le lobe de l'oreille de l'avocate.
- Tu as faim toi ? Questionne Louise.
- Oui, de toi. J'ai envie de te bouffer toute crue..
- Mmmm quel bon programme.. dit Louise, alors que leurs têtes dodelinent d'un côté, puis de l'autre, pendant que chacune dévore la bouche de l'autre.
- J'ai envie de toi ma chérie.
- J'en ai tout autant de toi mon coeur.”


Joignant le geste à la parole, la blonde secrétaire retire un à un les vêtements de Louise, qui tombent rapidement à ses pieds. De son côté, Louise déshabille entièrement sa belle, puis stoppe net leur étreinte et, tenant les bras de Virginie, elle contemple son corps nu.


“ Tu es tout simplement magnifique mon ange.
- Tu n'es pas mal non plus tu sais, rétorque Virginie avec un clin d'oeil malicieux... Bon, alors, par quel bout je vais commencer?
- Heu... la bouche ? Suggère Louise.
- Très bonne idée, il faut mettre la machine en route, même si je suppose qu'elle est déjà bien chauffée..
- Alors, fais monter la pression mon coeur..
- A vos ordres Madame!”


Avec une infinie tendresse, Virginie enlace Louise, la ceinturant à la taille. Louise, de son côté, se pend à son cou, lui offrant ses lèvres charnues et frémissantes. Leurs corps gourmands se collent l'un à l'autre, provocant une vague de volupté chez les deux femmes.
Tout en s'embrassant, Louise et Virginie, jambes et pieds mêlés parviennent jusqu'au salon où une lumière douce et chaleureuse les accueille. Lentement, Virginie investit le corps de Louise de dizaines de baisers. Pas une parcelle du corps de la brune n'échappe aux lèvres de Virginie, qui, peu à peu, descend le long de son buste, de ses hanches et de ses jambes, avant de remonter, tout en flattant de ses mains les formes merveilleuses de son corps. Le souffle chaud à chacun de ses baisers sur sa peau satinée sont autant de clés ouvrant une à une les portes du désir. Les yeux clos, Louise savoure ces caresses délicieuses et s'abandonne aux frissons qui l'envahissent peu à peu. Virginie fait le chemin inverse en appuyant ses baisers et avec le renfort de sa langue. Louise caresse sa tête et ses épaules, attendant impatiemment que la tête de Virginie parvienne à hauteur de la sienne afin de lui donner un baiser majestueux et profiter, à son tour, du délice de sa peau.
Lentement, elles basculent toutes deux sur le gigantesque sofa du salon qui les accueille dans le plus grand confort et la plus grande douceur. Au fond de la pièce, un aquarium géant de poissons exotiques aux milles couleurs étincelantes donnent des reflets irisés sur les murs et sur leurs corps enchevêtrés. Louise sourit à Virginie, Virginie sourit à Louise.
“ je t'aime mon amour
- je t'aime aussi mon ange.”


La sculpturale Virginie investit de sa bouche, le buste de sa maîtresse, l'honorant de ses mains et de ses lèvres, dessinant de sa langue des ronds imaginaires, se rapprochant insensiblement des aréoles pendant que ses mains continuent de la caresser. Louise accueille dans un souffle rauque ces offrandes de douceur et de volupté.
Elle joue avec la crinière de feu de sa compagne, l'embrasse, respire son odeur, caresse ses joues et ses épaules.


Virginie, du bout de ses lèvres, jouent avec les pointes dardées de plaisir, les pinçant, les caressant avant d'y déposer un baiser et de les honorer savamment de sa langue. Sa cuisse s'immisce entre celles de Louise et entre en contact avec son pubis. La blonde secrétaire lève la tête et sourit à sa compagne qui, ouvrant d'avantage ses jambes, l'encourage dans son entreprise.


La jeune femme commence alors à imprimer un léger mouvement de ses reins, caressant subtilement l'entre jambes de Louise qui tire sa tête en arrière dans un mouvement de totale satisfaction. Sa jambe répond alors à celle de Virginie qui accentue légèrement l'impulsion de ses reins sur son bassin. Les doigts de Louise parcourent savamment le dos de sa compagne, ses ongles traçant de légers sillons sur sa peau. Elle ondule sous le corps de Virginie qui continue d'accentuer le rythme de ses va et vient entre ses jambes, les mains parcourant à présent le galbe de ses cuisses de haut en bas et de bas en haut, se rapprochant à chaque fois plus prêt de l'antre de son plaisir. Se dégageant légèrement en prononçant l'emprise de sa jambe, Virginie laisse alors le champ libre à la main de Louise qui en profite pour immiscer sa main sur son pubis et descendre plus bas alors que celle de sa compagne entreprend de fouiller sa propre intimité. Les gémissements des deux femmes viennent troubler le silence du salon accompagnant les légers crissements du cuir du canapé.


Leurs lèvres se rejoignent encore et encore, étouffant les gémissements qui se transforment en râles, alors que leurs doigts pénètrent leurs intimités.
Louise cesse son étreinte, invitant Virginie à placer son entre jambe au dessus de sa tête. Tout en caressant ses seins, elle embrasse, puis sa langue se met à lécher son intimité, de façon anarchique tout d'abord, puis de façon de plus en plus précise ensuite. Elle joue avec son bouton fier et arrogant, gonflé d'un désir qui ne demande qu'à exploser. Sa langue fouille ses chairs chaudes et molles, darde son clitoris avant de rebrousser chemin et dessiner le contour de son antre détrempé. Sans relâche, Louise se délecte de ce fruit dont elle savoure le nectar puis, continuant son étreinte, elle pénètre la grotte humide de Virginie qui ondule au rythme de ses doigts. Quelques instants plus tard, la blonde secrétaire sent monter en elle une vague de fond avant d'imploser en un cri de puissant jouissance.




“ On a pas fait trop de bruit, tu crois?
- Juste un peu..
- Ca remplacera le chant du coq. En plus, c'est bien plus marrant, tu crois pas? Répond Louise en riant.
- Je t'aime Louise.
- Moi aussi je t'aime mon ange.
- Tu as faim chérie?
- Oui, j'avoue.. On petit-déjeune?
- Volontiers.
- Et il va falloir songer à partir travailler aussi. J'avoue que c'est la première fois que j'ai pas envie de me rendre au cabinet!
- Je n'en ai pas la moindre envie non plus tu sais.
- Et finalement, je me sens faible tout d'un coup..
- C'est clair, tu n'as pas totalement récupéré de ta grippe ! Renchérit Virginie.
- C'est vrai, mais alors, ce que je peux me sentir faible!
- Téléphone à Jeanne et Françoise et tu leur dis que tu t'octroies une journée de plus..
- Après tout, avec ce froid, si je me risquais à sortir, je pourrais facilement rechuter. Rit Louise.
- C'est clair.
- Je téléphone..non attend, je prends mon portable, n'oublie pas que les appels rentrants s'affichent. Elles n'ont pas besoin de savoir, enfin, pas pour l'instant.
- Je suis d'accord, et moi, comment vais-je justifier mon absence mon coeur?
- Et si tu passais chez Maître Delacour pour récupérer des dossiers?
- Oui, mais il me faudra pas la journée pour y aller.
- Si si, c'est à 150 km, et puis les routes ne seront pas très sûres avec la neige à la campagne.. Et puis, tu resteras le midi manger dans un petit resto et puis tu rentres dans l'après-midi. Tu fais un saut de puce au cabinet pour leur remettre le dossier, et tu rentres à la maison.
- Comment veux-tu que je leur porte un dossier qui est à 150 km et que je ne vais pas chercher puisque je suis avec toi?
- Héhé.. le dossier est dans ma voiture chérie, depuis 3 bons jours.
- Ah bravo!”


“” J'ai trouvé votre binôme. Vous avez le matos?””


“” Ok tant qu'il sait conduire une bécane. Vous en avez trouvé une?


“Oui, le flingue aussi. Je vous dirai l'endroit où vous approvisionner le moment venu”
“” Ok, ça marche. Over””


Un mail plus loin :


“” Changement de planning. Rendez-vous à Montparnasse à 15h00. Le “Belge” a un contretemps. C'est ok pour toi?””


“” No souci, j'y serai. Plus vite j'aurai empoché mon fric, mieux je me porterai.””


Marquer comme non lu.


La taupe, dans le bureau, lit impunément les mails alors que tout est calme dans le pavillon, ou presque. La silhouette furtive entend soudain des pas à l'étage supérieur. Elle se dirige rapidement, sans être vue dans le hall d'entrée, se glissant, tel un fantôme, le long des murs jusqu'à destination.
Jeff arrive au pied de l'escalier, une arme à la main, trempé de sueur, les yeux engourdis de sommeil, mais les sens en alerte. Il tient dans sa main un pistolet 9mm, prêt à l'emploi et progresse, méfiant, comme le font les forces de l'ordre pour ne pas se faire piéger par l'ennemi.


“ Qu'est-ce-qu'il se passe Jeff ?” questionne Corinne, entièrement nue, sortant de la cuisine. La bouche en “o”, surprise et effrayée en même temps, elle lâche l'énorme tartine de pain beurré recouverte d'une impressionnante couche de confiture à l'orange.
Au même moment, Jeff se retourne et brandit son arme vers elle, avant de rabaisser les bras.


“ Putain Corinne.. Tu fais chier, j'ai failli te plomber! Hurle Jean-François.
- Et toi, t'es pas malade de te balader avec un pétard non? Et puis pourquoi d'ailleurs?
- J'ai entendu du bruit. Et si tôt, c'est pas normal! Et toi, qu'est-ce-que tu fous debout à cette heure ci?
- Je te signale mon abruti de chéri, qu'il est 08h15. On est pas au milieu de la nuit que je sache! Et quand bien même, j'ai bien le droit de bouffer quand j'ai faim non? Il va falloir que je te demande la permission de descendre à la cuisine sous peine de prendre une balle? On aura tout vu!
- Oh merde, ce que tu peux être conne à tes heures!
- Bein, v'là autre chose! C'est de ma faute maintenant! Ce que tu peux être de mauvaise fois mon pauvre!
- Oh, tu vas la fermer ta grande gueule oui?
- Sache que je suis pas ton objet et que tu ne m'empêcheras pas de faire ou dire ce que j'ai envie de faire ou dire! T'es qu'un pauvre minable sans âme.
- Tu vas la fermer oui ou je te bute!
-T'en es même pas capable! Tu as trop besoin de moi..
- Là, tu te trompes ma belle. T'es qu'une merde, une pute de stripteaseuse que j'ai sortie de ce boui-boui.
- Un être humain surtout, qui en a ras le cul de se coltiner un abruti comme toi! A supporter tes frasques et tes humiliations! Comment j'ai pu accepter ça?
- Oh, mais c'est pas moi que tu supportais ma belle! Mais mon pognon!
- Certes, ton pognon, et ton rang! Parce que ce qui est pour le reste, tu vaux rien! Au lit, t'es une vraie bille mec!
- Corinne, arrête ou je te bute.
- Bein fais le.. je suis sûre que t'as pas les couilles de le faire!
- Ah tu crois?
- Mais bien sûr que je le crois! Tu vas pas foutre ta carrière en l'air pour une petite conne comme moi! Ce serait trop con hein ! Tu as trop investi sur moi pour me refroidir! L'assurance vie pour Kévin, t'auras pas un kopec s'il m'arrive une bricole, et tu le sais très bien !
- T'es plus fûtée que je ne le pensais salope!
- Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort! On ne t'a jamais appris ça?
- Tu me dégoûtes!
- Ha, tiens! Bein chacun son tour chéri!”




Jeff ricane tout en se grattant la tempe avec le canon du pistolet.. Ses ricanements se transforment en éclats de rires nerveux. Il se retourne vers Corinne en se grattant la gorge, puis la pointe du doigt.


“ Finalement, t'es aussi pourrie que moi mon ange.
- Plus que tu ne le crois mon chéri.
- T'as raison, je peux pas te buter. En fait, tu peux m'être très utile.
- Enfin! Tu te décides à me faire rentrer dans ta danse ! Tu ne seras pas déçue du voyage Jeff, tu peux en être sûr!
- J'espère bien ne pas m'être trompé.
- Non, tu ne t'es pas trompé” répète Corinne, un éclat indéfinissable dans les yeux.


Jean-François, range l'arme dans son étui se baisse pour ramasser le pain qui gît au sol et nettoyer la marmelade étalée.


“ Il en reste?
- Bien sûr.
- Ok, alors, allons déjeuner.
- Je te suis..”

Jeff et Corinne pénètrent dans la cuisine, elle, toujours nue, lui, en slip. Ils s'installent au bar américain. Corinne se sert un café et sert son amant ensuite. Mais la trève est de courte durée.


“ Dis, t'as pas froid à poil ma poule?
- Non, sinon, crois-tu que je serais descendue comme ça?
- C'est pas faux. Mais j'avoue que j'ai pas très chaud...Au fait, tu pensais vraiment ce que tu as dit tout à l'heure?
- Quoi donc?
- Je suis nul au pieu?
- A franchement parler, j'ai vu mieux..
- Je pensais pourtant..
- Pourtant non.. Le missionnaire, la levrette ou la brouette, et le plus souvent sans préliminaires, franchement, tu manques d'imagination..
- Pourtant, tu avais l'air de prendre ton pied.
- L'air seulement.. je te l'ai dit, tu es un rustre qui ne pense qu'à lui. Si faire l'amour pour toi est synonyme de te vider les couilles, alors, t'as tout faux.
- Pourtant, les chiennes comme toi, vous aimez bien le foutre.
- Ah, parce-que tu crois que c'est un but en soi pour nous? Encore une fois, tu as tout faux Jeff. T'es comme tous les autres, peut-être pire. Fourrer votre truc entre les cuisses des filles, c'est tout ce qui compte. Si tu as connu d'autres échecs avant moi, ça ne m'étonne pas. Je suppose que Louise doit avoir des cornes si hautes qu'elle doit pas passer la porte.
- Je n'ai jamais trompé Louise.
- Tu te fous de ma gueule là ! !
- Non, c'est pourtant vrai. Mais je me suis bien rattrapé depuis je dois dire..
- Je n'en doute pas une seconde. Et vois-tu, je te soupçonne d'aller tremper ton biscuit ailleurs qu'ici..
- Mais non, que vas-tu imaginer?
- Oh, j'imagine rien du tout. Mais je remarque souvent des trucs. Par exemple. Chaque fois qu'on sort chacun de son côté, je trouve l'appartement nickel chrome quand je rentre, alors que d'habitude, tu te baisserais même pas pour ramasser un bout de papier. Donc, oui, je suppose que tu fais venir d'autres femmes ici. Il y a des odeurs qui ne trompent pas non plus..
- Ok, je me tape d'autres nanas que toi. Des putes si tu veux savoir, et je m'éclate un max avec..
- Ca, j'imagine! Et elles sont bien dociles je suppose!
- Oh putain oui.
- Au rythme où tu me fais l'amour, je suis certaine que tu as déchargé le fusil à peine la balle dans le magasin..
- Mais pour qui tu te prends salope? Tu prends pourtant bien ton pied il me semble non?
- Tu savais que j'aimais chanter? Je t'ai dit que je chantais bien..
- Garce!
- Tu es un minable, un salopard, une ordure! Je me demande encore comment tu t'es pas fait descendre!
- Je sais que je n'ai que des ennemis, mais au moins, je suis plein aux as et ma revanche, est de pouvoir acheter tout ce que je veux, même mes ennemis.
- Ca te retombera sur la gueule un jour ou l'autre, crois moi.
- Ce jour là n'est pas encore arrivée ma chérie. J'ai toutes les cartes en main, des amis haut placés, des copains..
- Aussi pourris que toi je présume. Je sais pas ce que tu fais, je sais pas ce que tu trames, mais le boomerang te reviendra en pleine poire. Le passé finit toujours par nous rattraper.
- En attendant, je vis le présent et j'écris mon futur. Et mon futur, c'est le fric que je vais gagner.
- Je, moi, mon... Y'en a que pour toi! Rien ne pourra t'arrêter dans ta quête du pouvoir.. T'es cinglé.”


Corinne pose bruyamment sa tasse sur le comptoir et se précipite vers la sortie de la cuisine. Jean-François la poursuit dans sa course, la prend par le bras et la retourne violemment.


“Non, mais où tu vas là?
- Je me casse!
- Et comment ça, tu te casses?
- J'en peux plus de toi, c'est fini, je te quitte.
- Oh oh, va pas si vite...
- Je vais où je veux et comme je veux, répond Corinne en retirant la main qui retient son bras.
- T'as pas le droit, tu comptes aller où?
- Je retourne à ma vie minable, dans mon boui boui me foutre à poil devant des mecs qui en redemandent. C'est peut-être ma vie de merde, mais c'est la mienne et j'étais heureuse. Etre avec toi, c'est là, la vraie merde. Alors, je t'y laisse dedans. Et j'ai pas envie d'être à tes côtés le jour où il t'arrivera des bricoles. Et tu peux récupérer le fric de l'assurance de Kévin. Il a ton odeur. Tu peux tout reprendre.
- Et bien, si c'est ce que tu veux, dégage! Tu me casseras plus les couilles connasse! Prend tes affaires et quitte cet endroit, que je ne te revoie plus!
- T'inquiète pas, j'ai vite fait.
- Et tu laisses la Porsche. Je trouverai facilement une autre greluche à qui en faire cadeau.
- J'en doute. J'ai été flashée hier au soir à 200 sur le périf et j'ai défoncé la portière droite.
- Quoi?
- Un gros con qui faisait une marche arrière et qui m'est rentré dedans. T'as pas vu?
- Non, mais je rêve! Elle est toute neuve et elle m'a couté la peau du cul.
- Avec tout le fric que tu as, tu peux en acheter autant que tu veux, alors, me fais pas chier pour une égratignure!
- Dégage, ou je ressors le flingue !
- Tu ne me fait plus peur Jeff ! En fait, sous tes airs machos, tu joues les gros bras, mais t'as rien entre les jambes, tu m'entends!? Rien!!!!” .


Corinne, du haut des escaliers, entend Jean-François Lemoux l'injurier. Fou de rage, il renverse tout objet se trouvant dans son périmètre. Le chat, alerté par le bruit sort de sa panière en miaulant. Et va se lover contre l'avocat ripou. Excédé et détestant les félins, le chat de Corinne reçoit un coup de pied terrifiant sur le flanc avant d'aller s'écraser, mort, contre le mur de l'entrée. “Ca, c'est pour la bagnole!” hurle-t-il.
La jeune femme, qui a assisté à toute la scène, peine à retenir ses larmes. Cachou partageait sa vie depuis 8 ans. Elle fixe Jeff, et lui fait un doigt d'honneur avant de se précipiter dans la chambre où, aveuglée par les pleurs, elle entasse dans une valise ses maigres affaires. Elle a hâte de quitter ces murs où elle étouffe et retrouver sa vie.

Virginie et Louise, enlacées sur le sofa profitent de leur bonheur. Bien au chaud, sous la couverture d'appoint, elles regardent en silence, sans les voir, les poissons exotiques qui évoluent dans l'aquarium géant. Leur tête est pleine d'images et des sensations qu'elles viennent de vivre, de l'amour qu'elles viennent de s'offrir.
Louise, allongée sur la jeune secrétaire, caresse son bras du bout des doigts, Virginie, en fait de même sur son dos.
“ Et si on petit déjeunait maintenant, ça te dit mon coeur?
- Volontiers ma puce.. Ce petit jogging matinal m'a ouvert l'appetit.
- Installe toi ma chérie.
- Ah, mais je suis très bien là moi!
- Je n'en doute pas, et j'ai une délicieuse brune qui me sert de couverture, mais je doute que ce soit bien pratique pour boire notre café..
- Mmmmm, il fait si bon, là, tout contre toi ma chérie.
- Je suis d'accord, mais il falloir faire un petit effort bébé.
- Alors aide moi à relever la vieille femme que je suis!
- Hoo, mais qu'est-ce-que tu racontes, t'es loin d'être vieille!
- Dans cinq ans, je serai une quinqua ma chérie.
- Oui, et une belle quinquagénaire dont j'ai envie de partager la vie.
- Tu voudras encore d'une femme toute frippée dans dix ans mon coeur?
- Oh oui.. mon dieu oui... Je pousserai même ton fauteuil roulant s'il le faut. Je veux faire ma vie avec toi, tout partager avec toi et te rendre heureuse..”


Un baiser plus tard, les deux femmes s'installent correctement sur le sofa avant de se servir une tasse de café pour Louise et un thé pour Virginie. Rien ne manque sur la table basse du salon, mais les croissants ont refroidi, ce que ne manque pas de faire remarquer Louise, sur un ton narquois. Les croissants ne résistent pas bien longtemps à l'appétit féroce des deux femmes, elles s'attaquent à présent aux biscottes qui subissent le même sort entre deux bisous.
Prise d'une envie de folie, Louise en saisit une et refait, sous les yeux amusés de sa compagne, la scène mémorable de Michel Serrault et de la biscotte dans la “cage aux folles”. Les morceaux volent en éclat dans le salon et les rires fusent. Virginie remarque alors une petite tâche de marmelade sur la lèvre supérieure de Louise, et du bout de sa langue, elle retire la substance sucrée avant de lui délivrer un baiser au goût d'orange.


Le portable de Louise interrompt le silence. Les deux jeunes femmes sursautent ne s'attendant pas à un appel aussi matinal.
“ Mais qui ça peut bien être?
- Pas le cabinet en tout cas, c'est beaucoup trop tôt ! Il est pas 8h00!
- Ah bein non, c'est Nathan.. Qu'est-ce-qu'il me veut?
- Le meilleur moyen de le savoir, c'est de décrocher chérie!
- Allo ! Nathan? Qu'est-ce-qu'il y a mon grand?
- Bein rien maman.. Je t'ai pas vue à la maison et Xavier m'a dit que tu étais partie très tôt travailler ce matin. Je voulais juste te dire bonjour avec Noémie.
- Bonjour mes chéris.
- Bonjour maman. Tu vas bien?
- Oui, très bien. Sinon, je serais pas sortie mon coeur.
- Et tu es partie super tôt laisse tomber comment!
- Tu le sais bien! Après une semaine d'absence, il est temps que je reprenne les choses en main!
- Avec Virginie je présume!
- Bien sûr avec Virginie! Pourquoi cette question?
- Il faut qu'on parle maman.”


Le regard de Louise s'assombrit soudain, comprenant où son fils veut en venir. Virginie, inquiète, s'approche d'elle et l'interroge du regard. Louise obture le micro de son portable et lui murmure.
“Je crois qu'ils savent...” Puis reprenant la conversation avec Nathan.
- Tu veux parler maintenant ?
- Oui, parce que je suppose qu'on te verra pas avant ce soir!
- Non, je n'ai pas le temps de rentrer à la maison aujourd'hui.
- Tu vois, ça... je l'aurais parié.
- Mais enfin, où veux-tu en venir Nathan?
- La rue où tu travailles grouille de bruit, de klaxons et là, bizarrement, tu vois, j'entends rien du tout. Tu n'es pas au travail maman.. et je crois bien avoir deviné où tu te trouves.. ….
- Et je suis ravi que tu y sois, on est ravis Noémie et moi. Je voulais te le dire, je pouvais pas attendre ce soir.
- Comment avez-vous su?
- Pas difficile à deviner. Les regards qu'elle te lance, comment toi, tu la regardes, vos gestes ambigus...Et je t'ai vue entrer dans sa chambre cette nuit quand je suis sorti de la cuisine où j'étais parti me chercher un verre de lait. En fait, Noémie et moi, on se demandait quand tu te déciderais à passer le cap.
- J'ai mis le temps..et je le regrette amèrement. Mais je me rattraperai.
- Je l'espère bien.. Et avec Virginie, tu seras enfin heureuse.. oh putain, c'est l'heure maman.. Je file, je vais être en retard.
- Filez mes anges.
- A ce soir, tu nous raconteras!!
- Oui ! Bisous mes chéris, à ce soir !”


La larme à l'oeil, les joues en feu, mais le regard rayonnant de bonheur, Louise raccroche, la main tremblante, avant de faire face à sa compagne. Puis, mélangeant un ton joyeux et pleureur à la fois, elle la fixe.


“ Ces chenapans savaient.. ils savaient,!
- On aurait du s'en douter. Leurs paroles, leur regard complice, les sous entendus.. C'est merveilleux mon ange.
- Ca me sort une épine du pied, j'avoue!
- C'est normal tu sais.... Mais pourquoi ris-tu?
- Je pense à Jean-François.. Il finira par l'apprendre. Dieu que j'aimerais être là pour voir sa tête!
- Moui, ça lui clouerait le bec à ce macho ! Mais il ne doit pas savoir pour nous avant que ton divorce soit prononcé. Je n'ai pas envie que ça joue contre toi.
- Tu crois qu'il met des gants lui?
- Il n'est pas gay chérie.. Si tu vois ce que je veux dire. Même si ça commence à entrer dans les moeurs, certains juges sont encore de la vieille école, tu le sais aussi bien que moi... Encore un peu de café mon coeur?
- Volontiers, il est délicieux. N'empêche qu'il va falloir songer à peaufiner le dossier du divorce mon ange. C'est dans 3 semaines.
- Je n'ai pas oublié bébé. Et je t'ai promis que je t'aiderai à enfoncer ce salaud, je le ferai. Deux jours que l'article est paru et il a toujours pas bronché. J'ai un mauvais pressentiment.
- Tu as raison, ça ne lui ressemble pas. Oh, mais je me fais aucun souci là-dessus, il montrera le bout de son nez.
- Ca ne fait aucun doute. C'est pourquoi nous allons devoir être vigilantes chérie. Il faut s'attendre à tout avec un fumier pareil.
- Il ne pourra jamais récuperer mes parts sans mon consentement et comme il ne l'aura jamais.. Sauf s'il m'arrive un pépin avant, évidemment...”


A peine Louise a-t-elle prononcé ces mots que son téléphone retentit à nouveau. Il est 09h03. Le numéro qui s'affiche sur l'écran digital ne laisse planer aucun doute quant à l'origine de l'appel. Louise décroche et écoute la voix qui semble affolée et hurle dans le combiné. Virginie, à son visage grave, devine immédiatement que quelque chose de sérieux vient de se produire.

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Ven 19 Sep - 10:27
...suspens...coquine Smile

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Ven 19 Sep - 10:48
Oui, je suis très coquine, dans tous les sens du terme. Rolling Eyes
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Ven 19 Sep - 11:11
C'est une bonne chose, je trouve délicieux une femme qui sache être femme, amante, amie, mère.
La coquinerie est gourmandise et se n'est pas un péché! lol

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Ven 19 Sep - 13:12
Cela n'a jamais été un péché.. le vrai péché est de ne pas succomber à la tentation !!!
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Ven 19 Sep - 13:16
Corinne marche jusqu'au coin de la rue, dans le froid et la neige qui refait son apparition. Elle respire à plein poumons l'air vivifiant qui gifle ses joues embrumées par les émotions, comme pour la ramener à la réalité et lui faire comprendre qu'elle est enfin libre, tirée définitivement de ce bourbier. Elle a laissé derrière elle un homme de la pire espèce. Menteur, coureur, macho, égoïste, mufle, odieux, imbu de sa personne, indélicat, les qualificatifs se bousculent dans sa tête et elle est loin d'en avoir terminé la liste. Salaud, fumier, résument assez bien l'être qu'elle a côtoyé pendant des mois, mais elle se réjouit de savoir qu'il n'agira plus impunément, aux yeux et à la barbe des autorités, qu'il ne grugera plus qui que ce soit. L'addition va finir par tomber et elle sera salée.


Le taxi qu'elle a appelée juste avant de quitter sa prison arrive lentement et s'arrête à son niveau. Elle grelotte de froid et la chaleur qu'elle trouve dans le véhicule est le bienvenu.
“ 4 avenue Clémenceau s'il vous plait. Je suis pressée.”
Sans une réponse, le chauffeur de taxi embraye et demarre aussitôt. Corinne se cale confortablement sur le siège arrière de la mercedez et regarde le paysage défiler, sourire aux lèvres. Elle va retrouver son vaste appartement, ses meubles, ses amis, sa famille, sa vie. Il ne manque plus que Cachou, son chat que ce fumier a tué sans aucun scrupule.


“ Patron, le rendez-vous a été reculé d'une heure.
- C'est toujours demain? Questionne le Cancer.
- Oui, mais à 15h30. Le rendez-vous avec le Belge est toujours d'actualité. Montaparnasse, la gare et la tour, rien n'a changé.
- Ok, on les tient. Passez vite l'info à tous les personnels concernés. On a pas le droit à l'erreur, vous entendez! Faites redescendre s'il y a le moindre problème. Je ne tolèrerai pas la moindre erreur.
- Certainement patron.
- Contactez aussi la mondaine et mettez les au parfum. Proxéntisme, trafic de stupéfiants, détournement de fonds, blanchiment d'argent, chantage.. Il ne manque plus que rapt et assassinat à son tableau de chasse.
- Avec ça, il va passer un sacré bout de temps à l'ombre.
- Son casier est lourd, très lourd. Les charges et les plaintes s'accumulent chaque jour d'avantage. Mais il est mon fil d'ariane qui me mènera au “Belge”. Notre agent a fait un excellent boulot.
- On le met sous protection des demain?
- Non, des maintenant. En tant qu'exfiltrée, notre agent risque gros. Le gros poisson va tomber avec son lieutenant. Ca va foutre le bordel dans l'organisation pendant un bon moment. Ce qui pourra les pousser à l'erreur, mais ils se mettront à la recherche de la taupe dans la seconde où on aura passé les pinces à Eeckhoud.
- Voilà ses nouveaux papiers et sa nouvelle couverture comme vous me les avez demandés.
- Ok, je me charge de les remettre à Leduc des son arrivée. Pour l'heure, chargez vous de l'inspection des personnels et du matériel. Rendez-vous à 14h pour un briefing. Et pas de retard. Je dois contacter mes homologues colombiens, vu?
Oui Patron, tout sera fait comme vous le demandez.
- Je n'en demandais pas moins.
- On va les avoir!
- On les aura!
- A plus chef
- A tout à l'heure. Et n'oubliez pas de fermer la porte en sortant. Merci. J'ai à faire”.



Corinne grimpe quatre à quatre les escaliers qui la mènent au cinquième étage. L'ascenseur est en panne, une fois de plus. Elle peste, non pas à cause du fait qu'elle doive monter à pied, car elle est une sportive accomplie, mais après la société de maintenance inapte à réparer un outil pour lequel les locataires de l'immeuble de grand standing paient son pesant d'or. Elle arrive, émue, devant la porte de son appartement qu'elle n'a pas occupé depuis fort longtemps. Le coeur battant, elle pénetre dans son antre douillet, allume la lumière et jette un coup d'oeil circulaire.
Le décor qu'elle redécouvre entraîne en elle un immense soulagement avec un zeste de bonheur.
Continuant sa petite reconnaissance des lieux, elle tombe sur le panier de Cachou et son coeur se serre. La présence de son petit compagnon à quatre pattes lui manque déjà. Elle a pris soin d'emporter avec elle le petit corps sans vie qu'elle inhumera dans le jardin de ses parents à l'autre bout de la ville.
Elle retrouve avec délice ses innombrables plantes vertes dont elle s'occupe avec passion quand son emploi du temps le lui permet. L'immense ficus près de la baie vitrée côté balcon a forci et elle songe à remplacer son réceptacle devenu trop étroit.
Elle actionne la télécommande et le rideau en PVC se lève, laissant entrer la lumière de l'hiver dans le salon. Hiver, le mot résonne dans sa tête et elle se rend compte qu'il fait relativement bon dans la pièce. Sa copine Tania s'est occupée à merveille de son nid pendant sa longue absence. Elle n'oubliera pas de lui exprimer sa gratitude lorsqu'elle la retrouvera, très bientôt.
Mais pour l'heure, éreintée, n'ayant pas fermé l'oeil de la nuit, sa séparation d'avec Lemoux et la mort de Cachou elle décide d'apaiser son mal être sous une bonne douche.


“ Louise, c'est Ingrid, t'es chez toi?
- Non, je file direct au bureau.
- Tu vas mieux alors!
- Ca dépend pourquoi! Répond Louise
- Oulà, que se passe-t-il?
- Une question après l'autre s'il te plait. Ta première question a deux réponses. Oui et non. Oui, parce-que je me sens d'attaque et il vaut mieux, car, non, ça va pas, on a reçu une autre lettre anonyme. Je fonce au bureau avec Virginie voir de quoi il en retourne.
- Il a recommencé ! Ce fumier a recommencé! T'aurais jamais du publier ce putain d'article chérie!
- Pas d'accord! Moi, plier sous les menaces de cette ordure? Jamais, tu m'entends, jamais!!!!
- Je n'ai jamais dit de plier, mais peut-être aurais tu du t'y prendre différemment!
- Cet article était le seul moyen de le faire sortir de ses gongs et le pousser à la faute, montrer à tout les autres qu'au lieu de s'assagir après ses frasques, il s'est enfoncé d'avantage dans le vice et la non conformité. Et je suis rassurée d'avoir un signe de sa part, au moins, je sais à quoi m'en tenir! Enfin, je saurai mieux quand j'aurai vu de mes yeux ce que contient cette lettre!
- Quoi, tu sais pas encore?
- Non, Jeanne a trouvé l'enveloppe suspecte et a préféré attendre que j'arrive pour prendre une décision
- Bein, dans ce cas, comment sait-elle qu'il s'agit d'une lettre anonyme..
- roooooo, Ingrid, t'es pas reveillée ou quoi? Des lettres collées sur l'enveloppe, ça te parle?
- Ok, ok, j'ai rien dit!
- Enfin, voyons, tu n'imagines tout de même pas que le corbeau allait inscrire le nom du cabinet de sa plus belle écriture, ou alors, l'imprimer ! Tout autant d'indices qui pourrait lui nuire!
- Corbeau, corbeau, mes fesses oui! C'est jean-François, ça ne fait aucun doute! Et ça l'amuse à se gros con à te faire monter la pression! Vivement que tout ça soit terminé et que tu puisses recouvrer une vie normale!
- A qui le dis-tu!
- Mais comment se fait-il que tu sois partie si tôt ce matin? Je suis passée au manoir et Xavier m'a dit que tu étais partie avec le chant du coq.
- Mais, vous vous êtes passés le mot tous ou quoi aujourd'hui?
- Chérie, il est très rare que tu dévies de ta routine habituelle. C'est pour ça que je te fais la remarque.
- Oui, bein, y'a beaucoup de monde qui se la fait cette remarque, dit Louise, d'un ton amusé, en faisant un clin d'oeil à Virginie.
- Ca veut dire quoi ça? Ah! Ok, j'ai capté! Tu as passé la nuit avec elle!! Ca, faut que je le note en lettre d'or sur mon agenda!
- T'es con!
- Je sais, je sais. Allez, je te laisse ma belle! J'ai un double appel!
- Ca marche, bye Ingrid, et merci de ton appel!
- De rien chérie! A la revoyure et tiens moi au courant surtout!
- Compte sur moi!”

Le jet privé de Walter atterrit au Bourget. Les conditions climatiques ont rendu le vol on ne peu plus difficile. S'il avait quitté sa Belgique natale une heure plus tard, il n'aurait pas été sûr de pouvoir décoller pour Paris et aurait du rouler, sans être certain des conditions non plus. Une grave dépression arrivant directement de la Sibérie, la vague de froid sur le sol français s'aggrave d'heure en heure, paralysant tout le pays dans une mini ère glacière inhabituelle. Mais Paris reste Paris, il sait qu'il pourra rouler sans encombre, au grand dam des Parisiens qui paniquent dès qu'un flocon apparaît.
Il se félicite de la transaction future avec Jeff. Ses sbires ont déjà déposé à son intention la récompense pour son nouvel échange. De nouvelles instructions accompagnent l'attaché case pour une nouveau deal.. qui en cache un bien plus intéressant prévu dans la semaine à venir. Il a trouvé en Jeff un ami, un complice, un soldat courageux et inébranlable et il compte bien agrandir ses largesses à son endroit. Son indic n'a pas donné signe de vie, il n'est pas au courant du gros coup de filet qui se prépare. Eekhoud rit sous cape, il a aiguillé les flics sur un deal factice et encore une fois, il passera au travers et pourra agir en toute impunité avec son ami Français.
Il grimpe anonymement dans un taxi et se rend au Georges V, son hôtel préféré, là où il a ses petites habitudes, bien connues du personnel, reconnaissant à ses pourboires démesurés. Il pénètre rapidement dans le luxueux établissement. Avec tous les salamalecs que l'on fait à un homme puissant et influant, le concierge de l'hôtel lui remet sa clé magnétique et le Belge s'engouffre dans l'ascenseur qui le mène à sa suite. Le liftier le reconnait et lui adresse un large sourire, n'ignorant pas que cet entrepreneur n'hésitera pas à lui glisser dans sa main gantée, deux ou trois billets roses le jour de son départ.
“ Jeune homme, tant que j'y pense. Demandez de ma part, au concierge de l'hôtel de me commander impérativement un taxi pour 13h00 demain. J'ai omis de le lui demander à la réception. Vous serez aimable de le faire pour moi. Merci.
-Vous ne prenez pas la limousine de l'hôtel Monsieur?
- Non, pas cette fois-ci jeune homme. Je risque d'accaparer ce taxi toute la journée et je ne voudrais pas que cela soit préjudiciable à votre établissement. D'autant plus que je n'avais pas programmé mon arrivée ici et j'ai préféré anticiper en me disant que la limousine de l'hôtel ne serait pas disponible.
- Entendu Monsieur. Je m'en charge dès que je redescends.
- Merci heu... William.. Tenez, pour vos bons services”.


Le “Belge” sort de la poche intérieure de son long manteau noir, deux billets de 200 euros que le jeune liftier saisit sans délicatesse, avant de les glisser dans la poche de son veston, sourire aux lèvres. “Merci Monsieur”.


Louise et Virginie arrivent à bord de la 308 cc et se garent sur le parking privé du cabinet. Elles sortent précipitamment du véhicule et se bousculent vers l'entrée de l'office où les attendent, anxieuses, Jeanne et Françoise. Surprises, elles voient débarquer Louise et Virginie dont l'apparence et l'accoutrement légèrement négligés paraissent plutôt inhabituels.
“ Bon alors?
- Voilà la lettre Louise.. c'est la seconde
- Oui, je sais compter ! Répond Louise en plaisantant.
- Ca ne me fait pas rire Louise; Une je veux bien, mais deux!
- On ne sait pas encore ce qu'il y a à l'intérieur! Si ça se trouve, c'est encore une plaisanterie pourrie de Jean-François. Vous auriez pu ouvrir vous même cette enveloppe!
- Non, elle nous a parue trop suspecte.
- Effectivement, elle est bien épaisse. Rétorque Louise en jugeant le poids de l'objet. Et en plus, il semble qu'il y ait quelque chose d'encore plus suspect à l'intérieur.
- C'est ça qui nous a empêchées de l'ouvrir Louise.
- Appelez la police. Expliquez leur la situation. Je n'ouvre pas cette enveloppe sans leur présence.
- Tout de suite.
- Louise, intervient Virginie. Que cela peut-il être?
- Aucune idée. La lettre d'hier m'a fait rigoler, aujourd'hui, j'en ai moins envie.
- Tu..vous pensez que ça peut toujours être un coup de Jean-François?
- Il y a de fortes chances oui. Ca lui ressemble tout à fait. Même si on s'affole pour rien, il vaut mieux prendre toutes nos précautions.
- Je suis d'accord.. Viens, allons dans mon bureau en attendant les flics.
- Je te suis”.


Jeanne et Françoise, qui n'ont rien perdu de la scène, se regardent avant de voir s'éloigner Louise et sa secrétaire.


“ J'ai bien entendu?
- je crois que j'ai entendu la même chose que toi!
- Elle a tutoyé Virginie.
- Oui, il me semble aussi.
- Elles sont devenues amies on dirait.
- Elles l'étaient déjà avant, il manquait plus que le déclic du “tu”.
- C'est quand même plus agréable, surtout quand on travaille ensemble depuis 5 ans et qu'on a tant de complicité!
- Mais elle est aussi notre secrétaire Jeanne!
- Exact, c'est pourquoi je soupçonne quelque chose de plus fort entre elles.
- Virginie n'a jamais rien caché de son orientation sexuelle.
- Exact. Tu veux que je te dise ? Et bien, elles sont amoureuses. Voilà ce que je pense. Attend, elles arrivent fagotées limite, sans maquillage et les cheveux en bataille, et ensemble. Je crois que c'est un détail qui trompe pas ça!
- Je suis d'accord..
- Allez, on se remet au boulot Françoise, les flics vont pas tarder à se pointer.
- J'en ai pas trop envie là, si tu vois ce que je veux dire.
- Rassure toi, ça ira mieux après.
- Je l'espère !”.


Dans les minutes qui suivent, qui paraissent une éternité aux yeux de tout le monde, on entend au loin le deux ton spécifique aux forces de l'ordre. Un fourgon de la police scientifique les accompagne. Les agents pénètrent dans le bâtiment abritant le cabinet de Louise qui les accueille après s'être rendue un peu plus présentable en attendant leur arrivée.


“ Voici l'enveloppe dont Jeanne vous a parlée. - Les lettres découpées dans du papier journal.. classique.”


L'officier se saisit de l'enveloppe suspecte de ses mains gantées et la manipule avec précaution.


“ Il y a bien une substance à l'intérieur.
- Oui, il s'en est échappé un peu, là, sur le côté.
- Reculez, on ignore de quelle nature est cette poudre. S'il s'agit d'un produit dangereux, il vous faudra aller à l'hôpital.
- On en a déjà respiré toutes ici. On reste ! Lui répond Louise, d'un ton grave.”


Louise a raison après tout. Si le produit avait eu un effet instantané, elle ne serait déjà plus là, à suivre les faits et gestes de l'agent. A l'aide de produits réactifs, il analyse la substance blanche. Le verdict tombe quelques minutes après. L'officier sourit, rassuré.


“ C'est de la farine! De la putain de farine! Ricane l'homme! C'est un plaisantin celui là!
- Je ne pense pas rétorque Louise. Nous avons déjà reçu une lettre de ce type hier, mais il n'y avait pas de poudre à l'intérieur.
- Pourquoi ne pas nous avoir prévenu.
- Je pensais à une blague de mauvais goût de mon mari pour me dissuader de vouloir récupérer ses parts du cabinet... Et il n'y a rien d'autre dans l'enveloppe?
- Si, une lettre que nous allons lire immédiatement”


Le policier retire avec précaution la lettre de son étui, comme l'a fait Louise avant lui et lit.


“ HA HA.. t'as eu peur hein? Tant mieux, parce-que tu vas crever charogne”.



“ C'est tout Jeff ça! S'il croit me faire peur, c'est raté !
- Ces menaces ne sont pas à prendre à la légère Maître.
- Mais comment voulez-vous que je prenne ça sérieusement? Voyons, réfléchissez. Je suis en instance de divorce et ce salopard veut récupérer mes parts. Vous pensez qu'il se risquerait à me menacer sachant que les soupçons se porteraient directement sur lui?
- Et si, au contraire, c'est ce qu'il cherche à vous faire faire? Prendre à la légère des menaces que vous jugez faussement dangereuses alors qu'en fait, il vous menace bel et bien?
- La fin reste la même. Les soupçons seront tournés vers lui.
- Quoiqu'il en soit, il ne faut pas vous faire courir le moindre risque. Nous devons vous protéger.J'en avise qui de droit. Je prends avec moi les pièces à conviction pour les faire analyser. On sait jamais, on peut trouver quelque chose, un indice, une empreinte partielle.
- J'en doute fort. Jeff est loin d'être stupide!
- Stupide ou pas, il peut commettre une erreur, Madame.
- Ce serait surprenant. A quoi bon savoir si c'est lui ou pas? S'il est bien le corbeau, il ne mettra jamais ses menaces à exécution.
- Ne soyez pas si sûre de vous Maître. Je vous mets sous protection
- Puisque vous insistez... ”


Les flics de l'identité judiciaire et leurs acolytes saluent solennellement Louise, Jeanne, Françoise et Virginie avant de quitter l'étude et repartir dans leurs véhicules. Les associées de Louise retournent à leur poste, Virginie accompagne l'avocate dans son bureau. Une discussion s'impose.


“ Louise, cet homme a raison, tu prends ça trop à la légère!
- Et je n'en démordrai pas. Jeff a tout simplement voulu m'intimider.
- As-tu songé au pire? Questionne Virginie.
- Tu crois qu'il veut attenter à ma vie?
- Tu m'as très bien comprise.
- Il a tout à y perdre. S'il me tue, il perd tout.. Non, ça n'a pas de sens.
- Et s'il réussit et qu'il te supprime juste par dépit, tu y as pensé à ça? Et je deviens quoi moi dans l'histoire ? Tu y as pensé à moi? Je t'aime et je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit Louise.
- Chérie, il ne m'arrivera rien. Et puis, je suis placée sous protection policière. Il ne peut rien m'arriver.
- Mais bon sang, quelle tête de mule!
- Jeff tient trop à récupérer ce cabinet. Mon assassinat anéantirait son projet. Et pour qu'il ne veuille pas lâcher le morceau, je le soupçonne d'avoir d'autres projets en tête. Non... il aime trop le fric pour s'être rangé.. Crois moi ma chérie, notre bonhomme magouille toujours.. Mais dans quel domaine, ça, je l'ignore.
- Raison de plus pour que les flics lui mettent la main au collet et le fiche au frigo pour longtemps. Tant que ce mec sera dehors, je tremblerai pour toi Louise.
- Tu ne dois pas avoir peur chérie, d'accord?” lui dit Louise en lui pincant tendrement le menton, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Bon on fait quoi? Je crois qu'on s'est grillées encore devant Jeanne et Françoise.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça?
- Je t'ai tutoyée devant elles..
- Bon, alors, on peut repartir chez moi alors.
- J'ai trouvé le prétexte du dossier.. Lequel trouver maintenant?
- Aucun. On file, et puis c'est tout. Mais on va chez toi. Je ne pense pas que les flics se mettront en planque devant chez moi.
- C'est pas faux. Mais c'est parce-qu'ils ne savent pas, c'est tout. Et c'est mieux ainsi
- Alors pourquoi ne pas aller chez moi?
- Allez, en route mon ange !
- D'accord, mais on va où alors ? Questionne Virginie, grand sourire.
- On retourne au manoir
- Heu, je suis pas très présentable
- Mais qu'est-ce-que tu dis? Tu es très belle comme ça chérie.”


Les deux femmes ferment la porte de l'office, sous l'oeil en coin de Jeanne et Françoise et disparaissent dans l'escalier avant de retrouver l'air glacial de l'hiver. Elles grimpent, direction le manoir où elles ont programmé de prendre un bon bain massant avant de se mettre enfin à la tâche.


Arrivées à destination, elles remarquent un véhicule se garant devant l'immense propriété, juste devant elles. Louise le sait, personne ne se gare jamais, ou si peu, devant le manoir. S'il s'agissait d'un visiteur, il aurait fait ouvrir la grille de l'entrée du domaine. Louise comprend aussitôt qu'une voiture banalisée de la police vient de prendre son poste. “ Et bien, ils ont pas traîné !” dit-elle. La grille s'ouvre et la 308 cc de Louise s'engage sur le chemin gravillonné de la propriété, à vitesse réduite à cause des plaques de verglas et la neige fraîchement tombée.


Xavier les attend déjà sur le perron. Une habitude qu'il n'a jamais perdue depuis la tendre enfance de Louise qui se précipitait sur lui à chaque fois qu'elle rentrait. Elle savait qu'un bon chocolat chaud dont seul Xavier connait la recette, l'attendait, accompagné de bons croissants au beurre tout chauds, qu'il confectionnait lui-même. Mais Louise lit aujourd'hui de l'inquiétude sur son doux visage.


“ Tout va bien Louise ? S'inquiète le majordome
- Oui Xavier, tout va bien, ne vous inquiétez pas.
- C'est que je ne m'attendais pas à vous revoir avant ce soir comme cela était prévu.
- Je sais bien et je suis désolée de vous prendre au dépourvu Xavier, mais des événements imprévus ont quelque peu modifié mes plans.
- Rien de bien grave j'espère.
- Non, rassurez-vous.
- Monsieur a encore fait des siennes? Si je peux me permettre.
- Monsieur nous fait encore chier. Monsieur a envoyé du courrier au cabinet pour m'intimider et me faire céder mes parts.
- J'espère que vous ne plierez pas Madame
- Bien sûr que non Xavier. Vous me connaissez trop bien pour me voir courber l'échine devant cet immonde larve.
- C'est bien ce que j'espérais Madame. Mais, quoi qu'il en soit, sachez que vous pouvez toujours compter sur moi. Je serai toujours là pour vous.
- Je sais bien Xavier. Et je vous en remercie... Et si on rentrait? On va congeler sur place si on reste ici.
- Oui! C'est ce que j'allais proposer ! Intervient Virginie, transie de froid.

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