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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 19 Sep - 15:58
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- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 19 Sep - 16:48
Mercredi.
A la gare Montparnasse, personne ne remarque les hommes et les femmes qui sont arrivés, se confondant à la foule de civils pour certains, les autres en agents de la gare, les autres, en techniciens de maintenance.
A la sandwicherie, face aux quais, les commerçants ont un effectif supplémentaire. Un homme traîne un lourd chariot contenant les divers détritus que des passants négligents laissent choir au sol. Plus loin, dans les toilettes pour dames, une femme, magnifique, s'affaire à nettoyer du carrelage déjà bien propre. Et là, encore, dans le kiosque à journaux, le vieil homme barbu a laissé sa place à une jeune femme au regard noir.
Sur les quais, l'on voit les petits groupes de militaires habituels, ceux qui se trouvent là en permanence en cas de troubles divers. Plus loin, un faux agent et son sifflet, flâne de train en train avec son bâton dans les mains. Un faux technicien de maintenance se tient auprès d'une locomotive en voie de garage, à une dizaine de mètres des consignes. Dans ce lieu même et aux environs, un agent de surface nettoie le sol, passant et repassant sans relâche son balais espagnol à chaque allée et venue. Il y a aussi un poivrot qui perturbe les voyageurs, demandant à tout va où se trouve son quai. Rien de tel que de se faire remarquer pour passer inaperçu. Un homme lit tranquillement son journal, adossé à un des gigantesques piliers qui longent les quais, à peine un peu en retrait de la zone des consignes. Un petit groupe de 3 racailles, dont deux grands blacks, fait son show à quelques mètres de la sandwicherie. Lunette noire, capuchon dévorant leur visage, ils suivent un rythme rap bien connu. Les passants se pressent de les dépasser tout en leur jetant un mauvais oeil.
Le “Belge” quitte le Georges V. Il fait toujours aussi froid, mais le ciel est dégagé, enfin. Il remonte le col de son manteau et s'engage dans la rue, parmi les anonymes. Un peu plus loin, dans une allée un peu déserte, il s'en débarrasse, laissant apparaitre une veste de cuir ordinaire. Ressemblant à Monsieur tout le monde, il hèle un taxi dans lequel il s'engouffre. Le chauffeur, un asiatique démarre après s'être renseigné sur l'adresse de destination : la gare Montparnasse.
“ Le suspect vient de quitter l'hôtel. Il est vétu d'une veste de cuir marron. Il porte une casquette à l'envers et des lunettes noires. Pantalon jeans et baskets noires. Il est monté dans un taxi Alpha Alpha 689 Romeo Xray. Vous devriez voir le véhicule dans deux minutes.
- Ok, on prend le relais. Over”
Le taxi se faufile avec aisance au milieu du trafic et arrive Place de l'Alma, avant de passer sur le pont du même nom. Une voiture banalisée de la police suit le véhicule gris, en contact radio permanent. Le “Belge” dégage un pan de son imposante veste de cuir et en sort un Havane hors de prix et l'allume sans le consentement du chauffeur qui se met à tousser des les premières volutes de fumée, qui très vite, envahissent l'habitacle.
“Monsieur, il est interdit de fumer. Vous avez pas vu l'étiquette?
- Ta gueule et roule. Je te paie, je fais ce que je veux le jaune.
- Ce n'est pas parce-que vous êtes mon client que ça vous donne tous les droits.
- Je t'ai dit de la fermer et de rouler espèce de connard. Si je t'allonge 500 biffetons, tu la fermes?”
Le chauffeur, sans cesser de tousser, regarde le “Belge” par le biais du rétroviseur et plisse ses yeux. Eekhoud devine alors un sourire approbateur sur le visage de l'Asiatique. Il a gagné. La voiture passe maintenant sur l'Avenue Rapp avant de s'engager immédiatement sur l'Avenue de la Bourdonnais. Le trafic s'intensifie, mais le taxi glisse entre les véhicules sans avoir à ralentir ou freiner une seule fois.
Le “Belge” pollue littéralement l'air de la Mercedes, le chauffeur ouvre la vitre.
“ Ferme ça immédiatement abruti ! Ca caille dehors.
- je suis désolé Monsieur, mais ça devient irrespirable ici.
- Oh, y'en a pour 15 minutes! Tu vas survivre non? Tu fumes?
- Non, je touche pas à cette saloperie.
- Ok, ouvre un peu alors.”
Sur ces paroles, Walter tire de plus belle sur son Havane et rejette une bouffée bien plus importante que les précédentes avant de prendre entre son index et son majeur l'objet du délit et de le tapoter du bout du pouce, faisant tomber outrageusement la cendre sur le tapis du véhicule. Son regard croise avec défit celui du jeune asiatique au volant.
“ Pour l'instant, aucun changement dans son itinéraire. Il vient de dépasser la place de l'école militaire et poursuit avenue de Tourville.
- Ok, on lâche pas.”
Passé le boulevard Vaugirard, le taxi arrive enfin Place Dautry. Le “Belge” est arrivé à destination. Mais il n'est pas le seul. La voiture banalisée des flics poursuit son chemin, laissant la patate chaude à leurs collègues postés sur place qui repèrent immédiatement leur homme en veste de cuir marron qui se dirige sereinement à l'intérieur de la gare.
De son côté, Jeff arrive dans un véhicule de location, louée sous un faux nom. Il a pris soin de laisser sa propre voiture, un peu plus loin afin de brouiller les pistes. Il aperçoit au loin, son grand ami Walter et arrive à sa hauteur, avant de le dépasser et de se diriger, un lourd attaché case à la main, vers la zone des consignes.
“ Le Belge devait se rendre à la Tour. Dit un homme du Cancer
- Hé bein, ils ont changé de plan, voilà tout! Ca nous arrange, on les pincera direct ici et en toute discrétion.
- Un nouveau deal encore?
- Le vrai celui là. Il croit qu'on a marché à fond avec ses fausses infos, mais notre agent infiltré a fait un excellent boulot. Je sais pas ce que cette rencontre veut dire alors que Lemoux vient faire la transaction à la gare, mais c'est évident qu'il y a anguille sous roche.”
Il ne faut que quelques secondes aux hommes du Cancer pour repérer l'arrivée des deux truands, éloignés, l'un de l'autre d'une vingtaine de mètres.
Chaque agent en place surveille sans relâche chacun des mouvements de Jeff et d'Eekhoud, continuant, nonchalamment à s'affairer à leur tâche. Les bandits continuent leur avancement sans se douter une seule seconde de ce qui les attend. Passant au milieu des voyageurs, ils progressent, souriant aux badauds qu'ils croisent ou bousculent par mégarde, ou les toisant quand leur tête ne leur revient pas, se croyant au dessus de tout, telle une forteresse imprenable.
Le “Belge” soudain, éclate de rire, songeant au Cancer dont il vient de déjouer les plans, en beauté, l'imaginant à l'autre bout de la capitale, planqué, à attendre sa venue et le coffrer.
Lemoux, peut à peu, se laisse rattraper par le Belge. Voyant que la place est propre, ils stoppent leur marche, le temps de se serrer la main avant de s'engouffrer dans la zone des consignes.
L'avocat pourri, se saisit de la clé et entreprend d'ouvrir le casier correspondant avant d'y déposer son lourd colis et retirer la seconde clé, du casier voisin où l'attend un autre colis, un attaché case contenant le million d'euros de sa commission.
“ Pourquoi tu es venu au fait Walter? On devait se voir à la Tour juste après que j'ai déposé la valise.
- Tiens, c'est les billets pour tes nouvelles vacances. Plus petit, mais dix kilos quand même. Je ne peux pas aller à la Tour, j'ai de nouveau un contretemps.
- Tout à fait exact !! Crie une voix derrière les deux hommes.”
Eekhoud et Lemoux n'ont pas le temps de réagir que deux hommes, se faufilent derrière eux, tels deux ombres. Des bracelets se ferment sur leurs poignets pendant qu'un troisième homme saisit les pièces à conviction.
“ Toi? Salaud, mais comment tu as pu..
- je suis flic, n'oublie pas. J'ai des oreilles partout et surtout, une excellente équipe.
- Je serai vite dehors et je te règlerai ton compte. J'ai un bon avocat!
- Lequel, celui là? Il est mûr pour le cabanon et il est pas prêt d'en sortir, comme toi. Allez, embarquez-moi ces pourritures, ordonne le Cancer. On sort par le niveau inférieur.”
L'altercation n'a duré que quelques secondes, dans un endroit tranquille et beaucoup moins fréquenté que les quais. Les personnels restés en retrait pour la protection des civils prennent eux aussi, la direction de la sortie.
“ Alors, tu crois que, parce-que tu nous as chopés, tu vas nous retenir longtemps ici?
- Un flag Eekhoud, un flag..
- Ah ouais! Je suis venu à la consigne! Comme tout le monde!
- Où sont tes bagages Eekhoud?
- Parce-qu'il faut automatiquement des valoches pour voyager?
- Et cette enveloppe dans ta poche, que tu tendais à Lemoux quand on t'a pincé, c'est un billet de train peut-être?
- Vous avez rien, mais absolument rien contre moi!
- C'est ce qu'on va voir.
- T'auras pas le temps de dire ouf que je serai déjà dehors alors que tu pourriras dans ton bureau crasseux.
- Tu vas y pourrir avec moi, parce-que toi, et ton copain, vous êtes nos hôtes pendant les prochaines 96 heures. Oui, petite précison, les salauds de ton genre, on les conserve un peu plus logtemps au frais. Et... couvre toi bien, il géle dans nos frigos.
- Ca peut durer encore plus longtemps que le résultat sera le même. Tu me fais pas peur le “Cancer”
- Encore une précision Eekhoud, ici, c'est pas toi le caïd. Ici, tu es rien d'autre qu'une vulgaire crapule. Et les crapules de ton genre ne me font pas peur non plus. Crois-moi, avec ce qu'on a sur toi, tu vas vite ranger ton sourire au fond du placard quand tu seras au fond du trou.
- Tu crois m'intimider?
- Et on a pas gardé les cochons ensemble. Je t'interdis de me tutoyer.
- Tu te gênes toi!
- Ici, c'est moi le boss, ok? Alors tu la fermes !
- Vous avez pas un moindre début de soupçon sur moi.
- Ah, c'est ce que tu crois! J'ai ici tous les mails et les textos que vous avez échangé, les coups de fil passés. Et Venise, tu y as été en touriste peut-être!
- Tiens, un témoin qui tombe de derrière les fagots, ça marche pas!
- Tu as tes sources, j'ai les miennes. Si j'étais toi, je ferais moins le fier. J'ai ton calendrier depuis des mois, à la minute près. Ton emploi du temps avec qui et pourquoi. Je sais même quand tu es allé pisser ou te taper une fille. Je te tiens et tu ne m'échapperas pas.” Puis s'adressant au gardien de la paix : “ Foutez moi ça au trou. Je ne veux pas qu'il voit de quelque manière que ce soit l'autre salopard”.
Dans une autre pièce de la brigade, Jeff subit les premiers assauts d'un policier.
“ Alors, l'avocat donne dans la dope?
- J'ignorais ce que contenait cette valise.
- C'est ça, fous toi de moi aussi. Et moi, je suis le Prince de Galles. Tu te balades avec 30 kg de blanche, et tu ignores ce que c'est? Tu me prends pour un pigeon ou quoi?
- J'étais un homme mort si je le faisais pas!
- Ah, au chantage? Tu craignais pour ta petite vie? Le pauvre avocat foireux, victime d'un chantage! C'est pourtant ce que tu mérites, mais je n'y crois pas un mot. Ton pote “Le Belge” serait ravi d'entendre ça! Et ta femme aussi je pense.
- Quoi, ma femme? Qu'est-ce-qu'elle vient foutre la dedans Louise?
- Monsieur a la mémoire courte.. Tiens, je te rafraichis la mémoire, lis-donc ces mails.. Ca te reviendra peut- être! Tentative d'assassinat plus trafic de stupéfiants, tu vas moisir en taule mon grand.
- Mais je n'ai rien à voir là-dedans!
- Et ces gentilles petites lettres anonymes, c'est pas toi qui les as balancées à ta femme peut-être! C'est marrant, ça tombe juste après son petit article dans le journal !
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Je n'ai rien à voir avec ça!
- Bein voyons. Ton divorce est prononcé dans quelques semaines et tu veux récupérer les parts de ta femme pour cacher tes vilaines magouilles. Mais elle veut rien entendre... il aurait pu lui arriver des bricoles.. Je me trompe peut-être?
- Je vous jure, que je n'ai rien envoyé du tout!
- Toi, jurer? La belle affaire! T'en as berné combien?
- Putain, je vous dis que....
- Et le Belge, tu le connais depuis longtemps?
- Pas assez pour me faire prendre comme un débutant et devoir executer ses sales besognes.
- Et le million, c'est une sale besogne?
- Mais c'est pas pour moi bordel, j'ai fait que la transaction
- Ah, et le “Belge”, il contrôlait lui? Ou il venait te proposer un autre chantage? J'ai plus rien à vous dire.
- Tu veux un avocat, c'est ça? Ou tu préfères te défendre toi-même. Parce-que tu vois, je doute que quelqu'un soit ravi de plaider pour un ripou comme toi.. Et Venise, c'était bien? C'est par obligation aussi que tu es allé là-bas ou pour faire un tour en gondole?
- Corinne, ma compagne, enfin, mon ex compagne voulait voir le pont des soupirs enfin, tout quoi!
- Le Danieli, tu t'es pas fait chier mon coco!
- Mais enfin...
- Tu sais, tu as de drôles d'idées.. Aller visiter un cimetière.. et tu sais, on peut y faire de mauvaises rencontres. Là aussi, on t'a fait un chantage à mort? Allez, hop, au trou..
- Je vais nier tout en bloc minable! Tout ça, c'est rien qu'un coup monté! On veut ma peau!
- Même si c'est le cas, tu sais, moi, ça m'arrange! T'inquiete donc pas, tu peux nier tout ce que tu veux, les preuves sont contre toi. Regarde ces photos. C'est moi qui suis à côté de la plaque ou tu serres chaleureusement la pince à ton maître chanteur? Et l'enveloppe là, qu'il t'a remise à Montparnasse?
- Mais putain, c'est impossible! Ces photos sont un montage, un coup monté!
- Ah, tu as perdu de ta superbe tout à coup. La police Italienne et la police Belge sont sur le coup aussi. La Colombie aussi. Aux grands maux, les grands remèdes! T'as pas le cul sorti des ronces mon vieux!”
Lemoux, la haine dans le regard et l'écume à la commissure des lèvres, est amené manu militari dans sa cellule par un gardien de la paix à la taille imposante. Pendant le court trajet qui le conduit à sa géole, il cherche discrètement son ami “ Le Belge”, mais il ne sait que trop bien que c'est peine perdue.
Louise et Virginie, enfermées dans leur bulle de bonheur, sont à mille lieues de deviner ce qu'il vient de se produire à quelques kilomètres du manoir, perdu sur un vaste terrain, coupé des turpitudes de la ville. Elles se sont installées tranquillement dans le bureau de l'avocate, ayant décidé enfin de se plonger dans le travail et de liquider les dossiers urgents avant de se concentrer sur le cas qui les interesse tout particulièrement : Jean-François Lemoux.
Rassemblant tous les documents possibles et imaginables, elles épluchent un à un chaque support susceptible d'être apporté à charge contre Jeff, ce qui revient à dire, tout.
Virginie, contrairement à son habitude à l'office, a laissé ses beaux cheveux bonds tomber en cascade sur ses épaules. Elle porte un simple jeans et un pull rouge dont le col en V laisse paraître un buste altier.
Louise, quant à elle, s'est vétue d'un pantalon en cuir et d'un pull à col roulé rose, une couleur qu'elle apprécie particulièrement et qui la met en valeur. Assises l'une à côté de l'autre, elles ont chacune chaussé leurs lunettes. Elles parcourent chaque document avec grande attention et les sériant chacun dans un dossier bien spécifique. Les seuls moments de pause qu'elles s'accordent sont des calins et des petits baisers qu'elles se donnent à intervalle régulier.
Seul, le feu alimenté par les soins du majordome, et qui crépite dans l'âtre, vient troubler le silence de la pièce. Chacune est fortement concentrée lorsque la sonnerie du téléphone portable de Louise retentit, faisant sursauter les deux femmes. L'avocate s'empare de l'appareil tout en se remettant de ses émotions. Elle lit sur le cadran lumineux, le numéro de l'appelant. Virginie la questionne du regard.
“ La police, ils doivent avoir trouvé l'origine des lettres anonymes, je ne vois rien d'autre. - On va vite le savoir!”
Il ne faut que quelques secondes à Virginie, pour deviner, au visage grave de Louise qu'un nouvel événement sérieux vient de se produire. Elle rapproche sa tête du téléphone, la collant pratiquement à celle de sa compagne, tentant de suivre les paroles de l'interlocuteur. Ne pouvant déchiffrer ce qui se dit, sa main vient s'unir à celle de Louise, lui apportant tendresse et réconfort. Louise raccroche.
“ Ma chérie, nos petits papiers ne seront plus de grande utilité à présent. Murmure Louise.
- Qu'est-ce-qui se passe mon ange?
- Jean-François est dans les locaux de la police. Il s'est fait prendre tout à l'heure à la gare Montparnasse par la brigade des stups.
- La brigade des stups?
- Figure toi qu'il a été pris, la main dans le sac en pleine transaction de drogue.
- Quoi?
- Je savais que c'était un pourri, mais là, ça dépasse tout entendement, même, si, quelque part, je sais pas pourquoi, ça ne me surprend pas. Je suis convoquée au poste. Ils lui ont collé sous le nez la tentative d'assassinat sur ma personne.
- Ils ont des preuves?
- Présomption je pense, mais y'a pas photo. Seule ma mort pouvait lui apporter ce qu'il cherchait à récupérer. Je comprends pourquoi maintenant. L'étude aurait été un bon moyen de couverture à son abominable trafic!
- Le voilà définitivement sur la touche à présent.
- Oui, et il n'y a pas que lui si j'ai bien compris. On va être un paquet à rendre des comptes ou donner des informations.
- Tu y vas maintenant?
- Oui. Tu m'accompagnes. Toi aussi, ils veulent t'entendre. Il va y avoir foule chez les flics et du beau monde, crois moi !”
Le Cancer, seul dans son bureau, savoure cet instant tant attendu. Des heures, des jours, voire des semaines de filature et de planque ont finalement porté leurs fruits. Le Belge et son bras droit sont enfin sous les verrous. Va s'ensuivre une longue procédure, des heures d'interrogatoire pour toutes les personnes ayant approché de près ou de loin les deux ordures afin de définir le rôle joué par chacun et donc, de procéder à de nouvelles interpellations pour les uns ou, dans le cas contraire, la relaxe pour les autres.
Il lui faut dés à présent contacter ses homologues belges et contacter le juge afin que celui-ci saisisse la police Belge. La police française sera ainsi dans la possibilité de seconder les policiers Belges lors des perquisitions nécessaires au domicile du malfrat et de se rendre dans tous les lieux dans lesquels il a pu se rendre.
En ce qui concerne le cas de Lemoux, ses collègues de la brigade sont en ce moment même en train d'effectuer les mêmes démarches dans la capitale.
Le service sera bientôt en ebullition, de longues heures d'interrogatoires ou de dépositions se profilent à l'horizon. Lemoux, son ex compagne Corinne Leduc, Eekhoud , le cabinet d'avocats de Louise, Thierry, les prostituées, le Georges V sans compter tous les autres, puis le personnel du Danieli dont s'occuperont ses homologues italiens. Un travail fastidieux et de longue haleine dont il a l'habitude et auquel il est rompu après plus de vingt années d'exercice. La fatigué accumulée au cours des derniers temps n'a plus d'emprise sur lui tant sa satisfaction est grande. Il est même prêt à mettre les bouchées doubles, et s'inquiètera, comme à l'accoutumée, à ce qu'aucune erreur, aucune faille ne vienne entraver la marche de la justice et permette aux crapules de profiter d'une erreur de procédure pour sortir blanchi, en toute impunité.
Xavier, Virginie et Louise arrivent à la brigade et sont illico dirigés vers le bureau de Sébastien Gavoilhe qui les accueille comme il se doit. Après de brèves salutations courtoises, le commissaire les reçoit un à un, à commencer par Louise.
“ Vos collègues, Jeanne Charbonier et Françoise Cantier viendront un peu plus tard.
- Mais je ne vous ai rien demandé Commissaire répond, Louise étonnée et amusée.
- J'ai juste remarqué que vous cherchiez quelqu'un quand vous êtes arrivés. J'ai supposé qu'il s'agissait de ces personnes.
- C'est exact Commissaire.
- Vous savez donc pourquoi vous êtes ici, Maître.
- Oui, et c'est pour cela que j'ai préféré venir le plus tôt possible.
- C'est tout à votre honneur et je vous en remercie. Vous saviez ce que manigancé votre mari?
- Bien sûr que non. Même, si, comme je l'ai dit à Virginie, cela ne me surprend pas.
- Je comprends. Il a eu de sacrés pépins avec ses agissements plus que douteux. Je voulais juste glaner des informations autres que celles que je ne possède déjà.
- Vous savez que Jean-François et moi sommes en train de divorcer.
- Je sais tout ça Madame, le raid qu'il a fait l'autre soir chez vous, qu'il s'en est pris au majordome, les lettres anonymes, mais je tenais surtout à vous voir pour l'assassinat qu'il préparait à votre encontre.
- Je ne peux pas y croire une seconde Commissaire.
- Vous avez tort, Madame. Ce genre de voyou de haut vol tuerait père et mère pour obtenir ce qu'il veut. Et, là, en l'occurence, il s'agit de votre cabinet Madame.
- Ca n'a plus de sens puisque vous l'avez arrêté.
- Certes, il ne peut plus rien contre vous et son projet tombe à l'eau définitivement.
- Alors, que me voulez-vous?
- Je voulais juste que vous me confirmiez ce que je sais déjà et vous dire que vous étiez toujours sous surveillance policière.
- Vous pensez que Jean-François peut avoir commandité mon assassinat?
- Oui. Le fait d'être derrière les barreaux ne peut empêcher ça.
- Je vois. J'étais un obstacle à ses projets, mais me voir morte serait pour lui dorénavant, la plus grande des satisfactions.
- Il n'a plus rien à perdre. Rien n'arrêtera ce genre de type pour arriver à ses fins. C'est pour cela que nous maintenons protection.”
Vient ensuite le tour de Xavier. Le majordome confie au “Cancer” les années de calomnie et d'humiliation subies par son ancien patron à son égard et les interventions incessantes de Louise pour le conserver à son service dans la grande maison familiale. Xavier dévoile le calvaire auprès de cet homme suffisant et dénonce son arrivisme démesuré. Ce que vient confirmer Virginie, quand arrive son tour.
“ Tu sais ma chérie, je suis ravie que ta protection ne soit pas interrompue.
-je trouve ça ridicule. Même s'il avait voulu attenter à ma vie..
- Tu n'y crois toujours pas hein..
- Non, parce-que la piste serait automatiquement remontée jusqu'à lui.
- Chérie, réfléchis un peu. Imagine qu'il ait commandité ton crime.. et qu'on ne puisse pas prouver que c'est lui..!
- Oui, mais là, tu vois, il est en taule chérie. Il aurait quoi à y gagner?
- Toi mon ange! Toi! Te savoir morte, c'est tout ce qui doit lui importer à présent. Car même si tu n'as rien à y voir, il va te faire porter le poids de ses échecs! Il est fini, mais toi, tu es libre. Il ne pourra pas supporter que tu continues, il fera tout pour t'arrêter, quel qu'en soit le prix.
- As-tu pensé qu'il ne peut avoir conclu de contrat sur ma tête, justement parce-qu'il est en prison?
- Tu sais aussi bien que moi que tout peut aller très vite. Il peut avoir déjà tout réglé et attendre peinard du fond de son trou que quelqu'un fasse son sale boulot à sa place. Mais bon sang, chérie, ouvre les yeux!
- Tu crois qu'il a déjà tout prévu?
- C'est ce qu'on se tue à te faire comprendre, Xavier, Gavoilhe et moi ! Son silence n'a jamais rien présagé de bon. On a peur pour toi chérie ! Il ne te laissera jamais en paix.
- De toute façon, je n'ai pas le choix. Où que j'aille, mon garde chiourme me suit.
- Et ton ange gardien aussi. Je te suivrai où tu iras. Je refuse qu'il t'arrive quoi que ce soit mon ange, tu entends?
- Et combien de temps va durer tout ce cirque d'après toi? Ils ne pourront pas assurer ma protection indéfiniment. Ce petit jeu peut durer longtemps. Si un contrat pèse sur ma tête, quand sera-t-il honoré? Demain? Dans une semaine? Un mois? Un an?
- Pour le cabinet, il y a le délai butoir de votre divorce officiel. Maintenant, il peut avoir changé ses plans! Donc, je n'en sais rien. On aurait du demander au commissaire.
- On sera à temps de le demander, ils vont pas quitter leur poste dans la seconde qui suit tu sais!
- Il va se passer quoi maintenant?
- Interrogatoire de toutes les personnes qui touchent de près ou de loin à ses ordures,. C'est une procédure énorme. Le juge, le procureur, les polices Belge, Italienne et certainement Colombienne d'après ce que j'ai compris..
- Longue, sans aucun doute, mais que l'affaire soit bouclée, c'est tout ce que je demande et qu'on entende plus parler de ces fumiers. Mais je me demande comment Jeff a pu se faire cueillir aussi bêtement..
- J'ai ma petite idée. Les documents saisis sur ordinateur et téléphone n'ont pu l'être que par une personne proche.
- Tu sais qui c'est?
- Absolument pas. Et il vaut mieux ne pas le savoir, ni par nous, ni par personne. Seul le commissaire le sait car ce ne peut-être que l'oeuvre de quelqu'un d' infiltré. L'agent exfiltré va témoigner sous X et est intervenu sous un faux nom et avec une couverture. Il sera muté dans un autre poste avec un prétexte quelconque. Personne ne doit savoir sous risque de représailles. Tu saisis?
- Oui, bien sûr chérie. C'est somme toute logique il me semble. Mais qui cela peut-il être?
- On ne le saura sans doute jamais.
- Thierry peut-être? On ne l'a pas vu au commissariat!
- Je sais pas. Si c'est lui, il viendra témoigner comme les autres, sous X, comme je t'ai dit. Mais j'en doute. Il a toujours suivi Jean-François comme son ombre. Mais ça veut rien dire, absolument rien.
- Et sa greluche ?
- Aucun risque! Elle aime trop le luxe, le fric et se faire entretenir. Pourquoi crois-tu qu'elle ait pu le supporter ? Tu sais, Jeff fréquente beaucoup de monde, ça peut être n'importe qui. Bon, maintenant qu'on est dehors, on va manger un bout?
- Quoi? Tu as faim après ce qui s'est passé?
- Un appetit d'ogre! Le fait de savoir ce salopard à l'ombre m'a excité les papilles..
- Franchement chérie, je sais pas comment tu fais!
- Quoi, t'as pas faim toi?
- Je crois que je garderais rien dans l'estomac chérie.
- Je téléphone à Xavier, qu'il nous prépare un petit encas.
- Il est 18h chérie!
- Oui! Et alors? On a du boulot à rattraper avec toutes ces histoires. On est pas encore couchées bébé.
- Mais j'y pense! Et les enfants! Quand ils vont savoir!
- Ils sont au courant par mes soins. Ils devront témoigner eux aussi. On leur expliquera quand on sera au manoir.
- Les pauvres, ça fait beaucoup en peu de temps!
- Oh, mais je pense qu'ils ne seront pas plus atterrés que ça ! Bien au contraire! Ils n'entendent plus parler de leur père que pour ses esclandres. Il y a bien longtemps qu'il ne fait plus partie de leur vie affective. Je crois qu'ils se feront un malin plaisir de le voir s'enfoncer.”
Quelques minutes plus tard, elles se fondent dans le trafic intense de la circulation parisienne. Dans le rétroviseur, Louise aperçoit la voiture banalisée de la police, qui tout comme elle subit, les caprices du trafic routier. Elle sourit en se disant que si quelqu'un devait lui ôter la vie à cet instant même, son “suiveur” aurait un champ d'action relativement limité. Dans l'habitacle, la tension est palpable. Rien ne laissait présager ce qui vient d'arriver et les deux femmes n'échangent plus un mot, pensant aux derniers événements. Le feu rouge stoppe leur itinéraire. C'est juste le temps qu'il faut à Virginie pour caresser la joue de Louise avant d'y déposer un tendre baiser auquel la brune répond en capturant ses lèvres des siennes.
Dans les services des stups, les deux lascars ruminent au fond de leur trou. Qui? Quand? Comment? Où le plan a-t-il foiré? Le Belge et l'avocat ripou, chacun dans leur coin, passent mentalement en revue la liste de leurs proches, de leurs amis mais aussi leurs ennemis, susceptibles de les avoir dénoncés. Quelqu'un d'assez proche en tout cas pour connaître tous leurs faits et gestes. Sinon, pourquoi le leurre mis en place par Eekhoud aurait-il échoué? Le Belge réfléchit, analyse et en arrive à la conclusion que, seule, une taupe infiltrée dans ses rangs, ou ceux de Jeff a pu parvenir à faire capoter leurs projets.
De son côté, malgré sa cuisante défaite, Jeff jubile. Il lui reste encore une carte maitresse à jouer, et pas des moindres. Malgré tous les soupçons qui pèsent sur lui, les missives anonymes qui le dénoncent, la machine est lancée. Perdu pour perdu, il attend déjà l'instant où quelqu'un viendra lui annoncer la mort de Louise. Sa soif de vengeance grandissant, la clé de leur arrestation ne passe plus qu'en second plan. Son cerveau malade imagine tous les scenarii possibles et imaginables de la mise à mort de sa future ex compagne. Assis sur la chape froide de ciment de se cellule, il grelote de froid, transpire à grosses gouttes. Jean-François Lemoux ressent les premiers symptômes de manque. Il fouille alors les poches de son lourd manteau et en ressort un papier d'emballage de chewing-gum duquel il retire un minuscule sachet de poudre blanche qu'il aspire à l'aide d'un stylo qu'il a pris soin de dénuder pour n'en garder que le corps. La cocaïne agit rapidement, son rythme cardiaque s'accélère, le sang frappe ses tempes, tout son corps se laisse envahir d'un sentiment de bien être. Il se laisse glisser sur le banc de ciment et s'abandonne aux effets bienfaiteurs du stupéfiant.
“ Louise?
- Ingrid!
- Je suis sur le cul! Les flics viennent de m'appeler ! Jean-François est en prison? Je vous dérange pas au moins?
- Oui, ça te surprend? Et non, tu nous déranges pas.
- A cause de son raid de l'autre jour ?
- C'est beaucoup plus grave que ça Ingrid. Jeff s'est fait cueillir pour trafic de drogue.
- Quoi?
- En début d'après-midi, ils l'ont chopé avec de la cocaïne.
- Bon sang ! Je comprends mieux ! Tu sais, ils ne m'ont pas dit grand chose au bout du fil et je trouvais bizarre puisque j'ai déjà déposé pour l'agression contre Xavier. Nom de Dieu! J'en reviens pas! Mais d'un autre côté, ça ne me surprend pas non plus. Au moins, tu vas avoir la paix ma chérie!
- J'espère bien ! Répond Louise! Figure toi qu'ils le soupçonnent de vouloir me tuer.
- Je croyais t'avoir convaincue ma chérie.. rétorque Virginie.
- Tu as réussi à me faire douter. Mais j'ai du mal encore à y croire, je dois l'avouer.
- Mon ange! Je te l'ai déjà expliqué en long, en large et en travers! Vois jusqu'où il est allé! Et il est capable d'aller encore plus loin, crois moi!
- Mais enfin, de quoi vous parlez ?” Questionne Ingrid. Tu veux dire que Jean-François veut te descendre? C'est lui qui a envoyé les lettres anonymes?
- C'est ce que pensent les flics en tout cas. Mais pour eux, ça ne fait pas l'ombre d'un doute.
- Oui, j'imagine et je devine très bien ses desseins.. Mais j'avoue que ces lettres anonymes n'ont pas de sens.
- Ah, tu vois! Toi aussi! Ca sert à quoi ces lettres si c'est pour se faire pincer apres? Ca ne tient pas debout! C'est bien ce que je dis!
- Il doit y avoir une explication qui m'échappe rajoute Virginie.
- Et laquelle mon coeur?
- Je viens de te le dire, ça m'échappe. Soit... comme tu disais, c'était pour t'intimider. Soit.. bein il est cinglé, c'est tout. Se faire plaisir à te faire peur avant de passer à l'acte.”
A la gare Montparnasse, personne ne remarque les hommes et les femmes qui sont arrivés, se confondant à la foule de civils pour certains, les autres en agents de la gare, les autres, en techniciens de maintenance.
A la sandwicherie, face aux quais, les commerçants ont un effectif supplémentaire. Un homme traîne un lourd chariot contenant les divers détritus que des passants négligents laissent choir au sol. Plus loin, dans les toilettes pour dames, une femme, magnifique, s'affaire à nettoyer du carrelage déjà bien propre. Et là, encore, dans le kiosque à journaux, le vieil homme barbu a laissé sa place à une jeune femme au regard noir.
Sur les quais, l'on voit les petits groupes de militaires habituels, ceux qui se trouvent là en permanence en cas de troubles divers. Plus loin, un faux agent et son sifflet, flâne de train en train avec son bâton dans les mains. Un faux technicien de maintenance se tient auprès d'une locomotive en voie de garage, à une dizaine de mètres des consignes. Dans ce lieu même et aux environs, un agent de surface nettoie le sol, passant et repassant sans relâche son balais espagnol à chaque allée et venue. Il y a aussi un poivrot qui perturbe les voyageurs, demandant à tout va où se trouve son quai. Rien de tel que de se faire remarquer pour passer inaperçu. Un homme lit tranquillement son journal, adossé à un des gigantesques piliers qui longent les quais, à peine un peu en retrait de la zone des consignes. Un petit groupe de 3 racailles, dont deux grands blacks, fait son show à quelques mètres de la sandwicherie. Lunette noire, capuchon dévorant leur visage, ils suivent un rythme rap bien connu. Les passants se pressent de les dépasser tout en leur jetant un mauvais oeil.
Le “Belge” quitte le Georges V. Il fait toujours aussi froid, mais le ciel est dégagé, enfin. Il remonte le col de son manteau et s'engage dans la rue, parmi les anonymes. Un peu plus loin, dans une allée un peu déserte, il s'en débarrasse, laissant apparaitre une veste de cuir ordinaire. Ressemblant à Monsieur tout le monde, il hèle un taxi dans lequel il s'engouffre. Le chauffeur, un asiatique démarre après s'être renseigné sur l'adresse de destination : la gare Montparnasse.
“ Le suspect vient de quitter l'hôtel. Il est vétu d'une veste de cuir marron. Il porte une casquette à l'envers et des lunettes noires. Pantalon jeans et baskets noires. Il est monté dans un taxi Alpha Alpha 689 Romeo Xray. Vous devriez voir le véhicule dans deux minutes.
- Ok, on prend le relais. Over”
Le taxi se faufile avec aisance au milieu du trafic et arrive Place de l'Alma, avant de passer sur le pont du même nom. Une voiture banalisée de la police suit le véhicule gris, en contact radio permanent. Le “Belge” dégage un pan de son imposante veste de cuir et en sort un Havane hors de prix et l'allume sans le consentement du chauffeur qui se met à tousser des les premières volutes de fumée, qui très vite, envahissent l'habitacle.
“Monsieur, il est interdit de fumer. Vous avez pas vu l'étiquette?
- Ta gueule et roule. Je te paie, je fais ce que je veux le jaune.
- Ce n'est pas parce-que vous êtes mon client que ça vous donne tous les droits.
- Je t'ai dit de la fermer et de rouler espèce de connard. Si je t'allonge 500 biffetons, tu la fermes?”
Le chauffeur, sans cesser de tousser, regarde le “Belge” par le biais du rétroviseur et plisse ses yeux. Eekhoud devine alors un sourire approbateur sur le visage de l'Asiatique. Il a gagné. La voiture passe maintenant sur l'Avenue Rapp avant de s'engager immédiatement sur l'Avenue de la Bourdonnais. Le trafic s'intensifie, mais le taxi glisse entre les véhicules sans avoir à ralentir ou freiner une seule fois.
Le “Belge” pollue littéralement l'air de la Mercedes, le chauffeur ouvre la vitre.
“ Ferme ça immédiatement abruti ! Ca caille dehors.
- je suis désolé Monsieur, mais ça devient irrespirable ici.
- Oh, y'en a pour 15 minutes! Tu vas survivre non? Tu fumes?
- Non, je touche pas à cette saloperie.
- Ok, ouvre un peu alors.”
Sur ces paroles, Walter tire de plus belle sur son Havane et rejette une bouffée bien plus importante que les précédentes avant de prendre entre son index et son majeur l'objet du délit et de le tapoter du bout du pouce, faisant tomber outrageusement la cendre sur le tapis du véhicule. Son regard croise avec défit celui du jeune asiatique au volant.
“ Pour l'instant, aucun changement dans son itinéraire. Il vient de dépasser la place de l'école militaire et poursuit avenue de Tourville.
- Ok, on lâche pas.”
Passé le boulevard Vaugirard, le taxi arrive enfin Place Dautry. Le “Belge” est arrivé à destination. Mais il n'est pas le seul. La voiture banalisée des flics poursuit son chemin, laissant la patate chaude à leurs collègues postés sur place qui repèrent immédiatement leur homme en veste de cuir marron qui se dirige sereinement à l'intérieur de la gare.
De son côté, Jeff arrive dans un véhicule de location, louée sous un faux nom. Il a pris soin de laisser sa propre voiture, un peu plus loin afin de brouiller les pistes. Il aperçoit au loin, son grand ami Walter et arrive à sa hauteur, avant de le dépasser et de se diriger, un lourd attaché case à la main, vers la zone des consignes.
“ Le Belge devait se rendre à la Tour. Dit un homme du Cancer
- Hé bein, ils ont changé de plan, voilà tout! Ca nous arrange, on les pincera direct ici et en toute discrétion.
- Un nouveau deal encore?
- Le vrai celui là. Il croit qu'on a marché à fond avec ses fausses infos, mais notre agent infiltré a fait un excellent boulot. Je sais pas ce que cette rencontre veut dire alors que Lemoux vient faire la transaction à la gare, mais c'est évident qu'il y a anguille sous roche.”
Il ne faut que quelques secondes aux hommes du Cancer pour repérer l'arrivée des deux truands, éloignés, l'un de l'autre d'une vingtaine de mètres.
Chaque agent en place surveille sans relâche chacun des mouvements de Jeff et d'Eekhoud, continuant, nonchalamment à s'affairer à leur tâche. Les bandits continuent leur avancement sans se douter une seule seconde de ce qui les attend. Passant au milieu des voyageurs, ils progressent, souriant aux badauds qu'ils croisent ou bousculent par mégarde, ou les toisant quand leur tête ne leur revient pas, se croyant au dessus de tout, telle une forteresse imprenable.
Le “Belge” soudain, éclate de rire, songeant au Cancer dont il vient de déjouer les plans, en beauté, l'imaginant à l'autre bout de la capitale, planqué, à attendre sa venue et le coffrer.
Lemoux, peut à peu, se laisse rattraper par le Belge. Voyant que la place est propre, ils stoppent leur marche, le temps de se serrer la main avant de s'engouffrer dans la zone des consignes.
L'avocat pourri, se saisit de la clé et entreprend d'ouvrir le casier correspondant avant d'y déposer son lourd colis et retirer la seconde clé, du casier voisin où l'attend un autre colis, un attaché case contenant le million d'euros de sa commission.
“ Pourquoi tu es venu au fait Walter? On devait se voir à la Tour juste après que j'ai déposé la valise.
- Tiens, c'est les billets pour tes nouvelles vacances. Plus petit, mais dix kilos quand même. Je ne peux pas aller à la Tour, j'ai de nouveau un contretemps.
- Tout à fait exact !! Crie une voix derrière les deux hommes.”
Eekhoud et Lemoux n'ont pas le temps de réagir que deux hommes, se faufilent derrière eux, tels deux ombres. Des bracelets se ferment sur leurs poignets pendant qu'un troisième homme saisit les pièces à conviction.
“ Toi? Salaud, mais comment tu as pu..
- je suis flic, n'oublie pas. J'ai des oreilles partout et surtout, une excellente équipe.
- Je serai vite dehors et je te règlerai ton compte. J'ai un bon avocat!
- Lequel, celui là? Il est mûr pour le cabanon et il est pas prêt d'en sortir, comme toi. Allez, embarquez-moi ces pourritures, ordonne le Cancer. On sort par le niveau inférieur.”
L'altercation n'a duré que quelques secondes, dans un endroit tranquille et beaucoup moins fréquenté que les quais. Les personnels restés en retrait pour la protection des civils prennent eux aussi, la direction de la sortie.
“ Alors, tu crois que, parce-que tu nous as chopés, tu vas nous retenir longtemps ici?
- Un flag Eekhoud, un flag..
- Ah ouais! Je suis venu à la consigne! Comme tout le monde!
- Où sont tes bagages Eekhoud?
- Parce-qu'il faut automatiquement des valoches pour voyager?
- Et cette enveloppe dans ta poche, que tu tendais à Lemoux quand on t'a pincé, c'est un billet de train peut-être?
- Vous avez rien, mais absolument rien contre moi!
- C'est ce qu'on va voir.
- T'auras pas le temps de dire ouf que je serai déjà dehors alors que tu pourriras dans ton bureau crasseux.
- Tu vas y pourrir avec moi, parce-que toi, et ton copain, vous êtes nos hôtes pendant les prochaines 96 heures. Oui, petite précison, les salauds de ton genre, on les conserve un peu plus logtemps au frais. Et... couvre toi bien, il géle dans nos frigos.
- Ca peut durer encore plus longtemps que le résultat sera le même. Tu me fais pas peur le “Cancer”
- Encore une précision Eekhoud, ici, c'est pas toi le caïd. Ici, tu es rien d'autre qu'une vulgaire crapule. Et les crapules de ton genre ne me font pas peur non plus. Crois-moi, avec ce qu'on a sur toi, tu vas vite ranger ton sourire au fond du placard quand tu seras au fond du trou.
- Tu crois m'intimider?
- Et on a pas gardé les cochons ensemble. Je t'interdis de me tutoyer.
- Tu te gênes toi!
- Ici, c'est moi le boss, ok? Alors tu la fermes !
- Vous avez pas un moindre début de soupçon sur moi.
- Ah, c'est ce que tu crois! J'ai ici tous les mails et les textos que vous avez échangé, les coups de fil passés. Et Venise, tu y as été en touriste peut-être!
- Tiens, un témoin qui tombe de derrière les fagots, ça marche pas!
- Tu as tes sources, j'ai les miennes. Si j'étais toi, je ferais moins le fier. J'ai ton calendrier depuis des mois, à la minute près. Ton emploi du temps avec qui et pourquoi. Je sais même quand tu es allé pisser ou te taper une fille. Je te tiens et tu ne m'échapperas pas.” Puis s'adressant au gardien de la paix : “ Foutez moi ça au trou. Je ne veux pas qu'il voit de quelque manière que ce soit l'autre salopard”.
Dans une autre pièce de la brigade, Jeff subit les premiers assauts d'un policier.
“ Alors, l'avocat donne dans la dope?
- J'ignorais ce que contenait cette valise.
- C'est ça, fous toi de moi aussi. Et moi, je suis le Prince de Galles. Tu te balades avec 30 kg de blanche, et tu ignores ce que c'est? Tu me prends pour un pigeon ou quoi?
- J'étais un homme mort si je le faisais pas!
- Ah, au chantage? Tu craignais pour ta petite vie? Le pauvre avocat foireux, victime d'un chantage! C'est pourtant ce que tu mérites, mais je n'y crois pas un mot. Ton pote “Le Belge” serait ravi d'entendre ça! Et ta femme aussi je pense.
- Quoi, ma femme? Qu'est-ce-qu'elle vient foutre la dedans Louise?
- Monsieur a la mémoire courte.. Tiens, je te rafraichis la mémoire, lis-donc ces mails.. Ca te reviendra peut- être! Tentative d'assassinat plus trafic de stupéfiants, tu vas moisir en taule mon grand.
- Mais je n'ai rien à voir là-dedans!
- Et ces gentilles petites lettres anonymes, c'est pas toi qui les as balancées à ta femme peut-être! C'est marrant, ça tombe juste après son petit article dans le journal !
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Je n'ai rien à voir avec ça!
- Bein voyons. Ton divorce est prononcé dans quelques semaines et tu veux récupérer les parts de ta femme pour cacher tes vilaines magouilles. Mais elle veut rien entendre... il aurait pu lui arriver des bricoles.. Je me trompe peut-être?
- Je vous jure, que je n'ai rien envoyé du tout!
- Toi, jurer? La belle affaire! T'en as berné combien?
- Putain, je vous dis que....
- Et le Belge, tu le connais depuis longtemps?
- Pas assez pour me faire prendre comme un débutant et devoir executer ses sales besognes.
- Et le million, c'est une sale besogne?
- Mais c'est pas pour moi bordel, j'ai fait que la transaction
- Ah, et le “Belge”, il contrôlait lui? Ou il venait te proposer un autre chantage? J'ai plus rien à vous dire.
- Tu veux un avocat, c'est ça? Ou tu préfères te défendre toi-même. Parce-que tu vois, je doute que quelqu'un soit ravi de plaider pour un ripou comme toi.. Et Venise, c'était bien? C'est par obligation aussi que tu es allé là-bas ou pour faire un tour en gondole?
- Corinne, ma compagne, enfin, mon ex compagne voulait voir le pont des soupirs enfin, tout quoi!
- Le Danieli, tu t'es pas fait chier mon coco!
- Mais enfin...
- Tu sais, tu as de drôles d'idées.. Aller visiter un cimetière.. et tu sais, on peut y faire de mauvaises rencontres. Là aussi, on t'a fait un chantage à mort? Allez, hop, au trou..
- Je vais nier tout en bloc minable! Tout ça, c'est rien qu'un coup monté! On veut ma peau!
- Même si c'est le cas, tu sais, moi, ça m'arrange! T'inquiete donc pas, tu peux nier tout ce que tu veux, les preuves sont contre toi. Regarde ces photos. C'est moi qui suis à côté de la plaque ou tu serres chaleureusement la pince à ton maître chanteur? Et l'enveloppe là, qu'il t'a remise à Montparnasse?
- Mais putain, c'est impossible! Ces photos sont un montage, un coup monté!
- Ah, tu as perdu de ta superbe tout à coup. La police Italienne et la police Belge sont sur le coup aussi. La Colombie aussi. Aux grands maux, les grands remèdes! T'as pas le cul sorti des ronces mon vieux!”
Lemoux, la haine dans le regard et l'écume à la commissure des lèvres, est amené manu militari dans sa cellule par un gardien de la paix à la taille imposante. Pendant le court trajet qui le conduit à sa géole, il cherche discrètement son ami “ Le Belge”, mais il ne sait que trop bien que c'est peine perdue.
Louise et Virginie, enfermées dans leur bulle de bonheur, sont à mille lieues de deviner ce qu'il vient de se produire à quelques kilomètres du manoir, perdu sur un vaste terrain, coupé des turpitudes de la ville. Elles se sont installées tranquillement dans le bureau de l'avocate, ayant décidé enfin de se plonger dans le travail et de liquider les dossiers urgents avant de se concentrer sur le cas qui les interesse tout particulièrement : Jean-François Lemoux.
Rassemblant tous les documents possibles et imaginables, elles épluchent un à un chaque support susceptible d'être apporté à charge contre Jeff, ce qui revient à dire, tout.
Virginie, contrairement à son habitude à l'office, a laissé ses beaux cheveux bonds tomber en cascade sur ses épaules. Elle porte un simple jeans et un pull rouge dont le col en V laisse paraître un buste altier.
Louise, quant à elle, s'est vétue d'un pantalon en cuir et d'un pull à col roulé rose, une couleur qu'elle apprécie particulièrement et qui la met en valeur. Assises l'une à côté de l'autre, elles ont chacune chaussé leurs lunettes. Elles parcourent chaque document avec grande attention et les sériant chacun dans un dossier bien spécifique. Les seuls moments de pause qu'elles s'accordent sont des calins et des petits baisers qu'elles se donnent à intervalle régulier.
Seul, le feu alimenté par les soins du majordome, et qui crépite dans l'âtre, vient troubler le silence de la pièce. Chacune est fortement concentrée lorsque la sonnerie du téléphone portable de Louise retentit, faisant sursauter les deux femmes. L'avocate s'empare de l'appareil tout en se remettant de ses émotions. Elle lit sur le cadran lumineux, le numéro de l'appelant. Virginie la questionne du regard.
“ La police, ils doivent avoir trouvé l'origine des lettres anonymes, je ne vois rien d'autre. - On va vite le savoir!”
Il ne faut que quelques secondes à Virginie, pour deviner, au visage grave de Louise qu'un nouvel événement sérieux vient de se produire. Elle rapproche sa tête du téléphone, la collant pratiquement à celle de sa compagne, tentant de suivre les paroles de l'interlocuteur. Ne pouvant déchiffrer ce qui se dit, sa main vient s'unir à celle de Louise, lui apportant tendresse et réconfort. Louise raccroche.
“ Ma chérie, nos petits papiers ne seront plus de grande utilité à présent. Murmure Louise.
- Qu'est-ce-qui se passe mon ange?
- Jean-François est dans les locaux de la police. Il s'est fait prendre tout à l'heure à la gare Montparnasse par la brigade des stups.
- La brigade des stups?
- Figure toi qu'il a été pris, la main dans le sac en pleine transaction de drogue.
- Quoi?
- Je savais que c'était un pourri, mais là, ça dépasse tout entendement, même, si, quelque part, je sais pas pourquoi, ça ne me surprend pas. Je suis convoquée au poste. Ils lui ont collé sous le nez la tentative d'assassinat sur ma personne.
- Ils ont des preuves?
- Présomption je pense, mais y'a pas photo. Seule ma mort pouvait lui apporter ce qu'il cherchait à récupérer. Je comprends pourquoi maintenant. L'étude aurait été un bon moyen de couverture à son abominable trafic!
- Le voilà définitivement sur la touche à présent.
- Oui, et il n'y a pas que lui si j'ai bien compris. On va être un paquet à rendre des comptes ou donner des informations.
- Tu y vas maintenant?
- Oui. Tu m'accompagnes. Toi aussi, ils veulent t'entendre. Il va y avoir foule chez les flics et du beau monde, crois moi !”
Le Cancer, seul dans son bureau, savoure cet instant tant attendu. Des heures, des jours, voire des semaines de filature et de planque ont finalement porté leurs fruits. Le Belge et son bras droit sont enfin sous les verrous. Va s'ensuivre une longue procédure, des heures d'interrogatoire pour toutes les personnes ayant approché de près ou de loin les deux ordures afin de définir le rôle joué par chacun et donc, de procéder à de nouvelles interpellations pour les uns ou, dans le cas contraire, la relaxe pour les autres.
Il lui faut dés à présent contacter ses homologues belges et contacter le juge afin que celui-ci saisisse la police Belge. La police française sera ainsi dans la possibilité de seconder les policiers Belges lors des perquisitions nécessaires au domicile du malfrat et de se rendre dans tous les lieux dans lesquels il a pu se rendre.
En ce qui concerne le cas de Lemoux, ses collègues de la brigade sont en ce moment même en train d'effectuer les mêmes démarches dans la capitale.
Le service sera bientôt en ebullition, de longues heures d'interrogatoires ou de dépositions se profilent à l'horizon. Lemoux, son ex compagne Corinne Leduc, Eekhoud , le cabinet d'avocats de Louise, Thierry, les prostituées, le Georges V sans compter tous les autres, puis le personnel du Danieli dont s'occuperont ses homologues italiens. Un travail fastidieux et de longue haleine dont il a l'habitude et auquel il est rompu après plus de vingt années d'exercice. La fatigué accumulée au cours des derniers temps n'a plus d'emprise sur lui tant sa satisfaction est grande. Il est même prêt à mettre les bouchées doubles, et s'inquiètera, comme à l'accoutumée, à ce qu'aucune erreur, aucune faille ne vienne entraver la marche de la justice et permette aux crapules de profiter d'une erreur de procédure pour sortir blanchi, en toute impunité.
Xavier, Virginie et Louise arrivent à la brigade et sont illico dirigés vers le bureau de Sébastien Gavoilhe qui les accueille comme il se doit. Après de brèves salutations courtoises, le commissaire les reçoit un à un, à commencer par Louise.
“ Vos collègues, Jeanne Charbonier et Françoise Cantier viendront un peu plus tard.
- Mais je ne vous ai rien demandé Commissaire répond, Louise étonnée et amusée.
- J'ai juste remarqué que vous cherchiez quelqu'un quand vous êtes arrivés. J'ai supposé qu'il s'agissait de ces personnes.
- C'est exact Commissaire.
- Vous savez donc pourquoi vous êtes ici, Maître.
- Oui, et c'est pour cela que j'ai préféré venir le plus tôt possible.
- C'est tout à votre honneur et je vous en remercie. Vous saviez ce que manigancé votre mari?
- Bien sûr que non. Même, si, comme je l'ai dit à Virginie, cela ne me surprend pas.
- Je comprends. Il a eu de sacrés pépins avec ses agissements plus que douteux. Je voulais juste glaner des informations autres que celles que je ne possède déjà.
- Vous savez que Jean-François et moi sommes en train de divorcer.
- Je sais tout ça Madame, le raid qu'il a fait l'autre soir chez vous, qu'il s'en est pris au majordome, les lettres anonymes, mais je tenais surtout à vous voir pour l'assassinat qu'il préparait à votre encontre.
- Je ne peux pas y croire une seconde Commissaire.
- Vous avez tort, Madame. Ce genre de voyou de haut vol tuerait père et mère pour obtenir ce qu'il veut. Et, là, en l'occurence, il s'agit de votre cabinet Madame.
- Ca n'a plus de sens puisque vous l'avez arrêté.
- Certes, il ne peut plus rien contre vous et son projet tombe à l'eau définitivement.
- Alors, que me voulez-vous?
- Je voulais juste que vous me confirmiez ce que je sais déjà et vous dire que vous étiez toujours sous surveillance policière.
- Vous pensez que Jean-François peut avoir commandité mon assassinat?
- Oui. Le fait d'être derrière les barreaux ne peut empêcher ça.
- Je vois. J'étais un obstacle à ses projets, mais me voir morte serait pour lui dorénavant, la plus grande des satisfactions.
- Il n'a plus rien à perdre. Rien n'arrêtera ce genre de type pour arriver à ses fins. C'est pour cela que nous maintenons protection.”
Vient ensuite le tour de Xavier. Le majordome confie au “Cancer” les années de calomnie et d'humiliation subies par son ancien patron à son égard et les interventions incessantes de Louise pour le conserver à son service dans la grande maison familiale. Xavier dévoile le calvaire auprès de cet homme suffisant et dénonce son arrivisme démesuré. Ce que vient confirmer Virginie, quand arrive son tour.
“ Tu sais ma chérie, je suis ravie que ta protection ne soit pas interrompue.
-je trouve ça ridicule. Même s'il avait voulu attenter à ma vie..
- Tu n'y crois toujours pas hein..
- Non, parce-que la piste serait automatiquement remontée jusqu'à lui.
- Chérie, réfléchis un peu. Imagine qu'il ait commandité ton crime.. et qu'on ne puisse pas prouver que c'est lui..!
- Oui, mais là, tu vois, il est en taule chérie. Il aurait quoi à y gagner?
- Toi mon ange! Toi! Te savoir morte, c'est tout ce qui doit lui importer à présent. Car même si tu n'as rien à y voir, il va te faire porter le poids de ses échecs! Il est fini, mais toi, tu es libre. Il ne pourra pas supporter que tu continues, il fera tout pour t'arrêter, quel qu'en soit le prix.
- As-tu pensé qu'il ne peut avoir conclu de contrat sur ma tête, justement parce-qu'il est en prison?
- Tu sais aussi bien que moi que tout peut aller très vite. Il peut avoir déjà tout réglé et attendre peinard du fond de son trou que quelqu'un fasse son sale boulot à sa place. Mais bon sang, chérie, ouvre les yeux!
- Tu crois qu'il a déjà tout prévu?
- C'est ce qu'on se tue à te faire comprendre, Xavier, Gavoilhe et moi ! Son silence n'a jamais rien présagé de bon. On a peur pour toi chérie ! Il ne te laissera jamais en paix.
- De toute façon, je n'ai pas le choix. Où que j'aille, mon garde chiourme me suit.
- Et ton ange gardien aussi. Je te suivrai où tu iras. Je refuse qu'il t'arrive quoi que ce soit mon ange, tu entends?
- Et combien de temps va durer tout ce cirque d'après toi? Ils ne pourront pas assurer ma protection indéfiniment. Ce petit jeu peut durer longtemps. Si un contrat pèse sur ma tête, quand sera-t-il honoré? Demain? Dans une semaine? Un mois? Un an?
- Pour le cabinet, il y a le délai butoir de votre divorce officiel. Maintenant, il peut avoir changé ses plans! Donc, je n'en sais rien. On aurait du demander au commissaire.
- On sera à temps de le demander, ils vont pas quitter leur poste dans la seconde qui suit tu sais!
- Il va se passer quoi maintenant?
- Interrogatoire de toutes les personnes qui touchent de près ou de loin à ses ordures,. C'est une procédure énorme. Le juge, le procureur, les polices Belge, Italienne et certainement Colombienne d'après ce que j'ai compris..
- Longue, sans aucun doute, mais que l'affaire soit bouclée, c'est tout ce que je demande et qu'on entende plus parler de ces fumiers. Mais je me demande comment Jeff a pu se faire cueillir aussi bêtement..
- J'ai ma petite idée. Les documents saisis sur ordinateur et téléphone n'ont pu l'être que par une personne proche.
- Tu sais qui c'est?
- Absolument pas. Et il vaut mieux ne pas le savoir, ni par nous, ni par personne. Seul le commissaire le sait car ce ne peut-être que l'oeuvre de quelqu'un d' infiltré. L'agent exfiltré va témoigner sous X et est intervenu sous un faux nom et avec une couverture. Il sera muté dans un autre poste avec un prétexte quelconque. Personne ne doit savoir sous risque de représailles. Tu saisis?
- Oui, bien sûr chérie. C'est somme toute logique il me semble. Mais qui cela peut-il être?
- On ne le saura sans doute jamais.
- Thierry peut-être? On ne l'a pas vu au commissariat!
- Je sais pas. Si c'est lui, il viendra témoigner comme les autres, sous X, comme je t'ai dit. Mais j'en doute. Il a toujours suivi Jean-François comme son ombre. Mais ça veut rien dire, absolument rien.
- Et sa greluche ?
- Aucun risque! Elle aime trop le luxe, le fric et se faire entretenir. Pourquoi crois-tu qu'elle ait pu le supporter ? Tu sais, Jeff fréquente beaucoup de monde, ça peut être n'importe qui. Bon, maintenant qu'on est dehors, on va manger un bout?
- Quoi? Tu as faim après ce qui s'est passé?
- Un appetit d'ogre! Le fait de savoir ce salopard à l'ombre m'a excité les papilles..
- Franchement chérie, je sais pas comment tu fais!
- Quoi, t'as pas faim toi?
- Je crois que je garderais rien dans l'estomac chérie.
- Je téléphone à Xavier, qu'il nous prépare un petit encas.
- Il est 18h chérie!
- Oui! Et alors? On a du boulot à rattraper avec toutes ces histoires. On est pas encore couchées bébé.
- Mais j'y pense! Et les enfants! Quand ils vont savoir!
- Ils sont au courant par mes soins. Ils devront témoigner eux aussi. On leur expliquera quand on sera au manoir.
- Les pauvres, ça fait beaucoup en peu de temps!
- Oh, mais je pense qu'ils ne seront pas plus atterrés que ça ! Bien au contraire! Ils n'entendent plus parler de leur père que pour ses esclandres. Il y a bien longtemps qu'il ne fait plus partie de leur vie affective. Je crois qu'ils se feront un malin plaisir de le voir s'enfoncer.”
Quelques minutes plus tard, elles se fondent dans le trafic intense de la circulation parisienne. Dans le rétroviseur, Louise aperçoit la voiture banalisée de la police, qui tout comme elle subit, les caprices du trafic routier. Elle sourit en se disant que si quelqu'un devait lui ôter la vie à cet instant même, son “suiveur” aurait un champ d'action relativement limité. Dans l'habitacle, la tension est palpable. Rien ne laissait présager ce qui vient d'arriver et les deux femmes n'échangent plus un mot, pensant aux derniers événements. Le feu rouge stoppe leur itinéraire. C'est juste le temps qu'il faut à Virginie pour caresser la joue de Louise avant d'y déposer un tendre baiser auquel la brune répond en capturant ses lèvres des siennes.
Dans les services des stups, les deux lascars ruminent au fond de leur trou. Qui? Quand? Comment? Où le plan a-t-il foiré? Le Belge et l'avocat ripou, chacun dans leur coin, passent mentalement en revue la liste de leurs proches, de leurs amis mais aussi leurs ennemis, susceptibles de les avoir dénoncés. Quelqu'un d'assez proche en tout cas pour connaître tous leurs faits et gestes. Sinon, pourquoi le leurre mis en place par Eekhoud aurait-il échoué? Le Belge réfléchit, analyse et en arrive à la conclusion que, seule, une taupe infiltrée dans ses rangs, ou ceux de Jeff a pu parvenir à faire capoter leurs projets.
De son côté, malgré sa cuisante défaite, Jeff jubile. Il lui reste encore une carte maitresse à jouer, et pas des moindres. Malgré tous les soupçons qui pèsent sur lui, les missives anonymes qui le dénoncent, la machine est lancée. Perdu pour perdu, il attend déjà l'instant où quelqu'un viendra lui annoncer la mort de Louise. Sa soif de vengeance grandissant, la clé de leur arrestation ne passe plus qu'en second plan. Son cerveau malade imagine tous les scenarii possibles et imaginables de la mise à mort de sa future ex compagne. Assis sur la chape froide de ciment de se cellule, il grelote de froid, transpire à grosses gouttes. Jean-François Lemoux ressent les premiers symptômes de manque. Il fouille alors les poches de son lourd manteau et en ressort un papier d'emballage de chewing-gum duquel il retire un minuscule sachet de poudre blanche qu'il aspire à l'aide d'un stylo qu'il a pris soin de dénuder pour n'en garder que le corps. La cocaïne agit rapidement, son rythme cardiaque s'accélère, le sang frappe ses tempes, tout son corps se laisse envahir d'un sentiment de bien être. Il se laisse glisser sur le banc de ciment et s'abandonne aux effets bienfaiteurs du stupéfiant.
“ Louise?
- Ingrid!
- Je suis sur le cul! Les flics viennent de m'appeler ! Jean-François est en prison? Je vous dérange pas au moins?
- Oui, ça te surprend? Et non, tu nous déranges pas.
- A cause de son raid de l'autre jour ?
- C'est beaucoup plus grave que ça Ingrid. Jeff s'est fait cueillir pour trafic de drogue.
- Quoi?
- En début d'après-midi, ils l'ont chopé avec de la cocaïne.
- Bon sang ! Je comprends mieux ! Tu sais, ils ne m'ont pas dit grand chose au bout du fil et je trouvais bizarre puisque j'ai déjà déposé pour l'agression contre Xavier. Nom de Dieu! J'en reviens pas! Mais d'un autre côté, ça ne me surprend pas non plus. Au moins, tu vas avoir la paix ma chérie!
- J'espère bien ! Répond Louise! Figure toi qu'ils le soupçonnent de vouloir me tuer.
- Je croyais t'avoir convaincue ma chérie.. rétorque Virginie.
- Tu as réussi à me faire douter. Mais j'ai du mal encore à y croire, je dois l'avouer.
- Mon ange! Je te l'ai déjà expliqué en long, en large et en travers! Vois jusqu'où il est allé! Et il est capable d'aller encore plus loin, crois moi!
- Mais enfin, de quoi vous parlez ?” Questionne Ingrid. Tu veux dire que Jean-François veut te descendre? C'est lui qui a envoyé les lettres anonymes?
- C'est ce que pensent les flics en tout cas. Mais pour eux, ça ne fait pas l'ombre d'un doute.
- Oui, j'imagine et je devine très bien ses desseins.. Mais j'avoue que ces lettres anonymes n'ont pas de sens.
- Ah, tu vois! Toi aussi! Ca sert à quoi ces lettres si c'est pour se faire pincer apres? Ca ne tient pas debout! C'est bien ce que je dis!
- Il doit y avoir une explication qui m'échappe rajoute Virginie.
- Et laquelle mon coeur?
- Je viens de te le dire, ça m'échappe. Soit... comme tu disais, c'était pour t'intimider. Soit.. bein il est cinglé, c'est tout. Se faire plaisir à te faire peur avant de passer à l'acte.”
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 19 Sep - 17:14
Ah, mais t'es juste pas possible .... mdr
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 19 Sep - 17:19
J'ai faim...très faim...et te lire me passionne...
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 19 Sep - 17:23
Je vois, je vois, ton appetit est insatiable!!!!
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 9:56
Xavier assiste à la discussion des trois femmes, se permettant d'écouter et d'enregistrer les informations. Comme toujours, il vaque à ses affaires si discrètement que Virginie, Louise et Ingrid remarquent à peine sa présence, ni les regards qu'il leur lance. Etouffant sa joie sur les événements, il débarrasse le petit encas préparé en urgence à la demande expresse de sa patronne.
A pas feutrés, il traverse la cuisine, les bras chargés de victuailles dignes d'un gueuleton. L'appétit exacerbé de Louise l'a profondément surpris, et quelque peu amusé. Cela est si inhabituel chez Louise. L'arrivée de Virginie dans sa vie et au manoir a provoqué un chamboulement conséquent dans la petite communauté. Il ne pouvait espérer mieux dans les desseins personnels qu'il s'était construit secrètement depuis bien longtemps. La reconnaissance démesurée et les sentiments presque paternels qu'il porte à Louise sont enfin couronnés par l'amour qui unit l'avocate à sa jeune secrétaire.
Absorbé par ses pensées, presque les larmes aux yeux, il savoure chaque seconde de cet air chargé de bonheur et d'amour. Son ex employeur moisit en prison, Louise peut récupérer son cabinet en toute sérénité et vivre, enfin. Il se promet d'être continuellement au service de l'avocate et d'attendre le moment où, il pourra enfin lui prouver sa considération et sa reconnaissance. Malheureusement , au moment où il contourne la table centrale de la cuisine, deux bombes surgissent dans la pièce en renversant tout sur leur passage.
“ Salut M'man, salut Virginie, Ingrid et Xavier” Le pauvre majordome sursaute à cette brusque intrusion laissant choir les derniers éléments encombrants la table qu'il avait empilés dans un équilibre précaire. Tout s'écrase au sol dans un bruit infernal faisant sursauter tout le monde, qui, le moment de surprise passé, se laisse aller dans un éclat de rire sans fin. Xavier, aussi rouge que les pommes dans la corbeille à fruits, se confond en excuses, ne sachant quelle attitude adopter face à la situation.
“ Ce n'est rien Xavier! C'est pas grave voyons! On avait tous besoin de se détendre un peu. Et vous, les enfants, faites un peu plus attention la prochaine fois ok?
- Han, M'man, promis. Désolé Xavier, tout ça c'est de notre faute.
- Je m'en remettrai ! Sourit Xavier..
- Alors maman ! Papa, celui qui n'en a que le nom est enfin en taule!
- Noémie !
- Voyons maman, on sait tous ici ce qu'il est et ce qu'il vaut. Il n'est plus notre père depuis longtemps. Moi, franchement, ça me ravit.
- Ouais, ce fumier va enfin pourrir en prison ! Reprend Nathan. Et c'est pas moi qui vais le plaindre. Purée maman! Tu es enfin libre, il ne viendra plus nous emmerder! C'est fini Maman!
- Oui! Purée, oui.. Je commence à peine à réaliser. Ce salopard ne viendra plus nous tirer dans les pattes. Enfin, je l'espère en tout cas.
- Comment ça?
- Je suis sous protection policière.
- Quoi, à cause des lettres?
- Les lettres oui.
- Il a serré lui même la corde pour se pendre.. C'est du grand n'importe quoi!
- C'est ce que je pense aussi les enfants, mais tout le monde ici, et la police aussi, enfin, tout le monde quoi, craind qu'il m'arrive encore quelque chose.
- Papa est un vicelard, un fourbe et un hypocrite, mais c'est un lâche, il ne te fera rien.
- Je suis d'accord ! Intervient Virginie. Mais il peut faire faire le boulot par quelqu'un d'autre.
- Tu veux parler d'un contrat ? Questionne Noémie.
- C'est ça, mais votre mère prend ça un peu trop à la légère. On peut s'attendre à tout avec lui. Elle est sa dernière chance de voir un projet aboutir.. Et quel projet!
- On est là Maman, il t'arrivera rien.
- J'en suis persuadée.. Bon, si on parlait un peu d'autre chose! Vous avez un petit creux les enfants?
- Non, non, pas faim du tout. On est trop excités pour ça. Par contre, j'ai rien contre une petite mousse. Tu en veux une Nathan?
- Volontiers! On a deux évènements à fêter aujourd'hui! Papa en prison et surtout, et le plus important, la venue de Virginie. On a pas de père, on en a jamais eu d'abord, mais on a rien perdu au change, on a gagné une autre mère. Virginie, sois la bienvenue au sein de la famille.
- …. Merci.. je.. enfin.. vous..
- Oui, nous.. oui... toi.. ici.. sous le même toit.. avec nous. L'émotion qu'on lit sur vos visages et l'expression de vos regards valent tous les mots du monde. C'est moi qui suis heureux de te voir enfin heureuse maman et tu ne pouvais pas choisir mieux que Virginie.
- Je suis d'accord ! Renchérit Noemie, tout sourire et la larme à l'oeil. Bon, tu la veux cette mousse ou pas frérot? Mon bras commence à faiblir!
- Merci soeurette. Ah punaise, que ça fait du bien de prendre ce bonheur en pleine figure! Je veux que ça soit comme ça tous les jours! Xavier, tu trinques avec nous! C'est un ordre!”
Le majordome, les yeux humides, s'incline et accepte l'invitation du jeune homme avec un immense plaisir.
Oubliés les événements difficiles, oubliées les noires pensées et les sombres souvenirs, la soirée se passe dans la bonne humeur et la liesse autour d'une table à nouveau bien garnie et un bon feu de bois, alors, que dehors, l'hiver n'a pas dit son dernier mot et laisse s'échapper des nues d'énormes flocons de neige. Les heures s'égrènent et la fatigue n'est pas la bienvenue au sein du petit groupe qui continue jusque tard dans la nuit son ballet de rires et de bonheur.
“ Bon, il va falloir peut-être pense à aller dormir non?
- Quoi, déjà? Dit Nathan.
- Dis, tu as vu l'heure?
- M'en fous, demain j'ai pas cours, on est jeudi, tu te rappelles?
- Toi peut-être, mais ta soeur?
- Non plus.
- Comment ça se fait?
- Une canalisation a pété sous la cours du bahut, ce qui fait qu'il n'y a plus de chauffage dans aucune classe.
- C'est cool hein?
- Oui! On va pouvoir dormir, dormir et encore dormir!
- Ca n'est pas le cas pour nous.. On a pas avancé d'un pouce Louise!
- Chérie, il est une heure ! Je suis morte!
- Louise, on a rien fait, mais alors, rien fait du tout!
- Si, au contraire, je trouve qu'on a eu une journée bien chargée en événements et en émotions. On a besoin de repos. On mettra les bouchées doubles demain.
- C'est toi la patronne après tout!
- Tout à fait! Et j'ai prévu un programme bien plus intéressant pour nous deux..”
A pas feutrés, il traverse la cuisine, les bras chargés de victuailles dignes d'un gueuleton. L'appétit exacerbé de Louise l'a profondément surpris, et quelque peu amusé. Cela est si inhabituel chez Louise. L'arrivée de Virginie dans sa vie et au manoir a provoqué un chamboulement conséquent dans la petite communauté. Il ne pouvait espérer mieux dans les desseins personnels qu'il s'était construit secrètement depuis bien longtemps. La reconnaissance démesurée et les sentiments presque paternels qu'il porte à Louise sont enfin couronnés par l'amour qui unit l'avocate à sa jeune secrétaire.
Absorbé par ses pensées, presque les larmes aux yeux, il savoure chaque seconde de cet air chargé de bonheur et d'amour. Son ex employeur moisit en prison, Louise peut récupérer son cabinet en toute sérénité et vivre, enfin. Il se promet d'être continuellement au service de l'avocate et d'attendre le moment où, il pourra enfin lui prouver sa considération et sa reconnaissance. Malheureusement , au moment où il contourne la table centrale de la cuisine, deux bombes surgissent dans la pièce en renversant tout sur leur passage.
“ Salut M'man, salut Virginie, Ingrid et Xavier” Le pauvre majordome sursaute à cette brusque intrusion laissant choir les derniers éléments encombrants la table qu'il avait empilés dans un équilibre précaire. Tout s'écrase au sol dans un bruit infernal faisant sursauter tout le monde, qui, le moment de surprise passé, se laisse aller dans un éclat de rire sans fin. Xavier, aussi rouge que les pommes dans la corbeille à fruits, se confond en excuses, ne sachant quelle attitude adopter face à la situation.
“ Ce n'est rien Xavier! C'est pas grave voyons! On avait tous besoin de se détendre un peu. Et vous, les enfants, faites un peu plus attention la prochaine fois ok?
- Han, M'man, promis. Désolé Xavier, tout ça c'est de notre faute.
- Je m'en remettrai ! Sourit Xavier..
- Alors maman ! Papa, celui qui n'en a que le nom est enfin en taule!
- Noémie !
- Voyons maman, on sait tous ici ce qu'il est et ce qu'il vaut. Il n'est plus notre père depuis longtemps. Moi, franchement, ça me ravit.
- Ouais, ce fumier va enfin pourrir en prison ! Reprend Nathan. Et c'est pas moi qui vais le plaindre. Purée maman! Tu es enfin libre, il ne viendra plus nous emmerder! C'est fini Maman!
- Oui! Purée, oui.. Je commence à peine à réaliser. Ce salopard ne viendra plus nous tirer dans les pattes. Enfin, je l'espère en tout cas.
- Comment ça?
- Je suis sous protection policière.
- Quoi, à cause des lettres?
- Les lettres oui.
- Il a serré lui même la corde pour se pendre.. C'est du grand n'importe quoi!
- C'est ce que je pense aussi les enfants, mais tout le monde ici, et la police aussi, enfin, tout le monde quoi, craind qu'il m'arrive encore quelque chose.
- Papa est un vicelard, un fourbe et un hypocrite, mais c'est un lâche, il ne te fera rien.
- Je suis d'accord ! Intervient Virginie. Mais il peut faire faire le boulot par quelqu'un d'autre.
- Tu veux parler d'un contrat ? Questionne Noémie.
- C'est ça, mais votre mère prend ça un peu trop à la légère. On peut s'attendre à tout avec lui. Elle est sa dernière chance de voir un projet aboutir.. Et quel projet!
- On est là Maman, il t'arrivera rien.
- J'en suis persuadée.. Bon, si on parlait un peu d'autre chose! Vous avez un petit creux les enfants?
- Non, non, pas faim du tout. On est trop excités pour ça. Par contre, j'ai rien contre une petite mousse. Tu en veux une Nathan?
- Volontiers! On a deux évènements à fêter aujourd'hui! Papa en prison et surtout, et le plus important, la venue de Virginie. On a pas de père, on en a jamais eu d'abord, mais on a rien perdu au change, on a gagné une autre mère. Virginie, sois la bienvenue au sein de la famille.
- …. Merci.. je.. enfin.. vous..
- Oui, nous.. oui... toi.. ici.. sous le même toit.. avec nous. L'émotion qu'on lit sur vos visages et l'expression de vos regards valent tous les mots du monde. C'est moi qui suis heureux de te voir enfin heureuse maman et tu ne pouvais pas choisir mieux que Virginie.
- Je suis d'accord ! Renchérit Noemie, tout sourire et la larme à l'oeil. Bon, tu la veux cette mousse ou pas frérot? Mon bras commence à faiblir!
- Merci soeurette. Ah punaise, que ça fait du bien de prendre ce bonheur en pleine figure! Je veux que ça soit comme ça tous les jours! Xavier, tu trinques avec nous! C'est un ordre!”
Le majordome, les yeux humides, s'incline et accepte l'invitation du jeune homme avec un immense plaisir.
Oubliés les événements difficiles, oubliées les noires pensées et les sombres souvenirs, la soirée se passe dans la bonne humeur et la liesse autour d'une table à nouveau bien garnie et un bon feu de bois, alors, que dehors, l'hiver n'a pas dit son dernier mot et laisse s'échapper des nues d'énormes flocons de neige. Les heures s'égrènent et la fatigue n'est pas la bienvenue au sein du petit groupe qui continue jusque tard dans la nuit son ballet de rires et de bonheur.
“ Bon, il va falloir peut-être pense à aller dormir non?
- Quoi, déjà? Dit Nathan.
- Dis, tu as vu l'heure?
- M'en fous, demain j'ai pas cours, on est jeudi, tu te rappelles?
- Toi peut-être, mais ta soeur?
- Non plus.
- Comment ça se fait?
- Une canalisation a pété sous la cours du bahut, ce qui fait qu'il n'y a plus de chauffage dans aucune classe.
- C'est cool hein?
- Oui! On va pouvoir dormir, dormir et encore dormir!
- Ca n'est pas le cas pour nous.. On a pas avancé d'un pouce Louise!
- Chérie, il est une heure ! Je suis morte!
- Louise, on a rien fait, mais alors, rien fait du tout!
- Si, au contraire, je trouve qu'on a eu une journée bien chargée en événements et en émotions. On a besoin de repos. On mettra les bouchées doubles demain.
- C'est toi la patronne après tout!
- Tout à fait! Et j'ai prévu un programme bien plus intéressant pour nous deux..”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 9:57
Elles grimpent les escaliers, main dans la main, lentement, comme pour décharger, sur chaque marche, le poids de la journée écoulée. Xavier, qui se dirige vers la sortie, à cet instant, ne peut s'empêcher de savourer le spectacle des deux amoureuses. Quelques secondes plus tard, le coeur empli de ce doux cliché, il sort pour rejoindre son pavillon et retrouver la chaleur de ses draps. La journée bien remplie, il ne tardera pas à s'endormir.
Louise et Virginie arrivent à hauteur de la chambre lorsqu'elles entendent un léger craquement de bois. Discrètement, Louise détourne son regard dans la direction du bruit et aperçoit dans la maigre ouverture de la porte, les yeux de Nathan qui les observe. La porte se referme aussitôt sur un sourire bienveillant. Par la grande fenêtre du bout du couloir, dans l'aile droite du manoir, qui les mène à leur chambre, elles regardent quelques instants le ballet des flocons qui recouvrent le paysage endormi.
Elles arrivent à la chambre et, avant que Louise en ait ouvert la porte, Virginie la plaque sur le bois chaud et lui délivre un baiser magistral.
“ C'est un prélude au programme, souffle-t-elle au creux de l'oreille de l'avocate. - Je croyais que c'était moi qui l'avais mis au point tout à l'heure, juste avant de monter.
- Ai-je le droit d'y ajouter quelques petites annotations ma chérie?
- Ah, mais aucun problème, tout nouveau élément est le bienvenu.
- Cool, alors, je t'en propose un autre à glisser entre deux lignes.
- Mmmm, ça promet d'être très interessant” répond Louise alors que la jambe gauche de Virginie s'immisce entre les siennes. “ Comme il est délicieux de sentir ton corps contre le mien mon ange. Tout chaud et si doux.
- Par contre, le tien est torride chérie et j'adore ça...
- A qui la faute chérie?
- Moi? Mais j'y suis pour rien ! C'est de l'auto-suggestion, c'est tout..
- Alors, auto-suggestionne moi autant que tu veux ma chérie.
- A vos ordres Madame.”
Sans aucune gêne, dans l'aile du couloir et invisibles de quiconque qui sortirait de sa chambre, Louise et Virginie s'étreignent sans retenue, la bouche de l'une dévorant le visage de l'autre. La cuisse ferme de Virginie entame lentement son travail entre celles de Louise qui exprime son désir. Les yeux fermés et la tête penchée sur le côté, elle offre à sa jeune secrétaire, la peau de son cou gracile. Virginie laisse le bout de ses lèvres gourmandes courir le long de la jugulaire où elle sent les battements de Louise s'accélérer. C'est à présent à pleine bouche qu'elle honore son cou alors que ses mains fébriles entament une exploration lente et langoureuse de son corps. Posant sa main gauche sur la cuisse de Louise, elle remonte sur ses hanches et ses flancs accompagnant dans son mouvement, le tissu léger de son déshabillé. Elle masse doucereusement le buste de sa compagne alors que sa bouche investit son visage, puis redescend jusqu'à la cuisse qu'elle vient caresser sous le tissu et qu'elle stabilise sur sa propre hanche. Louise s'abandonne à cette nouvelle étreinte, offrant son corps chaud à sa maîtresse qui redouble de vigueur. Les mains de Virginie, à présent, se plaquent sur la poitrine de Louise dont les pointes dressées et fières trahissent le désir grandissant.
Alors que sa main droite honore les seins de Louise, l'autre main investit la cuisse maintenue sur sa hanche, finissant sa course sur sa fesse rebondie. Louise, enroule ses bras au cou de Virginie et l'invite à goûter une nouvelle fois à ses lèvres fiévreuses. Dans leur bouche, leurs langues se livrent une délicieuse bataille, se cherchant, s'enroulant, se cherchant à nouveau pour mieux se retrouver.
Puis Virginie quitte les lèvres de Louise dont elle repose délicatement la jambe au sol, avant de venir perdre son visage sur son buste et la vallée de ses seins. Descendant peu à peu le long de ce corps qu'elle vénère, elle en embrasse chaque parcelle. Les yeux fermés, elle savoure le goût sucrée de sa peau au travers du fin tissu dont elle ôte délicatement les fines bretelles. Elle parvient au niveau de ses hanches qu'elle maintient de ses mains et en honore toute la surface alors que le tissu finit de choir à ses pieds.
Agenouillée devant le corps frémissant de Louise, Virginie continue d'explorer le bas ventre de sa bouche et à le couvrir de ses baisers alors que ses mains jouent avec la pointe de ses seins. Son souffle chaud sur la peau de Louise provoque en elle de délicieux frissons qui la portent en transe.
Les mains de la brune se perdent dans la magnifique crinière blonde décoiffée de Virginie, lui indiquant peu à peu la suite du chemin à prendre pour, enfin, la mener jusqu'au plaisir suprême. Virginie sème encore quelques baisers sur ce bas ventre affamé de sensations extrêmes et remonte le long du dos de Louise, en prenant soin de lui faire ressentir le moindre détail de son propre corps contre le sien. Elle se colle à elle, déposant dans son cou des baisers chauds et humides. Louise dépose sa tête sur l'épaule de la jeune secrétaire et remonte ses bras en arrière pour continuer à caresser celle de Virginie dont les mains dans un nouvel élan, caressent les seins durcis de Louise.
Louise ne tient plus et Virginie cesse sa douce torture en laissant enfin une de ses mains se glisser entre ses cuisses. Les doigts longs et experts de la blonde s'attardent sur son mont de Venus avant de s'immiscer doucement entre les chairs chaudes et humides de la brune qui laisse échapper un gémissement libérateur. Son index fouille de façon plus calculée et plus précise ce fruit délicieux qui s'ouvre d'avantage à chacune de ses caresses. Ses doigts glissent à présent sur son bouton de rose gonflé de plaisir qu'ils énervent et titillent savamment. Les gémissements de Louise se transforment en râles, qu'elle modère difficilement sous les caresses expertes de son amante.
“ Ho chérie.. t'arrête pas.. c'est bon..
- Oui ma chérie, susurre Virginie, mais essaie de te contenir sinon, les dormeurs vont se réveiller..
- J'essaie bébé, mais c'est si bon... continue s'il te plaît.. Ne t'arrête pas..
- Mais je n'ai pas la moindre intention d'arrêter mon ange.. ”
Joignant son geste à la parole, alors qu'elle continue de jouer avec son bouton, Virginie glisse une main dans le dos de Louise et descend jusqu'à son antre intime avant de le pénétrer lentement et d'imprimer un légér et délicieux mouvement de va et vient. Les hanches de Louise se mettent à onduler au rythme de la main de Virginie qui, peu à peu, accélere son mouvement. Quelques instants plus tard, le corps de Louise se tend comme un arc, de sa gorge s'échappe un râle profond qu'entraîne une jouissance infinie.
Transie de plaisir, les jambes encore tremblantes et le coeur battant, Louise lâche son étreinte au tour du cou de sa compagne avant de se retourner et de descendre à son tour le long du corps de Virginie, les mains caressantes accompagnées de baisers de braise. Sachant la jeune secrétaire dans un état d'extase optimal, elle cherche, à son tour à l'entraîner sur le chemin du plaisir. Elle glisse ses doigts sur son sexe imberbe et joue avec ses chairs avant d'énerver son clitoris. Elle approche lentement son visage émerveillé, sa langue gourmande prenant la place de ses doigts. Elle se met d'abord à embrasser les chairs tendres et chaudes de façon anarchique avant de devenir plus précise. Sa langue titille, darde, et roule sur le bouton de sa jeune secrétaire, elle savoure ce fruit au goût délicieux dont elle absorbe le nectar jusqu'à la dernière goutte. Sa langue affolant tous ses sens, Virginie s'ouvre aux caresses de Louise qui immisce plus loin sa tête dans l'espace ainsi offert. Sa langue danse entre ses cuisses, fouillant, et honorant goulument son bouton gonflé avant de la pénétrer et de le lécher à nouveau. Virginie, entrainée dans un tourbillon de plaisir immense finit par exploser sur la bouche de Louise qui vient embrasser ses lèvres et prolonger ainsi les frissons d'un violent orgasme.
Louise et Virginie arrivent à hauteur de la chambre lorsqu'elles entendent un léger craquement de bois. Discrètement, Louise détourne son regard dans la direction du bruit et aperçoit dans la maigre ouverture de la porte, les yeux de Nathan qui les observe. La porte se referme aussitôt sur un sourire bienveillant. Par la grande fenêtre du bout du couloir, dans l'aile droite du manoir, qui les mène à leur chambre, elles regardent quelques instants le ballet des flocons qui recouvrent le paysage endormi.
Elles arrivent à la chambre et, avant que Louise en ait ouvert la porte, Virginie la plaque sur le bois chaud et lui délivre un baiser magistral.
“ C'est un prélude au programme, souffle-t-elle au creux de l'oreille de l'avocate. - Je croyais que c'était moi qui l'avais mis au point tout à l'heure, juste avant de monter.
- Ai-je le droit d'y ajouter quelques petites annotations ma chérie?
- Ah, mais aucun problème, tout nouveau élément est le bienvenu.
- Cool, alors, je t'en propose un autre à glisser entre deux lignes.
- Mmmm, ça promet d'être très interessant” répond Louise alors que la jambe gauche de Virginie s'immisce entre les siennes. “ Comme il est délicieux de sentir ton corps contre le mien mon ange. Tout chaud et si doux.
- Par contre, le tien est torride chérie et j'adore ça...
- A qui la faute chérie?
- Moi? Mais j'y suis pour rien ! C'est de l'auto-suggestion, c'est tout..
- Alors, auto-suggestionne moi autant que tu veux ma chérie.
- A vos ordres Madame.”
Sans aucune gêne, dans l'aile du couloir et invisibles de quiconque qui sortirait de sa chambre, Louise et Virginie s'étreignent sans retenue, la bouche de l'une dévorant le visage de l'autre. La cuisse ferme de Virginie entame lentement son travail entre celles de Louise qui exprime son désir. Les yeux fermés et la tête penchée sur le côté, elle offre à sa jeune secrétaire, la peau de son cou gracile. Virginie laisse le bout de ses lèvres gourmandes courir le long de la jugulaire où elle sent les battements de Louise s'accélérer. C'est à présent à pleine bouche qu'elle honore son cou alors que ses mains fébriles entament une exploration lente et langoureuse de son corps. Posant sa main gauche sur la cuisse de Louise, elle remonte sur ses hanches et ses flancs accompagnant dans son mouvement, le tissu léger de son déshabillé. Elle masse doucereusement le buste de sa compagne alors que sa bouche investit son visage, puis redescend jusqu'à la cuisse qu'elle vient caresser sous le tissu et qu'elle stabilise sur sa propre hanche. Louise s'abandonne à cette nouvelle étreinte, offrant son corps chaud à sa maîtresse qui redouble de vigueur. Les mains de Virginie, à présent, se plaquent sur la poitrine de Louise dont les pointes dressées et fières trahissent le désir grandissant.
Alors que sa main droite honore les seins de Louise, l'autre main investit la cuisse maintenue sur sa hanche, finissant sa course sur sa fesse rebondie. Louise, enroule ses bras au cou de Virginie et l'invite à goûter une nouvelle fois à ses lèvres fiévreuses. Dans leur bouche, leurs langues se livrent une délicieuse bataille, se cherchant, s'enroulant, se cherchant à nouveau pour mieux se retrouver.
Puis Virginie quitte les lèvres de Louise dont elle repose délicatement la jambe au sol, avant de venir perdre son visage sur son buste et la vallée de ses seins. Descendant peu à peu le long de ce corps qu'elle vénère, elle en embrasse chaque parcelle. Les yeux fermés, elle savoure le goût sucrée de sa peau au travers du fin tissu dont elle ôte délicatement les fines bretelles. Elle parvient au niveau de ses hanches qu'elle maintient de ses mains et en honore toute la surface alors que le tissu finit de choir à ses pieds.
Agenouillée devant le corps frémissant de Louise, Virginie continue d'explorer le bas ventre de sa bouche et à le couvrir de ses baisers alors que ses mains jouent avec la pointe de ses seins. Son souffle chaud sur la peau de Louise provoque en elle de délicieux frissons qui la portent en transe.
Les mains de la brune se perdent dans la magnifique crinière blonde décoiffée de Virginie, lui indiquant peu à peu la suite du chemin à prendre pour, enfin, la mener jusqu'au plaisir suprême. Virginie sème encore quelques baisers sur ce bas ventre affamé de sensations extrêmes et remonte le long du dos de Louise, en prenant soin de lui faire ressentir le moindre détail de son propre corps contre le sien. Elle se colle à elle, déposant dans son cou des baisers chauds et humides. Louise dépose sa tête sur l'épaule de la jeune secrétaire et remonte ses bras en arrière pour continuer à caresser celle de Virginie dont les mains dans un nouvel élan, caressent les seins durcis de Louise.
Louise ne tient plus et Virginie cesse sa douce torture en laissant enfin une de ses mains se glisser entre ses cuisses. Les doigts longs et experts de la blonde s'attardent sur son mont de Venus avant de s'immiscer doucement entre les chairs chaudes et humides de la brune qui laisse échapper un gémissement libérateur. Son index fouille de façon plus calculée et plus précise ce fruit délicieux qui s'ouvre d'avantage à chacune de ses caresses. Ses doigts glissent à présent sur son bouton de rose gonflé de plaisir qu'ils énervent et titillent savamment. Les gémissements de Louise se transforment en râles, qu'elle modère difficilement sous les caresses expertes de son amante.
“ Ho chérie.. t'arrête pas.. c'est bon..
- Oui ma chérie, susurre Virginie, mais essaie de te contenir sinon, les dormeurs vont se réveiller..
- J'essaie bébé, mais c'est si bon... continue s'il te plaît.. Ne t'arrête pas..
- Mais je n'ai pas la moindre intention d'arrêter mon ange.. ”
Joignant son geste à la parole, alors qu'elle continue de jouer avec son bouton, Virginie glisse une main dans le dos de Louise et descend jusqu'à son antre intime avant de le pénétrer lentement et d'imprimer un légér et délicieux mouvement de va et vient. Les hanches de Louise se mettent à onduler au rythme de la main de Virginie qui, peu à peu, accélere son mouvement. Quelques instants plus tard, le corps de Louise se tend comme un arc, de sa gorge s'échappe un râle profond qu'entraîne une jouissance infinie.
Transie de plaisir, les jambes encore tremblantes et le coeur battant, Louise lâche son étreinte au tour du cou de sa compagne avant de se retourner et de descendre à son tour le long du corps de Virginie, les mains caressantes accompagnées de baisers de braise. Sachant la jeune secrétaire dans un état d'extase optimal, elle cherche, à son tour à l'entraîner sur le chemin du plaisir. Elle glisse ses doigts sur son sexe imberbe et joue avec ses chairs avant d'énerver son clitoris. Elle approche lentement son visage émerveillé, sa langue gourmande prenant la place de ses doigts. Elle se met d'abord à embrasser les chairs tendres et chaudes de façon anarchique avant de devenir plus précise. Sa langue titille, darde, et roule sur le bouton de sa jeune secrétaire, elle savoure ce fruit au goût délicieux dont elle absorbe le nectar jusqu'à la dernière goutte. Sa langue affolant tous ses sens, Virginie s'ouvre aux caresses de Louise qui immisce plus loin sa tête dans l'espace ainsi offert. Sa langue danse entre ses cuisses, fouillant, et honorant goulument son bouton gonflé avant de la pénétrer et de le lécher à nouveau. Virginie, entrainée dans un tourbillon de plaisir immense finit par exploser sur la bouche de Louise qui vient embrasser ses lèvres et prolonger ainsi les frissons d'un violent orgasme.
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 9:58
“ J'espère qu'on a pas fait trop de bruit..
- Je sais pas. Mais même si c'est le cas, tes canailles d'enfant ne viendront pas le déclamer. As-tu remarqué qu'une porte s'est ouverte quand on est montées tout à l'heure?
- Ah, tu as vu aussi?
- Difficile de pas entendre la porte grincer avec ce silence et qui plus est, au milieu de la nuit...
- Un bruit de plus ou de moins..
- Haha.. Il me tarde de voir leurs regards demain matin. Et quelque chose me dit qu'on entendra pas une mouche voler à l'heure du petit déjeuner. Pouffe Virginie.
- C'est possible oui. Mais pas uniquement pour cette raison. Ils se sont couchés exceptionnellement tard et je pense qu'il va falloir un palan pour les lever. Ca va être dur de se reveiller demain matin, crois moi.
- On est déjà demain matin mon ange.
- Quoi? Déjà 05h30?
- Le temps est passé agréablement vite tu trouves pas?
- J'avoue ! Répond Louise un large sourire aux lèvres. Je regrette que la nuit ne soit pas plus longue pour mieux abuser de toi. Haaa, j'ai tellement envie de rattraper tout ce temps perdu!
- Vu comment se passent les choses, on va vite combler ce retard ma chérie ! Rétorque Virginie au regard plein de malice.
- C'est toi qui me dévergondes!
- Avoue que tu aimes bien que je te dévergondes.
- Je confirme, persiste, et signe!
- Tiens, signe ici et ce sera officiel. Dit Virginie en pointant sa bouche de son index.
- Si je pouvais signer tous mes documents ainsi, ce serait le pied!
- Tu es fatiguée chérie?
- Pas le moins du monde. J'ai retrouvé un second souffle avec toi.
- Peut-être bien, mais il faudrait penser à nous reposer un peu. Dans quelques heures, une dure journée nous attend et on pourrait le payer cher si on ne ferme pas un peu les yeux.
- Jeanne et Françoise sont convoquées par Gavoilhe demain matin, on aura le bureau rien que pour nous. Si on a un coup de barre, on pourra se reposer un peu.
- Et laisser les dossiers s'accumuler? Et les rendez-vous?
- Aïe, c'est vrai, c'est jeudi... La poisse...
- Donc, je confirme, il faut dormir ma puce sinon, nos yeux vont faire des Z toute la journée. Et je te rappelle qu'il faut aller chez les flics porter ton dossier.
- Je sais pas trop ce qu'ils comptent y pecher qu'ils ne savent déjà, mais bon.. Mais ça vaut le coup d'y aller..
- Tu as quoi derrière la tête là?
- Moi? Oh, rien..
- Oh, je sais, j'ai compris...
- Qu'est-ce-que tu as compris?
- Tu caresses l'espoir de voit la tronche de ton mari!
- Eh bien oui! Lui faire un gros sourire pour lui montrer ma satisfaction de lui voir perdre de sa superbe.
- T'es pas possible chérie. Et s'il te rendait ton sourire, tu prendrais ça comment, dis-moi..
- Que veux-tu dire?
- Tu sais très bien où je veux en venir mon amour. Ecoute moi, écoute nous ! Il prépare un sale coup, même du fin fond de sa cellule, je le sais, je le sens.. S'il te plait.. je t'en supplie, tiens compte de ce que je te dis..
- Je ne..
- S'il te plaît, ne sois pas aussi bornée et si sûre de toi. Tu ne defends pas un dossier, mais peut-être ta propre vie. Et moi, à ta vie, j'y tiens, tu comprends?
- Oui chérie”.
Virginie pose sa tête contre l'épaule de Louise et se love contre son corps.
“ Allez, il faut dormir un peu maintenant. Dors bien mon ange.
- Merci, toi aussi ma chérie”
Jeudi :
Le service du commissaire Gavoilhe, alias le “Cancer” est en effervescence. Depuis la veille, se succèdent dans les bureaux, des têtes nouvelles et non des moindres. Sans compter deux invités de marque qui ont été serrés la veille. Le Belge et Jeff ne pensaient certainement pas passer la nuit dans des cellules grises mal chauffées. Les yeux marqués par la fatigue tous les deux, ils s'éveillent après une très courte nuit de sommeil perturbée par un incessant va et vient des nouveaux hôtes des cellules voisines.
Le Belge s'éveille, courbaturé, se frottant les côtes et remontant son col à la recherche d'un semblant de chaleur. Secouant la tête, comme pour sortir d'un cauchemar, il jette un coup d'oeil circulaire avant de réaliser qu'il n'a pas rêvé. Reviennent alors dans son cerveau les évènements des jours précédents, son arrivée à Paris, la nuit à l'hôtel, le rendez-vous à la gare Montparnasse, Jeff, et les flics. Ces putains de flics qui étaient au courant de la transaction et qui les attendaient sagement pour les cueillir sans leur avoir laissé la moindre chance de réagir. Les preuves accumulées, il en est certain, ne peuvent être que l'oeuvre d' une taupe bien infiltrée dans le réseau. Il se fait la promesse de découvrir son identité pour le plaisir de lui faire la peau, de ses propres mains.
Jean-François Lemoux est réveillé à son tour. Le froid saisissant de sa cellule l'a sorti du court laps de sommeil qu'il a pu s'octroyer. Après son trip clandestin où il s'est vu dans les plus hautes sphères de la félicité que seule sa propre morale peut lui accorder, il est retombé dans l'angoissante réalité d'une cellule glaciale où le sommeil n'a pas voulu de lui des heures durant. Le délicieux souvenir des nuits sulfureuses passées en délicieuse compagnie et à sniffer, le visage de Louise n'a eu de cesse de hanter sa nuit et ses pensées. Quand celui de Corinne lui est apparu en filigrane, il n'a pu se retenir de penser à la mise à mort de son cher compagnon à quatre pattes qu'elle chérissait. Le choc sourd du petit corps au contact violent de sa chaussure dessine un rictus horrible sur ses lèvres fines.
Puis une nouvelle vision s'installe dans son cerveau malsain, celle de Louise, allongée dans un cercueil, un trou entre les deux yeux. Dans ses mains pâles et froides comme l'albâtre, elle tient sa fleur préférée, un lys rose. A la seule différence, que celui-ci est flétri et a pris, comme le visage de Louise, la couleur de la mort. Il se voit alors approcher du corps de Louise et tendre sa main sur sa face cireuse. C'est alors, qu'au contact de son index sur sa joue froide, que la ravissante tête de Louise roule sur le côté et se détache légèrement du tronc.
Lemoux part dans un fou rire nerveux et morbide qui réveille ses voisins d'infortune, un rire qu'il ne peut retenir et qui perdure, un rire qui prend aux tripes et résonne comme la mort, un rire sinistre et glacial, un rire qui fait froid dans le dos.
“ Ho, tu vas te calmer ouais? Y'en a qui essaient de dormir ici!” s'entend-il hurler à l'autre bout du couloir.
“ Qui t'es toi pour me parler comme ça connard?
- Un mec qui supporte pas ton rire de con, pauv'con!
- Ravale ta langue et écrase tu veux!
- Oh mec, t'es pas Dieu et tu me fais pas peur.
- T'es que de la merde pauvre minable. Ce soir, je serai sorti et toi, tu continueras à croupir dans ta crasse.
- Oh, mais je reconnais ta voix toi! T'es l'avocat pourri mec! Hey, tu sais qu'on a parlé de toi aux infos? Avec ce que tu as sur le dos, t'es pas prêt de sortir!”
Les violents échanges verbaux attirent rapidement l'attention d'un des gardiens de la paix.
“ Joxer, tu la fermes! Et toi, Lemoux, écrase tu veux? Tu ferais mieux de te faire oublier l'avocat. Tiens toi tranquille. Au lieu de faire chier tout le monde, tu ferais mieux de préparer ta défense, tu vas en avoir besoin. ”
- Je sais pas. Mais même si c'est le cas, tes canailles d'enfant ne viendront pas le déclamer. As-tu remarqué qu'une porte s'est ouverte quand on est montées tout à l'heure?
- Ah, tu as vu aussi?
- Difficile de pas entendre la porte grincer avec ce silence et qui plus est, au milieu de la nuit...
- Un bruit de plus ou de moins..
- Haha.. Il me tarde de voir leurs regards demain matin. Et quelque chose me dit qu'on entendra pas une mouche voler à l'heure du petit déjeuner. Pouffe Virginie.
- C'est possible oui. Mais pas uniquement pour cette raison. Ils se sont couchés exceptionnellement tard et je pense qu'il va falloir un palan pour les lever. Ca va être dur de se reveiller demain matin, crois moi.
- On est déjà demain matin mon ange.
- Quoi? Déjà 05h30?
- Le temps est passé agréablement vite tu trouves pas?
- J'avoue ! Répond Louise un large sourire aux lèvres. Je regrette que la nuit ne soit pas plus longue pour mieux abuser de toi. Haaa, j'ai tellement envie de rattraper tout ce temps perdu!
- Vu comment se passent les choses, on va vite combler ce retard ma chérie ! Rétorque Virginie au regard plein de malice.
- C'est toi qui me dévergondes!
- Avoue que tu aimes bien que je te dévergondes.
- Je confirme, persiste, et signe!
- Tiens, signe ici et ce sera officiel. Dit Virginie en pointant sa bouche de son index.
- Si je pouvais signer tous mes documents ainsi, ce serait le pied!
- Tu es fatiguée chérie?
- Pas le moins du monde. J'ai retrouvé un second souffle avec toi.
- Peut-être bien, mais il faudrait penser à nous reposer un peu. Dans quelques heures, une dure journée nous attend et on pourrait le payer cher si on ne ferme pas un peu les yeux.
- Jeanne et Françoise sont convoquées par Gavoilhe demain matin, on aura le bureau rien que pour nous. Si on a un coup de barre, on pourra se reposer un peu.
- Et laisser les dossiers s'accumuler? Et les rendez-vous?
- Aïe, c'est vrai, c'est jeudi... La poisse...
- Donc, je confirme, il faut dormir ma puce sinon, nos yeux vont faire des Z toute la journée. Et je te rappelle qu'il faut aller chez les flics porter ton dossier.
- Je sais pas trop ce qu'ils comptent y pecher qu'ils ne savent déjà, mais bon.. Mais ça vaut le coup d'y aller..
- Tu as quoi derrière la tête là?
- Moi? Oh, rien..
- Oh, je sais, j'ai compris...
- Qu'est-ce-que tu as compris?
- Tu caresses l'espoir de voit la tronche de ton mari!
- Eh bien oui! Lui faire un gros sourire pour lui montrer ma satisfaction de lui voir perdre de sa superbe.
- T'es pas possible chérie. Et s'il te rendait ton sourire, tu prendrais ça comment, dis-moi..
- Que veux-tu dire?
- Tu sais très bien où je veux en venir mon amour. Ecoute moi, écoute nous ! Il prépare un sale coup, même du fin fond de sa cellule, je le sais, je le sens.. S'il te plait.. je t'en supplie, tiens compte de ce que je te dis..
- Je ne..
- S'il te plaît, ne sois pas aussi bornée et si sûre de toi. Tu ne defends pas un dossier, mais peut-être ta propre vie. Et moi, à ta vie, j'y tiens, tu comprends?
- Oui chérie”.
Virginie pose sa tête contre l'épaule de Louise et se love contre son corps.
“ Allez, il faut dormir un peu maintenant. Dors bien mon ange.
- Merci, toi aussi ma chérie”
Jeudi :
Le service du commissaire Gavoilhe, alias le “Cancer” est en effervescence. Depuis la veille, se succèdent dans les bureaux, des têtes nouvelles et non des moindres. Sans compter deux invités de marque qui ont été serrés la veille. Le Belge et Jeff ne pensaient certainement pas passer la nuit dans des cellules grises mal chauffées. Les yeux marqués par la fatigue tous les deux, ils s'éveillent après une très courte nuit de sommeil perturbée par un incessant va et vient des nouveaux hôtes des cellules voisines.
Le Belge s'éveille, courbaturé, se frottant les côtes et remontant son col à la recherche d'un semblant de chaleur. Secouant la tête, comme pour sortir d'un cauchemar, il jette un coup d'oeil circulaire avant de réaliser qu'il n'a pas rêvé. Reviennent alors dans son cerveau les évènements des jours précédents, son arrivée à Paris, la nuit à l'hôtel, le rendez-vous à la gare Montparnasse, Jeff, et les flics. Ces putains de flics qui étaient au courant de la transaction et qui les attendaient sagement pour les cueillir sans leur avoir laissé la moindre chance de réagir. Les preuves accumulées, il en est certain, ne peuvent être que l'oeuvre d' une taupe bien infiltrée dans le réseau. Il se fait la promesse de découvrir son identité pour le plaisir de lui faire la peau, de ses propres mains.
Jean-François Lemoux est réveillé à son tour. Le froid saisissant de sa cellule l'a sorti du court laps de sommeil qu'il a pu s'octroyer. Après son trip clandestin où il s'est vu dans les plus hautes sphères de la félicité que seule sa propre morale peut lui accorder, il est retombé dans l'angoissante réalité d'une cellule glaciale où le sommeil n'a pas voulu de lui des heures durant. Le délicieux souvenir des nuits sulfureuses passées en délicieuse compagnie et à sniffer, le visage de Louise n'a eu de cesse de hanter sa nuit et ses pensées. Quand celui de Corinne lui est apparu en filigrane, il n'a pu se retenir de penser à la mise à mort de son cher compagnon à quatre pattes qu'elle chérissait. Le choc sourd du petit corps au contact violent de sa chaussure dessine un rictus horrible sur ses lèvres fines.
Puis une nouvelle vision s'installe dans son cerveau malsain, celle de Louise, allongée dans un cercueil, un trou entre les deux yeux. Dans ses mains pâles et froides comme l'albâtre, elle tient sa fleur préférée, un lys rose. A la seule différence, que celui-ci est flétri et a pris, comme le visage de Louise, la couleur de la mort. Il se voit alors approcher du corps de Louise et tendre sa main sur sa face cireuse. C'est alors, qu'au contact de son index sur sa joue froide, que la ravissante tête de Louise roule sur le côté et se détache légèrement du tronc.
Lemoux part dans un fou rire nerveux et morbide qui réveille ses voisins d'infortune, un rire qu'il ne peut retenir et qui perdure, un rire qui prend aux tripes et résonne comme la mort, un rire sinistre et glacial, un rire qui fait froid dans le dos.
“ Ho, tu vas te calmer ouais? Y'en a qui essaient de dormir ici!” s'entend-il hurler à l'autre bout du couloir.
“ Qui t'es toi pour me parler comme ça connard?
- Un mec qui supporte pas ton rire de con, pauv'con!
- Ravale ta langue et écrase tu veux!
- Oh mec, t'es pas Dieu et tu me fais pas peur.
- T'es que de la merde pauvre minable. Ce soir, je serai sorti et toi, tu continueras à croupir dans ta crasse.
- Oh, mais je reconnais ta voix toi! T'es l'avocat pourri mec! Hey, tu sais qu'on a parlé de toi aux infos? Avec ce que tu as sur le dos, t'es pas prêt de sortir!”
Les violents échanges verbaux attirent rapidement l'attention d'un des gardiens de la paix.
“ Joxer, tu la fermes! Et toi, Lemoux, écrase tu veux? Tu ferais mieux de te faire oublier l'avocat. Tiens toi tranquille. Au lieu de faire chier tout le monde, tu ferais mieux de préparer ta défense, tu vas en avoir besoin. ”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 9:59
A l'étage du dessus, au commissariat, Gavoilhe se prépare à différents entretiens. Il a convoqué dans ses bureaux une partie des nombreuses personnes faisant partie de l'entourage de Lemoux. En ce moment même, des hommes à lui épaulent la police Belge dans leurs démarches dans l'enquête sur Eekhoud. La cueillette risque d'être prometteuse grâce au travail acharné et minutieux de son agent infiltré qu'il recevra dans la matinée et qui témoignera sous x. Un mouvement incessant agite les services, le planton de l'accueil est rapidement débordé alors que les premiers invités du “Cancer” passent les portes.
Au travers des vitres, le commissaire reconnaît Louise et sa secrétaire, emportant avec elles le dossier volumineux qu'il leur a demandé d'apporter. Puis il reconnaît, à leur tenue les prostituées que Lemoux a l'habitude de fréquenter avec son ami Thierry. D'autres têtes, plus connues ou inconnues se faufilent dans le hall d'accueil devenu subitement trop petit. Parmi elles, il reconnaît son agent infiltré, des avocats de renom et d'autres moins reluisants. Honnêtes ou moins honnêtes, Lemoux les a tous doublés et ils apporteront certainement de nouveaux éléments à charge dans son dossier déjà bien épais.
Il fait rentrer rapidement Louise dans son bureau, demande à faire patienter les autres avant d'être reçus par quelques uns de ses collègues ou par lui même.
“ Voilà ce que vous avez demandé Commissaire.
- je vous remercie Madame Berthomieux.
- Vous pensez trouver des éléments importants là-dedans?
- Tout est important. Même si j'ai assez pour le foutre à l'ombre pour un bon moment, j'exploiterai le moindre petit détail pour enfoncer d'avantage ce salaud.
- Ce dossier est tout à vous Monsieur, et vous pouvez compter sur nous pour une étroite collaboration. Voyez-vous, je suis avocate, mais c'est bien la première fois que je me réjouis de voir un type dans la merde. Et tout comme vous, j'ai envie de l'y enfoncer encore plus.Je suis ravie de ne pas avoir à défendre un pareil individu. Il est indigne de la profession. Chacun son tour et le sien est arrivé.
- On est d'accord. Cependant, permettez-moi de vous mettre encore en garde. Il est coincé, mais il peut toujours agir, vous saisissez?
- J'ai bien compris commissaire. Et combien de temps allez-vous me mettre sous protection?
- Tout le temps qu'il faudra, tout le temps qu'il nous sera nécessaire pour prouver qu'il est bien l'auteur de ces lettres. Et quand bien même si ce n'est pas lui, car nous n'avons, jusqu'à présent aucune preuve, seulement des présomptions.
- Je connais votre réputation Commissaire, je sais que vous ne laisserez pas tomber.
- En effet, je ne lâche jamais le morceau et exploite chaque petit bout de début de piste.
- Vous avez raison, ce surnom vous va à ravir.”
Après avoir échangé d'autres banalités, Louise quitte le bureau du cancer et rejoint Virginie qui l'attend dans le couloir, au milieu de nouveaux arrivants. Lorsqu'elle voit sa compagne, un sourire illumine son visage. Louise lui adresse un petit clin d'oeil confiant et la prend par la main en direction de la sortie, se moquant éperdument de ce que ce petit geste entraîne dans l'entourage.
Se faufilant laborieusement parmi les inconnus du commissariat, elles ne prêtent pas attention au groupuscule d'hommes qui remontent du sous-sol et se dirige dans leur direction. Le temps suspend son vol. Il n' y a plus aucun bruit, il n'y a plus personne. Il n'y a plus qu'eux deux. Louise se trouve face à face avec Lemoux. Lemoux qui la dévisage, les yeux mis clos jusqu'à ce qu'un sourire mauvais se dessine sur ses fines lèvres, un rictus horrible qui fait froid dans le dos. Louise l'observe, ne scille pas des yeux cet homme qu'elle regrette d'avoir aimé. Un regard lourd, chargé de haine et de cruauté que Louise défit sans faillir. D'interminables secondes durant lesquelles, en se croisant, aucun des deux ne baisse les yeux. Une fois Jeff dépassé, Louise discerne, parmi le brouhaha environnant, le rire glacial de son mari. Elle continue son chemin, Virginie dans ses pas, jusqu'à la sortie qui semble soudain très lointaine.
“ Chérie, tu as vu ses yeux? Demande Louise
- Je n'ai vu qu'eux mais j'ai entendu son rire aussi.
- Je ne le reconnais plus mon coeur. Je t'avoue, il m'a fait peur et son regard m'a donné froid dans le dos.
- Tu as enfin ouvert les yeux chérie?
- Je crois que oui.. J'ai vu de la folie pure dans ses yeux. Il me fait peur.
- Tu comprends nos craintes à présent Louise?
- Oui, je suis désolée d'avoir été aussi stupide. Pardonne moi mon coeur.
- Tu as vécu avec lui si longtemps que tu es restée dans les clichés que tu connaissais de lui, mais avec des yeux extérieurs, on s'en rend compte plus facilement.. Tête de mule.
- Me pardonneras-tu?
- Je sais pas, j'y réfléchis, répond Virginie d'un regard malicieux.
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi mon ange.”
Dans son bureau, au même instant, Gavoilhe a fait entrer son agent infiltré, qui attend son tour au milieux des autres prévenus et anonymes.
“ Je tenais encore à vous féliciter pour ce travail superbe.
- Merci commissaire. Mais je n'ai fait qu'accomplir ma mission.
- Pas n'importe quelle mission..
- J'en connaissais les risques..
- Certes, et vous avez reussi haut la main. Je regrette une chose, devoir me séparer d'un élément tel que vous.
- Avons-nous le choix commissaire? J'ai choisi ma vie, je sais ce qui m'attendait une fois ma mission menée à bout. Et je sais ce qui m'attends. J'aime bien la région Rhone-Alpes.
- C'est bien pour ça qu'on vous y envoie. Voici votre déposition, lisez-la tranquillement et ..
- Et je vous dis si je suis d'accord. Ne vous inquiétez pas commissaire, je lis avec la plus grande attention. Ce serait con si cette crapule s'en sortait à cause d'une coquille n'est-ce-pas?
- Plutôt oui.. même si d'autres éléments s'accumulent mais sa défense pourrait foncer dans la brêche et il serait dommage que votre propre travail soit réduit à néant.
- Je suis entièrement d'accord.”
L'agent s'empare des documents que lui tend le “Cancer” et se met à parcourir les lignes avec la plus grande attention. Les pages se succèdent les unes aux autres jusqu'à la dernière sans la moindre anicroche, sous l'oeil attentif de Gavoilhe.
“ C'est nickel, tout y est.
- Impec. Vous avez tout préparé?
- Oui, ça y est. Je vais regretter mon appart.
- On vous en a trouvé un tout aussi confortable, si ce n'est mieux à Lyon.
- Aucun doute là-dessus commissaire.” Le flic tend chaleureusement la main à son fidèle agent avant de lui serrer tout aussi chaleureusement.
“ Au revoir. Bonne route là-bas. - Ce sera du gâteau comparé à ce que je viens de vivre. Au revoir Commissaire.”
Dans le couloir règne toujours la même pagaille. Lemoux attend patiemment entre deux gardiens de la paix. Des regards noirs se posent sur lui, des regards d'amis incrédules et bafoués, des bafoués, des repentis, les prostituées mais il n'arrive pas à apercevoir son copain Thierry. Jouant des coudes pour mieux y voir, il bouscule un de ses deux gardiens, qui le regarde d'un oeil noir.
“ Quoi, qu'est-ce-que j'ai fait encore?
- Pourquoi vous vous agitez ainsi? Vous pourriez au moins vous excuser!
- M'excuser pour quoi? Pour avoir bousculé un bougnoul?
- Outrage et propos insultant, vous en avez pas assez?
- Jamais quand je vois des mecs de ta trempe. Comment ça se fait qu'il t'ont accepté dans la police? Ils manquaient de volontaires ou quoi?
- Arrêtez ça tout de suite..
- Ou quoi? Tu me fais peur peut-être tiens! T'inquiète pas mon gars, quand je serai sorti d'ici, je m'occuperai de ton cas et je ferai en sorte que tu ne trouves plus de boulot. Tu peux compter sur moi...”
Lemoux continue d'abreuver le gardien de la paix de mots suaves et affables. Il ne remarque pas immédiatement la personne qui arrive dans sa direction et ne perd pas une miette du spectacle. Puis, se sentant observé, il lève son regard et aperçoit Corinne avant de s'adresser à elle.
“ Tiens, ils convoquent les idiots aussi les flics? A croire qu'ils ont pas assez de preuves contre moi pour faire appel à des pequenots!.. oh, je te parle salope! - Mon pauvre Jeff, regarde toi, tu es pitoyable.
- Qu'est-ce-que tu leur as raconté de si intéressant que ça? Grosse conne!"
Corinne ne répond pas et tout en continuant de se diriger vers la sortie, elle lève son bras envers l'avocat pourri avant de lui offrir le plus beau profil de son majeur droit accompagné d'un sourire narquois et d'un clin d'oeil qui en dit long. Le regard destructeur de Jeff baisse quelques secondes sa garde, le temps de réagir et de comprendre.
“ Toi?”
Corinne Leduc, ou plutôt, son nom d'emprunt se retourne et continue sa marche en direction de la sortie. Jean-François, décontenancé éprouve du mal à garder son sang froid. Il tente de se lever dans le but dérisoire de suivre Corinne et les deux gardiens de la paix le retiennent non sans mal, tant la force causée par sa colère est décuplée. Il cède et se rassoit tranquillement, laissant son cerveau bouillonner à la place de son corps. Comment cette femme a pu le berner à ce point, lui et le “Belge”? Sa fierté de tout puissant en a pris pour son grade et il rage surtout du fait qu'il n'a aucun moyen d' en informer son ami Eekhoud. Mais pour l'instant, il pense à Louise qu'il a croisée quelques minutes plus tôt. Le regard et le sourire en biais qu'il lui a décochés sont pour lui un semblant de réconfort, un apéritif en regard de ce qui attend sa femme. Quand et où, il l'ignore, mais il n'espère que le moment où elle ne sera plus de ce monde, c'est à dire bientôt.
Dans le bureau jouxtant à celui de Gavoilhe, le Belge fait face à un enquêteur tout aussi tenace qu'il toise d'entrée de jeu.
“ Ah, j'ai affaire à un sous fifre? Vous voyez, je suis pas un cas intéressant !
- La ferme et assied toi. Tu n'a aucun droit ici à part celui de la fermer et de répondre aux questions que je te pose.
- Ho ho, le petit chef a parlé! Maman, j'ai peur!!
- Fais le mariole si ça te chante, tu ne m'impressionnes pas Eekhoud. J'en ai maté de plus costauds que toi. Tu ne me fais pas peur non plus. Des types comme toi, vous êtes des guignols, des parasites qu'on écrase du pied ou dans le creux des mains. Tu as fait du bruit mais ici, t'es que tu vent. Tu la fermes et tu t'assoies.
- Je préfère rester debout.
- A ta guise! On en a pour un bon moment. Virez moi cette chaise de là, dit Grendier au gardien de la paix. J'ai tout mon temps moi ! Renchérit-il, un mug de café fumant plein à ras-bord.
- J'ai déjà parlé à votre collègue hier..
- Tu as l'air d'oublier que tu es en garde à vue Eekhoud. Je fais de toi ce que je veux pendant les 90 heures à venir. Ah, et je tenais à te dire que mes potes Belges enquêtent chez toi aussi. Ils fouillent tes appartements et interrogent tous tes amis et tes ennemis aussi. Tu es grillé et tu le sais.
- Du vent tout ça! Vous ne trouverez rien parce-qu'il n'y a rien à trouver.
- Tu prends tes compatriotes pour des billes? C'est pas bien ça.. mais je te rassure, ils sont aidés par mes potes Français à moi.. Tout ce monde rien que pour toi, tu devrais être flatté!
- Va te faire foutre..
- Pour le moment, c'est toi qui l'as bien profond, et bien profond. Tu ne t'en sortiras pas cette fois-ci. Ton petit manège n'a pas fonctionné. Non mais tu croyais quoi?
- Je n'ai plus rien à vous dire. Je veux un avocat.
- Haha.. je t'appelle Lemoux?”
Au travers des vitres, le commissaire reconnaît Louise et sa secrétaire, emportant avec elles le dossier volumineux qu'il leur a demandé d'apporter. Puis il reconnaît, à leur tenue les prostituées que Lemoux a l'habitude de fréquenter avec son ami Thierry. D'autres têtes, plus connues ou inconnues se faufilent dans le hall d'accueil devenu subitement trop petit. Parmi elles, il reconnaît son agent infiltré, des avocats de renom et d'autres moins reluisants. Honnêtes ou moins honnêtes, Lemoux les a tous doublés et ils apporteront certainement de nouveaux éléments à charge dans son dossier déjà bien épais.
Il fait rentrer rapidement Louise dans son bureau, demande à faire patienter les autres avant d'être reçus par quelques uns de ses collègues ou par lui même.
“ Voilà ce que vous avez demandé Commissaire.
- je vous remercie Madame Berthomieux.
- Vous pensez trouver des éléments importants là-dedans?
- Tout est important. Même si j'ai assez pour le foutre à l'ombre pour un bon moment, j'exploiterai le moindre petit détail pour enfoncer d'avantage ce salaud.
- Ce dossier est tout à vous Monsieur, et vous pouvez compter sur nous pour une étroite collaboration. Voyez-vous, je suis avocate, mais c'est bien la première fois que je me réjouis de voir un type dans la merde. Et tout comme vous, j'ai envie de l'y enfoncer encore plus.Je suis ravie de ne pas avoir à défendre un pareil individu. Il est indigne de la profession. Chacun son tour et le sien est arrivé.
- On est d'accord. Cependant, permettez-moi de vous mettre encore en garde. Il est coincé, mais il peut toujours agir, vous saisissez?
- J'ai bien compris commissaire. Et combien de temps allez-vous me mettre sous protection?
- Tout le temps qu'il faudra, tout le temps qu'il nous sera nécessaire pour prouver qu'il est bien l'auteur de ces lettres. Et quand bien même si ce n'est pas lui, car nous n'avons, jusqu'à présent aucune preuve, seulement des présomptions.
- Je connais votre réputation Commissaire, je sais que vous ne laisserez pas tomber.
- En effet, je ne lâche jamais le morceau et exploite chaque petit bout de début de piste.
- Vous avez raison, ce surnom vous va à ravir.”
Après avoir échangé d'autres banalités, Louise quitte le bureau du cancer et rejoint Virginie qui l'attend dans le couloir, au milieu de nouveaux arrivants. Lorsqu'elle voit sa compagne, un sourire illumine son visage. Louise lui adresse un petit clin d'oeil confiant et la prend par la main en direction de la sortie, se moquant éperdument de ce que ce petit geste entraîne dans l'entourage.
Se faufilant laborieusement parmi les inconnus du commissariat, elles ne prêtent pas attention au groupuscule d'hommes qui remontent du sous-sol et se dirige dans leur direction. Le temps suspend son vol. Il n' y a plus aucun bruit, il n'y a plus personne. Il n'y a plus qu'eux deux. Louise se trouve face à face avec Lemoux. Lemoux qui la dévisage, les yeux mis clos jusqu'à ce qu'un sourire mauvais se dessine sur ses fines lèvres, un rictus horrible qui fait froid dans le dos. Louise l'observe, ne scille pas des yeux cet homme qu'elle regrette d'avoir aimé. Un regard lourd, chargé de haine et de cruauté que Louise défit sans faillir. D'interminables secondes durant lesquelles, en se croisant, aucun des deux ne baisse les yeux. Une fois Jeff dépassé, Louise discerne, parmi le brouhaha environnant, le rire glacial de son mari. Elle continue son chemin, Virginie dans ses pas, jusqu'à la sortie qui semble soudain très lointaine.
“ Chérie, tu as vu ses yeux? Demande Louise
- Je n'ai vu qu'eux mais j'ai entendu son rire aussi.
- Je ne le reconnais plus mon coeur. Je t'avoue, il m'a fait peur et son regard m'a donné froid dans le dos.
- Tu as enfin ouvert les yeux chérie?
- Je crois que oui.. J'ai vu de la folie pure dans ses yeux. Il me fait peur.
- Tu comprends nos craintes à présent Louise?
- Oui, je suis désolée d'avoir été aussi stupide. Pardonne moi mon coeur.
- Tu as vécu avec lui si longtemps que tu es restée dans les clichés que tu connaissais de lui, mais avec des yeux extérieurs, on s'en rend compte plus facilement.. Tête de mule.
- Me pardonneras-tu?
- Je sais pas, j'y réfléchis, répond Virginie d'un regard malicieux.
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi mon ange.”
Dans son bureau, au même instant, Gavoilhe a fait entrer son agent infiltré, qui attend son tour au milieux des autres prévenus et anonymes.
“ Je tenais encore à vous féliciter pour ce travail superbe.
- Merci commissaire. Mais je n'ai fait qu'accomplir ma mission.
- Pas n'importe quelle mission..
- J'en connaissais les risques..
- Certes, et vous avez reussi haut la main. Je regrette une chose, devoir me séparer d'un élément tel que vous.
- Avons-nous le choix commissaire? J'ai choisi ma vie, je sais ce qui m'attendait une fois ma mission menée à bout. Et je sais ce qui m'attends. J'aime bien la région Rhone-Alpes.
- C'est bien pour ça qu'on vous y envoie. Voici votre déposition, lisez-la tranquillement et ..
- Et je vous dis si je suis d'accord. Ne vous inquiétez pas commissaire, je lis avec la plus grande attention. Ce serait con si cette crapule s'en sortait à cause d'une coquille n'est-ce-pas?
- Plutôt oui.. même si d'autres éléments s'accumulent mais sa défense pourrait foncer dans la brêche et il serait dommage que votre propre travail soit réduit à néant.
- Je suis entièrement d'accord.”
L'agent s'empare des documents que lui tend le “Cancer” et se met à parcourir les lignes avec la plus grande attention. Les pages se succèdent les unes aux autres jusqu'à la dernière sans la moindre anicroche, sous l'oeil attentif de Gavoilhe.
“ C'est nickel, tout y est.
- Impec. Vous avez tout préparé?
- Oui, ça y est. Je vais regretter mon appart.
- On vous en a trouvé un tout aussi confortable, si ce n'est mieux à Lyon.
- Aucun doute là-dessus commissaire.” Le flic tend chaleureusement la main à son fidèle agent avant de lui serrer tout aussi chaleureusement.
“ Au revoir. Bonne route là-bas. - Ce sera du gâteau comparé à ce que je viens de vivre. Au revoir Commissaire.”
Dans le couloir règne toujours la même pagaille. Lemoux attend patiemment entre deux gardiens de la paix. Des regards noirs se posent sur lui, des regards d'amis incrédules et bafoués, des bafoués, des repentis, les prostituées mais il n'arrive pas à apercevoir son copain Thierry. Jouant des coudes pour mieux y voir, il bouscule un de ses deux gardiens, qui le regarde d'un oeil noir.
“ Quoi, qu'est-ce-que j'ai fait encore?
- Pourquoi vous vous agitez ainsi? Vous pourriez au moins vous excuser!
- M'excuser pour quoi? Pour avoir bousculé un bougnoul?
- Outrage et propos insultant, vous en avez pas assez?
- Jamais quand je vois des mecs de ta trempe. Comment ça se fait qu'il t'ont accepté dans la police? Ils manquaient de volontaires ou quoi?
- Arrêtez ça tout de suite..
- Ou quoi? Tu me fais peur peut-être tiens! T'inquiète pas mon gars, quand je serai sorti d'ici, je m'occuperai de ton cas et je ferai en sorte que tu ne trouves plus de boulot. Tu peux compter sur moi...”
Lemoux continue d'abreuver le gardien de la paix de mots suaves et affables. Il ne remarque pas immédiatement la personne qui arrive dans sa direction et ne perd pas une miette du spectacle. Puis, se sentant observé, il lève son regard et aperçoit Corinne avant de s'adresser à elle.
“ Tiens, ils convoquent les idiots aussi les flics? A croire qu'ils ont pas assez de preuves contre moi pour faire appel à des pequenots!.. oh, je te parle salope! - Mon pauvre Jeff, regarde toi, tu es pitoyable.
- Qu'est-ce-que tu leur as raconté de si intéressant que ça? Grosse conne!"
Corinne ne répond pas et tout en continuant de se diriger vers la sortie, elle lève son bras envers l'avocat pourri avant de lui offrir le plus beau profil de son majeur droit accompagné d'un sourire narquois et d'un clin d'oeil qui en dit long. Le regard destructeur de Jeff baisse quelques secondes sa garde, le temps de réagir et de comprendre.
“ Toi?”
Corinne Leduc, ou plutôt, son nom d'emprunt se retourne et continue sa marche en direction de la sortie. Jean-François, décontenancé éprouve du mal à garder son sang froid. Il tente de se lever dans le but dérisoire de suivre Corinne et les deux gardiens de la paix le retiennent non sans mal, tant la force causée par sa colère est décuplée. Il cède et se rassoit tranquillement, laissant son cerveau bouillonner à la place de son corps. Comment cette femme a pu le berner à ce point, lui et le “Belge”? Sa fierté de tout puissant en a pris pour son grade et il rage surtout du fait qu'il n'a aucun moyen d' en informer son ami Eekhoud. Mais pour l'instant, il pense à Louise qu'il a croisée quelques minutes plus tôt. Le regard et le sourire en biais qu'il lui a décochés sont pour lui un semblant de réconfort, un apéritif en regard de ce qui attend sa femme. Quand et où, il l'ignore, mais il n'espère que le moment où elle ne sera plus de ce monde, c'est à dire bientôt.
Dans le bureau jouxtant à celui de Gavoilhe, le Belge fait face à un enquêteur tout aussi tenace qu'il toise d'entrée de jeu.
“ Ah, j'ai affaire à un sous fifre? Vous voyez, je suis pas un cas intéressant !
- La ferme et assied toi. Tu n'a aucun droit ici à part celui de la fermer et de répondre aux questions que je te pose.
- Ho ho, le petit chef a parlé! Maman, j'ai peur!!
- Fais le mariole si ça te chante, tu ne m'impressionnes pas Eekhoud. J'en ai maté de plus costauds que toi. Tu ne me fais pas peur non plus. Des types comme toi, vous êtes des guignols, des parasites qu'on écrase du pied ou dans le creux des mains. Tu as fait du bruit mais ici, t'es que tu vent. Tu la fermes et tu t'assoies.
- Je préfère rester debout.
- A ta guise! On en a pour un bon moment. Virez moi cette chaise de là, dit Grendier au gardien de la paix. J'ai tout mon temps moi ! Renchérit-il, un mug de café fumant plein à ras-bord.
- J'ai déjà parlé à votre collègue hier..
- Tu as l'air d'oublier que tu es en garde à vue Eekhoud. Je fais de toi ce que je veux pendant les 90 heures à venir. Ah, et je tenais à te dire que mes potes Belges enquêtent chez toi aussi. Ils fouillent tes appartements et interrogent tous tes amis et tes ennemis aussi. Tu es grillé et tu le sais.
- Du vent tout ça! Vous ne trouverez rien parce-qu'il n'y a rien à trouver.
- Tu prends tes compatriotes pour des billes? C'est pas bien ça.. mais je te rassure, ils sont aidés par mes potes Français à moi.. Tout ce monde rien que pour toi, tu devrais être flatté!
- Va te faire foutre..
- Pour le moment, c'est toi qui l'as bien profond, et bien profond. Tu ne t'en sortiras pas cette fois-ci. Ton petit manège n'a pas fonctionné. Non mais tu croyais quoi?
- Je n'ai plus rien à vous dire. Je veux un avocat.
- Haha.. je t'appelle Lemoux?”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 17:22
Le Belge jette alors un regard des plus sombres à son interlocuteur. L'intimidation ne mènera nulle part et il n'ignore pas que les investigations de polices Belges et Françaises, sur les indications de la taupe, sonnent le glas de sa carrière. La lueur qui habite les yeux du policier ne fait que confirmer que l'aventure est terminée.
“ Mais bon sang, comment vous avez su ? Qui m'a dénoncé bordel ?
- Même si je le savais je ne te le dirais pas. Admet que tu as perdu “Le Belge”. Les bonnes choses ont une fin. Enfin, ça dépend de quel côté on se place hein ! En ce qui me concerne, je suis ravi qu'une pourriture de ton espèce finisse là où elle doit finir. En taule..
- Un autre prendra ma place.
- Tu parles de tes copains colombiens? T'inquiète, on s'en occupe aussi.
- La tête est tombée, elle va repousser.
- Oui, et on la coupera autant de fois qu'il le faudra. Mais je sais qu'en te coinçant , on a foutu un joli petit bordel dans ton organisation.
- Et tu te crois toujours plus fort que moi?
- C'est pas moi qui suis sur la sellette en ce moment. Tu ne m'impressionnes pas le moins du monde Eekhoud. Ah, mais oui, c'est vrai ! Tu te demandes toujours pourquoi ton plan n'a pas fonctionné cette fois-ci!
- Je sais pourquoi il n'a pas fonctionné, mais je finirai par savoir qui est le salaud qui..
- Aucune chance.”
Thierry sort de son lit, grisé par un jour et deux nuits alcoolisés et très agités. La tête prise dans un effroyable étau et la bouche pâteuse, il se dirige d'un pas incertain vers la porte d'entrée que l'on tambourine sans cesse depuis quelques minutes.
“ Oui, c'est bon ! J'arrive, y'a pas le feu!
- Police, ouvrez!”
A ces mots, le cerveau endormi de Thierry se réveille et de grosses gouttes de sueur se mettent à perler sur son visage. Les flics sont là pour lui mettre le grappin dessus. Ca ne fait plus aucun doute, il est découvert. Il doit fuir.. Les secondes s'égrenent, on frappe toujours à la porte, le sang martèle ses tympans, son crâne est au bord de l'implosion.
“Ouvrez ! Ou on défonce la porte!”
Du fric, des fringues, la fuite. Oui, mais où ? Presque nu, pris par surprise, il n'a pas le temps de s'enfuir et d'autres flics l'attendent à l'extérieur. Au milieu du salon, les épaules et la tête baissées, à la lumière bleue des gyrophares qui filtre à travers les persiennes, Thierry, jette l'éponge. Jeff, le “Belge” sont, il en est sûr, derrière les verrous, où une place d'honneur l'attend : trafic de drogue, présomption d'assassinat, proxénétisme..
A la porte, la brigade d'intervention se manifeste de plus en plus bruyamment, prête à fracasser la porte dans les prochaines secondes, juste le temps pour lui d'accomplir un dernier geste. Il se précipite dans sa chambre du rez de chaussée de son duplex luxueux et referme rapidement la porte derrière lui dans l'espoir que ce geste dérisoire ralentira la progression de la police et lui laissera le temps d'accomplir sa tâche. Il ouvre le tiroir supérieur de sa commode en noyer et fait rapidement sauter le double fond d'où il déniche son walther 22 LR chargé. A cet instant précis, il entend le porte d'entrée céder dans un sinistre craquement. Les forces de polices viennent de pénétrer dans son appartement et se mettent en quête de le chercher pour procéder à son arrestation. Méthodiquement, en quelques secondes, qui lui paraissent une éternité, Thierry défait le cran de sécurité et arme son pistolet. Déjà, les flics arrivent à la porte de sa chambre, qu'ils tentent d'ouvrir. Un dernier instant, il regarde la poignée de la porte tourner, juste l'instant qu'il faut pour lui pour porter dans sa bouche le canon de son arme. Le film de sa vie peu reluisante défile dans sa tête avant qu'il appuie sur la détente. Au moment de la détonation, la porte s'ouvre laissant entrer les policiers qui voient alors, le haut de sa boite crânienne exploser.
“ Mais bon sang, comment vous avez su ? Qui m'a dénoncé bordel ?
- Même si je le savais je ne te le dirais pas. Admet que tu as perdu “Le Belge”. Les bonnes choses ont une fin. Enfin, ça dépend de quel côté on se place hein ! En ce qui me concerne, je suis ravi qu'une pourriture de ton espèce finisse là où elle doit finir. En taule..
- Un autre prendra ma place.
- Tu parles de tes copains colombiens? T'inquiète, on s'en occupe aussi.
- La tête est tombée, elle va repousser.
- Oui, et on la coupera autant de fois qu'il le faudra. Mais je sais qu'en te coinçant , on a foutu un joli petit bordel dans ton organisation.
- Et tu te crois toujours plus fort que moi?
- C'est pas moi qui suis sur la sellette en ce moment. Tu ne m'impressionnes pas le moins du monde Eekhoud. Ah, mais oui, c'est vrai ! Tu te demandes toujours pourquoi ton plan n'a pas fonctionné cette fois-ci!
- Je sais pourquoi il n'a pas fonctionné, mais je finirai par savoir qui est le salaud qui..
- Aucune chance.”
Thierry sort de son lit, grisé par un jour et deux nuits alcoolisés et très agités. La tête prise dans un effroyable étau et la bouche pâteuse, il se dirige d'un pas incertain vers la porte d'entrée que l'on tambourine sans cesse depuis quelques minutes.
“ Oui, c'est bon ! J'arrive, y'a pas le feu!
- Police, ouvrez!”
A ces mots, le cerveau endormi de Thierry se réveille et de grosses gouttes de sueur se mettent à perler sur son visage. Les flics sont là pour lui mettre le grappin dessus. Ca ne fait plus aucun doute, il est découvert. Il doit fuir.. Les secondes s'égrenent, on frappe toujours à la porte, le sang martèle ses tympans, son crâne est au bord de l'implosion.
“Ouvrez ! Ou on défonce la porte!”
Du fric, des fringues, la fuite. Oui, mais où ? Presque nu, pris par surprise, il n'a pas le temps de s'enfuir et d'autres flics l'attendent à l'extérieur. Au milieu du salon, les épaules et la tête baissées, à la lumière bleue des gyrophares qui filtre à travers les persiennes, Thierry, jette l'éponge. Jeff, le “Belge” sont, il en est sûr, derrière les verrous, où une place d'honneur l'attend : trafic de drogue, présomption d'assassinat, proxénétisme..
A la porte, la brigade d'intervention se manifeste de plus en plus bruyamment, prête à fracasser la porte dans les prochaines secondes, juste le temps pour lui d'accomplir un dernier geste. Il se précipite dans sa chambre du rez de chaussée de son duplex luxueux et referme rapidement la porte derrière lui dans l'espoir que ce geste dérisoire ralentira la progression de la police et lui laissera le temps d'accomplir sa tâche. Il ouvre le tiroir supérieur de sa commode en noyer et fait rapidement sauter le double fond d'où il déniche son walther 22 LR chargé. A cet instant précis, il entend le porte d'entrée céder dans un sinistre craquement. Les forces de polices viennent de pénétrer dans son appartement et se mettent en quête de le chercher pour procéder à son arrestation. Méthodiquement, en quelques secondes, qui lui paraissent une éternité, Thierry défait le cran de sécurité et arme son pistolet. Déjà, les flics arrivent à la porte de sa chambre, qu'ils tentent d'ouvrir. Un dernier instant, il regarde la poignée de la porte tourner, juste l'instant qu'il faut pour lui pour porter dans sa bouche le canon de son arme. Le film de sa vie peu reluisante défile dans sa tête avant qu'il appuie sur la détente. Au moment de la détonation, la porte s'ouvre laissant entrer les policiers qui voient alors, le haut de sa boite crânienne exploser.
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 17:23
Virginie et Louise arrivent au bureau où elles rejoignent Jeanne et Françoise submergées par les appels.
“ Ces fichus journalistes ont des antennes! On est harcelées en permanence!
- Je prends la relève, c'est bon. Rétorque Virginie. Il est temps que je reprenne mes fonctions!
- Ce sont de vrais charognards et il va falloir s'habituer à être harcelées encore un bon bout de temps. Ce n'est pas une affaire anodine qui nous tombe sur le dos.
- D'autant plus qu'ils vont inmanquablement parler du passé.
- On s'en fout Jeanne! Tout le monde sait de quoi il en retourne, mais Jeff n'a pas que des amis et pour une fois, je suis ravie que les journalistes remuent la merde. Ils ne l'enfonceront que d'avantage. Et puis.. ça fera de la pub pour le cabinet.
- Louise! Non, mais j'y crois pas!
- Rooooo, c'était matière à détendre l'atmosphère. Cool ma chérie. De la pub, on en a assez, du boulot on en a à revendre.
- Voulue ou pas, on va parler de nous dans tout le pays. Et la clientèle va affluer.
- C'est pour ça qu'il va falloir vite te mettre dans le bain mon ange! On va manquer de bras.
- Mais je suis toute à toi ma chérie!
- Bon, alors, que s'est-il passé chez les flics ? Questionne Françoise?
- Comme prévu, on a été remettre le dossier à Gavoilhe et devine sur qui on est tombées.
- Oh, vu ta tête, je parie que c'est Jean-François.
- Oui, et il avait une sale mine le bonhomme..
- Le retour de manivelle. Ca lui fait pas de mal.
- Si tu avais vu sa tête Jeanne, je ne l'ai pas reconnu et je t'avoue qu'il m'a fichu la trouille. S'il avait eu des bazooka à la place des yeux, je serais morte sur place.
- C'est le cas. C'est pourquoi il va falloir rester sur nos gardes. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit chérie.
- Je suis sous la protection de la police, donc, tout va bien, ne t'en fais pas mon coeur.
- J'ai le droit d'être inquiète, non?
- Oui chérie. Je suis conscience à présent de ce qui pend au dessus de ma tête et je te promets que je serai très prudente. J'ai envie de passer le restant de ma vie à te rendre heureuse.” Puis réalisant que Jeanne et Françoise assistent à la conversation : “ Vous allez pouvoir y aller les filles, ça va être l'heure de votre entrée en scène chez les flics!
- Exact, tu as raison Louise. Et il est hors de question qu'on rate ça.
- Ca me ferait mal ! Dites ce que vous avez sur le coeur, je vous donne quartier libre.
- Inutile de préciser, tu peux compter sur nous! Repond Françoise en lui lançant un clin d'oeil.
- On prend le relais.. Allez-y !”
A ces mots, Françoise et Jeanne s'arment de leurs effets personnels, lourds manteaux et sac à main avant de saluer Louise et Virginie de la main et de prendre la direction de la sortie.
“ Pfiouuu, la journée est à peine commencée et je suis déjà sur les rotules!
- Il faut dire qu'il y a de quoi! Et ça ne fait que commencer. Crois moi, on est pas encore sorties de l'auberge.
- Le problème Jean-François est réglé. Ton divorce sera prononcé en ta faveur. Tu récupères ton cabinet et en plus, il te fera plus chier.
- Il me tarde que tout ça soit terminé . Ce qui me gêne c'est que je serai quand même mêlée à cette ordure pendant que durera toute cette histoire.
- Certes, mais tu seras tirée vers le haut.. ce qui est loin d'être le cas pour lui.
- Je sais.
- Comme tu sais que tu n'es plus seule. Et que je serai désormais à tes côtés pour te soutenir et t'épauler.
- Je ne sais pas comment j'aurais vécu tout ça en fait, si tu n'étais pas là.. Je veux dire, comme on se connait maintenant..
- Je t'aurais quand même apporté tout mon soutien, tu le sais ça.
- Mais notre amour me donne des ailes. Je me sens plus forte avec toi. Et qui plus est, tu m'as ouvert les yeux sur une évidence que je ne voulais pas voir. Dieu seul sait ce qui serait advenu de moi.
- N'y pense plus chérie. Seul l'avenir compte à présent, ok?... Je crève de froid, pas toi? Je me damnerais pour un café, tu en veux un?
- Volontiers chérie.
- Ah au fait, il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit depuis longtemps.” Louise, se retourne, le regard interrogateur.
- Quoi?
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi mon coeur. Répond-elle avec un doux sourire et le regard pétillant. Attention, la tasse va déborder..
- Oups..”
A cet instant, après quelques trop courtes minutes de silence, la sonnerie du téléphone retentit, faisant sursauter les deux femmes.
“ Et c'est reparti pour un tour.. je n'ai même pas eu le temps de t'embrasser ! - Alors, dépêche toi de répondre ! Répond Louise dans un sourire malicieux. Je me disais qu'il manquait quelque chose avec mon café..”
Virginie se dit qu'après tout, le téléphone peut sonner une fois de plus. Elle ne résiste pas au besoin vital de goûter aux lèvres de sa compagne et vient couvrir la bouche de Louise de la sienne.. Le baiser s'éternise, les lèvres refusent de se séparer..
“ Tes lèvres ont si bon goût mon amour..
- je suis dingue des tiennes..
- Alors, ça tombe bien.. j'en reprendrais bien un peu.
- Je t'en prie, c'est servi tout chaud et la source est intarissable..
- C'est bon à savoir, j'ai un appetit féroce..”
Le téléphone s'est tu, elles ne l'ont plus jamais entendu sonner. Leurs lèvres sont soudées et rien ne viendra les séparer. Oubliés les flics, oubliés les malfrats, elles sont seules et laissent leurs corps et leurs sentiments s'exprimer.
Louise plaque Virginie contre le petit meuble en tek sur lequel trône la Senseo et pose son corps contre le sien comme la rosée délicate d'un matin d'été. Elle veut sentir contre elle chaque forme de sa compagne, en ressentir chaque frémissement.
“ Je t'aime mon amour. Oh mon dieu, ce que je peux t'aimer.”
“ Ces fichus journalistes ont des antennes! On est harcelées en permanence!
- Je prends la relève, c'est bon. Rétorque Virginie. Il est temps que je reprenne mes fonctions!
- Ce sont de vrais charognards et il va falloir s'habituer à être harcelées encore un bon bout de temps. Ce n'est pas une affaire anodine qui nous tombe sur le dos.
- D'autant plus qu'ils vont inmanquablement parler du passé.
- On s'en fout Jeanne! Tout le monde sait de quoi il en retourne, mais Jeff n'a pas que des amis et pour une fois, je suis ravie que les journalistes remuent la merde. Ils ne l'enfonceront que d'avantage. Et puis.. ça fera de la pub pour le cabinet.
- Louise! Non, mais j'y crois pas!
- Rooooo, c'était matière à détendre l'atmosphère. Cool ma chérie. De la pub, on en a assez, du boulot on en a à revendre.
- Voulue ou pas, on va parler de nous dans tout le pays. Et la clientèle va affluer.
- C'est pour ça qu'il va falloir vite te mettre dans le bain mon ange! On va manquer de bras.
- Mais je suis toute à toi ma chérie!
- Bon, alors, que s'est-il passé chez les flics ? Questionne Françoise?
- Comme prévu, on a été remettre le dossier à Gavoilhe et devine sur qui on est tombées.
- Oh, vu ta tête, je parie que c'est Jean-François.
- Oui, et il avait une sale mine le bonhomme..
- Le retour de manivelle. Ca lui fait pas de mal.
- Si tu avais vu sa tête Jeanne, je ne l'ai pas reconnu et je t'avoue qu'il m'a fichu la trouille. S'il avait eu des bazooka à la place des yeux, je serais morte sur place.
- C'est le cas. C'est pourquoi il va falloir rester sur nos gardes. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit chérie.
- Je suis sous la protection de la police, donc, tout va bien, ne t'en fais pas mon coeur.
- J'ai le droit d'être inquiète, non?
- Oui chérie. Je suis conscience à présent de ce qui pend au dessus de ma tête et je te promets que je serai très prudente. J'ai envie de passer le restant de ma vie à te rendre heureuse.” Puis réalisant que Jeanne et Françoise assistent à la conversation : “ Vous allez pouvoir y aller les filles, ça va être l'heure de votre entrée en scène chez les flics!
- Exact, tu as raison Louise. Et il est hors de question qu'on rate ça.
- Ca me ferait mal ! Dites ce que vous avez sur le coeur, je vous donne quartier libre.
- Inutile de préciser, tu peux compter sur nous! Repond Françoise en lui lançant un clin d'oeil.
- On prend le relais.. Allez-y !”
A ces mots, Françoise et Jeanne s'arment de leurs effets personnels, lourds manteaux et sac à main avant de saluer Louise et Virginie de la main et de prendre la direction de la sortie.
“ Pfiouuu, la journée est à peine commencée et je suis déjà sur les rotules!
- Il faut dire qu'il y a de quoi! Et ça ne fait que commencer. Crois moi, on est pas encore sorties de l'auberge.
- Le problème Jean-François est réglé. Ton divorce sera prononcé en ta faveur. Tu récupères ton cabinet et en plus, il te fera plus chier.
- Il me tarde que tout ça soit terminé . Ce qui me gêne c'est que je serai quand même mêlée à cette ordure pendant que durera toute cette histoire.
- Certes, mais tu seras tirée vers le haut.. ce qui est loin d'être le cas pour lui.
- Je sais.
- Comme tu sais que tu n'es plus seule. Et que je serai désormais à tes côtés pour te soutenir et t'épauler.
- Je ne sais pas comment j'aurais vécu tout ça en fait, si tu n'étais pas là.. Je veux dire, comme on se connait maintenant..
- Je t'aurais quand même apporté tout mon soutien, tu le sais ça.
- Mais notre amour me donne des ailes. Je me sens plus forte avec toi. Et qui plus est, tu m'as ouvert les yeux sur une évidence que je ne voulais pas voir. Dieu seul sait ce qui serait advenu de moi.
- N'y pense plus chérie. Seul l'avenir compte à présent, ok?... Je crève de froid, pas toi? Je me damnerais pour un café, tu en veux un?
- Volontiers chérie.
- Ah au fait, il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit depuis longtemps.” Louise, se retourne, le regard interrogateur.
- Quoi?
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi mon coeur. Répond-elle avec un doux sourire et le regard pétillant. Attention, la tasse va déborder..
- Oups..”
A cet instant, après quelques trop courtes minutes de silence, la sonnerie du téléphone retentit, faisant sursauter les deux femmes.
“ Et c'est reparti pour un tour.. je n'ai même pas eu le temps de t'embrasser ! - Alors, dépêche toi de répondre ! Répond Louise dans un sourire malicieux. Je me disais qu'il manquait quelque chose avec mon café..”
Virginie se dit qu'après tout, le téléphone peut sonner une fois de plus. Elle ne résiste pas au besoin vital de goûter aux lèvres de sa compagne et vient couvrir la bouche de Louise de la sienne.. Le baiser s'éternise, les lèvres refusent de se séparer..
“ Tes lèvres ont si bon goût mon amour..
- je suis dingue des tiennes..
- Alors, ça tombe bien.. j'en reprendrais bien un peu.
- Je t'en prie, c'est servi tout chaud et la source est intarissable..
- C'est bon à savoir, j'ai un appetit féroce..”
Le téléphone s'est tu, elles ne l'ont plus jamais entendu sonner. Leurs lèvres sont soudées et rien ne viendra les séparer. Oubliés les flics, oubliés les malfrats, elles sont seules et laissent leurs corps et leurs sentiments s'exprimer.
Louise plaque Virginie contre le petit meuble en tek sur lequel trône la Senseo et pose son corps contre le sien comme la rosée délicate d'un matin d'été. Elle veut sentir contre elle chaque forme de sa compagne, en ressentir chaque frémissement.
“ Je t'aime mon amour. Oh mon dieu, ce que je peux t'aimer.”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 17:24
Louise enserre tendrement Virginie avant de poser ses mains sur ses joues rosies par l'émotion et de lui délivrer un baiser somptueux. Baiser auquel la blonde secrétaire répond sans appel, franchissant la barrière de ses dents et laissant sa langue livrer bataille à la sienne. Déjà, leur respiration se fait plus forte, les coeurs battent plus vite, dans le même désir de s'aimer. Leurs bouches se dévorent, leurs mains s'éclipsent sur leurs corps enfiévrés. L'envie devient plus forte que la passion et la passion n'a pas dit son dernier mot.
De bouche en joue et d'yeux en oreille, les lèvres de Louise n'ont de cesse que d'embrasser l'être qu'elle aime chaque seconde d'avantage, dans un puissant désir de rattraper le temps perdu. Ses mains investissent le corps en ébullition de Virginie qui s'abandonne à ses caresses. Louise, un à un, défait les minuscules boutons du chemisier en soie de la jeune secrétaire, tout en se frayant un passage entre ses jambes après avoir relevé délicatement se jupe. Virginie resserre le cercle de ses bras autour du cou de Louise et se laisse porter par l'étreinte langoureuse de l'avocate, qui place ses mains sous ses fesses et l'invite à s'asseoir sur le meuble.
Louise redouble de vigueur dans son entreprise et, tout en dévorant les lèvres de la jolie blonde, elle retire son veston et son chemisier avant de freiner ses mains et de les poser délicatement sur la poitrine tendue de Virginie. Elle enveloppe les deux globes et les masse, doucement d'abord, puis un peu plus fermement ensuite. Au travers du tissu noir en dentelles, elle sent se tendre et durcir les pointes qu'elle titille du bout des pouces entraînant en Virginie un frisson de plaisir. La tête de Louise descend le long de son cou à grand renfort de baisers tout aussi brûlants que ses mains qui affolent ses sens. Le ventre en feu, la blonde Virginie ondule, impatiente de caresses plus torrides.
La secrétaire ceinture de ses jambes l'avocate, l'invitant à se coller encore plus à elle, alors que la bouche de la brune savoure ses tétons au travers du tissu. La laissant se placer entre ses cuisses pour agrandir son champ d'action, Virginie libère son imposante chevelure de son catogan avant de s'en saisir et d'inviter Louise à un baiser sulfureux. Leurs bouches s'unissent, leurs langues se cherchent et se trouvent, se perdent dans des bruits mouillés pour mieux se retrouver encore et encore. Virginie s'ouvre d'avantage à Louise dont les mains parcourent fébrilement le corps, traînant sur sa peau satinée, la rendant plus impatiente encore de sensations nouvelles, avant d'arriver sur ses cuisses qu'elle caresse à leur tour.
Louise remonte au plus haut la jupe de sa secrétaire, décidée enfin à répondre à ses attentes après avoir honoré de sa bouche son ventre et son bas-ventre. De ses baisers chauds, elle couvre l'intérieur des cuisses de Virginie, se reprochant insensiblement du tissu noir entièrement détrempé qu'elle finit par embrasser à son tour et masser de ses lèvres, se délectant son musc délicieusement parfumé à l'amour.
Louise s'agenouille, se donnant ainsi meilleur accès à l'antre du plaisir de sa jeune maîtresse dont elle savoure à pleine bouche le fruit. Elle interrompt un instant ses mouvements, observant sa jeune compagne dont les yeux clos et la bouche pincée traduisent le plaisir, avant de remonter jusqu'à son visage merveilleux et de lui donner un nouveau baiser.
“ Je t'aime chérie.
- Je t'aime aussi mon amour. Repond Virginie dans un souffle rauque. Tu, tu es.. divine.. Je t'en prie, ne t'arrête pas chérie.
- Petite gourmande va..
- Je crois que l'élève va vite dépasser le maître..
- Soulève toi deux secondes mon ange, que ton élève se délecte de son maître.
Joignant le geste à la parole, Louise s'empare du petit tissu noir qui cache la perle convoitée. Les bras de Virginie l'enserrent un peu plus fort en quête de faire durer leur baiser et de se régaler du goût sucré de ses lèvres.
L'avocate laisse sa main lui désobéir et se disperser une fois encore sur le corps de la belle blonde avant de venir cueillir le fruit mûr de Virginie et d'en inonder ses doigts de son suc. Jouant à l'aveugle quelques instants avec les chairs molles, la main de Louise devient peu à peu plus précise et plus gourmande. De ses doigts, elle fait savamment rouler son bouton de rose encore enveloppé de ses pétales avant de débusquer un coquin fier et arrogant dont seules ses caresses pourront apaiser le feu.
Louise et Virginie se laissent envahir de sérénité et savourent leurs derniers instants de plaisir lorsqu'elles entendent la sonnerie de la porte du cabinet retentir. Les cheveux en bataille et les effets démis, elles se regardent une fraction de seconde, scrutant dans les yeux de l'autre la même réponse : Qui cela peut-il être?
Se rajustant à la hâte, les deux femmes ne peuvent s'empêcher de pouffer de rire. La sonnette de l'entrée retentit une nouvelle fois en insistant plus longuement.
“ Oui! Un instant s'il vous plaît! J'arrive”
Louise arrange tant bien que mal ses merveilleux cheveux avant de ranger une mèche rebelle dans la chevelure claire de celle de sa compagne. Elle ajuste son bustier, Virginie son chemisier et sa jupe, avant d'aller ouvrir, les joues empourprées comme une gamine que l'on vient de prendre en flagrant délit de bêtise.
“ C'est bon chérie? Tu es prête? Chuchote Louise - je pense que oui.. et toi?
- Oui, c'est bon..
- Alors, on va ouvrir avant que ça sonne encore une fois ou que notre visiteur ne s'en aille.
- Bizarre quand même, ce n'est pas un jour de rendez-vous.
- Etrange oui. Mais le meilleur moyen d'éclaircir ce mystère est d'aller ouvrir!
- Oui!
- J'y vais”
Faisant un rapide contrôle de son apparence, Virginie se dirige à petits pas vers la porte d'entrée avant de l'ouvrir sur le mystérieux visiteur.
“ Maître Berthomieux ? Bonjour. Dit le nouvel arrivant d'un air grave.
- Non non, je suis sa secrétaire.
- Oh oui, suis-je bête.
- Vous êtes déjà venu ici il me semble Monsieur. Votre visage ne m'est pas inconnu.
- Exact. Il y a à peine un peu plus de quatre ans. Je suis Romuald de la Gouve. Mais j'avais fait appel aux services de Maître Lemoux à l'époque.
- Ah, mais Monsieur Lemoux n'est pas là, enfin il n'officie plus ici.
- Je sais et c'est pourquoi je suis ici. Maître Berthomieux est-elle présente?
- Je suis ici Monsieur.. Bonjour. Que puis-je pour vous? Questionne Louise qui n'a pas perdu une miette de leur conversation.
- Maître.. je suis confus de me présenter ainsi à l'improviste et sans rendez-vous, mais j'ai téléphoné à plusieurs reprises depuis hier et ça sonnait continuellement occupé. J'ai perdu patience et j'ai décidé de venir quand même car ça ne pouvait pas attendre.”
De bouche en joue et d'yeux en oreille, les lèvres de Louise n'ont de cesse que d'embrasser l'être qu'elle aime chaque seconde d'avantage, dans un puissant désir de rattraper le temps perdu. Ses mains investissent le corps en ébullition de Virginie qui s'abandonne à ses caresses. Louise, un à un, défait les minuscules boutons du chemisier en soie de la jeune secrétaire, tout en se frayant un passage entre ses jambes après avoir relevé délicatement se jupe. Virginie resserre le cercle de ses bras autour du cou de Louise et se laisse porter par l'étreinte langoureuse de l'avocate, qui place ses mains sous ses fesses et l'invite à s'asseoir sur le meuble.
Louise redouble de vigueur dans son entreprise et, tout en dévorant les lèvres de la jolie blonde, elle retire son veston et son chemisier avant de freiner ses mains et de les poser délicatement sur la poitrine tendue de Virginie. Elle enveloppe les deux globes et les masse, doucement d'abord, puis un peu plus fermement ensuite. Au travers du tissu noir en dentelles, elle sent se tendre et durcir les pointes qu'elle titille du bout des pouces entraînant en Virginie un frisson de plaisir. La tête de Louise descend le long de son cou à grand renfort de baisers tout aussi brûlants que ses mains qui affolent ses sens. Le ventre en feu, la blonde Virginie ondule, impatiente de caresses plus torrides.
La secrétaire ceinture de ses jambes l'avocate, l'invitant à se coller encore plus à elle, alors que la bouche de la brune savoure ses tétons au travers du tissu. La laissant se placer entre ses cuisses pour agrandir son champ d'action, Virginie libère son imposante chevelure de son catogan avant de s'en saisir et d'inviter Louise à un baiser sulfureux. Leurs bouches s'unissent, leurs langues se cherchent et se trouvent, se perdent dans des bruits mouillés pour mieux se retrouver encore et encore. Virginie s'ouvre d'avantage à Louise dont les mains parcourent fébrilement le corps, traînant sur sa peau satinée, la rendant plus impatiente encore de sensations nouvelles, avant d'arriver sur ses cuisses qu'elle caresse à leur tour.
Louise remonte au plus haut la jupe de sa secrétaire, décidée enfin à répondre à ses attentes après avoir honoré de sa bouche son ventre et son bas-ventre. De ses baisers chauds, elle couvre l'intérieur des cuisses de Virginie, se reprochant insensiblement du tissu noir entièrement détrempé qu'elle finit par embrasser à son tour et masser de ses lèvres, se délectant son musc délicieusement parfumé à l'amour.
Louise s'agenouille, se donnant ainsi meilleur accès à l'antre du plaisir de sa jeune maîtresse dont elle savoure à pleine bouche le fruit. Elle interrompt un instant ses mouvements, observant sa jeune compagne dont les yeux clos et la bouche pincée traduisent le plaisir, avant de remonter jusqu'à son visage merveilleux et de lui donner un nouveau baiser.
“ Je t'aime chérie.
- Je t'aime aussi mon amour. Repond Virginie dans un souffle rauque. Tu, tu es.. divine.. Je t'en prie, ne t'arrête pas chérie.
- Petite gourmande va..
- Je crois que l'élève va vite dépasser le maître..
- Soulève toi deux secondes mon ange, que ton élève se délecte de son maître.
Joignant le geste à la parole, Louise s'empare du petit tissu noir qui cache la perle convoitée. Les bras de Virginie l'enserrent un peu plus fort en quête de faire durer leur baiser et de se régaler du goût sucré de ses lèvres.
L'avocate laisse sa main lui désobéir et se disperser une fois encore sur le corps de la belle blonde avant de venir cueillir le fruit mûr de Virginie et d'en inonder ses doigts de son suc. Jouant à l'aveugle quelques instants avec les chairs molles, la main de Louise devient peu à peu plus précise et plus gourmande. De ses doigts, elle fait savamment rouler son bouton de rose encore enveloppé de ses pétales avant de débusquer un coquin fier et arrogant dont seules ses caresses pourront apaiser le feu.
Louise et Virginie se laissent envahir de sérénité et savourent leurs derniers instants de plaisir lorsqu'elles entendent la sonnerie de la porte du cabinet retentir. Les cheveux en bataille et les effets démis, elles se regardent une fraction de seconde, scrutant dans les yeux de l'autre la même réponse : Qui cela peut-il être?
Se rajustant à la hâte, les deux femmes ne peuvent s'empêcher de pouffer de rire. La sonnette de l'entrée retentit une nouvelle fois en insistant plus longuement.
“ Oui! Un instant s'il vous plaît! J'arrive”
Louise arrange tant bien que mal ses merveilleux cheveux avant de ranger une mèche rebelle dans la chevelure claire de celle de sa compagne. Elle ajuste son bustier, Virginie son chemisier et sa jupe, avant d'aller ouvrir, les joues empourprées comme une gamine que l'on vient de prendre en flagrant délit de bêtise.
“ C'est bon chérie? Tu es prête? Chuchote Louise - je pense que oui.. et toi?
- Oui, c'est bon..
- Alors, on va ouvrir avant que ça sonne encore une fois ou que notre visiteur ne s'en aille.
- Bizarre quand même, ce n'est pas un jour de rendez-vous.
- Etrange oui. Mais le meilleur moyen d'éclaircir ce mystère est d'aller ouvrir!
- Oui!
- J'y vais”
Faisant un rapide contrôle de son apparence, Virginie se dirige à petits pas vers la porte d'entrée avant de l'ouvrir sur le mystérieux visiteur.
“ Maître Berthomieux ? Bonjour. Dit le nouvel arrivant d'un air grave.
- Non non, je suis sa secrétaire.
- Oh oui, suis-je bête.
- Vous êtes déjà venu ici il me semble Monsieur. Votre visage ne m'est pas inconnu.
- Exact. Il y a à peine un peu plus de quatre ans. Je suis Romuald de la Gouve. Mais j'avais fait appel aux services de Maître Lemoux à l'époque.
- Ah, mais Monsieur Lemoux n'est pas là, enfin il n'officie plus ici.
- Je sais et c'est pourquoi je suis ici. Maître Berthomieux est-elle présente?
- Je suis ici Monsieur.. Bonjour. Que puis-je pour vous? Questionne Louise qui n'a pas perdu une miette de leur conversation.
- Maître.. je suis confus de me présenter ainsi à l'improviste et sans rendez-vous, mais j'ai téléphoné à plusieurs reprises depuis hier et ça sonnait continuellement occupé. J'ai perdu patience et j'ai décidé de venir quand même car ça ne pouvait pas attendre.”
- mielpops
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Date d'inscription : 12/09/2014
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 17:24
Le sourire de Louise s'assombrit, celui de Virginie aussi. Le faciès grave de l'homme en face d'elles leur indique que l'affaire est grave, et le fait qu'il ait évoqué le nom de Lemoux n'annonce rien de bon.
“ Lemoux? Vous êtes un de ses amis? Si c'est lui que vous venez voir, vous faites fausse route, il est en prison !
- Je sais, je l'ai appris par les médias, comme tout le monde.
- Alors, que venez-vous faire ici?
- Je comprends votre inquiétude que je lis dans votre regard, mais rassurez-vous, Maître, c'est pour vous rencontrer vous.
- Je ne comprends pas.
- Votre mari..
- Plus pour très longtemps. Expliquez-vous Monsieur je vous prie !
- Je suis confus d'arriver ainsi comme un cheveu sur la soupe. Je ne suis pas sans ignorer que vous croulez sous le travail, mais je pense que mon intrusion vous intéressera au plus haut point.”
Romuald de la Gouve est un septuagénaire dont le langage et la prestance trahissent une origine aristocratique certaine, le nom aussi. Pourtant, son apparence indique un homme usé, à bout de souffle, malmené par la vie.
“ Je vous en prie, installez-vous confortablement.
- Merci Maître. Répond affablement l'homme, quand, soudain, son regard se porte quelque part sur le meuble témoin de leurs joutes amoureuses quelques instants plut tôt
- Quelque chose vous intrigue Monsieur ? Questionne Louise.
- Votre cafetière semble souffrir d'un léger problème..
- Que... ?”
Les deux femmes s'interrogent du regard, puis, leurs yeux se portent sur l'objet en question. Un désordre indescriptible attirent leur attention. La Senseo se retrouve en équilibre précaire sur le bord du meuble, le sucrier est renversé et les touilleurs ont subi le même sort.
“ Oh, j'ai trébuché juste devant et les dossiers ont chuté au sol. Un, particulièrement épais a rebondi sur le meuble, d'où le désordre. Nous étions en train de remettre un peu d'ordre lorsque vous êtes arrivé. Je suis désolée, nous n'avons pas eu le temps de tout ranger. - Ah, je comprends mieux...”
Les deux femmes se scrutent du coin de l'oeil, partagées entre le fou rire et l'embarras, mais se ressaisissent rapidement lorsque Romuald de la Gouve reprend son discours.
“ Il y a un peu plus de quatre années que je suis venu, ici même, pour solliciter l'aide de Maître Lemoux. Il me fallait récupérer des biens que s'étaient frauduleusement octroyés des membres de mon conseil d'administration. Les preuves étaient là, et une fortune considérable était en jeu : la mienne. Maître Lemoux a accepté sans hésitation de défendre mes intérêts. J'ai placé en lui toute ma confiance. Bien mal m'en a pris. J'ai perdu le procès, j'ai été ruiné et Lemoux a abusé de ma confiance en détournant, je ne sais par quel procédés, des sommes considérables pour ses propres intérêts.
- Quoi?
- Mais pourquoi avoir attendu aujourd'hui pour nous parler de cela Monsieur de la Gouve.
- J'y viens. Enfermé dans ma bulle et affaibli par la maladie qui en a suivi, j'ai ruminé cet échec cuisant qui n'aurait jamais du en être un. Le dossier était inattaquable, il m'était impossible de perdre. Cherchant à connaître la cause de cet échec, j'ai demandé à des proches de m'aider à y voir plus clair. Le résultat ne s'est pas fait attendre : Lemoux m'avait doublé sur toute la ligne. Et.. et j'ai décidé de me venger, en lui faisant peur, surtout, quand j'ai appris que je n'avais pas été sa seule victime. Avec du recul, je me rends bien compte que mes agissements étaient bien dérisoires, pour ne pas dire puérils.
- De quels agissements parlez-vous ? Interroge Louise, intriguée.
- Voilà le but réel de ma visite. Pour lui faire peur, je n'ai rien trouvé de mieux que de lui faire parvenir des lettres anonymes. Seulement, j'ignorais qu'il ne travaillait plus ici. Donc, je suppose que vous avez du prendre pour vous ces menaces qui n'étaient destinées qu'à lui.
- Quoi? C'est vous? C'est vous ces lettres anonymes?
- Oui, et je n'en suis pas fier, croyez-moi. Je suis venu tout simplement m'excuser avant d'aller me livrer à la police.”
Ses révélations laissent Louise et Virginie sans voix et donnent un tout autre sens à l'affaire. L'avocate voit en cet homme une grande détresse mais également force et détermination. Il ne lui faut que quelques secondes pour rebondir, son humanité reprenant le dessus.
“ Non, inutile. Je comprends tout à fait Monsieur de la Gouve. Je vais retirer ma plainte concernant et l'affaire des lettres anonymes sera close.
- Mais enfin, ce que j'ai fait n'est pas très reluisant!
- Peut-être, mais peut-être pas, car en expédiant ces lettres, vous aurez peut-être permis d'éviter un événement funeste.
- Je suis perdu.
- En bref, la police a suspecté Lemoux d'être l'auteur de ces missives et a décidé de me mettre sous protection.
- Entendu, je saisis mieux.
- J'appelle Gavoilhe pour lui faire par de mes intentions et l'informer de faits nouveaux. Une affaire de vol et détournement de plus dans un dossier déjà bien chargé ne peut pas lui déplaire et à moi non plus d'ailleurs. Monsieur, je ne reste pas insensible et, quelque part, je me sens responsable de ce qui vous est arrivé. Je vais proceder à un pourvoi en révision de votre dossier. Le juge devrait me donner de bons retours et le procureur réouvrir le dossier, étant donné les circonstances que vous venez de me décrire.
- Je n'ai, hélas, plus les moyens de m'offrir vos services Maître.
- Ceci est le cadet de mes soucis Monsieur. Je ferai toutes ces démarches à titre gracieux et savoir que vous avez récupéré vos bien et votre dignité sera ma plus belle récompense.
- Je ne sais comment vous remercier Maître, bafoue le brave homme, les larmes aux yeux.
- Accompagnez moi de ce pas dans les locaux de la police. Je retire ma plainte et on déballe tout aux policiers.
- J'avais emmené, avec moi, le dossier de l'affaire, c'était juste pour prouver ma bonne foi.
- Emportez le, il sera d'une grande utilité. Mais désirez-vous boire quelque chose de chaud en attendant que j'y jette un coup d'oeil?
- Volontiers. Vous verrez, j'ai accumulé durant ces années, les résultats de mes recherches..
- Qui vont nous être d'une aide plus que précieuse dans nos démarches... Café? Thé?
- Heu.. café noir, sans sucre … merci.
- Vous avez raison. Le sucre dénature tout l'arôme subtil du café.. Par contre, un petit chocolat, ça vous tente?
- Je ne voudrais pas abuser.
- C'est plutôt ce cabinet qui a abusé de vous Monsieur de la Gouve. Goûtez le, il est exquis..”
“ Lemoux? Vous êtes un de ses amis? Si c'est lui que vous venez voir, vous faites fausse route, il est en prison !
- Je sais, je l'ai appris par les médias, comme tout le monde.
- Alors, que venez-vous faire ici?
- Je comprends votre inquiétude que je lis dans votre regard, mais rassurez-vous, Maître, c'est pour vous rencontrer vous.
- Je ne comprends pas.
- Votre mari..
- Plus pour très longtemps. Expliquez-vous Monsieur je vous prie !
- Je suis confus d'arriver ainsi comme un cheveu sur la soupe. Je ne suis pas sans ignorer que vous croulez sous le travail, mais je pense que mon intrusion vous intéressera au plus haut point.”
Romuald de la Gouve est un septuagénaire dont le langage et la prestance trahissent une origine aristocratique certaine, le nom aussi. Pourtant, son apparence indique un homme usé, à bout de souffle, malmené par la vie.
“ Je vous en prie, installez-vous confortablement.
- Merci Maître. Répond affablement l'homme, quand, soudain, son regard se porte quelque part sur le meuble témoin de leurs joutes amoureuses quelques instants plut tôt
- Quelque chose vous intrigue Monsieur ? Questionne Louise.
- Votre cafetière semble souffrir d'un léger problème..
- Que... ?”
Les deux femmes s'interrogent du regard, puis, leurs yeux se portent sur l'objet en question. Un désordre indescriptible attirent leur attention. La Senseo se retrouve en équilibre précaire sur le bord du meuble, le sucrier est renversé et les touilleurs ont subi le même sort.
“ Oh, j'ai trébuché juste devant et les dossiers ont chuté au sol. Un, particulièrement épais a rebondi sur le meuble, d'où le désordre. Nous étions en train de remettre un peu d'ordre lorsque vous êtes arrivé. Je suis désolée, nous n'avons pas eu le temps de tout ranger. - Ah, je comprends mieux...”
Les deux femmes se scrutent du coin de l'oeil, partagées entre le fou rire et l'embarras, mais se ressaisissent rapidement lorsque Romuald de la Gouve reprend son discours.
“ Il y a un peu plus de quatre années que je suis venu, ici même, pour solliciter l'aide de Maître Lemoux. Il me fallait récupérer des biens que s'étaient frauduleusement octroyés des membres de mon conseil d'administration. Les preuves étaient là, et une fortune considérable était en jeu : la mienne. Maître Lemoux a accepté sans hésitation de défendre mes intérêts. J'ai placé en lui toute ma confiance. Bien mal m'en a pris. J'ai perdu le procès, j'ai été ruiné et Lemoux a abusé de ma confiance en détournant, je ne sais par quel procédés, des sommes considérables pour ses propres intérêts.
- Quoi?
- Mais pourquoi avoir attendu aujourd'hui pour nous parler de cela Monsieur de la Gouve.
- J'y viens. Enfermé dans ma bulle et affaibli par la maladie qui en a suivi, j'ai ruminé cet échec cuisant qui n'aurait jamais du en être un. Le dossier était inattaquable, il m'était impossible de perdre. Cherchant à connaître la cause de cet échec, j'ai demandé à des proches de m'aider à y voir plus clair. Le résultat ne s'est pas fait attendre : Lemoux m'avait doublé sur toute la ligne. Et.. et j'ai décidé de me venger, en lui faisant peur, surtout, quand j'ai appris que je n'avais pas été sa seule victime. Avec du recul, je me rends bien compte que mes agissements étaient bien dérisoires, pour ne pas dire puérils.
- De quels agissements parlez-vous ? Interroge Louise, intriguée.
- Voilà le but réel de ma visite. Pour lui faire peur, je n'ai rien trouvé de mieux que de lui faire parvenir des lettres anonymes. Seulement, j'ignorais qu'il ne travaillait plus ici. Donc, je suppose que vous avez du prendre pour vous ces menaces qui n'étaient destinées qu'à lui.
- Quoi? C'est vous? C'est vous ces lettres anonymes?
- Oui, et je n'en suis pas fier, croyez-moi. Je suis venu tout simplement m'excuser avant d'aller me livrer à la police.”
Ses révélations laissent Louise et Virginie sans voix et donnent un tout autre sens à l'affaire. L'avocate voit en cet homme une grande détresse mais également force et détermination. Il ne lui faut que quelques secondes pour rebondir, son humanité reprenant le dessus.
“ Non, inutile. Je comprends tout à fait Monsieur de la Gouve. Je vais retirer ma plainte concernant et l'affaire des lettres anonymes sera close.
- Mais enfin, ce que j'ai fait n'est pas très reluisant!
- Peut-être, mais peut-être pas, car en expédiant ces lettres, vous aurez peut-être permis d'éviter un événement funeste.
- Je suis perdu.
- En bref, la police a suspecté Lemoux d'être l'auteur de ces missives et a décidé de me mettre sous protection.
- Entendu, je saisis mieux.
- J'appelle Gavoilhe pour lui faire par de mes intentions et l'informer de faits nouveaux. Une affaire de vol et détournement de plus dans un dossier déjà bien chargé ne peut pas lui déplaire et à moi non plus d'ailleurs. Monsieur, je ne reste pas insensible et, quelque part, je me sens responsable de ce qui vous est arrivé. Je vais proceder à un pourvoi en révision de votre dossier. Le juge devrait me donner de bons retours et le procureur réouvrir le dossier, étant donné les circonstances que vous venez de me décrire.
- Je n'ai, hélas, plus les moyens de m'offrir vos services Maître.
- Ceci est le cadet de mes soucis Monsieur. Je ferai toutes ces démarches à titre gracieux et savoir que vous avez récupéré vos bien et votre dignité sera ma plus belle récompense.
- Je ne sais comment vous remercier Maître, bafoue le brave homme, les larmes aux yeux.
- Accompagnez moi de ce pas dans les locaux de la police. Je retire ma plainte et on déballe tout aux policiers.
- J'avais emmené, avec moi, le dossier de l'affaire, c'était juste pour prouver ma bonne foi.
- Emportez le, il sera d'une grande utilité. Mais désirez-vous boire quelque chose de chaud en attendant que j'y jette un coup d'oeil?
- Volontiers. Vous verrez, j'ai accumulé durant ces années, les résultats de mes recherches..
- Qui vont nous être d'une aide plus que précieuse dans nos démarches... Café? Thé?
- Heu.. café noir, sans sucre … merci.
- Vous avez raison. Le sucre dénature tout l'arôme subtil du café.. Par contre, un petit chocolat, ça vous tente?
- Je ne voudrais pas abuser.
- C'est plutôt ce cabinet qui a abusé de vous Monsieur de la Gouve. Goûtez le, il est exquis..”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 23:02
“ Hey, Lemoux, je te l'ai dit, t'as pas le cul sorti des ronces.. J'ai encore des petits trucs à rajouter à ton dossier.
- Cette salope doit jubiler à me charger.
- Si tu parles de ta charmante et adorable épouse, tu fais fausse route.. On vient à l'instant de m'informer d'une de tes prouesses. C'est pas du joli joli tout ça. Ton passé te rattrape!
- Plus rien à battre de toute façon, vous pourrez pas me charger plus que je ne le suis déjà..
- Pourquoi? Tu vois autre chose que le détournement de fond, vol, abus de confiance et le trafic de stupéfiants?
- …
- Ah, tu veux peut etre que je t'aide un peu? Les lettres anonymes, on sait qui les a envoyées finalement.. mais ça n'est pas pour autant qu'on arrêtera la protection de ta femme.
- Vous avez aucune preuve!
- T'inquiète, on te collera au cul comme les mouches sur la merde et on surveille de près ta petite femme. Ironie du sort, c'est le coup des lettres anonymes qui t'enfonce un peu plus. T' as de grandes chances d'avoir un autre procès au cul mon grand.. Tu devrais être satisfait! A toi tout seul, tu monopolises la moitié du système judiciaire français et international.
- Avouez que je vous ai bien baisé la gueule à tous !
- Que tu crois! Tu nous as amenés droit au “Belge”. Ca fait des mois qu'on te suit à la trace avec la taupe. Il nous suffisait d'attendre votre rendez-vous amoureux pour vous mettre le grapin dessus.
- Je ne donne pas cher de la peau de Corinne.
- Mais, dis moi, ce sont des menaces directes que tu me balances là! Je te rassure, tu croupiras encore en taule qu'elle continuera de coincer des fumiers de ton genre. Elle ne risque rien et ton pote ne pourra rien faire non plus. Et tu sais quoi? Si j'étais toi, je ferais moins le fier. Tu vas retrouver du beau monde en prison et je doute que ce soit des amis.
- J'ai encore des amis.
- Tu parles de Thierry? Il ne te sera plus d'aucune utilité désormais. Il s'est fait sauter le caisson ce matin quand on est allés le cueillir. Désolé, il va falloir trouver quelqu'un d'autre.”
A cette nouvelle, déjà quelque peu amochée, la superbe de Jean-François se met en berne. Au grand plaisir du “Cancer” qui lit la défaite sur son visage. Et peut être un début de crainte quant aux évenements futurs dans l'enceinte de la prison.
“ Ah, au fait, tu seras bientôt transferé dans tes nouveaux quartiers. Ca sera légèrement plus petit que ton petit nid douillet, mais tu seras logé et nourri aux frais de la princesse. Un petit conseil cependant. Quand tu prendras ta douche le soir, ne fais pas tomber ta savonnette.... Allez, foutez moi ça au trou.”
Les gardiens de la paix s'approchent de Jean-François, avachi sur sa chaise. L'homme ne bouge pas et ne réagit pas alors que les deux agents arrivent à son niveau, la tête enfouie dans ses mains aussi larges que des battoirs. Un des deux hommes approche alors sa main de son épaule dans l'espoir d'une réaction. Il n'a pas terminé son geste que, Lemoux dans un élan de desespoir, se lève d'un bond et bouscule l'agent avant de se diriger vers la porte de la sortie. Il n'a pas fait trois mètres que les deux hommes fondent sur lui, tels des aigles sur leur proie, sous l'oeil amusé du “Cancer”.
“ Et où tu crois aller comme ça? Lui demande-t-il
- Je veux sortir d'ici!
- Trop tard mon gars, fallait pas faire le con. L'addition a fini par arriver, et crois moi, elle est salée. Tu n'as eu aucun scrupule à escroquer de pauvres , à toi d'assumer les conséquences de tes actes maintenant.
- Va te faire foutre sale flic.
- Tu risquerais d'y prendre vite goût.
- Je déteste les pédés, les gouines, je leur chie dessus.
- Va falloir t'y faire en taule. Tu pourrais changer d'avis, qui sait? Allez, sortez moi cette merde d'ici, ça commence à fouetter ici. Allez hop, au gnouf.”
Sébastien Gavoilhe voit l'homme sortir, encadré des gardiens, satisfait d'avoir reussi à etouffer son égo démesuré. Demain, il dormira en prison avec son copain le Belge. La justice est en marche et rien, ni personne ne viendra sauver ces deux là.
Samedi :
Le téléphone sur la table de chevet se met à vibrer.
“ Mais qu'est-ce que?”
Louise attrape l'appareil et découvre un texto envoyé par Nathan
“” Ho, les namoureuses, il serait temps de vous reveiller !”
- C'est quoi? Qu'est-ce-qui se passe ? Demande Virginie qui émerge difficilement.
- Nathan qui nous engueule parce-qu'on est pas encore debout.
- Quelle heure il est?
- 08h00.
- Mais putain, c'est samedi!”
Le téléphone sonne cette fois-ci, il s'agit encore de Nathan.
“ Mais enfin mon chéri? Qu'as-tu à me harceler comme ça? Tu pourrais nous laisser dormir un peu!
- Désolée Maman, mais il faut que tu viennes. Je viens de lire quelque chose dans le journal qui devrait t'intéresser.
- Quoi, ton père est mort?
- Non, viens. Xavier vous a préparé le petit-déjeuner.
- Mon chéri, c'est gentil tout plein de penser à tout ça, mais j'aurais aimé prendre moi-même ma décision de quand je dois me lever et de quand, je veux prendre mon petit déjeuner.
- Navré Maman.”
Au ton grave de son rejeton, Louise comprend son embarras et devine que quelque chose de sérieux s'est encore produit. “ On arrive mon chéri”
“ Qu'est-ce-qui se passe? Questionne Virginie. - Aucune idée, mais ça a l'air grave. Nathan ne m'en a pas dit plus au téléphone.
- Bein on a plus qu'à y aller. Dommage, on était si bien au chaud !
- Attend, j'ai quelque chose à faire avant” A ces mots, Louise repose son Samsung avant de se rapprocher de sa compagne et d'embrasser tendrement sur les lèvres.
“ Voilà la meilleure potion pour bien démarrer la journée..
- Et donner du courage pour l'affronter... Je me demande ce qui nous attend en bas mon ange.
- Le meilleur moyen est de descendre et de nous rendre compte par nous même.
- En effet, même si je rechigne à le faire. Je commence déjà à regretter ma grasse mat.
- Allez viens, on y va.
- Je te suis chérie.”
Les deux femmes se lèvent péniblement de leur lit, témoin de leurs ébats torrides la nuit précédente et se couvrent avant de descendre à la cuisine où Xavier leur a préparé, comme à son habitude, un copieux petit déjeuner. Elles descendent d'un pas agile l'immense escalier, main dans la main.
“ Bonjour tout le monde!
- Bonjour Madame, lui répond Xavier, son éternel sourire aux lèvres.
- Bonjour M'man.
- Noemie est encore au lit?
- Oui, elle était pas bien hier au soir. Elle est venue ici quelques instants mais elle est remontée aussi sec, elle tenait pas debout.
- Aïe, j'espère que je lui ai pas refilé la grippe.. C'est pour ça que tu m'as appelée chéri? Tu aurais pu appeler Ingrid tout seul..
- C'est fait maman.
- Alors quoi?
- Tiens, regarde.”
Nathan attrape les journaux empilés sur la table autour de laquelle viennent le rejoindre les deux femmes, et les tend à sa mère.
Louise parcours rapidement la une de chaque quotidien sans surprise aucune.
“ Lemoux et le Belge dormiront en prison ce soir”, “Le gros bonnet de la drogue et l'avocat pourri sous les verrous” “ L'affaire Lemoux fait encore des vagues” “ Du nouveau dans l'affaire Lemoux”
“Oui, et bien, y'a rien d'étonnant à cela chéri. L'affaire n'a pas fini de faire du bruit et y'a de grandes chances pour que ça reste en première page pendant un bon moment.
- Prend le dernier journal par exemple et lis un peu...
- Quoi, y'a du nouveau?
- Oui, et pas qu'un peu!
- Tu m'intrigues, c'est quoi cette mine réjouie?
- Mais lis maman..
- Ok, ok.. Xavier, vous pouvez me dire où sont mes lunettes?
- Cette salope doit jubiler à me charger.
- Si tu parles de ta charmante et adorable épouse, tu fais fausse route.. On vient à l'instant de m'informer d'une de tes prouesses. C'est pas du joli joli tout ça. Ton passé te rattrape!
- Plus rien à battre de toute façon, vous pourrez pas me charger plus que je ne le suis déjà..
- Pourquoi? Tu vois autre chose que le détournement de fond, vol, abus de confiance et le trafic de stupéfiants?
- …
- Ah, tu veux peut etre que je t'aide un peu? Les lettres anonymes, on sait qui les a envoyées finalement.. mais ça n'est pas pour autant qu'on arrêtera la protection de ta femme.
- Vous avez aucune preuve!
- T'inquiète, on te collera au cul comme les mouches sur la merde et on surveille de près ta petite femme. Ironie du sort, c'est le coup des lettres anonymes qui t'enfonce un peu plus. T' as de grandes chances d'avoir un autre procès au cul mon grand.. Tu devrais être satisfait! A toi tout seul, tu monopolises la moitié du système judiciaire français et international.
- Avouez que je vous ai bien baisé la gueule à tous !
- Que tu crois! Tu nous as amenés droit au “Belge”. Ca fait des mois qu'on te suit à la trace avec la taupe. Il nous suffisait d'attendre votre rendez-vous amoureux pour vous mettre le grapin dessus.
- Je ne donne pas cher de la peau de Corinne.
- Mais, dis moi, ce sont des menaces directes que tu me balances là! Je te rassure, tu croupiras encore en taule qu'elle continuera de coincer des fumiers de ton genre. Elle ne risque rien et ton pote ne pourra rien faire non plus. Et tu sais quoi? Si j'étais toi, je ferais moins le fier. Tu vas retrouver du beau monde en prison et je doute que ce soit des amis.
- J'ai encore des amis.
- Tu parles de Thierry? Il ne te sera plus d'aucune utilité désormais. Il s'est fait sauter le caisson ce matin quand on est allés le cueillir. Désolé, il va falloir trouver quelqu'un d'autre.”
A cette nouvelle, déjà quelque peu amochée, la superbe de Jean-François se met en berne. Au grand plaisir du “Cancer” qui lit la défaite sur son visage. Et peut être un début de crainte quant aux évenements futurs dans l'enceinte de la prison.
“ Ah, au fait, tu seras bientôt transferé dans tes nouveaux quartiers. Ca sera légèrement plus petit que ton petit nid douillet, mais tu seras logé et nourri aux frais de la princesse. Un petit conseil cependant. Quand tu prendras ta douche le soir, ne fais pas tomber ta savonnette.... Allez, foutez moi ça au trou.”
Les gardiens de la paix s'approchent de Jean-François, avachi sur sa chaise. L'homme ne bouge pas et ne réagit pas alors que les deux agents arrivent à son niveau, la tête enfouie dans ses mains aussi larges que des battoirs. Un des deux hommes approche alors sa main de son épaule dans l'espoir d'une réaction. Il n'a pas terminé son geste que, Lemoux dans un élan de desespoir, se lève d'un bond et bouscule l'agent avant de se diriger vers la porte de la sortie. Il n'a pas fait trois mètres que les deux hommes fondent sur lui, tels des aigles sur leur proie, sous l'oeil amusé du “Cancer”.
“ Et où tu crois aller comme ça? Lui demande-t-il
- Je veux sortir d'ici!
- Trop tard mon gars, fallait pas faire le con. L'addition a fini par arriver, et crois moi, elle est salée. Tu n'as eu aucun scrupule à escroquer de pauvres , à toi d'assumer les conséquences de tes actes maintenant.
- Va te faire foutre sale flic.
- Tu risquerais d'y prendre vite goût.
- Je déteste les pédés, les gouines, je leur chie dessus.
- Va falloir t'y faire en taule. Tu pourrais changer d'avis, qui sait? Allez, sortez moi cette merde d'ici, ça commence à fouetter ici. Allez hop, au gnouf.”
Sébastien Gavoilhe voit l'homme sortir, encadré des gardiens, satisfait d'avoir reussi à etouffer son égo démesuré. Demain, il dormira en prison avec son copain le Belge. La justice est en marche et rien, ni personne ne viendra sauver ces deux là.
Samedi :
Le téléphone sur la table de chevet se met à vibrer.
“ Mais qu'est-ce que?”
Louise attrape l'appareil et découvre un texto envoyé par Nathan
“” Ho, les namoureuses, il serait temps de vous reveiller !”
- C'est quoi? Qu'est-ce-qui se passe ? Demande Virginie qui émerge difficilement.
- Nathan qui nous engueule parce-qu'on est pas encore debout.
- Quelle heure il est?
- 08h00.
- Mais putain, c'est samedi!”
Le téléphone sonne cette fois-ci, il s'agit encore de Nathan.
“ Mais enfin mon chéri? Qu'as-tu à me harceler comme ça? Tu pourrais nous laisser dormir un peu!
- Désolée Maman, mais il faut que tu viennes. Je viens de lire quelque chose dans le journal qui devrait t'intéresser.
- Quoi, ton père est mort?
- Non, viens. Xavier vous a préparé le petit-déjeuner.
- Mon chéri, c'est gentil tout plein de penser à tout ça, mais j'aurais aimé prendre moi-même ma décision de quand je dois me lever et de quand, je veux prendre mon petit déjeuner.
- Navré Maman.”
Au ton grave de son rejeton, Louise comprend son embarras et devine que quelque chose de sérieux s'est encore produit. “ On arrive mon chéri”
“ Qu'est-ce-qui se passe? Questionne Virginie. - Aucune idée, mais ça a l'air grave. Nathan ne m'en a pas dit plus au téléphone.
- Bein on a plus qu'à y aller. Dommage, on était si bien au chaud !
- Attend, j'ai quelque chose à faire avant” A ces mots, Louise repose son Samsung avant de se rapprocher de sa compagne et d'embrasser tendrement sur les lèvres.
“ Voilà la meilleure potion pour bien démarrer la journée..
- Et donner du courage pour l'affronter... Je me demande ce qui nous attend en bas mon ange.
- Le meilleur moyen est de descendre et de nous rendre compte par nous même.
- En effet, même si je rechigne à le faire. Je commence déjà à regretter ma grasse mat.
- Allez viens, on y va.
- Je te suis chérie.”
Les deux femmes se lèvent péniblement de leur lit, témoin de leurs ébats torrides la nuit précédente et se couvrent avant de descendre à la cuisine où Xavier leur a préparé, comme à son habitude, un copieux petit déjeuner. Elles descendent d'un pas agile l'immense escalier, main dans la main.
“ Bonjour tout le monde!
- Bonjour Madame, lui répond Xavier, son éternel sourire aux lèvres.
- Bonjour M'man.
- Noemie est encore au lit?
- Oui, elle était pas bien hier au soir. Elle est venue ici quelques instants mais elle est remontée aussi sec, elle tenait pas debout.
- Aïe, j'espère que je lui ai pas refilé la grippe.. C'est pour ça que tu m'as appelée chéri? Tu aurais pu appeler Ingrid tout seul..
- C'est fait maman.
- Alors quoi?
- Tiens, regarde.”
Nathan attrape les journaux empilés sur la table autour de laquelle viennent le rejoindre les deux femmes, et les tend à sa mère.
Louise parcours rapidement la une de chaque quotidien sans surprise aucune.
“ Lemoux et le Belge dormiront en prison ce soir”, “Le gros bonnet de la drogue et l'avocat pourri sous les verrous” “ L'affaire Lemoux fait encore des vagues” “ Du nouveau dans l'affaire Lemoux”
“Oui, et bien, y'a rien d'étonnant à cela chéri. L'affaire n'a pas fini de faire du bruit et y'a de grandes chances pour que ça reste en première page pendant un bon moment.
- Prend le dernier journal par exemple et lis un peu...
- Quoi, y'a du nouveau?
- Oui, et pas qu'un peu!
- Tu m'intrigues, c'est quoi cette mine réjouie?
- Mais lis maman..
- Ok, ok.. Xavier, vous pouvez me dire où sont mes lunettes?
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 23:03
Avant que Louise n'ait terminé de poser sa question, Xavier tend à sa patronne l'étui Chanel posé à ses côtés. Elle ouvre le boîtier noir au célèbre logo sur fond noir et or avant de chausser les lunettes sur son charmant petit nez. Virginie la détaille dans ses moindres gestes, la trouvant sublime dans chacun de ses mouvements. Louise déplie le journal et se met à parcourir l'article recommandé par son fils.
“ Du nouveau dans l'affaire Lemoux : Rebondissement spectaculaire avec le suicide de Thierry Javerzic.
“ Quoi?”
“”Alors que les équipes d'intervention spéciale se rendaient au domicile de Thierry Javerzic afin de procéder à son arrestation, l'ami et confident de l'avocat vereux à préféré se donner la mort plus tôt que d'affronter la justice.... bla bla.. entendu une détonation … blabla.. ont retrouvé l'homme étendu au sol, sans vie... bla bla..
Depuis quelques jours, le pays est tenu en haleine par l'affaire du célèbre avocat pris en flagrant délit de trafic de stupéfiants en compagnie de Walter Eekhoud, dit “ Le Belge”. Bla bla bla...Les deux hommes étaient sous l'étroite surveillance de la Brigade des Stupéfiants depuis des mois. Arrêtés et placés en garde à vue dans les services du “Cancer” où ils ont suivis un interrogatoire serré, les deux hommes seront transférés à la prison de la Santé dans la journée.””
“ Ca a du en foutre un coup à Jean-François!
- Tant mieux attend, c'est pas fini”
… les lettres anonymes qui, on le pensait, étaient le fruit de menaces de mort à l'encontre de sa future ex-épouse Maître Louise Berthomieux, avocat de renom au barreau de Paris et dont les talents et le charisme ne sont plus à prouver. Ces missives étaient en fait un acte désespéré dirigé à l'encontre de Lemoux suite à une affaire dans laquelle l'ex avocat n'a pas hésité à flouer son client pour servir des propres intérêts peu reluisants. … bla bla... Mme Berthomieux a sollicité le juge et le procureur pour passer ce dossier en révision... bla bla.. Javerzic avait-il peur d'être dénoncé ou d'avoir été dénoncé par ses comparses? Cultivait-il des secrets à l'intérieur de secrets? Les hommes du Commissaire Gavoilhe sont à pied d'oeuvre afin d'élucider au plus vite cette affaire, dont les investigations apporteront, à coup sûr, de nouveaux éléments à charge à l'encontre de Lemoux.””
“Eh bien, en voilà une nouvelle! Je me demandais pourquoi on avait pas encore vu Thierry dans les locaux de la police!
- En tout cas, lui, il est hors jeu, les autres devront se démerder sans lui.
- Pourris comme ils sont, ils ne vont pas hésiter à le charger afin de diminuer leur culpabilité. S'écrie Nathan.
- Ca servira à rien de toute façon. Rétorque Louise.
- Mais on pourrait bien apprendre d'autres trucs bien croustillants.
- Ca ne fait pas le moindre doute. Si Thierry n'avait rien à se reprocher, il se serait pas fait griller la cervelle.
- C'est clair!... Bon, parlons peu, parlons bien. Reprend Louise. On est samedi, le week-end commence à peine. Est-ce que vous avez prévu quelque chose aujourd'hui?
- Heu, je vais à l'entrainement de karaté comme d'hab et Noémie va chez Christelle. Si j'ai bien compris, elles ont décidé de faire leur DM de physique en équipe.
- Encore? Je trouve qu'il y a beaucoup de DM en ce moment ! Sourit Louise.
- C'est ce qu'elle m'a dit en tout cas M'man
- Mouais. Son DM de physique est fait. J'ai rangé la copie qui était tombée de son sac hier. Ca sent le boy friend à plein nez .. Il va falloir qu'on parle, elle et moi.
- Chérie .. intervient Virginie. Elle a 17 ans..
- Je sais mon ange. Mais elle devrait en parler un peu non? Une maman n'est elle pas sensée être la confidente de sa fille?
- Laisse la y aller et puis tu peux l'emmener à parler du sujet ce soir..
- Mais oui, certainement.. Je lui fais entièrement confiance. Je sais qu'elle fera pas de bétise. Mais bon sang.. ça fait prendre un coup de vieux tout d'un coup. Le temps passe trop vite.. et nous avec.
- Mais chérie, tu fais une petite vieille ravissante.. plaisante Virginie.
- Oh, toi! S'insurge faussement Louise en envoyant valdinguer le quotidien que Virginie accueille en plein visage.
- Tu l'as cherché Virginie ! Dit Nathan.
A ses mots, Louise rejoint en un bond sa ravissante compagne avant de la saisir par les hanches et lui livrer des tonnes de chatouilles à laquelle la jeune secrétaire est extrêmement sensible. Se tortillant dans tous les sens sous les assauts répétés de l'avocate, elle ne tarde pas à hisser pavillon blanc.
“ Bon, puisque les troupes désertent, et qu'on se retrouve seule comme deux pauvres malheureuses, je propose qu'on aille faire chauffer la carte bleue.
- Excellente idée chérie.. Ca nous changera les idées. On en a tous besoin je crois.
- Si Madame me permet... interrompt timidement Xavier.
- Le diable! Bon sang, j'ai encore oublié! S'écrie Louise, désolée. Mais je peux pas rapporter ce truc toute seule, c'est énorme! Et tout le reste du matériel aussi.. bon dieu.. Je suis navrée Xavier!
- Et la fourgonnette est au garage.
- Je ne suis pas certaine que ça rentrerait dans la 308 Xavier..
- Et si.. et si.. enfin, si vous n'y voyez pas d'inconvénient..
- Pas de souci, on vous emmene..
- Et sur place, je loue la fourgonnette..
- Ca marche. Tu y vois un inconvénient ma chérie? Questionne Louise.
- Mais, absolument aucun!
- C'est que le pauvre, me le réclame depuis longtemps, je devais déjà y aller hier..
- Bein on y va cet après midi, et l'affaire est résolue!
- Ca marche!
- Merci Madame.
- Et puis, il me semble que vous devez vous rendre au commissariat aussi..
- Oui. Mais pas avant 16h.
- Ok, bon, alors, on va au dépôt, vous prenez le matériel, vous le ramenez au manoir, on vous suit. Puis on repart au commissariat, je vous laisse. Virginie et moi on va faire un tour et on vient vous reprendre dès que vous nous prévenez que c'est ok. C'est bon?
- Cela me convient Madame.
- Et toi chérie?
- Je vous suis sans problème!”
“ Du nouveau dans l'affaire Lemoux : Rebondissement spectaculaire avec le suicide de Thierry Javerzic.
“ Quoi?”
“”Alors que les équipes d'intervention spéciale se rendaient au domicile de Thierry Javerzic afin de procéder à son arrestation, l'ami et confident de l'avocat vereux à préféré se donner la mort plus tôt que d'affronter la justice.... bla bla.. entendu une détonation … blabla.. ont retrouvé l'homme étendu au sol, sans vie... bla bla..
Depuis quelques jours, le pays est tenu en haleine par l'affaire du célèbre avocat pris en flagrant délit de trafic de stupéfiants en compagnie de Walter Eekhoud, dit “ Le Belge”. Bla bla bla...Les deux hommes étaient sous l'étroite surveillance de la Brigade des Stupéfiants depuis des mois. Arrêtés et placés en garde à vue dans les services du “Cancer” où ils ont suivis un interrogatoire serré, les deux hommes seront transférés à la prison de la Santé dans la journée.””
“ Ca a du en foutre un coup à Jean-François!
- Tant mieux attend, c'est pas fini”
… les lettres anonymes qui, on le pensait, étaient le fruit de menaces de mort à l'encontre de sa future ex-épouse Maître Louise Berthomieux, avocat de renom au barreau de Paris et dont les talents et le charisme ne sont plus à prouver. Ces missives étaient en fait un acte désespéré dirigé à l'encontre de Lemoux suite à une affaire dans laquelle l'ex avocat n'a pas hésité à flouer son client pour servir des propres intérêts peu reluisants. … bla bla... Mme Berthomieux a sollicité le juge et le procureur pour passer ce dossier en révision... bla bla.. Javerzic avait-il peur d'être dénoncé ou d'avoir été dénoncé par ses comparses? Cultivait-il des secrets à l'intérieur de secrets? Les hommes du Commissaire Gavoilhe sont à pied d'oeuvre afin d'élucider au plus vite cette affaire, dont les investigations apporteront, à coup sûr, de nouveaux éléments à charge à l'encontre de Lemoux.””
“Eh bien, en voilà une nouvelle! Je me demandais pourquoi on avait pas encore vu Thierry dans les locaux de la police!
- En tout cas, lui, il est hors jeu, les autres devront se démerder sans lui.
- Pourris comme ils sont, ils ne vont pas hésiter à le charger afin de diminuer leur culpabilité. S'écrie Nathan.
- Ca servira à rien de toute façon. Rétorque Louise.
- Mais on pourrait bien apprendre d'autres trucs bien croustillants.
- Ca ne fait pas le moindre doute. Si Thierry n'avait rien à se reprocher, il se serait pas fait griller la cervelle.
- C'est clair!... Bon, parlons peu, parlons bien. Reprend Louise. On est samedi, le week-end commence à peine. Est-ce que vous avez prévu quelque chose aujourd'hui?
- Heu, je vais à l'entrainement de karaté comme d'hab et Noémie va chez Christelle. Si j'ai bien compris, elles ont décidé de faire leur DM de physique en équipe.
- Encore? Je trouve qu'il y a beaucoup de DM en ce moment ! Sourit Louise.
- C'est ce qu'elle m'a dit en tout cas M'man
- Mouais. Son DM de physique est fait. J'ai rangé la copie qui était tombée de son sac hier. Ca sent le boy friend à plein nez .. Il va falloir qu'on parle, elle et moi.
- Chérie .. intervient Virginie. Elle a 17 ans..
- Je sais mon ange. Mais elle devrait en parler un peu non? Une maman n'est elle pas sensée être la confidente de sa fille?
- Laisse la y aller et puis tu peux l'emmener à parler du sujet ce soir..
- Mais oui, certainement.. Je lui fais entièrement confiance. Je sais qu'elle fera pas de bétise. Mais bon sang.. ça fait prendre un coup de vieux tout d'un coup. Le temps passe trop vite.. et nous avec.
- Mais chérie, tu fais une petite vieille ravissante.. plaisante Virginie.
- Oh, toi! S'insurge faussement Louise en envoyant valdinguer le quotidien que Virginie accueille en plein visage.
- Tu l'as cherché Virginie ! Dit Nathan.
A ses mots, Louise rejoint en un bond sa ravissante compagne avant de la saisir par les hanches et lui livrer des tonnes de chatouilles à laquelle la jeune secrétaire est extrêmement sensible. Se tortillant dans tous les sens sous les assauts répétés de l'avocate, elle ne tarde pas à hisser pavillon blanc.
“ Bon, puisque les troupes désertent, et qu'on se retrouve seule comme deux pauvres malheureuses, je propose qu'on aille faire chauffer la carte bleue.
- Excellente idée chérie.. Ca nous changera les idées. On en a tous besoin je crois.
- Si Madame me permet... interrompt timidement Xavier.
- Le diable! Bon sang, j'ai encore oublié! S'écrie Louise, désolée. Mais je peux pas rapporter ce truc toute seule, c'est énorme! Et tout le reste du matériel aussi.. bon dieu.. Je suis navrée Xavier!
- Et la fourgonnette est au garage.
- Je ne suis pas certaine que ça rentrerait dans la 308 Xavier..
- Et si.. et si.. enfin, si vous n'y voyez pas d'inconvénient..
- Pas de souci, on vous emmene..
- Et sur place, je loue la fourgonnette..
- Ca marche. Tu y vois un inconvénient ma chérie? Questionne Louise.
- Mais, absolument aucun!
- C'est que le pauvre, me le réclame depuis longtemps, je devais déjà y aller hier..
- Bein on y va cet après midi, et l'affaire est résolue!
- Ca marche!
- Merci Madame.
- Et puis, il me semble que vous devez vous rendre au commissariat aussi..
- Oui. Mais pas avant 16h.
- Ok, bon, alors, on va au dépôt, vous prenez le matériel, vous le ramenez au manoir, on vous suit. Puis on repart au commissariat, je vous laisse. Virginie et moi on va faire un tour et on vient vous reprendre dès que vous nous prévenez que c'est ok. C'est bon?
- Cela me convient Madame.
- Et toi chérie?
- Je vous suis sans problème!”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 23:04
L'après-midi arrive enfin. Les trois comparses bien emmitouflés dans leurs effets quittent le manoir. Le ciel bleu et pur de l'hiver est aussi percant que le froid environnant. Bien au chaud dans la voiture, les conversations vont bon train, la pression laissant place à la bonne humeur et à la plaisanterie. Louise conduit, Virginie à ses côtés. Xavier, malgré son imposante stature a refusé de prendre place à l'avant où il aurait été assis plus confortablement. Serré comme une sardine, il n'en perd pas moins son sens de l'humour et se régale de la compagnie des deux femmes.
“ Haaaa, je sens que ça va faire du bien cette petite escapade ! Lance Louise, d'un air jovial. - Oui, on en a tous besoin. Rien de tel qu'une balade en famille pour se remonter le moral.
- Dommage que les enfants n'aient pas suivi!
- Et tu les aurais mis où? Sur le toit ou dans le coffre?
- Nathan sur le toit, Noemie dans le coffre.. Je les vois d'ici se marrer tous les deux. Sont pas les derniers à faire des coups tordus ces deux là!
- Tu as des gosses adorables mon ange.
- Oui. C'est vrai. Ils le sont. C'est grâce à eux que j'ai tenu. Je leur dois une fière chandelle. Dit Louise.
- Moi aussi ! Ils ont une mère formidable!
- Merci chérie.
- Heu... s'interpose Xavier. Madame n'oublie pas le programme que nous nous étions fixés?
- Pas le moins du monde Xavier. Après consultation avec Virginie, nous avons décidé de vous emmener avec nous.
- Mais le...
- J'ai tout prévu. On nous livre dans la soirée. Vous, vous venez avec nous. Vous avez besoin de vous distraire.. Toujours enfermé au manoir à vous occuper de notre petite personne. Aujourd'hui, c'est nous qui allons nous occuper de vous!
- Je ne ..
- Et on ne discute pas!
- Si je puis me permettre Madame.. Quelle mouche vous a piquées?
- La mouche de l'amitié Xavier. La mouche de l'amour et du bonheur. Vous y avez droit vous aussi.
- Bien, alors où allons-nous? Je ne me retrouve plus du tout là.
- Vous allez adorer, on en est persuadées Virginie et moi.
- Attention de ne pas rouler trop vite chérie.. On va semer nos anges gardiens à ce rythme là..
- ah, oups, oui, tu as raison.
- Et puis ce serait con de se faire coincer pour un exces de vitesse et de gâcher notre après-midi, tu ne crois pas?
- Tu as entièrement raison mon ange.. alors, pédale douce. Dit-elle en riant et en pensant aux deux policiers chargés de leur protection..
- Sage décision.. et j'ai surtout envie d'arriver en un seul morceau à destination..
- Mmmm et quel morceau..”
A ces mots, et dans un élan de pudeur, Xavier tourne la tête, cherchant désespérement de ses yeux une attraction quelconque à l'extérieur de l'habitacle. Ne voyant rien de particulièrement interessant que les bâtiments gris qui longent le bitume, il se rabat sur des poussières imaginaires qu'il sort une à une de ses genoux. Au même instant, dans un regard complice, Louise et Virginie se dévisagent avant d'éclater de rire.
“ Désolée Xavier, c'est parti tout seul.
- Il n'y a rien de mal à voir quelqu'un qui respire le bonheur ! Répond Xavier. Et je suis heureux d'en être le témoin!”
La route défile sous les roues de la puissante petite voiture, toujours suivie par les anges protecteurs de Louise. Il ne reste plus que quelques minutes avant que tout ce petit monde n'arrive à destination.
A peine le véhicule arrêté, Louise et Virginie se retournent vers Xavier qui n'en croit pas ses yeux et retrouve instantanément un regard d'enfant.
“ Ho Louise, chère Louise, vous n'avez pas oubié!
- Oublier votre anniversaire Xavier? Jamais! Bon et joyeux anniversaire.
- Je ne suis jamais monté sur ces trucs là..
- Bein, vous croyez pas qu'il est temps de commencer?
- Vous aviez tout manigancé, avouez!
- Exact. Il fallait à tout prix vous faire bouger aujourd'hui pour vous emmener ici. Vous êtes un indecrottable. J'ai fait en sorte que ce diable n'arrive pas afin de vous faire bouger, et, il fallait que ce soit aujourd'hui !
- Mais, Madame, qu'allez-vous faire si ce n'est perdre un après midi à m'attendre!
- Ah mais il est hors de question que je le perde! Comment croyez-vous que je m'en sors si bien à zigzaguer entre les voitures !?”
Les trois passagers sortent du véhicule en prenant soin de bien s'emmitoufler. La bise hivernale vient mordre leurs visages, de lourds nuages noirs s'amoncellent à l'horizon. Les policiers suiveurs quittent à leur tour leur automobile , suivent à distance raisonnable le petit groupe qui pénètre dans le club. Voir un toit au dessus du site les rassure, un peu de chaleur sera la bienvenue.
Quelques minutes plus tard, Louise, Virginie et Xavier sont parés.
“ Je comprends mieux pourquoi ces Dames ont enfilé des jean's.
- En effet, c'est plus pratique que des jupes et des talons aiguilles pour conduire ces engins, vous ne trouvez pas?
- Si vous me le permettez, cela n'enlève en rien votre beauté Mesdames.
- Charmant Xavier. C'est gentil ça. Mais je doute que vous me fassiez autant de compliment quand vous verrez comment je me comporte sur le circuit..
- Mon coeur, interrompt Virginie.. Il est interdit de faire des queues de poisson.. et Xavier n'a pas l'habitude.. moi non plus d'ailleurs..
- Alors, suivez la pro …. et chacun pour soi! Pas de quartier!”
Virginie et Xavier écoutent avec attention les conseils de l'employé technique que couvre le bruit infernal des machines qui tournent sans discontinuer sur la piste. Louise attend patiemment que ses deux acolytes soient fin prêts avant que tous trois prennent place dans leur bolides. Un peu plus loin, en bordure de piste et aux aguets, Damien et Cédric, les deux policiers, se fondent au milieu des nombreux anonymes.
Dans leur kart, Louise, Virginie et Xavier se lancent un regard de défit taquin avant que l'avocate, à la surprise de ses deux concurrents, appuie la première sur la pédale de l'accelerateur, les laissant sur le carreau.
“Ho, c'est de la triche ! S'insurge Virginie dans un énorme éclat de rire. Xavier, on va pas se laisser faire! On fait alliance tous les deux, on sera pas de trop à nous deux pour en venir à bout.
- Entendu! On y va!”
Une trentaine de minutes plus tard, les fesses endolories et les oreilles meurtries, Virginie et Xavier abandonnent leur bolide sous le rire goguenard de Louise qu'ils n'ont jamais réussi à rattraper.
“ Ca va vous deux?
- Nous oui, les postérieurs et les oreilles moins.
- Xavier, vous êtes vous amusé?
- Oui, énormément. Même si je regrette fort de ne vous avoir jamais rattrapée.
- Vous allez en avoir l'occasion dans un petit moment. J'ai pensé qu'une petite pause vous ferait plaisir avant d'éprouver nos oreilles encore une fois.
- Volontiers ma chérie. Et prépare toi, on va te foutre la pige, Xavier et moi.
- Je ne demande qu'à voir!
- Où on va?
- Le bar, juste à côté. Ici, c'est intenable. Et on y sert un excellent chocolat..
- Mais tu connais plutôt bien le coin!
- Oui.. J'y venais avec Jean-François. A part les enfants, je crois que c'est la seule chose potable qu'il ait faite à me faire découvrir cet endroit. Il y a un bon moment que je n'étais plus venue ici. Mais bon sang, que ça fait du bien! Allez... en route!”
Le trio quitte l'endroit, affrontant le froid extérieur grandissant mais appreciant le calme soudain une fois la lourde porte du club refermée.
“ J'avais oublié que c'était si bruyant ! J'ai encore le bruit du moteur dans la tête!
- Et dépêchons nous d'entrer, on va congeler sur place!
- Voulez-vous mon manteau Virginie? Je n'ai pas trop froid!
- Non merci Xavier. Et froid ou pas, vous allez vous transformer en glaçon. Y'aura plus qu'à vous mettre un baton dans le derrière et vous allez ressembler à un esquimau”
La réplique de la secrétaire fait rire tout le monde tant et si bien que personne ne remarque la grosse c ylindrée qui s'approche au pas. A une cinquantaine de mètres, la puissante moto vrombrit et accélère. Le pilote, tout de cuir noir vétu, sort alors de son veston une arme de gros calibre munie d'un silencieux. Déterminé, il ne tient nullement compte des passants qui, affolés, s'écartent sur son passage en poussant des cris de désarroi. Damien et Cédric arrivent au pas de course, arme au poing, pointant l'individu à présent lancé à vive allure.
Comme dans un film qui passe au ralenti, Xavier, Virginie et Louise, sont paralysés devant le spectacle. La moto se rapproche, le pilote vise et presse la détente.
“ Haaaa, je sens que ça va faire du bien cette petite escapade ! Lance Louise, d'un air jovial. - Oui, on en a tous besoin. Rien de tel qu'une balade en famille pour se remonter le moral.
- Dommage que les enfants n'aient pas suivi!
- Et tu les aurais mis où? Sur le toit ou dans le coffre?
- Nathan sur le toit, Noemie dans le coffre.. Je les vois d'ici se marrer tous les deux. Sont pas les derniers à faire des coups tordus ces deux là!
- Tu as des gosses adorables mon ange.
- Oui. C'est vrai. Ils le sont. C'est grâce à eux que j'ai tenu. Je leur dois une fière chandelle. Dit Louise.
- Moi aussi ! Ils ont une mère formidable!
- Merci chérie.
- Heu... s'interpose Xavier. Madame n'oublie pas le programme que nous nous étions fixés?
- Pas le moins du monde Xavier. Après consultation avec Virginie, nous avons décidé de vous emmener avec nous.
- Mais le...
- J'ai tout prévu. On nous livre dans la soirée. Vous, vous venez avec nous. Vous avez besoin de vous distraire.. Toujours enfermé au manoir à vous occuper de notre petite personne. Aujourd'hui, c'est nous qui allons nous occuper de vous!
- Je ne ..
- Et on ne discute pas!
- Si je puis me permettre Madame.. Quelle mouche vous a piquées?
- La mouche de l'amitié Xavier. La mouche de l'amour et du bonheur. Vous y avez droit vous aussi.
- Bien, alors où allons-nous? Je ne me retrouve plus du tout là.
- Vous allez adorer, on en est persuadées Virginie et moi.
- Attention de ne pas rouler trop vite chérie.. On va semer nos anges gardiens à ce rythme là..
- ah, oups, oui, tu as raison.
- Et puis ce serait con de se faire coincer pour un exces de vitesse et de gâcher notre après-midi, tu ne crois pas?
- Tu as entièrement raison mon ange.. alors, pédale douce. Dit-elle en riant et en pensant aux deux policiers chargés de leur protection..
- Sage décision.. et j'ai surtout envie d'arriver en un seul morceau à destination..
- Mmmm et quel morceau..”
A ces mots, et dans un élan de pudeur, Xavier tourne la tête, cherchant désespérement de ses yeux une attraction quelconque à l'extérieur de l'habitacle. Ne voyant rien de particulièrement interessant que les bâtiments gris qui longent le bitume, il se rabat sur des poussières imaginaires qu'il sort une à une de ses genoux. Au même instant, dans un regard complice, Louise et Virginie se dévisagent avant d'éclater de rire.
“ Désolée Xavier, c'est parti tout seul.
- Il n'y a rien de mal à voir quelqu'un qui respire le bonheur ! Répond Xavier. Et je suis heureux d'en être le témoin!”
La route défile sous les roues de la puissante petite voiture, toujours suivie par les anges protecteurs de Louise. Il ne reste plus que quelques minutes avant que tout ce petit monde n'arrive à destination.
A peine le véhicule arrêté, Louise et Virginie se retournent vers Xavier qui n'en croit pas ses yeux et retrouve instantanément un regard d'enfant.
“ Ho Louise, chère Louise, vous n'avez pas oubié!
- Oublier votre anniversaire Xavier? Jamais! Bon et joyeux anniversaire.
- Je ne suis jamais monté sur ces trucs là..
- Bein, vous croyez pas qu'il est temps de commencer?
- Vous aviez tout manigancé, avouez!
- Exact. Il fallait à tout prix vous faire bouger aujourd'hui pour vous emmener ici. Vous êtes un indecrottable. J'ai fait en sorte que ce diable n'arrive pas afin de vous faire bouger, et, il fallait que ce soit aujourd'hui !
- Mais, Madame, qu'allez-vous faire si ce n'est perdre un après midi à m'attendre!
- Ah mais il est hors de question que je le perde! Comment croyez-vous que je m'en sors si bien à zigzaguer entre les voitures !?”
Les trois passagers sortent du véhicule en prenant soin de bien s'emmitoufler. La bise hivernale vient mordre leurs visages, de lourds nuages noirs s'amoncellent à l'horizon. Les policiers suiveurs quittent à leur tour leur automobile , suivent à distance raisonnable le petit groupe qui pénètre dans le club. Voir un toit au dessus du site les rassure, un peu de chaleur sera la bienvenue.
Quelques minutes plus tard, Louise, Virginie et Xavier sont parés.
“ Je comprends mieux pourquoi ces Dames ont enfilé des jean's.
- En effet, c'est plus pratique que des jupes et des talons aiguilles pour conduire ces engins, vous ne trouvez pas?
- Si vous me le permettez, cela n'enlève en rien votre beauté Mesdames.
- Charmant Xavier. C'est gentil ça. Mais je doute que vous me fassiez autant de compliment quand vous verrez comment je me comporte sur le circuit..
- Mon coeur, interrompt Virginie.. Il est interdit de faire des queues de poisson.. et Xavier n'a pas l'habitude.. moi non plus d'ailleurs..
- Alors, suivez la pro …. et chacun pour soi! Pas de quartier!”
Virginie et Xavier écoutent avec attention les conseils de l'employé technique que couvre le bruit infernal des machines qui tournent sans discontinuer sur la piste. Louise attend patiemment que ses deux acolytes soient fin prêts avant que tous trois prennent place dans leur bolides. Un peu plus loin, en bordure de piste et aux aguets, Damien et Cédric, les deux policiers, se fondent au milieu des nombreux anonymes.
Dans leur kart, Louise, Virginie et Xavier se lancent un regard de défit taquin avant que l'avocate, à la surprise de ses deux concurrents, appuie la première sur la pédale de l'accelerateur, les laissant sur le carreau.
“Ho, c'est de la triche ! S'insurge Virginie dans un énorme éclat de rire. Xavier, on va pas se laisser faire! On fait alliance tous les deux, on sera pas de trop à nous deux pour en venir à bout.
- Entendu! On y va!”
Une trentaine de minutes plus tard, les fesses endolories et les oreilles meurtries, Virginie et Xavier abandonnent leur bolide sous le rire goguenard de Louise qu'ils n'ont jamais réussi à rattraper.
“ Ca va vous deux?
- Nous oui, les postérieurs et les oreilles moins.
- Xavier, vous êtes vous amusé?
- Oui, énormément. Même si je regrette fort de ne vous avoir jamais rattrapée.
- Vous allez en avoir l'occasion dans un petit moment. J'ai pensé qu'une petite pause vous ferait plaisir avant d'éprouver nos oreilles encore une fois.
- Volontiers ma chérie. Et prépare toi, on va te foutre la pige, Xavier et moi.
- Je ne demande qu'à voir!
- Où on va?
- Le bar, juste à côté. Ici, c'est intenable. Et on y sert un excellent chocolat..
- Mais tu connais plutôt bien le coin!
- Oui.. J'y venais avec Jean-François. A part les enfants, je crois que c'est la seule chose potable qu'il ait faite à me faire découvrir cet endroit. Il y a un bon moment que je n'étais plus venue ici. Mais bon sang, que ça fait du bien! Allez... en route!”
Le trio quitte l'endroit, affrontant le froid extérieur grandissant mais appreciant le calme soudain une fois la lourde porte du club refermée.
“ J'avais oublié que c'était si bruyant ! J'ai encore le bruit du moteur dans la tête!
- Et dépêchons nous d'entrer, on va congeler sur place!
- Voulez-vous mon manteau Virginie? Je n'ai pas trop froid!
- Non merci Xavier. Et froid ou pas, vous allez vous transformer en glaçon. Y'aura plus qu'à vous mettre un baton dans le derrière et vous allez ressembler à un esquimau”
La réplique de la secrétaire fait rire tout le monde tant et si bien que personne ne remarque la grosse c ylindrée qui s'approche au pas. A une cinquantaine de mètres, la puissante moto vrombrit et accélère. Le pilote, tout de cuir noir vétu, sort alors de son veston une arme de gros calibre munie d'un silencieux. Déterminé, il ne tient nullement compte des passants qui, affolés, s'écartent sur son passage en poussant des cris de désarroi. Damien et Cédric arrivent au pas de course, arme au poing, pointant l'individu à présent lancé à vive allure.
Comme dans un film qui passe au ralenti, Xavier, Virginie et Louise, sont paralysés devant le spectacle. La moto se rapproche, le pilote vise et presse la détente.
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 23:05
Louise, Virginie et Xavier qui s'étaient groupés, paralysés par la peur se retrouvent tous trois à terre. Cédric et Damien, avec un sang froid hors du commun analysent en une fraction de seconde, la situation des lieux. Deux secondes plus tard, avant que la puissante cylindrée ne prennent la direction de la sortie, trois détonations éclatent dans le silence. La moto se couche, rate le virage et va s'écraser contre l'enseigne publicitaire du club de karting dans un bruit assourdissant.
Les deux policiers se dirigent ensuite vers le trio, toujours à terre.
“ Ca va?”
Personne ne trouve la force de répondre à la question de Damien, toujours sous le coup de la peur et de la surprise.
“ Ca va? Personne n'a été touché? Questionne le policier - Je vais bien répond Virginie.. et toi mon coeur? Et vous Xavier?
- Je vais bien …. annonce Louise, encore sous le choc.. Mais non, non, je ne vais pas si bien que ça.. C'est quoi tout ce sang? Je suis touchée.. mais non, je ne ressens aucune douleur..” Puis, Louise réalise que seul, Xavier ne s'est pas manifesté. Jetant un regard inquiet sur le majordome, elle découvre une plaie béante au niveau de l'épaule gauche.
“ Mon dieu... Xavier... Xavier!!!
Vite Damien, appelle les secours. J'ai touché l'autre fumier en pleine tête. Je doute qu'il soit encore en vie, mais fais venir deux ambulances quand même.
- Vous l'avez eu ? Questionne Louise
- Oui Madame.
- Mais bon sang, où étiez-vous?
- Juste derrière vous. Il ne faut qu'une poignée de secondes à ces professionnels pour accomplir leur basse besogne.
- C'est moi qui était visée! J'ai trébuché et c'est mon Xavier qui a été touché à ma place! Je ne me le pardonnerai jamais.
- Madame, votre majordome respire. Il est vivant! En fait, si vous n'aviez pas perdu l'équilibre à ce moment là, vous preniez la balle en pleine tête.
- Vous avez appelé les secours ? Crie Virginie
- Oui Madame, ils sont en route.
- Mon dieu mon ange, c'est arrivé, c'est vraiment arrivé! Ce salaud avait bien mis ta tête à prix!
- Il faudra encore le prouver réplique Louise.
- Je pense que ça ne sera pas bien difficile répond le flic, qui, en même temps qu'il parle, contrôle les fonctions vitales de Xavier.
- Comment va-t-il ? Demande Louise
- Il vit, son pouls est régulier et sa fréquence respiratoire, bien qu'un peu ralentie, reste encore dans les normes. Par contre, il perd beaucoup de sang.
- Il saigne par la bouche ! S'affole Louise
- Un poumon a du être touché.. Je vous en prie, gardez votre calme, les secours vont arriver très vi...
- Xavier... Xavier.. Je vous en prie Xavier.. répondez moi!
- …. Ma.. Ma...Louise
- Oh, Xavier, tenez bon, je vous en prie, tenez bon!
- J'ai.. j'ai si.. mal.. Mad..ame.
- Chut.. ne parlez plus, gardez vos forces.. Restez avec nous. Je vous en prie Xavier..
- Tenez bon Xavier renchérit Virginie. Nous avons besoin de vous. Y'en a pas deux comme vous pour nous préparer un si bon risotto, tente de plaisanter la secrétaire.. Qui y réussit fort bien puisqu'un léger sourire s'affiche sur les lèvres sanglantes du majordome qui sent peu à peu ses forces l'abandonner.”
Quelques instants plus tard, qui paraissent une éternité, on entend au loin les sirènes hurlantes des forces de police et des secours.
“ Ils sont là Xavier! Ils arrivent! Encore quelques secondes, et tout ira bien! Xavier... Xavier? Xavieeeeeerrrrrrrr !!!!” hurle Louise.
Deux équipes médicales descendent des véhicules de secours arrivés en trombe. Les témoins et curieux s'amassent aux alentours, ne voulant perdre une miette du triste spectacle qui s'offre à leurs yeux, dans l'espoir de connaître le sort du pauvre majordome et l'évolution des opérations. Mais les renforts de police arrivés en même temps ne tardent pas à dresser un cordon de sécurité et à dissiper la foule devenue de plus en plus étouffante.
Louise, toujours à terre, les vêtement maculés du sang de son majordome laisse couler sur ses joues un flot abondant de larmes que Virginie, aussi défaite qu'elle, tente de résorber à renfort de mots apaisants et de gestes tendres.
“ Louise, Virginie, les filles, laissez moi faire mon travail!”
Le médecin urgentiste, qui n'est autre qu'Ingrid, se penche sur le pauvre Xavier avant d'effectuer un premier bilan.
Les deux femmes voient alors leur très professionnelle amie effectuer une batterie de gestes qu'elles parviennent à interpréter malgré leurs maigres connaissances en médecine. Contrôle du pouls carotidien et fonction respiratoire. S'ensuit la pose d'électrodes sur le thorax qu'un sapeur pompier a pris soin de dégager complètement sur ordre du médecin. Il n'y a plus une seconde à perdre. Les fonctions vitales de Xavier ont cessé de fonctionner et l'équipe s'emploie au moyen du défibrillateur.
“ Chargez.
- Ca charge” Ingrid pose les deux palettes, l'une sur la poitrine, l'autre légèrement sur le flanc gauche.
- Chargé..
- Reculez. Envoyez”
Une puissante décharge électrique passe alors dans le corps sans vie de Xavier, le faisant sursauter, puis retomber mollement sur le sol. Ingrid regarde le scope qui reste plat.
“ Epinephrine.”...
“ On recommence. Chargez...
- Ca charge...” Ingride pause à nouveau les palettes.
- Chargez..
- Reculez.. Envoyez”
Puis, à nouveau, le regard sur le scope. Rien.
“ Encore une fois. Chargez..
- Attendez, attendez.. ya quelque chose sur le scope ! Le coeur est reparti !”
A ces mots, le regard de Louise s'éclaire et ses yeux laissent échapper, cette fois ci, des larmes de joie. Son amie Ingrid, encore une fois, vient d'accomplir un miracle. Le médecin, elle-même est fortement émue, mais reprend vite ses esprits . Xavier, qui n'est pas encore sorti d'affaire, est mis sous oxygène et perfusion, enveloppé dans une couverture de survie avant d'être brancardé et déposé dans l'ambulance qui le conduit aux urgences, toutes sirènes hurlantes. Une patrouille de motards passant à proximité ouvre la route.
Louise, soutenue par Virginie, regarde s'éloigner l'ambulance, les yeux embués, les mains tremblantes couvrant le bas de son visage.
“ Viens ma chérie, dit Virginie. On a plus rien à faire ici. Xavier va avoir besoin de nous.
- Oui, qu'est-ce-qu'on attend? Suivons le”
Encore sous le choc et assommées par le chagrin, les deux femmes grimpent dans leur véhicule et se mettent en route, direction l'hôpital.
“ Oh Virginie, je m'en veux, si tu savais comme je m'en veux! Tout ça est de ma faute!
- Non chérie, tu ne peux pas dire ça. Tu n'y es pour rien, rien du tout, tu m'entends?
- C'est moi qui devrais être à sa place.
- Chérie, si la balle t'avait atteinte, tu ne serais plus là pour en parler.
- Et ces deux flics, qu'est-ce-qu'ils foutaient? Ils étaient sensés me protéger non?
- Et c'est ce qu'ils ont fait! Ils étaient derrière nous et tout est allé si vite!
- Ils sont habitués, ils ont vu la moto arriver!
- Non, elle est arrivée par derrière. Bébé, ça s'est passé en quelques secondes! Ils n'auraient pas pu mieux faire. Ils ont réagi très vite et dans des conditions plutôt défavorables! Imagine avec tout le monde qu'il y avait, ils ont attendu le bon moment pour agir sans blesser personne. Ils n'avaient que quelques secondes, et ils l'ont eu!
- Xavier, mon Dieu, faites qu'il s'en sorte.
- Il est fort chérie. Et c'est un amoureux de la vie. C'est un battant, il ne peut que s'en sortir.
- Puisse Dieu t'entendre.
- Et puis tu sais, il va falloir te montrer forte mon coeur. Tu es la seule famille qui lui reste et il a besoin de quelqu'un de fort pour l'aider à remonter la pente.
- Je serai forte mon coeur, je te le promets.
- Je serai à tes côtés mon amour. Je ne te laisserai pas seule face à cette épreuve. Je me sens tout aussi concernée que toi.
- C'est bien ainsi que je l'entendais ma chérie, dit Louise dans un sourire doux et triste à la fois.
- Nous sommes désormais unies, pour le meilleur, et pour le pire. Je serai toujours là pour te soutenir, t'aider et t'aimer.”
Les deux policiers se dirigent ensuite vers le trio, toujours à terre.
“ Ca va?”
Personne ne trouve la force de répondre à la question de Damien, toujours sous le coup de la peur et de la surprise.
“ Ca va? Personne n'a été touché? Questionne le policier - Je vais bien répond Virginie.. et toi mon coeur? Et vous Xavier?
- Je vais bien …. annonce Louise, encore sous le choc.. Mais non, non, je ne vais pas si bien que ça.. C'est quoi tout ce sang? Je suis touchée.. mais non, je ne ressens aucune douleur..” Puis, Louise réalise que seul, Xavier ne s'est pas manifesté. Jetant un regard inquiet sur le majordome, elle découvre une plaie béante au niveau de l'épaule gauche.
“ Mon dieu... Xavier... Xavier!!!
Vite Damien, appelle les secours. J'ai touché l'autre fumier en pleine tête. Je doute qu'il soit encore en vie, mais fais venir deux ambulances quand même.
- Vous l'avez eu ? Questionne Louise
- Oui Madame.
- Mais bon sang, où étiez-vous?
- Juste derrière vous. Il ne faut qu'une poignée de secondes à ces professionnels pour accomplir leur basse besogne.
- C'est moi qui était visée! J'ai trébuché et c'est mon Xavier qui a été touché à ma place! Je ne me le pardonnerai jamais.
- Madame, votre majordome respire. Il est vivant! En fait, si vous n'aviez pas perdu l'équilibre à ce moment là, vous preniez la balle en pleine tête.
- Vous avez appelé les secours ? Crie Virginie
- Oui Madame, ils sont en route.
- Mon dieu mon ange, c'est arrivé, c'est vraiment arrivé! Ce salaud avait bien mis ta tête à prix!
- Il faudra encore le prouver réplique Louise.
- Je pense que ça ne sera pas bien difficile répond le flic, qui, en même temps qu'il parle, contrôle les fonctions vitales de Xavier.
- Comment va-t-il ? Demande Louise
- Il vit, son pouls est régulier et sa fréquence respiratoire, bien qu'un peu ralentie, reste encore dans les normes. Par contre, il perd beaucoup de sang.
- Il saigne par la bouche ! S'affole Louise
- Un poumon a du être touché.. Je vous en prie, gardez votre calme, les secours vont arriver très vi...
- Xavier... Xavier.. Je vous en prie Xavier.. répondez moi!
- …. Ma.. Ma...Louise
- Oh, Xavier, tenez bon, je vous en prie, tenez bon!
- J'ai.. j'ai si.. mal.. Mad..ame.
- Chut.. ne parlez plus, gardez vos forces.. Restez avec nous. Je vous en prie Xavier..
- Tenez bon Xavier renchérit Virginie. Nous avons besoin de vous. Y'en a pas deux comme vous pour nous préparer un si bon risotto, tente de plaisanter la secrétaire.. Qui y réussit fort bien puisqu'un léger sourire s'affiche sur les lèvres sanglantes du majordome qui sent peu à peu ses forces l'abandonner.”
Quelques instants plus tard, qui paraissent une éternité, on entend au loin les sirènes hurlantes des forces de police et des secours.
“ Ils sont là Xavier! Ils arrivent! Encore quelques secondes, et tout ira bien! Xavier... Xavier? Xavieeeeeerrrrrrrr !!!!” hurle Louise.
Deux équipes médicales descendent des véhicules de secours arrivés en trombe. Les témoins et curieux s'amassent aux alentours, ne voulant perdre une miette du triste spectacle qui s'offre à leurs yeux, dans l'espoir de connaître le sort du pauvre majordome et l'évolution des opérations. Mais les renforts de police arrivés en même temps ne tardent pas à dresser un cordon de sécurité et à dissiper la foule devenue de plus en plus étouffante.
Louise, toujours à terre, les vêtement maculés du sang de son majordome laisse couler sur ses joues un flot abondant de larmes que Virginie, aussi défaite qu'elle, tente de résorber à renfort de mots apaisants et de gestes tendres.
“ Louise, Virginie, les filles, laissez moi faire mon travail!”
Le médecin urgentiste, qui n'est autre qu'Ingrid, se penche sur le pauvre Xavier avant d'effectuer un premier bilan.
Les deux femmes voient alors leur très professionnelle amie effectuer une batterie de gestes qu'elles parviennent à interpréter malgré leurs maigres connaissances en médecine. Contrôle du pouls carotidien et fonction respiratoire. S'ensuit la pose d'électrodes sur le thorax qu'un sapeur pompier a pris soin de dégager complètement sur ordre du médecin. Il n'y a plus une seconde à perdre. Les fonctions vitales de Xavier ont cessé de fonctionner et l'équipe s'emploie au moyen du défibrillateur.
“ Chargez.
- Ca charge” Ingrid pose les deux palettes, l'une sur la poitrine, l'autre légèrement sur le flanc gauche.
- Chargé..
- Reculez. Envoyez”
Une puissante décharge électrique passe alors dans le corps sans vie de Xavier, le faisant sursauter, puis retomber mollement sur le sol. Ingrid regarde le scope qui reste plat.
“ Epinephrine.”...
“ On recommence. Chargez...
- Ca charge...” Ingride pause à nouveau les palettes.
- Chargez..
- Reculez.. Envoyez”
Puis, à nouveau, le regard sur le scope. Rien.
“ Encore une fois. Chargez..
- Attendez, attendez.. ya quelque chose sur le scope ! Le coeur est reparti !”
A ces mots, le regard de Louise s'éclaire et ses yeux laissent échapper, cette fois ci, des larmes de joie. Son amie Ingrid, encore une fois, vient d'accomplir un miracle. Le médecin, elle-même est fortement émue, mais reprend vite ses esprits . Xavier, qui n'est pas encore sorti d'affaire, est mis sous oxygène et perfusion, enveloppé dans une couverture de survie avant d'être brancardé et déposé dans l'ambulance qui le conduit aux urgences, toutes sirènes hurlantes. Une patrouille de motards passant à proximité ouvre la route.
Louise, soutenue par Virginie, regarde s'éloigner l'ambulance, les yeux embués, les mains tremblantes couvrant le bas de son visage.
“ Viens ma chérie, dit Virginie. On a plus rien à faire ici. Xavier va avoir besoin de nous.
- Oui, qu'est-ce-qu'on attend? Suivons le”
Encore sous le choc et assommées par le chagrin, les deux femmes grimpent dans leur véhicule et se mettent en route, direction l'hôpital.
“ Oh Virginie, je m'en veux, si tu savais comme je m'en veux! Tout ça est de ma faute!
- Non chérie, tu ne peux pas dire ça. Tu n'y es pour rien, rien du tout, tu m'entends?
- C'est moi qui devrais être à sa place.
- Chérie, si la balle t'avait atteinte, tu ne serais plus là pour en parler.
- Et ces deux flics, qu'est-ce-qu'ils foutaient? Ils étaient sensés me protéger non?
- Et c'est ce qu'ils ont fait! Ils étaient derrière nous et tout est allé si vite!
- Ils sont habitués, ils ont vu la moto arriver!
- Non, elle est arrivée par derrière. Bébé, ça s'est passé en quelques secondes! Ils n'auraient pas pu mieux faire. Ils ont réagi très vite et dans des conditions plutôt défavorables! Imagine avec tout le monde qu'il y avait, ils ont attendu le bon moment pour agir sans blesser personne. Ils n'avaient que quelques secondes, et ils l'ont eu!
- Xavier, mon Dieu, faites qu'il s'en sorte.
- Il est fort chérie. Et c'est un amoureux de la vie. C'est un battant, il ne peut que s'en sortir.
- Puisse Dieu t'entendre.
- Et puis tu sais, il va falloir te montrer forte mon coeur. Tu es la seule famille qui lui reste et il a besoin de quelqu'un de fort pour l'aider à remonter la pente.
- Je serai forte mon coeur, je te le promets.
- Je serai à tes côtés mon amour. Je ne te laisserai pas seule face à cette épreuve. Je me sens tout aussi concernée que toi.
- C'est bien ainsi que je l'entendais ma chérie, dit Louise dans un sourire doux et triste à la fois.
- Nous sommes désormais unies, pour le meilleur, et pour le pire. Je serai toujours là pour te soutenir, t'aider et t'aimer.”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 23:07
Dans les bureaux de Gavoilhe, l'excitation est à son comble. Le Cancer a convoqué Damien et Cedric dès leur retour. Sur place, les flics interrogent les témoins de la scène dans l'espoir de recueillir le maximum d'informations sur ce qui s'est passé. Le motard assassin a laissé la vie dans son entreprise et ce n'est pas le Cancer qui va s'en plaindre. Il lui faudra cependant lancer une enquête judiciaire. Il sait maintenant que Lemoux est derrière tout ça, et que les mails interceptés par Corinne, sans en déterminer la signification, prennent à présent tout leur sens.
“ Bon, merde, vous l'avez pas vu arriver à ce fumier?
- Non, il est arrivé par derrière et ça s'est passé si vite!
- Vous vous rendez compte que le majordome risque d'y laisser sa peau? Vous en êtes conscients?
- Bien sûr qu'on en est conscients.
- Dites moi qu'il n'y avait absolument aucun moyen d'éviter ça!
- Vous savez tout comme nous comment ça se passe chef!
- Justement! Il aurait pu y avoir un autrement cette fois-ci!
- Vous savez très bien que non, que c'est toujours pareil à chaque fois..
- J'aurais voulu que ça soit different justement! Ca va encore jazzer sur notre dos!
- On a fait ce qu'il y avait à faire.
- Je sais, je sais bien. Mais ça me fait suer que ce brave type se soit fait descendre.
- Comment va-t-il?
- Il est toujours en salle d'op. La balle a causé de sérieux dégâts dans son poumon droit. Et puis un hemo-pneumo machin chose.. enfin, un truc pas très catholique.
- Est-ce-qu'il va s'en sortir?
- La partie n'est pas gagnée.
- Y-a-t-il quelque chose que l'on puisse faire?
- Pour l'instant, oui! Vous allez vous enfermer et me rédiger un compte rendu de tout ça! Et surtout, n'oubliez rien! Hurle le Cancer. Allez, ouste!
- Ok chef ! Répondent Damien et Cedric à l'unisson, avant de quitter la pièce.
- Encore une chose! Les deux hommes se retournent.
- Oui..
- Bravo, vous avez eu ce salaud.. Et surtout, vous avez agi sans mettre en danger la foule présente. Allez, filez!
- Merci chef ” Disent-ils en hochant la tête en marque de respect et de reconnaissance.
A l'hôpital, Louise et Virginie attendent anxieusement depuis plus de trois heures des nouvelles de Xavier qui n'est toujours pas remonté de la salle d'opération.. Et personne ne vient à leur rencontre pour leur fournir la moindre information. Elles ont pris place toutes les deux sur des chaises , l'une à côté de l'autre, main dans la main, le visage crispé par l'angoisse et la peine sans en apprécier le confort, se levant chacune à tour de rôle pour entamer les cents pas.
“ Mais que c'est long, mais que c'est long!
- Je suis de ton avis, cette attente devient infernale! Dit Virginie
- Et personne pour nous dire quoi que ce soit!
- C'est quand même bon signe chérie. Ca veut dire qu'il est toujours parmi nous.. continue la secrétaire d'une voix douce et qui se veut réconfortante.
- J'y tiens plus, je vais trouver quelqu'un..
- Crois-tu que ça nous avancera à quelque chose? Pour nous faire entendre dire qu'il est toujours en salle d'opération, c'est pas la peine chérie. On a déjà demandé il y a .. dix minutes.
- C'est vrai, tu as raison mon ange. Mais bon sang, je me sens si impuissante à rester là à rien faire!
- Je sais ce que tu ressens, c'est la même chose pour moi. Il nous faut être patientes et attendre. Et prier. C'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant ma puce.
- Prier..prier.. Crois-tu que ça serait passé s'il y avait eu un Dieu?
- Chérie, n'oublie pas, c'est toi qui était visée.
- Mais c'est Xavier qui a pris!
- Mon amour, tu auras beau tourner le problème dans tous les sens, mais les faits sont là. Il faut se résigner et attendre. Xavier est costaud et il aime la vie. Et pour rien au monde, il ne laissera tomber sa petite chérie qu'il couve depuis 40 ans.
- Arrête, tu vas me faire venir les larmes aux yeux..
- Allez, viens ici... répond tendrement Virginie en lui offrant son épaule.
- Putain, c'est trop dur. Je craque..
- Chhuuuuut.. quoi de plus normal avec tout ce qui arrive bébé? Dit la secrétaire en la prenant dans ses bras.
- Heureusement que tu es là chérie..
- Je te l'ai dit. Pour le meilleur et pour le pire mon ange. Pour le meilleur, et pour le pire.”
Les nerfs de Louise lâchent, elle laisse couler de ses yeux le flot de larmes si longtemps retenu. Virginie embrasse sa chevelure soyeuse tout en séchant tendrement du dos de sa main les petites gouttes salées qui inondent son visage.
“ Madame Berthomieux?”
Louise et Virginie sursautent doucement au son de la voix qui vient de leur parler, une voix masculine très agréable et sensuelle.
“ Excusez-moi si je vous ai fait peur. Je suis le docteur Kramer.
- Comment va-t-il docteur?
- La balle a causé une hémorragie massive et de gros dégâts dans le poumon droit . Il a fait un arrêt cardiaque durant l'opération.. Mais cet homme est d'une robustesse exceptionnelle, son coeur est raparti.
- Il est sauvé?
- Non, le pronostic vital est toujours engagé. Mais comme je vous le disais, il est robuste. Et c'est un atout énorme dans son état.
- Quand saurons-nous?
- S'il passe la nuit, nous pourrons dire alors, qu'il est sauvé.
- On peut le voir?
- Oui, mais vous ne pourrez pas rentrer dans la chambre.Du moins, dès qu'on l'aura remonté du bloc.. dans une vingtaine de minutes.
- Entendu.. Merci Docteur. Merci infiniment
- Attends, il faut que je sorte. Nathan et Noemie n'ont toujours pas répondu à mon message.
- Quoi? Depuis tout à l'heure?
- Pour Nathan, je comprends, même si l'entraînement est terminé depuis un petit moment. Je suppose qu'il doit boire un pot avec les copains. Il est fort possible qu'il n'ait pas entendu le téléphone. Pour Noémie, par contre, je suis un peu plus inquiète...
- Zen mon amour. Je suis certaine qu'elle aura une bonne explication à te donner.
- Je l'espère..
- Fais lui confiance..
- C'est juste que le temps passe si vite et que j'ai du mal à réaliser qu'elle est devenue une belle et magnifique jeune femme”
Virginie et Louise s'accordent quelques instants, le temps que l'infirmière leur donne son feu vert pour rendre visite à Xavier dont le lit va être monté en chambre dans les prochaines minutes. Elles empilent la bonne dizaine de gobelets de plastique dont elles ont vidé le contenu noir et amer dans le but de leur donner du courage. Elles enfilent leurs blousons et s'engouffrent dans l'ascenseur qui vient juste d'arriver à l'étage.
“ J'espère qu'ils auront eu mon message..
- Tu vas être vite fixée et rien ne t'empêche d'essayer de les rappeler!
- Oui, et une bonne cigarette.. J'en ai besoin là. Il t'en reste encore? Je t'ai presque tout fumé!
- J'ai fumé autant que toi mon ange ! Répond Virginie en posant tendrement ses lèvres sur celles de sa compagne.”
Leur petit moment de tendresse est soudainement interrompu par l'ouverture de la porte de l'ascenseur, laissant apparaître un couple de personnes âgées surpris par le spectacle de deux femmes se donnant un baiser. Louise et Virginie, nullement gênées, sortent de la cabine, tout sourire, avant de se diriger vers le sas de sortie, main dans la main. Mais c'était compter sans l'invasion d'une troupe de journalistes faisant le pied de grue devant l'établissement hospitalier.
“ he merde, je les avais oubliés ceux-là!
- Idem.. En plus, on les a vus arriver!”
A peine ont-elles eu le temps d'échanger ces quelques mots que déjà, les flash crépitent et les questions fusent. Mais les deux femmes ne se laissant nullement impressionner par l'assaut des représentants de la presse, se plantent devant eux avant de répondre à leurs questions.
“ Pour le Dauphiné : Madame Berthomieux, on dit que votre mari est l'instigateur de l'événement tragique ce cet après-midi ?!
- Oui, et la police détient des preuves irréfutables.
- Comment va votre majordome ?
- Il vit. Nous restons à son chevet, Virginie et moi.
- Paris Match :Vous vous teniez par la main quand vous êtes sorties.
- Oui? Et alors? Je n'ai pas le droit de tenir ma compagne par la main?
- Vous voulez dire que..
- Exactement, mais vous vous égarez, répont Louise.
- Libé : Es-ce que votre futur ex- mari a voulu vous supprimer pour récupérer votre cabinet, mais etait-ce dans l'intention de cacher et blanchir ses activités frauduleuses?
- La police saura mieux vous répondre que moi, mais je suppose que oui.
- Depuis quand connaissez-vous l'existence du Belge?
- Ca, c'est une question pour mon mari, pas pour moi. Pour vous répondre, j'ignorais son existence jusqu'à que mon mari soit arrêté. Pourquoi cette question?
- Que pensez-vous des agissements de votre mari?
- Mon mari n'en a plus que le nom. Bientôt, je serai libéré de ce monstre qui n'a que ce qu'il mérite.
- Libé : Et s'il vous demandait de le défendre?
- C'est une plaisanterie?
- Avouez que ce serait plutôt une première!
- Et vous, avouez que votre question ne tient pas debout. Jamais je ne défendrai une ordure pareille et, de surcroît qui a voulu attenter à ma vie. Ceci dit, tel que je le connais, il serait capable de me demander de prendre sa défense !
- Qu'allez-vous faire?
- Pour l'instant, je vais cesser de répondre à vos questions. J'ai deux enfants que j'aimerais joindre par téléphone si vous m'en laissez la possibilité. Puis Virginie et moi, nous remonterons au chevet de Xavier. Ensuite, nous répondrons à toutes les autres questions que vous aurez envie de poser. Merci”
Louise et Virginie se frayent un passage au milieu de la petite troupe de journalistes qui continue de les mitrailler de leurs flashes indiscrets. Les deux femmes se perdent ensuite dans le labyrinthe de l'immense parking avant de retrouver leur véhicule.
“ Là, au moins, on sera tranquilles pour appeler! - Ils nous lâcheront jamais ces journaleux!
- Ils font leur job chérie, mais j'avoue qu'ils sont collants. Allez, j'appelle les gosses”
Dans le bureau du “Cancer”, Lemoux, encore. Dans une atmosphère plombée de tabac et aux odeurs de café froid, l'avocat pourri, s'assied lourdement, attendant le feu nourri de questions du commissaire Gavoilhe. Las, sale et pas rasé, il a perdu toute dignité et son goût de la provocation.
“ Alors Lemoux, les carottes sont cuites et bien cuites! Regarde un peu ton comité d'accueil.. tout ça, rien que pour toi. Ils vont t'emmener faire une petite balade dans une petite heure.
- Qu'est-ce-que vous me voulez encore?
- Juste pour te dire que ton coup a foiré.. Le mec que tu as chargé de descendre ta femme a raté son coup. Il s'est fait buter tout à l'heure par deux de mes hommes.
- Vous n'avez rien contre moi!
- Tu continues à nier? Figure toi qu'on a enfin réussi à déchiffrer tes mails mon gars. 100 000 euros. Tu as payé ce mec 100 000 euros pour la descendre. Alors, je te rassure, ta petite femme est en bonne santé.. Pas une égratignure! C'est une bonne nouvelle non?
- Corinne.. Ah, elle a bien joué les connes de service. C'est un rôle qui lui va à merveille.
- Les idiots dans ton genre craquent toujours pour les belles écervelées. Tu n'as pas failli à la règle.. Un beau cul te passe sous le nez, et hop..
- Où est passé le fric que j'ai mis pour son gosse?
- Son gosse? Ah? Tu veux parler de l'association? Au moins de l'argent qui servira le bien. Y'a tant de gosses malheureux... Je dois te remercier en leur nom puisque eux, ne savent même pas d'où vient le fric.
- Bandes d'enfoirés..
- J'adore truander les truands.."
“ Bon, merde, vous l'avez pas vu arriver à ce fumier?
- Non, il est arrivé par derrière et ça s'est passé si vite!
- Vous vous rendez compte que le majordome risque d'y laisser sa peau? Vous en êtes conscients?
- Bien sûr qu'on en est conscients.
- Dites moi qu'il n'y avait absolument aucun moyen d'éviter ça!
- Vous savez tout comme nous comment ça se passe chef!
- Justement! Il aurait pu y avoir un autrement cette fois-ci!
- Vous savez très bien que non, que c'est toujours pareil à chaque fois..
- J'aurais voulu que ça soit different justement! Ca va encore jazzer sur notre dos!
- On a fait ce qu'il y avait à faire.
- Je sais, je sais bien. Mais ça me fait suer que ce brave type se soit fait descendre.
- Comment va-t-il?
- Il est toujours en salle d'op. La balle a causé de sérieux dégâts dans son poumon droit. Et puis un hemo-pneumo machin chose.. enfin, un truc pas très catholique.
- Est-ce-qu'il va s'en sortir?
- La partie n'est pas gagnée.
- Y-a-t-il quelque chose que l'on puisse faire?
- Pour l'instant, oui! Vous allez vous enfermer et me rédiger un compte rendu de tout ça! Et surtout, n'oubliez rien! Hurle le Cancer. Allez, ouste!
- Ok chef ! Répondent Damien et Cedric à l'unisson, avant de quitter la pièce.
- Encore une chose! Les deux hommes se retournent.
- Oui..
- Bravo, vous avez eu ce salaud.. Et surtout, vous avez agi sans mettre en danger la foule présente. Allez, filez!
- Merci chef ” Disent-ils en hochant la tête en marque de respect et de reconnaissance.
A l'hôpital, Louise et Virginie attendent anxieusement depuis plus de trois heures des nouvelles de Xavier qui n'est toujours pas remonté de la salle d'opération.. Et personne ne vient à leur rencontre pour leur fournir la moindre information. Elles ont pris place toutes les deux sur des chaises , l'une à côté de l'autre, main dans la main, le visage crispé par l'angoisse et la peine sans en apprécier le confort, se levant chacune à tour de rôle pour entamer les cents pas.
“ Mais que c'est long, mais que c'est long!
- Je suis de ton avis, cette attente devient infernale! Dit Virginie
- Et personne pour nous dire quoi que ce soit!
- C'est quand même bon signe chérie. Ca veut dire qu'il est toujours parmi nous.. continue la secrétaire d'une voix douce et qui se veut réconfortante.
- J'y tiens plus, je vais trouver quelqu'un..
- Crois-tu que ça nous avancera à quelque chose? Pour nous faire entendre dire qu'il est toujours en salle d'opération, c'est pas la peine chérie. On a déjà demandé il y a .. dix minutes.
- C'est vrai, tu as raison mon ange. Mais bon sang, je me sens si impuissante à rester là à rien faire!
- Je sais ce que tu ressens, c'est la même chose pour moi. Il nous faut être patientes et attendre. Et prier. C'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant ma puce.
- Prier..prier.. Crois-tu que ça serait passé s'il y avait eu un Dieu?
- Chérie, n'oublie pas, c'est toi qui était visée.
- Mais c'est Xavier qui a pris!
- Mon amour, tu auras beau tourner le problème dans tous les sens, mais les faits sont là. Il faut se résigner et attendre. Xavier est costaud et il aime la vie. Et pour rien au monde, il ne laissera tomber sa petite chérie qu'il couve depuis 40 ans.
- Arrête, tu vas me faire venir les larmes aux yeux..
- Allez, viens ici... répond tendrement Virginie en lui offrant son épaule.
- Putain, c'est trop dur. Je craque..
- Chhuuuuut.. quoi de plus normal avec tout ce qui arrive bébé? Dit la secrétaire en la prenant dans ses bras.
- Heureusement que tu es là chérie..
- Je te l'ai dit. Pour le meilleur et pour le pire mon ange. Pour le meilleur, et pour le pire.”
Les nerfs de Louise lâchent, elle laisse couler de ses yeux le flot de larmes si longtemps retenu. Virginie embrasse sa chevelure soyeuse tout en séchant tendrement du dos de sa main les petites gouttes salées qui inondent son visage.
“ Madame Berthomieux?”
Louise et Virginie sursautent doucement au son de la voix qui vient de leur parler, une voix masculine très agréable et sensuelle.
“ Excusez-moi si je vous ai fait peur. Je suis le docteur Kramer.
- Comment va-t-il docteur?
- La balle a causé une hémorragie massive et de gros dégâts dans le poumon droit . Il a fait un arrêt cardiaque durant l'opération.. Mais cet homme est d'une robustesse exceptionnelle, son coeur est raparti.
- Il est sauvé?
- Non, le pronostic vital est toujours engagé. Mais comme je vous le disais, il est robuste. Et c'est un atout énorme dans son état.
- Quand saurons-nous?
- S'il passe la nuit, nous pourrons dire alors, qu'il est sauvé.
- On peut le voir?
- Oui, mais vous ne pourrez pas rentrer dans la chambre.Du moins, dès qu'on l'aura remonté du bloc.. dans une vingtaine de minutes.
- Entendu.. Merci Docteur. Merci infiniment
- Attends, il faut que je sorte. Nathan et Noemie n'ont toujours pas répondu à mon message.
- Quoi? Depuis tout à l'heure?
- Pour Nathan, je comprends, même si l'entraînement est terminé depuis un petit moment. Je suppose qu'il doit boire un pot avec les copains. Il est fort possible qu'il n'ait pas entendu le téléphone. Pour Noémie, par contre, je suis un peu plus inquiète...
- Zen mon amour. Je suis certaine qu'elle aura une bonne explication à te donner.
- Je l'espère..
- Fais lui confiance..
- C'est juste que le temps passe si vite et que j'ai du mal à réaliser qu'elle est devenue une belle et magnifique jeune femme”
Virginie et Louise s'accordent quelques instants, le temps que l'infirmière leur donne son feu vert pour rendre visite à Xavier dont le lit va être monté en chambre dans les prochaines minutes. Elles empilent la bonne dizaine de gobelets de plastique dont elles ont vidé le contenu noir et amer dans le but de leur donner du courage. Elles enfilent leurs blousons et s'engouffrent dans l'ascenseur qui vient juste d'arriver à l'étage.
“ J'espère qu'ils auront eu mon message..
- Tu vas être vite fixée et rien ne t'empêche d'essayer de les rappeler!
- Oui, et une bonne cigarette.. J'en ai besoin là. Il t'en reste encore? Je t'ai presque tout fumé!
- J'ai fumé autant que toi mon ange ! Répond Virginie en posant tendrement ses lèvres sur celles de sa compagne.”
Leur petit moment de tendresse est soudainement interrompu par l'ouverture de la porte de l'ascenseur, laissant apparaître un couple de personnes âgées surpris par le spectacle de deux femmes se donnant un baiser. Louise et Virginie, nullement gênées, sortent de la cabine, tout sourire, avant de se diriger vers le sas de sortie, main dans la main. Mais c'était compter sans l'invasion d'une troupe de journalistes faisant le pied de grue devant l'établissement hospitalier.
“ he merde, je les avais oubliés ceux-là!
- Idem.. En plus, on les a vus arriver!”
A peine ont-elles eu le temps d'échanger ces quelques mots que déjà, les flash crépitent et les questions fusent. Mais les deux femmes ne se laissant nullement impressionner par l'assaut des représentants de la presse, se plantent devant eux avant de répondre à leurs questions.
“ Pour le Dauphiné : Madame Berthomieux, on dit que votre mari est l'instigateur de l'événement tragique ce cet après-midi ?!
- Oui, et la police détient des preuves irréfutables.
- Comment va votre majordome ?
- Il vit. Nous restons à son chevet, Virginie et moi.
- Paris Match :Vous vous teniez par la main quand vous êtes sorties.
- Oui? Et alors? Je n'ai pas le droit de tenir ma compagne par la main?
- Vous voulez dire que..
- Exactement, mais vous vous égarez, répont Louise.
- Libé : Es-ce que votre futur ex- mari a voulu vous supprimer pour récupérer votre cabinet, mais etait-ce dans l'intention de cacher et blanchir ses activités frauduleuses?
- La police saura mieux vous répondre que moi, mais je suppose que oui.
- Depuis quand connaissez-vous l'existence du Belge?
- Ca, c'est une question pour mon mari, pas pour moi. Pour vous répondre, j'ignorais son existence jusqu'à que mon mari soit arrêté. Pourquoi cette question?
- Que pensez-vous des agissements de votre mari?
- Mon mari n'en a plus que le nom. Bientôt, je serai libéré de ce monstre qui n'a que ce qu'il mérite.
- Libé : Et s'il vous demandait de le défendre?
- C'est une plaisanterie?
- Avouez que ce serait plutôt une première!
- Et vous, avouez que votre question ne tient pas debout. Jamais je ne défendrai une ordure pareille et, de surcroît qui a voulu attenter à ma vie. Ceci dit, tel que je le connais, il serait capable de me demander de prendre sa défense !
- Qu'allez-vous faire?
- Pour l'instant, je vais cesser de répondre à vos questions. J'ai deux enfants que j'aimerais joindre par téléphone si vous m'en laissez la possibilité. Puis Virginie et moi, nous remonterons au chevet de Xavier. Ensuite, nous répondrons à toutes les autres questions que vous aurez envie de poser. Merci”
Louise et Virginie se frayent un passage au milieu de la petite troupe de journalistes qui continue de les mitrailler de leurs flashes indiscrets. Les deux femmes se perdent ensuite dans le labyrinthe de l'immense parking avant de retrouver leur véhicule.
“ Là, au moins, on sera tranquilles pour appeler! - Ils nous lâcheront jamais ces journaleux!
- Ils font leur job chérie, mais j'avoue qu'ils sont collants. Allez, j'appelle les gosses”
Dans le bureau du “Cancer”, Lemoux, encore. Dans une atmosphère plombée de tabac et aux odeurs de café froid, l'avocat pourri, s'assied lourdement, attendant le feu nourri de questions du commissaire Gavoilhe. Las, sale et pas rasé, il a perdu toute dignité et son goût de la provocation.
“ Alors Lemoux, les carottes sont cuites et bien cuites! Regarde un peu ton comité d'accueil.. tout ça, rien que pour toi. Ils vont t'emmener faire une petite balade dans une petite heure.
- Qu'est-ce-que vous me voulez encore?
- Juste pour te dire que ton coup a foiré.. Le mec que tu as chargé de descendre ta femme a raté son coup. Il s'est fait buter tout à l'heure par deux de mes hommes.
- Vous n'avez rien contre moi!
- Tu continues à nier? Figure toi qu'on a enfin réussi à déchiffrer tes mails mon gars. 100 000 euros. Tu as payé ce mec 100 000 euros pour la descendre. Alors, je te rassure, ta petite femme est en bonne santé.. Pas une égratignure! C'est une bonne nouvelle non?
- Corinne.. Ah, elle a bien joué les connes de service. C'est un rôle qui lui va à merveille.
- Les idiots dans ton genre craquent toujours pour les belles écervelées. Tu n'as pas failli à la règle.. Un beau cul te passe sous le nez, et hop..
- Où est passé le fric que j'ai mis pour son gosse?
- Son gosse? Ah? Tu veux parler de l'association? Au moins de l'argent qui servira le bien. Y'a tant de gosses malheureux... Je dois te remercier en leur nom puisque eux, ne savent même pas d'où vient le fric.
- Bandes d'enfoirés..
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 20 Sep - 23:09
Louise et Virginie regagnent l'enceinte de l'hôpital. Le ciel s'est paré d'une couleur gris argenté en l'espace de quelques minutes, et la neige a refait son apparition, accompagnée par un vent glacial. Triste temps pour une triste journée d'un bien triste anniversaire, celui de leur majordome Xavier. Seul avantage, la troupe de journalistes a quitté les lieux et elles peuvent pénétrer dans l'immense hall sans être harcelées. Les ascenseurs sont pris d'assaut, alors, courageusement et sans mot dire, toujours main dans la main, elles grimpent les quatre étages qui les mènent jusqu'à la chambre de Xavier. Virginie se retourne vers Louise qui la suit deux marches plus bas et aperçoit des larmes rouler sur son doux visage. Elle stoppe sa progression et prend Louise dévastée par le chagrin, dans ses bras.
“ Heeeeeey, chhhhhh, chérie, tout va bien.. Ca va aller..
- Tout est de ma faute bébé. Pourquoi ai-je eu cette idée stupide que de l'emmener là-bas? Pourquoi n'ai-je pas songé au fait qu'on pouvait me suivre et me tuer? J'ai pas réfléché une seule minute.. Je suis un monstre..
- C'est ça, et moi je suis Frankenstein alors, parce-que je t'ai suivie aussi. Tu n'y peux rien chérie, absolument rien. Même si la menace planait, on ne savait pas où et quand ça se produirait.
- Et ces deux flics là...
- Non, tu n'es pas juste. J'estime qu'ils ont fait un admirable boulot au contraire.
- Ah ouais, tu trouves?
- Met toi à leur place mon ange. Nous suivre partout, surveiller sans être repérés, intervenir en quelques secondes, tirer sur ce salaud sans toucher quelqu'un.. et puis porter les premiers soins à Xavier! Non, tu ne peux pas leur reprocher quoi que ce soit.
- Je suis la seule fautive de tout ce qui arrive.
- Tu te laisses submerger par la colère et la peine mon amour. Tu sais qu'il n'en est rien. On ne peut rien faire contre la fatalité.
- C'est moi qui l'ai provoqué cette fatalité..
- Non! Non et non chérie. Le motard a été tué et Xavier est toujours en vie!
- Il ne passera peut-être pas la nuit.
- Il la passera. Et on la passera avec lui... je..” Virginie n'a pas terminé sa phrase que le téléphone de Louise se met à vibrer.
- J'ai laissé le vibreur au cas où.. J'espère que ce sont les enfants!”
En prononçant ces mots, elle regarde rapidement l'origine du message.
“ C'est Nathan!”
“” Maman, Noémie et Kevin sont avec moi. Tout va bien. On vous rejoint à l'hôpital. Comment va Xavier?””
Louise pianote rapidement sa réponse sur l'écran tactile du téléphone.
“ Il tient le coup. Je sais pas si c'est une bonne idée de venir. Il neige beaucoup je trouve. Il vaut mieux que vous rentriez au manoir. On vous tient au courant. Noémie est restée avec toi tout l'après-midi?””
“” Ils sont venus pendant l'entraînement si ça peut te rassurer. C'est un mec bien. Je sais pas si on va avoir la patience d'attendre””
“”Ca ne changera rien de venir mon chéri. Mettez-vous au chaud, on vous textote dès qu'il y a du nouveau. On monte le voir. Bisous, je vous aime””
“”Ok M'man. On se débrouille pour manger. Noémie vous fait de gros bisous””
“”Je m'inquiète pas pour ça, je vous fais confiance. A plus. Bisous””
“ Bon, bien, te voilà rassurée maintenant mon ange!
- En partie oui..
- En partie? Tu te rongeais les sangs pour Noémie oui! Plaisante Virginie. Elle a 17 ans mon coeur. Et c'est de son âge les garçons !
- Pour une maman, c'est toujours trop tôt!
- Il va pourtant falloir t'y faire chérie! Et pourquoi ne t'inquiètes-tu pas autant pour Nathan?
- Parce-que c'est un garçon je suppose...
- Et voilà, c'est bien ce que je pensais..allez, viens, ils doivent avoir monté Xavier dans la chambre”
Les deux femmes grimpent les dernières marches qui les mènent au quatrième étage. Enserrant sa compagne par la taille, Virginie embrasse Louise dans le cou avant de pousser la porte du service. Au même instant, elles voient passer sous leur nez leur majordome endormi, branché à toutes une batterie de machines. Les brancardiers et l'infirmière qui l'accompagnent pénetrent dans une chambre aux larges baies vitrées et l'installent tout au fond. Louise et Virginie regardent le spectacle de cet homme si doux et si affable plongé dans un profond sommeil, inerte et au visage blafard. Seul le pas feutré du personnel hospitalier et le bip des appareils troublent le silence pesant de la piece. Les deux femmes se collent l'une à l'autre, se sentant impuissantes face à ce spectacle désolant.
Les brancardiers quittent la chambre, l'infirmière contrôle les appareils et le débit des perfusions, ajuste les tubulures avant de remonter le drap sur le malade et de les imiter.
Louise et Virginie l'interpellent :
“ Il va bien?
- Qui êtes-vous?
- La seule famille qui lui reste.
- Son état est stable.
- Il va s'en sortir?
- Vous avez pas vu le Docteur Kramer?
- Si, il y a un petit moment, mais on avait pas encore remonté Xavier..
- Alors, sachez que depuis, son état n'a pas bougé Madame.
- Dites-nous au moins quelque chose de réconfortant!
- Il est solide et réagit bien. Son coeur bat régulièrement. Nous sommes obligés de l'aider à respirer mais sa fréquence respiratoire est correcte.
- Et..
- Nous avons fait tout ce qu'il était possible de faire. A présent, c'est à lui de jouer.
- Je vous remercie, répond Louise.
- Il n'y a pas de quoi, Madame.”
Et l'infirmière, une magnifique et sculpturale femme noire, les quitte, repartant vers d'autres tâches.
“ Hey, tu veux que je t'aide? Demande Virginie en plaisantant.
- Hein, quoi?
- Tu crois que je t'ai pas vue la mater?
- Crois-tu que j'ai l'esprit à ça ma chérie? Et en plus, je regardais juste ses chaussures.. Je me demande comment elle peut supporter ces trucs en plastique aux pieds.
- C'est surtout très confortable avec le nombre de pas qu'elle doit faire dans la journée..
- Pfff, désolée chérie.. Xavier est là, entre la vie et la mort, et je parle chaussures.
- Je voulais juste détendre l'atmosphère.
- Je sais chérie.. encore désolée.Je t'aime
-C'est pas grave mon ange. Je t'aime aussi.”
“ Heeeeeey, chhhhhh, chérie, tout va bien.. Ca va aller..
- Tout est de ma faute bébé. Pourquoi ai-je eu cette idée stupide que de l'emmener là-bas? Pourquoi n'ai-je pas songé au fait qu'on pouvait me suivre et me tuer? J'ai pas réfléché une seule minute.. Je suis un monstre..
- C'est ça, et moi je suis Frankenstein alors, parce-que je t'ai suivie aussi. Tu n'y peux rien chérie, absolument rien. Même si la menace planait, on ne savait pas où et quand ça se produirait.
- Et ces deux flics là...
- Non, tu n'es pas juste. J'estime qu'ils ont fait un admirable boulot au contraire.
- Ah ouais, tu trouves?
- Met toi à leur place mon ange. Nous suivre partout, surveiller sans être repérés, intervenir en quelques secondes, tirer sur ce salaud sans toucher quelqu'un.. et puis porter les premiers soins à Xavier! Non, tu ne peux pas leur reprocher quoi que ce soit.
- Je suis la seule fautive de tout ce qui arrive.
- Tu te laisses submerger par la colère et la peine mon amour. Tu sais qu'il n'en est rien. On ne peut rien faire contre la fatalité.
- C'est moi qui l'ai provoqué cette fatalité..
- Non! Non et non chérie. Le motard a été tué et Xavier est toujours en vie!
- Il ne passera peut-être pas la nuit.
- Il la passera. Et on la passera avec lui... je..” Virginie n'a pas terminé sa phrase que le téléphone de Louise se met à vibrer.
- J'ai laissé le vibreur au cas où.. J'espère que ce sont les enfants!”
En prononçant ces mots, elle regarde rapidement l'origine du message.
“ C'est Nathan!”
“” Maman, Noémie et Kevin sont avec moi. Tout va bien. On vous rejoint à l'hôpital. Comment va Xavier?””
Louise pianote rapidement sa réponse sur l'écran tactile du téléphone.
“ Il tient le coup. Je sais pas si c'est une bonne idée de venir. Il neige beaucoup je trouve. Il vaut mieux que vous rentriez au manoir. On vous tient au courant. Noémie est restée avec toi tout l'après-midi?””
“” Ils sont venus pendant l'entraînement si ça peut te rassurer. C'est un mec bien. Je sais pas si on va avoir la patience d'attendre””
“”Ca ne changera rien de venir mon chéri. Mettez-vous au chaud, on vous textote dès qu'il y a du nouveau. On monte le voir. Bisous, je vous aime””
“”Ok M'man. On se débrouille pour manger. Noémie vous fait de gros bisous””
“”Je m'inquiète pas pour ça, je vous fais confiance. A plus. Bisous””
“ Bon, bien, te voilà rassurée maintenant mon ange!
- En partie oui..
- En partie? Tu te rongeais les sangs pour Noémie oui! Plaisante Virginie. Elle a 17 ans mon coeur. Et c'est de son âge les garçons !
- Pour une maman, c'est toujours trop tôt!
- Il va pourtant falloir t'y faire chérie! Et pourquoi ne t'inquiètes-tu pas autant pour Nathan?
- Parce-que c'est un garçon je suppose...
- Et voilà, c'est bien ce que je pensais..allez, viens, ils doivent avoir monté Xavier dans la chambre”
Les deux femmes grimpent les dernières marches qui les mènent au quatrième étage. Enserrant sa compagne par la taille, Virginie embrasse Louise dans le cou avant de pousser la porte du service. Au même instant, elles voient passer sous leur nez leur majordome endormi, branché à toutes une batterie de machines. Les brancardiers et l'infirmière qui l'accompagnent pénetrent dans une chambre aux larges baies vitrées et l'installent tout au fond. Louise et Virginie regardent le spectacle de cet homme si doux et si affable plongé dans un profond sommeil, inerte et au visage blafard. Seul le pas feutré du personnel hospitalier et le bip des appareils troublent le silence pesant de la piece. Les deux femmes se collent l'une à l'autre, se sentant impuissantes face à ce spectacle désolant.
Les brancardiers quittent la chambre, l'infirmière contrôle les appareils et le débit des perfusions, ajuste les tubulures avant de remonter le drap sur le malade et de les imiter.
Louise et Virginie l'interpellent :
“ Il va bien?
- Qui êtes-vous?
- La seule famille qui lui reste.
- Son état est stable.
- Il va s'en sortir?
- Vous avez pas vu le Docteur Kramer?
- Si, il y a un petit moment, mais on avait pas encore remonté Xavier..
- Alors, sachez que depuis, son état n'a pas bougé Madame.
- Dites-nous au moins quelque chose de réconfortant!
- Il est solide et réagit bien. Son coeur bat régulièrement. Nous sommes obligés de l'aider à respirer mais sa fréquence respiratoire est correcte.
- Et..
- Nous avons fait tout ce qu'il était possible de faire. A présent, c'est à lui de jouer.
- Je vous remercie, répond Louise.
- Il n'y a pas de quoi, Madame.”
Et l'infirmière, une magnifique et sculpturale femme noire, les quitte, repartant vers d'autres tâches.
“ Hey, tu veux que je t'aide? Demande Virginie en plaisantant.
- Hein, quoi?
- Tu crois que je t'ai pas vue la mater?
- Crois-tu que j'ai l'esprit à ça ma chérie? Et en plus, je regardais juste ses chaussures.. Je me demande comment elle peut supporter ces trucs en plastique aux pieds.
- C'est surtout très confortable avec le nombre de pas qu'elle doit faire dans la journée..
- Pfff, désolée chérie.. Xavier est là, entre la vie et la mort, et je parle chaussures.
- Je voulais juste détendre l'atmosphère.
- Je sais chérie.. encore désolée.Je t'aime
-C'est pas grave mon ange. Je t'aime aussi.”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 2:26
Merci pour ces cadeaux... Il me tarde de lire la suite
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 15:39
Au commissariat, Lemoux sort de son dernier entretien d'avec Gavoilhe. Penaud et abattu, il se laisse entraîner par deux gardiens de la paix jusqu'à la sortie des bâtiments sous l'oeil satisfait de l'officier. Arrivé à la porte, il remonte tant bien que mal le col de son manteau, barrière dérisoire contre le froid et la bise hivernale. Il traverse les quelques mètres qui le séparent du fourgon qui, bientôt, va le conduire en prison. Une foule assez nombreuse est venue se rendre compte de la déchéance de l'avocat pourri. Quelques insultes fusent ça et là mais Lemoux, dans un dernier élan de fierté, les toise de son regard le plus sombre.
“ Tu ne fais plus peur à personne Lemoux. Contente toi d'avancer avant que l'un d'entre eux ne te plombe quand ils apprendront les nouvelles demain dans la presse. Tu vas encore faire la une des journaux. Tu voulais la célébrité, t'es servi!
- J'ai une question Commissaire.
- Je t'écoute.
- Qu'est devenu Walter?
- Il est parti depuis un petit moment.
- Il est au courant pour Louise?
- Absolument. Il m'a même dit que tu projetais sa mort depuis un moment déjà.. Tu vois, j'ai une autre preuve et c'est du solide!
- Ce fumier m'a vendu!
- Non, pas du tout. Je suis surpris qu'un vieux roublard comme toi soit tombé si facilement dans le panneau. Non, il n'a rien dit, toi, par contre, tu viens de serrer le noeud de ta propre corde.
- Pourquoi, un fin limier à la réputation surfaite manquait encore de preuves?
- Je voulais simplement te l'entendre dire. Ma réputation est peut-être surfaite, mais la tienne en a pris un sacré coup dans l'aile.. Allez, embarquez moi ça ! Il pollue l'air que je respire.
- On se reverra Commissaire.
- Pour sûr !je viendrai te porter des oranges en prison. Et pas plus tard que demain, je t'en apporte un kilo avec ta feuille de chou favorite. Y'aura de pleines pages écrites en ton honneur..”
Jean-François Lemoux grimpe dans le fourgon, suivi par un gardien de la paix, direction, la prison.
Noémie et Nathan, arrivent au manoir dans un taxi noir et jaune. Dans ce décor de rêve, au milieu d'une nature qui a pris des apparences somptueuses, quelque chose cloche. L'enchantement habituel des lieux ne fonctionne pas aujourd'hui, quelque chose manque, le petit quelque chose en plus qui fait qu'arriver en cet endroit est un moment magique : Xavier n'est pas là pour les accueillir. Lui, qui d'habitude attend ses employeurs ou ses invités sur le perron de l'entrée, quelque soit le temps, quelles que soient les circonstances, avec son éternel sourire sur les lèvres et un mot toujours affable, mène en ce moment un combat difficile contre la mort.
Les adolescents sont tiraillés entre l'envie de se mettre enfin au chaud et celle de retrouver leur mère et sa compagne au chevet du majordome. La maison, sans leur présence est devenue terne et monotone et, malgré la chaleur accueillante du site, un froid insaisissable s'empare d'eux.
“ Tu sens comme moi soeurette?
- Oui, c'est triste ici. C'est si vide dans cette grande baraque!
- Entièrement d'accord. Et rester ici, à attendre des nouvelles qui vont pas venir avant un bout de temps peut-être, va pas être facilement gérable.
- On a pas le choix de toute façon.
- Mais j'aimerais tellement être avec eux!
- Moi aussi, mais notre présence ne servirait pas à grand chose. Et il faut obéir à maman. Dit Noémie.
- Je pense qu'elle va avoir des questions à te poser.
- Des questions? A propos de quoi?
- Kévin.
- Bein quoi Kévin?
- Je pense qu'elle était inquiète que tu sois restée tout ce temps avec lui, tu vois ce que je veux dire?
- Oh oui, je te vois venir toi!
- Vous avez... ? Questionne Nathan.
- Ca te regarde pas ce qu'on a fait ou pas.. Je t'en pose des questions, toi, quand t'es avec Anabelle? Répond l'adolescente tout en jetant son manteau trempé sur son grand frère.
- Héhé, mais maman, oui, ça la regarde!
- On verra, je la laisse venir sur le sujet. Elle n'a pas grand chose à craindre. Je l'ai accompagné rejoindre son groupe à la répet de hard. Et puis pourquoi je te dis ça? J'ai pas à me justifier! Et mince, pourquoi elle s'inquiète toujours plus pour moi que pour toi à la fin?
- Pose lui la question, je sais pas quoi répondre à ça même si je comprends ton point de vue.
- Bon, on fait quoi Nathan? C'est d'un triste ici!
- On se rallume un bon feu dans la cheminée, on se prépare un plateau télé et on reste bien au chaud devant l'écran en attendant que maman et Virginie se manifestent.
- Ca risque d'être long..
- Un film, une wii, il va bien falloir s'occuper.
- Ca va pas être facile de se concentrer sur autre chose que sur les événements..
- Je sais, mais on va essayer, d'accord? Autant passer cette attente insoutenable de façon la plus agréable possible, tu crois pas?
- Je suis entièrement d'accord, mais je suis pas sûre d'y arriver. Aujourd'hui, c'était le jour de Xavier, son anniversaire! Maman et Virginie lui ont organisé la virée au kart pour le sortir d'ici et il se retrouve sur un lit d'hôpital, branché de partout.. Et on sait même pas s'il passera la nuit! J'avoue que ce ne sera jamais plus pareil s'il ne revenait pas.. murmure Noémie dans un sanglot.
- Oh, tite soeur, viens faire un calin. Mais si, il va s'en sortir. Xavier a déjà passé de nombreuses épreuves. Personne n'a été aussi marqué par la vie que lui et c'est ça qui ne l'en a fait aimer que d'avantage. C'est un amoureux de la vie, tu vas voir, il va s'en sortir..
- J'ai envie de te croire Nathan..
- Ce va pas ça, comme réponse.
- Ok, je te crois Nathan.
- C'est bien.. Bon, on bouge? Il commence à faire un peu frisquet ici.”
Louise et Virginie n'ont pas quitté leur position, fixant sans fin le majordome allongé dans l'espoir d'une amélioration, ne serait-ce que minime, quand le bruit strident d'une alarme retentit. Les deux femmes sursautent et comprennent immédiatement que quelque chose de très grave se produit, alors qu'un petit groupe du personnel soignant accourt dans la chambre où gît Xavier.
Chacun s'affaire à des gestes des milliers de fois exécutés lorsqu'un patient est en arrêt cardiaque. Une infirmière retire le drap avant d'y placer des électrodes, une autre met en marche le défibrillateur dont elle remet les palettes au médecin de garde.
Un premier choc, le corps de Xavier se soulève et retombe, inerte sur le lit.
La main de Louise s'agrippe à celle de Virginie, assistant toutes deux, impuissantes à une scène qu'elles revivent douloureusement.
Le bip continue de tracer sur le scope son tracé plat. Le coeur de Xavier refuse de repartir. Les deux femmes restent pétrifiées, les yeux rivés sur l'équipe médicale qui continue de s'affairer autour du pauvre Xavier.
“On recommence. Chargez.
- Ca charge...et quelques interminables secondes plus tard..chargé...
- Allez, on y va. On lâche pas le morceau. Allez, accroche toi mon grand.”
La décharge puissante soulève à nouveau le corps toujours inanimé du majordome dont le visage commence à prendre la couleur si particulière de la mort.
“ Pas de pouls”
Louise, les yeux pleins de larmes, pose son front sur l'épaule de sa compagne et les ferme fortement dans un mouvement de déni alors qu'au même instant, une aide soignante, de l'intérieur de la chambre, baisse les stores, les coupants cruellement du dernier lien qui les unissait à Xavier.
“ Allez mon grand.. Tu peux y arriver.. Il y a juste à côté, deux femmes superbes qui comptent sur toi et pour qui tu comptes beaucoup.. Chargez... Ne les déçois pas. Allez, on recommence..
- Chargé..
- Dégagez.. j'envoie..”
Pour la troisième fois, une puissante décharge traverse le corps de Xavier. Les yeux du médecin et de l'équipe médicale sont rivés sur le scope.
“ Tu ne fais plus peur à personne Lemoux. Contente toi d'avancer avant que l'un d'entre eux ne te plombe quand ils apprendront les nouvelles demain dans la presse. Tu vas encore faire la une des journaux. Tu voulais la célébrité, t'es servi!
- J'ai une question Commissaire.
- Je t'écoute.
- Qu'est devenu Walter?
- Il est parti depuis un petit moment.
- Il est au courant pour Louise?
- Absolument. Il m'a même dit que tu projetais sa mort depuis un moment déjà.. Tu vois, j'ai une autre preuve et c'est du solide!
- Ce fumier m'a vendu!
- Non, pas du tout. Je suis surpris qu'un vieux roublard comme toi soit tombé si facilement dans le panneau. Non, il n'a rien dit, toi, par contre, tu viens de serrer le noeud de ta propre corde.
- Pourquoi, un fin limier à la réputation surfaite manquait encore de preuves?
- Je voulais simplement te l'entendre dire. Ma réputation est peut-être surfaite, mais la tienne en a pris un sacré coup dans l'aile.. Allez, embarquez moi ça ! Il pollue l'air que je respire.
- On se reverra Commissaire.
- Pour sûr !je viendrai te porter des oranges en prison. Et pas plus tard que demain, je t'en apporte un kilo avec ta feuille de chou favorite. Y'aura de pleines pages écrites en ton honneur..”
Jean-François Lemoux grimpe dans le fourgon, suivi par un gardien de la paix, direction, la prison.
Noémie et Nathan, arrivent au manoir dans un taxi noir et jaune. Dans ce décor de rêve, au milieu d'une nature qui a pris des apparences somptueuses, quelque chose cloche. L'enchantement habituel des lieux ne fonctionne pas aujourd'hui, quelque chose manque, le petit quelque chose en plus qui fait qu'arriver en cet endroit est un moment magique : Xavier n'est pas là pour les accueillir. Lui, qui d'habitude attend ses employeurs ou ses invités sur le perron de l'entrée, quelque soit le temps, quelles que soient les circonstances, avec son éternel sourire sur les lèvres et un mot toujours affable, mène en ce moment un combat difficile contre la mort.
Les adolescents sont tiraillés entre l'envie de se mettre enfin au chaud et celle de retrouver leur mère et sa compagne au chevet du majordome. La maison, sans leur présence est devenue terne et monotone et, malgré la chaleur accueillante du site, un froid insaisissable s'empare d'eux.
“ Tu sens comme moi soeurette?
- Oui, c'est triste ici. C'est si vide dans cette grande baraque!
- Entièrement d'accord. Et rester ici, à attendre des nouvelles qui vont pas venir avant un bout de temps peut-être, va pas être facilement gérable.
- On a pas le choix de toute façon.
- Mais j'aimerais tellement être avec eux!
- Moi aussi, mais notre présence ne servirait pas à grand chose. Et il faut obéir à maman. Dit Noémie.
- Je pense qu'elle va avoir des questions à te poser.
- Des questions? A propos de quoi?
- Kévin.
- Bein quoi Kévin?
- Je pense qu'elle était inquiète que tu sois restée tout ce temps avec lui, tu vois ce que je veux dire?
- Oh oui, je te vois venir toi!
- Vous avez... ? Questionne Nathan.
- Ca te regarde pas ce qu'on a fait ou pas.. Je t'en pose des questions, toi, quand t'es avec Anabelle? Répond l'adolescente tout en jetant son manteau trempé sur son grand frère.
- Héhé, mais maman, oui, ça la regarde!
- On verra, je la laisse venir sur le sujet. Elle n'a pas grand chose à craindre. Je l'ai accompagné rejoindre son groupe à la répet de hard. Et puis pourquoi je te dis ça? J'ai pas à me justifier! Et mince, pourquoi elle s'inquiète toujours plus pour moi que pour toi à la fin?
- Pose lui la question, je sais pas quoi répondre à ça même si je comprends ton point de vue.
- Bon, on fait quoi Nathan? C'est d'un triste ici!
- On se rallume un bon feu dans la cheminée, on se prépare un plateau télé et on reste bien au chaud devant l'écran en attendant que maman et Virginie se manifestent.
- Ca risque d'être long..
- Un film, une wii, il va bien falloir s'occuper.
- Ca va pas être facile de se concentrer sur autre chose que sur les événements..
- Je sais, mais on va essayer, d'accord? Autant passer cette attente insoutenable de façon la plus agréable possible, tu crois pas?
- Je suis entièrement d'accord, mais je suis pas sûre d'y arriver. Aujourd'hui, c'était le jour de Xavier, son anniversaire! Maman et Virginie lui ont organisé la virée au kart pour le sortir d'ici et il se retrouve sur un lit d'hôpital, branché de partout.. Et on sait même pas s'il passera la nuit! J'avoue que ce ne sera jamais plus pareil s'il ne revenait pas.. murmure Noémie dans un sanglot.
- Oh, tite soeur, viens faire un calin. Mais si, il va s'en sortir. Xavier a déjà passé de nombreuses épreuves. Personne n'a été aussi marqué par la vie que lui et c'est ça qui ne l'en a fait aimer que d'avantage. C'est un amoureux de la vie, tu vas voir, il va s'en sortir..
- J'ai envie de te croire Nathan..
- Ce va pas ça, comme réponse.
- Ok, je te crois Nathan.
- C'est bien.. Bon, on bouge? Il commence à faire un peu frisquet ici.”
Louise et Virginie n'ont pas quitté leur position, fixant sans fin le majordome allongé dans l'espoir d'une amélioration, ne serait-ce que minime, quand le bruit strident d'une alarme retentit. Les deux femmes sursautent et comprennent immédiatement que quelque chose de très grave se produit, alors qu'un petit groupe du personnel soignant accourt dans la chambre où gît Xavier.
Chacun s'affaire à des gestes des milliers de fois exécutés lorsqu'un patient est en arrêt cardiaque. Une infirmière retire le drap avant d'y placer des électrodes, une autre met en marche le défibrillateur dont elle remet les palettes au médecin de garde.
Un premier choc, le corps de Xavier se soulève et retombe, inerte sur le lit.
La main de Louise s'agrippe à celle de Virginie, assistant toutes deux, impuissantes à une scène qu'elles revivent douloureusement.
Le bip continue de tracer sur le scope son tracé plat. Le coeur de Xavier refuse de repartir. Les deux femmes restent pétrifiées, les yeux rivés sur l'équipe médicale qui continue de s'affairer autour du pauvre Xavier.
“On recommence. Chargez.
- Ca charge...et quelques interminables secondes plus tard..chargé...
- Allez, on y va. On lâche pas le morceau. Allez, accroche toi mon grand.”
La décharge puissante soulève à nouveau le corps toujours inanimé du majordome dont le visage commence à prendre la couleur si particulière de la mort.
“ Pas de pouls”
Louise, les yeux pleins de larmes, pose son front sur l'épaule de sa compagne et les ferme fortement dans un mouvement de déni alors qu'au même instant, une aide soignante, de l'intérieur de la chambre, baisse les stores, les coupants cruellement du dernier lien qui les unissait à Xavier.
“ Allez mon grand.. Tu peux y arriver.. Il y a juste à côté, deux femmes superbes qui comptent sur toi et pour qui tu comptes beaucoup.. Chargez... Ne les déçois pas. Allez, on recommence..
- Chargé..
- Dégagez.. j'envoie..”
Pour la troisième fois, une puissante décharge traverse le corps de Xavier. Les yeux du médecin et de l'équipe médicale sont rivés sur le scope.
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 18:59
... Ah tu veux me tuer... Mdr
- mielpops
- Localisation : Midi-Pyrénées
Age : 58
Messages : 653
Date d'inscription : 12/09/2014
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 21:33
Comment veux tu mourir??
- mielpops
- Localisation : Midi-Pyrénées
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Messages : 653
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 21:35
“ C'est fini .. lâche l'infirmière d'un ton grave. Quelle tristesse.. ..”
Le Docteur Kramer baisse les yeux une fraction de seconde, triste, et résigné. Il tient encore dans ses mains fines mais puissantes, les palettes qui viennent d'envoyer dans le corps inerte de Xavier, le dernier espoir de le ramener à la vie.
“ Non, il est costaud, il peut y arriver.. Allez, on retente.. Chargez..
- Ca charge..
- Préparez une autre dose d'adré, la même.
- Prêt..
- C'est chargé..
- Reculez-vous.. J'envoie”
Une fois encore, Xavier reste insensible à la puissante décharge électrique qui vient de lui traverser le corps.
“ Non, je refuse.. Allez mon grand, accrochez-vous... Toi, la faucheuse, tu repasseras une autre fois! .. On charge!
- Ca charge docteur..
- Bon alors?
- Ca charge toujours.
- Mais bon dieu, il lui en faut du temps à charger à ce défibrillateur..
- C'est chargé..
- C'est pas trop tôt! Poussez-vous.. J'envoie..”
“Bip, bip, bip..”
“ On a un pouls! S'exclame l'infirmière
- je savais qu'on y parviendrait. Je savais que le bonhomme est un dur à cuire... Le pouls est régulier à nouveau et la respiration aussi. Surveillez ses constantes, je vais rendre des comptes à ces deux femmes qui se morfondent dans le couloir.
- Entendu.
- Quelle heure est-il?
- 20 h33
- Merci.. je préfère voir cette heure sous l'angle de la renaissance que de déclarer celle d'un décès.”
A l'extérieur de la pièce, Louise et Virginie qui n'ont pas bougé d'un seul millimètre, entendent la porte s'ouvrir sur le médecin qui vient à leur rencontre. Ce dernier lit dans leurs yeux la plus profonde tristesse mais aussi l'espoir d'une bonne nouvelle.
“ Tout va bien Mesdames.
- Oui mais.. tente d'articuler Louise, avec des tremolos dans la voix.
- Son coeur s'est arrêté mais nous avons reussi à le faire repartir. Il est vraiment accroché à la vie ce monsieur. Dit le docteur Kramer d'une voix extrêmement douce qui se veut rassurante.
- Oui, c'est un amoureux de la vie.. renchérit Virginie.. Et il sait qu'il a pas le droit de nous lâcher comme ça où ça va barder pour son matricule ! Tente-t-elle de plaisanter.
- Ah, je comprends mieux alors ! Dit le médecin en répondant à son sourire. Je pense qu'il a beaucoup de chance de vous avoir à toutes les deux vous savez.. Et ça va l'aider énormément dans les prochaines heures. Je suppose que vous allez rester à son chevet. Vous devriez allez reprendre des forces, la nuit va être longue. Vous n'avez pas bougé depuis votre arrivée. Il faut penser à vous aussi vous savez..Il aura besoin de vous en pleine forme.
- Je n'ai pas très faim lui répond Louise
- Moi non plus . Dit Virginie. Mais le docteur a raison, il va falloir qu'on se force un peu.. Où peut-on trouver quelque chose à grignoter?
- La cafétaria est encore ouverte. C'est au premier, au fond à droite.
- Merci, mais ne croyez pas que vous vous débarrasserez de nous comme ça. On sera très vite de retour.
- Je n'ai aucun doute là-dessus...
- Oh, une petite question Docteur.. Pardonnez ma curiosité, mais je crois déceler chez vous un léger accent..
- Exact, je suis Allemand et je vis en France depuis plus de quarante ans maintenant.
- Très charmant petit accent en tout cas.. Merci Docteur.. on file à la cafétaria.
- Je serai dans les parages si vous avez besoin de moi, je suis de garde.
- Entendu.. Encore merci, merci pour tout ce que vous faites Docteur.”
Les deux femmes s'engouffrent dans l'ascenseur, croisant ça et là des visiteurs sur les visages desquels elles lisent différentes expressions. Avant que les portes ne se ferment, elles aperçoivent celui d'une jeune femme en pleurs, consolée par une dame plus âgée qui semble être sa mère.
Cette image leur fait penser immédiatement à la situation qu'elles sont en train de vivre et ne manque pas de leur rappeler l'état précaire de Xavier. Le court moment de distraction avec le médecin se dissipe, retour à la réalité des choses. Elles se regardent toutes deux et fondent en larmes. Mais, Virginie, la première, se reprend. Prenant Louise dans ses bras, elle dépose sur sa bouche un léger baiser avant de lui adresser la parole tout en dégageant sur son front, une mèche rebelle.
“ Hey, non, c'est pas bien.. il faut rester fortes pour lui bébé. Il le ferait pour nous et je suis sûre que s'il nous voyait, il n'apprécierait pas que l'on soit tristes..
- je sais ma chérie, mais c'est tellement dur.
- Bien sûr que c'est dur, mais il faut qu'on le soit encore plus ! Il le faut, pour Xavier.. ok?
- Je sais mon ange.. tu as raison, tout à fait raison..” Puis, se prenant au jeu, “ Je me demande ce qu'on va trouver de bon à la caf.
- Heu, Jambon purée, jambon pâtes, couscous, frites..
- Ah, je vois, tout ce qu'il faut pour le régime..
- Bein quoi.. C'est ce que je mange moi!
- Et tu as pas un gramme en trop..lui dit Louise en la détaillant d'un regard pétillant, des pieds, à la tête.
- Merci ! Dit Virginie dans un sourire rayonnant. T'es pas mal non plus dans ton genre tu sais.. Ah ouais?
- Tout à fait. Tout ce qu'il faut, à la place qu'il faut.. et tes seins.. mmmm
- Virginie!!”
Les deux femmes rient malgré ce petit pincement au coeur persistant. Mais l'une, comme l'autre, s'est engagée à lutter contre la tristesse et la peine. Elles pénètrent dans la cafétaria où elle reconnaissent leur amie Ingrid au fond de la salle de refectoire.
“ Hey dit-elle! - Ingrid!
- Ca va les filles?
- Ca pourrait aller mieux, mais on va faire en sorte que ça aille ..
- Alors, Xavier?
- Ca va pas fort. Il a encore fait un arrêt cardiaque mais le docteur Kramer nous a assuré que tout allait bien maintenant.
- Ah, Kramer! Il pouvait pas tomber mieux. C'est un excellent toubib. Xavier est entre de bonnes mains avec lui.
- Dis nous franchement, Ingrid.. Est-ce-que Xavier va s'en sortir?
- Je vais pas te refaire le topo médical, vous le savez déjà. Mais oui, il a ses chances. Kramer a du vous le dire!
- Donc, il faut attendre le passage fatidique de cette nuit.
- Oui.
- Dis nous qu'il va s'en sortir Ingrid.
- Je ne veux pas, et ne peux pas vous donner de faux espoirs mes chéries. Je n'en ai pas le droit. A Xavier de jouer maintenant. Mais tel que je connais le bonhomme, il est pas prêt de lâcher l'affaire. Son moral va y jouer pour beaucoup.
- Mais il est à l'article de la mort, comment peut-il avoir l'envie de vivre..
- Tu parles de la conscience ma petite chérie.. Si beaucoup pensent qu'elle est dans le cerveau, je n'en crois pas un mot. Elle est quelque part, et crois moi, Xavier, il entend tout et voit tout. Alors, faites moi le plaisir de sourire, de manger un bout et de repartir du bon pied vers lui.. Ok ?”
A ce moment là, le bipper d'Ingrid se déclenche. Elle regarde la nature de l'appel et s'excuse auprès de ses deux amies.
“ Et c'est reparti.. Un malaise cardiaque.. A plus les belles, je reviens dès que je le peux!”
Le fourgon stoppe net devant les portes de la prison. Après un bref contrôle au portail d'entrée, le véhicule repart lentement avant de pénétrer dans l'enceinte de l'établissement pénitencier. Le conducteur descend rapidement, sans un mot et va ouvrir les portes sécurisées arrière du fourgon duquel descend, à pas lents, Jean-François.
La neige tombe à gros flocons sous une bise glaciale digne d'un vent sibérien qui fouette son visage blafard et éteint. Devant lui, les murs gris de la prison. Il se retourne machinalement et voit se refermer derrière lui les lourdes portes de la liberté, d'une vie luxueuse et luxuriante. Il ferme les yeux, puis, dans un souffle rauque, suit le gardien de la paix qui le mène à l'entrée principale.
“ Bon, on fait quoi maintenant qu'on a reussi à manger quelque chose demande Noémie? J'ai beau essayer de ne pas y penser, mais c'est dur tu sais..
- J'y pense tout autant que toi, tite soeur. Et je trouve que le temps horriblement long.
- Et maman qui n'a toujours pas donné signe de vie.. Ca devient intolérable! Et si on textotait maman?
- On peut le faire, mais je sais pas si elle aura notre message. Dans le service où elle se trouve, les téléphones doivent être éteints.
- Mais alors, elle attend quoi pour nous faire un signe?
- J'en sais rien, mais si elle le fait pas, c'est qu'elle a une bonne raison.
- Elle n'a pas le droit de nous torturer comme ça! On est aussi inquiets qu'elle!
- Elle sait tout ça, dit Nathan. Elle fait ce qu'elle peut. T'inquiète pas, je suis persuadée qu'on va vite avoir de ses nouvelles.
- Tu as dit ça il y a cinq minutes Nathan.
- Je sais! Mais s'il te plaît, arrête de tourner en rond et calme toi un peu. Viens t'asseoir près de moi que je te fasse un calin.
- M'assoir, mais je suis restée assise jusqu'à maintenant!
- Que tu dis! Tu fais les cent pas toutes les cinq minutes! A ce rythme là, il y aura un petit sentier sur le tapis!
- Désolée..
- Je rigolais soeurette. En fait, je suis aussi inquiet que toi, mais j'essaie de gérer.
- Bein je sais pas comment tu fais, moi j'y arrive pas!
- Viens ici, je te dis.
- Attend, j'ai froid, je rajoute une bûche dans la cheminée.
- Ils donnent quoi à la télé ce soir?
- Tu as envie de regarder la télé? Je vais même pas arriver à me concentrer sur ce qu'il y aura.
- Peut-être, mais ça cassera le silence mortel qui règne ici. Répond timidement Nathan.
- Xavier me manque, Xavier nous manque. Il manque au manoir tout entier en fait. Sans lui, tout est morne et triste.
- Xavier va revenir Noémie. Il ne peut en être autrement. Ca n'aurait plus de sens. Sa perte serait extrêmement lourde pour nous tous.
- Ce qui ne serait pas le cas de celui qui nous sert de père. Qu'il crève en taule, je m'en fiche. Mais pas Xavier, non, pas lui.
- La garde à vue est terminée, il doit être au trou à l'heure qu'il est, ou pas loin.
- Me fiche de ce qu'il fait et d'où il est. Je veux que Xavier survive.. Ah mais maman, qu'est-ce-que tu fous bon sang?”
Le témoin sonore du téléphone de Nathan indique l'arrivée d'un message. Les deux jeunes gens se précipitent vers le petit appareil.
“ Elle t'a entendue! C'est maman c'écrie Nathan - Qu'est-ce-qu'elle dit?
- Attends deux secondes tite soeur.. ah, voilà:
“” Xavier a fait un autre arrêt cardiaque mais tout va bien à présent. On est à la caf. On passe la nuit à son chevet. Vous avez mangé j'espère. J'attends réponse””
“” yep maman, pas de souci. C'est fait. Tout va bien ici. Merci pour le message, on commençait à se faire du mourron””
“” je sais les enfants, désolée. Pas pu avant. On vous recontacte dès qu'on peut. Bisous les chéris””
“” Ok maman, on attend avec vous de notre coté. Des qu'il y a du nouveau, tu dis, ok?””
“” Ok, bien sûr, bisous les chéris, @ +””
“ Cool ! Ce vieux grigou est toujours parmi nous! Dit Nathan la larme à l'oeil. Tu vois, je te l'avais dit!
- Je vois aussi que tu es plus sensible que tu ne le laisses paraître.
- C'est le rôle d'un grand frère que de réconforter sa petite soeur, non?
- Oui, mais je te signale que l'inverse est de mise aussi..
- Oui, bon, on fête ça? Tu veux un verre de coca?
- Avec plaisir!!”
Dans le long couloir, aux sols linéifiés cirés des centaines de fois, Lemoux marche lentement. A sa droite, la rangée interminable de cellules, à sa gauche, le vide, ce vide où sont néanmoins tendus des filets géants dans le but de couper toute envie aux suicidaires de faire le grand saut.
Ses pieds trainent, ses yeux scrutent chaque recoin de l'endroit où l'on entend les détenus s'invectiver et échanger quelques propos salaces.
“ Hey, ça bouge dans les couloirs les gars! Y'a d'la chair fraîche!
- Si ça se trouve, il est pas pédé.
- Il apprendra! Tu verras mec! Puis, s'adressant à Lemoux. Tu vas aimer ça”.
Un rire gras s'échappe alors des quelques cellules environnantes, les gardiens de prison continuent leur chemin sans mot dire. Enfin, un peu plus loin, un des deux gardiens fait stopper le petit groupe et fait un signe d'ouvrir la porte. Il fait signe de la tête à Lemoux et celui-ci entre.
“ Voilà ton nouveau palace l'avocat, bienvenue chez toi! Estime toi heureux, tu es en single, c'est le luxe ici!”
Lemoux jette un coup d'oeil rapide autour de lui : un lit sommaire, une table, des wc.
“ Lemoux ? Allez rentre chéri, crie un détenu. Tu vas voir, tu vas te plaire ici! Un nom digne du tien, on va s'en occuper aux petits oignons. Chuis sûr que t'as un beau cul. Garde le bien au chaud pour ma tite bite.. hahahaha
- ho, hey, l'avocat, c'est un prétentieux. Sa bite va te faire des chatouilles. Par contre, mon braquemar, tu vas bien le sentir..”.
Dans une autre prison, au même instant, le Belge, alias Eekhoud, git, allongé sur le lit minable de la cellule dans laquelle on l'a enfermé depuis quelques heures. Un bras sous sa nuque et une jambe repliée, il pense. Ca fait des heures qu'il pense. Il pense, et pense encore. Les flics ont été bien renseignés. Dans son cerveau sans cesse en ébullition, des centaines d'hypothèses ont été étudiées, analysées, encore et encore jusqu'à ce qu'il arrive à une certitude. Personne dans son entourage n'a pu commettre d'impair. Son leurre était on ne peut plus au point. Quelqu'un dans l'entourage proche de son copain Jeff a fait échouer ses plan et est le seul responsable de son enfermement. Il ne peut en être autrement. Il en est certain à présent. Un ami? Un proche? Qui a pu être aussi proche de Lemoux pour être au courant de tous leurs faits et gestes? Dans la possibilité de connaître tous les détails de leurs rendez-vous, de leurs plans, de leur rencontre à Venise et enfin, du projet d'assassinat de Louise? Qui, si ce n'est un agent infiltré? Lemoux a tant de contacts réguliers, qu'il lui sera impossible d'en déterminer l'identité.
Le Docteur Kramer baisse les yeux une fraction de seconde, triste, et résigné. Il tient encore dans ses mains fines mais puissantes, les palettes qui viennent d'envoyer dans le corps inerte de Xavier, le dernier espoir de le ramener à la vie.
“ Non, il est costaud, il peut y arriver.. Allez, on retente.. Chargez..
- Ca charge..
- Préparez une autre dose d'adré, la même.
- Prêt..
- C'est chargé..
- Reculez-vous.. J'envoie”
Une fois encore, Xavier reste insensible à la puissante décharge électrique qui vient de lui traverser le corps.
“ Non, je refuse.. Allez mon grand, accrochez-vous... Toi, la faucheuse, tu repasseras une autre fois! .. On charge!
- Ca charge docteur..
- Bon alors?
- Ca charge toujours.
- Mais bon dieu, il lui en faut du temps à charger à ce défibrillateur..
- C'est chargé..
- C'est pas trop tôt! Poussez-vous.. J'envoie..”
“Bip, bip, bip..”
“ On a un pouls! S'exclame l'infirmière
- je savais qu'on y parviendrait. Je savais que le bonhomme est un dur à cuire... Le pouls est régulier à nouveau et la respiration aussi. Surveillez ses constantes, je vais rendre des comptes à ces deux femmes qui se morfondent dans le couloir.
- Entendu.
- Quelle heure est-il?
- 20 h33
- Merci.. je préfère voir cette heure sous l'angle de la renaissance que de déclarer celle d'un décès.”
A l'extérieur de la pièce, Louise et Virginie qui n'ont pas bougé d'un seul millimètre, entendent la porte s'ouvrir sur le médecin qui vient à leur rencontre. Ce dernier lit dans leurs yeux la plus profonde tristesse mais aussi l'espoir d'une bonne nouvelle.
“ Tout va bien Mesdames.
- Oui mais.. tente d'articuler Louise, avec des tremolos dans la voix.
- Son coeur s'est arrêté mais nous avons reussi à le faire repartir. Il est vraiment accroché à la vie ce monsieur. Dit le docteur Kramer d'une voix extrêmement douce qui se veut rassurante.
- Oui, c'est un amoureux de la vie.. renchérit Virginie.. Et il sait qu'il a pas le droit de nous lâcher comme ça où ça va barder pour son matricule ! Tente-t-elle de plaisanter.
- Ah, je comprends mieux alors ! Dit le médecin en répondant à son sourire. Je pense qu'il a beaucoup de chance de vous avoir à toutes les deux vous savez.. Et ça va l'aider énormément dans les prochaines heures. Je suppose que vous allez rester à son chevet. Vous devriez allez reprendre des forces, la nuit va être longue. Vous n'avez pas bougé depuis votre arrivée. Il faut penser à vous aussi vous savez..Il aura besoin de vous en pleine forme.
- Je n'ai pas très faim lui répond Louise
- Moi non plus . Dit Virginie. Mais le docteur a raison, il va falloir qu'on se force un peu.. Où peut-on trouver quelque chose à grignoter?
- La cafétaria est encore ouverte. C'est au premier, au fond à droite.
- Merci, mais ne croyez pas que vous vous débarrasserez de nous comme ça. On sera très vite de retour.
- Je n'ai aucun doute là-dessus...
- Oh, une petite question Docteur.. Pardonnez ma curiosité, mais je crois déceler chez vous un léger accent..
- Exact, je suis Allemand et je vis en France depuis plus de quarante ans maintenant.
- Très charmant petit accent en tout cas.. Merci Docteur.. on file à la cafétaria.
- Je serai dans les parages si vous avez besoin de moi, je suis de garde.
- Entendu.. Encore merci, merci pour tout ce que vous faites Docteur.”
Les deux femmes s'engouffrent dans l'ascenseur, croisant ça et là des visiteurs sur les visages desquels elles lisent différentes expressions. Avant que les portes ne se ferment, elles aperçoivent celui d'une jeune femme en pleurs, consolée par une dame plus âgée qui semble être sa mère.
Cette image leur fait penser immédiatement à la situation qu'elles sont en train de vivre et ne manque pas de leur rappeler l'état précaire de Xavier. Le court moment de distraction avec le médecin se dissipe, retour à la réalité des choses. Elles se regardent toutes deux et fondent en larmes. Mais, Virginie, la première, se reprend. Prenant Louise dans ses bras, elle dépose sur sa bouche un léger baiser avant de lui adresser la parole tout en dégageant sur son front, une mèche rebelle.
“ Hey, non, c'est pas bien.. il faut rester fortes pour lui bébé. Il le ferait pour nous et je suis sûre que s'il nous voyait, il n'apprécierait pas que l'on soit tristes..
- je sais ma chérie, mais c'est tellement dur.
- Bien sûr que c'est dur, mais il faut qu'on le soit encore plus ! Il le faut, pour Xavier.. ok?
- Je sais mon ange.. tu as raison, tout à fait raison..” Puis, se prenant au jeu, “ Je me demande ce qu'on va trouver de bon à la caf.
- Heu, Jambon purée, jambon pâtes, couscous, frites..
- Ah, je vois, tout ce qu'il faut pour le régime..
- Bein quoi.. C'est ce que je mange moi!
- Et tu as pas un gramme en trop..lui dit Louise en la détaillant d'un regard pétillant, des pieds, à la tête.
- Merci ! Dit Virginie dans un sourire rayonnant. T'es pas mal non plus dans ton genre tu sais.. Ah ouais?
- Tout à fait. Tout ce qu'il faut, à la place qu'il faut.. et tes seins.. mmmm
- Virginie!!”
Les deux femmes rient malgré ce petit pincement au coeur persistant. Mais l'une, comme l'autre, s'est engagée à lutter contre la tristesse et la peine. Elles pénètrent dans la cafétaria où elle reconnaissent leur amie Ingrid au fond de la salle de refectoire.
“ Hey dit-elle! - Ingrid!
- Ca va les filles?
- Ca pourrait aller mieux, mais on va faire en sorte que ça aille ..
- Alors, Xavier?
- Ca va pas fort. Il a encore fait un arrêt cardiaque mais le docteur Kramer nous a assuré que tout allait bien maintenant.
- Ah, Kramer! Il pouvait pas tomber mieux. C'est un excellent toubib. Xavier est entre de bonnes mains avec lui.
- Dis nous franchement, Ingrid.. Est-ce-que Xavier va s'en sortir?
- Je vais pas te refaire le topo médical, vous le savez déjà. Mais oui, il a ses chances. Kramer a du vous le dire!
- Donc, il faut attendre le passage fatidique de cette nuit.
- Oui.
- Dis nous qu'il va s'en sortir Ingrid.
- Je ne veux pas, et ne peux pas vous donner de faux espoirs mes chéries. Je n'en ai pas le droit. A Xavier de jouer maintenant. Mais tel que je connais le bonhomme, il est pas prêt de lâcher l'affaire. Son moral va y jouer pour beaucoup.
- Mais il est à l'article de la mort, comment peut-il avoir l'envie de vivre..
- Tu parles de la conscience ma petite chérie.. Si beaucoup pensent qu'elle est dans le cerveau, je n'en crois pas un mot. Elle est quelque part, et crois moi, Xavier, il entend tout et voit tout. Alors, faites moi le plaisir de sourire, de manger un bout et de repartir du bon pied vers lui.. Ok ?”
A ce moment là, le bipper d'Ingrid se déclenche. Elle regarde la nature de l'appel et s'excuse auprès de ses deux amies.
“ Et c'est reparti.. Un malaise cardiaque.. A plus les belles, je reviens dès que je le peux!”
Le fourgon stoppe net devant les portes de la prison. Après un bref contrôle au portail d'entrée, le véhicule repart lentement avant de pénétrer dans l'enceinte de l'établissement pénitencier. Le conducteur descend rapidement, sans un mot et va ouvrir les portes sécurisées arrière du fourgon duquel descend, à pas lents, Jean-François.
La neige tombe à gros flocons sous une bise glaciale digne d'un vent sibérien qui fouette son visage blafard et éteint. Devant lui, les murs gris de la prison. Il se retourne machinalement et voit se refermer derrière lui les lourdes portes de la liberté, d'une vie luxueuse et luxuriante. Il ferme les yeux, puis, dans un souffle rauque, suit le gardien de la paix qui le mène à l'entrée principale.
“ Bon, on fait quoi maintenant qu'on a reussi à manger quelque chose demande Noémie? J'ai beau essayer de ne pas y penser, mais c'est dur tu sais..
- J'y pense tout autant que toi, tite soeur. Et je trouve que le temps horriblement long.
- Et maman qui n'a toujours pas donné signe de vie.. Ca devient intolérable! Et si on textotait maman?
- On peut le faire, mais je sais pas si elle aura notre message. Dans le service où elle se trouve, les téléphones doivent être éteints.
- Mais alors, elle attend quoi pour nous faire un signe?
- J'en sais rien, mais si elle le fait pas, c'est qu'elle a une bonne raison.
- Elle n'a pas le droit de nous torturer comme ça! On est aussi inquiets qu'elle!
- Elle sait tout ça, dit Nathan. Elle fait ce qu'elle peut. T'inquiète pas, je suis persuadée qu'on va vite avoir de ses nouvelles.
- Tu as dit ça il y a cinq minutes Nathan.
- Je sais! Mais s'il te plaît, arrête de tourner en rond et calme toi un peu. Viens t'asseoir près de moi que je te fasse un calin.
- M'assoir, mais je suis restée assise jusqu'à maintenant!
- Que tu dis! Tu fais les cent pas toutes les cinq minutes! A ce rythme là, il y aura un petit sentier sur le tapis!
- Désolée..
- Je rigolais soeurette. En fait, je suis aussi inquiet que toi, mais j'essaie de gérer.
- Bein je sais pas comment tu fais, moi j'y arrive pas!
- Viens ici, je te dis.
- Attend, j'ai froid, je rajoute une bûche dans la cheminée.
- Ils donnent quoi à la télé ce soir?
- Tu as envie de regarder la télé? Je vais même pas arriver à me concentrer sur ce qu'il y aura.
- Peut-être, mais ça cassera le silence mortel qui règne ici. Répond timidement Nathan.
- Xavier me manque, Xavier nous manque. Il manque au manoir tout entier en fait. Sans lui, tout est morne et triste.
- Xavier va revenir Noémie. Il ne peut en être autrement. Ca n'aurait plus de sens. Sa perte serait extrêmement lourde pour nous tous.
- Ce qui ne serait pas le cas de celui qui nous sert de père. Qu'il crève en taule, je m'en fiche. Mais pas Xavier, non, pas lui.
- La garde à vue est terminée, il doit être au trou à l'heure qu'il est, ou pas loin.
- Me fiche de ce qu'il fait et d'où il est. Je veux que Xavier survive.. Ah mais maman, qu'est-ce-que tu fous bon sang?”
Le témoin sonore du téléphone de Nathan indique l'arrivée d'un message. Les deux jeunes gens se précipitent vers le petit appareil.
“ Elle t'a entendue! C'est maman c'écrie Nathan - Qu'est-ce-qu'elle dit?
- Attends deux secondes tite soeur.. ah, voilà:
“” Xavier a fait un autre arrêt cardiaque mais tout va bien à présent. On est à la caf. On passe la nuit à son chevet. Vous avez mangé j'espère. J'attends réponse””
“” yep maman, pas de souci. C'est fait. Tout va bien ici. Merci pour le message, on commençait à se faire du mourron””
“” je sais les enfants, désolée. Pas pu avant. On vous recontacte dès qu'on peut. Bisous les chéris””
“” Ok maman, on attend avec vous de notre coté. Des qu'il y a du nouveau, tu dis, ok?””
“” Ok, bien sûr, bisous les chéris, @ +””
“ Cool ! Ce vieux grigou est toujours parmi nous! Dit Nathan la larme à l'oeil. Tu vois, je te l'avais dit!
- Je vois aussi que tu es plus sensible que tu ne le laisses paraître.
- C'est le rôle d'un grand frère que de réconforter sa petite soeur, non?
- Oui, mais je te signale que l'inverse est de mise aussi..
- Oui, bon, on fête ça? Tu veux un verre de coca?
- Avec plaisir!!”
Dans le long couloir, aux sols linéifiés cirés des centaines de fois, Lemoux marche lentement. A sa droite, la rangée interminable de cellules, à sa gauche, le vide, ce vide où sont néanmoins tendus des filets géants dans le but de couper toute envie aux suicidaires de faire le grand saut.
Ses pieds trainent, ses yeux scrutent chaque recoin de l'endroit où l'on entend les détenus s'invectiver et échanger quelques propos salaces.
“ Hey, ça bouge dans les couloirs les gars! Y'a d'la chair fraîche!
- Si ça se trouve, il est pas pédé.
- Il apprendra! Tu verras mec! Puis, s'adressant à Lemoux. Tu vas aimer ça”.
Un rire gras s'échappe alors des quelques cellules environnantes, les gardiens de prison continuent leur chemin sans mot dire. Enfin, un peu plus loin, un des deux gardiens fait stopper le petit groupe et fait un signe d'ouvrir la porte. Il fait signe de la tête à Lemoux et celui-ci entre.
“ Voilà ton nouveau palace l'avocat, bienvenue chez toi! Estime toi heureux, tu es en single, c'est le luxe ici!”
Lemoux jette un coup d'oeil rapide autour de lui : un lit sommaire, une table, des wc.
“ Lemoux ? Allez rentre chéri, crie un détenu. Tu vas voir, tu vas te plaire ici! Un nom digne du tien, on va s'en occuper aux petits oignons. Chuis sûr que t'as un beau cul. Garde le bien au chaud pour ma tite bite.. hahahaha
- ho, hey, l'avocat, c'est un prétentieux. Sa bite va te faire des chatouilles. Par contre, mon braquemar, tu vas bien le sentir..”.
Dans une autre prison, au même instant, le Belge, alias Eekhoud, git, allongé sur le lit minable de la cellule dans laquelle on l'a enfermé depuis quelques heures. Un bras sous sa nuque et une jambe repliée, il pense. Ca fait des heures qu'il pense. Il pense, et pense encore. Les flics ont été bien renseignés. Dans son cerveau sans cesse en ébullition, des centaines d'hypothèses ont été étudiées, analysées, encore et encore jusqu'à ce qu'il arrive à une certitude. Personne dans son entourage n'a pu commettre d'impair. Son leurre était on ne peut plus au point. Quelqu'un dans l'entourage proche de son copain Jeff a fait échouer ses plan et est le seul responsable de son enfermement. Il ne peut en être autrement. Il en est certain à présent. Un ami? Un proche? Qui a pu être aussi proche de Lemoux pour être au courant de tous leurs faits et gestes? Dans la possibilité de connaître tous les détails de leurs rendez-vous, de leurs plans, de leur rencontre à Venise et enfin, du projet d'assassinat de Louise? Qui, si ce n'est un agent infiltré? Lemoux a tant de contacts réguliers, qu'il lui sera impossible d'en déterminer l'identité.
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 22:31
mielpops a écrit:Comment veux tu mourir??
De plaisir!
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 21 Sep - 23:07
AngeBleu a écrit:mielpops a écrit:Comment veux tu mourir??
De plaisir!
Une réponse différente m'aurait quelque peu surprise!
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Lun 22 Sep - 8:10
Tant qu'à quitter la terre autant que cela soit avec ce qu'il y a de meilleur...
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Lun 22 Sep - 9:21
Je suis tout à fait d'accord!
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 10:49
Louise et Virginie remontent à l'étage où Xavier mène un combat sans merci contre la faucheuse. Dans l'ascenseur qui les y transporte, elles se laissent aller à un petit moment de douceur, s'enlaçant et se donnant de tous petits baisers du bout des lèvres jusqu'à ce que les portes s'ouvrent.
Le silence de la nuit qui vient de tomber pèse lourdement dans le service que viennent perturber les témoins sonores des machines. Une voix qui leur est familière se fait entendre à l'extrémité du couloir, celle du Docteur Kramer qui sort de la salle des infirmières qu'elles entendent pouffer dans la salle de repos. Le médecin, tout souriant des ses propres facéties, se dirige dans leur direction.
“ Alors, vous avez réussi à avaler quelque chose j'espère! La cafétaria ne sert pas de la gastronomie de luxe mais..
- Mais elle est très consistante.. oui, je m'en suis rendue compte l'interrompt Virginie, tout sourire.
- Je n'ai mangé qu'une salade mais je peux le confirmer. On ne sort pas de table avec la faim au ventre!
- C'est ce qui compte..
- Comment va Xavier? Interroge Louise, redevenue sérieuse. Y a-t-il du changement?
- Ni en mieux, ni en pire. Mais c'est déjà une bonne nouvelle car il se maintient très bien, surtout avec ce qu'il a subi tout à l'heure. Vous ne voulez pas rentrer chez vous et vous reposer?
- Non! Non seulement il neige trop dehors, mais encore, j'ai ici, quelqu'un qui est très cher à mon coeur et que je ne laisserai pas seul, ne serait-ce qu'une minute.
- C'est bien ce que je pensais. Les fauteuils de la salle d'attente sont très confortables vous savez. Voulez-vous que je vous fasse apporter deux couvertures?
- Non, ça ira très bien. Il fait déjà trop chaud ici, répond Virginie.. Enfin pas pour moi en tout cas. Et toi chérie?
- Je veux bien moi. Je suis assez frileuse.
- J'avais bien remarqué, tu me piques toutes les couvertures!”
Le Docteur Kramer, Hans, de son prénom, ne peut s'empêcher de sourire en écoutant le couple parler. Ses yeux pétillent de malice mais aussi de joie en les voyant enfin penser à autre chose qu'au malheur qui les frappe. Galant homme, il les invite à se rendre à la salle de garde afin de leur offrir un petit café, qu'elles n'ont pas eu le courage de refuser devant tant d'affabilité. L'odeur du café envahit la pièce, redonnant enfin à l'endroit aseptisé un côté plus humain. Les deux femmes sont accueillies chaleureusement par le personnel qui reconnaît aussitôt Louise mais fait preuve de tact en ne faisant aucune allusion aux évènements en cours. Les sourires et les mots rassurants fusent sous l'oeil attentif du docteur Kramer, ravi, d'offrir à Louise et Virginie un petit moment de détente fort bienvenu.
Les sourires, les paroles et la compagnie réconfortent les deux femmes pendant un bref laps de temps lorsque l'alarme rouge retentit une nouvelle fois. Tétanisées, Louise et Virginie se regardent. Elles n'osent se retourner ou questionner le médecin, sachant par instinct de quoi il en retourne.
“ La 416 ! Code rouge.
- On y va! Prenez le chariot de réa!”
Sans le moindre stress mais avec rapidité et efficacité, le petit groupe se précipite dans la chambre de Xavier dont les fonctions vitales viennent de s'arrêter, une fois encore.
Dans les yeux merveilleux des deux femmes, la gaieté fait place à l'anxiété et la peur. Collées l'une à l'autre, les mains unies et les doigts crispés, elles assistent, impuissantes aux évènements. Mettant tous leurs espoirs dans les mains du médecin, elles prient pour la survie de Xavier malgré les dessins les plus funestes qui défilent dans leurs esprits.
“ J'ai très peur chérie.. vraiment très peur. C'est le troisième arrêt cardiaque depuis cet après-midi. J'ai si peur que cette fois-ci..
- Chhhhhhht bébé... tente de la rassurer Virginie.
- J'ai si peur mon ange..
- Je sais, mais tu dois être forte, on doit être fortes pour lui et lui apporter tout notre soutien. Il sait qu'on est là et il ne doit pas aimer nous voir ainsi..
- Allez, ils ressortent les palettes..
- Oui, pour faire repartir le coeur.. et de l'adrénaline pour donner un coup de fouet.. Tu sais bébé, ils ont fait ça des milliers de fois.. Tu dois leur faire confiance.
- Mais j'ai confiance en eux, j'ai juste peur que Xavier abandonne la partie.
- On te l'a déjà dit, Xavier est un battant. Il laissera pas tomber aussi facilement...”
Dans la chambre où le bruit strident des appareils se fait entendre, un combat acharné contre la mort est en train de se jouer. Le sourire du Docteur Kramer s'est envolé pour faire place à un pincement de lèvres qui traduit la préoccupation et l'inquiétude. En effet, les trois premières tentatives viennent d'échouer, et l'adrénaline ne semble plus vouloir agir sur un corps extrêmement affaibli.
“ On recommence, on met le paquet.
- Docteur, murmure l'infirmière.
- Je sais, mais on tente quand même.
- Docteur..
- Il suffit.. On tente une dernière fois. Allez mon grand. Tu vas pas abandonner maintenant! Allez, chargez..
- Ca charge.” Et après des secondes qui s'écoulent comme des éternités :
- C'est chargé.
- Reculez, j'envoie.. poussez vous je vous dis!”
Le médecin actionne une fois encore le déclencheur qui permet au défibrillateur d'envoyer la puissante décharge électrique dans le corps du majordome. Toute l'équipe médicale fixe à présent le scope pour guetter la moindre activité cardiaque. Les yeux de Virginie et de Louise sont rivés sur la ligne verte qui reste désespérement plate accompagnant le bruit strident de la machine, qui est devenu insupportable.
“ On arrête, murmure le médecin, abattu. Heure du décès?
- 23h43.
- Bon, débranchez le, coupez moi ces putains de machines et rendez-lui forme humaine. Je vais retrouver ses deux amies.
- Bien Docteur”
A l'extérieur de la chambre, Louise et Virginie ont fondu en larmes. Elles se tiennent, l'une, dans les bras de l'autre, pleurant tout leur désespoir et leur immense tristesse..
A cet instant, le médecin s'approche du couple et articule laborieusement les mots que tout médecin a horreur de prononcer.
“ Je suis désolé. Vraiment désolé.
- Vous aviez dit..
- chut, Louise, non. On savait que ça pouvait arriver.
- Oui, répond le Docteur Kramer, navré. Je suis désolé. Son corps affaibli n'a pas répondu aux doses massives d'adrénaline et aux chocs électriques. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir..
- Nous n'en doutons pas une seconde Docteur, répond Virginie.
- C'était un chic type se morfond Louise. Qu'est-ce-qu'on va devenir sans lui? Et les enfants.. je n'ose même pas y penser. Ils ne vont pas s'en remettre.”
Le silence de la nuit qui vient de tomber pèse lourdement dans le service que viennent perturber les témoins sonores des machines. Une voix qui leur est familière se fait entendre à l'extrémité du couloir, celle du Docteur Kramer qui sort de la salle des infirmières qu'elles entendent pouffer dans la salle de repos. Le médecin, tout souriant des ses propres facéties, se dirige dans leur direction.
“ Alors, vous avez réussi à avaler quelque chose j'espère! La cafétaria ne sert pas de la gastronomie de luxe mais..
- Mais elle est très consistante.. oui, je m'en suis rendue compte l'interrompt Virginie, tout sourire.
- Je n'ai mangé qu'une salade mais je peux le confirmer. On ne sort pas de table avec la faim au ventre!
- C'est ce qui compte..
- Comment va Xavier? Interroge Louise, redevenue sérieuse. Y a-t-il du changement?
- Ni en mieux, ni en pire. Mais c'est déjà une bonne nouvelle car il se maintient très bien, surtout avec ce qu'il a subi tout à l'heure. Vous ne voulez pas rentrer chez vous et vous reposer?
- Non! Non seulement il neige trop dehors, mais encore, j'ai ici, quelqu'un qui est très cher à mon coeur et que je ne laisserai pas seul, ne serait-ce qu'une minute.
- C'est bien ce que je pensais. Les fauteuils de la salle d'attente sont très confortables vous savez. Voulez-vous que je vous fasse apporter deux couvertures?
- Non, ça ira très bien. Il fait déjà trop chaud ici, répond Virginie.. Enfin pas pour moi en tout cas. Et toi chérie?
- Je veux bien moi. Je suis assez frileuse.
- J'avais bien remarqué, tu me piques toutes les couvertures!”
Le Docteur Kramer, Hans, de son prénom, ne peut s'empêcher de sourire en écoutant le couple parler. Ses yeux pétillent de malice mais aussi de joie en les voyant enfin penser à autre chose qu'au malheur qui les frappe. Galant homme, il les invite à se rendre à la salle de garde afin de leur offrir un petit café, qu'elles n'ont pas eu le courage de refuser devant tant d'affabilité. L'odeur du café envahit la pièce, redonnant enfin à l'endroit aseptisé un côté plus humain. Les deux femmes sont accueillies chaleureusement par le personnel qui reconnaît aussitôt Louise mais fait preuve de tact en ne faisant aucune allusion aux évènements en cours. Les sourires et les mots rassurants fusent sous l'oeil attentif du docteur Kramer, ravi, d'offrir à Louise et Virginie un petit moment de détente fort bienvenu.
Les sourires, les paroles et la compagnie réconfortent les deux femmes pendant un bref laps de temps lorsque l'alarme rouge retentit une nouvelle fois. Tétanisées, Louise et Virginie se regardent. Elles n'osent se retourner ou questionner le médecin, sachant par instinct de quoi il en retourne.
“ La 416 ! Code rouge.
- On y va! Prenez le chariot de réa!”
Sans le moindre stress mais avec rapidité et efficacité, le petit groupe se précipite dans la chambre de Xavier dont les fonctions vitales viennent de s'arrêter, une fois encore.
Dans les yeux merveilleux des deux femmes, la gaieté fait place à l'anxiété et la peur. Collées l'une à l'autre, les mains unies et les doigts crispés, elles assistent, impuissantes aux évènements. Mettant tous leurs espoirs dans les mains du médecin, elles prient pour la survie de Xavier malgré les dessins les plus funestes qui défilent dans leurs esprits.
“ J'ai très peur chérie.. vraiment très peur. C'est le troisième arrêt cardiaque depuis cet après-midi. J'ai si peur que cette fois-ci..
- Chhhhhhht bébé... tente de la rassurer Virginie.
- J'ai si peur mon ange..
- Je sais, mais tu dois être forte, on doit être fortes pour lui et lui apporter tout notre soutien. Il sait qu'on est là et il ne doit pas aimer nous voir ainsi..
- Allez, ils ressortent les palettes..
- Oui, pour faire repartir le coeur.. et de l'adrénaline pour donner un coup de fouet.. Tu sais bébé, ils ont fait ça des milliers de fois.. Tu dois leur faire confiance.
- Mais j'ai confiance en eux, j'ai juste peur que Xavier abandonne la partie.
- On te l'a déjà dit, Xavier est un battant. Il laissera pas tomber aussi facilement...”
Dans la chambre où le bruit strident des appareils se fait entendre, un combat acharné contre la mort est en train de se jouer. Le sourire du Docteur Kramer s'est envolé pour faire place à un pincement de lèvres qui traduit la préoccupation et l'inquiétude. En effet, les trois premières tentatives viennent d'échouer, et l'adrénaline ne semble plus vouloir agir sur un corps extrêmement affaibli.
“ On recommence, on met le paquet.
- Docteur, murmure l'infirmière.
- Je sais, mais on tente quand même.
- Docteur..
- Il suffit.. On tente une dernière fois. Allez mon grand. Tu vas pas abandonner maintenant! Allez, chargez..
- Ca charge.” Et après des secondes qui s'écoulent comme des éternités :
- C'est chargé.
- Reculez, j'envoie.. poussez vous je vous dis!”
Le médecin actionne une fois encore le déclencheur qui permet au défibrillateur d'envoyer la puissante décharge électrique dans le corps du majordome. Toute l'équipe médicale fixe à présent le scope pour guetter la moindre activité cardiaque. Les yeux de Virginie et de Louise sont rivés sur la ligne verte qui reste désespérement plate accompagnant le bruit strident de la machine, qui est devenu insupportable.
“ On arrête, murmure le médecin, abattu. Heure du décès?
- 23h43.
- Bon, débranchez le, coupez moi ces putains de machines et rendez-lui forme humaine. Je vais retrouver ses deux amies.
- Bien Docteur”
A l'extérieur de la chambre, Louise et Virginie ont fondu en larmes. Elles se tiennent, l'une, dans les bras de l'autre, pleurant tout leur désespoir et leur immense tristesse..
A cet instant, le médecin s'approche du couple et articule laborieusement les mots que tout médecin a horreur de prononcer.
“ Je suis désolé. Vraiment désolé.
- Vous aviez dit..
- chut, Louise, non. On savait que ça pouvait arriver.
- Oui, répond le Docteur Kramer, navré. Je suis désolé. Son corps affaibli n'a pas répondu aux doses massives d'adrénaline et aux chocs électriques. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir..
- Nous n'en doutons pas une seconde Docteur, répond Virginie.
- C'était un chic type se morfond Louise. Qu'est-ce-qu'on va devenir sans lui? Et les enfants.. je n'ose même pas y penser. Ils ne vont pas s'en remettre.”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 10:50
Dans la chambre, les deux infirmières, tout aussi tristes, se mettent en tâche d'executer les ordres du médecin. Lentement, la première débranche les tubulures avec une précaution infinie et un profond respect pour Xavier alors que la seconde presse le bouton “off” du scope avant de débrancher les électrodes témoins d'une activité cardiaque. Le silence retombe soudainement dans la pièce et tout le service à cette heure tardive de la nuit.
Alors qu'elle s'apprête à retirer les électrodes du torses de Xavier, sa collègue dresse la tête afin de lui adresser la parole, mais ses mots restent en suspend lorsqu'elle aperçoit derrière elle des mouvements oscillatoires sur le scope..
“ Mon Dieu, Mélanie, y'a un pouls!
- Hein?” Mélanie se retourne et n'en croit pas ses yeux.
- Vite, appelle Kramer pendant que je remets tout en place!”
A ces mots, la jeune infirmière se rue sur la sonnette d'alarme attenante au lit où Xavier semble faire une nouvelle apparition à la vie. Il ne faut que quelques secondes au docteur Kramer pour débouler dans la chambre, laissant Louise et Virginie qui comprennent très vite que quelque chose est en train de se passer. Elles observent sans mot dire l'intense activité qui se déroule sous leurs yeux.
“ Mon dieu, dit le médecin.. vite, il y a une réaction. Son coeur repart comme en l'an 40. Rebranchez tout et on continue les mêmes soins.
- Comment se fait-il ?
- La médecine n'a pas les réponses à tout Josette. Bien des mystères restent encore à découvrir. Mais là, visiblement, notre bonhomme a décidé coûte que coûte de s'accrocher à la vie. Et c'est ce qui compte. On verra plus tard pour le reste.” Puis, s'adressant à Xavier “ Les constantes sont normales, tout est normal.. Tu nous as fait un sale coup mon grand... Alors, ça suffit maintenant, ne nous fais plus des frayeurs pareilles.. ok?”
Hans Kramer sort de la chambre après avoir donné de nouvelles directives aux deux infirmières et vient trouver, tout naturellement, Louise et Virginie, qui ne lui laissent pas le temps d'ouvrir la bouche.
“ Il... il.. il est revenu ?
- Oui..
- comment ça se fait? Il était... mort.
- Oui, mais quelques instants seulement. Il a réagi, à retardement si je puis dire. Ce genre de situation est plutôt rare, mais ça arrive.
- Et si vous l'aviez pas vu?
- Le scope s'est manifesté et la cage thoracique a bougé, donc, il était impossible de ne pas le voir.
- Et maintenant, on en est où? Va-t-il survivre ou passer la nuit à nous faire ça?
- Je n'en ai aucune idée. On peut s'attendre à ce que ça se reproduise, tout comme il peut tenir jusqu'au bout de la nuit sans problème.
- On peut rester?
- Certainement. Allez vous installer dans la salle d'attente et tâchez de dormir un peu. Vous êtes exténuées, il vous faut du repos.
- Le docteur a raison, intervient Virginie. Le mieux que l'on puisse faire à présent est de penser à nous et attendre
- Tu crois que ça va être facile de penser à autre chose?
- Bien sûr que non, et se reposer ne veut en rien dire ne plus penser à lui. Et j'y pense.. tu devrais peut-être envoyer un petit message aux enfants. Ils doivent être mort d'inquiétude
- Tu as raison mon ange. Je le fais de ce pas. Ca t'ennuie si je descends fumer ou alors, tu viens avec moi?
- Non, vas-y, je reste là
- Merci chérie
- Embrasse les pour moi
- Je n'y manquerai pas. Je suis là dans cinq minutes”.
Dans se cellule, le Belge n'a en rien interrompu ses réflexions. Etre coupé de l'extérieur n'est pour lui qu'une simple anicroche sur le moment mais il sait qu'il aura vite la possibilité de contacter ses amis et de leur donner les directives à suivre lorsqu'il en aura la possibilité. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Il n'est pas un homme que l'on met derrière les barreaux. Dehors, son armée suit de près l'évolution depuis son arrestation et attend un simple geste de sa part pour se mettre en marche. Réfléchissant depuis son enfermement, son plan est déjà tout tracé, il ne lui reste plus qu'à attendre l'opportunité pour l'exécuter.
Son plan pour mettre les flics sur une fausse piste a échoué, quelqu'un a suivi de très très près sa rencontre avec Lemoux à Venise et ce même quelqu'un était également au courant de la transaction à Montparnasse. Ce quelqu'un, il se le répète ne peut être qu'un proche à ce crétin d'avocat auquel il a eu la mauvaise idée d'accorder toute sa confiance et qui, par conséquent, l'a trahi par son incompétence. Plus les minutes s'égrennent et plus, il se persuade que Lemoux, l'incapable, mérite une petite punition.
“ Ho mec, pourquoi tu te marres?
- Pour qui tu te prends pour me parler l'avorton?
- Ho, ça va, c'était pour lancer la conversation. T'as pas dit un mot depuis que t'es là!
- Et alors, ça te pose un problème?
- On risque de passer un moment tous les deux. Ca serait cool de pouvoir s'entendre tu crois pas?
- Je suis bien mieux quand je suis pas emmerder par des sous merdes comme toi. Et tais-toi, tu m'empêches de réfléchir.
- Hey mec, t'es pas Dieu ici. Pour qui tu te prends?
- C'est là que tu te gourres mon gars. Visiblement, tu me connais pas. Tu vas apprendre à me connaître. Et pour commencer, tu vas fermer ta grande gueule, vu?”
Joignant le geste à la parole, Eekhoud se dresse d'un bond hors de son lit et agrippe le codétenu à la gorge avant de se mettre à serrer, lui broyant littéralement le larynx. D'une voix presque inaudible et au bord de l'apoplexie, le gaillard qui dépasse le Belge de plus d'une tête, articule du mieux qu'il peut.
“ Ok mec, j'ai rien dit.. j'ai compris, j'te fous la paix..
- C'est bien, tu comprends vite. Si j'ai besoin de toi, je te le ferai savoir. Tu peux m'être utile et si tu fais correctement ce que je peux te demander à l'avenir, tu seras récompensé. Mais pour le moment, va te mettre dans un coin et fais toi oublier. Si j'ai besoin, je te sonnerai.”
Eekhoud desserre ses doigts noueux et retourne s'allonger, satisfait, alors que son compagnon de cellule récupère peu à peu son souffle, tout en frottant son cou.
Alors qu'elle s'apprête à retirer les électrodes du torses de Xavier, sa collègue dresse la tête afin de lui adresser la parole, mais ses mots restent en suspend lorsqu'elle aperçoit derrière elle des mouvements oscillatoires sur le scope..
“ Mon Dieu, Mélanie, y'a un pouls!
- Hein?” Mélanie se retourne et n'en croit pas ses yeux.
- Vite, appelle Kramer pendant que je remets tout en place!”
A ces mots, la jeune infirmière se rue sur la sonnette d'alarme attenante au lit où Xavier semble faire une nouvelle apparition à la vie. Il ne faut que quelques secondes au docteur Kramer pour débouler dans la chambre, laissant Louise et Virginie qui comprennent très vite que quelque chose est en train de se passer. Elles observent sans mot dire l'intense activité qui se déroule sous leurs yeux.
“ Mon dieu, dit le médecin.. vite, il y a une réaction. Son coeur repart comme en l'an 40. Rebranchez tout et on continue les mêmes soins.
- Comment se fait-il ?
- La médecine n'a pas les réponses à tout Josette. Bien des mystères restent encore à découvrir. Mais là, visiblement, notre bonhomme a décidé coûte que coûte de s'accrocher à la vie. Et c'est ce qui compte. On verra plus tard pour le reste.” Puis, s'adressant à Xavier “ Les constantes sont normales, tout est normal.. Tu nous as fait un sale coup mon grand... Alors, ça suffit maintenant, ne nous fais plus des frayeurs pareilles.. ok?”
Hans Kramer sort de la chambre après avoir donné de nouvelles directives aux deux infirmières et vient trouver, tout naturellement, Louise et Virginie, qui ne lui laissent pas le temps d'ouvrir la bouche.
“ Il... il.. il est revenu ?
- Oui..
- comment ça se fait? Il était... mort.
- Oui, mais quelques instants seulement. Il a réagi, à retardement si je puis dire. Ce genre de situation est plutôt rare, mais ça arrive.
- Et si vous l'aviez pas vu?
- Le scope s'est manifesté et la cage thoracique a bougé, donc, il était impossible de ne pas le voir.
- Et maintenant, on en est où? Va-t-il survivre ou passer la nuit à nous faire ça?
- Je n'en ai aucune idée. On peut s'attendre à ce que ça se reproduise, tout comme il peut tenir jusqu'au bout de la nuit sans problème.
- On peut rester?
- Certainement. Allez vous installer dans la salle d'attente et tâchez de dormir un peu. Vous êtes exténuées, il vous faut du repos.
- Le docteur a raison, intervient Virginie. Le mieux que l'on puisse faire à présent est de penser à nous et attendre
- Tu crois que ça va être facile de penser à autre chose?
- Bien sûr que non, et se reposer ne veut en rien dire ne plus penser à lui. Et j'y pense.. tu devrais peut-être envoyer un petit message aux enfants. Ils doivent être mort d'inquiétude
- Tu as raison mon ange. Je le fais de ce pas. Ca t'ennuie si je descends fumer ou alors, tu viens avec moi?
- Non, vas-y, je reste là
- Merci chérie
- Embrasse les pour moi
- Je n'y manquerai pas. Je suis là dans cinq minutes”.
Dans se cellule, le Belge n'a en rien interrompu ses réflexions. Etre coupé de l'extérieur n'est pour lui qu'une simple anicroche sur le moment mais il sait qu'il aura vite la possibilité de contacter ses amis et de leur donner les directives à suivre lorsqu'il en aura la possibilité. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Il n'est pas un homme que l'on met derrière les barreaux. Dehors, son armée suit de près l'évolution depuis son arrestation et attend un simple geste de sa part pour se mettre en marche. Réfléchissant depuis son enfermement, son plan est déjà tout tracé, il ne lui reste plus qu'à attendre l'opportunité pour l'exécuter.
Son plan pour mettre les flics sur une fausse piste a échoué, quelqu'un a suivi de très très près sa rencontre avec Lemoux à Venise et ce même quelqu'un était également au courant de la transaction à Montparnasse. Ce quelqu'un, il se le répète ne peut être qu'un proche à ce crétin d'avocat auquel il a eu la mauvaise idée d'accorder toute sa confiance et qui, par conséquent, l'a trahi par son incompétence. Plus les minutes s'égrennent et plus, il se persuade que Lemoux, l'incapable, mérite une petite punition.
“ Ho mec, pourquoi tu te marres?
- Pour qui tu te prends pour me parler l'avorton?
- Ho, ça va, c'était pour lancer la conversation. T'as pas dit un mot depuis que t'es là!
- Et alors, ça te pose un problème?
- On risque de passer un moment tous les deux. Ca serait cool de pouvoir s'entendre tu crois pas?
- Je suis bien mieux quand je suis pas emmerder par des sous merdes comme toi. Et tais-toi, tu m'empêches de réfléchir.
- Hey mec, t'es pas Dieu ici. Pour qui tu te prends?
- C'est là que tu te gourres mon gars. Visiblement, tu me connais pas. Tu vas apprendre à me connaître. Et pour commencer, tu vas fermer ta grande gueule, vu?”
Joignant le geste à la parole, Eekhoud se dresse d'un bond hors de son lit et agrippe le codétenu à la gorge avant de se mettre à serrer, lui broyant littéralement le larynx. D'une voix presque inaudible et au bord de l'apoplexie, le gaillard qui dépasse le Belge de plus d'une tête, articule du mieux qu'il peut.
“ Ok mec, j'ai rien dit.. j'ai compris, j'te fous la paix..
- C'est bien, tu comprends vite. Si j'ai besoin de toi, je te le ferai savoir. Tu peux m'être utile et si tu fais correctement ce que je peux te demander à l'avenir, tu seras récompensé. Mais pour le moment, va te mettre dans un coin et fais toi oublier. Si j'ai besoin, je te sonnerai.”
Eekhoud desserre ses doigts noueux et retourne s'allonger, satisfait, alors que son compagnon de cellule récupère peu à peu son souffle, tout en frottant son cou.
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 10:51
Dimanche :
Chacune sur son fauteuil, Louise et Virginie se sont laissées rattraper par la fatigue. Leurs mains jointes dans le sommeil, elles dorment tels deux anges. Elles sont si belles que le personnel n'ose les tourmenter dans leur repos et glisse à pas feutrés dans l'espoir que leur passage incessant ne les éveillera pas. Le docteur Kramer saisit cet instant de sérénité et s'approche des deux femmes qui semblent sentir sa présence et ouvrent leurs magnifiques yeux à la lueur du jour.
“Ho, je suis désolé, je ne voulais pas vous réveiller Mesdames.
- Non.. ho, bonjour docteur. Non, non, ça va bien, pas de souci.. Nous nous sommes assoupies je crois..
- Oui, et vous en aviez grandement besoin.
- .. Et Xavier? Mon dieu, comment va-t-il?
- Il va très bien, rassurez-vous. Il a passé la nuit sans encombre et n'a plus montré le moindre signe de détresse. Au contraire, il va de mieux en mieux. Il m'impressionne. Comme tout allait bien, j'ai jugé bon de vous laisser vous reposer.
- C'est très gentil de votre part. Merci. Tout ça grâce à vous docteur. Nous avons eu très peur vous savez. J'ai cru qu'on allait le perdre. Comment vous remercier
- Je n'ai fait que mon métier..
- Mais vous aimez votre métier, docteur, ça se voit !
- Cessez, vous allez me faire rougir. Non, non, il n'y a pas de quoi.
- On peut le voir?
- Certainement, je suis certain qu'il sera content de vous sentir à ses côtés. Ma garde se termine dans quelques minutes . Je tenais à vous saluer avant mon départ et à saluer le courage qui vous habite toutes les deux.
- On vous revoit bientôt Docteur?
- Demain. Mais je suis toujours joignable par téléphone. Il doit me rester une carte dans ma poche.. Ah, la voilà, tenez.
- Merci Docteur.
- Passez un bon dimanche et n'hésitez pas à m'appeler si besoin est.
- Nous ne perturberons en aucun cas une journée de repos bien méritée.
- En fait, c'est une excuse, dit le médecin, un sourire malicieux aux lèvres. J'aime trop mon travail et m'ennuie ferme quand je suis seul chez moi. Mon travail, c'est ma vie, mon seul compagnon de route.
- Je vois, lui répond Louise d'un clin d'oeil. Mais que vous dire si on vous appelle?
- Comment va votre cher Xavier par exemple. A bientôt. Bon dimanche à vous aussi.
- Je pense que c'est déjà le plus merveilleux des dimanches” lui murmure Louise, un sourire radieux et la larme à l'oeil.
Hans kramer, bel homme à la cinquantaine dynamique et doté d'une extrême gentillesse, s'éloigne du couple et disparait au fond du couloir sous l'oeil reconnaissant des deux femmes.
Louise et Virginie se retournent et regardent Xavier, toujours branché à d'innombrables machines. Son visage leur paraît apaisé et serein malgré l'inconscience profonde qui l'habite. Le bip régulier du scope et le rythme fréquentiel du respirateur artificiel les rassurent, installent une certaine quiétude dans leurs esprits.
“ Ah, Xavier, Xavier, tu nous as fait peur tu sais.. Reviens nous vite hein! Le manoir est bien vide sans toi. Allez, on te laisse un petit moment, juste pour nous le temps d'aller nous doucher et de nous changer et on revient”
Au manoir, Nathan et Noémie, prévenus de l'arrivée de leur mère et de Virginie, font le pied de grue devant l'imposante entrée. Ils ne laissent pas aux deux femmes le temps de descendre du véhicule, que déjà, les enfants se ruent dans les bras de Louise, puis ceux de Virginie..
“Alors, Maman, comment va Xavier? Il est tiré d'affaire?
- Bonjour mes amours.. Ca va? Oui, Xavier a passé le plus difficile.
- On était morts d'inquiétude.
- Nous aussi vous savez. Il est passé vraiment très très près.. Mais c'est un costaud.
- Oui.. Ah, ça fait du bien de vous revoir toutes les deux.
- On reste pas longtemps les chéris. On vient juste se doucher et se changer et on repart.
- Vous partirez pas avant d'avoir pris le petit déjeuner qu'on vous a préparé Noémie et moi.
- Oh c'est chou!
- Heureusement qu'on est là pour penser à vous hein.. On a besoin de mamans en forme nous, et Xavier aussi.
- C'est bon, c'est bon, on arrive..
- Allez, dépêchez vous les filles, ça caille, et ça va refroidir!!
- Quelle idée de sortir en pyjama aussi!!”
Louise pince alors tendrement son fils à la joue avant que celui ci ne la serre fort contre lui, imité bientôt par Noémie qui entraîne tout naturellement Virginie.
Dans sa cellule, Lemoux n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Les heures se sont écoulées comme des siècles, dans l'attente des premières lueurs du jour où il pense trouver enfin un semblant de sérénité. Mais il sait à présent que ce sentiment n'est qu'utopie. De grosses perles de sueurs inondent son visage alors qu'il grelotte de froid. Des frissons désagréables parcourent son échine, son coeur bat trop fort contre ses tempes, un mal intense déchire ses entrailles.
“ Ho mec, ça va pas?
- hum.. quoi?
- T'as pas l'air de te sentir trop bien.. Ca va?
- Si on te le demande, t'as qu'à dire que t'en sais rien.
- Bein justement, j'en sais rien, alors dis moi si je peux faire quelque chose pour toi.
- Mêle toi de tes oignons, je vais bien ok?
- C'est pas l'impression que tu me donnes en tout cas.
- Si tu cherches à te vider les burnes, t'es mal barré, je déteste les pédés. Alors, dégage.
- Ok, ok, ok... pas de souci man. Je connais quelqu'un qui aurait pu soulager ton manque, mais bon, pas grave.. J'offrirai mes services à quelqu'un d'autre..
- De quoi tu parles là, enfoiré?
- T'as très bien compris mec.” Puis, un sourire narquois aux lèvres “ Ah, je vois que je t'interesse tout d'un coup..
- Peut-être bien. Ce qui sert mes desseins m'interesse toujours. Mais compte pas sur moi pour t'enfiler.
- C'est bon mec, j'ai bien compris, et si ça peut te rassurer, je préfère une chatte bien trempée à une bite dans le cul.
- Sauf que toi, tu es là pour perpete, moi pas. Pauvre vieux, tu vas être condamé à te branler devant des photos de papier glacé.”
N'ayant pas apprécié la remarque de Lemoux, le sourire se fige sur le visage du géant. Le black se saisit alors du journal qu'il avait conservé sous son oreiller et le jette au visage de l'avocat vereux.
“ Tiens, ça t'aidera peut-être penser à autre chose”
Lemoux rattrape le journal d'un geste lent et malhabile.
“ C'est quoi? Lance-t-il d'une voix pâteuse.
- Regarde, tu vas vite comprendre de quoi je parle. Je pense que ça devrait te plaire.
- Si c'est pour entendre parler de mes magouilles, des accusations ou tout ce que tu voudras, tu peux te mettre ton journal au cul.. au mieux, te torcher avec.
- Regarde je te dis bordel. Ta femme, c'est un sacré morceau..
- Qu'est-ce-que? ”
Chacune sur son fauteuil, Louise et Virginie se sont laissées rattraper par la fatigue. Leurs mains jointes dans le sommeil, elles dorment tels deux anges. Elles sont si belles que le personnel n'ose les tourmenter dans leur repos et glisse à pas feutrés dans l'espoir que leur passage incessant ne les éveillera pas. Le docteur Kramer saisit cet instant de sérénité et s'approche des deux femmes qui semblent sentir sa présence et ouvrent leurs magnifiques yeux à la lueur du jour.
“Ho, je suis désolé, je ne voulais pas vous réveiller Mesdames.
- Non.. ho, bonjour docteur. Non, non, ça va bien, pas de souci.. Nous nous sommes assoupies je crois..
- Oui, et vous en aviez grandement besoin.
- .. Et Xavier? Mon dieu, comment va-t-il?
- Il va très bien, rassurez-vous. Il a passé la nuit sans encombre et n'a plus montré le moindre signe de détresse. Au contraire, il va de mieux en mieux. Il m'impressionne. Comme tout allait bien, j'ai jugé bon de vous laisser vous reposer.
- C'est très gentil de votre part. Merci. Tout ça grâce à vous docteur. Nous avons eu très peur vous savez. J'ai cru qu'on allait le perdre. Comment vous remercier
- Je n'ai fait que mon métier..
- Mais vous aimez votre métier, docteur, ça se voit !
- Cessez, vous allez me faire rougir. Non, non, il n'y a pas de quoi.
- On peut le voir?
- Certainement, je suis certain qu'il sera content de vous sentir à ses côtés. Ma garde se termine dans quelques minutes . Je tenais à vous saluer avant mon départ et à saluer le courage qui vous habite toutes les deux.
- On vous revoit bientôt Docteur?
- Demain. Mais je suis toujours joignable par téléphone. Il doit me rester une carte dans ma poche.. Ah, la voilà, tenez.
- Merci Docteur.
- Passez un bon dimanche et n'hésitez pas à m'appeler si besoin est.
- Nous ne perturberons en aucun cas une journée de repos bien méritée.
- En fait, c'est une excuse, dit le médecin, un sourire malicieux aux lèvres. J'aime trop mon travail et m'ennuie ferme quand je suis seul chez moi. Mon travail, c'est ma vie, mon seul compagnon de route.
- Je vois, lui répond Louise d'un clin d'oeil. Mais que vous dire si on vous appelle?
- Comment va votre cher Xavier par exemple. A bientôt. Bon dimanche à vous aussi.
- Je pense que c'est déjà le plus merveilleux des dimanches” lui murmure Louise, un sourire radieux et la larme à l'oeil.
Hans kramer, bel homme à la cinquantaine dynamique et doté d'une extrême gentillesse, s'éloigne du couple et disparait au fond du couloir sous l'oeil reconnaissant des deux femmes.
Louise et Virginie se retournent et regardent Xavier, toujours branché à d'innombrables machines. Son visage leur paraît apaisé et serein malgré l'inconscience profonde qui l'habite. Le bip régulier du scope et le rythme fréquentiel du respirateur artificiel les rassurent, installent une certaine quiétude dans leurs esprits.
“ Ah, Xavier, Xavier, tu nous as fait peur tu sais.. Reviens nous vite hein! Le manoir est bien vide sans toi. Allez, on te laisse un petit moment, juste pour nous le temps d'aller nous doucher et de nous changer et on revient”
Au manoir, Nathan et Noémie, prévenus de l'arrivée de leur mère et de Virginie, font le pied de grue devant l'imposante entrée. Ils ne laissent pas aux deux femmes le temps de descendre du véhicule, que déjà, les enfants se ruent dans les bras de Louise, puis ceux de Virginie..
“Alors, Maman, comment va Xavier? Il est tiré d'affaire?
- Bonjour mes amours.. Ca va? Oui, Xavier a passé le plus difficile.
- On était morts d'inquiétude.
- Nous aussi vous savez. Il est passé vraiment très très près.. Mais c'est un costaud.
- Oui.. Ah, ça fait du bien de vous revoir toutes les deux.
- On reste pas longtemps les chéris. On vient juste se doucher et se changer et on repart.
- Vous partirez pas avant d'avoir pris le petit déjeuner qu'on vous a préparé Noémie et moi.
- Oh c'est chou!
- Heureusement qu'on est là pour penser à vous hein.. On a besoin de mamans en forme nous, et Xavier aussi.
- C'est bon, c'est bon, on arrive..
- Allez, dépêchez vous les filles, ça caille, et ça va refroidir!!
- Quelle idée de sortir en pyjama aussi!!”
Louise pince alors tendrement son fils à la joue avant que celui ci ne la serre fort contre lui, imité bientôt par Noémie qui entraîne tout naturellement Virginie.
Dans sa cellule, Lemoux n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Les heures se sont écoulées comme des siècles, dans l'attente des premières lueurs du jour où il pense trouver enfin un semblant de sérénité. Mais il sait à présent que ce sentiment n'est qu'utopie. De grosses perles de sueurs inondent son visage alors qu'il grelotte de froid. Des frissons désagréables parcourent son échine, son coeur bat trop fort contre ses tempes, un mal intense déchire ses entrailles.
“ Ho mec, ça va pas?
- hum.. quoi?
- T'as pas l'air de te sentir trop bien.. Ca va?
- Si on te le demande, t'as qu'à dire que t'en sais rien.
- Bein justement, j'en sais rien, alors dis moi si je peux faire quelque chose pour toi.
- Mêle toi de tes oignons, je vais bien ok?
- C'est pas l'impression que tu me donnes en tout cas.
- Si tu cherches à te vider les burnes, t'es mal barré, je déteste les pédés. Alors, dégage.
- Ok, ok, ok... pas de souci man. Je connais quelqu'un qui aurait pu soulager ton manque, mais bon, pas grave.. J'offrirai mes services à quelqu'un d'autre..
- De quoi tu parles là, enfoiré?
- T'as très bien compris mec.” Puis, un sourire narquois aux lèvres “ Ah, je vois que je t'interesse tout d'un coup..
- Peut-être bien. Ce qui sert mes desseins m'interesse toujours. Mais compte pas sur moi pour t'enfiler.
- C'est bon mec, j'ai bien compris, et si ça peut te rassurer, je préfère une chatte bien trempée à une bite dans le cul.
- Sauf que toi, tu es là pour perpete, moi pas. Pauvre vieux, tu vas être condamé à te branler devant des photos de papier glacé.”
N'ayant pas apprécié la remarque de Lemoux, le sourire se fige sur le visage du géant. Le black se saisit alors du journal qu'il avait conservé sous son oreiller et le jette au visage de l'avocat vereux.
“ Tiens, ça t'aidera peut-être penser à autre chose”
Lemoux rattrape le journal d'un geste lent et malhabile.
“ C'est quoi? Lance-t-il d'une voix pâteuse.
- Regarde, tu vas vite comprendre de quoi je parle. Je pense que ça devrait te plaire.
- Si c'est pour entendre parler de mes magouilles, des accusations ou tout ce que tu voudras, tu peux te mettre ton journal au cul.. au mieux, te torcher avec.
- Regarde je te dis bordel. Ta femme, c'est un sacré morceau..
- Qu'est-ce-que? ”
- dylan45
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 15:20
moi j'ai triché lol
j'étais trop impatiente
j'ai vu que tu avais posté ton histoire sur doctissimo, je l'ai donc lu en entier, j'ai adoré
j'étais trop impatiente
j'ai vu que tu avais posté ton histoire sur doctissimo, je l'ai donc lu en entier, j'ai adoré
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 19:07
Moi j'aime languir, surtout quand c'est Miel qui le pratique
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 19:09
AngeBleu a écrit:Moi j'aime languir, surtout quand c'est Miel qui le pratique
ambigu tout ça
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Ven 26 Sep - 21:10
mdr. Merci pour ton commentaire Dylan, merci de m'avoir lue..
La cerise toujours égale à toi même.
La cerise toujours égale à toi même.
- InvitéInvité
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Sam 27 Sep - 0:09
Elwyna a écrit:AngeBleu a écrit:Moi j'aime languir, surtout quand c'est Miel qui le pratique
ambigu tout ça
Oh moi qui suis un Ange sans aucune arrière pensée lol
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 28 Sep - 20:44
Jean-François Lemoux déplie le journal froissé qu'il tient dans ses mains tremblantes et découvre, en première page, une photo de Louise, accompagnée de Virginie.
“ Qu'est-ce-qu'elle fout à l'hosto avec elle, la gouine? Elle a rien à foutre là!
- Regarde mieux que ça.
- Mais quoi ..
- T'es vraiment en piteux état, regarde mieux bon sang!
- Putain mes lunettes ! Je te préviens que si c'est pour une connerie, je te pète la gueule, minable !
- Je pense que ça devrait t'interesser.”
Lemoux, fouille fébrilement ses poches quelques secondes, chausse ses lunettes à monture dorée et écoute les conseils de son compagnon de cellule en détaillant plus attentivement la photo qui prend une bonne demie page. Ses yeux se froncent soudain avant de s'ouvrir de façon démesurée. Puis, froissant le journal, il se met à hurler.
“ Non, non, c'est pas possible.. Non, mais j'hallucine.. Louise a viré la cuti?!J'y crois pas, non,c'est pas possible.. Cette pute a osé me faire ça.. et avec cette blondasse mal baisée! Putain de merde, elle va me payer ça cette grosse salope!
- Je savais que ça allait t'interesser.. Elles sont pas belles toutes les deux, enlacées? Et puis, regarde là, sur la photo en troisième page, les journalistes s'en sont donné à coeur joie..
- Elles se roulent un patin ou je rêve?
- Bein oui mec. Et ça a pas l'air d'être du cinoche..
- Comment ces fouille merde ont-ils pu publier cette abomination?
- Bah, c'est un truc à la mode les homos en ce moment tu sais mec.. répond le gros chevelu sur un ton narquois.
- Et tu te fous de ma gueule en plus? Attend, tu vas pas rire longtemps sale fumier !”
Retrouvant toute son énergie, Lemoux se précipite d'un bond sur l'homme qui mesure une tête de plus que lui. Son poing fermé tente de l'atteindre au visage, mais il est arrêté net dans son élan par une main aussi large que des battoirs, qui l'enserre et se referme inexorablement, arrachant sur le visage de l'avocat, la grimace de la douleur. Lemoux finit par
“ Hey mec, tu crois aller où comme ça?
- je vais te péter la gueule ducon..
- Calme toi mec ! T'es juste un cocu de plus, et alors?
- Lâche moi, ou je t'éclate le nez !
- Je crois pas que tu sois en position de me dire ce que je dois faire ou pas. T'as vu dans l'état où tu es? T'as vu dans l'état où tu te mets? Tu comptes faire quoi maintenant? T'as plus aucun pouvoir sur elle. Au contraire, elle te tient par les couilles. Tu peux plus rien faire mec! T'as pas compris encore ou il faut que je t'explique?
- Et tu te crois plus fort que moi à ce petit jeu là? Tu crois en savoir plus que moi?
- J'en sais assez pour savoir que t'es dans la merde! Ce journal, c'est le prétexte pour te faire rentrer dans la tronche que tu n'as aucun pouvoir ici et que tu devras t'aligner comme les autres.
- Ah ouais, et sinon, il va m'arriver quoi?
- La main qui broie la tienne, te broiera le larynx. Et je peux te jurer que personne n'y verra que du feu. Un bon conseil mec, vaut mieux pas que tu me caresses dans le sens contraire du poil. T'as pigé?”
Le visage défiguré par la douleur, les doigts broyés, Lemoux, à genoux, réalise qu'il n'a pas d'autre choix que de céder face à cette brute.
“ Ok, ok.. J'ai compris. Mais lâche moi s'il te plait.
- C'est bien! Tu vois quand tu veux!” dit le géant en desserrant son étreinte avant de lui tapoter la joue. “Tu comprends vite. Et je serai gentil si tu fais ce que je te dis. Je peux t'apporter tout ce que tu veux, tout ce dont tu as envie.. Tu en as les moyens.. Ca devrait pas être un problème pour toi je pense..
- Ouais, et après, tu vas me demander quoi?
- Je laisse ton petit cul tranquille si tu vois ce que je veux dire.
- C'est du chantage ça mec.. du racket..
- Ca te fait quoi d'être la victime ce coup ci mec?”
Savourant sa victoire, le visage du géant s'illumine d'un large sourire. Du fond de sa gorge, surgit un son rocailleux mais puissant, transperçant comme mille poignards, le corps affaibli de Lemoux.
Louise et Virginie, suivies de près par Nathan et Noémie, pénètrent dans la cuisine où un délicieux arôme de café fraîchement passé vient titiller leurs narines. Sur la table trônent, beurre, chocolat, viennoiseries de toute sorte, marmelade, jus de fruit, sucre et crème, forçant l'admiration des deux jeunes femmes.
“Mon dieu, mais y'en a pour un régiment ! Vous avez invité tout le quartier ou quoi? S'exclame Louise en découvrant les richesses abondantes étalées sous ses yeux.
- Bein quoi, vous avez pas faim ? Questionne Nathan en lui lançant un clin d'oeil bien senti.
- Oh si si.. Si faim que j'en avalerais le curé avec sa soutane!
- Non, la nonne avec son capulet, mon coeur, renchérit Virginie.
- Asseyons-nous. Et discutons tout en faisant honneur à ce copieux petit-déjeuner, intervient Louise. Vous avez déjeuné les enfants?
- Non, on vous attendait. J'étais debout depuis pas longtemps quand j'ai reçu ton texto, alors, Noémie et moi, on a préféré vous attendre.. Pour déjeuner..
- Et discuter, continue Louise dans un sourire.
- Allez Maman, Virginie, asseyez-vous et laissez-nous faire dit Noémie.
- Oh, c'est trop mimi ça..
- Vous êtes fatiguées, on va s'occuper de vous.. répond la jeune fille en entourant de ses bras, le cou de sa mère.
- Vous n'êtes pas très frais vous non plus ! La coupe Louise en déposant un baiser sur sa joue.
- Non, ça va, je t'assure, ça va.. Café, thé, chocolat?
- Comme d'habitude ma chérie, un café .. et 4 sucres..
- C'est plus du café sucré, mais du sucre au café ! Plaisante Noémie..
- Oui.. je sais, je sais..
- Et le café perd tout son arôme..” Voyant sa mère tartiner généreusement un croissant qu'elle a coupé en deux, Noémie rajoute : “ Et ça suffit pas, il faut encore que tu mettes tout le pot de marmelade sur ta tartine!
- Non, mais tu as fini oui?! S'esclaffe Louise en pincant la joue de sa fille.
- Non, je fais que commencer ma petite maman! Je t'aime tu sais!
- Mais moi aussi je t'aime mon coeur! Je vous aime tous les deux plus que ma propre vie!
- Ca, on sait, mais il va te falloir penser un peu plus à toi maintenant..
- C'est ce que je fais en ce moment même, avec vous..
- Certes, Xavier, moi, Nathan.. Mais il y a toi.. et Virginie maintenant..
- Maman ! Intervient Nathan, ce que Noémie veut dire, c'est que ta vie est aussi importante pour nous, que la notre pour toi. Tu dois penser à toi et à ta nouvelle vie avec Virginie.
- C'est vrai qu'on a pas eu trop le temps d'en parler..
- Avec tout ce qui nous tombe dessus, c'est clair. Mais il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre, et voir que tu es enfin heureuse maman. Quoique les gens pensent ou disent, on sera là pour leur clouer le bec et vous défendre. Papa.. enfin, celui qui n'en a que le nom, aura qu'à fermer sa gueule car il entendra parler du pays.
- Vous êtes des amours mes anges.. je vous aime fort.. très fort.
- Nous aussi petite maman, et on veut ton bonheur, pas comme cet abruti qui nous sert de père et qui n'a jamais compris qu'il avait la plus merveilleuse des femmes sous les yeux. Mais Virginie l'a compris elle.. n'est-ce-pas Virginie?
- Oh que oui. Je suis tout à fait d'accord avec toi Nathan. Ta mère est une femme exceptionnelle.. qui m'a donné du fil à retordre.. mais... je l'aime. Répond la jeune femme blonde en prenant tendrement la main de Louise dans la sienne. Je ferai tout pour la rendre heureuse, et vous aussi.. enfin, si vous le souhaitez bien sûr!
- Si on veut?! Et comment?! Quand c'est que tu t'installes?”
“ Qu'est-ce-qu'elle fout à l'hosto avec elle, la gouine? Elle a rien à foutre là!
- Regarde mieux que ça.
- Mais quoi ..
- T'es vraiment en piteux état, regarde mieux bon sang!
- Putain mes lunettes ! Je te préviens que si c'est pour une connerie, je te pète la gueule, minable !
- Je pense que ça devrait t'interesser.”
Lemoux, fouille fébrilement ses poches quelques secondes, chausse ses lunettes à monture dorée et écoute les conseils de son compagnon de cellule en détaillant plus attentivement la photo qui prend une bonne demie page. Ses yeux se froncent soudain avant de s'ouvrir de façon démesurée. Puis, froissant le journal, il se met à hurler.
“ Non, non, c'est pas possible.. Non, mais j'hallucine.. Louise a viré la cuti?!J'y crois pas, non,c'est pas possible.. Cette pute a osé me faire ça.. et avec cette blondasse mal baisée! Putain de merde, elle va me payer ça cette grosse salope!
- Je savais que ça allait t'interesser.. Elles sont pas belles toutes les deux, enlacées? Et puis, regarde là, sur la photo en troisième page, les journalistes s'en sont donné à coeur joie..
- Elles se roulent un patin ou je rêve?
- Bein oui mec. Et ça a pas l'air d'être du cinoche..
- Comment ces fouille merde ont-ils pu publier cette abomination?
- Bah, c'est un truc à la mode les homos en ce moment tu sais mec.. répond le gros chevelu sur un ton narquois.
- Et tu te fous de ma gueule en plus? Attend, tu vas pas rire longtemps sale fumier !”
Retrouvant toute son énergie, Lemoux se précipite d'un bond sur l'homme qui mesure une tête de plus que lui. Son poing fermé tente de l'atteindre au visage, mais il est arrêté net dans son élan par une main aussi large que des battoirs, qui l'enserre et se referme inexorablement, arrachant sur le visage de l'avocat, la grimace de la douleur. Lemoux finit par
“ Hey mec, tu crois aller où comme ça?
- je vais te péter la gueule ducon..
- Calme toi mec ! T'es juste un cocu de plus, et alors?
- Lâche moi, ou je t'éclate le nez !
- Je crois pas que tu sois en position de me dire ce que je dois faire ou pas. T'as vu dans l'état où tu es? T'as vu dans l'état où tu te mets? Tu comptes faire quoi maintenant? T'as plus aucun pouvoir sur elle. Au contraire, elle te tient par les couilles. Tu peux plus rien faire mec! T'as pas compris encore ou il faut que je t'explique?
- Et tu te crois plus fort que moi à ce petit jeu là? Tu crois en savoir plus que moi?
- J'en sais assez pour savoir que t'es dans la merde! Ce journal, c'est le prétexte pour te faire rentrer dans la tronche que tu n'as aucun pouvoir ici et que tu devras t'aligner comme les autres.
- Ah ouais, et sinon, il va m'arriver quoi?
- La main qui broie la tienne, te broiera le larynx. Et je peux te jurer que personne n'y verra que du feu. Un bon conseil mec, vaut mieux pas que tu me caresses dans le sens contraire du poil. T'as pigé?”
Le visage défiguré par la douleur, les doigts broyés, Lemoux, à genoux, réalise qu'il n'a pas d'autre choix que de céder face à cette brute.
“ Ok, ok.. J'ai compris. Mais lâche moi s'il te plait.
- C'est bien! Tu vois quand tu veux!” dit le géant en desserrant son étreinte avant de lui tapoter la joue. “Tu comprends vite. Et je serai gentil si tu fais ce que je te dis. Je peux t'apporter tout ce que tu veux, tout ce dont tu as envie.. Tu en as les moyens.. Ca devrait pas être un problème pour toi je pense..
- Ouais, et après, tu vas me demander quoi?
- Je laisse ton petit cul tranquille si tu vois ce que je veux dire.
- C'est du chantage ça mec.. du racket..
- Ca te fait quoi d'être la victime ce coup ci mec?”
Savourant sa victoire, le visage du géant s'illumine d'un large sourire. Du fond de sa gorge, surgit un son rocailleux mais puissant, transperçant comme mille poignards, le corps affaibli de Lemoux.
Louise et Virginie, suivies de près par Nathan et Noémie, pénètrent dans la cuisine où un délicieux arôme de café fraîchement passé vient titiller leurs narines. Sur la table trônent, beurre, chocolat, viennoiseries de toute sorte, marmelade, jus de fruit, sucre et crème, forçant l'admiration des deux jeunes femmes.
“Mon dieu, mais y'en a pour un régiment ! Vous avez invité tout le quartier ou quoi? S'exclame Louise en découvrant les richesses abondantes étalées sous ses yeux.
- Bein quoi, vous avez pas faim ? Questionne Nathan en lui lançant un clin d'oeil bien senti.
- Oh si si.. Si faim que j'en avalerais le curé avec sa soutane!
- Non, la nonne avec son capulet, mon coeur, renchérit Virginie.
- Asseyons-nous. Et discutons tout en faisant honneur à ce copieux petit-déjeuner, intervient Louise. Vous avez déjeuné les enfants?
- Non, on vous attendait. J'étais debout depuis pas longtemps quand j'ai reçu ton texto, alors, Noémie et moi, on a préféré vous attendre.. Pour déjeuner..
- Et discuter, continue Louise dans un sourire.
- Allez Maman, Virginie, asseyez-vous et laissez-nous faire dit Noémie.
- Oh, c'est trop mimi ça..
- Vous êtes fatiguées, on va s'occuper de vous.. répond la jeune fille en entourant de ses bras, le cou de sa mère.
- Vous n'êtes pas très frais vous non plus ! La coupe Louise en déposant un baiser sur sa joue.
- Non, ça va, je t'assure, ça va.. Café, thé, chocolat?
- Comme d'habitude ma chérie, un café .. et 4 sucres..
- C'est plus du café sucré, mais du sucre au café ! Plaisante Noémie..
- Oui.. je sais, je sais..
- Et le café perd tout son arôme..” Voyant sa mère tartiner généreusement un croissant qu'elle a coupé en deux, Noémie rajoute : “ Et ça suffit pas, il faut encore que tu mettes tout le pot de marmelade sur ta tartine!
- Non, mais tu as fini oui?! S'esclaffe Louise en pincant la joue de sa fille.
- Non, je fais que commencer ma petite maman! Je t'aime tu sais!
- Mais moi aussi je t'aime mon coeur! Je vous aime tous les deux plus que ma propre vie!
- Ca, on sait, mais il va te falloir penser un peu plus à toi maintenant..
- C'est ce que je fais en ce moment même, avec vous..
- Certes, Xavier, moi, Nathan.. Mais il y a toi.. et Virginie maintenant..
- Maman ! Intervient Nathan, ce que Noémie veut dire, c'est que ta vie est aussi importante pour nous, que la notre pour toi. Tu dois penser à toi et à ta nouvelle vie avec Virginie.
- C'est vrai qu'on a pas eu trop le temps d'en parler..
- Avec tout ce qui nous tombe dessus, c'est clair. Mais il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre, et voir que tu es enfin heureuse maman. Quoique les gens pensent ou disent, on sera là pour leur clouer le bec et vous défendre. Papa.. enfin, celui qui n'en a que le nom, aura qu'à fermer sa gueule car il entendra parler du pays.
- Vous êtes des amours mes anges.. je vous aime fort.. très fort.
- Nous aussi petite maman, et on veut ton bonheur, pas comme cet abruti qui nous sert de père et qui n'a jamais compris qu'il avait la plus merveilleuse des femmes sous les yeux. Mais Virginie l'a compris elle.. n'est-ce-pas Virginie?
- Oh que oui. Je suis tout à fait d'accord avec toi Nathan. Ta mère est une femme exceptionnelle.. qui m'a donné du fil à retordre.. mais... je l'aime. Répond la jeune femme blonde en prenant tendrement la main de Louise dans la sienne. Je ferai tout pour la rendre heureuse, et vous aussi.. enfin, si vous le souhaitez bien sûr!
- Si on veut?! Et comment?! Quand c'est que tu t'installes?”
- mielpops
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Date d'inscription : 12/09/2014
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 28 Sep - 20:45
Louise et Virginie, interdites, dévisagent les enfants avant de se regarder. Puis, Louise intervient.
“ Je trouvais que les choses allaient très vite, mais là, on peut dire que vous mettez le turbo. Je n'ai pas encore discuté de ça avec Virginie. Mais puisque vous en parlez, je fais mienne votre question. Mais tu n'es pas obligée de répondre tout de suite mon ange. Tu as tout ton temps. Tu n'es pas obligée d'être mélée, de près ou de loin, à toute la merde qui touche de près ou de loin, la famille.”
Bien qu'elle ait sa réponse dans sa ravissante tête avant la fin de son élocution, Virginie fixe tendrement sa compagne et attend sagement qu'elle en ait terminé.
“Chérie, combien de fois t'ai-je émis le souhait de me battre à tes côtés? Combien de fois ai-je dit que je mènerai ce combat jusqu'au bout quelle qu'en soit l'issue? Ce qui n'était, au départ, qu'une affaire de divorce, est devenu quelque chose de bien plus grave. Il est de mon devoir de te cotoyer et de t'épauler d'avantage dans cette nouvelle bataille, Par conséquent j'estime que je dois être aux côtés de la femme dont je veux partager la vie, pour le meilleur et pour le pire... Les enfants, pour répondre à votre question.. si vous acceptez une seconde maman sous votre toit, et si tout le monde est d'accord, je m'incruste dès à présent!
- Et tu es la bienvenue Virginie s'exclament en coeur Nathan et Noémie. On va même t'aider à t'installer ici, à tout transporter au manoir, à te sentir chez toi.
- Je suis déjà chez moi les enfants. Il peut pas en être autrement avec l'accueil que vous me faites.. et.. ah, oh, purée, vous me faites pleurer!”
Abandonnant quelques instants leur mère, Nathan et Noémie se décalent dans le but de venir prendre la jolie blonde dans leurs bras. Louise, émue à son tour, ne peut s'empêcher de verser sa petite larme devant ce tableau attendrissant, avant d'intervenir, de légers tremolos dans la voix :
“ Bon, l'affaire est entendue alors... J'ai eu si peur de votre réaction mes chéris.. Une maman qui se met en couple avec une autre femme, j'ai craint que vous n'appréciez pas du tout.
- Maman, l'essentiel est que tu sois heureuse. Homme ou femme, ça n'a aucune importance. Et puis, tu sais, la présence de Xavier, sa vie, nous ont fait ouvrir nos coeurs et nos esprits. Et puis, on adore Virginie. Vous respirez le bonheur toute les deux.. et par là, vous embellissez le notre.. Vous avez notre bénédiction, termine Nathan en faisant le signe sacré, le visage grave.. avant de laisser échapper un éclat de rire retentissant.
- Non, mais t'es pas possible Nathan! Articule difficilement sa jeune soeur. Tu as raté ta vocation toi!”
Le petit déjeuner se finit dans la joie et la bonne humeur, loin des soucis et des inquiétudes. Xavier a survécu, Virginie entre dans la famille, Jean-François est derrière les barreaux.. que demander de mieux pour le petit groupe?
Louise et Virginie quittent la cuisine, laissant le soin aux enfants de ranger, avant de monter à l'étage et de rejoindre la salle de bain où les appelle une douche réparatrice. A peine la porte de leur chambre refermée, elles ne peuvent réprimer un élan qui les mène soudain dans les bras l'une de l'autre, bouche contre bouche.
“ Enfin seules.. j'avais tant envie de t'embrasser!
- Ca me manquait aussi, répond Louise dans un large sourire..
- Tu as des enfants en or mon coeur..
- Oui, j'ai du mal à croire qu'ils sont aussi ceux de Jean-François ricane Louise..Ils sont si merveilleux..
- Oublie le mon amour.. Il n'a que ce qu'il mérite. Et pensons à nous, là, maintenant, tout de suite..
- Oh, oh,..; que dois-je comprendre pas ce sous entendu mon coeur? Un petit clin d'oeil à la clé.
- Oh, moi? Oh, rien..heu, et.. si on prenait notre douche ensemble?
- Mouais.. à d'autres.. Allez viens.. On va se décrotter, on en a bien besoin.. murmure Louise;
- T'as raison, y'a de drôles d'odeurs ici..
- Parle pour toi chérie!!
- Non mais ho, dis donc toi! Tu veux un coup de main?
- Pour me frotter le dos? Excellente idée..
- Ouhhhhh toi.....”
Se dégageant rapidement des bras de sa compagne, Virginie s'apprête à laver ce terrible affront. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'esquisser le moindre geste, Louise s'échappe devant elle tout aussi rapidement, devinant la manoeuvre. L'avocate, ravie de sa ruse, ne se méfie pas de la tornade blonde qui se rue sur elle et vient s'acharner sur ses fesses, simulant une correction magistrale..
“ Ah, mais tu veux ma mort!
- Non, je veux te faire l'amour..
- Drôle façon de me le faire comprendre!
- A qui la faute!!
- C'est ça, c'est moi la coupable!
- Oui, et tu vas devoir faire ta propre défense!
- Alors, voyons, voyons.. dit Louise en détaillant d'un oeil gourmand, le corps de sa compagne.. Laisse moi réfléchir.. Comment est-ce que je pourrais me faire pardonner? Attends... Je réfléchis.. ah, je crois que j'ai trouvé.. Tourne toi mon coeur..”
Virginie ne résiste pas un seul instant à la voix suave et ensorcelante de Louise. Elle se tourne et lui fait dos. Louise en profite pour se saisir de l'éponge naturelle et du gel qu'elle fait mousser délicatement sur le corps de Virginie, dans des mouvements d'une infinie tendresse, posant ça et là, de doux baisers qu'elle recouvre ensuite de mousse. Puis, tout aussi délicatement, elle invite Virginie à lui faire face avant de savourer le goût de ses lèvres. Leurs bouches se trouvent sous l'eau délicieusement chaude et bienfaitrice qui perlent sous leurs corps fatiguées comme des milliers de petits cristaux. Lentement, elle recommence ses gestes sur le buste de sa blonde compagne, passant entre ses seins magnifiques aux pointes dures et fières.. Virginie imite Louise de sa main nue. De délicieux frissons parcourent alors leurs corps qui se rapprochent inexorablement par le désir et l'envie.
Leurs lèvres unies, leurs mains investissent leurs corps respectifs dans une lenteur calculée mais terriblement excitante. Leurs seins se touchent, puis s'écrasent sous la délicieuse pression de leurs envies. L'eau chaude et fumante sur leur peau fait monter la chaleur de leurs corps et de leurs désirs.
Virginie, la première franchit le pas de la pudeur en laissant ses doigts fureter sur les endroits sensibles arrachant à Louise de petits gémissements d'encouragement, tout en répondant à chacune de ses caresses.
Les mains de chacune enveloppe délicatement les seins de l'autre, jouant savamment du bout des doigts avec les pointes durcies de plaisir. Leurs lèvres ne peuvent plus se séparer si ce n'est pour aller les titiller et les savourer à tour de rôle alors que leurs mains explorent les flancs, les hanches et les cuisses de l'autre avant de venir se perdre dans leurs plis secrets affamés de sensation extrême.
Quelques longues minutes plus tard, Louise et Virginie dégringolent quatre à quatre les vastes escaliers qui les mènent jusqu'au rez de chaussée où elles retrouvent Nathan et Noémie en train de mener un terrible combat contre des monstres sortis tout droit de l'imagination fertile des concepteurs de jeux video.
“ Coucou les enfants! Alors, qui gagne?
- Nathan, comme d'habitude!! Je n'arrive pas à le battre à ce jeu.. Pourtant, c'est pas faute d'essayer!
- C'est parce que tu joues comme une bille soeurette!
- Ah mais oui, mais non! Tu ne sais jouer qu'à celui là!
- Et j'adore t'écrabouiller hihi..
- Bon, on y retourne les enfants, on a déjà assez trainé ici..
- Oki dac maman... Ca fait plaisir de vous voir fraîches comme des gardons, elle était bonne la douche?
- Terriblement bonne...
- Je n'en ai aucun doute..
- Au lieu de me noyer de sous entendus et vous abrutir sur cette télé, n'oubliez pas qu'on est dimanche et qu'il y a cours demain.. Vous avez fait vos devoirs?
- Oui M'man.. Ils sont fait depuis hier. On s'est mis au boulot pendant que vous étiez à l'hosto avec Virginie. Après les films, les jeux et la lecture, on a trouvé que ce moyen de nous occuper vraiment l'esprit en attendant que tu nous textotes.
- Ok, les enfants... Allez, on y va..
- M'man ?!
- Oui?
- On peut pas rester ici Nathan et moi. On aimerait venir avec vous. On peut venir dis?!
- Vous en êtes sûrs? Je n'y vois aucun inconvénient, mais je veux que vous en soyez sûrs. Xavier est branché à toute une batterie de machines et je ne voudrais pas que ça vous traumatise.
- On est plus des gamins M'man.
- Je sais bien, mais il n'y a pas que des gamins qui peuvent l'être tu sais.
- Ok. Laisse nous nous couvrir et on est à vous. Même si ce n'est pas dont ce que tout le monde aurait pu rêver.. ça reste néanmoins notre première sortie en famille.”
“ Je trouvais que les choses allaient très vite, mais là, on peut dire que vous mettez le turbo. Je n'ai pas encore discuté de ça avec Virginie. Mais puisque vous en parlez, je fais mienne votre question. Mais tu n'es pas obligée de répondre tout de suite mon ange. Tu as tout ton temps. Tu n'es pas obligée d'être mélée, de près ou de loin, à toute la merde qui touche de près ou de loin, la famille.”
Bien qu'elle ait sa réponse dans sa ravissante tête avant la fin de son élocution, Virginie fixe tendrement sa compagne et attend sagement qu'elle en ait terminé.
“Chérie, combien de fois t'ai-je émis le souhait de me battre à tes côtés? Combien de fois ai-je dit que je mènerai ce combat jusqu'au bout quelle qu'en soit l'issue? Ce qui n'était, au départ, qu'une affaire de divorce, est devenu quelque chose de bien plus grave. Il est de mon devoir de te cotoyer et de t'épauler d'avantage dans cette nouvelle bataille, Par conséquent j'estime que je dois être aux côtés de la femme dont je veux partager la vie, pour le meilleur et pour le pire... Les enfants, pour répondre à votre question.. si vous acceptez une seconde maman sous votre toit, et si tout le monde est d'accord, je m'incruste dès à présent!
- Et tu es la bienvenue Virginie s'exclament en coeur Nathan et Noémie. On va même t'aider à t'installer ici, à tout transporter au manoir, à te sentir chez toi.
- Je suis déjà chez moi les enfants. Il peut pas en être autrement avec l'accueil que vous me faites.. et.. ah, oh, purée, vous me faites pleurer!”
Abandonnant quelques instants leur mère, Nathan et Noémie se décalent dans le but de venir prendre la jolie blonde dans leurs bras. Louise, émue à son tour, ne peut s'empêcher de verser sa petite larme devant ce tableau attendrissant, avant d'intervenir, de légers tremolos dans la voix :
“ Bon, l'affaire est entendue alors... J'ai eu si peur de votre réaction mes chéris.. Une maman qui se met en couple avec une autre femme, j'ai craint que vous n'appréciez pas du tout.
- Maman, l'essentiel est que tu sois heureuse. Homme ou femme, ça n'a aucune importance. Et puis, tu sais, la présence de Xavier, sa vie, nous ont fait ouvrir nos coeurs et nos esprits. Et puis, on adore Virginie. Vous respirez le bonheur toute les deux.. et par là, vous embellissez le notre.. Vous avez notre bénédiction, termine Nathan en faisant le signe sacré, le visage grave.. avant de laisser échapper un éclat de rire retentissant.
- Non, mais t'es pas possible Nathan! Articule difficilement sa jeune soeur. Tu as raté ta vocation toi!”
Le petit déjeuner se finit dans la joie et la bonne humeur, loin des soucis et des inquiétudes. Xavier a survécu, Virginie entre dans la famille, Jean-François est derrière les barreaux.. que demander de mieux pour le petit groupe?
Louise et Virginie quittent la cuisine, laissant le soin aux enfants de ranger, avant de monter à l'étage et de rejoindre la salle de bain où les appelle une douche réparatrice. A peine la porte de leur chambre refermée, elles ne peuvent réprimer un élan qui les mène soudain dans les bras l'une de l'autre, bouche contre bouche.
“ Enfin seules.. j'avais tant envie de t'embrasser!
- Ca me manquait aussi, répond Louise dans un large sourire..
- Tu as des enfants en or mon coeur..
- Oui, j'ai du mal à croire qu'ils sont aussi ceux de Jean-François ricane Louise..Ils sont si merveilleux..
- Oublie le mon amour.. Il n'a que ce qu'il mérite. Et pensons à nous, là, maintenant, tout de suite..
- Oh, oh,..; que dois-je comprendre pas ce sous entendu mon coeur? Un petit clin d'oeil à la clé.
- Oh, moi? Oh, rien..heu, et.. si on prenait notre douche ensemble?
- Mouais.. à d'autres.. Allez viens.. On va se décrotter, on en a bien besoin.. murmure Louise;
- T'as raison, y'a de drôles d'odeurs ici..
- Parle pour toi chérie!!
- Non mais ho, dis donc toi! Tu veux un coup de main?
- Pour me frotter le dos? Excellente idée..
- Ouhhhhh toi.....”
Se dégageant rapidement des bras de sa compagne, Virginie s'apprête à laver ce terrible affront. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'esquisser le moindre geste, Louise s'échappe devant elle tout aussi rapidement, devinant la manoeuvre. L'avocate, ravie de sa ruse, ne se méfie pas de la tornade blonde qui se rue sur elle et vient s'acharner sur ses fesses, simulant une correction magistrale..
“ Ah, mais tu veux ma mort!
- Non, je veux te faire l'amour..
- Drôle façon de me le faire comprendre!
- A qui la faute!!
- C'est ça, c'est moi la coupable!
- Oui, et tu vas devoir faire ta propre défense!
- Alors, voyons, voyons.. dit Louise en détaillant d'un oeil gourmand, le corps de sa compagne.. Laisse moi réfléchir.. Comment est-ce que je pourrais me faire pardonner? Attends... Je réfléchis.. ah, je crois que j'ai trouvé.. Tourne toi mon coeur..”
Virginie ne résiste pas un seul instant à la voix suave et ensorcelante de Louise. Elle se tourne et lui fait dos. Louise en profite pour se saisir de l'éponge naturelle et du gel qu'elle fait mousser délicatement sur le corps de Virginie, dans des mouvements d'une infinie tendresse, posant ça et là, de doux baisers qu'elle recouvre ensuite de mousse. Puis, tout aussi délicatement, elle invite Virginie à lui faire face avant de savourer le goût de ses lèvres. Leurs bouches se trouvent sous l'eau délicieusement chaude et bienfaitrice qui perlent sous leurs corps fatiguées comme des milliers de petits cristaux. Lentement, elle recommence ses gestes sur le buste de sa blonde compagne, passant entre ses seins magnifiques aux pointes dures et fières.. Virginie imite Louise de sa main nue. De délicieux frissons parcourent alors leurs corps qui se rapprochent inexorablement par le désir et l'envie.
Leurs lèvres unies, leurs mains investissent leurs corps respectifs dans une lenteur calculée mais terriblement excitante. Leurs seins se touchent, puis s'écrasent sous la délicieuse pression de leurs envies. L'eau chaude et fumante sur leur peau fait monter la chaleur de leurs corps et de leurs désirs.
Virginie, la première franchit le pas de la pudeur en laissant ses doigts fureter sur les endroits sensibles arrachant à Louise de petits gémissements d'encouragement, tout en répondant à chacune de ses caresses.
Les mains de chacune enveloppe délicatement les seins de l'autre, jouant savamment du bout des doigts avec les pointes durcies de plaisir. Leurs lèvres ne peuvent plus se séparer si ce n'est pour aller les titiller et les savourer à tour de rôle alors que leurs mains explorent les flancs, les hanches et les cuisses de l'autre avant de venir se perdre dans leurs plis secrets affamés de sensation extrême.
Quelques longues minutes plus tard, Louise et Virginie dégringolent quatre à quatre les vastes escaliers qui les mènent jusqu'au rez de chaussée où elles retrouvent Nathan et Noémie en train de mener un terrible combat contre des monstres sortis tout droit de l'imagination fertile des concepteurs de jeux video.
“ Coucou les enfants! Alors, qui gagne?
- Nathan, comme d'habitude!! Je n'arrive pas à le battre à ce jeu.. Pourtant, c'est pas faute d'essayer!
- C'est parce que tu joues comme une bille soeurette!
- Ah mais oui, mais non! Tu ne sais jouer qu'à celui là!
- Et j'adore t'écrabouiller hihi..
- Bon, on y retourne les enfants, on a déjà assez trainé ici..
- Oki dac maman... Ca fait plaisir de vous voir fraîches comme des gardons, elle était bonne la douche?
- Terriblement bonne...
- Je n'en ai aucun doute..
- Au lieu de me noyer de sous entendus et vous abrutir sur cette télé, n'oubliez pas qu'on est dimanche et qu'il y a cours demain.. Vous avez fait vos devoirs?
- Oui M'man.. Ils sont fait depuis hier. On s'est mis au boulot pendant que vous étiez à l'hosto avec Virginie. Après les films, les jeux et la lecture, on a trouvé que ce moyen de nous occuper vraiment l'esprit en attendant que tu nous textotes.
- Ok, les enfants... Allez, on y va..
- M'man ?!
- Oui?
- On peut pas rester ici Nathan et moi. On aimerait venir avec vous. On peut venir dis?!
- Vous en êtes sûrs? Je n'y vois aucun inconvénient, mais je veux que vous en soyez sûrs. Xavier est branché à toute une batterie de machines et je ne voudrais pas que ça vous traumatise.
- On est plus des gamins M'man.
- Je sais bien, mais il n'y a pas que des gamins qui peuvent l'être tu sais.
- Ok. Laisse nous nous couvrir et on est à vous. Même si ce n'est pas dont ce que tout le monde aurait pu rêver.. ça reste néanmoins notre première sortie en famille.”
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 28 Sep - 20:46
“Alors, mec, tu veux que j'adoucisse ta peine? Demande le Chevelu à son compagnon de cellule. T'as vu dans quel état pitoyable tu es? Le questionne-t-il tout en connaissant la réponse. Tu fais comme tu veux, joue les plus forts.. Mais je te rappelle que t'es rien ici. Si tu crèves, personne ne viendra te pleurer, par contre, si tu obéis aux règles, tu as une petite chance de faire ton trou.
- Ah ouais? Et comment? Demande Lemoux. En me broyant la gorge?
- Ca, c'était juste une démonstration. Si tu refuses, ça pourra faire beaucoup plus mal.
- C'est toi qui passe la dope ici?
- Oui, en autre. Tout passe par moi ici.
- En quoi je t'interesse autant puisque tu sais que je peux me la procurer par mes propres moyens la came?
- Ca, c'est toi qui le dis. Ici, je suis le king. Rien ne passe sans mon accord. Comment? Je paie grassement les gardiens pour que mon petit business fonctionne. Certains sont encore plus pourris que ceux qui sont derrière les barraux.
- J'ai pas le choix donc.
- Je te propose de devenir mon bras droit mec!
- C'est plutôt une menace déguisée en offre.
- Appelle ça comme tu veux. Soit tu acceptes, et tu auras la belle vie, soit tu refuses et tu vas en chier. A toi de choisir.
- Ai-je le choix de toute façon?
- Je crois pas non... Tu veux mon poisson? J'ai horreur du poisson..
- Fous te le là où je pense ton poisson.
- Ah oui, autre chose. Puisque tu en parles. Ton cul, surveille le de très près. C'est un conseil que je te donne.
- Je sais, tu me l'as déjà dit.
- Tu sais ce qu'on dit, mieux vaux deux hommes avertis qu'aucun. Je te foutrai la paix moi, pour les autres, je peux rien te garantir.. Et, tu sais, le petit gros qui fait la distribution de la bouffe, je crois bien qu'il a le beguin pour toi. S'esclaffe le géant. Au fait, si tu entends parler de Hulk.. c'est moi. Laisse trainer tes oreilles partout où tu pourras aller. Fais ce que je te dis et je laisserai tes couilles tranquilles.”
Lemoux déglutit difficilement, puis manque de s'étouffer, une arête plantée au fond de sa gorge.. Il tousse si violemment que son visage s'empourpre et qu'il est pris de nausées. Hulk lève sa lourde carcasse et lui assène un violent coup du plat de sa main dans le dos, manquant de l'envoyer valdinguer contre le mur opposé de la cellule.
“ Ca va mieux? L'interroge-t-il avec cette eternelle ironie dans le son de sa voix. Ou tu veux que j'en rajoute une couche?
- C'est.. c'est bon, je crois que je l'ai recrachée.. répond Lemoux qui se remet difficilement de la bourrade dans le dos.
- Ok, J'ai eu peur pour toi mec. Ca aurait été dommage que la poule aux oeufs d'or clampse pour une connerie.
- Ce serait peut-être une solution après tout.”
Lemoux va se rassoir sur son lit, passant ses mains dans ses cheveux poivre et sel. Ses gestes de moins en moins assurés et ses tics sont l'occasion à Hulk, de remettre une conversation qui lui est chère sur le tapis. Le sourire aux lèvres, le géant se lève et fouille au fond de sa poche. Sa carrure impressionnante provoque soudain une ombre gigantesque à l'endroit de Lemoux qui se sent de plus en plus impuissant. Il suit dans son mouvement le géant et le fixe d'un regard mêlé d'admiration devant cette force de la nature, mais aussi de crainte si jamais il la contrariait.
“ Tiens, cadeau.” Hulk jette sur la couche de Jeff, un petit sachet en plastique que l'avocat regarde de loin mais avec une fixation démesurée..
“ Bein prend! C'est cadeau je te dis.
- Tu crois que je vais tomber dans le panneau?
- Oh, fais pas ta forte tête. Rien qu'à voir ta tronche, tu vendrais père et mère pour une dose.
- Tu te trompes.. J'ai pas besoin de cette merde.” répond Lemoux, d'une voix peu convainquante et convaincue.
- Pas de ça avec moi mec. J'en ai vu des dizaines, voire des centaines passer et ils avaient tous la même bobine que toi. T'es en manque grave mec. Allez, fais toi plaisir. Tu te sentiras beaucoup mieux après et tu feras pas chier ton monde. J'ai envie de dormir moi cette nuit. Et crois moi, si je dors pas, je te fracasse le crâne contre le mur. Prends je te dis, ou je te la fais sniffer de force..!”
Lemoux n'est plus que l'ombre de lui-même et la brute épaisse n'en est que trop conscient. Affaibli, et tenaillé par les symptômes de manque qui s'aggravent d'heure en heure, l'avocat pourri finit par capituler et s'empare du minuscule sachet de dope qu'il n'a cessé de fixer la conversation durant.
“ C'est bien mec. Tu vas aller vite mieux. C'est de la bonne.”
Louise, Virginie, Nathan et Noémie arrivent laborieusement à l'hôpital sous une neige battante faisant penser aux blizzards de Sibérie. Conduisant avec précaution, Louise se faufile parmi les voitures de l'immense parking de l'hôpital, guettant une place au plus près de l'entrée. Misant sur les mauvaises conditions météorologiques, elle attend patiemment qu'un des visiteurs décide de fuir le mauvais temps.
Il ne faut que quelques minutes pour que le voeu de la conductrice soit exaucé, au plus grand bonheur de tout ce petit monde, ravi de n'avoir à affronter qu'au minimum les assauts de cet hiver exceptionnel. Peu de temps après, la petite 308 aussi grise que le ciel, se gare tranquillement avant que l'équipage n'en descende et se dirige vers l'entrée principale de l'établissement hospitalier.
Evoluant péniblement sur le bitume qui blanchit à vue d'oeil, le petit groupe avance péniblement, tête bessée.
“ Mais c'est pas possible, on se croirait chez les inuites!
- A ce rythme là, on va se transformer en glaçon!
- Ou en bonhomme de neige crie Nathan qui ne résiste pas à quitter les filles et de s'armer de boules de neige avant de les bombarder copieusement..
- Nathan!! Mais!!! ….....
- Désolé, mais la tentation était trop grande..
- Tu as mal calculé ton coup p'tit gars, rétorque Virginie qui est la première à riposter. On est trois et tu es tout seul. Tu vas morfler!! Sus à l'ennemi les filles!”
Une majestueuse bataille de boules de neige se déclenche sur le parking de l'hôpital, au grand dam des visiteurs qui se précipitent dans la chaleur bienvenue de leur véhicule. Tels des enfants, Louise, Virginie, Noémie et Nathan s'en donnent à coeur joie, trouvant dans cette distraction un bon remède pour évacuer le stress accumulé des derniers temps.
Mais la tempête de neige redouble de violence et le petit groupe se voit contraint de gagner l'intérieur surchauffé de l'hôpital. Ils pénètrent dans le hall, tout souriants, les cheveux hirsutes, trempés de la tête aux pieds. Sans se préoccuper des regards curieux, ils se dirigent vers la rangée d' ascenseurs au fond de l'immense salle.
Quelques secondes plus tard, l'ascenseur s'arrête au quatrième étage et, à peine les portes automatiques ouvertes, ils se dirigent en direction de la chambre de Xavier. Le service est particulièrement calme en cette journée et le personnel hospitalier s'est réfugié dans la salle de garde où Louise et Virginie, perçoivent, comme la veille au soir, un joyeux, mais discret vacarme. Ils dépassent discrètement le local et longent le grand couloir avant d'arriver à destination. Soudain, le vide, l'incompréhension se lisent sur leurs visages. Les rires ont fait place à la stupéfaction et à l'inquiétude : Le lit de Xavier est vide.
- Ah ouais? Et comment? Demande Lemoux. En me broyant la gorge?
- Ca, c'était juste une démonstration. Si tu refuses, ça pourra faire beaucoup plus mal.
- C'est toi qui passe la dope ici?
- Oui, en autre. Tout passe par moi ici.
- En quoi je t'interesse autant puisque tu sais que je peux me la procurer par mes propres moyens la came?
- Ca, c'est toi qui le dis. Ici, je suis le king. Rien ne passe sans mon accord. Comment? Je paie grassement les gardiens pour que mon petit business fonctionne. Certains sont encore plus pourris que ceux qui sont derrière les barraux.
- J'ai pas le choix donc.
- Je te propose de devenir mon bras droit mec!
- C'est plutôt une menace déguisée en offre.
- Appelle ça comme tu veux. Soit tu acceptes, et tu auras la belle vie, soit tu refuses et tu vas en chier. A toi de choisir.
- Ai-je le choix de toute façon?
- Je crois pas non... Tu veux mon poisson? J'ai horreur du poisson..
- Fous te le là où je pense ton poisson.
- Ah oui, autre chose. Puisque tu en parles. Ton cul, surveille le de très près. C'est un conseil que je te donne.
- Je sais, tu me l'as déjà dit.
- Tu sais ce qu'on dit, mieux vaux deux hommes avertis qu'aucun. Je te foutrai la paix moi, pour les autres, je peux rien te garantir.. Et, tu sais, le petit gros qui fait la distribution de la bouffe, je crois bien qu'il a le beguin pour toi. S'esclaffe le géant. Au fait, si tu entends parler de Hulk.. c'est moi. Laisse trainer tes oreilles partout où tu pourras aller. Fais ce que je te dis et je laisserai tes couilles tranquilles.”
Lemoux déglutit difficilement, puis manque de s'étouffer, une arête plantée au fond de sa gorge.. Il tousse si violemment que son visage s'empourpre et qu'il est pris de nausées. Hulk lève sa lourde carcasse et lui assène un violent coup du plat de sa main dans le dos, manquant de l'envoyer valdinguer contre le mur opposé de la cellule.
“ Ca va mieux? L'interroge-t-il avec cette eternelle ironie dans le son de sa voix. Ou tu veux que j'en rajoute une couche?
- C'est.. c'est bon, je crois que je l'ai recrachée.. répond Lemoux qui se remet difficilement de la bourrade dans le dos.
- Ok, J'ai eu peur pour toi mec. Ca aurait été dommage que la poule aux oeufs d'or clampse pour une connerie.
- Ce serait peut-être une solution après tout.”
Lemoux va se rassoir sur son lit, passant ses mains dans ses cheveux poivre et sel. Ses gestes de moins en moins assurés et ses tics sont l'occasion à Hulk, de remettre une conversation qui lui est chère sur le tapis. Le sourire aux lèvres, le géant se lève et fouille au fond de sa poche. Sa carrure impressionnante provoque soudain une ombre gigantesque à l'endroit de Lemoux qui se sent de plus en plus impuissant. Il suit dans son mouvement le géant et le fixe d'un regard mêlé d'admiration devant cette force de la nature, mais aussi de crainte si jamais il la contrariait.
“ Tiens, cadeau.” Hulk jette sur la couche de Jeff, un petit sachet en plastique que l'avocat regarde de loin mais avec une fixation démesurée..
“ Bein prend! C'est cadeau je te dis.
- Tu crois que je vais tomber dans le panneau?
- Oh, fais pas ta forte tête. Rien qu'à voir ta tronche, tu vendrais père et mère pour une dose.
- Tu te trompes.. J'ai pas besoin de cette merde.” répond Lemoux, d'une voix peu convainquante et convaincue.
- Pas de ça avec moi mec. J'en ai vu des dizaines, voire des centaines passer et ils avaient tous la même bobine que toi. T'es en manque grave mec. Allez, fais toi plaisir. Tu te sentiras beaucoup mieux après et tu feras pas chier ton monde. J'ai envie de dormir moi cette nuit. Et crois moi, si je dors pas, je te fracasse le crâne contre le mur. Prends je te dis, ou je te la fais sniffer de force..!”
Lemoux n'est plus que l'ombre de lui-même et la brute épaisse n'en est que trop conscient. Affaibli, et tenaillé par les symptômes de manque qui s'aggravent d'heure en heure, l'avocat pourri finit par capituler et s'empare du minuscule sachet de dope qu'il n'a cessé de fixer la conversation durant.
“ C'est bien mec. Tu vas aller vite mieux. C'est de la bonne.”
Louise, Virginie, Nathan et Noémie arrivent laborieusement à l'hôpital sous une neige battante faisant penser aux blizzards de Sibérie. Conduisant avec précaution, Louise se faufile parmi les voitures de l'immense parking de l'hôpital, guettant une place au plus près de l'entrée. Misant sur les mauvaises conditions météorologiques, elle attend patiemment qu'un des visiteurs décide de fuir le mauvais temps.
Il ne faut que quelques minutes pour que le voeu de la conductrice soit exaucé, au plus grand bonheur de tout ce petit monde, ravi de n'avoir à affronter qu'au minimum les assauts de cet hiver exceptionnel. Peu de temps après, la petite 308 aussi grise que le ciel, se gare tranquillement avant que l'équipage n'en descende et se dirige vers l'entrée principale de l'établissement hospitalier.
Evoluant péniblement sur le bitume qui blanchit à vue d'oeil, le petit groupe avance péniblement, tête bessée.
“ Mais c'est pas possible, on se croirait chez les inuites!
- A ce rythme là, on va se transformer en glaçon!
- Ou en bonhomme de neige crie Nathan qui ne résiste pas à quitter les filles et de s'armer de boules de neige avant de les bombarder copieusement..
- Nathan!! Mais!!! ….....
- Désolé, mais la tentation était trop grande..
- Tu as mal calculé ton coup p'tit gars, rétorque Virginie qui est la première à riposter. On est trois et tu es tout seul. Tu vas morfler!! Sus à l'ennemi les filles!”
Une majestueuse bataille de boules de neige se déclenche sur le parking de l'hôpital, au grand dam des visiteurs qui se précipitent dans la chaleur bienvenue de leur véhicule. Tels des enfants, Louise, Virginie, Noémie et Nathan s'en donnent à coeur joie, trouvant dans cette distraction un bon remède pour évacuer le stress accumulé des derniers temps.
Mais la tempête de neige redouble de violence et le petit groupe se voit contraint de gagner l'intérieur surchauffé de l'hôpital. Ils pénètrent dans le hall, tout souriants, les cheveux hirsutes, trempés de la tête aux pieds. Sans se préoccuper des regards curieux, ils se dirigent vers la rangée d' ascenseurs au fond de l'immense salle.
Quelques secondes plus tard, l'ascenseur s'arrête au quatrième étage et, à peine les portes automatiques ouvertes, ils se dirigent en direction de la chambre de Xavier. Le service est particulièrement calme en cette journée et le personnel hospitalier s'est réfugié dans la salle de garde où Louise et Virginie, perçoivent, comme la veille au soir, un joyeux, mais discret vacarme. Ils dépassent discrètement le local et longent le grand couloir avant d'arriver à destination. Soudain, le vide, l'incompréhension se lisent sur leurs visages. Les rires ont fait place à la stupéfaction et à l'inquiétude : Le lit de Xavier est vide.
- mielpops
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Messages : 653
Date d'inscription : 12/09/2014
Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Dim 28 Sep - 20:48
“Oh mon Dieu.. Qu'est-ce-qui se passe, pourquoi il est plus là ? S'écrie Noémie
- Il doit y avoir une raison, ne t'inquiète pas ma puce. Je vais me renseigner, la rassure sa mère, qui éprouve du mal à dissimuler son inquiétude.” Mais avant qu'elle fasse le moindre pas, une voix douce se fait entendre dans son dos.
- Ho, bonjour Madame Berthomieux, bonjour Melle Cantier, bonjour les enfants..
- Xa..Xavier, il est où?
- Je vous ai vus passer au dernier moment et je me suis précipité avant que vous vous inquietez. N'ayez crainte, votre majordome va de mieux en mieux. Il arrive déjà à respirer tout seul et son état étant jugé très satisfaisant, nous l'avons transféré dans une chambre normale.. à l'étage juste en dessous..
- Ho mon Dieu, j'ai eu si peur Docteur.. Mais, vous n'étiez pas sensé être en congé aujourd'hui?
- Oui, mais vu le spectaculaire rétablissement de votre ami dont les infirmières se sont chargées de m'informer, je n'ai pu résister de venir.
- Votre amour du métier docteur. Vous êtes un ange. Xavier est dans d'excellentes mains avec vous. Si tous les médecins pouvaient être comme vous, on craindrait moins les hôpitaux..
- Merci Madame Berthomieux. Ce que vous me dites me touche. Il est à la chambre 311. Vous pouvez le voir si vous le désirez, mais pas plus de deux à la fois et pas trop longtemps s'il vous plait.
- Entendu docteur.. et merci, merci beaucoup.. Puis après avoir réfléchi quelques secondes... Vous avez prévu quelque chose ce midi docteur?
- Heu, non, pourquoi?
- Est-ce-que vous aimeriez vous joindre à nous pour déjeuner?
- Heu.. heu.. je ne voudrais pas jouer les intrus..
- Mais, qu'est-ce-que vous dites là? Puisque c'est moi qui vous invite.. et je suis sûre que Virginie, Nathan et Noémie sont d'accord.. hein que vous êtes d'accord?!
- Absolument répondent-ils en coeur.
- Ca nous ferait très plaisir de vous avoir avec nous.
- Bon, puisque vous insistez, je suis votre homme.
- On se donne rendez-vous où?
- Venez me chercher à la salle de garde. Je vous attends. A tout à l'heure. ”
La petite troupe courageuse, se dirige à pieds au restaurant jouxtant à l'hôpital. N'ayant osé se risquer à affronter la couche neigeuse sur les routes, Nathan, Noémie, Virginie, Louise et le Docteur Kramer se sont rabattus sur le petit établissement dont la réputation n'est plus à faire. On y sert une cuisine simple, mais délicieuse.
Par pur bonheur, ils découvrent que l'établissement est presque désert. C'est tout naturellement qu'ils s'installent à la meilleure table, de forme ronde, juste en face de l'âtre dans lequel crépite un feu généreux. Ils se sentent immédiatement à leur aise dans ce décor campagnard où les tables sont ornées de sur-nappes à petits carreaux rouges et blancs, les murs en pierres apparentes d'où sortent de solides poutres en bois travaillées par le temps. Ca et là, sont disposés des bouquets de fleurs séchées savamment composés. Aux murs, sont accrochés des jougs d'où jaillit un éclairage tamisé. En guise de décoration, contre la paroi du fond, a été installé un vaisselier qui semble d'époque vu l'imposante collection d'assiettes aux motifs anciens. Juste à côté de l'imposant meuble, on aperçoit l'office qui mène directement dans les cuisines d'où s'échappe une agréable odeur que personne ne manque de remarquer.
“ Vous avez fait un bon choix en venant ici ! Lance le docteur Kramer à la petite assemblée. J'y viens assez souvent et je ne suis jamais déçu. Ils font un risotto, une pure merveille!
- heu, j'ai bien peur que ça soit un peu lourd à digerer pour moi, intervient Louise.
- Vous vous méprenez très chère, je n'en connais pas de meilleur à la ronde. Colombo a son chili, moi, j'ai mon risotto.
- Pas pour moi ! Dit Nathan..
- Moi non plus renchérit Noémie.
- Ne me dites pas que vous allez encore vous taper un poulet frites! Vous pouvez pas changer pour une fois? Sourit Louise.
- Non, pas questions répondent les enfants en coeur.
- Vous êtes pas possibles!
- On sait. Mais tu sais qu'on ne changera pas et que le poulet pour nous, c'est sacré!
- C'est bon, c'est bon, je capitule! Puis, s'adressant au Docteur.. Je vais suivre vos conseils docteur.. et toi ma chérie?
- Je suis aussi.
- Bien, voilà une bonne chose de faite.. heu, ça vous dit un petit apéro?
- Volontiers ! Répond Virginie. Un peu d'antigel ne fera pas de mal avec ce froid!
- J'ignorais que tu avais un penchant pour l'alcool ma chérie ! Plaisante Louise, un large sourire aux lèvres.
- J'avoue. Tu viens de découvrir un de mes secrets..
- Que me caches-tu encore mon coeur?
- Ah, parce-que tu crois que je vais te le dire bébé?
- En tout cas, j'en connais déjà deux..
- Ah oui? Et lesquels?
- Bein, celui là et un que la décence m'interdit de livrer en public.”
La remarque de Louise et le visage empourpré de Virginie, qui était loin de s'attendre à ce type de réponse, entraîne le fou rire général du petit groupe.
La tempête de neige faiblit quelque peu et ils finissent par quitter l'établissement, replets, entièrement satisfaits des prestations fournies. Mais le froid vif et piquant les pousse à accélérer le pas pour retrouver la chaleur de l'hôpital, de l'autre côté de la rocade, bâtiment imposant pour ne pas dire immense dont les murs gris livrent concurrence avec les lourds nuages qui menacent de déverser d'ici peu leurs millions de cristaux blancs.
“ Quand est-ce que cela va enfin s'arrêter? Gémit Virginie.
- Ils avaient dit cet après-midi, mais je crois qu'ils se sont plantés en beauté ! Râle Noémie.
- Je croyais que vous aimiez la neige ! Intervient Louise!
- Oui, mais là, ca commence à faire un peu beaucoup tu vois. Et on peut pas faire grand chose en fait
- Promis, je vous fais installer une mini station de ski dans le parc du manoir.
- Pffff, ça bouchonne aux ascenseurs.
- Hors de question que je me tape 3 étages avec ce que je viens de me mettre entre le nez et le menton. Je tiendrais pas la secousse.
- Ah làlà, ces jeunes! Je te jure , taquine Louise. Puis, s'adressant à Kramer. Vous rentrez ou vous restez?
- Ah non, je reste. J'ai passé un excellent moment en votre compagnie à tous et j'ai pas envie que ça s'arrête en si bon chemin. De plus, je dois aller me rendre compte de l'état de santé de mon patient préféré et il serait mal poli que je vous quitte ainsi... ah, voilà un ascenseur..”
A cet instant, le téléphone du médecin se met à vibrer, un message arrive à l'instant, qu'il lit le temps de laisser descendre les occupants.
“ Ho ho... le service..
- Que se passe-t-il questionne Louise sans lui laisser le temps d'achever sa phrase.
- Voilà un message que j'aime à lire. Votre majordome vient de se réveiller. Décidément, cet homme me surprend d'heure en heure.
- Mon dieu ! Il est réveillé ! Quelle merveilleuse nouvelle ! Puis, s'en prenant à l'ascenseur.. Allez, grouille toi, toi ! On doit dire bonjour à un vieil ami ! »
Le temps du transfert jusqu'au troisième étage semble être une éternité pour les cinq passagers qui se ruent dans le couloir aussitôt parvenus à destination.
« Ah, docteur, vous êtes déjà là ?
- J'étais en bas quand vous m'avez envoyé votre message. Alors ?
- Il s'est réveillé il y a quelques minutes, frais comme un gardon.
- On peut le voir ? Questionne Virginie ?
- Oui, mais pas plus de deux personnes à la fois, du moins pour commencer. Il va être ravi de vous voir !
- Pas autant que nous. Bon, qui veut commencer ? Les enfants ?
- Non maman, c'est à toi que revient cet honneur. Noémie et moi, on attendra notre tour. Vas-y toi avec Virginie.
- Ok mes chéris, à tout de suite !
- Oui M'man. Allez, filez, qu'est-ce-que vous attendez ? »
L'enthousiasme de cette superbe nouvelle passé, Virginie et Louise, le cœur battant, ouvrent la porte et entrent à pas feutrés. Elles distinguent, dans la pénombre de la pièce, le majordome inerte, mais conscient. Il ne faut que quelques fractions de seconde à Xavier pour tourner la tête vers ses visiteuses et leur décocher un sourire faible, certes, mais franc et empreint d'une joie indescriptible.
« Ma... Madame !
- Xavier, mon bon Xavier. Qu'il est bon de vous retrouver ! Comment vous sentez-vous ?
- Je suis en pleine forme ! Plaisante Xavier. Prêt à courir le marathon ! Puis, voyant des larmes rouler sur les joues d'une Louise profondément émue, il rajoute. Hey, Madame, j'espère que ce sont des larmes de joie que je vois là.
- Les deux mon bon Xavier, les deux.
- Je ne prends que la joie en compte. Vous savez, murmure-t-il, je vous ai vues, vous et Virginie, si tristes pour moi que j'en ai été profondément attristé.
- Comment ça ? »
- Il doit y avoir une raison, ne t'inquiète pas ma puce. Je vais me renseigner, la rassure sa mère, qui éprouve du mal à dissimuler son inquiétude.” Mais avant qu'elle fasse le moindre pas, une voix douce se fait entendre dans son dos.
- Ho, bonjour Madame Berthomieux, bonjour Melle Cantier, bonjour les enfants..
- Xa..Xavier, il est où?
- Je vous ai vus passer au dernier moment et je me suis précipité avant que vous vous inquietez. N'ayez crainte, votre majordome va de mieux en mieux. Il arrive déjà à respirer tout seul et son état étant jugé très satisfaisant, nous l'avons transféré dans une chambre normale.. à l'étage juste en dessous..
- Ho mon Dieu, j'ai eu si peur Docteur.. Mais, vous n'étiez pas sensé être en congé aujourd'hui?
- Oui, mais vu le spectaculaire rétablissement de votre ami dont les infirmières se sont chargées de m'informer, je n'ai pu résister de venir.
- Votre amour du métier docteur. Vous êtes un ange. Xavier est dans d'excellentes mains avec vous. Si tous les médecins pouvaient être comme vous, on craindrait moins les hôpitaux..
- Merci Madame Berthomieux. Ce que vous me dites me touche. Il est à la chambre 311. Vous pouvez le voir si vous le désirez, mais pas plus de deux à la fois et pas trop longtemps s'il vous plait.
- Entendu docteur.. et merci, merci beaucoup.. Puis après avoir réfléchi quelques secondes... Vous avez prévu quelque chose ce midi docteur?
- Heu, non, pourquoi?
- Est-ce-que vous aimeriez vous joindre à nous pour déjeuner?
- Heu.. heu.. je ne voudrais pas jouer les intrus..
- Mais, qu'est-ce-que vous dites là? Puisque c'est moi qui vous invite.. et je suis sûre que Virginie, Nathan et Noémie sont d'accord.. hein que vous êtes d'accord?!
- Absolument répondent-ils en coeur.
- Ca nous ferait très plaisir de vous avoir avec nous.
- Bon, puisque vous insistez, je suis votre homme.
- On se donne rendez-vous où?
- Venez me chercher à la salle de garde. Je vous attends. A tout à l'heure. ”
La petite troupe courageuse, se dirige à pieds au restaurant jouxtant à l'hôpital. N'ayant osé se risquer à affronter la couche neigeuse sur les routes, Nathan, Noémie, Virginie, Louise et le Docteur Kramer se sont rabattus sur le petit établissement dont la réputation n'est plus à faire. On y sert une cuisine simple, mais délicieuse.
Par pur bonheur, ils découvrent que l'établissement est presque désert. C'est tout naturellement qu'ils s'installent à la meilleure table, de forme ronde, juste en face de l'âtre dans lequel crépite un feu généreux. Ils se sentent immédiatement à leur aise dans ce décor campagnard où les tables sont ornées de sur-nappes à petits carreaux rouges et blancs, les murs en pierres apparentes d'où sortent de solides poutres en bois travaillées par le temps. Ca et là, sont disposés des bouquets de fleurs séchées savamment composés. Aux murs, sont accrochés des jougs d'où jaillit un éclairage tamisé. En guise de décoration, contre la paroi du fond, a été installé un vaisselier qui semble d'époque vu l'imposante collection d'assiettes aux motifs anciens. Juste à côté de l'imposant meuble, on aperçoit l'office qui mène directement dans les cuisines d'où s'échappe une agréable odeur que personne ne manque de remarquer.
“ Vous avez fait un bon choix en venant ici ! Lance le docteur Kramer à la petite assemblée. J'y viens assez souvent et je ne suis jamais déçu. Ils font un risotto, une pure merveille!
- heu, j'ai bien peur que ça soit un peu lourd à digerer pour moi, intervient Louise.
- Vous vous méprenez très chère, je n'en connais pas de meilleur à la ronde. Colombo a son chili, moi, j'ai mon risotto.
- Pas pour moi ! Dit Nathan..
- Moi non plus renchérit Noémie.
- Ne me dites pas que vous allez encore vous taper un poulet frites! Vous pouvez pas changer pour une fois? Sourit Louise.
- Non, pas questions répondent les enfants en coeur.
- Vous êtes pas possibles!
- On sait. Mais tu sais qu'on ne changera pas et que le poulet pour nous, c'est sacré!
- C'est bon, c'est bon, je capitule! Puis, s'adressant au Docteur.. Je vais suivre vos conseils docteur.. et toi ma chérie?
- Je suis aussi.
- Bien, voilà une bonne chose de faite.. heu, ça vous dit un petit apéro?
- Volontiers ! Répond Virginie. Un peu d'antigel ne fera pas de mal avec ce froid!
- J'ignorais que tu avais un penchant pour l'alcool ma chérie ! Plaisante Louise, un large sourire aux lèvres.
- J'avoue. Tu viens de découvrir un de mes secrets..
- Que me caches-tu encore mon coeur?
- Ah, parce-que tu crois que je vais te le dire bébé?
- En tout cas, j'en connais déjà deux..
- Ah oui? Et lesquels?
- Bein, celui là et un que la décence m'interdit de livrer en public.”
La remarque de Louise et le visage empourpré de Virginie, qui était loin de s'attendre à ce type de réponse, entraîne le fou rire général du petit groupe.
La tempête de neige faiblit quelque peu et ils finissent par quitter l'établissement, replets, entièrement satisfaits des prestations fournies. Mais le froid vif et piquant les pousse à accélérer le pas pour retrouver la chaleur de l'hôpital, de l'autre côté de la rocade, bâtiment imposant pour ne pas dire immense dont les murs gris livrent concurrence avec les lourds nuages qui menacent de déverser d'ici peu leurs millions de cristaux blancs.
“ Quand est-ce que cela va enfin s'arrêter? Gémit Virginie.
- Ils avaient dit cet après-midi, mais je crois qu'ils se sont plantés en beauté ! Râle Noémie.
- Je croyais que vous aimiez la neige ! Intervient Louise!
- Oui, mais là, ca commence à faire un peu beaucoup tu vois. Et on peut pas faire grand chose en fait
- Promis, je vous fais installer une mini station de ski dans le parc du manoir.
- Pffff, ça bouchonne aux ascenseurs.
- Hors de question que je me tape 3 étages avec ce que je viens de me mettre entre le nez et le menton. Je tiendrais pas la secousse.
- Ah làlà, ces jeunes! Je te jure , taquine Louise. Puis, s'adressant à Kramer. Vous rentrez ou vous restez?
- Ah non, je reste. J'ai passé un excellent moment en votre compagnie à tous et j'ai pas envie que ça s'arrête en si bon chemin. De plus, je dois aller me rendre compte de l'état de santé de mon patient préféré et il serait mal poli que je vous quitte ainsi... ah, voilà un ascenseur..”
A cet instant, le téléphone du médecin se met à vibrer, un message arrive à l'instant, qu'il lit le temps de laisser descendre les occupants.
“ Ho ho... le service..
- Que se passe-t-il questionne Louise sans lui laisser le temps d'achever sa phrase.
- Voilà un message que j'aime à lire. Votre majordome vient de se réveiller. Décidément, cet homme me surprend d'heure en heure.
- Mon dieu ! Il est réveillé ! Quelle merveilleuse nouvelle ! Puis, s'en prenant à l'ascenseur.. Allez, grouille toi, toi ! On doit dire bonjour à un vieil ami ! »
Le temps du transfert jusqu'au troisième étage semble être une éternité pour les cinq passagers qui se ruent dans le couloir aussitôt parvenus à destination.
« Ah, docteur, vous êtes déjà là ?
- J'étais en bas quand vous m'avez envoyé votre message. Alors ?
- Il s'est réveillé il y a quelques minutes, frais comme un gardon.
- On peut le voir ? Questionne Virginie ?
- Oui, mais pas plus de deux personnes à la fois, du moins pour commencer. Il va être ravi de vous voir !
- Pas autant que nous. Bon, qui veut commencer ? Les enfants ?
- Non maman, c'est à toi que revient cet honneur. Noémie et moi, on attendra notre tour. Vas-y toi avec Virginie.
- Ok mes chéris, à tout de suite !
- Oui M'man. Allez, filez, qu'est-ce-que vous attendez ? »
L'enthousiasme de cette superbe nouvelle passé, Virginie et Louise, le cœur battant, ouvrent la porte et entrent à pas feutrés. Elles distinguent, dans la pénombre de la pièce, le majordome inerte, mais conscient. Il ne faut que quelques fractions de seconde à Xavier pour tourner la tête vers ses visiteuses et leur décocher un sourire faible, certes, mais franc et empreint d'une joie indescriptible.
« Ma... Madame !
- Xavier, mon bon Xavier. Qu'il est bon de vous retrouver ! Comment vous sentez-vous ?
- Je suis en pleine forme ! Plaisante Xavier. Prêt à courir le marathon ! Puis, voyant des larmes rouler sur les joues d'une Louise profondément émue, il rajoute. Hey, Madame, j'espère que ce sont des larmes de joie que je vois là.
- Les deux mon bon Xavier, les deux.
- Je ne prends que la joie en compte. Vous savez, murmure-t-il, je vous ai vues, vous et Virginie, si tristes pour moi que j'en ai été profondément attristé.
- Comment ça ? »
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Mer 8 Oct - 20:24
“Je ne sais comment l'expliquer.. Mais ce que je peux dire, c'est que je vous ai vus pleurer, Mademoiselle, les enfants et vous.. et je n'ai pas aimé car vous souffriez à cause de moi..
- La seule fautive ici, c'est moi!
- Je ne suis pas d'accord Madame.
- C'est moi qui étais visée..
- Je sais, mais .. je .. suis toujours là.
- Grâce à Dieu, merci..
- Et aussi à cet excellent médecin..
- Mais, vous ne l'avez jamais vu.
- Comme je vous vois vous. J'ai tout vu, tout entendu.
- Vous voulez dire que..
- Oui, répond Xavier sourire aux lèvres et au regard infiniment serein.
- C'est une expérience infiniment merveilleuse, j'ai vécu la même chose, intervient Virginie, sous le regard médusé de Louise.
- Oh, alors, nous allons avoir largement de quoi papoter sur nos expériences de EMP.
- Quand vous serez remis Xavier. Mais pour le moment, vous devez vous reposer.
- Je n'ai.. Je n'ai jamais été en si grande forme. Plaisante Xavier.
- Votre esprit bouillonne, mais votre corps lui, bat pavillon blanc. Vous devez dormir.
- Je le ferai, lorsque j'aurai dit bonjour aux petits. Laissez moi leur faire un petit coucou et après, j'exécuterai cet ordre avec grand plaisir.
- Entendu Xavier. Que je suis heureuse de vous savoir parmis nous!
- Ce plaisir est partagé.”
Louise se penche sur son majordome et l'embrasse tendrement sur la joue, imitée par Virginie. Les deux femmes quittent la chambre et font signe aux enfants que Xavier les attend. Nathan et Noémie ne se le font pas dire une seconde fois et entendent très brièvement les recommandations que leur donne leur mère, tant leur impatience de retrouver Xavier est grande.
“ EMP ? C'est quoi une EMP? Et .. et.. et tu m'avais caché ça!
- Ho ho, chaque chose en son temps ma chérie! Sourit Virginie.
- Tu en as dit trop, ou pas assez! Je veux savoir lui dit Louise avec de grands yeux d'enfant.
- EMP. C'est une abréviation pour désigner le terme d'expérience de mort provisoire. Depuis peu, ce terme est utilisé pour décrire ce qu'on nommait avant, EMR : expérience de mort rapprochée.
- Quelle est la différence?
- Tu comprendras mieux quand Xavier t'expliquera. Ce que je peux te dire, en gros, c'est que des personnes ont vu tout ce qui se passait autour d'eux alors que leur encéphalogramme était complètement plat, en état de mort cérébrale quoi. Auquel cas, le cerveau n'est pas sensé fonctionner, ils étaient morts. Et pourtant, ces gens ont été capables de décrire tout ce qui se passait dans la pièce où ils se trouvaient, les gestes du personnel soignant, le jargon médical auquel ils étaient totalement étrangers. Grâce aux techniques de réanimation pointues que l'on connaît, on arrache à la mort des personnes qui auraient du mourir il y a de cela quelques années à peine.
- C'est pour cela que le terme de mort provisoire a remplacé celui de mort rapprochée. Rajoute, cordialement le docteur Kramer qui a entendu et se mêle volontiers la conversation.
- Vous y croyez vous docteur? Vous êtes un scientifique, vous êtes sensé avoir un esprit cartésien.
- Détrompez-vous, Louise. De nombreux médecins comme moi, assistent à ces phénomènes plus courants qu'on ne le croit. Il n'y pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
- Je ne comprends pas.. Si le cerveau est mort, comment le défunt.. enfin, le patient peut-il être conscient de ce qu'il vit ?
- Parce-que la conscience siège ailleurs que dans le cerveau.
- Mais où alors? Et si, au moment du passage, notre cerveau produisait des substances qui nous font voir des choses, ces espèces d'êtres de lumière, ces anges, enfin, des personnes disparues..
- Ce que vous dites est contradictoire Louise. D'une part, nous serions tous victimes d'une hallucination collective mais ça n'est pas logique car il existe aussi de mauvaises expériences. D'autre part, le voyage hors du corps ne se produit pas uniquement en état de mort clinique. On peut provoquer le phénomène. Je vous passerai quelques documents et videos. Vous verrez, dans une, il y a deux témoignages frappants : le premier, notre bonhomme est “mort” sur la table d'opération, mais il a pu voir la marque de ladite table sur une étiquette verte collée en dessous. Le second “mort” a eu la riche idée d'aller se promener sur le toit de l'hôpital où il a trouvé une basket rouge.. On l'a pris pour un fou, mais un des médecins est allé y faire un tour, manière de.. et a trouvé la basket..
- ….
- J'ai vu ces documentaires chérie.. Tu devrais en faire autant. Crois-moi.
- Et toi, tu as vécu ça aussi tu m'as dit?
- Tout à fait.
- Mais tu m'en as jamais parlé.
- Je connais tes réticences face à ces trucs. J'ai vu comment tu réagissais quand on en parlait avec Jeanne et Françoise.. Tu nous prenais pour des barges En fait, moi, ça c'est produit quand j'avais 8 ans. Péritonite..septicémie..mais je n'ai pas été plus loin que la salle d'op. Mais j'ai vu mes arrières-grands parents par contre..
- Oh, vous me foutez la trouille tous les deux!
- C'est le genre de réaction que l'on a, en effet, face à l'inconnu. Répond le docteur Kramer. Ecoutez donc ce qu'aura à vous raconter Xavier quand il ira mieux. Vous verrez, en plus, quelque chose aura changé en lui..”
A cet instant, Nathan et Noémie quittent la chambre, tout sourire et de belles larmes de liesses roulant sur leurs joues empourprées d'émotion. Comme de jeunes enfants, ils viennent partager cet instant en s'approchant de leur mère avant de la serrer très fort contre leur coeur.
De l'autre côté du mur de verre, un homme a les yeux rivés sur le petit groupe et dans son regard se lit un bonheur insondable.
- La seule fautive ici, c'est moi!
- Je ne suis pas d'accord Madame.
- C'est moi qui étais visée..
- Je sais, mais .. je .. suis toujours là.
- Grâce à Dieu, merci..
- Et aussi à cet excellent médecin..
- Mais, vous ne l'avez jamais vu.
- Comme je vous vois vous. J'ai tout vu, tout entendu.
- Vous voulez dire que..
- Oui, répond Xavier sourire aux lèvres et au regard infiniment serein.
- C'est une expérience infiniment merveilleuse, j'ai vécu la même chose, intervient Virginie, sous le regard médusé de Louise.
- Oh, alors, nous allons avoir largement de quoi papoter sur nos expériences de EMP.
- Quand vous serez remis Xavier. Mais pour le moment, vous devez vous reposer.
- Je n'ai.. Je n'ai jamais été en si grande forme. Plaisante Xavier.
- Votre esprit bouillonne, mais votre corps lui, bat pavillon blanc. Vous devez dormir.
- Je le ferai, lorsque j'aurai dit bonjour aux petits. Laissez moi leur faire un petit coucou et après, j'exécuterai cet ordre avec grand plaisir.
- Entendu Xavier. Que je suis heureuse de vous savoir parmis nous!
- Ce plaisir est partagé.”
Louise se penche sur son majordome et l'embrasse tendrement sur la joue, imitée par Virginie. Les deux femmes quittent la chambre et font signe aux enfants que Xavier les attend. Nathan et Noémie ne se le font pas dire une seconde fois et entendent très brièvement les recommandations que leur donne leur mère, tant leur impatience de retrouver Xavier est grande.
“ EMP ? C'est quoi une EMP? Et .. et.. et tu m'avais caché ça!
- Ho ho, chaque chose en son temps ma chérie! Sourit Virginie.
- Tu en as dit trop, ou pas assez! Je veux savoir lui dit Louise avec de grands yeux d'enfant.
- EMP. C'est une abréviation pour désigner le terme d'expérience de mort provisoire. Depuis peu, ce terme est utilisé pour décrire ce qu'on nommait avant, EMR : expérience de mort rapprochée.
- Quelle est la différence?
- Tu comprendras mieux quand Xavier t'expliquera. Ce que je peux te dire, en gros, c'est que des personnes ont vu tout ce qui se passait autour d'eux alors que leur encéphalogramme était complètement plat, en état de mort cérébrale quoi. Auquel cas, le cerveau n'est pas sensé fonctionner, ils étaient morts. Et pourtant, ces gens ont été capables de décrire tout ce qui se passait dans la pièce où ils se trouvaient, les gestes du personnel soignant, le jargon médical auquel ils étaient totalement étrangers. Grâce aux techniques de réanimation pointues que l'on connaît, on arrache à la mort des personnes qui auraient du mourir il y a de cela quelques années à peine.
- C'est pour cela que le terme de mort provisoire a remplacé celui de mort rapprochée. Rajoute, cordialement le docteur Kramer qui a entendu et se mêle volontiers la conversation.
- Vous y croyez vous docteur? Vous êtes un scientifique, vous êtes sensé avoir un esprit cartésien.
- Détrompez-vous, Louise. De nombreux médecins comme moi, assistent à ces phénomènes plus courants qu'on ne le croit. Il n'y pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
- Je ne comprends pas.. Si le cerveau est mort, comment le défunt.. enfin, le patient peut-il être conscient de ce qu'il vit ?
- Parce-que la conscience siège ailleurs que dans le cerveau.
- Mais où alors? Et si, au moment du passage, notre cerveau produisait des substances qui nous font voir des choses, ces espèces d'êtres de lumière, ces anges, enfin, des personnes disparues..
- Ce que vous dites est contradictoire Louise. D'une part, nous serions tous victimes d'une hallucination collective mais ça n'est pas logique car il existe aussi de mauvaises expériences. D'autre part, le voyage hors du corps ne se produit pas uniquement en état de mort clinique. On peut provoquer le phénomène. Je vous passerai quelques documents et videos. Vous verrez, dans une, il y a deux témoignages frappants : le premier, notre bonhomme est “mort” sur la table d'opération, mais il a pu voir la marque de ladite table sur une étiquette verte collée en dessous. Le second “mort” a eu la riche idée d'aller se promener sur le toit de l'hôpital où il a trouvé une basket rouge.. On l'a pris pour un fou, mais un des médecins est allé y faire un tour, manière de.. et a trouvé la basket..
- ….
- J'ai vu ces documentaires chérie.. Tu devrais en faire autant. Crois-moi.
- Et toi, tu as vécu ça aussi tu m'as dit?
- Tout à fait.
- Mais tu m'en as jamais parlé.
- Je connais tes réticences face à ces trucs. J'ai vu comment tu réagissais quand on en parlait avec Jeanne et Françoise.. Tu nous prenais pour des barges En fait, moi, ça c'est produit quand j'avais 8 ans. Péritonite..septicémie..mais je n'ai pas été plus loin que la salle d'op. Mais j'ai vu mes arrières-grands parents par contre..
- Oh, vous me foutez la trouille tous les deux!
- C'est le genre de réaction que l'on a, en effet, face à l'inconnu. Répond le docteur Kramer. Ecoutez donc ce qu'aura à vous raconter Xavier quand il ira mieux. Vous verrez, en plus, quelque chose aura changé en lui..”
A cet instant, Nathan et Noémie quittent la chambre, tout sourire et de belles larmes de liesses roulant sur leurs joues empourprées d'émotion. Comme de jeunes enfants, ils viennent partager cet instant en s'approchant de leur mère avant de la serrer très fort contre leur coeur.
De l'autre côté du mur de verre, un homme a les yeux rivés sur le petit groupe et dans son regard se lit un bonheur insondable.
- mielpops
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Mer 8 Oct - 20:27
“ Alors Lemoux, tu te sens mieux? Ho oui, tu vas beaucoup mieux mon grand. Héhé, je reconnaitrais ce regard entre mille. Plane mon grand, oh oui, tu planes un max. Je t'avais dit que c'était de la bonne.. J'vends pas de la merde mec.”
Hulk, observe son compagnon de cellule, déjà loin dans le paradis artificiel où il vient de l'expédier, sachant que ce ne sera certainement pas le dernier. Sourire aux lèvres, il savoure avec un sadisme avéré, ce nouvel instant de victoire sur l'autre. Et non pas des moindres. Lemoux est une figure, un visage qu'il tient à présent à sa botte et qu'il n'est pas prêt de lâcher car il représente la clé de très grands bénéfices.
L'avocat pourri gît sur son lit, affalé, immobile, les bras ballants, cuisses écartées, la tête contre la paroi froide de la cellule. Le regard vague mais fixe, sourire aux lèvres lui aussi, il s'envole vers ce monde qu'il prise tant. Dans son cerveau en délire, Lemoux songe à ces garces qu'il aime bafouer, humilier et traiter comme de vulgaires jouets. Il les sent à ses côtés, sent leur chaleur et leur odeur...
“ Oh mec, tu bandes! Tu bandes sec mon salaud!
- Une chatte putain, je veux une chatte..
- T'es raide comme un passe lacet..
- Elles sont.. si belles ces salopes..j'veux toutes les baiser..
- Mec, calme toi..
- J'veux baiser merde.. Besoin d'une chatte bien mouillée et de la défoncer jusqu'à ce que j'ai les couilles qui explosent.
- T'es complètement défoncé mec.. rit Hulk.
- Ah, mais c'est si bon !”
A ses mots, sa main descend lentement le long de son ventre légèrement bedonnant et vient se positionner sur l'objet du délit. Impudiquement, et dans le cirage le plus complet, il défait la braguette de son pantalon et se met à se caresser sans retenue sous le regard goguenard du géant qui part dans un bel état de rire.
“ hey mec, tu sais que t'es bien monté.. Tu ferais le plus grand bonheur de quelques uns ici!
- Ta gueule connard, n'y pense même pas!
- Que j'aimerais voir leur tête s'ils voyaient ta bite mec.. C'est dommage, tu sais pas à côté de quoi tu passes. Ah, pour sûr, ils s'en occuperaient comme il faut!
- Fous moi la paix trou duc.
- T'es sûr? Tu veux pas essayer?
- Va te faire foutre j't'ai dit
- ah ah.. j'ai déjà donné. Ton beau petit cul tout neuf ne tiendra pas longtemps avec ces morfales.
- Je croyais que t'y avais pas goûté.
- J'ai été un nouveau prisonnier comme toi, tu sais. Et j'ai pas gardé ma virginité bien longtemps. A la première douche, j'y ai eu droit.
- Et alors?
- Un peu douloureux, mais le plaisir est arrivé très vite.
- Tu dois chier à l'aise maintenant.
- Et je peux te dire que c'est bon mec. Ta femme, elle s'est pas amusée avec ton petit trou de balle?
- Ni cette salope, ni même toutes les greluches que je me suis farcies. Mon trou de balle est intact et je tiens à le conserver tel quel.
- Alors, va falloir que tu protèges tes arrières gardes mec.
- Tain, tu fais chier Hulk.. tu viens de me couper dans mes envies .. rétorque mollement Jeff dont la main se lance dans une ultime tentative de réanimation.
- Oh, tu chanteras bien vite et tu en redemanderas.”
“ Je suis venu aussi vite que j'ai pu Walter. - C'est pas assez rapide. J'ai cru que j'allais devoir me galfer cette grosse conne d'avocate impossible à soudoyer.
- Bon, ok, maintenant, je suis là, tout va bien aller. De quoi as-tu besoin?
- Je veux savoir pourquoi mon plan a foiré et pourquoi je me suis fait avoir comme un bleu.
- Ca, c'est pas difficile à deviner. Ton pote s'est fait resquiller. Trop confiance en lui, il a rien vu venir. Tu as ta propre idée je parie.
- Justement non. Ce connard a trop de relations et j'ai pu me faire avoir par n'importe qui. On oublie Thierry puisqu'il bouffe les pissenlits par les racines. Putain, Max, j'avais tout prévu de A à Z. Qui pouvait bien être assez proche pour avoir accés à toutes les informations?
- Les putes?
- J'y ai pensé, et je n'en écarte pas la possibilité
- Ses potes, aussi pourris que lui..
- C'est pas ce qui manque, effectivement. Jeff est devenu influent dans le milieu et ses clients plus nombreux. Il peut s'être laissé aller dans ses délires et avoir vendu la mèche.
- Ca colle pas Walter. Ce con a reçu des informations via le net et sur son portable.. Ca ne peut pas être n'importe qui. Toutes les informations étaient non seulement cryptées, mais encore expédiées au compte goutte. Il faut qu'il ait été suivi à la trace et de très très près.
- Tu penses à Berthomieux? Après tout, ils arrêtent pas de se tirer dans les pattes. Elle peut très bien avoir eu accès aux infos et foutre la merde.
- C'est plausible, mais je n'y crois pas trop. Elle en a assez pour le faire plonger dans les dossiers et de la tentative de meurtre dont elle a fait l'objet.
- Ce con n'a même pas été fichu de choisir correctement son homme de main pour la descendre. C'est vraiment une larve, un bon à rien. Je lui faisais une confiance aveugle, on a été sur de bons coups, il promettait bordel. Trouve moi ce qui a cloché.
- C'est lui la source de tes soucis Walter, personne d'autre. Ce con a pété plus haut que son cul. Grisé par le fric et le pouvoir, il n'a pas vu qu'il nourrissait une vipère dans son nid..
- Oh putain, Max, t'es un génie.
- Quoi, qu'est-ce-que j'ai dit?
- La voilà la solution.. C'est elle! C'est Corinne! Ca ne peut-être qu'elle..
- Quoi, cette idiote?
- Une idiote bien insoupçonnable. J'aurais du y penser avant. Ou plutôt non, j'y avais pensé mais j'ai pas creusé plus loin. Cette pute a bien caché son jeu. Et Jeff y a vu que du feu. Elle seule pouvait avoir accès aux infos. Je ne vois que ça. Elle était là quand on est allés à Venise. Y'a qu'elle qui a pu nous suivre jusqu'au boulevard des allongés. Notre rencontre a été décidée au dernier moment. Si les flics nous voulaient ensemble, ils pouvaient nous pincer là-bas. J'en déduis qu'il était trop tard pour eux de mettre sur pied une opération de grande envergure...
- Et l'occasion tant attendue s'est présentée à Paris. Voilà pourquoi ton rideau de fumée n'a pas fonctionné Walter. C'est pas plus compliqué que ça.
- Je veux que cette pute crève Max. Trouve la et bute la.
- Walter, cette nana a opéré sous un faux nom, a témoigné sous X chez les flics. A l'heure qu'il est, elle s'est déjà envolée pour une autre mission ou s'est camouflée dans les rangs. Ce que tu me demandes est impossible.
- T'as pourtant des taupes chez les flics non?
- Oui ! Mais putain Walter, tu ramollis du cerveau! La soif de vengeance t'aveugle! Tu sais aussi bien que moi qu'il sera impossible de la retrouver. Un agent infiltré a toujours une couverture, un faux nom, change d'apparence physique, et même de vie.
- J'aime pas ça Max, j'aime pas ça du tout.
- Par contre, on sait toi et moi où est cette loque de Lemoux. Et après tout, c'est lui le responsable de tout ça...
- Ouais, ouais, je sais, je sais ! Tu es mon ami et tu ne m'as jamais déçu Max. Trouve moi cette pute et bute la.C'est pas une femme qui aura ma peau. Je veux pouvoir aller cracher sur sa tombe quand je sortirai d'ici..et sur celle de Lemoux aussi.
- Reçu cinq sur cinq Walter.
- Je savais que je pouvais compter sur toi mon ami.
- Y'a pas de raison pour que ça change.
- Si tu y parviens, j'ai des projets pour toi mon gars.
- Ah, et tu es attendu chez le juge sous quinzaine. Il y a de nouveaux faits qui sont tombés dans le dossier.
- Ok »
Le sourire aux lèvre, Max salut son ami de toujours et se dirige vers la sortie. Au passage, il donne discrètement au gardien une épaisse enveloppe que l'homme a vite fait de cacher au regard de tous.
Le retour au manoir se fait sans encombre malgré une nouvelle récidive de la neige. Virginie, Louise et les enfants, le cœur léger et heureux pénètrent dans la vaste demeure dont ils apprécient la chaleur accueillante.
« Ah que ça fait du bien de se mettre au chaud ! Ras le bol de cette neige à la fin !
- Vous disiez pourtant pas ça il y a quelques jours où vous vous êtes amusés comme des petits fous dans le parc !
- Oui, mais la donne a changé Maman. Rien n'était encore arrivé jusqu'alors. Et là.. bein y'en a marre quoi.
- Je te comprends chéri. Ne t'en fais pas. » Puis s'adressant à Virginie.
- Quelle heure est-il mon cœur ?
- 18h30 mon ange.
- Ca vous dit une soirée pizza ? Si tant est que le livreur puisse encore livrer !
- Le meilleur moyen de le savoir est de les appeler M'man intervient malicieusement et logiquement Noémie.
- Ok, tu te charges de ça ma puce. Charité bien ordonnée commence par soi-même, ça sera une 6 fromages.
- Ok, M'man et vous autres ?
- La même pour moi répond Virginie.
- Je vais tenter celle au magret.. Depuis le temps que j'en parle !
- Une margarita pour moi et une grande ! J'ai une faim de loup.
- Allez, c'est parti, j'appelle , dit Noémie
- En attendant, je crois qu'une bonne douche s'impose, vous ne croyez pas ?
- J'ai l'impression de sentir le renard dit Virginie.
- Ah, c'est donc ça l'odeur que j'ai remarqué ? Je me demandais d'où ça venait.. bah, alors, file vite à la douche ma puce..
- Tes désirs sont des ordres ! Répond Virginie dans un clignement d'oeil bien discret, et sous le regard indiscret des enfants. Mais avant que Nathan ait formulé sa petite réflexion assassine, Louise le coupe net dans son élan.
- Et toi, mon chéri, je te dirai qu'on va mettre un certain moment Virginie et moi. »
Nathan reste sur sa faim, la bouche ouverte, l'index suspendu dans les airs. Son visage empourpré dans la seconde qui suit offre un spectacle qui fait rire la petite assemblée.
« Bonsoir Xavier !
- Bonsoir docteur.
- Comment vous sentez-vous ce soir ?
- J'ai juste l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur, mais je me sens de mieux en mieux.
- Vous m'en voyez ravi. Vous nous avez fait peur le savez-vous ?
- Oui, comment l'oublier d'ailleurs ? Plaisante le majordome dont les yeux croisent pour la première fois ceux du charmant docteur Kramer. On me l'a assez répété et je l'ai aussi vu.
- C'est ce que j'ai cru comprendre. Alors, sur ce point de vue là, quelle est votre impression ?
- Je ne sais si je dois vous en parler docteur, vous allez me prendre pour un fou.
- Détrompez-vous très cher ! Enfin, vous savez que vous pouvez me parler si vous en avez envie. Mais pour le moment, vous devez surtout songer à vous reposer.
- Oh, mais ça va docteur, je me sens de mieux en mieux chaque seconde.
- Certes, certes, mais vous ne courrez pas encore le marathon. Plaisante le docteur Kramer en décochant son sourire ultra bright.
- Mais je vous assure, je me sens en pleine forme. Entièrement ressourcé de l'intérieur. Je Je.. je.. bagaye Xavier.. je ..je vous assure.
- Mais je vous crois cher Xavier. Allez, je vous laisse vous reposer. Vous aurez besoin de forces demain pour affronter les questionnements de votre patronne.
- J'ai tant à dire, à raconter.. je pense qu'on ne sera pas trop de deux pour l'affronter.
- Je me prêterai volontiers à ce jeu. J'y mettrai même mon grain de sel. Vous verrez, on va y arriver.
- Merci Docteur.
- Reposez-vous bien, passez une bonne soirée, et une bonne nuit »
Hulk, observe son compagnon de cellule, déjà loin dans le paradis artificiel où il vient de l'expédier, sachant que ce ne sera certainement pas le dernier. Sourire aux lèvres, il savoure avec un sadisme avéré, ce nouvel instant de victoire sur l'autre. Et non pas des moindres. Lemoux est une figure, un visage qu'il tient à présent à sa botte et qu'il n'est pas prêt de lâcher car il représente la clé de très grands bénéfices.
L'avocat pourri gît sur son lit, affalé, immobile, les bras ballants, cuisses écartées, la tête contre la paroi froide de la cellule. Le regard vague mais fixe, sourire aux lèvres lui aussi, il s'envole vers ce monde qu'il prise tant. Dans son cerveau en délire, Lemoux songe à ces garces qu'il aime bafouer, humilier et traiter comme de vulgaires jouets. Il les sent à ses côtés, sent leur chaleur et leur odeur...
“ Oh mec, tu bandes! Tu bandes sec mon salaud!
- Une chatte putain, je veux une chatte..
- T'es raide comme un passe lacet..
- Elles sont.. si belles ces salopes..j'veux toutes les baiser..
- Mec, calme toi..
- J'veux baiser merde.. Besoin d'une chatte bien mouillée et de la défoncer jusqu'à ce que j'ai les couilles qui explosent.
- T'es complètement défoncé mec.. rit Hulk.
- Ah, mais c'est si bon !”
A ses mots, sa main descend lentement le long de son ventre légèrement bedonnant et vient se positionner sur l'objet du délit. Impudiquement, et dans le cirage le plus complet, il défait la braguette de son pantalon et se met à se caresser sans retenue sous le regard goguenard du géant qui part dans un bel état de rire.
“ hey mec, tu sais que t'es bien monté.. Tu ferais le plus grand bonheur de quelques uns ici!
- Ta gueule connard, n'y pense même pas!
- Que j'aimerais voir leur tête s'ils voyaient ta bite mec.. C'est dommage, tu sais pas à côté de quoi tu passes. Ah, pour sûr, ils s'en occuperaient comme il faut!
- Fous moi la paix trou duc.
- T'es sûr? Tu veux pas essayer?
- Va te faire foutre j't'ai dit
- ah ah.. j'ai déjà donné. Ton beau petit cul tout neuf ne tiendra pas longtemps avec ces morfales.
- Je croyais que t'y avais pas goûté.
- J'ai été un nouveau prisonnier comme toi, tu sais. Et j'ai pas gardé ma virginité bien longtemps. A la première douche, j'y ai eu droit.
- Et alors?
- Un peu douloureux, mais le plaisir est arrivé très vite.
- Tu dois chier à l'aise maintenant.
- Et je peux te dire que c'est bon mec. Ta femme, elle s'est pas amusée avec ton petit trou de balle?
- Ni cette salope, ni même toutes les greluches que je me suis farcies. Mon trou de balle est intact et je tiens à le conserver tel quel.
- Alors, va falloir que tu protèges tes arrières gardes mec.
- Tain, tu fais chier Hulk.. tu viens de me couper dans mes envies .. rétorque mollement Jeff dont la main se lance dans une ultime tentative de réanimation.
- Oh, tu chanteras bien vite et tu en redemanderas.”
“ Je suis venu aussi vite que j'ai pu Walter. - C'est pas assez rapide. J'ai cru que j'allais devoir me galfer cette grosse conne d'avocate impossible à soudoyer.
- Bon, ok, maintenant, je suis là, tout va bien aller. De quoi as-tu besoin?
- Je veux savoir pourquoi mon plan a foiré et pourquoi je me suis fait avoir comme un bleu.
- Ca, c'est pas difficile à deviner. Ton pote s'est fait resquiller. Trop confiance en lui, il a rien vu venir. Tu as ta propre idée je parie.
- Justement non. Ce connard a trop de relations et j'ai pu me faire avoir par n'importe qui. On oublie Thierry puisqu'il bouffe les pissenlits par les racines. Putain, Max, j'avais tout prévu de A à Z. Qui pouvait bien être assez proche pour avoir accés à toutes les informations?
- Les putes?
- J'y ai pensé, et je n'en écarte pas la possibilité
- Ses potes, aussi pourris que lui..
- C'est pas ce qui manque, effectivement. Jeff est devenu influent dans le milieu et ses clients plus nombreux. Il peut s'être laissé aller dans ses délires et avoir vendu la mèche.
- Ca colle pas Walter. Ce con a reçu des informations via le net et sur son portable.. Ca ne peut pas être n'importe qui. Toutes les informations étaient non seulement cryptées, mais encore expédiées au compte goutte. Il faut qu'il ait été suivi à la trace et de très très près.
- Tu penses à Berthomieux? Après tout, ils arrêtent pas de se tirer dans les pattes. Elle peut très bien avoir eu accès aux infos et foutre la merde.
- C'est plausible, mais je n'y crois pas trop. Elle en a assez pour le faire plonger dans les dossiers et de la tentative de meurtre dont elle a fait l'objet.
- Ce con n'a même pas été fichu de choisir correctement son homme de main pour la descendre. C'est vraiment une larve, un bon à rien. Je lui faisais une confiance aveugle, on a été sur de bons coups, il promettait bordel. Trouve moi ce qui a cloché.
- C'est lui la source de tes soucis Walter, personne d'autre. Ce con a pété plus haut que son cul. Grisé par le fric et le pouvoir, il n'a pas vu qu'il nourrissait une vipère dans son nid..
- Oh putain, Max, t'es un génie.
- Quoi, qu'est-ce-que j'ai dit?
- La voilà la solution.. C'est elle! C'est Corinne! Ca ne peut-être qu'elle..
- Quoi, cette idiote?
- Une idiote bien insoupçonnable. J'aurais du y penser avant. Ou plutôt non, j'y avais pensé mais j'ai pas creusé plus loin. Cette pute a bien caché son jeu. Et Jeff y a vu que du feu. Elle seule pouvait avoir accès aux infos. Je ne vois que ça. Elle était là quand on est allés à Venise. Y'a qu'elle qui a pu nous suivre jusqu'au boulevard des allongés. Notre rencontre a été décidée au dernier moment. Si les flics nous voulaient ensemble, ils pouvaient nous pincer là-bas. J'en déduis qu'il était trop tard pour eux de mettre sur pied une opération de grande envergure...
- Et l'occasion tant attendue s'est présentée à Paris. Voilà pourquoi ton rideau de fumée n'a pas fonctionné Walter. C'est pas plus compliqué que ça.
- Je veux que cette pute crève Max. Trouve la et bute la.
- Walter, cette nana a opéré sous un faux nom, a témoigné sous X chez les flics. A l'heure qu'il est, elle s'est déjà envolée pour une autre mission ou s'est camouflée dans les rangs. Ce que tu me demandes est impossible.
- T'as pourtant des taupes chez les flics non?
- Oui ! Mais putain Walter, tu ramollis du cerveau! La soif de vengeance t'aveugle! Tu sais aussi bien que moi qu'il sera impossible de la retrouver. Un agent infiltré a toujours une couverture, un faux nom, change d'apparence physique, et même de vie.
- J'aime pas ça Max, j'aime pas ça du tout.
- Par contre, on sait toi et moi où est cette loque de Lemoux. Et après tout, c'est lui le responsable de tout ça...
- Ouais, ouais, je sais, je sais ! Tu es mon ami et tu ne m'as jamais déçu Max. Trouve moi cette pute et bute la.C'est pas une femme qui aura ma peau. Je veux pouvoir aller cracher sur sa tombe quand je sortirai d'ici..et sur celle de Lemoux aussi.
- Reçu cinq sur cinq Walter.
- Je savais que je pouvais compter sur toi mon ami.
- Y'a pas de raison pour que ça change.
- Si tu y parviens, j'ai des projets pour toi mon gars.
- Ah, et tu es attendu chez le juge sous quinzaine. Il y a de nouveaux faits qui sont tombés dans le dossier.
- Ok »
Le sourire aux lèvre, Max salut son ami de toujours et se dirige vers la sortie. Au passage, il donne discrètement au gardien une épaisse enveloppe que l'homme a vite fait de cacher au regard de tous.
Le retour au manoir se fait sans encombre malgré une nouvelle récidive de la neige. Virginie, Louise et les enfants, le cœur léger et heureux pénètrent dans la vaste demeure dont ils apprécient la chaleur accueillante.
« Ah que ça fait du bien de se mettre au chaud ! Ras le bol de cette neige à la fin !
- Vous disiez pourtant pas ça il y a quelques jours où vous vous êtes amusés comme des petits fous dans le parc !
- Oui, mais la donne a changé Maman. Rien n'était encore arrivé jusqu'alors. Et là.. bein y'en a marre quoi.
- Je te comprends chéri. Ne t'en fais pas. » Puis s'adressant à Virginie.
- Quelle heure est-il mon cœur ?
- 18h30 mon ange.
- Ca vous dit une soirée pizza ? Si tant est que le livreur puisse encore livrer !
- Le meilleur moyen de le savoir est de les appeler M'man intervient malicieusement et logiquement Noémie.
- Ok, tu te charges de ça ma puce. Charité bien ordonnée commence par soi-même, ça sera une 6 fromages.
- Ok, M'man et vous autres ?
- La même pour moi répond Virginie.
- Je vais tenter celle au magret.. Depuis le temps que j'en parle !
- Une margarita pour moi et une grande ! J'ai une faim de loup.
- Allez, c'est parti, j'appelle , dit Noémie
- En attendant, je crois qu'une bonne douche s'impose, vous ne croyez pas ?
- J'ai l'impression de sentir le renard dit Virginie.
- Ah, c'est donc ça l'odeur que j'ai remarqué ? Je me demandais d'où ça venait.. bah, alors, file vite à la douche ma puce..
- Tes désirs sont des ordres ! Répond Virginie dans un clignement d'oeil bien discret, et sous le regard indiscret des enfants. Mais avant que Nathan ait formulé sa petite réflexion assassine, Louise le coupe net dans son élan.
- Et toi, mon chéri, je te dirai qu'on va mettre un certain moment Virginie et moi. »
Nathan reste sur sa faim, la bouche ouverte, l'index suspendu dans les airs. Son visage empourpré dans la seconde qui suit offre un spectacle qui fait rire la petite assemblée.
« Bonsoir Xavier !
- Bonsoir docteur.
- Comment vous sentez-vous ce soir ?
- J'ai juste l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur, mais je me sens de mieux en mieux.
- Vous m'en voyez ravi. Vous nous avez fait peur le savez-vous ?
- Oui, comment l'oublier d'ailleurs ? Plaisante le majordome dont les yeux croisent pour la première fois ceux du charmant docteur Kramer. On me l'a assez répété et je l'ai aussi vu.
- C'est ce que j'ai cru comprendre. Alors, sur ce point de vue là, quelle est votre impression ?
- Je ne sais si je dois vous en parler docteur, vous allez me prendre pour un fou.
- Détrompez-vous très cher ! Enfin, vous savez que vous pouvez me parler si vous en avez envie. Mais pour le moment, vous devez surtout songer à vous reposer.
- Oh, mais ça va docteur, je me sens de mieux en mieux chaque seconde.
- Certes, certes, mais vous ne courrez pas encore le marathon. Plaisante le docteur Kramer en décochant son sourire ultra bright.
- Mais je vous assure, je me sens en pleine forme. Entièrement ressourcé de l'intérieur. Je Je.. je.. bagaye Xavier.. je ..je vous assure.
- Mais je vous crois cher Xavier. Allez, je vous laisse vous reposer. Vous aurez besoin de forces demain pour affronter les questionnements de votre patronne.
- J'ai tant à dire, à raconter.. je pense qu'on ne sera pas trop de deux pour l'affronter.
- Je me prêterai volontiers à ce jeu. J'y mettrai même mon grain de sel. Vous verrez, on va y arriver.
- Merci Docteur.
- Reposez-vous bien, passez une bonne soirée, et une bonne nuit »
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Mer 8 Oct - 20:29
« Tain, sont vachement bonnes ces pizzas !
- J'avoue, elles sont délicieuses.
- Tu sais maman, on a beau dire, les choses les plus simples sont souvent les meilleures ! On est habitués à une nourriture raffinée avec Xavier, et là, tu vois, on se régale tout autant. Tu me fais marrer, on dirait que tu viens de faire une sacrée découverte. Tiens, essuie toi la bouche, tu t'es mis plein de sauce tomate.
- Hum, oui ! Faudra se faire une soirée comme ça plus souvent !
- Surtout que Xavier ne va pas reprendre le travail de si tôt. Le livreur de pizza va vite nous connaître.
- Laissons lui tout le temps de se remettre. Je vais lui accorder une longue, très longue convalescence.
- Je doute qu'il soit d'accord M'man. Tu le connais, il peut pas tenir plus de cinq minutes sans rien faire.
- Je sais. Et il risque de se fâcher tout rouge si je lui interdis de faire quoique ce soit. En fait, je ne sais pas si je dois le dire, mais par chance ou par malheur, ce qui vient de lui arriver tombe quelque part à point nommé. Xavier vient de fêter ses 65 ans et il ne pourra plus bientôt être en mesure d'accomplir la totalité des tâches qui lui incombaient jusqu'à aujourd'hui. Et encore moins depuis qu'on lui a tiré dessus.
- C'est on ne peut plus clair ! Intervient Virginie. Xavier doit penser à lui à présent. Tu proposes quoi chérie ?
- Pour l'instant, Xavier doit récupérer et on va se le bichonner. Je vais éplucher les petites annonces dès demain et trouver quelqu'un pour le remplacer.
- M'man, tu peux pas te débarrasser de Xavier comme ça !
- Je sais bien. Mais je reste néanmoins sa patronne et il n'aura pas le choix que de faire ce que je lui impose. A savoir, se faire bichonner et finir ses vieux jours avec nous, enfin, s'il le désire.
- N'empêche qu'il faudra lui trouver une occupation.
- T'inquiète pas pour ça mon chéri. Il ne se sentira jamais inutile, si c'est de ça que tu veux parler.
- C'est ça. En fait, c'est tout trouvé M'man. Il a une culture phénoménale, a touché à tout ! Vois, toi même tu lui as demandé tout plein de fois son avis sur des cas épineux et il a toujours eu un regard éclairé sur tout.
- J'en conviens. Il aurait fait un très bon précepteur. Il est calé en tout en fait. Il aurait fait un excellent avocat, un excellent flic, enfin tout quoi. Vous suivre dans vos études, quatre bricoles par ci par là, lui laisser surtout l'entretien du parc et des plantes de la serre. Y'a tout le matériel qu'il faut ! Ca ne le fatiguera pas et ça l'occupera pas mal. Et on continuera de le solliciter comme nous l'avons toujours fait.
- Il viendra s'installer au manoir ?
- Le temps de sa convalescence, s'il le désire, sinon, il pourra rester dans son bungalow. Xavier n'est pas qu'un simple majordome. Il fait partie de la famille.
- Je suis de votre avis sur toute la ligne, sauf qu'il n'acceptera jamais de se sentir diminué. Je veux dire, qu'il voudra continuer de faire ce qu'il faisait avant.. Intervient Noémie après coup
- Mouais.. Bon... et bien, on coupe la poire en deux alors. Il continuera ce qu'il faisait, mais il sera secondé, et puis c'est tout.
- Reste plus qu'à le lui dire. Qui va s'en charger ? Questionne Nathan.
- Le moment venu mon chéri.
- Si tu me permets mon cœur, intervient Virginie. Xavier est sage et plein de bon sens. Je pense que ça devrait le faire. T'a-t-il une seule fois contredite ou contrecarrée dans tes plans ?
- Plus souvent que tu ne le crois mon ange. Mais il l'a toujours fait à bon escient.
- Il le fera encore. Après tout, tu ne lui enlèves rien, il sera juste secondé, c'est tout. »...Puis, avec un petit clin d'oeil qui en dit long « Et si tu embauchais un homme ? »
- Oh, mais je vois où tu veux en venir toi... Petite maligne.
- Bein quoi ? Qu'est-ce-que que j'ai dit de mal ? Pourquoi pas après tout ?
- Non, je pense que je vais laisser à Xavier cette responsabilité. Il a son mot à dire je pense. Et il décidera lui-même des qualités à attendre de son ou sa future partenaire. Tu en penses quoi bébé ?
- Tu n'as pas tort. Et vous, les enfants, vous en dites quoi ?
- Ca paraît logique et ça confortera Xavier sur son importance au manoir.
- Tout à fait.. Mon dieu, j'ai l'impression de manipuler à fond là.
- C'est exactement ce que tu fais chérie. Mais ne te sens pas coupable, ça n'est que pour son bien. Dit Virginie.
- Je sais, je sais chérie. Mais j'ai vraiment l'impression de comploter !
- Moi j'ai plutôt l'impression que nous sommes en train de faire notre premier conseil de famille, et je trouve ça génial ! Coupe Nathan. »
La remarque du jeune homme semble mettre tout le monde d'accord et met fin à la discussion. Louise se dirige vers le frigo et s'adresse à tout le monde, sur un ton impérial.
« Alors, ces messieurs dames prendront bien un dessert ? Alors, je vous propose, au choix : yaourt, yaourt, ou.... yaourt. Putain, on a même pas rempli le frigo..
- ho, quel choix royal ! Plaisante Virginie. Je prendrais volontiers un yaourt, mais je laisse à nos jeunes convives le droit de choisir en premier !
- Ho, merci Virginie ! Yaourt ! Et toi Nathan ?
- Oh, j'hésitais, mais tu m'as décidé soeurette. Ce sera un yaourt pour moi aussi ! »
Nathan, Noémie, Virginie et Louise partent dans un bel éclat de rire. Chacun, en son for intérieur, savoure cet instant singulier qui vient panser la plaie d'un bonheur profondément meurtri.
« Ha, qu'il fait bon enfin s'allonger ! J'ai eu un mal fou à traîner mes fesses dans ces escaliers. J'ai mangé trop de pizza !
- C'était un plaisir de te voir manger ainsi mon ange. Et question propreté, tu as fait concurrence aux gamins de 4 ans..
- A ce point ?
- Oui.
- Tu crois que pour Xavier, on a pris la bonne décision chérie ?
- Je le pense, en effet. Et puis faut qu'il pense à lui. Il a consacré sa vie à ce manoir, à votre famille. A nous à présent de nous occuper de lui.
- Les enfants le considèrent quelque part comme le père qu'ils n'ont jamais eu. C'est homme est un amour.
- Et, il n'a jamais rencontré quelqu'un d'autre depuis Bertrand ?
- Des aventures sans lendemain.. et encore.
- Et, tu trouves pas que le Docteur Kramer est aux petits soins pour lui ?
- Il est charmant cet homme mais je n'ai pas remarqué un comportement particulier vis à vis de Xavier. Il aime son métier, tout simplement. Il ne traite pas ses patients comme des numéros, mais comme des êtres humains. Et ça, ça devient rare.
- C'est vrai.. N'empêche que....
- Roooo, toi et tes sous entendus !
- Je suis persuadée que Xavier a un ticket avec lui. Combien tu paris chérie ?
- Tout ce que tu voudras mon cœur, répond Louise, le regard malicieux.
- Et puis, tu sais, tu ferais mieux de t'occuper de toi, avant de t'occuper des autres.
- Hein ? Demande Louise, le regard interdit, la bouche en cœur devant cette réflexion qui tombe de façon plutôt incongrue. Pourquoi me dis-tu ça ?
- Je disais, chère Madame, que vous la foutez mal pour quelqu'un de votre enseigne, toujours tirée à quatre épingles mais pas fichue de manger correctement.
- Quoi, qu'est-ce-qu'il y a ?
- Il y a tout simplement que tu as encore de la sauce tomate, juste là au coin.. »
Joignant le geste à la parole, Virginie, du bout du pouce, entreprend de retirer la minuscule tâche rouge un peu séchée à la commissure des lèvres de sa compagne. Feignant de n'y parvenir avec son appendice, elle approche tendrement son visage près de celui de Louise, sur lequel elle dépose un baiser délicat du bout des lèvres avant de redescendre sur le coin de sa bouche et de l'embrasser à nouveau. Du bout de sa langue, elle vient savourer le goût sucré salé de l'ourlet de sa bouche avant de goûter pleinement au fruit qui s'offre à elle.
Le regard de Louise se baisse sur le décolleté du déshabillé de Virginie qu'elle regarde dans une infinie tendresse avant de lui sourire et répondre à son baiser et de le rendre plus profond et passionné, signifiant à sa blonde maîtresse une envie grandissante.
Assises au bord de la couche, leurs bouches toujours scellées, les mains des deux femmes caressent leurs épaules respectives avant de faire glisser lentement les bretelles de leur déshabillé, arrachant à l'une comme à l'autre des frissons annonciateurs du plaisir qu'elles vont s'offrir.
Sans attendre, Louise invite Virginie à s'allonger sur le lit avant de venir la couvrir de son corps en ébullition. Répondant à l'invite de sa maîtresse, elle s'abandonne dans un tourbillon d'amour et de tendresse, offrant sans retenue sa bouche pulpeuse aux lèvres gourmandes de Louise, ainsi qu'à ses mains expertes qui commencent une lente et minutieuse exploration de son corps. Virginie, pliant sous les assauts langoureux de Louise, décide de lui rendre toute sa tendresse en lui prodiguant les mêmes caresses mais se trouve soudain interrompue dans son élan par une main qui vient emprisonner ses poignets au dessus de sa tête.
Se détachant légèrement de sa blonde femme, Louise pose ensuite l'autre main sur son doux visage, l'empêchant ainsi d'émettre le moindre son, l'invitant ainsi, à se rendre complice des desseins qu'elle vient d'imaginer pour elle. Louise se lève alors doucement, laissant allongée sur le lit sa compagne déjà en transe. Elle décroche doucement du lit à baldaquin pans d'étoffe légère avant de les rouler sur eux mêmes et de feindre de les nouer autour des poignets de Virginie, agréablement surprise de cette petite mise en scène.
Louise entreprend ensuite de les nouer symboliquement aux montants en tek de la couche avant de revenir à pas feutrés auprès de sa maîtresse et de s'agenouiller à ses côtés. Une fois passée sa lourde et ondoyante chevelure brune derrière son cou gracile, Louise se penche sur Virginie et, avec une infinie patience et tendresse, sème des baisers de feu sur tout son corps avant de se concentrer sur des zones plus sensibles.
Elle remonte jusque dans son cou sur lequel sa langue trace des sillons humides avant de remonter le long de la carotide où elle sent le pouls de Virginie s'accélérer sensiblement et d'investir le lobe de son oreille alors que sa main vient se placer sur son ventre et l'honore.
« Je t'aime mon amour, susurre Louise dans l'oreille de la blonde. Laisse moi moi t'aimer, laisse moi rattraper le temps perdu. Abandonne toi à moi mon ange. Ton plaisir est le mien et j'en ai tant à t'offrir.
- Je suis à toi chérie... J'aime sentir tes mains sur moi. Tes caresses sont de douces tortures.
- Je suis ton bourreau, tu es ma suppliciée..
- J'aime mon bourreau
- J'aime ma victime..
- Bourreau, fais ton devoir..
- A vos ordres Madame.. Une dernière volonté ?
- Fais moi l'amour bourreau. »
- J'avoue, elles sont délicieuses.
- Tu sais maman, on a beau dire, les choses les plus simples sont souvent les meilleures ! On est habitués à une nourriture raffinée avec Xavier, et là, tu vois, on se régale tout autant. Tu me fais marrer, on dirait que tu viens de faire une sacrée découverte. Tiens, essuie toi la bouche, tu t'es mis plein de sauce tomate.
- Hum, oui ! Faudra se faire une soirée comme ça plus souvent !
- Surtout que Xavier ne va pas reprendre le travail de si tôt. Le livreur de pizza va vite nous connaître.
- Laissons lui tout le temps de se remettre. Je vais lui accorder une longue, très longue convalescence.
- Je doute qu'il soit d'accord M'man. Tu le connais, il peut pas tenir plus de cinq minutes sans rien faire.
- Je sais. Et il risque de se fâcher tout rouge si je lui interdis de faire quoique ce soit. En fait, je ne sais pas si je dois le dire, mais par chance ou par malheur, ce qui vient de lui arriver tombe quelque part à point nommé. Xavier vient de fêter ses 65 ans et il ne pourra plus bientôt être en mesure d'accomplir la totalité des tâches qui lui incombaient jusqu'à aujourd'hui. Et encore moins depuis qu'on lui a tiré dessus.
- C'est on ne peut plus clair ! Intervient Virginie. Xavier doit penser à lui à présent. Tu proposes quoi chérie ?
- Pour l'instant, Xavier doit récupérer et on va se le bichonner. Je vais éplucher les petites annonces dès demain et trouver quelqu'un pour le remplacer.
- M'man, tu peux pas te débarrasser de Xavier comme ça !
- Je sais bien. Mais je reste néanmoins sa patronne et il n'aura pas le choix que de faire ce que je lui impose. A savoir, se faire bichonner et finir ses vieux jours avec nous, enfin, s'il le désire.
- N'empêche qu'il faudra lui trouver une occupation.
- T'inquiète pas pour ça mon chéri. Il ne se sentira jamais inutile, si c'est de ça que tu veux parler.
- C'est ça. En fait, c'est tout trouvé M'man. Il a une culture phénoménale, a touché à tout ! Vois, toi même tu lui as demandé tout plein de fois son avis sur des cas épineux et il a toujours eu un regard éclairé sur tout.
- J'en conviens. Il aurait fait un très bon précepteur. Il est calé en tout en fait. Il aurait fait un excellent avocat, un excellent flic, enfin tout quoi. Vous suivre dans vos études, quatre bricoles par ci par là, lui laisser surtout l'entretien du parc et des plantes de la serre. Y'a tout le matériel qu'il faut ! Ca ne le fatiguera pas et ça l'occupera pas mal. Et on continuera de le solliciter comme nous l'avons toujours fait.
- Il viendra s'installer au manoir ?
- Le temps de sa convalescence, s'il le désire, sinon, il pourra rester dans son bungalow. Xavier n'est pas qu'un simple majordome. Il fait partie de la famille.
- Je suis de votre avis sur toute la ligne, sauf qu'il n'acceptera jamais de se sentir diminué. Je veux dire, qu'il voudra continuer de faire ce qu'il faisait avant.. Intervient Noémie après coup
- Mouais.. Bon... et bien, on coupe la poire en deux alors. Il continuera ce qu'il faisait, mais il sera secondé, et puis c'est tout.
- Reste plus qu'à le lui dire. Qui va s'en charger ? Questionne Nathan.
- Le moment venu mon chéri.
- Si tu me permets mon cœur, intervient Virginie. Xavier est sage et plein de bon sens. Je pense que ça devrait le faire. T'a-t-il une seule fois contredite ou contrecarrée dans tes plans ?
- Plus souvent que tu ne le crois mon ange. Mais il l'a toujours fait à bon escient.
- Il le fera encore. Après tout, tu ne lui enlèves rien, il sera juste secondé, c'est tout. »...Puis, avec un petit clin d'oeil qui en dit long « Et si tu embauchais un homme ? »
- Oh, mais je vois où tu veux en venir toi... Petite maligne.
- Bein quoi ? Qu'est-ce-que que j'ai dit de mal ? Pourquoi pas après tout ?
- Non, je pense que je vais laisser à Xavier cette responsabilité. Il a son mot à dire je pense. Et il décidera lui-même des qualités à attendre de son ou sa future partenaire. Tu en penses quoi bébé ?
- Tu n'as pas tort. Et vous, les enfants, vous en dites quoi ?
- Ca paraît logique et ça confortera Xavier sur son importance au manoir.
- Tout à fait.. Mon dieu, j'ai l'impression de manipuler à fond là.
- C'est exactement ce que tu fais chérie. Mais ne te sens pas coupable, ça n'est que pour son bien. Dit Virginie.
- Je sais, je sais chérie. Mais j'ai vraiment l'impression de comploter !
- Moi j'ai plutôt l'impression que nous sommes en train de faire notre premier conseil de famille, et je trouve ça génial ! Coupe Nathan. »
La remarque du jeune homme semble mettre tout le monde d'accord et met fin à la discussion. Louise se dirige vers le frigo et s'adresse à tout le monde, sur un ton impérial.
« Alors, ces messieurs dames prendront bien un dessert ? Alors, je vous propose, au choix : yaourt, yaourt, ou.... yaourt. Putain, on a même pas rempli le frigo..
- ho, quel choix royal ! Plaisante Virginie. Je prendrais volontiers un yaourt, mais je laisse à nos jeunes convives le droit de choisir en premier !
- Ho, merci Virginie ! Yaourt ! Et toi Nathan ?
- Oh, j'hésitais, mais tu m'as décidé soeurette. Ce sera un yaourt pour moi aussi ! »
Nathan, Noémie, Virginie et Louise partent dans un bel éclat de rire. Chacun, en son for intérieur, savoure cet instant singulier qui vient panser la plaie d'un bonheur profondément meurtri.
« Ha, qu'il fait bon enfin s'allonger ! J'ai eu un mal fou à traîner mes fesses dans ces escaliers. J'ai mangé trop de pizza !
- C'était un plaisir de te voir manger ainsi mon ange. Et question propreté, tu as fait concurrence aux gamins de 4 ans..
- A ce point ?
- Oui.
- Tu crois que pour Xavier, on a pris la bonne décision chérie ?
- Je le pense, en effet. Et puis faut qu'il pense à lui. Il a consacré sa vie à ce manoir, à votre famille. A nous à présent de nous occuper de lui.
- Les enfants le considèrent quelque part comme le père qu'ils n'ont jamais eu. C'est homme est un amour.
- Et, il n'a jamais rencontré quelqu'un d'autre depuis Bertrand ?
- Des aventures sans lendemain.. et encore.
- Et, tu trouves pas que le Docteur Kramer est aux petits soins pour lui ?
- Il est charmant cet homme mais je n'ai pas remarqué un comportement particulier vis à vis de Xavier. Il aime son métier, tout simplement. Il ne traite pas ses patients comme des numéros, mais comme des êtres humains. Et ça, ça devient rare.
- C'est vrai.. N'empêche que....
- Roooo, toi et tes sous entendus !
- Je suis persuadée que Xavier a un ticket avec lui. Combien tu paris chérie ?
- Tout ce que tu voudras mon cœur, répond Louise, le regard malicieux.
- Et puis, tu sais, tu ferais mieux de t'occuper de toi, avant de t'occuper des autres.
- Hein ? Demande Louise, le regard interdit, la bouche en cœur devant cette réflexion qui tombe de façon plutôt incongrue. Pourquoi me dis-tu ça ?
- Je disais, chère Madame, que vous la foutez mal pour quelqu'un de votre enseigne, toujours tirée à quatre épingles mais pas fichue de manger correctement.
- Quoi, qu'est-ce-qu'il y a ?
- Il y a tout simplement que tu as encore de la sauce tomate, juste là au coin.. »
Joignant le geste à la parole, Virginie, du bout du pouce, entreprend de retirer la minuscule tâche rouge un peu séchée à la commissure des lèvres de sa compagne. Feignant de n'y parvenir avec son appendice, elle approche tendrement son visage près de celui de Louise, sur lequel elle dépose un baiser délicat du bout des lèvres avant de redescendre sur le coin de sa bouche et de l'embrasser à nouveau. Du bout de sa langue, elle vient savourer le goût sucré salé de l'ourlet de sa bouche avant de goûter pleinement au fruit qui s'offre à elle.
Le regard de Louise se baisse sur le décolleté du déshabillé de Virginie qu'elle regarde dans une infinie tendresse avant de lui sourire et répondre à son baiser et de le rendre plus profond et passionné, signifiant à sa blonde maîtresse une envie grandissante.
Assises au bord de la couche, leurs bouches toujours scellées, les mains des deux femmes caressent leurs épaules respectives avant de faire glisser lentement les bretelles de leur déshabillé, arrachant à l'une comme à l'autre des frissons annonciateurs du plaisir qu'elles vont s'offrir.
Sans attendre, Louise invite Virginie à s'allonger sur le lit avant de venir la couvrir de son corps en ébullition. Répondant à l'invite de sa maîtresse, elle s'abandonne dans un tourbillon d'amour et de tendresse, offrant sans retenue sa bouche pulpeuse aux lèvres gourmandes de Louise, ainsi qu'à ses mains expertes qui commencent une lente et minutieuse exploration de son corps. Virginie, pliant sous les assauts langoureux de Louise, décide de lui rendre toute sa tendresse en lui prodiguant les mêmes caresses mais se trouve soudain interrompue dans son élan par une main qui vient emprisonner ses poignets au dessus de sa tête.
Se détachant légèrement de sa blonde femme, Louise pose ensuite l'autre main sur son doux visage, l'empêchant ainsi d'émettre le moindre son, l'invitant ainsi, à se rendre complice des desseins qu'elle vient d'imaginer pour elle. Louise se lève alors doucement, laissant allongée sur le lit sa compagne déjà en transe. Elle décroche doucement du lit à baldaquin pans d'étoffe légère avant de les rouler sur eux mêmes et de feindre de les nouer autour des poignets de Virginie, agréablement surprise de cette petite mise en scène.
Louise entreprend ensuite de les nouer symboliquement aux montants en tek de la couche avant de revenir à pas feutrés auprès de sa maîtresse et de s'agenouiller à ses côtés. Une fois passée sa lourde et ondoyante chevelure brune derrière son cou gracile, Louise se penche sur Virginie et, avec une infinie patience et tendresse, sème des baisers de feu sur tout son corps avant de se concentrer sur des zones plus sensibles.
Elle remonte jusque dans son cou sur lequel sa langue trace des sillons humides avant de remonter le long de la carotide où elle sent le pouls de Virginie s'accélérer sensiblement et d'investir le lobe de son oreille alors que sa main vient se placer sur son ventre et l'honore.
« Je t'aime mon amour, susurre Louise dans l'oreille de la blonde. Laisse moi moi t'aimer, laisse moi rattraper le temps perdu. Abandonne toi à moi mon ange. Ton plaisir est le mien et j'en ai tant à t'offrir.
- Je suis à toi chérie... J'aime sentir tes mains sur moi. Tes caresses sont de douces tortures.
- Je suis ton bourreau, tu es ma suppliciée..
- J'aime mon bourreau
- J'aime ma victime..
- Bourreau, fais ton devoir..
- A vos ordres Madame.. Une dernière volonté ?
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Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)
Jeu 9 Oct - 9:47
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