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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Jeu 9 Oct - 10:04
Douce torture que voilà... Bon ok :tusors: Ange
mielpops
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mer 15 Oct - 21:31
Louise rapproche son visage de celui de Virginie et, du bout des lèvres, souffle un air chaud sur sa bouche avant de lui délivrer un baiser magistral. Elle continue son souffle léger dans le cou de sa maîtresse, descendant lentement au niveau des clavicules, puis dans la vallée de ses seins, arrachant déjà à Virginie les prémices de l'impatience. Elle continue quelques instants cette délicieuse torture, naviguant de la naissance de son cou à celle de ses magnifiques globes de chair déjà dressés par le plaisir et l'envie.




La main de Louise se rapproche peu à peu et entame un ballet délicat sur le ventre de Virginie avant de s'immiscer sous le fin tissu de satin et de savourer le grain de sa peau chaude et laiteuse. Ce simple contact met en émoi tout le corps de la jeune blonde qui frissonne de rechef, encourageant Louise à pousser plus loin ses investigations. Cette dernière remonte lentement sur le ventre de Virginie. De ses mains ardentes, elle caresse les flancs, redescend sur le ventre parfaitement plat de Virginie, puis encore un peu plus bas, frôlant son mont de Vénus.





Elle parcours ensuite le chemin en sens inverse, plaçant sa main droite sous son sein, qu'elle caresse doucement avant de prendre à pleine paume et de l'investir avec un peu plus d'ardeur. Virginie frémit et Louise vient cueillir sur ses lèvres le fruit de ses émotions avant de redescendre rejoindre sa main et d'embrasser son sein dont la pointe darde fièrement sous la légère étole. Après avoir embrassé à maintes reprises le petit bout de chair durci, elle entreprend de le pincer du bout de ses lèvres et de le titiller de sa langue, humidifiant le tissu et faisant apparaître une aréole brune fort qu'elle délivre de sa prison avant de la savourer à pleine bouche.




Elle passe d'un globe à l'autre avec de plus en plus de frénésie alors que sa main devient de plus en plus ardente et précise dans son entreprise, vagabondant sur sa cuisse fine, descendant par l'extérieur, et remontant à l'intérieur, se rapprochant à chaque passage de l'objet de ses désirs.
L'impatience de Virginie grandit, au grand plaisir de Louise qui se complaît à prolonger ses douces tortures, aussi savantes que lancinantes, augmentant de façon empirique un plaisir que Louise aime à cultiver.




L'avocate stoppe quelques instants ses investigations, le temps de chevaucher sa compagne et de la débarrasser entièrement des derniers bastions de tissu, derniers remparts à ses desseins, après avoir pris soin de la libérer de ses liens symboliques. Virginie en profite pour enlacer sa compagne et la plaquer contre elle, mais Louise réagit et l'invite dans un sourire coquin à repositionner ses bras dans leur position originelle. La blonde se plie malicieusement aux ordres de sa belle mais se contorsionne, l'emprisonnant ainsi de ses jambes.




D'un coup de rein calculé, Virginie oblige sa compagne à se caler au plus près de son corps, contre son intimité avide de sensations et de caresses plus précises. Louise feint de perdre l'équilibre et vient couvrir le corps de son amante qui se met à onduler, lui signifiant d'aller plus loin dans ses investigations, ce que Louise ne tarde pas à faire en insérant une de ses mains entre leurs bas ventre, à la recherche de l'antre humide et chaud qui s'offre à elle.




Sa main, puis ses doigts, peu à peu, entrent en contact avec les chairs molles et détrempées avant de fouiller un peu plus loin et de découvrir un bourgeon dur et fier qu'elle se met à caresser doucement. Appuyant de son bassin, elle fait entrer dans la danse un mouvement de hanches calculé dont le rythme les entraîne toutes deux dans un tourbillon de volupté. Les doigts de Louise s'immiscent dans la fente offerte de Virginie, glissant sans problème et roulant sur son clitoris affamé de caresses. Virginie gémit, Virginie ondule, Louise n'en a pas fini. Elle glisse peu à peu le long du corps de sa belle, parsemant sa peau de centaines de baisers brûlants sans cesser l'exploration de ses mains gourmandes. Elle arrive à hauteur du bas ventre de Virginie, le caresse de son nez, de ses joues, de sa bouche, prolonge un instant encore et glisse sa tête entre ses cuisses généreusement ouvertes.
Louise embrasse l'intérieur des jambes musclées et fermes de sa compagne, là où la peau se fait fine et sensible, là où naissent les premiers frissons, là où l'envie devient intenable. Pendant quelques instants, Louise se délecte des effets que produisent ses lèvres sur sa compagne, jouissant de ses pleins pouvoirs sur elle. Virginie ondule, tangue, cherche la bouche de sa partenaire qui la fuit, se jouant encore de son impatience grandissante.




Puis, Virginie, n'y tenant plus, enserre sa compagne entre ses cuisses et d'un coup de rein savant, l'invite à investir au plus vite son intimité. Louise, dans une lenteur calculée cède alors aux désirs de Virginie dont le râle rauque et profond traduit la satisfaction alors que sa bouche vient goûter à son fruit défendu.
La langue de Louise sort de sa cachette et se met à laper, lentement d'abord, puis sans vergogne, le petit coquin sorti de sa cachette. Virginie ferme les yeux, Virginie se tord de plaisir, Louise lèche et titille sans retenue le clitoris de sa belle, retient sur sa langue, chaque goutte du précieux et généreux nectar de sa jeune maîtresse. Le bassin de la blonde secrétaire se marie au rythme de plus en plus cadencé de la tête de l'avocate qui s'affaire sans relâche entre ses cuisses jusqu'à ce qu'une puissante vague de fond s'empare de tout son corps qui finit par se tendre et se cambrer dans une jouissance extrême.

mielpops
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mer 15 Oct - 21:32
« Alors, Max, quoi de neuf ?
- J'ai mis tous mes contacts sur le coup Walter. Mais comme je t'ai dit, trouver cette garce est mission impossible.
- Rien à foutre, tu te démerdes, je veux sa tête tu m'entends ?
- Je sais bien. Comme tu sais tout aussi bien que moi que les chances de réussite sont vraiment faibles, pour pas dire inexistantes. Cette nana est une anguille. Combien de fois va-t-il falloir que je te le répète ? A quoi ça sert de s'acharner sur elle alors que tout est de la faute de ce gros con de Jeff ?
- Tu me gonfles Max. Tu connais ma devise. Rien ne doit m'empêcher de faire mon business et si cette pute n'avait pas été là, je serais tranquille au soleil de Californie à l'heure qu'il est et pas en train de croupir dans ce trou à rats au milieu de ces minables.
- Tu vas vite sortir d'ici. A toi de jouer maintenant. Es-tu sûr de ton coup ?
- Je tiens plus ici. Faut que je sorte, tu m'entends ? Je dois reprendre le business et redorer mon blason avec les Colombiens avant de me faire descendre à mon tour, tu comprends ?
- Je veux juste que tu sois sûr de ton coup.
- Je te paie pour faire ce que je dis. Le reste ça me regarde, ok ? Alors, me fais pas chier Max, s'il te plait.
- Ok, ok, je m'inquiète pour toi, c'est tout.
- Tu t'inquiètes plutôt pour ton compte en banque Max, me raconte pas de salade.
- Putain, Walter, tu me connais, on bosse depuis combien de temps ensemble ?
- Assez pour savoir que si je te payais pas ce que je te paye, tu m'aurais déjà planté un poignard dans le dos. Sous tes airs de ne pas y toucher, tu es le pire des salauds, mais c'est pour ça que je t'ai choisi.
- Je suis touché du compliment mais pour autant que je sache, t'as jamais été déçu de mes services.
- Si c'était pas le cas, tu boufferais déjà les pissenlits par les racines. Et j'espère que t'as pas une idée derrière la tête pour te débarrasser de moi.
- Arrête ta parano Walter. Tout est prêt comme tu me l'as dit. Le reste ne tient qu'à toi. Et j'espère que tu es sûr de ton coup. C'est très risqué ce que tu t'apprêtes à faire et c'est même pas sûr que ça réussisse.
- Plutôt crever que de rester ici, tu m'entends ?
- C'est toi qui vois. Mais si tu y restes, oui, je m'inquiète, je deviens quoi dans l'histoire ?
- Je me fais pas de souci pour toi Max. Une ordure de ton espèce va vite se recaser. Le seul souci est, est-ce-que tu seras aussi bien payé que ce que je te paye moi.. Hein Max, c'est ça, le vrai problème car tu sais que tu trouveras du taff sans problème.
- Je persiste en disant que ce que tu projettes de faire est pure folie.
- Je rêve, Max, toi, tu as du cœur ? Tu éprouves de la compassion pour moi ?
- Tu ne dois pas prendre ton cas pour une généralité Walter. Et ne pense pas que ce qui fait défaut chez toi, fait systématiquement défaut chez les autres. Alors oui, tu me payes bien, oui, je suis le pire des salauds, mais tu es devenu un ami et je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Mais ça, c'est quelque chose que tu ne comprends pas, visiblement.
- J'ai bien envie de te croire Max.
- Va te faire foutre Walter. Tu penses ce que tu veux, j'en ai rien à foutre. Tu m'emmerdes. Sache que tout est prêt comme tu l'as exigé. La bagnole, l'avion, les semeurs et les nettoyeurs. Pour le reste, ça ne dépend que de toi. »








Le docteur Kramer pénètre dans la chambre de son patient favori et le salut de son sourire imparable. Xavier, du fond de son lit, encore affaibli, lui rend son sourire.
« Bonjour Docteur, ça va ?
- C'est à moi de vous poser cette question Xavier, et non l'inverse ! Répond Kramer un ton enjoué.
- Ca fait cinq fois depuis ce matin que vous venez. Je ne compte pas la nuit, ni même les jours où vous êtes supposé être en congé.
- Vous connaissez ma devise cher Xavier. Le travail et les patients, c'est ma vie.
- Vous ne vous reposez donc jamais ?
- Si si, je vous rassure.
- Vous n'avez personne, enfin, je veux dire, vous n'avez pas de famille en Allemagne ?
- Si, mes parents.
- Vous ne les voyez jamais ?
- Je les ai vus la dernière fois il y a plus de trente ans.
- Pourquoi, comment ça ? Pourquoi depuis si longtemps ?
- Mes parents m'ont renié quand ils ont eu vent de mon orientation sexuelle. Un pédé dans la famille, ça le fait pas.
- Je comprends ce que vous voulez dire. J'ai eu le même souci, on ne m'a jamais accepté. Il n'y a que les parents de Louise qui ont su me comprendre et qui ne m'ont pas jugé.
- Ca fait longtemps que vous travaillez pour eux ?
- Quarante ans. J'ai vu Louise grandir, je l'ai vue se marier, vu ses enfants naître et je l'ai vue aussi souffrir à cause de ce.....
- L'avocat pourri. Je me demande comment elle a fait pour aimer un tel salaud.
- C'est la question que je me pose aussi. Mais elle est heureuse à présent avec Virginie.
- Vous n'avez jamais eu quelqu'un qui a partagé votre vie ?
- Si, mais il est décédé depuis longtemps. Louise m'a soutenu, elle m'a été d'un grand secours quand Serge est tombé malade. Nous l'avons accompagné jusqu'au bout de la maladie.
- Oh, je suis désolé. Et vous n'avez jamais songé à refaire votre vie depuis ?
- Non. En fait, je n'ai pas trouvé..Je n'ai pas trop cherché non plus. Et puis, il y avait le travail au manoir, et Nathan et Noémie.
- Ces enfants ont l'air de vous aimer .. comme si vous étiez leur propre père.
- C'est vrai et j'en suis fier. Leur père n'a jamais été aimant avec eux, préférant s'occuper de ses sales affaires. Même Louise, elle en a souffert. Alors, j'ai essayé de combler le vide comme j'ai pu.
- Vous semblez y avoir parfaitement réussi. Il est clair que ces gosses vous adorent.
- Oui.. et je les aime comme mes propres enfants. Si Louise veut encore de moi après ce qui vient de se passer, je veux finir ma vie au manoir. Je ne suis plus bon à rien à présent.
- Comment vous parlez de vous cher Xavier !? Vous avez failli mourir, mais vous vous êtes battu comme un chef, vous êtes costaud et voyez, vous êtes en pleine forme. Certes, il vous faudra vous modérer. Oh, pas seulement à cause de ce qu'il vous est arrivé, mais aussi parce-qu'il est temps de penser un peu à vous, vous ne croyez pas ?
- Je ne sais rien faire d'autre que m'occuper du manoir et de Louise, et des enfants !
- Loin de moi l'idée de vous couper de tout ça Xavier ! Ce que je veux vous dire, c'est que vous devez sortir, voir du monde, voyager..
- Je suis seul. Je ne vois pas l'intérêt.
- Vous êtes costaud, mais vous êtes aussi une tête de mule ! Ce que je vous dis de faire, ce que je vais vous marquer sur une ordonnance spéciale, c'est de vivre, tout simplement.
- Avec ce que j'ai vu de l'autre côté, je pense que j'ai fait le voyage le plus extraordinaire qu'il soit possible de faire dans une vie.
- Je vous l'accorde. Mais j'aimerais en savoir plus sur ce voyage de l'autre côté du voile Xavier. Mais je ne veux pas vous importuner ici même alors que vous récupérez. J'ai envie de recueillir votre témoignage.
- Ce qui veut dire ?
- Que l'on pourrait se voir en dehors de ces murs. Parler de tout ça devant une bonne bière ou un bon repas. Vous en pensez quoi ? Et puis, ça vous changerait un peu les idées, plutôt que de rester toujours enfermé au manoir.
- Mais j'aime mon manoir !
- Je n'en doute pas une seconde Xavier. Vous êtes un indécrottable. Si vous ne voulez pas quitter le manoir, alors, accordez moi au moins l'autorisation de venir vous y rendre visite !
- Je n'y vois aucun inconvénient, mais il faudra que j'an parle à Louise.
- Ah, mais c'est déjà fait mon cher. Je me suis permis de le lui demander et elle a gentiment accepté. J'ai appris que vous aviez votre maison individuelle ?
- Oui, un petit pavillon bien à moi.
- Vous êtes comme un pacha dites-moi ! Plaisante Kramer.
- Je n'ai pas à me plaindre.. Mais comment se fait-il que j'ai l'impression que l'on complote dans mon dos docteur ?
- Hans, appelez moi Hans. Et pour répondre à votre question, c'est peut etre parce que vous me plaisez, dans tous les sens du terme ou, que vous êtes un cas intéressant, scientifiquement parlant.. Mais peut-être refusez-vous tout simplement ma compagnie ou de partager votre expérience, ce que je peux fort bien comprendre et je ne m'en offenserai pas. Même si j'éprouverai un regret certain.
- Non, non, je n'ai pas dit cela doc.. Hans. Je veux bien répondre à toutes les questions que vous me poserez. Mais en revanche, vous serez aussi ma bête curieuse. Votre compagnie est très agréable et j'ai envie d'en apprendre plus sur vous.
- Je n'en attendais pas moins Xavier. Et je me réjouis déjà de nos futures rencontres. Ca égaiera nos vies, à tous les deux. Sur ce, je cesse de vous importuner. Je continue ma ronde. Je repasse vous voir un peu plus tard, enfin, si vous le permettez.
- En tant que médecin, ou en tant qu'ami ? Questionne Xavier dont un large sourire éclaire le visage.
- Je crois que vous connaissez déjà la réponse Xavier. Mais je vais vous le dire quand même. C'est en ami, dorénavant que je viendrai vous visiter. »
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mer 15 Oct - 21:33
Les douches sont étrangement désertes et cela n'est pas pour déplaire à Lemoux qui déteste se montrer aux autres codétenus. Il glisse le long des murs pavés de carrelage blanc, aussi blafard que les luminaires qui l'éclairent. Le silence de l'endroit, pesant est déchiré par les sarcasmes et les boutades bien grasses des autres prisonniers restés dans leurs cellules.



Lemoux arrive sous la première douche qui se présente à lui et prend soin de se dévêtir, tranquillement. Il range soigneusement sa tenue sur un des bancs placés à cet effet. Lentement, il se retourne et se positionne sous le pommeau de douche d'où sort un jet d'eau chaude apaisant et bienfaiteur. Sa nuit, plutôt agitée et plongée dans des rêves de luxure et de richesses qu'il ne connaîtra probablement plus jamais, lui ont laissé un goût amer au réveil, au retour brutal à la réalité des choses.


Le liquide brûlant se répand en milliers de cristaux que viennent titiller les rais de lumière de la pièce, donnant à son corps légèrement bedonnant, les éclats d'une armure scintillante.



Son réveil se fait tout en douceur, il savoure chaque seconde de ce moment unique, isolé de ce monde carcéral qu'il exècre, un monde qu'il a évité de nombreuses années durant à bon nombre de ses clients et dont il n'est pas sûr de pouvoir se sortir lui-même un jour. Ses rêves de toute puissance se sont effondrés le jour où le commissaire Gavoilhe et ses hommes lui ont passé les menottes aux poignets, pris en flagrant délit comme un jeune débutant, et, enfin, Corinne, la superbe fausse sotte qui l'a doublé en beauté qu'il rêve d'étrangler de ses propres mains. Le coup de pied envoyé à son animal de compagnie lui arrache un léger sourire mais apporte une légère consolation à son désir de vengeance. Il se tient la promesse de la retrouver coûte que coûte, peu importe le temps que cela prendra et ce que cela lui coûtera. Avec un peu de chance, il aura la possibilité de contacter son ami de toujours, Walter. Et à tout prendre, peut-être que son avocat, Max, pourrait l'aider à se sortir de ce mauvais pas. Il n'y en a pas deux comme lui dans le milieu pour sauver les cas désespérés comme le sien.


Le bruit assourdissant de l'eau qui tombe abondamment sur lui, il n'entend pas les petits bruits et les pas qui se rapprochent de lui. Soudain, il sent une main puissante s'agripper à son bras et qui le tire brutalement hors du rideau d'eau.
« Que....
- Alors joli petit avocat, t'as pas peur de prendre une douche tout seul ?
- Quoi, qu'est-ce-que vous me voulez ?
- Tout seul, et tout nu, personne aux alentours, tu aimes vraiment le risque mon mignon.
- Fous moi la paix avorton.
-Hoho, maman, j'ai peur..
- Tu peux, crois moi, tu sais pas à qui tu as en face de toi !
- Ho mais si mais si ! L'avocat pourri qui se fait pincer les poches pleines de dope et dont la femme se paye une bonne tranche en se faisant brouter le minou.
- Espèce de salaud.. je..
- Quoi, quoi, tu crois faire quoi ici, espèce de minable ? Tu ne fais plus la loi ici mon grand. T'es rien, tu m'entends, t'es plus rien ici !
- Quand je vais sortir d'ici, tu verras de quel bois je me chauffe connard !
- Oh le bouffon, il croit qu'il va sortir.. Mais tu rêves ma poule ! T'es fini, grillé, calciné. T'es mort ! Hey, les gars, vous avez vu ça ? Le petit, il sort les crocs !
- Yep, on a entendu man, répondent à l'unisson, deux autres codétenus surgis des vapeurs de la douche.
- Alors, ça te fait quoi d'être cocu par une gouine mec ?
- Rien à foutre, c'est plus ma femme..
- Oh, le macho fait queue basse ! Ne me dis pas que ça te fout pas les boules, je te crois pas. Ta réputation t'a précédé. Mais je vais te faire changer d'avis sur les hommes mec. Ton petit cul va en prendre pour son grade. Tu m'en redemanderas même, tu pourras plus te passer de ma bite.
- Dégage espèce de pédé, ou je te tue..
- Je crois que t'es pas en position de lutter mon gars ! Répond le grand black en défaisant sa braguette sous laquelle apparaît une bosse significative.. Puis, s'adressant à ses acolytes. Hey les mecs, tenez le bien, je vais lui défoncer le cul jusqu'aux amygdales.
- Défoule toi Doctoré, on te le tient ton petit poulet. Il pourra pas s'échapper.
- Putain, lâchez moi enfoirés, lâchez moi ou je vous bute l'un après l'autre.
- Allez, sois gentil, prête moi ton cul.. répond celui qu'on a surnommé Doctoré à cause de sa ressemblance avec l'acteur Peter Marsha dans Spartacus. Tu le regretteras pas.. dit-il dans un sourire sarcastique.
- Me touchez pas ! Lance dans un cri de désespoir l'avocat, dont les efforts pour se défaire des griffes de ses agresseurs est à présent réduit à néant.
- Laisse toi faire mon mignon. Ca sert à rien de te débattre, tu vas passer à la casserole de toute façon.
- Noooooooon »





Dans un dernier effort dérisoire, Lemoux tente de se libérer de l'emprise des deux hommes de main de Doctoré et ne réussit qu'à grimacer de douleur tant il est fortement maintenu.


« Collez le contre le mur les gars et maintenez le fermement.. »


Dégageant entièrement son impressionnant pieu noir de son pantalon, Doctoré se rapproche de sa victime, un sourire aux lèvres, écumant de plaisir et de sadisme.
Un cri de douleur et d'effroi s'élève alors dans la salle des douches alors que Doctoré savoure son plaisir sans vergogne dans des va et vient de plus en plus rapides et brutaux.
Quelques brefs instants plus tard, qui paraissent une éternité à Jeff, le grand Noir se sépare de sa victime dans un mouvement de satisfaction extrême avant de remballer l'objet du délit et de prendre le chemin de la sortie. Il s'adresse à Lemoux dans un souffle à peine audible, mais avec un regard aussi noir que sa peau.


« Tu vas vite t'en remettre l'avocat. Je suis sûr que tu as aimé. A bientôt et merci. T'es un super coup, je reviendrai »


A ces mots, un puissant sourire sort de sa gorge, un sourire qui fait frissonner Lemoux qui s'est laissé glisser le long de la paroi et gît à même le sol, blessé dans le corps et dans l'âme. Ses bourreaux disparaissent aussi soudainement qu'ils sont apparus, totalement indifférents au sort de leur victime.


Lemoux reprend ses esprits quelques instants plus tard. Rassemblant ces forces, il parvient à se redresser et à se mettre sur ses jambes encore tremblantes de stupeur et de rancoeur. Il se promet de faire payer à ces trois là, le calvaire qu'ils viennent de lui faire subir, et de le leur faire payer très cher.












« Ton mari fait encore parler de lui !
- Ah, ils disent quoi cette fois-ci ?
- Rien de plus qu'on ne sait déjà mon cœur, mais ce qui m'amuse, c'est le petit encart qu'ils ont mis juste en dessous de l'article.
- Ah bon ? Et c'est quoi ?
- Je me marre toute seule. Il a fait passer par son avocat un article concernant les conditions de détention..
- Bah, le sujet habituel quoi !
- Non, mais lui, c'est pas la bouffe ou la surpopulation dont il souffre, mais la fréquentation qu'on peut faire en prison.. Attends... Ah oui, Monsieur se plaint que sa cellule est trop petite pour quelqu'un comme lui, qu'il n'y a aucune intimité etc etc..
- J'hallucine.. Il pensait qu'il allait se retrouver au Ritz ou quoi ? Répond Louise dans un bel éclat de rire. Il a eu le palace qu'il méritait et je déplore une chose : Que cela ne se soit pas produit bien avant. J'aurais jamais du aider ce fumier. Ce que j'ai pu être naïve.
- Non ma chérie, tu étais juste amoureuse..
- Peut-être, mais en tout cas, pas de la même personne. Ce que je peux regretter..
- Tu n'as rien à regretter ma puce, tu as agi suivant ton cœur.. et puis, tu as eu deux enfants adorables.
- C'est la seule chose de bien qu'il aura faite. Et encore, c'est moi qui ai pris la décision pour nous deux car il n'était pas chaud. Je comprends maintenant pourquoi. Ces gosses n'ont jamais eu de père, il ne s'est jamais préoccupé d'eux ! La seule chose dont il a été capable, c'est de signer les chèques.. Tu parles d'un exploit.
- Arrête de te morfondre chérie. Nathan et Noémie sont des enfants adorables. Ils ont vite pigé le truc et se sont rabattus sur la personne la plus importante à leurs yeux, celle qui a su les écouter, les chérir, répondre présente quand ça n'allait pas, qui a su prendre soin d'eux, les épauler, les aider... toi mon ange..
- Et Xavier, tu oublies Xavier..
- Oh non, je ne l'ai pas oublié ce cher homme. Ce type est une vraie perle, c'est lui que tu aurais du épouser !
- A un détail près.. Intervient Louise
- Oui, je sais bien et pas des moindres. Je pense que c'est le seul mec que j'apprécie dans ce bas monde en fait.
- Comme moi. Quand je pense qu'on a failli le perdre..
- Mais ça n'est pas le cas mon amour. Il est costaud et se remet doucement, mais sûrement.
- Grâce aux bons soins du docteur Kramer. Lui aussi c'est un mec bien. D'ailleurs, comme j'ai vu que Xavier lui plaisait, je lui ai dit qu'il pouvait passer à l'occasion pour le visiter..
- Petite maligne.. tu joues les marieuses en plus !
- Bah, il est clair que ces deux là se plaisent ! J'ai juste voulu donner un petit coup de pouce au destin.
- Et je vais t'aider.
- Encore une fois, j'ai pas un peu l'impression qu'on manipule tu vois.. sourit Louise.
- Ah tu trouves ? Moi je trouve pas ! S'esclaffe Virginie qui se prête volontiers au jeu.
- Ohhhhh, si, un petit peu quand même..
- Alors juste un peu..
- Donc, ca revient à dire absolument rien..
- Exactement ! Continue Virginie qui a du mal à se retenir un fou rire grandissant.
- Bon, tu es prête mon cœur ?
- Je te signale que ça fait un moment que je le suis ! Je n'attendais plus que toi chérie.
- Ah non, je l'étais avant toi !
- Tu en es sûre !
- Sûre de chez sûre !
- Et dis moi chérie, tu as l'intention de partir comme ça au bureau ?
- Bein quoi, qu'est-ce-qu'il y a ?
- Je doute que tes mules rose pétard soient très assorties à ton tailleur mon ange ! A moins que tu aies envie de lancer une nouvelle mode !
- Oh mon dieu !
- Remarque, je te trouve très sexy comme ça ! Dit Virginie qui s'approche d'elle avant de lui donner un baiser.
- Mmm, ma foi, je pourrais essayer, mais ça ne sera pas pour aujourd'hui chérie. Il fait toujours aussi froid et ya toujours autant de neige dehors. Et j'ai pas envie d'abîmer ces petits bijoux. Ah, où j'ai laissé mon manteau ? Ca se voit que Xavier n'est pas là, ce manoir va finir par ressembler à un vrai foutoir.
- Tu exagères chérie. Je trouve qu'on s'en sort super bien, au contraire. Et puis ton manteau, il est juste là où tu l'as mis il y a deux secondes pour passer tes escarpins.
- J'aurais du embaucher quelqu'un..
- Mais qu'est-ce-que tu racontes, tu as déjà passé une annonce !
- Je veux dire, que j'aurais du le faire plus tôt. On en serait pas là.
- Et Xavier, je sais pas s'il l'aurait bien pris.
- Et bien si justement et le pauvre n'aurait pas eu le choix. Il est sur un lit d'hôpital et nous n'avons guère le choix que de mettre la main à la pâte.
- Ca ne dure que depuis quelques jours chérie et Nathan et Noémie assurent un max sur ce coup là.
- Certes, mais ils ont leurs devoirs à finir.
- Bon, j'espère juste que quelqu'un se présentera très vite.
- Je l'espère aussi.. Bon ça y est, on est parées, on y go ? J'ai hâte de retrouver Jeanne et Françoise !
- Je pense que l'inverse est valable aussi.
- Les pauvres doivent être submergées de travail.
- Sans aucun doute mon ange... Allez, en route !
- Oui chef ! Bien chef ! A vos ordres chef ! »




Au même instant, dans une autre ville non loin de la capitale, deux hommes discutent tranquillement dans un restaurant huppé devant un repas frugal. L'ambiance est tamisée , des tables rondes placées en quinconce donne à chacune l'impression d'être isolée des autres, préservant ainsi une intimité certaine. Le maître d'hôtel supervise sa brigade du coin de l'oeil et, bon professionnel, ne manque pas de répondre à chaque désir des convives avant même qu'ils en aient formulé le souhait. Dans la salle, les serveurs, nombreux évoluent dans un ballet réglé à la perfection, mêlant discrétion et professionnalisme.


« Bon, tu es sûr de toi ?
- On a tout fait Max. J'ai alerté tous mes contacts. Sans exception. Indics, flics, agents, même les juges.. Les fureteurs n'ont absolument pas trouvé la moindre trace de ta Corinne.
- Ils ont bien préparé leur coup mais je me doutais du résultat. Je n'ai de cesse de dire à Walter que retrouver cette gonzesse est peine perdue, mais il ne veut rien entendre et veut qu'on lui apporte sa tête.
- De là où il est, ton Walter, il peut pas tout gérer.
- Détrompe toi, il est absolument au courant de tout. Je ne suis pas le seul contact qu'il a à l'extérieur. Il a des antennes partout, il sait absolument tout. Je suis mort si on fait pas ce qu'il a demandé. On est tous morts.
- On peut sauver notre tête Max.
- J'ai bien peur que non. On a plus le temps d'agir, il est trop tard pour la retrouver avant qu'il soit dehors Fred.
- J'en conviens. Mais puisqu'il est au courant de tout, on peut faire courir le bruit qu'on l'a eue, c'est pas plus compliqué que ça !
- Et si Walter veut voir le cadavre ?
- Les hôpitaux sont remplis de gens qui ont donné leur corps à la science et je connais plein de monde dans les hôpitaux. Voler une tête n'est pas bien difficile. Ton Walter, il sait à quoi elle ressemble ?
- Non, il ne l'a jamais vu.
- Alors, ça roule ma poule. Annonce lui que tu as buté ta pute, je m'occupe du reste.
- Et combien ça va me coûter ?
- On est dans le même bateau Max. Alors, je te fais un prix d'amis. Tu me files 50 000 pour moi et 5 000 pour mon pote de l'hôpital qui sera heureux d'arrondir ses fins de mois.
- Il est sûr ton mec ?
- Absolument. Il m'a déjà arrangé des petits boulots du genre et j'ai toujours été content de ses services. Il se contente d'obéir aux ordres et ne pose aucune question.
- Ok, de toute façon, je n'ai pas d'autre choix que de te faire confiance. Mais comment ce mec va-t-il s'y prendre pour sortir un macchabée ? Ils vont s'en rendre compte, forcément !
- Il n'est pas un simple sous fifre.
- Ok...ok, ok. Max avale d'un trait son Pétrus, sans en savourer le bouquet. Et pour mardi alors ?
- No souci, je t'ai déjà dit que tout était en place. Reste qu'à ton bonhomme d'être sûr de son coup.
- Tes gars ont touché l'avance ?
- Oui, t'inquiète, sinon, je t'en aurais déjà parlé.
- La voiture, les hommes ?
- Mais oui je te dis ! Détends toi bon sang ?
- Je voulais juste que tu me confirmes.
- Alors, je confirme Max. Allez, un autre petit verre ! Merde, on a déjà sifflé la bouteille ! Sommelier, s'il vous plaît ! Allez, putain, ce que tu peux être tendu du string.. relax Max, tout va bien se passer !
- J'espère bien. C'est la première fois que je lui mens !
- Hé bein, faut un début à tout mon pote ! »

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Jeu 16 Oct - 20:52
.../... ENCORE !!!!!! <3
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Ven 7 Nov - 13:13
Max, rassuré mais mal à l'aise de devoir monter un tel bobard à son boss, retourne dans son appartement du XVI arrondissement qu'il a acheté à prix d'or et qu'il n'occupe que quelques jours dans l'année, préférant la douceur des côtes espagnoles. Walter, il le connaît depuis douze longues années. Très apprécié dans le milieu, les malfrats se sont disputés ses services jusqu'à ce qu'il rentre dans les rangs du clan du Belge, empochant des honoraires exorbitants contre ses talents exceptionnels.
Douze longues années à couvrir les activités crapuleuses de son patron, à réparer ses erreurs par des manipulations dignes d'un magicien, surnom, d'ailleurs dont on l'a affublé dans le milieu. Il est, pour Walter, un élément irremplaçable, le pilier de la réussite de ses sombres agissements, en allant du simple délit jusqu'au meurtre.
Il est pourtant rompu à tout genre de manœuvre douteuse mais le vol d'un macchabée, il le sait, n'est pas chose aisée car la France est un des pays, si ce n'est le pays le plus contrôlé en matière de manipulation de cadavres et l'entreprise que lui a proposée son collègue Fred est loin d'être sans risque. Se faire pincer pour vol de macchabée ou se faire tuer par Walter ? Il n'a pas le choix, il le sait et n'a aucune autre alternative que de s'en remettre à Fred.


Fred ne l'a jamais déçu, mais il ne peut s'empêcher d'être inquiet. Alors, il se saisit de la bouteille de sa boisson favorite, la vodka et s'en sert une triple dose, qu'il avale cul sec avant de se resservir. Dans peu de temps, son sort sera joué. De grosses gouttes de sueur perlent sur son front dégarni, ses joues s'empourprent, la vodka agit déjà sur son système nerveux qui garde néanmoins toute sa lucidité. Il desserre sa cravate de cachemire que l'ouvrier qui l'a fabriquée mettrait des mois à s'offrir, dégrafe le bouton du col de sa chemise en soie pure et se laisse tomber sur l'imposant fauteuil de cuir de son immense salon. De sa place, son regard se pose sur la fenêtre et, observe les lueurs des quelques véhicules qui roulent dans les rues vides de la capitale à cette de la nuit déjà bien avancée.





A l'heure qu'il est, les hommes de Fred sont déjà à pied d'oeuvre afin de mettre leur plan glauque à exécution. Dans les prochaines trente six heures, Walter sera conduit devant le juge, ses hommes prêts à suivre les consignes du Belge à la lettre malgré le mystère qui plane sur ses chances de réussite. Mais chacun se garde d'émettre la moindre réflexion car, finalement, le Belge ne connaît pas la signification du mot « échec » et sait donc ce qu'il fait. Et Max espère sincèrement que Fred sait aussi ce qu'il fait.




« Qu'y a-t-il mon ange ? Questionne Virginie. - Oh, pardon bébé, je t'ai réveillée..
- En fait, je ne me suis jamais endormie. Je te sens nerveuse. T'arrêtes pas de remuer depuis tout à l'heure. Je te sens inquiète chérie. Tu veux en parler ? Qu'est-ce-qui te tiraille ?
- Xavier.
- Xavier ? Quoi Xavier ?
- Son truc. Je regrette de ne pas avoir été là quand vous en avez parlé tous les deux.
- C'est ça qui te travaille ?
- La mort, tout ça quoi.
- Je croyais que tu ne voulais pas en entendre parler. Une cartésienne comme toi.
- Je ne le suis pas tant que ça, tu sais.
- Et bien alors.
- En fait.. voilà.. en fait, je crois que j'ai peur de l'inconnu. Je n'aime pas m'aventurer sur quelque chose que je connais pas.
- Pourtant, ce type d'expérience est bien plus courant qu'il n'y paraît chérie. Kramer te l'a lui même confirmé.
- Alors, pourquoi n'en parle-t-on pas ?
- On ne parle que de ça mon ange ! Partout ! La télé, les livres, les témoignages. D'ailleurs, à ce sujet, j'en ai pas mal, je pourrai les visionner avec toi si tu veux.
- En fait, ce qui m'intrigue, c'est de savoir si le phénomène décrit reste le même pour les personnes qui décèdent pour de bon.. La décorporation et tout ça quoi.. Est-ce-qu'une personne peut se manifester à ceux qui lui survivent ?
- Tu parles de revenants là chérie.
- Oui.
- Et c'est ça qui te fait peur ?
- Peur oui, car je n'ai pas de réponse à la question que je me pose depuis des années.
- Et cette question, tu ne l'as jamais posée de peur qu'on te prenne pour une illuminée, je présume.
- C'est exactement ça. Et puis, je sais que tu en connais un rayon, alors, je me suis dit que.. ça me travaille depuis des années en fait. Je dois en avoir le cœur net.
- Dis moi mon ange, parle. Peut-être que je pourrai t'éclairer.
- Ne te moque pas de moi hein.
- Promis chérie. Et y'a pas de raison que je me moque de toi. Qui est ton fantôme bébé ?
- Papa.
- Oui, et... questionne doucement Virginie qui accueille la tête de sa douce au creux de son épaule.
- As-tu déjà remarqué un truc de spécial dans le manoir ?
- Tu veux parler de la décoration, la différence entre partout et le bureau de ton père, je présume.
- Exactement.
- Tu n'as jamais voulu qu'il change..
- Oui, c'est vrai. Mais j'ai voulu procéder à la restauration de certaines vieilles toiles sans valeur auxquelles il tenait énormément. Tu as vu dans quel état de décrépitudes elles sont...
- C'est vrai qu'elles ne respirent pas particulièrement la pleine forme.
- Eh bien, aucune tentative de restauration, même la plus petit, je te dis bien aucune n'a pris.
- C'est à dire ?
- Que le lendemain de chaque restauration, les retouches avaient disparu..
- Tu veux dire que...
- Que je retrouvai les toiles dans leur état originel.. A croire que quelqu'un passait la nuit et défaisait le travail accompli.
- Et je parie que tu penses que c'est ton père le responsable.
- Oui, c'est dingue hein.. Je n'ai jamais voulu en parler pour pas passer pour une folle.
- Tu n'es pas folle ma chérie.. Il y a eu d'autres manifestations ?
- Oui..
- Comme quoi par exemple ?
- Je... heu.. et bien, quand je suis dans le bureau.. parfois, je sens l'odeur du tabac de sa pipe.. Au début, je flippais, mais je m'y suis faite. J'ai l'impression qu'il est là..
- Il l'est. Je parie que tu aimais cette odeur, je me trompe ?
- C'est exact. Depuis gamine j'adorais cette odeur et restais dans le bureau avec papa, rien que pour en profiter. Ca veut dire quoi tout ça ?
- Qu'il est toujours là chérie et qu'il continue, par delà la mort de te chérir..Mais par contre, il n'a pas l'air de céder, quant à la restauration des tableaux... »
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Ven 7 Nov - 13:14
« C'est le message qu'il veut me transmettre, c'est ça ?
- Oui, pour les tableaux, mais pour l'odeur de la pipe, je crois tout simplement qu'il veut te faire comprendre qu'il est toujours là, mais dans un autre niveau de vie, une autre dimension. Même de l'autre côté du voile, il continue et continuera de veiller sur toi.
- Mais pourquoi ?
- Et bien, je pense que ton cher Papa restera là tant que tu auras des soucis. Je parle de Jeff, de ton divorce.. et jusqu'à ce que tu sois heureuse. Enfin, c'est mon ressenti..
- Mais je suis heureuse ma chérie..et grâce à toi ! Dit Louise, un son suave sur les lèvres avant de déposer un délicat baiser dans le cou de Virginie. Puis elle reprend :
- Je suis une grande fille, je gagne bien ma vie, j'ai deux enfants formidables et une femme merveilleuse. Que demander de plus ?
- A mon avis, il a peur pour toi. Je ne te parle pas de ce qui s'est passé, mais de ce qui pourrait arriver.
- Qu'est-ce-que tu sous entends par là amour ?
- Tu as échappé de peu à une tentative d'assassinat ma chérie. Jeff est en prison, certes. Son comparse aussi et c'est pas un petit poisson. Tu as pensé aux représailles ?
- Tu penses que mon mari veut encore ma mort ?
- Chérie, tu es aveugle ou quoi ? Tu sais aussi bien que moi que les prisons sont de vrais gruyères, que tout circule en toute liberté.. les vigiles pourris.. les téléphones, la dope... tout quoi.
- Donc, tu penses que Jeff veut encore ma peau.
- Oui.
- Il a tout perdu mais me voir morte serait l'ultime satisfaction. Ca ne me surprend pas de lui, il a toujours voulu avoir le dernier mot. Et pour répondre à ta question plus haut.. Oui, je suis aveuglée.. totalement.. mais par toi ma chérie. Avec mes enfants, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je ne demande plus rien à la vie si ce n'est de vous rendre heureux, Nathan, Noémie et toi.
- Il en est de même pour moi mon ange... » Puis, fronçant les yeux.. « Hoho.. c'est quoi cette main ?
- Quelle main ? Questionne malicieusement Louise.
- Celle qui vient de se poser sur mon sein et qui fait mumuse avec le téton...
- Ah, celle-là ? Désolée ma chérie. C'est une main incorrigible. Toujours à se balader sans que je lui en ai donné la permission. J'ai beau la sermonner mais rien n'y fait, elle est toujours aussi baladeuse.
- Ca ira pour cette fois, sourit Virginie. Je la laisse pacager en paix. Et puis, je la trouve mimi moi cette main.. câline, douce et surtout très adroite.. A vrai dire, je l'adore moi cette mimine.. Sa sœur est aussi dans les parages ?
- Vi, elle attend son feu vert pour la rejoindre..
- Bein alors, qu'est-ce-qu'elle attend pour le lui donner ?
- C'est un appel ça, ou je m'y connais pas ?
- Je dirais.. un appel par procuration.. Ou.. un appel subliminal lancé par ta main baladeuse.. qui m'a terriblement donné envie de ma femme. C'est pas une main baladeuse, c'est une main magique..et j'adore la magie.
- Abracadabra.. soeurette amène toi... Abracadabra, sur ce corps balade toi.. abracadabra.... »






Louise ne termine pas sa phrase, sa bouche de braise venant à l'encontre de celle de Virginie. Leurs lèvres s'unissent immédiatement en un baiser profond et langoureux, leurs langues se livrant bataille sans aucune retenue. Des bruits humides et sucrés s'échappent dans la sombre et profonde.


Louise, dans une douce violence, vient couvrir de son corps celui de sa jeune compagne, qui savoure quelques instants cette domination jouissive avant de déséquilibrer l'avocate et de se positionner à califourchon sur ses hanches. D'un geste lent et avec une force feinte, elle se saisit des poignets de Louise et les positionne de chaque côté de sa tête avant de faire danser son bassin sur le sien dans un mouvement calculé. Louise feint de se débattre quelques secondes, Virginie feint de résister et toutes deux se laissent entraîner dans le ballet langoureux de leurs corps en ébullition.



Peu à peu, alors, Virginie descend son visage vers celui de Louise avant de venir jouer avec ses lèvres, la dardant de micro baisers, frôlant à peine sa bouche gourmande de la sienne, ou la titillant du bout de sa langue avec laquelle elle en dessine le contour, rendant Louise folle d'impatience.


Enfin, leurs lèvres se soudent, Virginie libère les poignets de sa douce, laissant ses mains s'unir à celles de Louise. Leurs doigts se marient, leurs lèvres se séparent et se retrouvent toujours plus ardemment. Les hanches de Virginie ont interrompu leur danse et ses mains quittent lentement celles de Louise avant que la blonde secrétaire ne se redresse et que ses doigts n'investissent le buste de Louise dans une danse torride et enfiévrée.



Les yeux fermés, Louise s'abandonne sans peine aux caresses expertes de sa femme. Se mordillant la lèvre inférieure sous un plaisir grandissant, elle rend à Virginie toute sa douceur et toute sa tendresse.
Toujours à califourchon sur l'avocate, les mains de Virginie abandonnent un court instant Louise et agrippent fébrilement le léger tissu qui couvre son corps de nimbe, avant de l'envoyer valdinguer sur le sol de la chambre. Elle invite ensuite sa brune maîtresse à s'asseoir et l'aide à en faire de même avant de l'aider à se rallonger et de recouvrir sa peau satinée de baisers sulfureux.



Elle quitte sa position cavalière pour couvrir de son corps celui de Louise dont les frémissements s'accentuent de façon empirique au fur et à mesure de ses caresses.
Quelques secondes plus tard, les deux femmes roulent sur le lit immense, bras et jambes mêlés, cheveux mélangés, bouches soudées, jusqu'à ce que Virginie les arrêtent dans leur course et s'immobilise au dessus de Louise à qui elle offre un regard de braise, un regard profond où se lit un amour sans borne.
« Je t'aime mon amour... Je t'aime tellement ! - Je t'aime tout autant ma chérie. Merci d'être là. Merci d'être ma femme »






A ces mots, Louise tire la tête vers celle de Virginie et vient cueillir ses lèvres avant de l'enserrer dans ses bras et la plaquer tout contre elle. Les bras de la jeune femme en font tout autant et les deux femmes partent dans une étreinte et un baisers sans fin. Quand leurs lèvres décident de se séparer enfin, Louise et Virginie se fixent du regard alors que leurs mains se mettent à explorer frénétiquement leurs corps respectifs. Gourmandes et impatientes, elles prennent le chemin du plaisir le plus court.




Allongées ensuite l'une à côté de l'autre, ou plutôt enlacées l'une à côté de l'autre, chacune part à la découverte de l'autre, immisce sa main dans l'entrejambe de l'autre, trouvant un endroit humide, chaud et accueillant.


Leurs mains s'affairent, leurs doigts caressent, titillent, énervent, glissent et disparaissent entre les chairs molles, avant de reparaître et disparaître à nouveau, dans un ballet magique dont le rythme s'accentue au fur et à mesure que le plaisir des deux femmes augmente.


Les gémissements se transforment en râles, les râles se transforment en cris. Les corps se tendent et se cabrent, avant de retomber l'un à côté de l'autre. Des baisers s'échangent pour continuer de savourer les derniers frissons de plaisir avant de savourer un moment de plénitude.




« Alors Lemoux, t'as pas trop mal au cul ?
- Bande d'enfoirés ! Allez vous faire foutre ! Salauds ! Pourritures ! Sales tarlouzes !
- Ho ho ho, que de gros mots l'avocat ! Tu plaidais de la même façon pour tes clients ?
- Allez vous faire foutre ordures ! J'aurais votre peau, vous m'entendez !?
- Pour le moment, c'est toi qui t'es fait foutre mon grand, et bien profond. Doctoré est très content. Je t'avais dit que ton petit cul plaisait !
- Tu vas le payer Hulk..
- Ah, mais j'y peux rien moi ! Je fais que rendre service à mes potes dès que j'en ai l'occasion !
- Et combien mon cul t'a rapporté salopard ?
- Secret d'état Lemoux.. Tu crois pas que je vais te donner mes petits secrets..
- Toi et Doctoré, vous allez le payer.. très cher !
- Tu me fais peur. Je dois te rappeler ici, que tu fais pas la loi, que la loi c'est moi et que je fais ce que je veux avec qui je veux et quand je veux. Si on me paye bien, je sais aussi être agréable et prévenant.
- Combien tu veux pour ma tranquillité salopard ?
- Je sais pas trop encore. Je dois y réfléchir. Donc, en attendant que je me décide, je vais laisser Doctoré jouer avec ton petit cul. Car vois-tu, lui aussi, il m'a payé.. et cher. Toi, tu devras payer encore plus cher.. quand je l'aurai décidé.
- Enflure.. t'en as pas assez avec la dope ? Il t'en faut toujours plus hein.
- Je crois que dans ce domaine, tu me surpasses. Combien de pauvres types dans mon genre tu as grugés ? Combien pourrissent ici à cause de ton incompétence ? Combien de richards tu as déplumés ?
- C'est pas pareil connard !
- Oh mais si ! Tu as fait ton business, je fais le mien mec et tout comme toi, y'a que le résultat qui compte. Tu t'en es mis plein les fouilles, je fais de même..y'a juste la méthode qui change. Tu piges ?
- J'vais aller chercher ma dope ailleurs, t'es qu'un sale enculé ! T'es aussi pédé que les autres ici. Va te faire sucer, tu dois aimer ça hein..
- Ferme la ou je te pète ta sale tronche d'enfoiré d'avocat de mes deux..
- Haha, j'ai vu juste, t'es qu'une tarlouze sale con !
- Toi, t'as pas l'air d'avoir pigé.. C'est parti pour la leçon numéro deux ! »






A ces mots, Hulk lève sa gigantesque carcasse et fond tel un aigle sur sa proie. D'un geste rapide, il se saisit du col de chemise de l'avocat pourri et le tire violemment hors du lit où il aspirait à un peu de repos avant que le molosse qui partage sa cellule vienne troubler sa tranquillité.



Le mouvement est si brutal que la tête de l'avocat heurte violemment le montant du lit de Hulk. Il n'a pas le temps de porter sa main sur sa blessure qu'une main énorme, telle un battoir s'abat de tout son plat sur sa joue. Une demie seconde plus tard, une douleur atroce se manifeste au niveau de son plexus et une autre encore dans le bas de ses reins. Hulk lâche sa proie qui s'écroule au sol, le souffle coupé, un éclat de stupeur dans le regard.


« Alors mon gars, t'as pigé la leçon numéro deux ? Tu l'as bien dans le crâne ?
- Va te faire foutre connard. Même pas mal !
- Très bien mec ! Je vais répéter une dernière fois et si tu captes pas, t'es un homme mort ! »






Joignant le geste à la parole, alors que Lemoux est plié de douleur à terre, Hulk prend un pas d'élan avant d'envoyer un coup de pied magistral dans le ventre de sa victime. De la bouche de Lemoux, dont le souffle est coupé net, aucun son ne sort. Seul un trou béant et une grimace atroce se dessinent sur son faciès. Mais Lemoux n'en a pas terminé avec son lot de souffrance et dans la seconde qui suit, le pied qui l'a frappé à l'abdomen, vient s'abattre lourdement sur son visage.


Sa sale besogne terminée, Hulk retourne paisiblement sur sa couche, un sourire sadique aux lèvres, laissant son compagnon de cellule presque sans connaissance à même le sol, le nez et la bouche pissant le sang.


« Et là, t'as pigé ?
-....
- Je prends ça pour un oui. T'as pas le choix mec. C'est ça ou tu crèves.
- Je.. ça.. ai.. pigé, murmure Lemoux ; ses lèvres ont déjà pris des proportions démesurées et bleuissent à vue d'oeil.
- Vaut mieux pour toi. » Le géant daigne quitter sa carcasse et s'approche de l'avocat avant de l'attraper par le poignet et le soulever sans précaution aucune et de le jeter violemment sur son lit.
- Et n'oublie pas, tu as glissé sur le sol mouillé et a percuté le montant de ton lit.. Regarde, y'a des traces là. Si tu t'amuses à raconter ce qui s'est passé, tu risques d'avoir de plus grands ennuis encore. Ici, les gardiens, je les ai dans ma poche. Tu as une chance sur trois de tomber sur un qui se fera un plaisir de tout me raconter en détails.
- T'es qu'un enculé, je te pisse à la raie.
- Tout ce que tu veux mon gars, tant que tu craches rose. Si tu es sage, je te dirai vite combien te coûtera ta tranquillité.
- Ce qui veut dire que je vais encore me faire enfiler par ce sale nègre.
- Que veux-tu, il a payé pour ton cul. Et il doit en avoir pour son argent lui aussi. Ceci dit, c'est à moi de décider quand le manège s'arrêtera. C'est toi qui vois !
- Il te faut quoi de plus enfin merde !
- Rien.. En fait, je crois que ça me plaît de te voir souffrir.
- T'es qu'un malade, ta place est en HP connard !
- Oui, c'est ce qu'a tenté de faire mon avocat mais ce merdeux a foiré son coup et je suis ici pour perpete.
- En gros, je paie pour lui quoi..
- Moui, c'est un peu ça.. mais tu vois, je suis pas trop rancunier. Tiens, attrape. Tu vas en avoir bientôt besoin. Cadeau de la maison. »


Le grand balaise fouille ses poches et en sort un petit sachet rempli de poudre blanche et le jette au visage à présent difforme de Jean-François Lemoux. Puis il regagne son lit dans un éclat de rire à glacer le sang.






Lundi .




A l'hôpital, un homme grand, élancé et plutôt bel homme, ne cesse de regarder sa montre bon marché. Une balafre barre sa joue, mettant en valeur ses yeux acier et sa peau cuivrée qu'auréolent des cheveux blonds taillés en brosse. Son visage dur mais superbe aurait volé la première pour un rôle d'officier du troisième Reich.


A tout prendre, il aurait pu également décrocher le rôle d'un médecin contribuant à faire progresser la science en faisant défiler sous ses mains maléfiques les pauvres cobayes Juifs. Pire encore, le rôle du Docteur Frankenstein dont le destin fut de recoller et rapiécer les cadavres et de leur redonner vie. Mais ce que cet homme s'apprête à faire n'est pas de ranimer un mort, mais d'en subtiliser un .


Le service de la morgue dans lequel il s'est introduit va bientôt fermer ses portes. Se laisser enfermer et dérober un cadavre sera un jeu d'enfants. Brouiller les pistes et échapper à l'enquête qui s'en suivra ne le sera pas autant.
Les derniers personnels affectés au service quittent les lieux, laissant place au service technique chargé de l'entretien des locaux.
Dehors, deux complices l'attendent, deux autres s'introduisent par l'escalier de service qu'il vient de déverrouiller afin de leur en donner l'accès. Furtivement, les trois hommes se faufilent le long des murs gris et froids qui mènent dans la pièce principale.


« Allez les mecs, on trouve une femme et on sort fissa lui faire faire un petit tour...
- Brrrr, cet endroit me file la chair de poules..
- Bah, c'est rien d'autre que de la viande froide.. C'est pas pire qu'une cuisse de bœuf..
- Je déteste ton humour.. N'empêche que je la sens pas cette histoire Jo.
- Ferme là Chris.. encore cinq minutes et on sera dehors. »




Le troisième larron se manifeste à ses compagnons en leur signifiant qu'il a trouvé ce qu'ils cherchent. Sans mot dire, ses deux comparses le rejoignent et l'aide à sortir du tiroir le cadavre d'une femme d'une trentaine d'années. Le crâne ouvert, le visage et le corps atrocement mutilés, elle est la « Corinne » par excellence.




« Dis, elle est salement amochée la nana.. qu'est-ce-qu'elle a eu d'après vous les gars ?
- Tu crois que c'est le moment de poser ce type de question ?
- N'empêche qu'elle a du être jolie !
- C' est exactement ce qu'il faut pour le boss.. et pour nous aussi par la même occase. S'il tombe, on tombe. Alors, boucle là ok ? Allez, on se magne les gars. On a pas que ça, la nuit va être longue ! »

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Ven 7 Nov - 13:15
Les trois hommes déposent le corps de la jeune morte dans une housse mortuaire qu'ils prennent soin de fermer doucement, le bruit du zip étant démultiplié dans le silence froid et glauque de la nuit. Chacun s'affaire aussi vite qu'il le peut, préférant quitter l'endroit au plus vite et évitant à tout prix de se faire surprendre.
« Tain, qu'est-ce-que tu fous ?
- Attends, le zip est coincé.
- On a plus le temps, allez, on prend le sac et on se barre !
- On voit que c'est pas toi qui est à la tête ! T'as vu sa tronche ? Ca me fiche des frissons !
- C'est rien comparé à ce qui l'attend..
- N'empêche que si on se fait prendre, on est mûrs pour le cabanon ! C'est même pas dit que le Belge marche dans la combine ! Je me demande si ça vaut vraiment la peine !
- On a pas le choix. On sort ce macchab' d'ici ou c'est nous qu'on se fait buter par le patron, ok ? Alors, maintenant tu fermes ta gueule et on débarrasse le plancher. Tu fais chier merde ! »






La lourde porte coupe-feu de la morgue s'ouvre lentement, laissant apparaître une tête discrète. S'assurant que la voie est libre, l'un des trois hommes fait ensuite signe à ses comparses que les couloirs sont déserts et qu'ils peuvent enfin quitter l'endroit.


Il ne faut que quelques mètres pour parvenir à l'escalier de service, qui paraissent une éternité. Le cadavre leur semble soudainement plus lourd, leurs pas lents et mal assurés, les secondes s'égrènent telles des heures. Alors qu'ils arrivent à destination, une autre porte, celle du service celle-là, s'ouvrent dans un fracas épouvantable. Les trois hommes accélèrent le pas tout en s'assurant de n'émettre aucun son. A peine la porte de l'escalier de secours fermée sur eux, un homme et une femme d'une quarantaine d'années passent juste devant, ne remarquant pas dans leur élan que la porte finit de se refermer. Trop occupés à s'embrasser et à se donner des caresses éhontées en plein couloir, ils n'entendent pas le bruit sourd qui monte de l'escalier emprunté par les trois intrus. L'un des trois hommes a perdu l'équilibre sur les marches en métal et a tapé dans la housse mortuaire alors qu'il chutait, entraînant avec lui le cadavre. Ses deux comparses, surpris, n'ont pu éviter l'incident de se produire et n'ont pu qu'aider à modérer le bruit de la chute.

S'arrêtant à tout mouvement quelques secondes durant, ils réalisent que les deux membres du personnel n'ont rien remarqué de suspect. Soulagés, ils reprennent leur évasion folle, leur cadavre à bout de bras, direction la sortie où un quatrième comparse les attend dans l'ombre de la nuit.


Les portes sont ouvertes, le cadavre est balancé rapidement à l'arrière de la fourgonnette qui s'éloigne, tout feu éteint, de l'établissement hospitalier.


« Je suis pas mécontent de partir d'ici !
- Putain, tu peux pas faire attention ? On aurait pu se faire prendre !
- Ho, connard, j'aurais voulu t'y voir à ma place ! J'avais tout le poids du corps ! Vous vous l'êtes fait facile tous les deux, aux pieds ! Un seul y aurait suffit et l'autre aurait pu me soulager à la tête, en se mettant devant avec moi. Tout seul, c'était presque mission impossible ! T'aurais fait mieux peut-être ?
- Bah, t'es costaud mec.. Et pis, râle pas hein, on s'en est bien sortis.
- Alors, ferme ta gueule tu veux ? Et toi, dépêche toi de rouler, hâte qu'on en finisse !
- C'est ça, tu veux que je me fasse remarquer par la famille poulaga aussi ?
- Non, mais rouler à 30 km/h à 3h du mat, ça aussi, ils peuvent le remarquer..
- Putain, mais quelle mouche t'a piqué toi ?
- Y'en a que j'en ai ras le cul de ces missions improvisées !
- Hoho, et le jackpot improvisé aussi, t'en as ras le cul ? Putain mec, maman a pas voulu se faire sauter ou quoi ?
- Va te faire foutre. C'est que je la sens pas cette histoire, c'est tout.
- Tu t'en tapes le coquillard. On finit ce qu'on a à faire et ciao ciao.. Le reste nous regarde plus.
- T'es bien naïf tout d'un coup.. L'enquête finira par remonter jusqu'à nous..
- Peut-être bien, mais nous, on sera loin et ce qui arrive au boss, c'est son problème. On exécute les ordres après, chacun sa route. Ils pourront pas remonter jusqu'à nous, quoiqu'il arrive.
- Sauf si on se fait pincer avant ! Regarde devant !
- Tain, c'est quoi ce bordel ! Putain, les flics !
- Merde, merde, merde... Non, c'est pas pour nous les mecs, on se calme. On vient de sortir de l'hôpital.. Non, y'a autre chose..
- Un accident ! C'est un putain d'accident !
- Fais demi-tour !
- Certainement pas. A 3 heures du mat, le seul véhicule que les flics vont voir faire demi tour, tu crois toi que ça va pas leur paraître louche ? On a pas le choix, on avance.
- On a des chances de se faire pincer !
- Moins que si on fait demi tour sous leur nez, tu piges ? »





N'écoutant pas la réponse de son acolyte, le conducteur continue sa route, à vitesse raisonnable, se rapprochant inéluctablement des gyrophares bleus qui trouent la nuit glaciale.
Au fur et à mesure qu'ils approchent, les trois hommes apprécient l'ampleur du site d'un rapide coup d'oeil. A une cinquantaine de mètres avant l'accident, un gendarme, armé d'un témoin lumineux, se met à remuer son bras à l'approche de la fourgonnette, dans le but d'attirer l'attention du conducteur, l'invitant à la prudence et ainsi éviter le sur accident.


Dans l'habitacle, le silence est palpable et les cœurs des trois hommes ratent un battement alors que le véhicule arrive à hauteur de l'agent qui leur fait signe de stopper leur lente progression avant de s'adresser au conducteur qui baisse sa vitre à sa demande.


« Bonsoir Messieurs..
- Bonsoir Monsieur l'agent ! Répond le blond balafré. Qu'est-ce-qui se passe ?
- Un accident.. mortel, malheureusement.. mais il y a aussi des blessés. Avancez au pas, le chantier est important. Les pompiers et leurs véhicules occupent beaucoup d'espace... »


Puis le policier recule et leur fait signe de passer. Le blond balafré lui adresse un sourire affable et confiant. Les deux autres, vissés sur leur siège, visage pincé et petits yeux, fixent le noir qui les attend devant, cette obscurité synonyme de délivrance.La nuit masque les grosses perles de sueur qui se mettent à rouler sur leurs visages que l'agent de police ne remarque pas, l'esprit occupé par le spectacle désolant de l'accident.








Lentement, la fourgonnette démarre puis arrive au niveau du chantier où les soldats du feu oeuvrent au milieu des tôles froissées. Dans un des véhicules qui semble avoir été une puissante berline de marque allemande, ils aperçoivent un sauveteur et un médecin du SMUR penchés sur une victime alors que ses camarades préparent les cisailles et les écarteurs hydroliques avant de découper le toit de l'amas de la voiture et de retirer de l'horrible amas de ferraille, la victime à l'aide d'un plan dur posé à proximité et près duquel quatre secouristes attendent les ordres du médecin urgentiste.







« Mais grouille bordel, tu veux qu'on se fasse choper ?
- Eh, connard, c'est nous qui risquons de nous faire choper si on passe trop vite. Tu le fais exprès ou quoi ?
- Ce flic nous a maté d'un œil mauvais. Il a du sentir un sale coup.
- C'est toi le sale coup andouille ! Tu crois qu'il a pas autre chose à faire que de nous fouiller ? Et pourquoi d'ailleurs ? Y'a un blessé, un macchabée et les pompiers.. Réfléchis un peu bordel ! Non mais qu'est-ce-qui m'a fichu un abruti pareil ?
- N'empêche que je suis pas tranquille. Moi, la poulaille, ils me rendent nerveux.
- Bon, t'arrête ton caca nerveux ou c'est deux macchabées qu'il y aura sur le macadam ok ?
- On continue notre plan malgré tout ce bordel ? Demande le troisième malfrat.
- Et pourquoi on arrêterait ? On a encore une bonne heure de route avant d'arriver à notre point de chute et terminer notre boulot.
- N'empêche que c'est chaud. J'avoue que tu m'aurais foutu une olive dans le cul, j'en faisais de l'huile !
- Et tu auras encore plus chaud tout à l'heure, crois-moi !
- Pourquoi on nous fait toujours faire le sale boulot à nous hein ?
- Et pourquoi on te paye aussi bien abruti ? Répond, agacé l'homme à la cicatrice. Vous avez encore des questions stupides en stock ? Non, là, franchement, parce que vous commencez à me les briser menu menu. On dirait deux bleus, non, mais je rêve !
- Je le sens pas cette fois ci mec. Bosser si vite, sans préparation, j'le sens pas je te dis.
- Ah bon ? On a eu des soucis là ? Sans déconner ! Les deux chauds du cul à la morgue qui s'envoient en l'air au milieu des frigos, l'accident... non, tout va comme sur des roulettes ! Je dirais qu'on a même eu un petit coup de pouce du petit cornu !
- He bein qu'il continue !
- Bon, now, arrêtez vos conneries, et on y go »




Le temps passe comme au ralenti, l'espace est devenu immensément grand alors qu'ils continuent de traverser le chantier macabre. Au sol, sous une couverture, gît un corps, à une dizaine de mètres d'un second véhicule dont le pare-brise a volé en éclats. Sous les projecteurs, les trois hommes aperçoivent un pied dénudé, fin et de petite taille, celui d'une femme. Une chaînette brille à sa cheville.


« Tain, on en avait un là de macchab', on s'est fait chier pour rien !
- Ta gueule abruti, tu te crois drôle ?
- Oh, ça va, c'était pour mettre de l'ambiance
- Ouais, c'est raté. Fous toi ton humour où je pense et ferme la surtout, je veux plus t'entendre, ok ?
- Oh, ça va, ça va, putain, si on peut plus plaisanter
- Ton humour est à chier. Concentre toi plutôt à ce qui nous attend quand on sera arrivés »


La fourgonnette quitte enfin la place avant de disparaître dans la nuit froide et glaciale sous un ciel vierge de nimbes, constellée de milliards d'étoiles où irradie, plus majestueuse que jamais, la voie lactée. Dans la nuit, se découpent les silhouettes des vieux arbres dénudés dont les ombres se perdent dans les ténèbres.


La route est verglacée, la température largement négative. Le balafré en fait les frais alors qu'il aborde une courbe perdue au milieu des bois une heure plus tard, au milieu de nulle part. Le Mercedes s'arrête enfin, à un croisement que domine une immense croix. Soudain, deux lumières blanches trouent la nuit avant de disparaître et apparaître à plusieurs reprises.




« Hein, quoi ? Qu'est-ce-que... C'est quoi ce raffût ? Mais qu'est-ce-que tu fiches ? Questionne Louise qui sort brutalement de son sommeil alors qu'un bruit sourd se fait entendre dans la chambre.
- Ho désolée mon ange, je ne voulais pas te réveiller » Louise actionne l'interrupteur.
- Mais qu'est-ce-que tu fiches par terre ? Tu t'es fait mal mon cœur ? Qu'est-ce-qui s'est passé ?
- Une question à la fois Amour, laisse moi le temps de réaliser ce qui m'arrive veux-tu ? Répond Virginie, les yeux mi-clos, gênés par la clarté soudaine de la pièce.
- Mais pourquoi tu as pas allumé ?
- J'ai pas voulu te réveiller.
- Ah bein, j'ai une nouvelle, c'est raté, s'esclaffe Louise.
- J'en suis désolée ma chérie.
- Ah non, surtout pas, ne le sois pas. Il aurait été dommage de rater un tableau pareil!
- C'est ça, marre toi ! Proteste Virginie, un pied empêtré dans le tapis, les bretelles de son déshabillé tombées et les cheveux hirsutes.
- Désolée, mais c'est trop rigolo ! Et surtout, tu es divinement belle mon ange.
- Aide moi à me relever au moins au lieu de me faire du charme pour te faire pardonner ! », gronde faussement Virginie aussi hilare que sa compagne. Joignant le geste à la parole, elle tend mollement son bras à Louise qui répond à son geste et se glisse hors du lit, tout en gardant délicatement la main de sa compagne dans la sienne. « T'as pas fini de me faire du gringue ? » rajoute-t-elle avant de la faire chuter doucement à ses côtés.
- Traîtresse ! S'insurge Louise. C'est comme ça que tu traite ta sauveuse !
- Je traite ainsi tous ceux qui faillissent au respect de ma personne !
- Qu'est-ce-qu'il faut pas entendre ! Tu as pris un coup sur la tête toi, c'est pas possible !
- Et un énorme même ! Celui que tu m'as donné quand je t'ai rencontrée ma chérie. Sonnée, groggy, k.o.
- Oh, ça c'est gentil murmure Louise, dans un sourire qui en dit long avant de déposer un baiser tout aussi expressif, sur les lèvres de Virginie.
- Oh, mais je croyais que tu étais fatiguée, lui dit la belle blonde en reprenant son souffle.
- Je l'étais, mais tu es la meilleure des motivations chérie.
- Ce qui veut dire ? Questionne Virginie, les mains sur les hanches, jouant les charmantes idiotes.
- Ho ho … Je vois, je vois ! Il va falloir que je fasse une démonstration pour que tu comprennes mieux où je veux en venir alors... »


A peine ces mots dits, la brune avocate se rapproche de Virginie et ceint délicatement sa taille de son bras avant de se coller à elle et de lui offrir un second baiser du bout des lèvres et de descendre le long de la jugulaire où elle sent les battements de cœur s'accélérer au fur et à mesure de sa lente progression. Le souffle chaud et humide de Louise continue sa course jusqu'à l'épaule de Virginie avant de reprendre le chemin inverse alors, que déjà, de ses mains elle en explore le corps qui frissonne à leur contact.


Encouragée, Louise enchaîne avec des caresses un peu plus poussées et des baisers de plus en plus profonds auxquels Virginie répond volontiers, se laissant entraîner dans un tourbillon de volupté......

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Ven 7 Nov - 13:16
D'un geste rapide et habile, Louise débarrasse sa jeune compagne de son déshabillé avant d'investir son corps à pleines mains et à grands renforts de baisers aussi brûlants les uns que les autres, la noyant dans un ballet de plus en plus torride.


Elle s'allonge ensuite sur elle, la couvrant de son corps en ébullition remuant légèrement son bassin entre ses cuisses, prise d'une frénésie incontrôlable de lui offrir un plaisir indicible, comme pour rattraper le temps perdu. Virginie, clouée, ne peut que subir les assauts de sa maîtresse avec ravissement, s'abandonnant totalement à elle. La jeune blonde s'ouvre d'avantage au corps de Louise dont elle sent les délicats mais non moins significatifs mouvement de hanches sur son pubis, l'invitant même à un contact encore plus intime et plus soutenu.




Louise perd sa charmante tête brune dans les cheveux blonds soyeux de Virginie, couvrant son cou et son visage de milliers de baisers fougueux, de longues minutes durant, évitant sciemment sa bouche affamée.



Alors que d'une main, l'avocate investit la poitrine offerte de sa compagne, elle explore sa cuisse de l'autre, la remontant sur ses propres hanches, désirant ne former qu'un seul corps avec elle et la transporter jusqu'à la limite du supportable. Virginie accompagne des ses propres mains les caresses de Louise qui, au bout d'une éternité vient couvrir sa bouche de la sienne et lui délivre un baiser magistral. A ce moment, les caresses et les ardeurs redoublent d'intensité et l'impatience arrive à son paroxysme.





Louise, satisfaite de cette mise en bouche, se décide à répondre aux attentes de sa jeune maîtresse. Elle se dégage légèrement afin de permettre à sa main de passer entre leurs deux corps et de parvenir entre les jambes de Virginie et de ses doigts découvre avec délice, le résultat de ses investigations. Elle se met à jouer avec les chairs molles de son antre détrempé avant d'agacer savamment son bouton gonflé de désir.




Puis, abandonnant sa tâche, elle descend lentement entre les cuisses largement ouvertes de Virginie et sa bouche prend le relais de ses doigts. Elle embrasse le fruit mur qui s'offre à elle et dont le nectar est si savoureux qu'il ne lui faut pas longtemps à en savourer le goût de sa langue. Elle se met à titiller, énerver et lécher avec passion le petit bout de chair fier et orgueilleux.


Virginie, qui refuse de laisser Louise maîtresse du navire, l'invite à se positionner au dessus de sa tête afin de lui rendre le plaisir qu'elle lui procure. Louise ne se fait pas prier et s'offre à la bouche de la jeune blonde qui se met à la goûter copieusement, sans retenue. Sa langue manœuvre avec maestria, alternant pression, caresses et petits cercles avant de pénétrer l'intimité de Louise pendant que son pouce continue de jouer avec son clitoris. Louise de son côté, explore les parois intimes de sa jeune maîtresse tout en la léchant sans relâche, imprimant de ses doigts, un va et vient régulier, toujours plus profond et plus dense.
Quelques instants plus tard, et en même temps, leurs corps se tendent comme des arcs, et crient leur jouissance.








Nathan ouvre un œil, puis un second, réveillé par un son qu'il ne peut définir, plongé encore dans les brumes d'un sommeil lourd et sans songes. Paresseusement, il attrape le téléphone portable posé sur la table de chevet et actionne la touche latérale. La lumière qui surgit soudain l'éblouit quelque peu. Le temps d'habituer ses yeux et il finit par lire l'heure qui s'affiche sur l'écran digital. Quatre heure du matin. Il repose l'appareil et laisse retomber son bras sur le lit, tout en soufflant et questionnant le vide, à voix haute.



« C'est quoi ce bordel ? » Il s'accorde quelques secondes, le temps que le brouillard de la nuit quitte définitivement son esprit avant de comprendre l'origine de ce son si mystérieux jusque là. Le sourire malicieux, il imagine alors les débats se déroulant dans l'autre aile du manoir.


« Elles font fort ce coup ci. Elles vont finir par ameuter tout le quartier ! » Sourit intérieurement le jeune homme tout en étant ravi de savoir sa mère enfin heureuse.



Il se retourne dans son lit, replace son bras bien au chaud sous la couette et referme les yeux. Viennent alors à son esprit des pensées inattendues. L'image de celui qui n'est son père que de nom apparaissent dans sa tête. Le visage d'un homme grand et corpulent qui passait le plus clair de son temps à le réprimander, lui, sa sœur et sa mère, un homme qui aimait les humilier devant sa propre famille et chaque visiteur, les écraser comme de vulgaires insectes afin d'affirmer son statut d'homme puissant et celui d'un père et mari autoritaire. Des larmes de douleur commencent à noyer ses yeux, mais, songeant au sort actuel de cet homme qu'il a toujours haï, il se ressaisit et pense au bonheur tout neuf d'une mère qu'il vénère.





En entendant du bruit de l'autre côté du mur de sa chambre, il devine que Noémie est elle aussi, réveillée. Alors, il attrape à nouveau son téléphone portable et ouvre l'option messagerie avant de saisir sur le clavier tactile un court message destiné à son attention. Mais à sa grande surprise, un texto s'affiche sur l'écran alors qu'il n'a pas terminé le sien et réalise qu'il s'agit de sa sœur.


Noémie : « « T'as entendu ? » »


Nathan : « « Oui, toi aussi on dirait » »


Noémie : « « Tu crois ce que je crois ? » »


Nathan : « « Affirmatif » »


Noémie : « « Elles ont jamais fait autant de bruit ! » »


Nathan :« « Certes, mais y'en a au moins deux qui s'envoient en l'air dans cette maison ! » »


Noémie :« « Roooo, t'es pas possible frangin » »


Nathan : « « Bein quoi !! » »


Noémie : « « T'as wistiti qui te démange ou quoi ? » »


Nathan : « « J'ai 19 ans, je crois que c'est normal et ne me dis pas que toi non plus, ça te donne pas envie » »


Noémie : « « Je vois Kevin demain, je survivrai jusque là ! Tu vois pas Marion toi ? » »


Nathan : « « Bien sûr que si ! » »


Noémie : « « Vous allez certainement pas parler du théorème de Pythagore ou de la loi de Newton ! A d'autres les exos de maths ! » »


Nathan : « « Et toi, tu vas encore faire de la batterie avec Kevin peut-être ! » »


Noémie : « « Bein si, justement !! » »


Nathan : « « C'est ça, et la clarinette, il te fait pas monter dans les aigus ? » »


Noémie : « « Mdr, bonjour l'image ! Oui, il joue très bien de la clarinette si tu veux savoir ! » »


Nathan : « « Ca je l'aurais deviné. Vous prenez vos précautions au moins ? » »


Noémie : « « Oui, t'inquiète frangin » »


Nathan : « « Ok, alors ça va. Maman est au courant ? » »


Noémie : « « Rien dit mais je crois qu'elle le sait quand même » »


Nathan : « « Ce mec est un mec bien, je l'adore » »


Noémie : « « C'est pour ça que je l'aime. Allez, on fait dodo ? » »


Nathan : « « Bonne idée soeurette. Bon dodo. Bisous je t'adore. A taleur » »


Noémie : « « Bonne nuit Nathan, je t'aime aussi » »
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 7 Nov - 13:17
Sept heures du matin, des pompiers finissent d'éteindre un feu de véhicule. De la voiture entièrement carbonisée, une seconde équipe des soldats du feu retire un corps ratatiné, noir et difforme, pratiquement réduit à l'état de squelette, mêlé à ce qui reste de chair. La brigade d'intervention estime à plus de 1500 degrés la chaleur dégagée pendant l'incendie et soupçonnent fortement l'emploi d'un produit accélérateur.


Le chef de la brigade d'intervention se dirige d'un pas décidé vers le responsable des forces de gendarmerie et s'empresse de lui transmettre cette information .


Le brigadier chef réagit immédiatement, faisant établir un périmètre de sécurité afin de préserver le site de pollution supplémentaire, risquant de détruire d'éventuels indices.


La voiture encastrée dans la gigantesque croix de béton, ainsi que le cadavre vont devenir le centre d'intérêt pourl'équipe scientifique appelée immédiatement.


Ce qui devient, au prime abord, le résultat d'un banal accident, devient une enquête criminelle.
Un des pompiers présents sur les lieux, retire son Appareil Respiratoire isolant et son casque avant de s'adresser à un de ses compagnons de feu.


« Pfiou, la vache, c'est bien la première fois que je vois ça !
- Bein ça ressemble ni plus ni moins à un pneu cramé..
- Pas dans cet état, c'est même plus un pneu.. c'est.. c'est.. ça n'a même pas de nom..
- C'est une horreur. Je sais pas qui se trouvait à bord de la bagnole, mais j'espère qu'il ou elle s'est pas vu partir.
- C'est du chaud bouillant. Vu le périmètre qu'ils sont en train d'installer, ça ressemble plus à un meurtre qu'à un banal accident.
- Un assassinat tu veux dire.
- Meurtre, assassinat, c'est du pareil au même !
- Erreur ! Un meurtre n'est pas prémédité alors qu'un assassinat, oui.
- Ok, alors, c'est un assassinat. En tout cas, c'est clair, c'est voulu puisque cet accident n'est qu'une mise en scène.
- Tu crois que c'était quoi, un mec, une femme ?
- J'en ai pas la moindre idée mais on finira par savoir. Ah, passe moi ta tricoise, j'ai laissé la mienne aux vestiaires.
- Tain, t'es con, c'est pas la première fois que tu fais le coup ! Si le chef s'en aperçoit, tu vas encore te faire allumer.
- Ecoute, ça fait plus de deux semaines que ma tricoise est niquée et que je lui en ai demandé une nouvelle. J'attends encore. Cet enfoiré de Jacques en a dans son stock et il me l'a toujours pas refilé alors, j'ai direct demandé au big boss.
- Mouais, en attendant, on est tenus d'avoir une tenue complète.
- Bon, tu me la files que je défasse ce fichu raccordement ?
- Attend, je vais le faire.
- Pas question, tu arrives à peine à te tenir droit. Tu aurais mieux fait de rester tranquillou chez toi bien au chaud au lieu de venir de cailler les miches ici. En plus, t'étais même pas de garde !
- Ho, tu me connais.. et puis, c'était un appel général.
- Tu vas finir par y laisser la coenne à force de jouer au con.
- J'y peux rien, je suis comme ça. Et tu peux me serrer la main, on est pareils toi et moi.
- A propos de rester au chaud, à mon avis, on est pas prêt d'y aller au chaud.
- Tu crois qu'on va nous interroger ?
- Bein y'a de fortes chances. On est arrivés les premiers sur les lieux de l'incendie. Je dirais même qu'on va nous poser des tas de questions.
- Bein on a pas le cul sorti des ronces. Et ça caille grave !
- On aurait du laisser cramer la voiture, au moins, on aurait pu continuer à se chauffer !
- Ohhhh, toi et ton humour, s'esclaffe l'autre collègue.
- C'est quand même bien triste de voir ça... finir comme ça, en barbecue..
- Et pourquoi dans ce coin perdu ?
- Oh, pas difficile à deviner : la tranquillité d'action et le feu pour annihiler toute chance d'indentification, le coup classique.
- Sauf qu'à la scientifique, ils sont rudement forts ! Ils arrivent à remonter à un assassin avec le moindre petit détail.
- Toi, tu regardes trop les experts !
- Non non.. On devine même pas ce qu'ils sont capables de faire ! C'est dingue !
- Au lieu d'en parler à la téloche, ils feraient mieux de la fermer parce que les criminels, ils savent après ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire pour pas se faire pincer.
- Mouais, c'est pas faux. En tout cas, on a pas fini d'en entendre parler de ce soir.
- Les gens auront au moins de quoi bavasser.... Vingt deux, v'là le chef... »




Les deux hommes cessent leur discussion à l'arrivée du gradé, un se chargeant de vider le restant d'eau dans le tuyau, le second, de ramener la division dans le puissant fourgon pompe tonne.


Quelques minutes plus tard, en rang d'oignon, les soldats du feu se mettent à la disposition de la gendarmerie pour les premiers interrogatoires alors, qu'au loin, l'on aperçoit les reflets d'un girophare bleu, annonçant l'arrivée de l'équipe scientifique.




« C'est fait ?
- Yes boss.
- Vous avez suivi mes consignes à la lettre ?
- Oui patron. Il va leur en falloir du temps pour chercher à l'identifier.. s'ils y arrivent. Il ne reste du cadavre qu'un amas de chair et d'os.
- Et les boucles d'oreilles, vous y avez pensé ?
- Oui chef, on a fait exactement comme tu as dit. On les a accrochées au cadavre avant d'y mettre le feu pour que ça brûle avec.
- Bien. Et à la morgue, tout s'est bien passé ?
- Comme sur des roulettes chef. On est sortis comme on est rentrés, ni vu ni connu j't'embrouille. J'ai une question chef.
- Je t'écoute.
- Pour les boucles d'oreilles, comment tu sais que c'est celles là qu'il fallait ? T'as jamais vu cette nana !
- Et les photos Ducon, ça existe ! Le Belge m'a toujours demandé d'avoir des clichés de partout où il allait, n'importe quand, n'importe où, donc, de toutes ses connaissances et de leurs amis. Tu piges ?
- Ok mais pourquoi toutes ces photos ?
- Bein pour une raison au moins. J'ai identifié Corinne et Lemoux sur l'une d'elles où elle porte les mêmes boucles que vous avez mis sur le macchabée.
- Tu crois que le Belge va y croire ?
- Il le faut de toute façon sinon, je suis un homme mort. Mais je pense que oui. Il va pas chercher à comprendre dans l'immédiat. Quand il aura découvert le pot aux roses, je serai bien loin et je vous conseille d'en faire autant car ne pensez pas qu'il se contentera de ça, des photos et de toute notre petite mise en scène. Eekhoud va toujours jusqu'au bout des choses. Il n'est pas né de la dernière pluie.
- Il sort demain, c'est ça ? Et comment compte-t-il se barrer ? Il n'a aucune chance !
- C'est bien mal le connaître. Il a connu des situations bien pires que celle là et rien n'arrête un rouleau compresseur comme lui.
- T'en as la trouille chef?
- Je bosse pour lui depuis des années, et je sais ce dont il est capable. Vous n'en avez même pas idée. On est des enfants de cœurs à côté de ce mec. Je vous conseille un truc, prenez votre fric et barrez vous loin d'ici ! »




A ces mots, Max plonge sa main boudinée et velue dans le tiroir qui se trouve à sa droite et en ressort trois enveloppes en kraft avant des les tendre, l'une après l'autre aux trois protagonistes.

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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 7 Nov - 13:18
Mardi :




« « hého, debout ! C'est l'heure de se réveiller ! .. Allez, debout ! Allez, du nerf.. hop hop hop.. Bon ça suffit maintenant hein.. il faut se lever » »




« Hmfffff, tain, faut que je change cette fichue sonnerie de reveil... » dit Nathan en grommelant. « Je vais finir par faire une attaque ! »


Le jeune garçon attrape mollement son téléphone portable et presse sur une touche, au hasard, afin de mettre fin à la torture matinale. Quelques longues secondes plus tard, c'est chose faite. Un silence pesant mais fort agréable règne à nouveau dans la pièce et Nathan laisse son corps s'enfouir dans le chaud douillet de sa couette avant de fermer les yeux et se laisser envahir par le sommeil. Ce sommeil qui a été plutôt dérangé durant le cours de la nuit par des cris étranges.


Et soudain, cette image, ou plutôt ces sons lui reviennent en mémoire. Il voit alors sa mère et Virginie se donnant l'une à l'autre sans retenue aucune, s'abandonnant totalement au plaisir. Un sourire malicieux se dessine alors sur ses lèvres et des pensées se mettent à fuser dans son cerveau jusque là plutôt ramolli. « Non, ce coup ci, faut pas passer à côté de ça » se dit-il. Au même instant, il perçoit une mélodie, de l'autre côté de la cloison, celle là même qui le sépare de la chambre de sa jeune sœur.



D'un bond, il se lève hors du lit malgré le froid de la pièce, enfile un pull au hasard et se dirige vers la porte de la chambre voisine avant de toquer.


« Noémie, t'es réveillée ?
- Oui
- Je peux entrer ?
- Bien sûr »


Le jeune homme pénètre dans la chambre dont les murs sont tapissés de vieilles affiches de cinéma. Noémie est une férue de vieuxnoir et blanc. Jean Gabin, Greta Garbo et autre Marlène Dietrich veillent sur son sommeil depuis toujours.




« Coucou soeurette, bien dormi ?
- Aussi bien que toi je suppose Nathan.
- Qu'est-ce-que tu veux ? Questionne la jeune fille. Puis, voyant les yeux pétillants de son grand frère, elle s'écrie.

« Oh, toi, tu penses à ce que je pense.
- Plutôt oui..
- La nuit agitée dans l'autre aile de la maison ? Dit-elle par bribes, large sourire aux lèvres.
- Exactement.
- Oui, et ... ?
- En fait, je voulais juste te parler de maman.
- Où tu veux en venir Nathan ?
- Elle était déjà géniale, mais là, depuis Virginie, elle est totalement épanouie. Répond le jeune homme
- Tu crois que maman a toujours été lesbienne ?
- Peut-être, peut-être pas. Là n'est pas le problème. Je crois surtout qu'elle est amoureuse d'une personne qui la comprend, qui l'aime, et la respecte. Maman reçoit au centuple l'amour qu'elle porte à Virginie et elle aime Virginie plus que tout. De l'autre con, elle n'a jamais rien eu si ce n'est humiliation et reproches.
- Oui et qui plus est, elle a tout fait pour lui et ce connard a failli ruiner, et le cabinet, et sa réputation. Ajoute Noémie.
- En attendant, la sienne est descendue en flammes. J'espère qu'il va pourrir derrière les barreaux ce salopard.
- Qu'il ne s'approche jamais plus de maman et de Virginie, c'est tout ce que je souhaite. Elles méritent d'être heureuses..
- Elles sont faites l'une pour l'autre, ça ne fait aucun doute.
- Dommage que maman ait mis tant de temps...
- Tu sais, je crois que les cris de cette nuit, c'est qu'elles rattrapent le temps perdu. S'esclaffe Nathan
- Idiot ! S'esclaffe à son tour la jeune fille.. Et si on allait petit déjeuner ? Avec un peu de chance, on sera les premiers debout.
- Et si on leur apportait leur p'tit dej au lit ? Interroge Nathan.
- Bonne idée, mais t'as pas l'impression qu'on va taper l'incruste là ?
- Bah non.. Après tout, Xavier lui prépare bien le p'tit déj tous les matins..
- Sauf que maman n'a jamais voulu se le faire servir en chambre. Répond du tac au tac Noémie.
- Bah, justement, les choses ont changé. Xavier est pas là, donc, c'est les enfants chéris de leur maman qui vont lui porter son petit déjeuner !
- Elles doivent être sûrement fatiguées après le marathon de cette nuit... ça roule, elles apprécieront sûrement.. Et tu sais quoi ?
- Quoi ?
- Tu m'enlèveras pas de l'esprit que tu as une idée derrière la tête..
- Qui sait..... »





Tranquillement, et à pas feutrés, dans l'espoir de ne pas réveiller les deux amoureuses, les deux jeunes descendent les escaliers avant de se diriger vers la cuisine où ils vont préparer un copieux petit déjeuner à l'attention des deux femmes, semeuses de troubles nocturnes.


Alors qu'ils arrivent devant la porte et que Nathan se saisit de la poignée, les deux jeunes gens aperçoivent un rai de lumière filtrer sous la porte..




« Zut, elles sont déjà debout ! Chuchote Noémie
- C'est raté pour l'effet surprise ! Rétorque Nathan, un air désolé sur le visage.
- Finalement, c'est nous qui allons créer la surprise de nous être levés aussi tôt.
- Bon, on fait quoi... on retourne au dodo ou on va les rejoindre ? Questionne le jeune homme.
- On a cours dans trois heures et le réveil aurait du sonner que dans une heure.. je me demande si ça vaut le coup de se remettre au pieu..
- Et j'y pense.. finalement, on a programmé tous les deux nos réveils une heure plus tôt.. Pourquoi on a fait ça ?
- Heu, moi, c'était pour revoir mes maths.. Mais finalement j'ai laissé tomber, notre projet était bien plus intéressant.. et toi ?
- Heu, bein justement, je les ai entendues et j'ai décidé de leur porter le petit déj au lit..
- Ouais, c'est ça.. allez, rentrons et allons déjeuner, j'ai la dalle.. »




Obeissant à sa jeune sœur, Nathan tourne la poignée et ouvre la porte sur deux femmes amoureuses, collées l'une à l'autre, en train de se dévorer le visage sans retenue. Nathan et Noémie restent plantés devant ce spectacle auquel ils ne s'attendaient aucunement, se questionnant du regard, doivent-ils rester ou ressortir et laisser tranquilles les deux femmes ?
Soudain, Virginie et Louise, sentant une présence dans la pièces, cessent leur étreinte avant de diriger leur regard sur les deux enfants penauds.


« On vous a pas appris à frapper avant d'entrer ?
- heu ... désolés, on pouvait pas savoir.. répond Nathan dont les joues s'empourprent à vue d'oeil. -Est-ce-que je ferme la porte de la cuisine habituellement ? Questionne Louise, le regard malicieux et moqueur devant la gêne de ses enfants.
- Non, c'est vrai.. En fait, on voulait vous faire une surprise Noémie et moi.
- Quel genre de surprise ?
- Heu, vous porter le petit déjeuner au lit.
- Et en quel honneur ? Interroge Louise.
- C'était juste une idée .. Heu, Noémie et moi, on a pensé que ça vous ferait plaisir..
- Ho, comme c'est chou ! Intervient Virginie. Quelle délicate attention..
- Du coup, on se retrouve tout cons là..On est arrivés comme un chien dans un jeu de quilles. On va vous laisser finir de petit déjeuner tranquilles.. On reviendra plus tard.
- Mais il n'en est pas question s'insurge faussement Virginie. Café, chocolat ? Leur demande-t-elle joyeusement en se levant d'un bond.
- Eh bien, tu es en forme Virginie après une nuit pareille ! Intervient Noémie restée silencieuse jusque là.
- Comment ça, « après une nuit pareille » demande Louise, fronçant du sourcil ?
- Que s'est-il passé cette nuit ? reprend Virginie. Y'a eu du raffut ? Du bruit ? J'ai rien entendu moi..
- Heu, pas vraiment répond Nathan.. En fait, oui et non.. Du raffut il y a eu, oui, et non, vous ne pouviez pas l'entendre.
- Je comprends rien ! Rétorque Louise. Explique toi Noémie.. La jeune fille reste silencieuse, le feu aux joues, ses lèvres tremblantes ayant du mal à réprimer à la fois la honte, et un fou rire grandissant. Voyant que sa fille se refuse à toute réponse, Louise interroge son garçon du regard.
- Non, mais c'est quoi ce complot ? Questionne Louise.. Qu'est-ce-qui vous prend ? On dirait deux gamins pris en flagrant délit de je ne sais quoi...
- A tout dire maman, reprend Nathan prenant une puissante goulée d'air pour se donner du courage, on vous a entendues cette nuit, Noémie et moi. »






A cet instant, les visages de Louise et Virginie jouent les caméléons et prennent la même teinte que ceux des deux jeunes gens. Le regard des deux femmes devient fuyant, cherche soudainement une nouvelle direction. On se demande à ce moment qui, des quatre protagonistes, se sent le plus gêné . Un silence de plomb règne alors dans la pièce, soudainement interrompu par le gargouillis de la cafetière où s'écoulent les dernières gouttes d'un arabica à l'arôme subtil. Il n'en faut pas plus pour que tout ce petit monde parte dans un éclat de rire incontrôlé.








Walter Eekhoud s'est endormi, l'esprit serein et sûr de lui. Il ne lui a pas fallu longtemps pour se retrouver au royaume de Morphée, où, même les voyous et salopards de son envergure, ont leur place. Le doux rêve d'une liberté très prochaine a rendu son sommeil paisible et profond.


Mais deux heures plus tard, ses yeux s'ouvrent sur les ténèbres de la nuit, prélude à une activité cérébrale intense sur sa liberté dans les prochaines heures et à sa vie paisible au soleil dans un pays d'Amérique du Sud, là où ses complices l'attendent et où il pourra continuer son ignoble trafic en toute impunité.


Pour l'heure, sa première satisfaction, et non des moindres, est celle de voir le cadavre de celle par qui tout est arrivé, Corinne. Il fixe la nuit noire et savoure le silence et se concentre à nouveau sur les événements à venir. Dans quelques heures, il sera transféré au bureau du juge...

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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 7 Nov - 13:19
« Alors Xavier, comment te sens-tu ce matin ?
- C'est la pleine forme ! Je n'ai plus mal et je respire tout seul comme un grand.. C'est simple, j'ai l'impression d'avoir retrouvé un second souffle !
- Tu ne pouvais pas choisir meilleure comparaison mon cher.. je suis ravi de te voir en si belle forme.
- Quand c'est que je vais sortir ?
- Ho ho, ne mets pas la charrue avant les bœufs veux-tu ? Tu reviens à peine de chez les morts que tu veux déjà aller danser la carmaniole !
- C'est que j'ai un boulot qui m'attend.. Dieu seul sait dans quel état je vais retrouver le manoir. Il va me falloir mettre les bouchées doubles !
- Du lit au fauteuil et du fauteuil au lit.. Tu as une belle convalescence qui t'attend. Tu crois pas que tu vas te mettre au boulot dès que tu rentreras, c'est hors de question !
- Mais...
- Xavier, c'est non seulement ton toubib qui te parle, mais aussi ton ami. Tu as failli passer de l'autre côté, ne l'oublie pas. Tu te sens en pleine forme mais tu n'es pas encore opérationnel. Il te faut te reposer. Je m'occuperai de te bichonner. Avec Louise, Virginie et les enfants, tu vas être comme un pacha.
- C'est cela que je redoute Hans. J'ai horreur de l'oisiveté.
- Mais tu n'as pas le choix !
- J'aime être utile.
- Mais quin cap de bourre ! Tu seras utile quand tu seras ok. Le manoir a besoin d'un homme en pleine santé. Donc, pour le moment pense à toi, un peu. » Puis voyant Xavier grimacer de rire :
- Ah, tu vois que tu as mal ! Et puis, pourquoi tu ris d'ailleurs ?
- Un Allemand qui cause le Patois, j'aurais tout vu ! Et je te signale que je ne suis pas plus tête de mule que toi.
- Tu le comprends toi aussi ?
- Bien sûr, je suis originaire des Pyrénées. Je suis arrivé à Paris j'avais même pas dix ans.
- J'adore le sud-ouest. J'y vais dès que je le peux.
- Même si elles sont dans mon cœur, mes montagnes me manquent. Cela fait une éternité que je n'ai pas vu le Vignemale ou le Pic du Midi, ou encore la brèche de Roland.
- Et si tu venais avec moi quand tu seras sorti ? Tu pourrais te reposer et revoir tes montagnes si le cœur t'en dit !
- Rien ne me ferait plus plaisir Hans, mais je ne sais pas si Louise serait d'accord et qui plus est, je n'ai pas les moyens de m'offrir l'hôtel...
- Tu le fais exprès ou quoi ? Je vais t'aider à le lâcher ce manoir moi tu vas voir ! Et d'un, je ne pense pas que Louise s'opposera à un convalescence dans les Pyrénées et de deux, tu n'as pas d'hôtel à payer pour la bonne raison que j'ai une maison là-bas.. et toc ! T'es coincé mon gars ! » Au visage de Xavier qui traduit une moue significative, le Docteur Kramer ne peut s'empêcher de s'esclaffer.
- Et t'es content hein, lui répond Xavier. D'ailleurs, je suis certain que tout ça est déjà planifié avec Louise.
- Pour les Pyrénées non, mais pour ta convalescence forcée, oui.
- Je sais pas pourquoi, mais j'ai comme l'impression de m'être fait piéger là.
- En effet. Tu es fait comme un rat et tu n'as pas d'autre choix que d'accepter.
- Ok, je m'incline. Mais je te préviens, je suis un malade insupportable.
- N'oublie pas que tu as devant toi un médecin. J'en ai maté de bien plus coriaces que toi.
- Alors, je sors quand ? Que je les revoie enfin mes montagnes !
- Vu le rythme auquel tu récupères, très vite ! »




Le lourd fourgon pénètre lentement dans la cour avant de stopper net devant la porte d'entrée. Cinq hommes encagoulés en descendent, armés jusqu'aux dents. Dans un silence pesant, et entourant un homme menotté, ils scrutent la zone d'un œil averti avant de pénétrer dans le bâtiment.



Les hommes du GIPN sont positionnés de façon stratégique afin de prévenir un éventuel assaut visant à libérer, ou, au contraire, assassiner le prévenu. Un homme de chaque côté, un devant lui,ouvrant le chemin et deux dans son dos afin de surveiller ses arrières, Eekhoud avance lentement, tête baissée. Dans quelques instants, il va se trouver devant le juge pour répondre de ses actes.




De nombreux éléments à charge pesant contre lui, il ne connaît que trop bien la nature de cette confrontation avec le magistrat et les conséquences qui vont en découler. C'est ce à quoi il n'a eu de cesse de réfléchir de longues nuits durant avec une conclusion unique : Il n'est pas homme à passer le restant de sa vie derrière les barreaux, refusant l'échec et l'humiliation vis à vis de ces « associés ».


Le petit groupe, toujours en formation, traverse les longs couloirs sombres et ternes qui vont le conduire jusqu'au juge. Les murs de l'ancienne bâtisse sont chargés des souvenirs des histoires criminelles ayant défrayé la chronique durant le demi siècle passé. Juste au dessous du haut plafond, de vieilles fenêtres alignées, aux peintures défraîchies, laissent filtrer la faible lueur du soleil de l'hiver. A tout prendre, cet endroit triste et froid fait penser à la prison de laquelle il vient de sortir. Les sculptures boisées qui courent le long du couloir font penser à celles d'une église poussiéreuse à l'odeur d'encens et de renfermé. Ce mélange donne à Eekhoud une nausée telle, qu'elle le conforte dans sa décision de fuir cet endroit au plus vite.




Au bout de quelques minutes qui paraissent interminables, le petit groupe s'arrête enfin devant une porte, celle du juge.
Deux hommes en uniforme font le guet, d'autres sont en poste dans le couloir. Eekhoud fait vite le compte, ils sont une quinzaine à peu près.




« Entrez Monsier Eekhoud, annonce une voix sombre et ténébreuse. »

« Non, pas toi, fous moi la paix ! Dit une voix pâteuse.
- Ah non mon mignon, ton cul, c'est une bombe ! Tenez le bien les gars ! »



A ces mots, Lemoux est assailli et solidement maintenu par les sbires de « Doctoré ». Planant dans les sphères artificielles dans lesquelles il a pénétré quelques minutes plus tôt, l'avocat pourri ne réagit pas de façon aussi virulente qu'il aurait pu le faire dans un état sobre, même si des mains s'agrippent un peu partout sur lui afin de l'immobiliser, mais il aurait au moins gardé sa dignité d'homme.



A plat ventre sur sa couchette, un genou plaqué entre ses omoplates, il voit dans le flou que la porte de sa cellule est grande ouverte. Il est peut-être trois heures du matin mais son cerveau embrumé fonctionne assez bien pour lui faire comprendre que seule, la complicité d'un des gardiens a pu permettre une telle intrusion dans sa cellule. Hulk lui-même est de mèche. D'ailleurs, alors qu'on lui retire violemment son pantalon, il l'aperçoit dans le coin de la pièce, appréciant le spectacle qui s'offre à lui, tout en comptant les billets que l'on vient fraîchement de lui remettre. Doctoré, lui, calmement, se défait de son pantalon sous lequel Lemoux, devine, horrifié, le degré d'excitation de son bourreau.


« Ho, mon petit lapin est tout calme. Tu vas voir mon grand, je vais t'envoyer au septième ciel. Ton trip et ma bite dans ton beau petit cul, ça va être l'extase mec ! »


Les fesses à l'air, les complices de Doctoré le positionnent afin de faciliter au grand noir ses agissements. Lemoux, tel un pantin désarticulé, impuissant n'a autre choix que de se résigner et d'accepter. Il sent s'immiscer lentement en lui le pieu gigantesque du black.



Saisi par la nausée, il ferme les yeux, pince ses lèvres et laisse son bourreau accomplir son acte odieux. Il le sent aller et venir en lui avec une douceur qu'il n'a pas connue la fois dernière. Il se dit alors que le narcotique qu'il vient d'assimiler dans son organisme altère la perception des choses. Le Noir qui évolue sur lui se met à gémir, Lemoux ouvre les yeux. Le rythme de Doctoré s'accélère, Lemoux referme les yeux. De plaisir. Ses principes et ses convictions s'estompent dans les vapeurs artificielles de la drogue et finissent par disparaître dans la vague de volupté qui envahit son corps tout entier.


Quand Doctoré quitte la pièce, Lemoux se recroqueville sur lui-même, partagé entre le plaisir et la honte. Hulk, qui n'a pas perdu une seule seconde du spectacle qui s'est déroulé devant lui, remonte sa braguette, les yeux en proie à une extase indicible.
« Alors, tu vois que ça t'a plu ! Je savais bien que ça finirait par te plaire. Personne ne résiste à la bite de Doctoré et lui, il est ravi. Tout le monde est toujours ravi de mes services.
- Et toi, tu te remplis les poches fumier.. Ah, tu as bien calculé ton coup. Tu es une ordure de la pire espèce. Attendre que je sois shooté pour faire venir ce nègre.
- T'es blanc comme neige toi peut-être ! Ca fait quel effet de se retrouver à la place de celui qui se fait baiser ?
- Je n'ai jamais violé quelqu'un pour autant que je sache, enflure !
- Mais les manigances, les coups tordus et j'en passe, ça oui. Tu connais que trop bien. Chacun son tour Ducon. La roue a tourné. A toi de te faire avoir.
- T'es un homme mort..
- Hoho.. des menaces.. s'esclaffe Hulk. Maman, j'ai peur.
- Quand je serai dehors, je m'occuperai de ton cas..
- Le Belge, c'est ça ? Tu vas demander à ton pote le Belge de me dessouder ? Mais il en a rien à foutre de toi ton pote mon grand ! Tu me déçois beaucoup l'avocat. Ce que tu peux être naïf ! Ton gars, il en a pour des années et s'il se barre, et je pense que c'est ce qu'il va tenter de faire, il va te laisser sur le carreau. Non, mais tu crois toi quoi ? Il s'est bien servi de toi mais puisque t'as pas été capable de chier droit, il va te laisser moisir ici, crois moi. T'es fini mec.. fini.
- J'ai une réputation à entretenir connard..
- Ha... c'est donc ça ! Tu veux que personne ne sache que tu t'es fait embrocher.. hahahaha, je rêve. Tu descends de plus en plus dans mon estime l'avocat. Comme si tu savais pas ce qui se passait dans les prisons ! Tu sais, des pédés, y'en a partout et tout le monde s'en fout que tu es bouffé de la queue.
- Ta gueule sale con !
- Héhé.. Tu aimes ça, avoue
- Je t'ai dit de la fermer connard !
- Sinon quoi ?
- Mon poing dans la gueule pour commencer..
- Bein vas-y, défoule toi ! Allez, viens, viens, je t'attends ! » La montagne de graisse se met soudain à se lever et à se mettre sur la défensive avec une rapidité et une agilité auxquelles Lemoux ne s'attendait pas. Avant qu'il n'ait pu esquisser le moindre geste, Hulk assène sur son estomac un coup de poing énorme qui lui coupe le souffle.
- T'en veux encore ou t'en as pas assez ? T'es vraiment qu'un sale con l'Avocat. Tu n'es pas en force pour jouer les durs ici, je croyais que tu l'avais compris.
- Peut-être ici, mais dehors, tu ne pourras rien contre moi Hulk. Et je te jure, ça va être ta fête.
- C'est pas demain la veille... »




Eekhoud, encadré par les hommes encagoulés du GIPN entre, penaud, à l'invite du magistrat. Malgré qu'il soit assis, on devine chez l'homme d'une cinquantaine d'années, une stature imposante et atlétique. Visage sévère auréolé d'une coupe en brosse grisonnante, et percé de deux yeux gris très clair qui clouent sur place ses vis à vis et forcent le respect. Le magistrat lance son regard d'acier au dessus des petites lunettes à fine monture qu'il a chaussées alors qu'il se saisissait de l'épais dossier Eekhoud.



Le regard gris croise le regard ténébreux du Belge. Les deux hommes se fixent sans que chacun ne baisse sa garde l'espace de quelques longues secondes. Me Lethellier n'est pas homme à se laisser impressionner. Habitué aux affaires de grand banditisme, il a vu défiler devant lui les plus grands criminels et les plus grands truands.


Eekhoud ne pipe pas mot à l'énoncé du juge penché à présent sur son dossier. Derrière le juge et son lourd bureau, une porte fenêtre encadrée de lourdes tentures aussi vieilles que la pièce dans laquelle il se trouve. Un balcon et en bas, la rue dont il entend le vacarme. Ce vacarme qui lui fait tant défaut derrière les barreaux, ce vacarme au doux parfum de liberté et d'aventure. Par la porte fenêtre légèrement entrouverte, il sent par moment la bise de l'hiver mordre son visage. Comment peut-on ouvrir une fenêtre à une température négative au lieu de savourer la chaleur comme tout un chacun ?



L'énoncé du juge est interminable et Eekhoud, à chaque fait exposé, se remémore parfaitement le contexte de chacun ainsi que le moindre détail dont lui seul à connaissance. Il sourit intérieurement, se laissant caresser par ces moments de gloire, son succès dans les affaires et auprès des femmes, ses virées avec ses amis et la luxure dans laquelle il aime à se vautrer. Il songe également à ce que la justice ignore, notamment au cadavre de Corinne et à Jean-François.


Il sursaute légèrement lorsque Lethellier referme, un peu brutalement, le lourd dossier. Les douces rêveries laissent place à la réalité..

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Ven 7 Nov - 13:20
Eekhoud, encadré par les hommes encagoulés du GIPN entre, penaud, à l'invite du magistrat. Malgré qu'il soit assis, on devine chez l'homme d'une cinquantaine d'années, une stature imposante et atlétique. Visage sévère auréolé d'une coupe en brosse grisonnante, et percé de deux yeux gris très clair qui clouent sur place ses vis à vis et forcent le respect. Le magistrat lance son regard d'acier au dessus des petites lunettes à fine monture qu'il a chaussées alors qu'il se saisissait de l'épais dossier Eekhoud.


Le regard gris croise le regard ténébreux du Belge. Les deux hommes se fixent sans que chacun ne baisse sa garde l'espace de quelques longues secondes. Me Lethellier n'est pas homme à se laisser impressionner. Habitué aux affaires de grand banditisme, il a vu défiler devant lui les plus grands criminels et les plus grands truands.


Eekhoud ne pipe pas mot à l'énoncé du juge penché à présent sur son dossier. Derrière le juge et son lourd bureau, une porte fenêtre encadrée de lourdes tentures aussi vieilles que la pièce dans laquelle il se trouve. Un balcon et en bas, la rue dont il entend le vacarme. Ce vacarme qui lui fait tant défaut derrière les barreaux, ce vacarme au doux parfum de liberté et d'aventure. Par la porte fenêtre légèrement entrouverte, il sent par moment la bise de l'hiver mordre son visage. Comment peut-on ouvrir une fenêtre à une température négative au lieu de savourer la chaleur comme tout un chacun ?



L'énoncé du juge est interminable et Eekhoud, à chaque fait exposé, se remémore parfaitement le contexte de chacun ainsi que le moindre détail dont lui seul à connaissance. Il sourit intérieurement, se laissant caresser par ces moments de gloire, son succès dans les affaires et auprès des femmes, ses virées avec ses amis et la luxure dans laquelle il aime à se vautrer. Il songe également à ce que la justice ignore, notamment au cadavre de Corinne et à Jean-François.


Il sursaute légèrement lorsque Lethellier referme, un peu brutalement, le lourd dossier. Les douces rêveries laissent place au présent. Ce présent si réel et si noir à l'issue encore plus obscure, qui, tel un boa s'est subitement enroulé sur lui et est en train de l'étouffer. Il n'est pas homme à se laisser enfermer tel un chien galeux, lui, cet homme de prestige aux affaires florissantes ne finira pas comme un rat, il s'en est donné la promesse.



La mission accomplie par son avocat dans la nuit, photos à l'appui, remise par un complice de la prison et détaillant chaque seconde de la mise en scène de l'accident, le sort réservé à Lemoux, sont sa grande satisfaction du moment. Sa dernière.
Visage baissé, menton dans les épaules, il observe de son regard le plus noir la configuration de la pièce ainsi que l'emplacement de chaque membre qui s'y trouve. Les gars du GIPN semblent occuper tout l'espace. Après tout, ce dit-il, ils ne sont que cinq et il s'est trouvé dans des positions on ne peut plus épineuses. Restant dans une immobilité parfaite, ses yeux et son cerveau travaillent à une vitesse vertigineuse. Personne ne remarque le petit rictus qui se dessine à la commissure de ses lèvres. Dans sa tête vient de surgir la solution qui va lui permettre de se soustraire enfin à l'emprise de ses bourreaux.
Il a remarqué que l'homme encagoulé qui se tient à sa droite est gaucher. Grand amateur d'armes, il a aussitôt reconnu dans son étui, un pistolet SIG P228. Rompu à tous les combats et ayant été entraîné à tuer, il ne craint pas les hommes du GIGN, gigantesques ombres noires l'entourant et dont la réputation de super flics n'est plus à faire.




Sortant soudainement de son mutisme, Eekhoud envoie un circulaire gauche dans le flanc de l'homme à sa gauche tout en se saisissant de l'arme de celui à sa droite. Menotté, son geste surprend un instant les hommes encagoulés. A la vitesse de l'éclair, il saute sur le juge qu'il menace de son arme. Il n'a pas le temps d 'esquisser un geste supplémentaire qu'une balle vient se loger entre ses deux yeux.


Eekhoud tombe, tué net.


« Merci messieurs. Réagit le juge après quelques secondes. »
L'homme qui vient de lui sauver la vie le salue, puis s'adresse à ses comparses.
« Quel con ! Il savait qu'il avait aucune chance de s'en sortir !
- Soit il est cinglé, soit il ne supportait plus la prison.
- Un suicide par procuration coupe le plus gradé. Je préviens les supérieurs. Faites ce que vous avez à faire »





« Police !
- Bonjour Messieurs, qu'est-ce-qui me vaut l'hon....
- On vient t'arrêter minable..
- Oh là, oh là, on se calme Messieurs.
- Tu crois que c'est le moment de nous faire des ronds de jambes ?
- Mais quoi, qu'est-ce-qu'il y a à la fin ?
- T'es cuit Max, tu t'es grillé tout seul.
- Ha ouais ? Vous avez jamais réussi à prouver quoi que ce soit contre moi ! Vous commencer à m'emmerder commissaire. Tant que vous avez rien, je vous demanderais de me foutre la paix.
- Tu te fourres le doigt dans l'oeil Max. T'es cuit je te dis.. Tu vas aller rejoindre tes potes derrière les barreaux.
- Et vous avez quoi après moi cette fois ci ?
- Ton pote vient de se faire griller la cervelle chez le juge. Jolies les photos que tu as prises pour lui.. »


Le visage de l'avocat pourri blêmit, le commissaire a fait mouche. Le flic pose sa main sur l'épaule de l'homme de loi et pénètre sans son appartement, suivi de ses hommes avant de reprendre, sourire aux lèvres.


« Tu vois Max, je t'avais bien dit qu'on t'aurait un jour ou l'autre.. Et ce jour est arrivé. Tu veux que je t'explique ou tu avoues ?
- Avouer quoi ?
- Tes copains se sont un peu trop vantés d'avoir dérobé un macchabée à l'hôpital. Je sais pas où tu les as choisis, mais très mauvais choix. Il nous reste le balafré à attraper cependant. Il est plus malin que les autres , mais on l'aura. Ca n'est qu'une question de temps... Tu sais, le Belge se serait rendu compte tôt ou tard ce que tu as magouillé. Peu importe où tu serais allé, il aurait fini par te retrouver et là.. j'aurais pas donné cher de ta peau. Ils ont piqué le seul et unique macchabée qui portait des plaques en titane. Il nous a été facile de l'identifier.. Nom de Dieu, tu devais sacrément avoir la trouille de ce type pour en arriver là. Se moque le flic qui ordonne alors de passer les menottes à l'avocat.
- Vous les avez eus où ?
- Chez eux. Leurs valises étaient prêtes.. les lascars n'ont pas eu le temps de s'envoler. Ils iront s'allonger derrière les barreaux au lieu du sable blanc.
- Eekhoud est mort ?
- Plus mort que lui, c'est pas possible. Et tu vois, je pense que ta ruse pour le pigeonner n'était pas nécessaire. Ton patron a préféré se faire buter plutôt que de moisir au cabanon.
- ….
- Allez, embarquez moi ce fumier.. Vol de cadavre, tu vas en prendre pour dix ans. »
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Ven 7 Nov - 13:21
Mercredi




« Ma chérie, dépêche toi, on va être en retard. Nathan et Noémie sont déjà prêts ! - Mon ange, j'en ai pour deux minutes !
- Virginie, tu es à la traîne ! S'esclaffe Nathan. Je constate que tu mets bien plus de temps à t'habiller que l'inverse !
- Et ça veut dire quoi, ça ? Interroge Virginie qui surgit soudain en haut de l'immense escalier.
- Oh rien rien ! Je dis ça, je dis rien...
- Tu en as trop dit ou pas assez jeune homme ! Explique toi !
- Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat !
- Bien ! Intervient Louise ! Ca tombe impec, je suis avocat. Alors jeune homme, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
- Que j'étais pas là la nuit du crime, je vous le jure !
- Pourtant, vos paroles semblent prouver le contraire ! Vous ne pouvez émettre de tels propos sans que ceux-ci ne soient fondés. Allons, expliquez vous.
- Je.. j'ai.. heu... comment dire ?
- Allons donc jeune homme, vous avez perdu de votre superbe ! Intervient la blonde Virginie, sourire lumineux et moqueur aux lèvres..
- Bon, cessez votre torture votre honneur.. Je suis coupable. J'avoue avoir été sur les lieux du crime cette nuit et d'avoir entendu, bien malgré moi, les échos du bonheur de ma mère.
- Dans ce cas … le tribunal se montrera clément. Faute avouée est à moitié pardonnée..
- Comment ça, seulement, à moitié ? intervient Nathan.
- Tu auras une peine à purger répond Louise.
- Attend mais heu.. c'est quoi cette histoire ? Pourquoi j'ai l'impression de me faire avoir là ?
- Je suis ton avocat, mais je suis aussi la compagne de la victime ici présente.. il me paraît donc légitime que chacun de vous deux soit satisfait des résultats du jugement.
- Olàlà... dans quel guêpier je me suis fourré moi.. rougit faussement Nathan.
- Tu l'as dit Bouffy, t'es mal barré... Tu proposes quoi ma chérie ?
- Une sentence impitoyable.. voyons, que je réfléchisse un peu.
- Ho, et le jury, il en pense quoi lui ? C'est lui qui doit décider après tout ! T'en penses quoi Noémie ? »


La jeune fille fixe alors son frère et le transperce de ses yeux malicieux. Puis son pouce et son index se positionnent autour de son menton, traduisant une profonde réflexion. Elle fait la moue quelques secondes, faisant danser son regard clair de droite à gauche et de gauche à droite avant de rendre son verdict.


« Gaffe à ce que tu vas dire soeurette ! Intervient Nathan ! Je te signale que tu es complice ! Oui, Madame le juge, ma sœur Noémie ici présente s'est rendue coupable autant que moi des faits que vous êtes en train de juger à l'encontre de ma personne. Ca n'est pas à elle de rendre un jugement, mais à vous et pour nous deux ! - Est-ce la vérité ? rétorque Louise sous un air faussement sévère. Vous alliez jurer devant le tribunal avec un faux témoignage et donc, sous le mensonge. Pour cela, vous serez condamnés tous les deux à... à... Louise dévisage les deux coupables et se tourne vers sa jeune femme avant de lui faire un clin d'oeil... à … à porter le petit déjeuner au lit de vos victimes pendant les deux semaines à venir et ce, à l'heure qu'il vous sera demandée, et surtout, sans ronchonner.
- Votre honneur, intervient Nathan, nous ne pourrons accomplir ces travaux d'intérêt public.
- Et pourquoi donc je vous prie ?
- Parce que nous ne serons pas dans la possibilité matérielle d'accomplir notre peine, pour la bonne raison que nous sommes tenus par nos obligations scolaires tôt le matin.
- Je n'ai pas encore précisé l'heure jeune homme !
- …. Aie, je crois que tu aurais mieux fait de la fermer susurre Noémie. On va se faire avoir.
- A quelle heure vos obligations vous font-elles lever chaque matin ? Interroge Louise
- A 7h votre honneur.
- Bien, je ne vois alors aucun problème à ce que vous vous leviez une petite heure plus tôt et que vous vous rendiez dans la chambre de vos victimes avec un plateau chargé de viennoiseries, de café tout frais, du beurre, de la confiture et du jus de fruits. Ah, et n'oubliez pas le plus important : une rose rouge au milieu du plateau que j'aurai plaisir à offrir à ma compagne. Avez-vous quelque chose à rajouter ?
- Heu... si.. répond timidement Nathan.
- Je vous écoute !
- Peut-on apporter une touche personnelle à la présentation du plateau à petit déjeuner ?
- Précisez votre pensée Monsieur..
- Est-il possible de mettre deux roses au lieu d'une seule afin de rendre hommage au bonheur radieux de nos deux mamans ? »




A ces mots, les yeux de l'avocate et de la jeune secrétaire s'embuent d'émotion et les joues s'empourprent. Mais Louise se ressaisit, jouant le jeu jusqu'au bout.


« Voilà une attention délicate qui touche profondément la cour, mais ne vous attendez pas à avoir un allègement de peine par ce beau discours. Néanmoins, le tribunal accède volontiers à votre requête. Il y aura donc deux roses rouges au lieu d'une seule et le petit déjeuner sera servi pendant deux semaines à 7h du matin précises. Affaire suivante »


« Ho dit, Maman, t'es un peu vache là ! - Ah bon tu trouves ?
- Tu nous fais nous lever une heure plus tôt !
- Et alors, où est le problème, vous êtes toujours debout avant que le reveil ne sonne, je ne vois pas d'inconvénient à solliciter cette heure de farniente et à la consacrer au travail de Xavier. Autant l'employer à bon escient ! Et puis Virginie et moi, on aime bien se faire servir.. Que veux-tu, on a pris de mauvaises habitudes.. Et puis estimez vous heureux qu'on vous demande pas en plus de faire le ménage ! Bon, on y va ? »


Le soleil à l'extérieur reflète ses pâles rayons sur le manteau neigeux encore bien épais, éblouissant quelques instants la petite famille qui ne met que quelques secondes à descendre l'escalier extérieur, jusqu'à la voiture de Virginie. Le court trajet jusqu'au véhicule et leurs effets ne les empêche pas de se faire mordre par le froid de l'hiver. Ils s'engouffrent rapidement dans la mégane de la jeune secrétaire. A l'intérieur, le froid est saisissant et il ne faut que quelques secondes pour que les vitres de la Renault se couvrent de buée.


« Dépêche toi Virginie, met vite le chauffage ou on va se transformer en glaçon ! - Voilà, voilà, laisse moi au moins le temps de mettre le moteur en route !
- Vite, on congèle !
- Ho ! Mais ça va ! Tiens, ça y est voilà et avant que tu ne dises quoi que ce soit, j'ai mis le chauffage à fond. Dans quelques minutes, il fera bon.
- Merci, j'espère que ça chauffe vite parce que là, tu me mets un bâton dans les fesses et je ressemble à un esquimau.
- Tu avais pas dit hier au soir qu'ils avaient annoncé une nouvelle vague neigeuse ?
- Oui, j'ai encore regardé ce matin et c'est toujours le cas ! Répond Noémie
- Pour une fois, la météo s'est plantée. Et c'est tant mieux parce qu'il y en a ras le bol de cette neige ! Intervient Louise en claquant des dents.
- Si j'étais vous, je jubilerais pas autant. Regardez au fond, ce qui nous arrive droit dessus.
- Han, c'est pas vrai ! Si ça continue, il va falloir prendre des skis pour aller en ville ! J'ai jamais vu autant de neige depuis.. bein non, j'en ai jamais vu autant en fait.
- Et l'hiver est loin d'être terminé ! A ce rythme là, il va falloir creuser des galeries souterraines pour se déplacer..
- Oui, bon, en attendant, les routes sont dégagées. Ce ne sont pas quelques malheureux flocons de neige qui vont nous empêcher d'aller rendre visite à Xavier. Il doit commencer à s'ennuyer là-bas à l'hôpital ! Intervient Louise.
- Oh, non, je pense pas ! Répond Virginie du tac au tac. Hans passe sa vie auprès de lui !
- Oui. Et je m'en réjouis. Ces deux là sont faits pour s'entendre et en plus, ils vont très bien ensemble. J'espère que Hans a réussi à convaincre Xavier pour leur virée en Bigorre.
- Tel que je connais Xavier, il a du sortir toutes les excuses du monde pour ne pas partir et retourner au plus vite au manoir.
- En effet, il a été jusqu'à lui dire qu'il n'avait pas un rond et pas les moyens de se payer l'hôtel. Manque de bol pour lui, Hans a un pied à terre pas très loin de Saint-Lary. Il n'est jamais retourné dans ses Pyrénées depuis qu'il travaille ici. Franchement, quand on est d'une région aussi belle, on fait tout pour y retourner un jour au lieu de vivre au milieu du béton et de la pollution..
- Peut-être parce que nous sommes sa famille Maman. Intervient Noémie. Il n'y a plus rien qui le rattache là-bas.
- Je crois qu'il y a encore quelques cousins éloignés et puis il y a ses montagnes. Qu'est-ce-que je donnerais pas pour quitter cette ville et aller m'installer au grand air !
- Mais ça peut se faire ! Dit Virginie. Ton cabinet a les reins solides et rien ne t'empêche d'en ouvrir un autre là-bas. En plus, tu aurais une vie moins trépidante et tu pourrais penser un peu plus à toi ! Jeanne et Françoise sont des chefs, elles sont fort capables de faire tourner la boîte en ton absence. Et ce ne sont pas les établissements scolaires qui manquent là-bas, ni les universités, ni les I U T !
- Ho ho, on se calme hein.. chaque chose en son temps ma chérie.
- Ca te ferait le plus grand bien tu sais.. Si je me souviens bien, tu parlais de lâcher un peu de mou. Et bien, je crois que ce moment est venu mon amour.
- Virginie a raison maman. Tu dois penser à toi. Nous, on se fera vite à notre nouveau cadre de vie et tu sais combien on aime la montagne. Les événements de ces derniers temps, j'ai envie de les oublier, et loin d'ici. Enfin, c'est mon point de vue et je pense que Noémie partage mon avis.
- Oui.
- D'accord, d'accord, on en reparlera plus sérieusement dans quelques temps..
- Si tu veux maman. Les vacances de février approchent. Pourquoi t'en profiterait pas pour tâter un peu le terrain ?
- On verra mon cœur. On ne peut pas faire ça à la légère.. quitter le manoir, ouvrir un nouveau cabinet, ça, ça s'improvise pas.
- Les maisons ne manquent pas. Et Noémie et moi, on peut déjà se pencher sur cet outil merveilleux qu'est internet.
- Vous trouvez pas que vous allez un peu trop vite là ? Ca fait à peine quelques minutes qu'on en parle et vous voulez déjà déménager !
- On remet juste un projet au goût du jour et je pense que c'est le moment où jamais. Y'en a marre de cette ville de fous, de ces gens qui ne sourient jamais et sont continuellement stressés. Et tu sais très bien que pour nos études, on avait programmé Toulouse. Donc, on serait beaucoup plus près et on pourrait se voir tout le temps !
- Déjà, il faut que tu aies ton doctorat de physique Nathan.
- Je peux tout préparer là-bas et tu le sais, et pour Noémie aussi, y'a les maths.
- Et le manoir ? Il est hors de question que je vende le manoir !
- Qui te parles de le vendre maman ? Je ne te demande pas de bannir Paris de nos vies, mais de la mettre en parenthèses. Au lieu de prendre des vacances à la montagne, on prendra nos vacances à Paris et on aura le manoir. J'ai pas envie de perdre mes potes de vue moi non plus.
- Oui, mais il faut l'entretenir et tout ça a un coût !
- Tu as oublié ce qu'on a dit maman ? J'étais tout petit moi, et je me souviens encore de ce que tu avais dit avec … notre géniteur. Et là, j'avoue qu'il avait eu une brillante idée. Le manoir est immense, tu payes une fortune pour le cabinet.. Si tu transférais le cabinet dans une aile du manoir ?
- Mais je veux pas que la maison se transforme en usine !
- Ce serait bien plus pratique pour les clients qui tournent pendant des heures pour se garer. Le cadre est bien plus sain que les murs de l'hôtel d'en face et le magasin de pompes funèbres ! De plus, ça rapproche Françoise et Jeanne qui se tapent deux heures par jour de transport pour aller au cabinet.
- Petit malin, tu as pensé à l'entretien ?
- Bein tu fais un avenant au contrat de Carmen et d'agent de surface du cabinet, elle devient agent de surface du manoir !
- Elle ne pourra jamais s'occuper de tout le manoir.
- Et bien, tu engages quelqu'un, celui là même que tu devais embaucher pour aider Xavier ! Ajoute Noémie.
- Oh, vous avez bien préparé votre coup les enfants !
- Oui, surtout quand il s'agit de toi maman. On veut que tu lâches prise. Tu t'investis trop dans ce cabinet.
- Mais c'est ma vie ce cabinet !
- Au rythme où vont les choses, tu vas l'y laisser ta vie dans ce cabinet tout crasseux maman. S'il te plaît, penses-y.
- Là, ils marquent un point ma chérie.. sourit Virginie. »


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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 7 Nov - 13:21
La petite berline rejoint le périphérique qui les mène vers l'hôpital où se trouve le majordome. Le silence dans la voiture est total. Louise se perd dans les pensées, se remémorant la conversation qu'elle vient d'avoir avec sa compagne et les enfants. Elle doit bien s'avouer que Nathan, Noémie et Virginie ont des arguments de poids. Loin de la capitale, loin des turpitudes de la vie, un fossé entre les événements passés et quelques peu douloureux, sa petite famille vivrait en toute sérénité dans ces montagnes qu'elle connaît par cœur et qu'elle vénère. Elle monterait un petit cabinet avec Virginie, laisserait à Françoise et Jeanne le soin de diriger pour elle les affaires de la capitale tout en gardant un droit de regard. Et, après tout, Paris n'est qu'à une heure de vol des Pyrénées.




La route grise qui défile sous ses yeux l'enfonce d'avantage dans sa réflexion. Tellement absorbée par ses pensées, Louise ne remarque pas les premiers flocons qui dansent devant ses yeux avant de venir s'écraser mollement sur le pare-brise de sa voiture. Virginie, à ses côtés, la tête tournée vers elle, l'observe tendrement. Sa main gracile s'approche de sa joue qu'elle se met à caresser de son index. Louise, alors penche sa tête sur cette main, répondant à sa caresse, avant de se tourner vers elle et lui sourire tendrement.


Les enfants, assis à l'arrière, se gorgent de se spectacle attendrissant et plein de complicité, synonyme de bonheur et de félicité, leur bonheur, mais avant tout, celui, tant attendu, de leur mère.


« Oh, il neige ! Interrompt Noémie
- Finalement, ils se sont pas plantés hein ! T'as vu ? Qu'est-ce que j'ai dit quand on est partis ? Tout ce paquet noir au fond, bein, il nous fond dessus !
- On en finira donc pas avec cette neige ?
- Bah, en février, on a qu'à partir en vacances sous les cocotiers !
- Mouais, avec la chance qu'on a, les pistes seront impraticables et l'avion pourra pas décoller !
- Roooo, mais tu vois toujours tout en noir Maman ! T'es pas possible !
- Je croyais que tu avais d'autres projets pour février ! Reprend Louise
- Quoi, quel projet ?
- Et après, on dit que c'est moi qui radote ! »


Après quelques secondes de réflexion, Nathan s'esclame !


« Hein, c'est vrai, tu es d'accord ?
- Vous avez fini de me convaincre, oui. J'adhère à fond à ce projet. On a besoin de changer d'air.. changer de vie.. recommencer ailleurs. Le seul souci les enfants, c'est que vous savez que là-bas, ça n'est pas Paris. Il n'y aura pas autant de distractions..
- Maman, là-bas, ils ont aussi la télé, ils connaissent les ordinateurs et internet. J'ai mes mères avec moi, Noémie et Xavier. Que demander de plus ?
- Des amis, et tes amis restés à Paris ?
- Ils le resteront Maman, et t'oublie que je m'en suis fait tout un tas là-bas..
_ Et toi.. Noémie... Tu as pensé à tout ? Te es sûre de vouloir aller vivre là-bas ?
- Bien sûr ! Quelle question !
- Heu.. et Kevin, tu as pensé à Kevin ? Et votre groupe ?
- Le groupe c'est pas grave Maman. Je ne suis que bassiste. Y'en a à la pelle, ils trouveront bien quelqu'un pour me remplacer.
- Je ne suis pas certaine que Kevin soit d'accord sur ce point. Si j'ai bien compris, c'est sérieux vous deux.
- Oui, ça l'est.
_ Et... ça te dérange pas de partir comme ça, loin de lui ?
- Franchement ? Non, si c'est le prix à payer pour que tu sois heureuse, alors, ça me va..
- Noémie, je ne veux pas être l'origine d'une éventuelle séparation qui pourrait vous faire mal à tous les deux.
- J'y ai pensé Maman, et j'ai si souvent parlé de ce rêve de vivre dans le sud qu'il s'y est fait et s'attend à ce que ça arrive. Et puis tu sais, la distance sera une épreuve, certes, mais aussi un test sur la solidité de notre relation. S'il on est fait l'un pour l'autre, alors, on saura attendre. Sinon, bein je me marierai avec le berger du coin..
- Tu en es sûre ?
- On ne peut plus sûre maman. Mais je connais Kevin, il ne me décevra pas, enfin, je l'espère sincèrement.
- C'est une bonne épreuve, en effet. J'ose encore espérer qu'il existe encore des hommes honnêtes et sincères!
- Ils existent ! S'exclame Nathan. La preuve, vous en avez un devant vous ! A conserver précieusement et sous verre avec système antivol hein.. On sait jamais !
- Nathan ! Un peu de sérieux, voyons ! Pouffe Louise. Tu peux pas te retenir une fois de faire le pitre ?
- Non maman. Et la raison est que, justement, Kevin est un mec bien et que je l'adore. Et puis, il pourra venir dans le sud autant de fois qu'il le voudra !
- Ou moi monter à Paris pour le voir !
- Ok ok ok ok. C'est bon, je dis plus rien. Heu, enfin, presque plus rien. Encore une chose . Noémie, je veux juste que vous preniez vos précautions... Je me sens pas encore l'âme d'être grand-mère.
- T'inquiète maman, on fait gaffe, promis. Et moi, j'ai pas envie de changer les couches d'un marmot entre deux cours.
- On est bien d'accord.
- Je suis trop jeune pour être mère. J'ai encore des tas de projets à accomplir et j'ai l'intention de les mener à bien avant de pouponner. Et si Kevin doit être le père de mes futurs enfants, je le saurai très vite.
- Oh, alors, c'est vraiment très, très sérieux. Ca, ça me plait !
- Mon dieu, ça tombe tant que ça peut ! On va même pas arriver à l'hopital si ça continue comme ça ! On devrait faire demi tour !
- T'es fou ? Ca fait une heure qu'on roule ! L'hopital est à quelques minutes. Si on retourne au manoir maintenant, alors là oui, on va avoir des soucis.
- Cool, très bonne déduction maman, mais tu penses au retour?
- Ca, c'est le cadet de mes soucis. Xavier est prioritaire sur dame nature. On y est, on y reste !
- C'est ce qui va nous arriver ma chérie, intervient Virginie. On va se retrouver bloqués tous les quatre à l'hopital !
- Chouette, on va squatter la chambre de Xavier ! Crie Noémie ! On va pouvoir parler de son expérience !
- Ca, c'est bas dit Louise. Vous me mettez au pied du mur !
- Bah, quand Hans en a parlé, y'a pas si longtemps, ça a eu l'air de te plaire !
- Oui, mais ça m'a terrorisée en même temps. Imagine, là, pareil, on a des centaines d'âmes qui nous écoutent ou nous espionnent !
- Oui, ils entendent tout ! Même quand on pète en cachette !
- Nathan !! Non mais je rêve !?
- Bah quoi, c'est vrai non ? Et dans les chambres ! Combien y'en a qui doivent se rincer l'oeil ?
- Nathan !!! Ca suffit ! Bon, ok, t'as gagné. Xavier nous parlera s'il a envie de parler, mais toi, je double ta peine de portage de petit déjeuner au lit ! Deux semaines avec Noémie, mais les deux semaines suivantes, tu le portera tout seul !
- Oh noooooooon !
- Ah, tu l'as cherché hein !
- Sinon, demande à tes potes fantômes de te donner un coup de main ou de t'apprendre à pratiquer la télékinésie ! Le plateau sera moins lourd à porter comme ça !
- Ho, tain, t'aurais mieux fait de la fermer frérot !
- Ho, ça va hein soeurette, feint-il de râler avant de l'attaquer à grand renfort de chatouilles.
- Bon, ça y est, je vois la sortie. Dans deux minutes, on est arrivés ; j'espère qu'on trouvera vite une place.
- A cette heure ci, c'est plutôt mission impossible, dit Virginie.
- Et la faute à qui ? Intervient malicieusement Nathan ?
- Fais gaffe à ce que tu vas dire ! Interrompt sa sœur. Tu risques de prendre la peine maximale !
- Ok, ok, ok, j'ai rien dit. Allez m'man, accélère, j'ai envie de me mettre au chaud..
- Oh, tu veux que je plante un nouveau décor mon grand ?
-Non, je veux juste boire un café ! »


Les quatre passagers continuent d'échanger non stop jusqu'à leur arrivée à l'établissement hospitalier. La neige tombe en tout petits flocons bien ronds et drus, la pire de toutes. La tempête n'est pas prête de cesser. Mais elle force certains à quitter l'hôpital au plus vite, craignant sans doute de rester bloqués sur place.



Ce qui arrange bien Louise qui se met à sourire de bonheur lorsqu'elle aperçoit à travers du rideau neigeux, deux feux de recul s'actionner.


« Ah bein voilà ! Que demande le peuple ? Crie-t-elle ?
- Du café, répond Nathan.
- Une semaine de plus répond Virginie.
- Ah non ! Non, non, non, j'ai rien dit là, ho ! Non, c'est pas juste !
- Exact, mais j'adore voir la tête que tu fais !
- Han, mais c'est un vrai complot !
- Non, c'est juste une demande de reconnaissance au fait que tu sois gracié ce coup ci. Mais là, il faut te montrer très reconnaissant, tu frises la correctionnelle !
- Mais ça veut dire quoi ça ?
- …..
- Ho, ça va, j'ai compris ! Vous voulez que je vous paye le café ! Heu, vous auriez pu le dire plus simplement, non ?
- On aime bien te faire râler.
- Ca merci, j'avais remarqué ! »


Louise coupe le moteur, tout le monde s'emmitoufle avant d'affronter la nouvelle morsure de l'hiver. Lorsque les portières s'ouvrent, un froid glacial envahit l'habitacle, arrachant à chacun un cri de stupeur.



« La vache ! Je plaisantais pas tout à l'heure quand j'ai dit qu'on allait se transformer en esquimau !
- Bah, tu fais comme nous, tu te tais, et tu fonces si tu veux pas geler !
- Ok, on fait la course ! A vos marques.. prêts.. partez ! »


Avant que les trois femmes aient le temps de réagir, le jeune homme a déjà cinq mètres d'avance. Elles décident de le suivre en courant, prises par le jeu, par une envie de respirer à plein poumons, d'en chasser l'air vicié accumulé les jours précédents. Il n'y a qu'une petite centaine de mètres à franchir et le vent fouette leur visage et.. fausse le champ de vision de tout le monde. La nature et les bâtiments s'arment déjà d'un centimètre de poudreuse. Nathan, dans sa fierté d'homme d'avoir pris le devant, ne remarque pas, au moment où il franchit les derniers metres qui le séparent de l'entrée, une plaque de verglas que cache la fine pellicule neigeuse.



Au moment où sa tête ordonne de s'arrêter, ses pieds continuent leur course sur le sol gelé. S'en suit alors une scène digne d'un dessin animé, au moment précis où l'on voit le personnage se démener sur place, jambes imprimant un rythme d'enfer digne d'un nouveau record du monde avant, de guerre lasse, lâcher prise et chuter. Sauf que Nathan, lui a innové. Par un tour de passe passe, dans sa tentative d'équilibre, il a réussi à se retourner vers les trois femmes, avant de disparaître totalement dans un amas de neige.


« Mon dieu ! S'esclaffe Louise ! Il nous aura tout fait ce matin !
- Attend, mais c'est pas normal, on le voit plus du tout!
- Il a complètement disparu !
- Nathan ! … Nathan ! »


Mais Nathan ne répond pas. Malgré les cris des trois femmes hélant son prénom, le jeune homme ne se manifeste pas. L'inquiétude commence à s'installer et les rires sur les visages peu à peu, s'estompent.


« Nathan, c'est pas drôle, répond s'il te plaît !
_ Nathan, Nathan, répond, tu t'es fait mal ? Ah non, c'est pas possible ! Nathan !! »


Alors que Louise, Virginie et Noémie se baissent à l'unisson pour lui venir en aide, du tas de neige surgit, tel un croquemitaine, un Nathan plein de vie, hurlant à plein poumon, son cri perçant l'air du matin. Les trois femmes se mettent à hurler de terreur, Virginie tombant à la renverse, entraînant dans sa chute, Noémie dont le réflexe a été de s'agripper à son bras lors de l'apparition soudaine de Nathan.


« Toi, t'es mort ! Hurle sa mère »



Joignant le geste à la parole, Louise se jette sur son fils avant de le clouer au sol. Plaquage parfait, digne d'un grand joueur de rugby qui laisse le jeune homme bouche bée. Mais la surprise est de courte durée. Virginie et Noémie se sont relevées et viennent épauler Louise qui éprouve de plus en plus de mal à garder sa stabilité face aux tentatives soudaine de libération de son fils. Une l'attrape par le cou et le scotche sur le sol, la seconde maintient un bras sous son genou avant de remplir ses mains de neige et de la glisser sous son manteau. La main valide de Nathan n'a plus qu'un réflexe, celui de le débarrasser de cet intrus.


Les trois femmes le libèrent alors de leur emprise et se décident, dans un éclat de rire général, à l'aider à se remettre debout.
« Ah c'est malin, je ressemble à quoi maintenant ?
- Je te signale que tu t'y es mis tout seul ! Répond sa mère. Mais tu voulais nous faire avoir un infarctus ou quoi ? T'es malade ma parole !
- A vrai dire, je me demande qui est le plus cinglé de nous quatre !
- Toi, sans aucun doute... Les filles.. vous en pensez quoi ? On alourdit encore la peine. Là, Nathan, tu peux pas dire le contraire ! Je te laisse décider Noémie chérie !
- On en est où exactement ? Deux semaines où Nathan et moi on devra vous porter le ptit'dej, puis deux semaines où Nathan vous le portera, mais tout seul.. c'est bien ça ?
- Oui ! Répondent en cœur Virginie et Louise.
- Ok ! J'ai trouvé ! Bein il viendra me porter le ptit déj à moi aussi pendant ces deux semaines !
- Han, je....
- La cour a décidé et vous somme de ne pas faire obstacle à sa décision sous peine de nouvelles sanctions !
- C'est bon, je me tais !
- Sage décision ! Allez, on rentre se mettre au chaud
- Et sécher surtout !!! »


Quelques secondes plus tard, la porte automatique s'ouvre sur le hall immense de l'accueil où se trouvent des dizaines de personnes. Mais quelques unes remarquent l'arrivée incongrue d'un petit groupe quelque peu.. démis. Nathan, qui continue de se débattre pour se débarrasser de la neige sous son manteau, ressemble à la fois à un bonhomme de neige et à un épouvantail à moineaux. Le cheveu rebelle et la tête basse, il s'avance, tentant de ne pas se faire remarquer. Et les trois femmes n'ont de cesse de rire en le regardant lui, et en s'amusant de la réaction des gens à leur passage. Quelques mètres encore, et les voilà devant le coin « presse/fleurs/café » de l'hôpital. Nathan se débarrasse enfin de son manteau, les femmes s'assoient avant de s'adresser à lui :


« Homme, on a froid ! Va nous chercher de quoi nous réchauffer !
- vos désirs sont des ordres Mesdames !
- Mais ce sont nos ordres mon gars ! Allez, grouille ! Steupléééé!!
- Ok, j'y vais mes belles. J'en profite pour prendre le journal à Xavier !
- Tu peux, mais je doute qu'il ait le temps de le lire.... »

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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 7 Nov - 13:22
La petite troupe s'installe autour d'une table venant de se libérer alors que Nathan s'empresse de commander quatre expresso bien serrés et de se procurer le journal du matin, qu'il compte offrir à Xavier un peu plus tard. Il rejoint ses femmes et s'installe entre Noémie et Virginie. Il parcourt d'un œil distrait la première page du quotidien et ses mains se crispent sur le papier alors qu'il émet un ho de stupéfaction qui n'échappe pas aux trois femmes.
« Qu'y a-t-il ? Interroge sa mère
- Regarde, le pote de notre cher père vient de se faire refroidir. Apparemment, il a tenté de s'évader mais le journaliste pense qu'il s'agit d'un suicide étant donné que le Belge savait pertinemment qu'il n'avait aucune chance de s'enfuir.
- Hé bien, ça fait un truand de moins sur terre. Ils disent quoi d'autre ?
- En gros, ils parlent de toutes les affaires où il a trempées mais pour lesquelles on a jamais pu le boucler faute de preuves..
- Doit y en avoir un sacré paquet. Ils parlent de ton père dans leur article ?
- Oui, pour quand ils se sont faits prendre tous les deux à Montparnasse, ils détaillent les faits.
- Ils parlent encore de moi ?
- Non, juste qu'il est le mari de.. que vous allez divorcer.
- Il n'a eu que le sort qu'il méritait. Parfois, j'ai honte de ma profession ...devoir défendre des salopards pareils.
- Oui, mais toi tu choisis le côté des bons, jamais de défendre le méchant.
- Certes, mais quand bien même. Tu crois franchement qu'il y a des ordures qui méritent leur chance ? Tu crois qu'ils en ont laissé à leurs victimes ? ….Ah, les cafés !!
- Super, ça va faire du bien, je suis frigorifié !
- A qui la faute mon chéri ?
- Oh, ça va hein? »




Des éclats de rire étouffés se font entendre alors que la petite troupe se rapproche de la chambre occupée par Xavier. Louise lance envers sa compagne un regard amusé. Pourquoi n'est-elle pas surprise de reconnaître les rires de son majordome et de son médecin préféré ? Elle hésite quelques secondes, ne voulant briser l'intimité des deux hommes, mais, la curiosité finit par l'emporter sur la discrétion, alors, elle toque à la porte, les trois autres derrière elle, en file indienne.

« Bonjour Messieurs hurle presque Louise dans un sourire éclatant. On vous dérange pas j'espère ?
- Pas du tout ! Répond Hans qui lui rend volontiers son sourire.
- Comment va notre cher Xavier aujourd'hui ?
- Il pète le feu ! Je n'ai jamais vu quelqu'un récupérer aussi vite!
- Ca m'arrange, je vais pouvoir bientôt quitter cet endroit. J'ai une sainte horreur des hôpitaux.
- Et où croyez-vous aller comme ça ? Questionne Louise
- J'ai hâte de rentrer au manoir et de retrouver mes fonctions.
- Décidément, plus têtu que vous, on meurt ! S'exclame Louise. Il est hors de question que vous repreniez du service tant que vous ne serez pas totalement remis. C'est un ordre !
- Et je vais faire quoi, moi, en attendant ? Me rouler les pouces ?
- Roulez ce que vous voulez, mais les pouces, non. Du moins, pas au manoir. Je vous envoie en vacances forcées ! » A ces mots, Xavier lève l'index comme un écolier, la bouche en cœur. Il n'a pas le temps d'émettre le moindre mot que Louise continue.
- Et on ne discute pas, vu ?
- Louise, vous me connaissez, vous savez que je ne peux pas rester sans rien faire !
- Exact ! C'est pour cela que je vous investis d'une mission de la plus haute importance.
- … Comme Madame voudra..
- Et y'a plutôt interêt ! Voyons, Xavier, ne faites pas cette tête ! Vous retournez dans vos montagnes et vous me tirez une terrine comme c'est pas possible !?
- C'est que...
- Et puis c'est quoi cette histoire que vous pouvez pas vous offrir des vacances ? Tous les moyens sont bons pour ne pas quitter le manoir. Et bien, vous n'aurez pas le choix, c'est moi qui vous offre votre séjour !
- … ?
- Les vacances approchent et vous serez remis sur pied, donc, je vous envoie là-bas, avec les enfants dans le but de nous trouver une superbe petite maison..
- Mais, pourquoi louer une maison alors que vous louez un chalet tous les ans ?
- Je ne vous parle pas de location, mais d'achat mon ami.
- Vous.. vous êtes sérieuse ?
- Absolument ! Les enfants et Virginie ont fini de me convaincre d'aller nous installer là-bas !
- Mais Madame, le cabinet, le manoir ?
- Je vous expliquerai tout cela très bientôt. Le sujet du jour est : Comment allez-vous ?
- Je vous remercie... heu.. je vais de mieux en mieux !
- A ce rythme là, intervient Hans, il sera dehors dans quelques jours.
- Tant mieux, c'est super ! Nous aurons plus de temps pour mettre sur pied notre projet. Les vacances sont dans deux semaines..
- J'ai mes congés la semaine prochaine, intervient Hans.
- Et Xavier sera sorti ?
- A ce rythme là, oui.
- On fait toujours comme prévu ? Vous embarquez Xavier avec vous ?
- J'ai comme l'impression d'être la victime d'une manipulation énorme.. coupe le majordome.
- Si vous vous bougiez un peu plus, dit Louise, faussement en colère, on en serait pas là ! Donc, fissa, vous vous dépêchez de guérir, vous préparez vos bagages.. que dis-je, on vous les préparera, et vous filez dans vos montagnes en compagnie de Hans !
- Vous me chargez d'une mission délicate Louise. Quel type de maison ou chalet cherchez-vous ? Vous ne me donnez aucune indication !
- Je vous en donnerai, mais croyez moi, vous me connaissez suffisamment pour savoir quoi chercher. Arrêtez de vous mettre en boîte tout seul Xavier.
- Je chercherai avec lui, dit Hans, de son sourire charmeur.
- Ca n'est pas pour me déplaire. Mais ce qui me déplait, c'est de venir vous importuner chez vous pendant ces deux semaines.
- A mais pas du tout. Vous ne me dérangez pas le moins du monde. Bien au contraire ! Votre présence à tous va donner de l'animation à cette grande baraque vide. »


Lemoux gît sur son matelas. Sur son front roulent quelques gouttes de sueur. Son cœur cogne sa poitrine à tout rompre, la respiration est courte et saccadée , ses yeux fixent un point imaginaire, le regard est sans expression. Une bataille en lui fait rage. Le jour vient à peine de se lever et il n'a pas fermé l'oeil. Il a l'impression de ne pas avoir dormi depuis des siècles. Mais il sait très bien que ce n'est pas le sommeil à cet instant précis qui le taraude, mais un malaise qui le triture au plus profond de lui et qui s'est immiscé jusque dans la parcelle la plus infime de son corps. La mâchoire crispée, le souffle court, la même question lui revient à l'esprit chaque seconde.

Où est passé Hulk ? Cette montagne de graisse, cet être vil et repoussant dont il est devenu le pantin, le compagnon de jeu pervers ainsi que de son meilleur ami, cet abominable nègre ?


Il n'a plus à se poser la question une nouvelle fois lorsque apparaît, à l'encoignure de la porte, l'immense silhouette qu'il reconnaîtrait entre milles.


Hulk, tranquillement pose son épaule gauche sur le montant de la porte et contemple le triste spectacle de l'avocat déchu. Sa main droite, aux doigts énormes et boudinés, caresse une barbe vieille de trois jours. Dans ses yeux, un éclat étrange, empli d'une excitation indescriptible. Ce qui n'échappe pas à Lemoux malgré l'état second dans lequel il se trouve.


« T'as ma dose gros tas ? Interroge Lemoux ?
- L'as tu au moins méritée ?
- T'en as pas assez de me voir me faire démonter le trou de balle ? File moi ma dope ! »


Du plus profond des entrailles du géant surgit un rire guttural et incontrôlable, un rire qui prend une ampleur telle, que tous les détenus de l'aile de haute sécurité finissent par l'entendre. Hulk se rapproche de son compagnon de cellule à une lenteur calculée, Lemoux l'observe d'un œil où se lit l'impatience et l'agacement, mais aussi la pitié. Hulk, savoure l'état d'affaiblissement de Lemoux, celui dans lequel il a réussi à l'amener, peu à peu, avant d'en faire l'objet sexuel de son meilleur ami, Doctoré dont l'appétit sexuel hors norme a fait de lui un homme au portefeuille bien garni, si l'on ne tient pas compte de son trafic de stupéfiants et magouilles en tout genre.


Hulk s'assoit sur le rebord du lit et prend la main de l'avocat ripou qu'il se met à caresser comme le fait un père envers son enfant.
« Alors mon grand.. tu es aux abois hein..
- Hulk, tu fais chier, file moi ma dose.. Tu vois bien dans quel état je suis..
- Tu aimes me voir à ta botte hein..fumier..
- J'avoue. J'adore ce sentiment de toute puissance que j'exerce sur tout le monde ici.. en particulier sur toi. J'aime voir la limace que tu es.. En fait, tu n'as jamais été rien d'autre qu'une merde.. Et tiens, en parlant de merde, la voilà, la tienne. »


A cet instant, le bras de Lemoux retrouve une énergie soudaine et s'abat sur la main de son bourreau qui le renvoie à la case départ d'un simple mouvement de poignet.
« Allez, merde, fais passer ! Tu vois pas que je suis en train de crever, espèce de fumier ?
- Cette merde aura ta peau Lemoux. Tu vas finir par en crever !
- On dirait que tu as pitié de moi tout d'un coup.
- Peut-être bien. Tu sais, je suis un homme d'affaire. Et quand j'ai de bons clients, je déteste qu'il arrive une bricole, c'est très mauvais pour mon business...très, très mauvais. Et tu es un de mes meilleurs clients, si ce n'est le meilleur.. Donc, oui, j'aimerais pas qu'il t'arrive un truc.
- Arrête, tu vas me faire chialer.. Allez, aboule, ou je me sers ailleurs.
- Oh, oh, non, tu sais que j'ai la meilleure..
- Peut-être, mais pour te faire chier, je suis capable de le faire. Alors, pour la dernière fois, file moi ma dose ou va au diable ! »


A ces mots, Hulk desserre son immense main de laquelle celle de l'avocat fébrile vient retirer un petit sachet plastifié. Puis, il se livre à son rituel, garrot, seringue, injection sous l'oeil impassible de Hulk qui finit par lâcher quelques mots.


« Dommage, je t'aimais bien l'avocat..
- ….
- Ah, c'est vrai, je t'ai pas dit, mais je pouvais pas te le dire avant que tu fasses ta piquouze.
- Quoi ?
- Je t'ai menti... Je t'aime bien, mais tu n'es pas mon meilleur client finalement.
- Qu'est-ce-que tu veux dire ? Tu veux plus, c'est ça?
- J'ai déjà plus, beaucoup plus..
- Je comprends pas.
- Comment tu te sens l'avocat ?
- Bien, je vais bien..
- Tu vas aller beaucoup mieux dans pas longtemps mon gars.
- C'est pour ça que je te paie, pour me donner la meilleure non ?
- Oui, mais pas là où tu vas. Quelqu'un m'a payé un max pour que tu ailles très très loin, aussi loin que lui...
- Qui bon sang ? Tu m'énerves avec tes énigmes à la con..
- Ton pote, Eekhoud.
- Eekhoud ? Mais il est mort Eekhoud, finito, au boulevard des allongés Eekhoud!
- Justement mon pote. C'est lui que tu vas rejoindre et très très vite. Ca me fait de la peine de te voir partir tu sais..
- Co..comment..
- Tiens, il a laissé un petit mot pour toi. Un testament d'outre tombe en quelque sorte.. »


« « Salut JP. Tu croyais t'en sortir comme ça ? Je ne supporte pas l'échec, encore moins quand il vient d'un minable comme toi. Tu m'as trahi, tu vas payer. C'est la meilleure et la plus forte. Tu vas crever au fond de ton trou. J'y suis déjà, je t'attends. Bienvenue en enfer.. » "


Hulk observe le visage de Lemoux alors qu'il le lit puis, le laisse à son triste sort. L'avocat suffoque, se met à baver, fait un point de compression dérisoire au niveau de l'artère humérale, se débat, gesticule dans tous les sens avant de retomber sur sa couche.


Peu à peu, ses gestes se font plus lents, la fatigue le gagne, la drogue commence à faire son travail de mort. Il ne bouge plus, fixe le plafond de la pièce puis ferme les yeux et ouvre la porte à un profond coma qui voit s'arrêter une à une ses fonctions vitales.
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Ven 7 Nov - 13:23
« « Allo.. » »
« « Oui, c'est moi... Commissaire, non, je suis à l'hôpital, pourquoi.... quoi ? Comment ça.. Quoi ? » articule Louise dans le combiné. Xavier, Hans, Virginie et les enfants se tournent vers l'avocate avec un visage empreint d'interrogation. Louise ne reste pas bien longtemps au téléphone. A peine l'appareil rangé dans sa poche, elle se tourne vers la petite assemblée et annonce d'une voix monocorde.


« Je suis veuve..
- Comment ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Questionne Virginie
- C'est Gavoilhe qui vient de m'appeler les enfants. Votre père a été retrouvé mort il y a deux heures dans sa cellule.
- Overdose je présume ?
- C'est ça..
- Pas dur de deviner ce qui a pu se passer, intervient Nathan,Sinon, c'est pas lui qui t'aurait contactée.
- Oui, c'est la drogue qui l'a tué, donc, il y a enquête.
- En tout cas, ça veut dire une chose dit Noémie, grand sourire aux lèvres. Il ne peut plus rien nous arriver ! Et en plus, maman, tu vas faire des économies pour le divorce..
- Noémie !
- Bein quoi maman ! Tu n'as plus à penser à ton divorce ,tes papiers, sans compter les emmerdes qu'il t'a apportées et les embrouilles qu'il t'aurait créées. Donc oui, tant mieux qu'il soit mort. Il n'a eu que le sort qu'il méritait.
- Tu parles de ton père !
- Maman, ne culpabilise pas ! Cet homme n'a jamais été ni un père ni un mari. Il a fonctionné à l'envers et ne s'est jamais occupé de nous. A part t' humilier, profiter de toi, de ton argent et faire ses sales coups dans ton dos qu'a-t-il fait de positif ? Il s'est incrusté, a profité de ta notoriété pour s'en forger une et pour mieux t'enfoncer ensuite.. Tu appelles ça « mon père » ? Je n'ai jamais eu de père en ce qui me concerne.
- C'est pas moi qui vais le pleurer maman, et tu le sais très bien. Et tu sais quoi d'ailleurs ? Les obsèques, ça va être vite réglé : fosse commune et basta. Et c'est encore trop d'égard pour une telle ordure.
- Ca sera peut-être pas pour demain, il va y avoir autopsie
- Très bien, qu'ils le coupent en morceaux et qu'ils les donnent à manger aux vautours.. Ca va pas nous empêcher de faire notre petite escapade dans les Pyrénées, bien au contraire ! Je pense que je vais trouver l'air encore bien meilleur !
- Heu, si on arrive à partir.. Tu as vu la neige dehors ?
- Mon dieu, !
- Je t'avais prévenue maman !
- Rien ne m'aurait empêchée de venir rendre visite à Xavier, tu sais ça...
- Oui, mais la question était : comment allons-nous retourner à la maison ?
- Bein, enTaxi...
- Tu crois qu'ils ont troqué les roues contre des skis ? Non, plus sérieusement, déjà qu'il faut attendre des plombes pour avoir un taxi en temps normal, tu crois que là, ça ira plus vite ? A ce rythme, c'est des scooters des neiges qu'il va leur falloir !
- Ok petit malin, et tu proposes quoi en attendant?
- On squatte la chambre de Xavier..
- On va pas rester ici toute la sainte journée. Xavier a besoin de se reposer et aussi.. de son.. intimité. Et moi de la mienne avec Virginie..
- Wow, wow wow.. temps mort. J'ai raté un épisode là ? Je dois te faire un replay de cette nuit ? S'esclaffe Nathan.
- Non mais dis donc toi ! T'en as pas eu assez tout à l'heure ?
- Avoue que je vous ai bien fait peur. M'man, tu aurais du voir ta tête quand je suis sorti de dessous le tas de neige. Et toi, Virginie, tu as fait un de ces bonds !
- Ca, je suis pas prête de l'oublier mon bonhomme! J'ai failli faire une attaque ! Crois moi, on va pas en rester là mon grand !
- Et tu comptes me faire quoi ?
- Je n'ai encore rien décidé pour le moment, mais tu ne perds rien pour attendre, crois moi !
- Justement, à propos d'attendre, on fait quoi ?
- Heu, t'as le feu quelque part ? On vient juste d'arriver. Alors, tu tombes ton manteau, et zen. La journée est plutôt mal engagée, j'en conçois..
- Tu plaisantes ? C'est une très belle journée au contraire ! Le ciel de nos vies s'est éclairci d'un seul coup ! Un salaud en moins sur terre et pas n'importe lequel ! Que demander de plus !?
- Que tu te calmes ! Intervient un peu sèchement Louise. Je te trouve bien excité. Je suis pas sûre que la neige se calme finalement.. Tu as donné son journal à Xavier ?
- Non, il est encore dans la poche du manteau, par contre, j'ai oublié la tablette dans la voiture...
- C'est malin ! Grogne Louise.
- Je vais la chercher ! Dit Virginie. Je vais en profiter pour m'en griller une petite.
- Je viens avec toi mon ange. On la fumera ensemble.
- Et ne traînez pas ! Vous pourriez vous perdre dans la tempête ! Plaisante Nathan. »




Les deux femmes quittent la chambre et se faufilent rapidement vers les ascenseurs, zigzagant adroitement entre les visiteurs et les patients qui se dégourdissent les jambes. Elles parviennent enfin à destination et s'engouffrent d'un seul élan, dans la première cabine disponible.


L'ascenseur est bondé et elles se retrouvent collées l'une à l'autre, face à face, yeux dans les yeux, ce qui n'est pas pour leur déplaire.
Elles se regardent le temps des quelques secondes que dure la descente jusque dans le hall. Les regards sont profonds et chacune peut lire chez l'autre l'amour qu'elle éprouve pour l'autre. Les yeux ne cillent pas, ils se parlent, ils se répondent. Les personnes qui les entourent, le décor, tout a disparu, elles sont seules dans leur bulle de bonheur et rien ne peut plus les perturber.



Louise, soudainement, se rend compte de la situation quand elle se surprend à détailler le généreux colleté qui s'offre à ses yeux et un léger sourire se dessine sur ses lèvres pulpeuses. Virginie, qui comprend la situation, détourne la tête alors que sa main vient sur sa bouche, couvrant une petite toux factice. Les occupants de la cabine aux alentours, gênés, détournent leur regard. Les dernières secondes sont interminables pour eux, la gêne pesante, mais ces quelques instants de volupté sont un don précieux pour les deux femmes, telle l'ambroisie donnée par les Dieux.
La porte de l'ascenseur s'ouvre et les deux femmes se dirigent à petits pas précipités vers la sortie, main dans la main, large sourire aux lèvres.
« Ho mon Dieu, la honte !!
- Oui, bien, ils avaient qu'à pas être là hein !
- Non, mais tu te rends compte amour ? J'ai maté tes seins comme une malade ?! Quelle idée de les avoir mis ainsi, là, sous mes yeux ? Tu sais que mon petit cœur n'y résiste pas !
- En fait, je pense qu'il y a pas que ton cœur qui a failli ne pas tenir. T'as pas remarqué le papy juste à côté de toi ? Il a ouvert la bouche si grand que j'ai vu le moment où il perdait son dentier.
- Hein ? Qui c'est le petit vicieux qui a maté ma femme ? S'insurge faussement Louise avant de partir dans un bel éclat de rire.
- Une cigarette chérie ?
- Bien sûr, je suis descendue pour ça.
- Ha, je croyais que c'était pour être avec moi, feint de bouder Virginie... Allez, viens vite, on dirait qu'il neige un peu moins, allons la chercher cette fichue tablette.. »



Les portes automatiques à peine fermées, Louise et Virginie subissent à nouveau la morsure de l'hiver. Remontant le cols de leurs manteaux, elles bravent le vent, le froid et la neige.


« Bon sang, ça n'en finira donc jamais ce froid ? - J'ai jamais rien vu de pareil.
- Il va pourtant falloir nous y habituer. Ca va être pire dans les Pyrénées.
- C'est clair, sans compter tout ce qui va avec.. les orages de dingue, les inondations..
- La garbure et le gâteau à la broche ..
- Non mais j'hallucine, quel estomac sur pattes tu fais !
- Tu t'en aperçois juste maintenant ? Tu n'es pas au bout de tes surprises chérie !
- Où est la voiture ?
- Louise, tu ne te souviens pas, elle est juste un peu plus loin, là, à quelques mètres, au niveau des arbres là-bas..
- Là-bas, mais c'est à des années-lumière ! On se sera transformées en glaçons avant d'y arriver.
- Raison de plus pour presser le pas ma chérie, dit Virginie en tirant sur le bras de l'avocate. Allez hop, courage !
- Han mais pas si vite !
- Ho toi, va falloir te remettre un peu au sport !
- Tu insinues quoi lui réprimande Louise ? J'ai un gros cul ? C'est ça ?
- Meuuuh non, il est ravissant ton petit cul chérie. Qu'est-ce-que tu vas imaginer..
- Bon alors, pourquoi tu me parles de sport ?
- Pas n'importe lequel chérie. Ah, voilà la voiture, allez, ouvre dépêche toi amour. »



Les voyants lumineux clignotent et les portières s'ouvrent. Les deux femmes s'engouffrent à l'intérieur de la citadine et se saisissent du paquet de cigarettes resté en évidence sur le tableau de bord. Louise s'en saisit et allume une première cigarette avant de la tendre lentement à sa compagne.
« Merci chérie. J'ai mis la tablette dans mon sac. On a plus qu'à repartir. - Non bébé, on va griller notre cigarette tranquillement, et une autre s'il le faut. J'ai envie de rester seule avec toi un petit moment. Répond gravement la blonde Virginie.
- On va congeler dans cette voiture !
- C'est pour ça qu'on a inventé un système appelé chauffage ma chérie. Allez hop, installe toi, il va faire vite chaud.
- Tu plaisantes ? Je suis morte de froid.. Comment veux tu qu'un morceau de viande froide se réchauffe en quelques minutes..
- Ho, mais je connais un excellent moyen moi !
- Je te vois venir.. C'est le sport auquel tu viens de faire allusion..
- Exactement sourit Virginie en approchant son visage de celui de Louise.
- Non.. pas ici, voyons..
- C'est vrai qu'il y a foule dehors.. et en plus, on est sous les arbres et isolées en plus.
- Vir....
- Zen mon amour.. susurre la jolie blonde dont la main remonte le long de la cuisse de Louise avant de finir sa course sur ses hanches. Tu es la femme la plus sexy que je connaisse et j'ai envie de toi. Je t'aime mon amour.
- N'empêche que.. je suis pas très rassurée.. ici..
- Chtttttt »


Les lèvres de Virginie ne tardent pas à trouver celles de Louise qu'elles supplantent en lui délivrant un baiser magistral. La main de la jeune secrétaire continue sa course langoureuse sur le corps de l'avocate, ses lèvres ne laissant aucun répit à celles de Louise qui ne tarde pas à fondre sous les caresses de sa maîtresse, à laquelle elle finit par s'abandonner totalement.


La température grimpe très vite dans l'habitacle de la voiture et bientôt, une épaisse buée se dessine sur les vitres, les isolant ainsi totalement de l' extérieur.




Quelques instants plus tard, les deux jeunes femmes quittent la petite citadine, bras dessus, bras dessous, sous une averse neigeuse sévère dont elles ne s'inquiètent nullement. Dans la chambre, les attendent patiemment Xavier, Nathan et Noémie qui les voient arriver sereinement par la fenêtre donnant sur le parking, sourire aux lèvres.




« Je suis ravi de voir maman aussi heureuse, rien ne pouvait me faire plus plaisir. Hâte de partir d'ici, oublier, tourner la page, balayer le passé et les erreurs et tout recommencer avec ma vraie famille. A nous la vraie vie »


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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mar 25 Nov - 9:58
Mielpops, ça y est, j'ai fini de lire ton roman.

J'ai bien aimé l'histoire et comment tu l'as ficelé, ça laisse en suspens chaque fois qu'on repasse sur le "point de vue" d'un autre personnage ou groupe de personnages et ça nous tient en haleine avec cette envie de connaître la suite des évènements.
Je trouve aussi que les personnages sont attachants, j'ai beaucoup aimé Virginie et je dois dire que j'ai bien aimé Lemoux dans le sens qu'il m'a paru bien développé dans la continuité de l'histoire. Et pour Corinne, bien joué le fait que … Spoiler… Tu sais de quoi je parle… Wink Je m'en suis doutée rapidement, mais c'est peut-être une question d'habitude.

Sinon j'ai juste une remarque par rapport à l'histoire, qui est peut-être une déformation professionnelle de ma part, mais j'ai trouvé que les dialogues ne sont pas forcément naturels. Les enfants parlaient parfois trop adulte et les adultes trop enfants. Ou alors c'était des tournures de phrases qu'on n'entend plus de nos jours.

Sinon, c'était cool, j'ai passé un bon moment à te lire. Je vais m'atteler à d'autres… Smile
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Louise ou la vraie vie (Roman terminé) - Page 3 Empty Re: Louise ou la vraie vie (Roman terminé)

Mar 25 Nov - 20:26
Merci d'être passée sur ce modeste récit.. Je prends note de ta remarque quant aux dialogues. Tu es la première à me le souligner parmi tous mes lecteurs et toute réaction est bonne à prendre.. En général, les dialogues ont été appréciés, comme quoi, on n'a pas tous la même façon de voir les choses; En tout cas, je prends note de tout ce que tu me dis.. Peut être que les tournures de phrases sont d'une autre époque comme tu dis... tu regardes mon âge et tu comprendras peut être Very Happy hahaha.

Les autres, sont aussi chauds et ont été lus par un écrivain publié déjà à cinq reprises et pour lequel je suis une lectrice test... et ce monsieur apprécie beaucoup les passages érotiques, la façon dont ils sont écrits. Je n'écris que depuis 4 ans et je sais qu'il y a toujours matière à s'améliorer et je ne demande que cela. J'attends avec impatience tes réactions sur les autres récits et prendrai bonne note de ce qui en découlera.

Je te remercie infiniment d'avoir pris le temps de laisser un commentaire.. Ca fait toujours plaisir
Je te souhaite une bonne lecture pour la suite!!!
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Mer 26 Nov - 9:57
Non non, je ne pense pas que ce soit une question d'âge Laughing. C'est que par mes formations, le dialogue je maitrise, mais sous un angle différent et c'est pas la même chose en roman qu'en scénarisation donc t'as pas forcément besoin d'écouter ce que je dis… Wink. En scénarisation si ça sonne pas naturel c'est pas bon du tout. Je peux tourner et retourner la même phrase de dialogue plusieurs fois dans ma tête, la réécrire, la prononcer à haute voix pour être certaine qu'elle sonne comme il faut. C'est par rapport à ça que ça m'a percuté direct en fait.

Je te dirai pour les autres écrits que je lirai. Aussi si tu veux, je peux essayer de te trouver un exemple de ce que je veux dire dans celui-là, si ça peut te donner une idée de ce que je veux dire. Parce que je sais que je peux être clair quand j'écris une histoire, mais pas forcément quand je dois exprimer mes pensées sur quelque chose... Smile
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Mar 2 Déc - 9:16
Je retiens cette annotation!! C'est ainsi qu'on avance!! En tout cas, merci pour ton intervention!!!
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